Handicap : 15% des salariés de l’APEI Moselle en grève pour demander une revalorisation salariale…

Les salariés de l’association des parents d’enfants inadaptés (APEI) de Moselle ont débuté une grève ce mardi 9 novembre pour demander une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail.

Sur 1200, 15% ont quitté leur poste et annoncent un bras de fer avec la direction. 

Près de 250 salariés de l'APEI réunis devant le siège de l'association de Thionville.

 

Un mouvement de grève a débuté ce mardi 9 novembre à l’Association des parents d’enfants inadaptés (APEI) pour demander une revalorisation de salaire et de meilleures conditions de travail. Sur les 1.200 salariés de cette association spécialisée dans l’accompagnement des adultes et enfants handicapés mentaux, 15% ont quitté leur poste à l’appel de la CGT et de FO. Les syndicats ont reconduit leur combat ce mercredi.

« Educateur en colère« , le message est écrit sur une pancarte accrochée au cou Stéphanie. « Très en colère, car nous travaillons depuis des semaines, des mois, dans des conditions très dégradées avec un manque de personnel« , regrette l’intervenante éducative. Comme elle, près de 250 salariés sont regroupés, devant le siège de l’APEI de Thionville. Même rassemblement à Saint-Avold, où 75 personnes sont également mobilisées.

Prime Macron

Parmi les revendications, une revalorisation de la « prime Macron« , accordée à hauteur de 150 euros par la direction de l’APEI. « On estime cela absolument indécent« , déclare Aline Leroux, déléguée CGT pour l’association, car le seuil maximum est à 1.000 euros, donc nous on demande 1.000 euros pour tous les salariés. » Une demande refusée pour le moment par la direction. « Cette prime pour le pouvoir d’achat, on a aucun moyen supplémentaire dans nos établissements pour pouvoir l’abonder, justifie le directeur général de l’APEI Moselle, Etienne Fabert, les seules marges de manœuvre dont on dispose, sont utilisées pour la rénovation des bâtiments. »

La direction assure que des négociations sont en cours pour augmenter cette prime Macron, sans en indiquer le montant. Une nouvelle rencontre avec les syndicats est prévue pour mardi prochain. D’ici là, la grève a été reconduite à ce mercredi 10 novembre. Les syndicats demandent également un élargissement du « Ségur de la santé » et de meilleures conditions de travail. Deux revendications qui ne sont pas du ressort de la direction. « L’ensemble des moyens dont on dispose, ils nous sont alloués, soit par les départements, soit par l’Agence régionale de santé. Si on nous donne pas les moyens de rémunérer correctement les salariés, on ne pourra pas faire de miracle« , conclut Etienne Fabert.

Manque d’attractivité

Plusieurs salariés interrogés se disent à bout, comme Jérémy, moniteur-éducateur, qui estime que la profession attire de moins en moins : « Les directeurs galèrent à recruter des personnes, et on se retrouve en souffrance sur des groupes parce qu’on doit doubler la charge de notre travail. » Un constat partagé par le directeur général : « On est face à une grave crise dans le recrutement des personnels et on a beaucoup de postes vacants, beaucoup plus que précédemment. » Le fait de se situer à proximité du Luxembourg n’arrange pas la situation, car beaucoup de salariés du secteur du handicap sont tentés de traverser la frontière pour un emploi mieux rémunéré, à compétence égale.

Source FRANCE BLEU.

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