Prudence – Les parents qui veulent faire l’école à la maison devront obtenir l’autorisation des autorités académiques…

Face à la grogne des parents dont 62.000 enfants (dont 5.000 pour des motifs religieux) sont concernés le gouvernement a assoupli sa position.

 

Concernant l’école à la maison qui concerne 62.000 enfants dont 5.000 le seraient pour des motifs religieux islamistes), le gouvernement s’exprime par la voix du Premier ministre dans Le Monde :  » le principe est l’école obligatoire, un principe assorti d’exceptions. Nous ne remettons pas en cause cette logique. Mais il y a des dérives : certains utilisent ces exceptions pour éduquer les enfants dans un cadre et avec des finalités contraires aux lois et aux valeurs de la République. C’est cela qu’il faut éviter et sanctionner. »

Jean Castex précise qu’il faudra désormais une autorisation : « Nous allons donc passer dans un régime d’autorisation. (…) vous devrez obtenir l’autorisation des autorités académiques, dans le cadre de critères définis pour cela : l’état de santé ou le handicap de l’enfant, la pratique sportive ou artistique intensive, l’itinérance ou l’éloignement géographique d’un établissement scolaire »,

Il y aura de plus un « motif balai » : « une situation particulière propre à l’enfant, sous réserve que les personnes qui en sont responsables justifient de leur capacité à assurer l’instruction en famille et le fassent dans l’intérêt supérieur de l’enfant. »

Source ATLANTICO.

 

Nantes. Une ébéniste invente un fauteuil à étreindre OTO pour les autistes….

Innovation. À 29 ans, l’ébéniste Alexia Audrain a imaginé OTO, un fauteuil design et thérapeutique qui exerce une étreinte et rassure les personnes autistes. Une invention primée et testée au CHU de Tours.

Alexia Audrain a imaginé OTO, le fauteuil à étreindre.

 

L’étreinte corporelle est une réponse possible aux besoins spécifiques des personnes présentant des troubles du spectre de l’autisme.

Les parois intérieures du fauteuil à étreindre se resserrent sur le corps de la personne.

L’étreinte est alors maîtrisée grâce à une télécommande manipulée par la personne ou par son accompagnateur.

OTO peut être utilisé de multiples façons : en cas de besoin d’étreinte, avant une sollicitation, en tant que renforçateur, en salle Snoezelen, dans le cadre d’un travail d’intégration sensorielle.

Le fauteuil à étreindre répond à un besoin reconnu qui ne rencontre aujourd’hui que très peu de solutions.

Nantes. Une ébéniste invente un fauteuil à étreindre pour les autistes

 

Le fauteuil OTO a été pensé pour ses utilisateurs. Pour les personnes autistes sensibles au toucher, un parcours de sensorialité a été réalisé.

Nantes. Une ébéniste invente un fauteuil à étreindre pour les autistes

Son décor composé de différents matériaux comme de la feutrine de laine ou de la résine molle apporte un design graphique au fauteuil. Les couleurs pastel ont été choisi avec soin pour leur effet apaisant.

La garniture intérieure est entièrement déhoussable et son tissu en velours est lavable en machine.

Plus d’information, www.audrainalexia.com.

Eure : Autisme – rencontre avec un champion du monde, ambassadeur du sport adapté…

Jérémy Pereira, multi médaillé et habitué des podiums internationaux, est un exemple et un modèle pour de nombreux sportifs en situation de handicap.

Décembre 2020 : Jérémy Pereira à l'entrainement sur une route de l'Eure

Jérémy Pereira est paysagiste et travaille dans un établissement spécialisé d’aide par le travail de l’Eure. Son handicap : un trouble dans le spectre de l’autisme.

Agé de 26 ans, cet habitant de Conches-en-Ouche a une passion pour le cyclisme. En quelques années, et après avoir rejoint l’équipe de France, il est devenu un champion de sport adapté. Un champion du monde qui collectionne podiums et médailles :

« De mémoire huit médailles d’or. Huit médailles d’or et d’argent, je ne sais plus… »

Le fruit d’un gros travail à l’entrainement, seul ou avec son club, qui correspond à 13.000 kilomètres à vélo par an !

 « Dans le weekend je fais 50 à 70 kilomètres selon ma sortie, et sinon, l’entrainement avec le club, c’est 80-90 kilomètres ! »

Jérémy Pereira

Un handicap qui ne se voit pas

Situé dans le domaine de l’autisme, le handicap dont souffre Jérémy est pourtant un mal qu’il doit régulièrement affronter.  

« Mon handicap, c’est beaucoup le stress aussi, et du coup quand il y a une compétition qui arrive, j’ai l’impression d’avoir un coup de stress. Je le contrôle et après j’essaie de le battre pour essayer d’être le plus fort, le plus possible… »

Jérémy Pereira,
champion du monde de sport adapté

Source FR3.

Ardentes : les salariés des centres d’accueil pour autistes en grève contre les restrictions budgétaires…

Les salariés du Calme et la Mas sont en grève.

Lourdement déficitaires, les deux centres d’accueil et d’hébergement pour les 6-20 ans présentant des troubles autistiques suppriment des postes et réduisent leur capacité d’accueil.

Un crève-coeur pour les salariés et les parents.

 

Les Dorouet ont parcouru 270 kilomètres pour confier leur fille autiste Elodie aux éducateurs du Calme d'Ardentes

Les salariés des deux structures d’accueil pour jeunes autistes d’Ardentes sont en grève. Le Centre d’accueil et de loisirs médicalisés expérimental (Calme) et la Maison d’accueil spécialisée (Mas) d’Ardentes vont réduire la voilure, car ils sont déficitaires à hauteur d’un millions d’euros. Conséquence, deux fois moins de places au Calme en 2021 et moins de personnel dans les deux structures.

Le Calme propose un hébergement temporaire et des activités ludiques et artistiques pour les 6-20 ans présentant des troubles autistiques. La Mas accueille de façon permanente des autistes ne pouvant pas vivre de façon autonome. Incompréhension et détresse pour la trentaine de salariés réunis devant les grilles du parking face aux mesures qualifiées de « purement budgétaires ».

Moins de jeunes reçus

Des postes supprimés, dix au Calme, trois à la Mas, et des places en moins pour les jeunes autistes, il n’en restera plus que cinq au Calme en 2021. « Il y a cinq ans, nous pouvions accueillir 24 personnes », déplore Amandine Gaspard, éducatrice au Calme et syndicaliste Sud. « Ça veut dire qu’on va recevoir beaucoup moins de jeunes et qu’on va laisser les familles en détresse », poursuivent ses collègues. « Pour l’enfant ça peut causer un repli sur soi, des troubles du comportement, se laisser glisser totalement. », renchérit Amandine Gaspard.

Un peu de répit pour les familles

Le Calme et la Mas accueillent des enfants et adolescents souffrant de formes d’autisme lourdes. Ils ne peuvent pas être scolarisés, la charge revient donc à leur parents, « ces structures nous apportent un petit peu de répit, nous permettent de souffler par rapport à l’autisme de notre fille. C’est important pour elle qu’elle soit prise en charge ici, parce que plus tard elle devra vivre en établissement. Il faut l’habituer aussi à ce qu’elle se sépare un petit peu de nous », explique Thierry Dorouet, papa d’Elodie, 15 ans.

Plusieurs fois par an, il parcourt 270 kilomètres depuis Dreux en Eure-et-Loire pour déposer sa fille au Calme. « Je vais être obligé de prendre sur mon temps de travail pour m’occuper d’elle. J’espère que je pourrais toujours venir ici », s’inquiète-t-il.

Source FRANCE BLEU.

 

AUTISME – TROUBLES MENTAUX – Ein Gedi structure pédagogique pour des jeunes porteurs de handicap…

Ein Gedi est une école laïque pour des jeunes porteurs d’un handicap mental, déficients intellectuels et porteurs de troubles autistiques.

Ein Gedi structure pédagogique pour des jeunes porteurs de handicap. La vie en bleu, le mag de France Bleu Gironde

 

Des jeunes » extra-ordinaires », c’est ainsi que Henriette Neny qualifie les élèves de l’école Ein Gedi, qu’elle créa avec Matthieu son mari en 2016.  Tous deux parents d’un enfant trisomique, ils ont décidé de fonder cet établissement où sont accueillis des jeunes entre 10 et 20 ans.

Outils pédagogiques

Le projet pédagogique de cette année est double, et s’articule autour du thème de l’écologie.

Les élèves suivent aussi le Vendée Globe, à partir d’outils pédagogiques comme une planisphère et des maquettes de bateaux qu’ils y positionnent en fonction de leur avancée, avec une attention particulière portée au skipper talençais Arnaud Boissières. Parallèlement, un travail est mené à partir du  » Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne. Cela permet de réfléchir autour du vocabulaire de la mer et de la navigation, en y apportant une sensibilité environnementale.

Eco responsable

L’ambition de Ein Gedi est de devenir la première école éco-responsable en France.

Cette prise conscience de la fragilité de notre planète a conduit à une réflexion et à un travail sur le tri des déchets, avec également un compost dans le jardin de l’école.

Préparatifs

Un événement est en préparation pour janvier 2021, avec toutes les incertitudes que cela comporte. Un professeur d’arts plastiques intervient dans l’école et les élèves fabriquent des déguisements avec des matériaux de récupération. Les parents sont associés aux activités.

En juin 2021, il est prévu un défilé dans un restaurant parisien!

Fonctionnement et recrutement

L’école compte 9 élèves, qui ne viennent pas tous tous les jours. Deux professeurs assurent l’enseignement général le matin( français, maths, histoire, géographie…)avec le soutien d’une éducatrice spécialisée. L’après- midi est, selon les jours, consacré au tennis, aux arts plastiques, au théâtre….

L’école a toujours des besoins matériels et humains car elle ne vit que de dons, et recherche deux bénévoles pour une journée par semaine.

L’inscription coûte 50 euros, pour une scolarisation de 6 mois.

Source FRANCE BLEU.

 

Handicap. Jean Castex et une vingtaine de ministres annoncent de nouvelles mesures…

Le gouvernement doit notamment annoncer lundi l’extension du dispositif de la prestation de compensation du handicap (PCH) aux aides à la parentalité.

Une aide à domicile fait la cuisine pour une femme en situation de handicap qui a besoin d'une aide pour les repas.

De nouvelles aides pour mieux concilier handicap et parentalité, un soutien prolongé aux embauches, une communication officielle plus accessible : le gouvernement doit présenter lundi 16 novembre 2020 de nouvelles mesures en faveur des personnes handicapées, et montrer qu’il ne « ralentit pas » les réformes, malgré la crise sanitaire.

Un « comité interministériel du handicap » (CIH), organisé à Matignon dans la matinée autour de Jean Castex et de sa secrétaire d’État chargée du Handicap Sophie Cluzel, réunira une vingtaine de ministres, dont Jean-Michel Blanquer (Éducation), Élisabeth Borne (Travail) et Gérald Darmanin (Intérieur), mais également les représentants des associations de personnes concernées.

« L’axe majeur, c’est qu’on ne ralentit pas les réformes, malgré cette crise » du Covid-19, a expliqué Sophie Cluzel, qui entend « réaffirmer haut et fort les chantiers en cours ».

Aider financièrement les parents handicapés

Ce CIH est aussi l’occasion pour le gouvernement d’annoncer certaines mesures nouvelles.

Le dispositif de la prestation de compensation du handicap (PCH), qui permet de financer des aides, humaines ou matérielles, sera ainsi étendu dès le 1er janvier 2021 pour couvrir les aides à la parentalité.

Concrètement, les parents concernés pourront rémunérer un intervenant, une heure par jour, pour qu’il les aide à s’occuper de leur enfant. Mais ils auront également droit désormais à la prise en charge de certains équipements – comme une table à langer à hauteur réglable, s’ils se déplacent en fauteuil roulant.

Quelque 17 000 parents en situation de handicap sont concernés, et potentiellement bien plus puisque l’un des objectifs de la réforme est d’éviter que des personnes renoncent à devenir parents en raison de leur handicap.

Prolongation des aides à l’embauche

À l’occasion de la 24e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), qui débute lundi, le gouvernement doit également annoncer la prolongation des aides à l’embauche mises en œuvre dans le cadre du plan de relance. La fin de ce dispositif, initialement fixée au 28 février, est reportée au 30 juin. L’aide est de 4 000 € pour chaque personne handicapée recrutée – en CDI ou CDD de plus de trois mois.

Autre annonce : la « sanctuarisation » de 10 millions d’euros pour permettre à l’ensemble des discours des ministres d’être sous-titrés et traduits en langue de signes, afin d’être accessibles aux personnes sourdes et malentendantes.

Source OUEST FRANCE.

 

Une nouvelle association pour éviter l’isolement des enfants handicapés non scolarisés …

L’association Isaé (Insertion sociale autonomie et épanouissement) vient tout juste d’être créée au Crès (Hérault).

Elle propose des activités pour des enfants et adolescents de 13 à 20 ans handicapés mentaux non scolarisés. L’idée est de rompre avec leur isolement.

Le but de l'association Isaé, rompre l'isolement des enfants et adolescents handicapés mentaux non scolarisés

400 enfants et adolescents ne sont pas scolarisés dans l’Hérault, faute de places dans les établissements, spécialisés ou pas. Des enfants qui se retrouvent à la maison toute la journée. Un vrai problème pour eux et pour les parents. Ces enfants se retrouvent isolés socialement et humainement. Sans compter que parfois les parents sont obligés d’arrêter de travailler pour pouvoir s’occuper de leurs enfants.

Un lieu pour accueillir les adolescents en déficience intellectuelle

Forte de ce constat, la toute nouvelle association Isaé (Insertion sociale autonomie et épanouissement) a mis en place un accueil et des activités pour ces jeunes. Leur local se trouve sur la commune du Crès que la mairie a bien voulu mettre à la disposition de l’association. Pour le moment, deux jeunes sont pris en charge à temps complet mais l’association fait un appel aux parents intéressés. Elle propose des activités pour les adolescents avec déficience intellectuelle, âgés de 13 à 20 ans.

Il y a deux types d’accueil, un accueil quotidien et des activités organisées au coup par coup pour partager des loisirs sur une journée ou demi-journée. L’idée c’est que les enfants et adolescents se retrouvent pour des activités culturelles ou sportives.

Un accueil quotidien et un centre de loisirs partagés

Laure Sautreau, créatrice de l’association Isaé, explique que « les familles sont dans la solitude et surtout dans un rythme effréné parce qu’elles essaient de tout concilie : la vie personnelle, la vie professionnelle, le handicap de l’enfant qui nécessite des accompagnements. Elles ont donc la tête sous l’eau et elles n’ont pas le temps pour trouver des solutions« . Isaé cherche donc à sa faire connaître auprès de ces parents débordés, sachant que plus il y a de parents intéressés, plus le lieu pourra accueillir d’adolescents.

Déjà deux jeunes atteints d’autisme accompagnés au Crès

Deux jeunes, une fille de 15 ans et un garçon de 18 ans atteints d’autisme, sont actuellement accompagnés et l’idée est d’accueillir cinq jeunes à temps plein ou plus à temps partiel. Tout dépendra des demandes des familles. Le SAS, le service d’aide à la socialisation, peut recevoir les enfants sur les temps scolaires, les lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 8h30 à 17h15.

Source FRANCE BLEU.

 

La pédagogie Steiner et l’anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l’autisme…

Les centres d’accueil destinés aux enfants atteints de troubles neurodéveloppementaux et inspirés de l’anthroposophie restent sans contrôle, malgré des dangers ou effets secondaires incontestables.

La pédagogie Steiner et l'anthroposophie, une vision ésotérique et dangereuse de l'autisme

S’il est désormais admis que la psychanalyse n’est pas une thérapie adaptée pour les troubles du spectre autistique et que la parole se libère enfin sur les approches biomédicales, ainsi que sur celles proposées, sans preuve, par le collectif Chronimed, les traitements inspirés de la pédagogie Steiner et de la médecine anthroposophique demeurent dans l’ombre. Ils sont pourtant tout aussi infondés.

Sous un abord particulièrement bienveillant –«respecter le développement de chaque enfant et de chaque jeune», peut-on lire par exemple sur le site de l’Institut de pédagogie curative de Chatou–, la pédagogie Steiner propose en coulisses une vision faussée et ésotérique de l’autisme et des traitements aussi inutiles que délétères.

Rudolf Steiner, aux alentours de 1905. | Wikicommons

Rudolf Steiner, aux alentours de 1905. | Wikicommons

Pour le docteur anthroposophique Michael Allen, «l’autisme peut être considéré comme un processus d’incarnation atypique. Cette anomalie spécifique se révèle dans le schéma des symptômes que nous appelons l’autisme.» Selon lui, et dans la suite de Steiner et des principes de l’éducation Waldorf, «l’essence de l’autisme est une disharmonie de la fonction de l’ego. L’ego n’engage pas suffisamment l’organisation inférieure (métabolisme) de la périphérie vers l’intérieur. Cela se reflète dans le pôle de la conscience, car le centrage de l’ego dans l’organisation supérieure est également déficient. La relation perturbée de l’ego se traduit par un courant éthérique affaibli de l’organisation inférieure, ce qui est trop peu pour une relation saine avec les forces de l’âme. Ainsi, la pensée, le sentiment et la volonté ne peuvent pas être réunis.»

Grégoire Perra, ancien anthroposophe et désormais l’un des principaux critiques de l’anthroposophie en France, décrypte pour nous ce discours nébuleux: «Pour les anthroposophes, l’autisme peut avoir plusieurs causes. D’abord, des causes karmiques individuelles: lenfant naurait pas pu s’incarner complètement. Les trois pôles de l’être humain (pensée, sentiment, volonté) ne sont pas unis correctement. Le moi na pas pu prendre vraiment possession du corps à la naissance.»

Ainsi, les anthroposophes estiment que ce défaut d’incarnation se traduit de manière organique: le cerveau de l’enfant continuerait de grandir et tendrait à devenir trop gros en induisant des déformations. C’est un argument défendu par Emmanuel Guizzo, ostéopathe d’inspiration anthroposophique et découvreur du «cerveau vibratoire quantique». Selon lui, «ces enfants, que j’appelle des enfants-lumière, ont un gros cerveau mais n’ont pas le logiciel pour le faire fonctionner. Ce cerveau atypique contient davantage d’informations sur le programme qui conduit lhumain vers le futur et sur l’origine vibratoire de lhomme. Grâce à des méthodes manuelles, je parviens à remodeler ce cerveau et à harmoniser ses composantes mécaniques et énergétiques.»

Mais, pourquoi ces enfants, à la fois valorisés comme des êtres supérieurs, plus «conscients», plus «informés», et dépeints comme des monstres par Steiner, seraient-ils autistes?

De prétendues causes sociales

La cause peut être antérieure à la naissance. Pour l’anthroposophie traditionnelle, l’enfant peut avoir décidé de cette incarnation autistique pour compenser un défaut d’une vie antérieure où il aurait été trop «ahrimanien» (pour Steiner, Ahriman est une entité qui, avec Lucifer, s’oppose au développement de l’humanité. Il conférerait aux êtres humains une intelligence froide et abstraite dénuée de sentiments, il les rendrait prosaïques, philistins, et amoraux.) En «choisissant» d’être autiste, l’enfant viendrait alors compenser une dette karmique. Pour Emmanuel Guizzo, le thème astral de l’enfant jouerait également un rôle essentiel.

Grégoire Perra précise, pour ce qui a trait aux causes antérieures à la naissance, qu’il y a aussi une dimension héréditaire: «Les anthroposophes considèrent que le 15e jour après la conception, Lucifer et Ahriman peuvent entrer dans lembryon et y introduire des tares héréditaires en lien avec la faute originelle

Une autre cause de l’autisme peut, tout en restant d’ordre karmique (c’est-à-dire voulue par les dieux), être extérieure à l’enfant. Il pourra s’agir d’atteintes au cerveau ou à l’intestin durant la grossesse ou, plus tard, des vaccins. «Les vaccins, tout comme les grossesses médicalisées ou les échographies bloquent les mécanismes de conscience de l’enfant», considère Emmanuel Guizzo, qui soutient le fait que les vaccins permettent de contrôler ces enfants qui «dérangent» nos sociétés.

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Le Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle, à Dornach, en Suisse. | Wladyslaw via Wikicommons

Cela nous amène aux prétendues causes sociales de l’autisme. Michael Allen considère les personnes autistes comme les «miroirs sacrificiels» de nos sociétés: «Si nous considérons les maladies comme des miroirs pour l’âge, nous voyons dans notre miroir actuel, l’indifférence, l’isolement social, la timidité et le manque d’empathie. Dans l’autisme, nous trouvons des personnes qui partagent ces caractéristiques “d’inspiration” et servent de miroirs sacrificiels pour refléter notre époque.» Considérant que le matérialisme de notre époque nous distrait de notre développement spirituel, il établit un parallèle avec les personnes autistes qui sont, selon lui, «handicapées d’une manière qui empêche leur développement spirituel». Il poursuit: «C’est un signe de notre temps. Le but de l’autisme est d’équilibrer ce matérialisme excessif. Ainsi, l’autisme peut être considéré à la fois comme le résultat et le remède d’un matérialisme excessif.»

Comme le dit en riant jaune Grégoire Perra, «ce qui est fort chez les anthroposophes, c’est qu’ils arrivent toujours à rattacher leur doctrine à des éléments actuels et à en faire un gloubiboulga ésotérique qui part dans tous les sens. Et c’est, évidemment, du gros n’importe quoi.»

Une pratique défavorablement connue

Partant de ces causes multiples, comment la médecine anthroposophique propose-t-elle de prendre en charge les enfants autistes? Pour ceux qui sont pris en charge en ville, le présumé remède (rappelons que l’autisme n’est plus aujourd’hui conçu comme une maladie mais comme un trouble du neuro-développement, voire comme une neuro-atypicité) passe par la pharmacopée anthroposophique dite traditionnelle: médications à base d’algues, bains, solutions d’arsenic injectables ou à boire et homéopathie. Tout cela est évidemment sans efficacité démontrée et comporte des dangers non seulement d’effets secondaires, mais aussi de retard de prise en charge et de perte de chance.

On sera encore davantage inquièt·es concernant le sort des enfants placés dans des instituts de pédagogie curative ou des centres appartenant au mouvement Camphill. En leur sein, les jeunes patient·es sont sans cesse exposé·es à la doctrine anthroposophique. À la cure médicamenteuse, s’ajoute de l’eurythmie, une sorte de danse ésotérique, un «art du mouvement» proposé en tant qu’art-thérapie.

Selon Steiner, elle «fortifie l’âme en la faisant pénétrer vivante dans le suprasensible». Il y a aussi des activités manuelles, des récitations destinées à structurer le temps ainsi que de la gymnastique Bothmer: «C’est une sorte de danse avec des chutes, des sauts et des figures censées rappeler au pratiquant son incarnation ou son excarnation pour le préparer à la mort», explique Grégoire Perra.

Les enfants doivent également assister à des offices et des conférences: «Peu importe qu’ils ne comprennent pas, l’idée est de s’adresser à leur moi-esprit. En entendant de lanthroposophie, les paroles entreraient sous forme de communion avec leur corps astral et les permettraient de les soigner dans une vie prochaine.» Grégoire Perra se montre particulièrement soucieux du vécu de ces enfants dans ces centres: «Il n’y a pas ou peu de contrôle. Il n’y a aucune prise en charge psychologique, il n’y a pas de médecin sur place. On sait qu’il y a eu des accidents et des morts.»

En 2015, le rapport au Premier ministre de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDE) mentionnait que la pédagogie Steiner faisait partie des pratiques défavorablement connues de la Mission et indiquait dans une note de bas de page que la pédagogie Steiner partage avec la mouvance New Age des croyances en l’astrologie et l’ésotérisme.

Le rapport de 2017 de la même Mission renchérissait: «Sagissant des écoles, la prise de distance avec la philosophie du fondateur nest pas toujours claire et les parents qui y inscrivent leur enfant ne mesurent pas tous lensemble des fondements théoriques qui ne sont pas sans incidence sur lenseignement dispensé.»

Aujourd’hui, pourtant, les instituts de pédagogie curative et les communautés Camphill demeurent hors radar.

Source SLATE.

Confinement : Tous les établissements pour les adultes et enfants en situation de handicap restent ouverts…

Comme pour les Ehpad, les visites seront cette fois autorisées.

Confinement : Tous les établissements pour les adultes et enfants en situation de handicap restent ouverts

Plus de structures ouvertes que pendant le premier confinement. Le secrétariat d’Etat chargé des Personnes  handicapées a assuré ce vendredi que l’ensemble des établissements et services médico-sociaux pour enfants et adultes handicapés, ainsi que les services d’aide par le travail, resteront ouverts pendant le deuxième confinement.

Cette mesure s’applique donc aux externats et accueils de jour, qui avaient été fermés au printemps, lors du premier confinement, par mesure de précaution et quelque 30.000 adultes et 60.000 enfants avaient été privés de leur structure.

Droit des visites

Pour le secrétariat d’Etat, il s’agit pendant les prochaines semaines de « garantir aux personnes handicapées la continuité de l’accueil et des soins qu’elles connaissaient jusqu’à présent ». « Les règles sanitaires seront renforcées avec un protocole qui sera publié prochainement », précise un communiqué.

Les internats, où vivent près de 270.000 personnes en situation de handicap, étaient restés ouverts mais les visites de proches avaient été interdites. Comme pour les Ehpad, le droit des visites sera cette fois maintenu mais « encadré et sur rendez-vous ». Les personnes qui vivent en structures pourront également « rentrer chez elles le week-end, si aucun cas de Covid-19 avéré n’est présent dans l’établissement ou la famille ».

Dérogation pour port du masque

Les établissements et services d’aide par le travail (Esat) ainsi que les entreprises adaptées (EA) restent également ouverts, sauf s’ils sont concernés par les règles de fermeture administrative, notamment pour le secteur de la restauration. Comme lors du premier confinement, les personnes handicapées et leurs aidants pourront bénéficier d’une dérogation leur permettant des déplacements de plus d’une heure par jour.

La dérogation pour port du masque, pour ceux qui ne sont pas en capacité de le porter, est également maintenue sur présentation d’un certificat médical. Le numéro vert lancé au printemps pour épauler les personnes handicapées et leurs familles rencontrant des difficultés lors du confinement (0.800.360.360) reste également disponible, a-t-on ajouté de même source.

Source 20 MINUTES.

Tours : inauguration d’un dispositif unique en France de réalité virtuelle à destination des autistes…

A Tours, un dispositif de réalité virtuelle, unique en France, a été inauguré ce jeudi, en présence de la secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Il vise à mieux prendre en charge les personnes autistes, ou atteintes de troubles du neurodéveloppement.

La secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, à Tours ce jeudi

Le CHRU de Tours renforce sa prise en charge de l’autisme et des troubles du neuro développement (comme les difficultés d’attention, les troubles du langage). Il a inauguré ce jeudi le Cube, un dispositif de réalité virtuelle conçu spécialement pour les personnes atteintes de ces troubles par la société IMAGIN-VR basée à Laval.

Le Cube est installé à Mame, à quelques mètres de l’hôpital Bretonneau et de son Centre Universitaire de Pédopsychiatrie. Centre qui a reçu au printemps dernier le label de Centre d’excellence sur l’autisme et les troubles du neurodéveloppement. La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, est d’ailleurs venue à Tours ce jeudi, à l’occasion de cette inauguration.

L’habituer à être dans un monde qui le perturbe et le paralyse – Josiane, mère d’un autiste

Lunettes spéciales sur le nez, elle se retrouve ainsi embarquée dans une zone de travaux, une situation qui peut être très stressante à vivre pour les autistes. Et c’est justement le but de ce dispositif virtuel, habituer la personne autiste aux stimulations sensorielles, auditives, visuelles, auxquelles elle est très sensible, comme par exemple une cour de récré. Le professeur Frédérique Bonnet-Brilhault est la responsable du Centre de pédopsychiatrie du CHRU. « Avec l’exposition au préalable, elle aura développé des circuits de traitement de cette information, du coup il y aura moins l’effet de surprise ». 

Ce dispositif n’existait pas quand le fils autiste de Josiane était enfant. Lui qui a 30 ans aujourd’hui pourrait pourtant encore en bénéficier, selon sa maman. « Je serai preneuse de faire un test avec ce type d’outils, pour lui faire passer par exemple la phobie qu’il a des chiens, pour l’habituer à être dans un monde qui le perturbe et le paralyse ». 

Vers une généralisation prochaine en France

La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel, manifestement très intéressée par ce Cube virtuel, envisage de le généraliser en France. « Je veux pouvoir analyser les travaux de recherche et que ce soient les chercheurs eux-mêmes qui nous disent on peut le développer car on a des résultats importants ». 

Les personnes autistes ne seront d’ailleurs pas les seules à bénéficier du Cube, seront aussi concernés les enfants qui souffrent de difficultés d’attention, ou encore de troubles du langage.

A l’occasion de sa venue, Sophie Cluzel a d’ailleurs labellisé deux autres Centres d’excellence pour la prise en charge de l’autisme et des troubles du neurodéveloppement, à Strasbourg et à Lyon.

Source FRANCE BLEU.