Ardentes : les salariés des centres d’accueil pour autistes en grève contre les restrictions budgétaires…

Les salariés du Calme et la Mas sont en grève.

Lourdement déficitaires, les deux centres d’accueil et d’hébergement pour les 6-20 ans présentant des troubles autistiques suppriment des postes et réduisent leur capacité d’accueil.

Un crève-coeur pour les salariés et les parents.

 

Les Dorouet ont parcouru 270 kilomètres pour confier leur fille autiste Elodie aux éducateurs du Calme d'Ardentes

Les salariés des deux structures d’accueil pour jeunes autistes d’Ardentes sont en grève. Le Centre d’accueil et de loisirs médicalisés expérimental (Calme) et la Maison d’accueil spécialisée (Mas) d’Ardentes vont réduire la voilure, car ils sont déficitaires à hauteur d’un millions d’euros. Conséquence, deux fois moins de places au Calme en 2021 et moins de personnel dans les deux structures.

Le Calme propose un hébergement temporaire et des activités ludiques et artistiques pour les 6-20 ans présentant des troubles autistiques. La Mas accueille de façon permanente des autistes ne pouvant pas vivre de façon autonome. Incompréhension et détresse pour la trentaine de salariés réunis devant les grilles du parking face aux mesures qualifiées de « purement budgétaires ».

Moins de jeunes reçus

Des postes supprimés, dix au Calme, trois à la Mas, et des places en moins pour les jeunes autistes, il n’en restera plus que cinq au Calme en 2021. « Il y a cinq ans, nous pouvions accueillir 24 personnes », déplore Amandine Gaspard, éducatrice au Calme et syndicaliste Sud. « Ça veut dire qu’on va recevoir beaucoup moins de jeunes et qu’on va laisser les familles en détresse », poursuivent ses collègues. « Pour l’enfant ça peut causer un repli sur soi, des troubles du comportement, se laisser glisser totalement. », renchérit Amandine Gaspard.

Un peu de répit pour les familles

Le Calme et la Mas accueillent des enfants et adolescents souffrant de formes d’autisme lourdes. Ils ne peuvent pas être scolarisés, la charge revient donc à leur parents, « ces structures nous apportent un petit peu de répit, nous permettent de souffler par rapport à l’autisme de notre fille. C’est important pour elle qu’elle soit prise en charge ici, parce que plus tard elle devra vivre en établissement. Il faut l’habituer aussi à ce qu’elle se sépare un petit peu de nous », explique Thierry Dorouet, papa d’Elodie, 15 ans.

Plusieurs fois par an, il parcourt 270 kilomètres depuis Dreux en Eure-et-Loire pour déposer sa fille au Calme. « Je vais être obligé de prendre sur mon temps de travail pour m’occuper d’elle. J’espère que je pourrais toujours venir ici », s’inquiète-t-il.

Source FRANCE BLEU.

 

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