Aidants familiaux : Un an après le plan gouvernemental, des Français toujours au bord du « burn-out »…!

Depuis la semaine dernière, les aidants qui travaillent peuvent bénéficier d’un congé de trois mois, indemnisé 52 euros par jour pour une personne seule.

Aidants familiaux : Un an après le plan gouvernemental, des Français toujours au bord du « burn-out »

Si les aidants, qui assistent au quotidien un proche handicapé, malade ou âgé, peuvent désormais prendre un congé rémunéré, sous certaines conditions, beaucoup estiment que ce n’est pas suffisant et attendent davantage de solutions.

L’an dernier, un plan pour les 8 à 11 millions d’aidants avait été présenté par le gouvernement, pour aider ces personnes dont la charge d’un proche malade ou âgé peut avoir des conséquences sur leur propre santé, leur vie professionnelle, voire leur scolarité.

Des «limites importantes»

Et l’une des principales mesures vient d’entrer en vigueur. Désormais, les aidants qui travaillent peuvent bénéficier d’un congé de trois mois, indemnisé 52 euros par jour pour une personne seule. Cette réforme, attendue depuis un an, constitue «une avancée intéressante», reconnaît Olivier Morice, le délégué général du collectif associatif «Je t’aide».

Mais comporte aussi des «limites importantes», selon lui, notamment car elle est réservée aux aidants qui assistent une personne lourdement handicapée ou dépendante. Quelqu’un qui souhaiterait se mettre en disponibilité pour aider son conjoint atteint d’un cancer, par exemple, ne peut donc pas en bénéficier. En outre, «trois mois, quand vous êtes parent d’un enfant autiste, ça ne veut pas dire grand chose», souligne Olivier Morice. Car «votre enfant, c’est toute la vie que vous devez l’accompagner». Et nombre d’aidants sont de facto exclus du nouveau dispositif… puisqu’ils ont dû arrêter de travailler pour aider leur proche.

Une charge alourdie pendant le confinement

C’est le cas de Marie Rault, une Grenobloise de 30 ans, ancienne salariée dans l’hôtellerie: fin 2019, elle a dû démissionner pour s’occuper à temps plein de son père Jean-Michel, 70 ans, qui a été amputé des deux jambes, souffre de diabète et d’insuffisance rénale. Trop âgé pour bénéficier des aides dédiées aux personnes handicapées, son père n’a droit qu’à deux heures d’aide à domicile par jour… qui restent pour l’heure théoriques, Marie n’ayant trouvé aucun professionnel qui accepte de s’occuper de lui.

«Pour que je puisse recommencer à travailler, il faudrait au moins cinq ou six heures d’aide par jour. En attendant, je fais tout, toute seule. Je fais faire des économies à la société, mais je vis du RSA», témoigne la jeune femme, qui n’a trouvé aucune structure capable d’accueillir et soigner son père sur le long terme, ni aucune solution de répit. «Depuis huit mois, j’ai pris zéro jour de congé. Qu’on nous demande de participer, je suis d’accord, mais je suis allée loin en termes de sacrifices», analyse la trentenaire. Pour Marie comme pour de très nombreux autres aidants, la charge quotidienne de travail a été encore plus lourde pendant le confinement: «à cause du Covid, mon père a dû sortir plus tôt de l’hôpital, pour libérer un lit», témoigne la trentenaire.

Un «statut» pris en compte pour la retraite et les impôts

Selon un appel à témoignages relayé par le collectif «Je t’aide», de nombreux aidants ont dû pendant cette période procéder eux-mêmes à des gestes normalement assurés par des professionnels, y compris des changements de pansement ou la pose d’un cathéter. «La crise sanitaire a mis les aidants à l’épreuve alors que leur situation était déjà difficile», a reconnu lundi la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, à l’occasion du lancement d’un comité de suivi du «plan aidants».

En un an, «50% des objectifs» de ce plan à 400 millions ont été atteints, selon le gouvernement, qui met en avant la création d’une plateforme téléphonique dédiée, le déploiement de «solutions de répit sur tout le territoire», ou encore le soutien financier à des offres d’aide psychologique, comme les «cafés des aidants». Mais pour Olivier Morice, les avancées concrètes, et notamment les solutions de répit, sont encore très peu visibles. «Au bord du burn-out», les aidants attendent aussi d’autres réformes, souligne le responsable associatif, notamment un «statut» qui leur permettrait que leur dévouement soit pris en compte dans le calcul de leur retraite, ou sur leur feuille d’impôts.

Source 20 MINUTES.

Territoire de Belfort : des ateliers de détente pour les aidants familiaux et leurs proches malades…

Du yoga, de la cuisine ou encore du théâtre.

Autant d’activités stimulantes et de détente proposées par la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort pour sortir le couple aidant/aidé de son quotidien médical.

Le dispositif s’adresse désormais aussi aux malades de moins de 65 ans.

Territoire de Belfort : des ateliers de détente pour les aidants familiaux et leurs proches malades

Un nouveau dispositif vient de voir le jour à la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort. Cette structure existe depuis plus d’un an et permet, le temps de quelques heures, de soulager les aidants familiaux qui sont au chevet, quasiment 24h sur 24, 7 jours sur 7, de leurs proches malades. Depuis le 1er octobre 2020, ce dispositif a pour but de soutenir et accompagner les proches aidants de personnes présentant une maladie neuro-évolutive de type Parkinson, sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, ou les personnes présentant un handicap physique (post AVC par exemple) de moins de 65 ans.

L’objectif principal de la halte répit « malades jeunes » est de permettre au couple aidant/aidé de sortir de son quotidien, en proposant tous les jeudis après-midis, des activités stimulantes et de détente, comme le dessin, le yoga, le théâtre ou encore la cuisine ..

« J’ai ma vie d’aidante, mais je veux garder ma vie de femme à côté » – Françoise, aidante familiale

L’intérêt majeur de ces ateliers est d’offrir une totale déconnexion aux aidants familiaux. Depuis 3 ans, Françoise s’occupe de son mari Patrick, victime d’un double AVC à 55 ans. Et son quotidien est usant « Quand on est aidant, comme on est tout le temps ensemble, ça devient très lourd, et moi après je suis angoissé, j’ai donc besoin de souffler, d’avoir une vie sociale extérieure, j’ai ma vie d’aidante de mon époux, mais j’ai aussi ma vie de femme à côté, et ça, je ne veux pas me l’enlever ».

Un répit pour les malades, pour les aidants, et les deux en même temps

D’où l’intérêt de ces ateliers de détente pour les aidés mais aussi pour les aidants explique Anne-Laure Letondoz-Bertrand qui propose des séances d’art thérapie « On peut même imaginer des activités pour les couples aidant-aidé où l’aidant va être à une autre place en l’accompagnant pour écrire un poème parce qu’il n’a plus l’usage de sa main pour écrire ». Lucy Thierry, aide médico-psychologique sur la plateforme renchérit « encore récemment, la personne aidée était avec moi, en sécurité donc, et son aidante a pu profiter pleinement de sa séance de yoga, donc c’est ça, pendant quelques heures, on redevient acteur de sa vie ».

Plus difficile pour les malades jeunes

Catherine Basse, neuropsychologue et coordinatrice de la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort se réjouit de la mise en place de ces activités pour les malades de moins de 65 ans mais reconnaît que franchir le pas peut être difficile « Déjà il faut qu’ils acceptent le fait d’être malade à cet âge-là, et se montrer aux autres en tant que malade. Certains sont encore dans la vie professionnelle, pour les aidés comme les aidants, donc c’est dur de se dire, je suis aidante  de mon conjoint ou de mon épouse qui est malade aussi jeune ».

De son côté, Françoise ne se pose pas ce dilemme. Elle veut participer à ces ateliers avec son mari. Pour son bien et le sien « S’il se sent bien, je me sens bien aussi, et donc je serai vraiment bien pour l’accompagner ». Et Françoise et Patrick ont choisi leur atelier. Ce sera la cuisine pour retrouver le plaisir de concocter, à deux, le poulet à la cancoillotte, leur plat préféré.

La halte répit pour les malades jeunes est en place tous les jeudis après-midi à la maison de quartier des Forges de Belfort. Plus de renseignements au 0 805  290 745 ou sur Plateforme-repit@pompidou-belfort.com.

Source FRANCE BLEU.

Il aurait tué sa femme, atteinte d’Alzheimer, avant de se suicider…

L’octogénaire était atteinte depuis plusieurs années par cette lente dégénérescence des facultés cognitives et de la mémoire. Son époux l’aurait abattue d’un coup de fusil avant de retourner l’arme contre lui.

Il aurait tué sa femme, atteinte d’Alzheimer, avant de se suicider

Un homme de 88 ans est soupçonné d’avoir tué sa femme de 87 ans, malade, avant de se suicider, à leur domicile situé au sud d’Angoulême.

L’octogénaire était atteinte depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer et son état s’était beaucoup dégradé ces dernières semaines, plus encore ces derniers jours, mais sans que l’on sache si elle avait évoqué son souhait d’en finir.

53 féminicides depuis le 1er janvier

Elle a été abattue d’un coup de fusil par le mari qui a ensuite retourné l’arme contre lui, selon les premiers éléments de l’enquête, ouverte pour écarter toute autre hypothèse.

S’il s’avère que l’époux est bien l’auteur du coup de feu, l’action publique sera éteinte en raison de son décès.

Depuis le début de l’année, au moins 53 féminicides se sont produits.

En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l’année précédente, selon les derniers chiffres officiels.

Source EST REPUBLICAIN.

Les aidants, ces acteurs clés du quotidien auprès des plus fragiles face à l’explosion de la dépendance…

Nathalie Levy publie « Courage au cœur et sac au dos » aux éditions du Rocher. Pendant dix ans, Nathalie Levy a travaillé pour BFMTV avant de rejoindre Europe 1.

Nathalie se rend très souvent chez sa grand-mère, Rosine, endossant, comme plus de 8 millions d’invisibles en France, le costume d’aidant.

La valorisation des tâches que nous accomplissons dans l’ombre n’est pas une mince affaire. C’est même, à l’heure du vieillissement de la population, un enjeu majeur de santé publique.

La rentrée de septembre 2019 est synonyme pour moi de changement professionnel. J’ai quitté BFMTV et m’installe de 18 heures à 20 heures, tous les soirs, en direct sur Europe 1. Cette nouvelle mission est grisante! Les équipes sont bienveillantes et motivées. Dans cette maison bleue qui a connu plusieurs saisons difficiles, la nouveauté et l’excitation du challenge sont un puissant moteur. Mon investissement doit être total, pas question de me disperser. Pourquoi m’imposer ce nouveau défi, maintenant, nécessitant un engagement plein et entier, alors que Mamie continue de décliner et qu’elle a tant besoin de temps et d’attention? Je ne travaillais pas le vendredi, j’y suis désormais à l’antenne jusqu’à 20 heures. Je panique, je me noie. Durant les premiers mois, je ne sais plus comment procéder pour voler, ici ou là, un instant à ses côtés. Le matin, chez elle, je passe plus de temps au téléphone à préparer l’émission qu’à lui parler. L’après-midi, impossible d’y faire un saut, je suis coincée au bureau. Je rumine et le fais payer à tous ceux que j’aime. Je n’ai de cesse de répéter :

— Ça ne va pas, je ne tiendrai pas, je ne peux pas me couper en douze.

Je me plains sans cesse à Mamie également. Je communique mon stress. Dois-je m’en vouloir de n’avoir su résister à l’appel de la nouveauté et d’avoir signé pour cette aventure? J’aimerais avoir le don d’ubiquité. Ne pas devoir trancher entre ma carrière et Mamie. Je cours après le temps, si essoufflée que j’ai la sensation permanente que je vais m’écrouler. De retour à la maison après mes longues journées, je suis abjecte, mauvaise, déprimée. Ma famille trinque, encore une fois. Comment être aidant et actif?

Cette question, prégnante et si récurrente, arrive en même temps que le plan de mobilisation en faveur des aidants. Nous en avions les grandes lignes depuis le printemps dernier. Le gouvernement dévoile sa stratégie 2020-2022. Un budget de quatre cents millions d’euros sur trois ans pour accompagner huit à onze millions d’aidants en France, dont 54% n’ont pas conscience de leur rôle. Dix-sept mesures doivent se déployer autour de six priorités : rompre l’isolement des proches aidants et les soutenir au quotidien dans leur rôle, ouvrir de nouveaux droits sociaux aux proches aidants et faciliter leurs démarches administratives, permettre aux aidants de concilier vie personnelle et professionnelle, accroître et diversifier les solutions de répit, agir pour la santé des proches aidants et enfin épauler les jeunes aidants. Justement, le 23 octobre 2019, je reçois Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. La concomitance des dates et des événements me fait sourire. Je ne connais pas seulement mon sujet par cœur, je le vis chaque jour. J’ai décidé de m’inspirer de mon propre cas pour poser mes questions, opposer mes arguments et pousser mon invitée dans ses retranchements si nécessaires. Après les premières explications d’usage, j’entre dans le vif du sujet :

— Je voudrais comprendre une chose, Sophie Cluzel. Aujourd’hui, comment être reconnu comme aidant, comment définir un “aidant” ?

— Voilà une vraie question. Beaucoup de personnes sont aidantes sans le savoir, d’abord je tiens à les saluer, ce sont les vrais piliers de notre société. Ce sont elles qui portent une politique de bienveillance, de fraternité, de solidarité. Pour autant, ceux qui commencent à se reconnaître proches aidants nous disent : “Nous sommes fatigués, nous sommes seuls, nous avons besoin d’être accompagnés.” Avec la stratégie du gouvernement, on veut leur donner de la visibilité. Ce matin, avec le Premier ministre, nous avons entendu beaucoup de témoignages. Beaucoup nous ont dit : “On se sent excessivement seuls, on se sent parfois abandonnés.” On est parfois aidants très longtemps, parfois pas très longtemps et pour ceux qui prennent cet accompagnement à cœur, souvent par choix…

Je l’interromps :

— Par amour.

— Il y avait une maman qui disait : “Je ne suis pas aidante, je suis aimante!”

— Exactement.

— Donc ça, c’était très fort. Pour autant, il faut qu’on les accompagne mieux.

— Madame Cluzel, je suis aidante. J’ai une grand-mère de 98 ans. Tous les matins, je m’occupe d’elle. Comment faire pour savoir vers qui me tourner? Comment savoir ce qui est possible pour moi? Quels sont les aménagements possibles en entreprise?

— Vous faites partie des 60% d’aidants qui concilient une vie professionnelle et une vie de proche aidant. Ceux-là, nous voulons les accompagner. Déjà, donner des informations plus précises avec un numéro unique où vous allez pouvoir trouver des réponses, quelles qu’elles soient. Est-ce que je peux prendre un congé, est-ce qu’il sera rémunéré? Eh bien oui!

— Votre plan prévoit un congé rémunéré de trois mois, maximum, sur toute une carrière. Oui c’est bien, mais cela me laisse perplexe. Comment peut-on être utile seulement trois mois? Est-ce suffisant? Comment fait-on quand on doit gérer un enfant handicapé, une personne très âgée, malade? Trois mois, ce n’est rien!

— Pas tout à fait! Que vont vous permettre ces trois mois dans votre vie professionnelle? Vous allez pouvoir fractionner. Une demi-journée ou quinze jours selon les besoins. C’est une souplesse. C’est déjà une avancée. Aujourd’hui, on ne sait pas où sont les aidants et de quoi ils ont besoin. Il existait, ce congé, il n’était pas utilisé. Il faut amorcer la pompe, reconnaître que l’on a droit à ce congé.

On comprend à la lecture de ces quelques lignes la difficulté de définir un aidant, de lui donner un statut légal dans notre société. Les situations sont multiples, impossible d’ajuster les aides au cas par cas. Accompagner un proche en soins palliatifs pendant deux mois ou élever pendant des années un enfant handicapé dont les troubles n’entrent pas dans les critères actuellement reconnus sont deux problématiques très éloignées. Il existe bel et bien plusieurs catégories d’aidants. Or le gouvernement, malgré une communication autour d’un projet de société, doit s’attacher à une logique économique, avec des conditions définies. Aller au cœur de la géométrie humaine et sociétale semble utopique. En soixante ans, nos modes de vie ont considérablement évolué. Les progrès de la médecine et l’allongement de l’espérance de vie ont repoussé les limites de la mort, créant une explosion de la dépendance. Dans ma situation, nous sommes trois pour une personne. Cela n’évite pas le stress, la fatigue et les conflits. Être aidant fragilise et prédispose à l’épuisement, la maladie, la dépression. Sans compter les freins dans l’évolution professionnelle, voire les pertes de salaire. On arrive parfois à des conjonctures dramatiques comme cette femme, obligée de vendre sa maison pour payer l’établissement de soins où son mari, atteint de la maladie d’Alzheimer, ne la reconnaît plus depuis longtemps. Ici, nous avons l’immense chance d’être trois. Quel parcours sisyphéen lorsque l’on est seul…

L’État, qui ne parvient pas à revaloriser le salaire des infirmières et pérenniser l’hôpital public, peut-il accompagner cette évolution avec des réponses adaptées? Les “maisons du répit” qu’annonce Sophie Cluzel, lieux dédiés aux aidants et à ceux qu’ils accompagnent, permettant, comme leur nom l’indique, une pause, une respiration, sont-ils viables? Est-on prêt à faire sa valise ou celle de son aïeule du quatrième âge pour aller se reposer soixante-douze heures? Est-on prêt à laisser un inconnu prendre le relais pendant quelques jours?

Le gouvernement, avec les outils qu’il propose de mettre en place, peut-il se substituer à la solidarité, à la bienveillance d’un membre de la famille, d’un proche? Si tout cela paraît chimérique, les mesures annoncées ont au moins le mérite de mettre en lumière une population de plus en plus nombreuse.

Je ne me suis pas sentie beaucoup plus éclairée au sortir de cette interview. Je ne sais toujours pas si j’entre dans la grille établie par nos élites pour définir un aidant. Il est cependant bienvenu que le statut de ces personnes soit reconnu et qu’elles sachent comment prendre ce congé rémunéré. Un système d’aide plus lisible est une véritable avancée. Sophie Cluzel l’a dit, c’est un premier frémissement, une dynamique amorcée pour permettre de mieux identifier les aidants et leurs besoins. Sortiront-ils de leur routine imposée pour faire valoir leurs droits? Personnellement, je ne ferai pas les démarches. Je n’irai pas non plus, avec ou sans Mamie, dans une “maison du répit”. Qui le fera, maintenant que le cadre est défini et les choses actées? Le dispositif est là, à nous, si nécessaire, de l’actionner.

Extrait du livre de Nathalie Levy, « Courage au cœur et sac au dos », publié aux éditions du Rocher.

Source ATLANTICO.

Les aidants, ces soutiens vitaux au quotidien pour les personnes âgées et dont la France aura cruellement besoin face au vieillissement de la population…!

Nathalie Levy publie « Courage au cœur et sac au dos » aux éditions du Rocher. Nathalie Levy a travaillé pour BFMTV et actuellement pour Europe 1. Nathalie se rend très souvent chez sa grand-mère, Rosine, endossant, comme plus de 8 millions d’invisibles en France, le costume d’aidant.

Incontestablement, ce que je vis au quotidien, dans mon intimité, m’a conduite à revoir mes priorités, m’a poussée à m’intéresser encore davantage à ces problématiques, j’ai ressenti le besoin de les traiter dans mon métier de journaliste. L’information en continu comme je la pratiquais à BFMTV est une sorte d’essoreuse qui, autant qu’elle nous alimente et nous rassasie, peut aussi étouffer nos envies, nos appétences profondes.

Je me suis alors mise à travailler sur la France et ses déserts médicaux ; au moment où j’écris ces lignes, huit millions de Français sont concernés. Dans ces territoires, les citoyens ne peuvent pas consulter plus de deux fois par an un médecin, faute d’en avoir un à proximité. En outre, près de 5% de la population réside à plus de 45 minutes d’un ophtalmologue, d’un gynécologue, d’un psychiatre Ou même d’un pédiatre!

Les pouvoirs publics ne cessent de répéter qu’ils sont passés à l’action, Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, dit avoir pris le sujet à bras-le-corps, mais cela ne suffit pas à inverser la courbe de la pénurie de généralistes qui sont 6 500 de moins sur le territoire depuis 2010. Pourquoi ne pas montrer cette réalité dans un programme télévisé utile? Chaque semaine, sous l’œil des caméras, nous suivrions « l’opération séduction » d’un village et de ses administrés pour convaincre un généraliste de s’installer et, au terme du programme, ce dernier s’engagerait, bel et bien conquis.

J’aspire à montrer des sujets concrets, vrais, qui touchent tout un chacun, non pas dans un documentaire didactique ou une émission d’information, mais dans un programme récurrent et divertissant. Mais freinées par la pression des audiences, les chaînes ne traitent pas ces sujets qui sont pourtant on ne peut plus universels. Et on peut également aborder la vieillesse de façon positive : la retraite au soleil ou le changement de vie de ces personnes âgées très actives, ou encore la colocation intergénérationelle dont on connaît les bienfaits, sont autant de belles histoires à raconter.

À présent, je ressens le besoin grandissant d’associer mon quotidien à mon métier, j’ai le désir que mes projets professionnels y fassent écho. Longtemps, j’ai caché ma “double vie”, dans le travail, très peu de personnes étaient au courant. L’urgence s’est imposée. Raconter Mamie, cet amour infini, avant que mes souvenirs ne s’étiolent. Aujourd’hui déjà, tant d’images, de mots, de situations se sont évanouis, qu’en sera-t-il dans deux ans, cinq ans, dix ans? Comment figer les souvenirs d’une vie, les protéger, les sauvegarder, tout en acceptant le départ de l’être aimé? Comment font ces adultes petits-enfants, aimants, aidants, affectivement dépendants d’un aîné?

Il y a vingt ans, je rencontrais Philippe S., réalisateur radio, qui me racontait son amour pour sa grand-mère, leur complicité, la tendresse qu’ils partageaient, mais aussi la souffrance, les difficultés. Nous parlions le même langage, nous nous comprenions sans avoir besoin d’entrer dans les détails. La vie nous a éloignés, sa grand-mère s’en est allée. Ce schéma, ce don de soi, cet amour incommensurable, je ne l’ai jamais plus croisé, pourquoi? Notre rapport aux aînés a bien changé. Pourtant, n’avons-nous pas été bercés dans notre enfance par les contes des frères Grimm, et notamment « le Petit Chaperon rouge » qui apporte une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère malade, bravant l’inconnu et les dangers de la forêt… Qu’est devenue cette solidarité?

J’ai fréquenté des cafés d’aidants, des associations, interrogé des professionnels, et ne suis tombée que trop rarement sur des personnes comme Philippe S., ou comme Eva, belle femme active de 41 ans, aidante principale de ses deux grands-parents maternels depuis qu’elle a 30 ans, un engagement qui s’est imposé à elle et qui force le respect. J’ai reconnu chez elle les maux de ma mère, le même poignet cassé deux fois en deux ans (ma mère se brisera aussi l’auriculaire), acouphènes, épuisement, déprime, et les miens aussi, plus anodins, sciatiques, cervicalgies à répétition, insomnies. Et toujours cette même question chez Eva que nous nous posons également : jusqu’où faut-il écouter l’autre? Jusqu’où m’emmène-t-il dans sa maladie, dans son handicap ou dans sa vieillesse? Maman se relève toujours, cependant, à 72 ans, elle avance le plus souvent comme une automate.

Les grands seniors (75 ans et plus) représentent aujourd’hui 9% de la population française. À l’horizon 2060, près d’un Français sur trois aura plus de 60 ans, soit une augmentation de 80% du nombre d’hommes et de femmes appartenant à cette tranche d’âge, d’après les projections de l’Insee.

Fatalement, de plus en plus d’Eva vont devoir émerger, par choix ou par contrainte.

Aujourd’hui, dans le monde du travail et de l’entreprise, on commence à voir se développer différents systèmes pour soutenir les aidants. C’est parfois balbutiant, parfois plus structuré. La prise de conscience est réelle, cependant, il manque encore un déclic. Ou plutôt un liant. Il s’agit de répondre à ce besoin dans un cadre professionnel tout en prenant en compte l’influence culturelle.

Dans les groupes d’aidants créés au sein des entreprises, on ne rencontre que très peu de populations asiatiques (chez qui la pudeur, peut-être, empêche ce type de démarche), mais également peu de familles africaines. Pourquoi? Est-ce dû à une mauvaise communication envers ces groupes-là ? Ou bien à un manque de communication de manière générale?

Par ailleurs, la notion d’accessibilité aux groupes d’aidants est encore floue. Qui y a droit? Comment en parler, et à qui? Parfois, le simple fait d’évoquer ses propres problèmes avec d’autres qui ont sensiblement les mêmes suffit à se sentir soulagé, voire à trouver des solutions. Pourtant, l’image que renvoient ces groupes peut apparaître à certains comme gênante (rappelant les Alcooliques Anonymes ou autres…). Une association comme Le Lien Psy, par exemple, située à Paris, propose de répondre à ces questions. Des équipes mobiles, à la demande des RH, viennent écouter les salariés qui s’interrogent sur leur statut : sont-ils eux-mêmes aidants sans le savoir? Quelles démarches faut-il effectuer? Quelles aides peuvent-ils recevoir? Ces salariés ne rejoindraient pas spontanément des groupes de parole et c’est pourquoi cette association, qui vient à eux, est si utile.

De nombreux sujets sont abordés, notamment la notion de culpabilité. Celle que l’on ressent envers son employeur, justement. Pourquoi celui-ci nous aiderait-il à prendre soin de nos familles? Lui-même est-il aidé pour s’occuper de la sienne? Pourquoi prendre sur mon temps de travail, logiquement dédié à mon entreprise, pour aller m’occuper de ma grand-mère? N’est-on pas là face à un problème crucial de société? Qu’est-ce qu’une société qui ne prendrait pas soin de ses parents, au nom d’une productivité quelconque? Mais sans cette productivité… comment financer ce soin et ces prises en charge?

Ce sont des sujets qui émergent déjà. Comme le dit Michèle Delaunay dans un essai qu’elle a consacré aux 20 millions de personnes nées entre 1946 et 1973, « le vieillissement et la mort en série des baby-boomeurs vont poser des questions vertigineuses » à une société qui n’a pas encore suffisamment anticipé les adaptations nécessaires.

Extrait du livre de Nathalie Levy, « Courage au cœur et sac au dos », publié aux éditions du Rocher.

Source ATLANTICO.

 

Les personnes qui prennent soin d’un proche en situation de dépendance pourront prendre des congés à partir de jeudi…

Les «proches aidants» pourront demander à bénéficier d’un congé de trois mois indemnisé.

Un répit qui doit leur permettre de ne pas «sacrifier leur vie professionnelle et sociale».

Cette réforme vise à soutenir «huit à 11 millions d'invisibles qui sont les acteurs de première ligne de la solidarité», a expliqué la ministre déléguée à l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.

Les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, pourront demander à bénéficier, à partir du 1er octobre, d’un congé de trois mois indemnisé, a annoncé mardi la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon.

«Dès le 1er octobre, c’est-à-dire dès jeudi prochain, tous les aidants auront la possibilité de prendre des congés rémunérés», a précisé la ministre, qui s’exprimait à l’occasion d’un colloque consacré à cette question.

Cette réforme «matérialise un soutien de l’État aux huit à 11 millions d’invisibles qui sont les acteurs de première ligne de la solidarité», a souligné Mme Bourguignon. Il s’agit d’aider «ceux qui, au quotidien, ont fait le choix de s’occuper de leur mère âgée, d’un enfant ou encore d’un conjoint en situation de handicap».

«Pour qu’ils n’aient plus à choisir entre leur santé et leur engagement, ce répit de plusieurs mois leur permettra de se consacrer à leur proche sans sacrifier leur vie professionnelle et sociale», a-t-elle fait valoir.

Le principe d’un tel congé indemnisé – d’une durée maximale de trois mois, mais qui pourra être renouvelé, jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière du salarié – avait été approuvé par l’Assemblée nationale en octobre 2019. Le décret validant son entrée en vigueur doit être publié mercredi au Journal officiel, selon le cabinet de Mme Bourguignon.

L’indemnité, versée par les caisses d’allocations familiales ou de la Mutualité sociale agricole, sera d’environ 44 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52 euros par jour pour une personne seule, a précisé la ministre.

Source LE FIGARO.

 

ALZHEIMER – TÉMOIGNAGE. Santé en Ille-et-Vilaine : « Je ne sais pas si j’ai bien fait d’accueillir maman »…

La mère de Christine Lefeuvre est atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Faute de trouver une place dans un établissement spécialisé, cette employée de banque l’a accueillie chez elle pendant un mois.

La mère de Christine Lefeuvre est malade d’Alzheimer, cette employée de banque l’a accueillie chez elle, faute de place dans les établissements spécialisés bretons.

Faute de trouver une place dans un établissement spécialisé, cette employée de banque a accueilli sa maman chez elle pendant un mois. Elle raconte.

Vous avez cherché une place dans un établissement spécialisé pour votre maman, et vous n’avez pas trouvé ?

Ma maman de 73 ans souffre de la maladie d’Alzheimer depuis bientôt trois ans. Quand son état n’était pas trop grave, elle vivait seule, mais au mois de juillet elle a fugué plusieurs fois de chez elle. Au début de l’été, on l’a retrouvée une fois vers Goven, à presque 20 km de Pléchâtel et une autre fois sur la route. J’ai donc décidé de l’accueillir chez moi et de m’en occuper moi-même vu que je n’ai pas réussi à lui trouver une place dans un établissement spécialisé.

Trouver une place dans un établissement spécialisé n’est pas chose facile.

Il n’y a peu de places disponibles dans les établissements spécialisés en Bretagne, que ce soit en accueil temporaire ou permanent. Je suis en contact régulier avec le médecin traitant de ma mère, avec les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) et différentes institutions de santé au niveau local ou départemental. Tous s’impliquent énormément et ont la volonté de bien faire, mais il n’y a juste pas assez de moyens mis à disposition. Et la maladie d’Alzheimer est particulière dans le sens où le nombre de places disponibles est limité et l’espérance de vie des malades est longue donc peu de places se libèrent.

Quelles conséquences l’accueil à domicile a eues sur vous ?

Je ne dormais plus et je ne mangeais plus. J’ai été obligée de la placer temporairement dans un établissement dans la Manche, cela va certainement limiter mon nombre de visites, mais je n’avais pas le choix. En plus de mon travail, c’est comme si j’avais un poste d’aide à la personne en rentrant. Je n’avais aucun moment pour moi. Les charges administratives sont très lourdes et c’était très pesant pour mes enfants aussi, nous n’avions plus d’intimité à la maison, vu qu’il y avait souvent des professionnels de santé sur place.

Que souhaiteriez-vous pour votre mère ?

J’ai juste envie qu’elle vive dans des conditions décentes, qu’elle soit proche et que je puisse aller la voir régulièrement. C’est un vrai problème de société auquel le gouvernement et les députés doivent répondre. Tous ceux qui travaillent dans le secteur de la santé m’ont beaucoup aidée et se sont énormément impliqués, mais j’estime que ce n’est pas normal de ne pas trouver de solution viable pour ma mère et pour tous ceux atteints de cette maladie. Je m’interroge pour savoir si j’ai bien fait de l’accueillir. Cela occulte un problème de société sur cette maladie ainsi que des problèmes auxquels sont confrontés les aidants.

Pourquoi ce besoin de témoigner ?

J’ai beaucoup hésité avant d’en parler, mais je sais que je ne suis pas la seule confrontée à cette situation et que c’est un problème collectif. Il faut aussi penser au personnel soignant qui vit ce que j’ai vécu tous les jours. Je n’ai pas envie de vivre dans une société où l’on s’occupe mal de nos aînés et c’est quelque chose auquel nous devons réfléchir tous ensemble. J’espère que mon témoignage pourra faire un peu avancer les choses et alerter sur la situation.

Source OUEST FRANCE.

 

EHPAD: comment signaler un cas de maltraitance d’une personne âgée?… Un numéro d’écoute pour les personnes âgées !

Malgré une progression de 13% l’année dernière, les signalements de maltraitances dans les EHPAD restent trop rares selon l’Organisation mondiale de la santé.

Selon l’OMS, une personne âgée sur six est victime de maltraitance en France.

En France, une personne âgée sur dix est victime de maltraitance chaque mois, selon l’OMS. Pour autant, seulement un cas sur 24 est signalé. Comment expliquer un tel écart? Aujourd’hui, «la maltraitance des personnes âgées reste un sujet tabou», explique Véronique Ghadi, directrice de la qualité de l’accompagnement social et médico-social au sein de la HAS.

Mais certaines affaires ont commencé à provoquer une prise de conscience en France. En septembre 2014, une aide-soignante a été accusée de maltraitance sur des résidents souffrant de la maladie Alzheimer, à Roanne dans la Loire. Un mois plus tard, une autre aide-soignante a été licenciée en Seine-Maritime, accusée d’avoir cassé le bras d’une pensionnaire et d’avoir été violente avec d’autres personnes âgées. Plus récemment, le 14 février 2019, un aide-soignant a été jugé pour violences répétées sur une patiente de 98 ans, souffrant d’une double fracture du fémur.

Confrontées à ces cas, les familles se retrouvent bien souvent démunies pour dénoncer une maltraitance. «Il n’y a pas de dispositif technique miracle, nous n’avons pas de baguette magique», prévient la Haute autorité de santé (HAS). Toutefois, il existe différents moyens de faire un signalement.

• 3977, le numéro d’écoute pour les personnes âgées

Un numéro d’écoute est mis en place depuis 2008 pour permettre aux personnes âgées et à leurs familles d’alerter, de façon anonyme, des risques ou faits de maltraitance. S’il est peu connu, il a toutefois permis en 2018 d’ouvrir 4233 dossiers d’accompagnement de situation, dont 3138 de maltraitance. «Ce sont très souvent les familles qui nous appellent, quand leurs parents sont en EHPAD. Nous recevons des appels majoritairement pour des violences psychologiques, physiques, involontaires et financières», explique Isabelle Gillet, responsable de la plateforme d’écoute du 3977.

En 2018, le taux de signalement de maltraitances a augmenté de 13% dans les EHPAD. Et les chiffres du 3977 sont également en hausse. Entre 2016 et 2017, ils «ont augmenté de 38%», indique Isabelle Gillet. Pour autant, entre 2017 et 2018, la hausse n’était que de 3%.

• Signaler toute maltraitance auprès de l’ARS

Après avoir averti la direction ou contacté le 3977, les familles des personnes âgées maltraitées peuvent faire appel à l’Agence régionale de santé (ou au conseil départemental) par téléphone ou directement sur leur site internet. Dès lors, l’ARS prendra directement contact avec l’établissement soupçonné de maltraitance pour obtenir des éclaircissements. «Une inspection peut également être déclenchée dans les cas les plus importants», indique Alice Casagrande, directrice formation, innovation et vie associative à la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP). «Mais les ARS n’ont pas toujours les moyens de faire les inspections qu’elles voudraient», constate Véronique Ghadi.

• Un recours possible auprès de la justice et du défenseur des droits

Les procédures engagées par l’ARS peuvent parfois être longues. Il est alors possible d’engager un recours auprès de la justice (police, gendarmerie ou procureur), ou auprès du défenseur des droits. Ce dernier est une autorité indépendante. «Pas besoin, donc, d’engager forcément un recours auprès de la justice, par exemple, pour le solliciter», précise Alice Casagrande, également coauteur de la note d’orientation «pour une action globale d’appui à la bientraitance» présentée à Agnès Buzyn le 24 janvier 2019. Le défenseur des droits peut, lui aussi, être saisi via son site internet, par courrier ou par téléphone.

Il arrive que la HAS soit sollicitée par des familles, qui ne trouvent pas de réponses après envoyé plusieurs courriers. Auquel cas, «il est possible dans certains cas que la HAS adresse des courriers à un procureur, ou plus souvent au défenseur des droits, car nous n’avons aucune action», indique Véronique Ghadi.

• Les caméras de surveillance: une idée controversée

En 2019, la famille de la résidente de 98 ans au fémur doublement fracturé obtient la preuve que celle-ci a été frappée par un membre du personnel de l’EHPAD par le biais des images d’une caméra cachée dans sa chambre. En France, la question de l’usage des caméras de surveillance par les familles fait débat. Pour l’heure, Alice Casagrande insiste sur le fait «qu’en France la question ne se posait pas sur la légalisation des caméras dans les chambres des résidents».

Pour Pascal Champvert, président de l’AD-PA, ce n’est pas une solution, d’abord pour l’intimité des personnes âgées, mais aussi pour le respect du travail du personnel. «La maltraitance passe par “l’âgisme”, c’est-à-dire par la dévalorisation de tout ce qui concerne la personne âgée. Et c’est cela qu’il faut dénoncer», affirme-t-il. Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et des amis des personnes âgées et de leurs familles (FNAPAEF), pourrait être favorable à la pose de caméras seulement si la personne âgée concernée est au courant et est d’accord. «Il ne faudrait pas que les caméras soient dans les salles de bains ou les toilettes, c’est une question d’intimité. Et si la personne n’est pas en pleine conscience, alors c’est beaucoup plus compliqué, car nous ne savons pas si c’est son choix», souligne-t-elle. À noter qu’au Québec, la loi autorise depuis 2018 la pose de caméras de surveillance, pour faciliter la détection de signes de violence du personnel.

Ehpad: des animaux de compagnie contre la solitude….

Grâce à la médiation animale, des personnes âgées retrouvent le sourire.

C’est même souvent une véritable thérapie.

Henriette trouve du réconfort auprès de Pacha.

Le coronavirus n’a pas fait que des victimes de la maladie. La solitude a fait partie des dommages collatéraux les plus importants, surtout chez les personnes âgées. Pour les réconforter dans ces périodes difficiles, la présence d’animaux à leurs côtés peut s’avérer précieuse. Certains établissements autorisent déjà leurs résidents à recevoir la visite de petits compagnons, généralement par le biais de leur famille. Constatant les effets bénéfiques de ces moments d’affection, ils se sont mis à recourir aux services de spécialistes de la médiation animale intervenant à la demande.

Dominique Portal, ancienne animatrice en maison de retraite, qui a créé AnimalCâlin en 2013, en fait partie. Grâce à l’aide d’une employée et d’une dizaine de bénévoles, Hélio la tourterelle, Missy la chatte, Bianca le cochon d’Inde, Gandhi le chien et bien d’autres sont bichonnés à la campagne, dans les environs d’Albi. Une fois ces derniers formés, sa mission: rendre le sourire aux seniors qu’elle visite avec leur aide.

Et l’accueil des intéressés est généralement enthousiaste. «C’est une bonne idée, quand on sait ce qui va nous arriver, c’est beau aussi l’amour d’un animal. Ils nous aiment tel qu’on est », se réjouit, en serrant Pacha dans ses bras, Henriette, décédée depuis. «Certaines personnes âgées, lorsqu’elles sont confrontées aux animaux, sont métamorphosées, comme si elles revenaient quelques années auparavant», témoigne Anne-Sophie Chevasson, bénévole de l’association Petits Frères des Pauvres, qui visite les résidents du service de l’hôpital Marchant à Toulouse, Les jardins de Silos, et a financé en grande partie les interventions d’AnimalCâlin. L’animal a le pouvoir de combler des besoins psychologiques du fait qu’il ne juge pas».

« L’animal ne juge pas. Il replace le patient en tant que personne ».

Dr Ingrid Payet, service de soins palliatifs, hôpital Joseph Ducuing (Toulouse)

«Nous voyons à quel point cela leur apporte un apaisement et leur fait passer un moment hors du service et hors du soin, explique de son côté le Dr Ingrid Payet, à l’initiative de l’intervention d’AnimalCâlin dans le service de Soins palliatifs de l’hôpital Joseph Ducuing à Toulouse. Tout ce qui est contact, le fait de pouvoir le prendre dans ses bras, par le toucher, la caresse, donc une interaction, replace le patient en tant que personne. Surtout l’animal n’est pas du tout jugeant. On a dans notre service des gens atteints de pathologies évolutives graves, avec parfois une altération physique importante et l’animal va aller au-delà de la maladie, de l’aspect, et replace le patient en tant que personne. C’est quelque chose qui est au-delà des mots».

Les études montrent que cette approche permet de réduire la prise en charge médicamenteuse

Dominique Portal, directrice d’AnimalCâlin

«Les études montrent que cette approche permet de réduire la prise en charge médicamenteuse», affirme Dominique Portal. Car selon les publics, les objectifs peuvent être différents: non seulement à visée récréative ou de bien-être mais aussi thérapeutiques (motricité, sensorialité, relationnel, social ou éducatif). «Nous avons une grille d’évaluation avec l’établissement selon l’objectif qu’il a fixé (par exemple, la motricité): fait, ne fait pas, veut, ne veut pas, touche, ne touche pas. Ou touche, caresse, brosse, sachant que les malades d’Alzheimer vont souvent brosser à contre-poil. Et sur la durée, les résultats sont parfois impressionnants». »Dans le cas d’Alzheimer, cela peut atténuer les déambulations et l’anxiété», témoigne Stéphanie, bénévole de l’association. Si la grande majorité des interventions d’AnimalCâlin ont lieu en Ehpad (68%), «la médiation animale fonctionne aussi dans les hôpitaux, auprès des handicapés et dans les crèches», explique la fondatrice de l’association. Des établissements aussi variés que la maison de retraite Les Grands chênes à Saïx, la maison d’accueil spécialisée pour adultes handicapés Le Mas Les Genêts à Cagnac-les-Mines (Tarn), la crèche Bénénou d’Albi ou le centre de soins de suite et de réadaptation de la Clauze à Réquista (Aveyron) en ont tous fait l’expérience.

Christian et la tourterelle Hélio se sont apprivoisés.

L’association a également un partenariat, financé par le département, avec le service d’aide à la personne Adomicia, pour lutter contre l’isolement des personnes âgées à domicile. Même si la plupart du temps ses interventions sont plutôt financées par des fonds privés: associations et fondations ou mécénat d’entreprises.

Des interventions suspendues depuis le confinement

Mais paradoxalement, c’est au moment où les seniors en auraient le plus besoin que ces interventions extérieures ont été suspendues. Non seulement pendant le confinement du fait de la fermeture des établissements aux personnes extérieures mais souvent encore aujourd’hui, alors que plane la crainte d’une seconde vague. Les visites encore récentes et très encadrées, les craintes liées à l’association du virus à la transmission par l’animal font que les interventions se font encore rares dans les Ehpad, même si d’autres structures les reprennent peu à peu. De vingt séances mensuelles en moyenne, AnimalCâlin est tombé à cinq séances par mois actuellement. «Nous tenons nous aussi à ne faire courir aucun risque à nos animaux, chacun d’entre nous intervenant toujours avec son propre animal, qu’il a formé et connaît bien», explique sa représentante. De toute façon, l’association ne travaille jamais l’été, considérant qu’il fait trop chaud dans la région pour les bêtes et que les conditions optimales ne sont pas réunies en établissements, les résidents étant souvent regroupés dans les quelques pièces fraîches.

Une profession pas encore reconnue

Autant dire que les professionnels du secteur souffrent. Certains, comme AnimalCâlin, ont pu bénéficier d’aides pendant le confinement, d’autres non. La question est de savoir si ces dernières se poursuivront à la rentrée. «À défaut, nous ne pourrons pas garder tous nos animaux, car nous n’aurons plus de quoi couvrir les frais de nourriture, soins et vétérinaire plus le salaire de notre employée», redoute Dominique Portal. Un syndicat vient bien de voir le jour pour représenter la profession mais celle-ci n’est toujours pas reconnue au Registre national de la certification professionnelle. Le métier aurait besoin d’une reconnaissance nationale avec ses règles, ses méthodes homologuées et son éthique. Il faut dire que ses représentants, issus soit du secteur médico-social soit du secteur canin ou animal, n’ont pas de méthodes homologuées car chacun a sa propre approche. Et seule une école, Agatéa, propose une formation diplômante courte (un mois) de «Chargé de projet en médiation par l’animal», éligible au Compte personnel de formation. Un métier qui a encore de beaux jours devant lui.

Source LE FIGARO.

Alzheimer : le poids joue un rôle déterminant face à la maladie….

Selon une nouvelle étude publiée dans le « Journal of Alzheimer’s Disease », le poids joue un rôle essentiel dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Il peut notamment augmenter vos risques.

Alzheimer : le poids joue un rôle déterminant face à la maladie

Le poids corporel affecte gravement l’activité cérébrale et la circulation sanguine. C’est du moins ce qu’il ressort d’une nouvelle étude d’imagerie cérébrale publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

Le flux sanguin de votre cerveau pourrait annoncer la venue d’Alzheimer

Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont analysé plus de 35 000 scans de neuroimagerie fonctionnelle à l’aide d’un procédé d’imagerie médicale par émission de photons uniques (SPECT). Plus de 17 000 personnes ont été examinées.

Les chercheurs ont mesuré le flux sanguin et l’activité cérébrale des participants, lorsqu’ils étaient au repos ou concentrés sur une tâche.

Or, ils ont découvert qu’un faible débit sanguin cérébral était annonciateur d’Alzheimer. Celui-ci serait également associé à la dépression, au TDAH, au trouble bipolaire, à la schizophrénie, aux lésions cérébrales traumatiques, à la toxicomanie, au suicide et à d’autres maladies.

Des photos de flux sanguin « réduit » ont également été retrouvés dans pratiquement toutes les zones du cerveau des personnes en « insuffisance pondérale », ayant un poids dit « normal » (IMC entre 18,5 et 25, ndlr), en surpoids, obèses ou encore ceux atteints d’obésité morbide.

« Cette étude montre donc que le surpoids (ou l’obésité) a un impact sérieux sur l’activité cérébrale et augmente le risque de maladie d’Alzheimer mais aussi de nombreux autres troubles psychiatriques et cognitifs », explique Daniel G.Amen, MD, auteur principal de l’étude et fondateur d’Amen Clinics.

En voyant cette étude, George Perry, PhD, rédacteur en chef du Journal of Alzheimer’s Disease et de la Chaire universitaire distinguée de la Fondation Semmes en neurobiologie à l’Université du Texas à San Antonio, a déclaré : « Accepter que la maladie d’Alzheimer soit une maladie liée au mode de vie, donc peu différente des autres maladies liées à l’âge, c’est la percée la plus importante de la décennie ».

Comme pour de nombreuses maladies liées à l’âge, la prévention joue un rôle essentiel : 40% des cas de maladie d’Alzheimer pourraient être évités, explique de Professeur Philippe Amouyel, Directeur Général de la Fondation Alzheimer.

Être en surpoids détériore vos fonctions cérébrales

Pour lui, ces preuves sont « convaincantes » et elles indiquent que l’obésité ou le surpoids modifie l’apport sanguin au cerveau. À terme, ce phénomène réduit les capacités cérébrales des personnes et augmente les risques d’avoir Alzheimer.

In fine, « c’est une avancée majeure car elle démontre directement comment le cerveau réagit à notre corps« , ajoute le Dr Perry.

Mais pour améliorer les fonctions cérébrales des malades, il faudra réaliser des campagnes de prévention mettant en avant l’influence du poids – même chez les populations « jeunes ». Le but étant d’éveiller les consciences face à ce nouveau facteur de risque.

« L’une des leçons les plus importantes que nous ayons apprises au cours des 30 ans d’études d’imagerie fonctionnelle est que les aptitudes du cerveau peuvent tout à fait être améliorées lorsque vous les placez dans un environnement favorable, en adoptant des habitudes saines, comme avec un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière », conclut Le Dr Amen, auteur principal de l’étude

Source MEDISITE.