Écœurées par le versement aléatoire de la prime Covid, les aides à domicile témoignent…

Alors que l’État a décidé de verser une prime pour service rendu pour le personnel soignant et travaillant dans les maisons de retraite, il laisse la charge de son versement aux conseils départementaux pour les aides à domicile.

Une situation qui crée l’incompréhension. Témoignages.

Écœurées par le versement aléatoire de la prime Covid, les aides à domicile témoignent

La colère continue de monter. Les salariés du secteur de l’aide à domicile ne comprennent pas pourquoi ils ne vont pas tous percevoir une prime pour le travail accompli lors de la période de confinement. Depuis maintenant plusieurs mois, les départements et l’État se renvoient la balle sur le paiement de cette prime. Résultat d’un département à l’autre, les aides à domicile sont loin d’être traitées de la même façon. Différents scénarios se profilent. Il y a d’un côté les départements – plus d’une vingtaine – qui ont annoncé qu’ils verseront une prime. Sauf que les montants diffèrent, allant de 200 euros à 1.500 euros et les conditions pour percevoir les primes ne sont pas non plus les mêmes. De l’autre côté, il y a des départements qui ont annoncé qu’ils ne verseront rien, renvoyant la responsabilité à l’État. Et au milieu, ceux qui n’ont pas encore fait connaître leur décision.

Pour les différentes associations et fédérations du secteur, cette situation n’est pas tenable. Dans un courrier envoyé le 21 juillet dernier au Premier ministre, une vingtaine d’entre elles dénoncent cette situation arguant que c’est “incompréhensible pour ces professionnels qui ont exercé tous les jours, sur tous les territoires, pour certains la peur au ventre, souvent sans les équipements nécessaires, un travail indispensable qui aura permis de contenir la propagation du virus et de soulager les professionnels de santé”. Elles demandent l’organisation d’une réunion pour trouver une solution.

Car ce qui inquiète aussi, c’est le risque d’une deuxième vague et la capacité à pouvoir de nouveau faire face. “Sur le terrain, les professionnels ne comprennent pas et sont dans un ressenti négatif, dénonce Hugues Vidor, président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), qui compte notamment parmi ses adhérents des acteurs du secteur de l’aide à domicile. Tout le monde est allé au travail même si les équipements manquaient au départ et au final il n’y a pas de reconnaissance. Les fédérations nous disent que s’il y a une deuxième vague, elles ne savent pas ce qui se passera. Les professionnels sont sous pression, ils n’en peuvent plus”, ajoute-t-il.

Au coeur de toutes ces tergiversations, les aides à domicile ne comprennent pas bien pourquoi la décision est aussi compliquée à prendre. Après un appel à témoignages lancé par Capital, un sentiment d’abandon ressort de façon quasi-systématique. “Pendant le confinement, toutes les auxiliaires de vie ont travaillé sans relâche, aucune prime ne nous a été versée ce qui est vraiment inadmissible, déplore Sonia*, auxiliaire de vie dans les Alpes-Maritimes. Nous n’avons aucune reconnaissance de l’État, malgré l’aide que nous pouvons apporter aux personnes vulnérables et dans le besoin qui attendent souvent notre venue. Nous avons été oubliées.” Naît aussi un sentiment d’injustice par rapport au personnel des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui se voit verser une prime financée par l’État. “Nous aussi nous avons travaillé pendant la période du confinement avec beaucoup de difficultés et de contraintes, tient à rappeler Martine, aide à domicile dans les Bouches-du-Rhône. Nous avons contribué à faire face à la crise sanitaire, nous avons toujours été en poste pour nous occuper des personnes vulnérables et malgré tout cela, nous sommes les oubliées”.

Dans leurs témoignages, les aides à domicile évoquent aussi leur rôle de rempart. Sans leur action, les hôpitaux auraient pu être encore plus engorgés. “Sans nous, les personnes chez qui nous allons n’auraient pas mangé, n’auraient pas eu de courses, pas de médicaments, pas d’aide aux repas ou aux toilettes”, liste Laurence, gérante d’une Société coopérative et participative (Scop) de services à la personne dans les Pyrénées-Orientales. Et le non versement d’une prime nationale, ne semble pas cohérent avec le discours actuel des autorités publiques qui l’affirment et le réaffirment, elles veulent encourager le maintien à domicile des personnes âgées. “Ce n’est pas logique du tout, estime Alexia, aide à domicile dans le Morbihan. On se bat pour maintenir un maximum de personnes âgées à leur domicile et ce maintien se fait aussi grâce à nous !”

Au-delà de ce sentiment d’oubli, les témoignages relèvent aussi une forte incompréhension. Quel département verse une prime ? Pourquoi une collègue qui travaille à quelques kilomètres va toucher une prime alors que ce ne sera pas le cas d’une autre qui travaille dans un département différent ? “Je ne sais toujours pas si mon département va verser une prime”, s’interroge Lucie travaillant en Corrèze. Il y a eu une réunion début juillet entre le Département et les structures d’aide à domicile, mais on ne sait pas ce qui sera fait. Peut-être une prime définie en novembre et payée en décembre ? De combien ? À qui ? Sur quels critères ?”, se demande-t-elle. Ces professionnels regrettent que leurs questions restent sans réponse. “Cela fait des mois que l’on nous dit avoir droit à la prime par le Département, or nous n’avons toujours rien et nos responsables n’en savent pas plus également”, relève Jean, assistant de vie sociale dans le Doubs. Mahdia, aide à domicile dans le Nord, département qui annoncé verser une prime, finit même par ne plus y croire. “Mon patron affirme qu’il y aura une prime ça doit être versé avant le 31 juillet mais il dit n’avoir toujours rien reçu”.

* Tous les prénoms ont été modifiés

Source CAPITAL.

Chaumes-en-Retz. Autisme : Accompagnement spécialisé avec Élodie Renaudineau…

La Calmétienne Élodie Renaudineau, propose un accompagnement spécialisé à domicile, pour enfants ou adultes, avec autisme ou trouble du spectre autistique.

La Calmétienne Élodie Renaudineau propose un accompagnement spécialisé, auprès de familles et de personnes, qui vivent l’autisme et le handicap au quotidien.

Mais aussi le soutien d’équipes professionnelles, accueillant des personnes en situation de handicap, comme les crèches, écoles, entreprises… « Je propose également du handi’sitting, un service de garde à domicile, afin d’offrir des moments de répit aux parents », souligne Élodie Renaudineau.

Avec un parcours dans le secteur médico-social depuis 2009, monitrice éducatrice diplômée depuis 2013, l’éducatrice a travaillé dans de nombreuses institutions auprès d’enfants et d’adultes avec différents handicaps, « et notamment des personnes avec autisme ». Au fil des années, sa pratique s’est affinée. « Je souhaite aujourd’hui proposer mes services auprès de familles et personnes, qui vivent autisme et handicap au quotidien. »

Elle intervient dans le pays de Retz, et suivant le service proposé, le règlement peut se faire en chèque emploi-service universel (CESU), ou sur facture.

Contact. Élodie Renaudineau, tél. 06 71 76 41 14, courriel : elodie.renaudineau@lilo.org. Site internet : https://educatricenretz.wordpress.com/.

Source OUEST FRANCE.

Nouvelles pistes de traitement contre Alzheimer : de récentes études scientifiques changent radicalement d’approche dans la recherche des causes de la maladie…!

L’amyloïde, principale cible des développements de traitements de la démence, suscite désormais le scepticisme après les échecs de plusieurs pistes de médicaments.

Une étude publiée dans la revue Scientific American montre que l’amyloïde suscite désormais le scepticisme, après l’échec du développement de plusieurs médicaments. Que nous révèle cette nouvelle étude sur la maladie d’Alzheimer?

Fabrice Gzil : Près de cinquante millions de personnes dans le monde – environ un million de personnes en France – vivent avec les symptômes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.

Jusqu’à présent, la recherche de médicaments s’est soldée, dans ce domaine, par une série d’échecs. Beaucoup de molécules ont paru prometteuses chez la souris ou dans les premières étapes de leur développement, mais se sont finalement avérées inefficaces ou toxiques. Ces dernières années tout particulièrement, les déceptions se sont enchaînées. Des essais majeurs ont été interrompus. Des laboratoires ont jeté l’éponge. Certains chercheurs se sont même demandé s’il ne fallait pas abandonner les hypothèses sur lesquelles ces traitements expérimentaux étaient bâtis. C’est dans ce contexte morose – marqué également en France par le déremboursement des médicaments symptomatiques – qu’intervient ce qu’il faut bien appeler la surprenante histoire de l’aducanumab.

Cet anticorps monoclonal, développé par le laboratoire américain Biogen en association avec le japonais Eisai, est une biothérapie dirigée contre les agrégats de peptide amyloïde, l’une des anomalies cérébrales fréquemment observées dans l’Alzheimer. Bien qu’ils fassent l’objet d’essais cliniques depuis les années 2000, ces thérapies n’ont jamais montré d’efficacité contre cette pathologie, peut-être parce qu’ils avaient été administrés trop tard.

En 2015, Biogen et Eisai ont ainsi lancé deux essais parallèles de phase III (EMERGE et ENGAGE) pour évaluer l’efficacité de l’aducanumab chez des personnes au stade très précoce (maladie d’Alzheimer prodromale et légère). Les patients inclus dans ces essais – conduits dans 300 hôpitaux de 20 pays, dont 16 centres en France – recevaient pendant 18 mois des doses croissantes de produit, par injection mensuelle en intraveineuse, ou un placebo.

Début 2019, premier coup de théâtre. Une étude de futilité a été réalisée par les statisticiens de Biogen. C’est une procédure habituelle dans les essais de grande ampleur, qui consiste à calculer la probabilité qu’une molécule puisse s’avérer efficace, afin d’éviter d’engager des dépenses superflues et de soumettre les malades à des risques inutiles. Ces analyses, menées sur la base des données de 1 748 patients, suggéraient qu’il y avait très peu de chances pour que la molécule démontre une efficacité. En conséquence, en mars 2019, Biogen et Eisai annoncent l’arrêt des deux essais.

En octobre 2019, deuxième coup de théâtre. Dans un communiqué aux investisseurs, les deux laboratoires indiquent qu’après l’interruption des essais, des données plus complètes ont été analysées, qui suggèrent que l’aducanumab n’est peut-être pas inefficace. Chez certains patients, non seulement il aurait fait régresser les anomalies cérébrales, mais il aurait aussi ralenti le déclin cognitif et fonctionnel. Ainsi, dans l’essai EMERGE, chez les patients ayant reçu pendant une longue période la dose maximale d’anticorps (10mg/kg), on observerait une réduction de l’amyloïde cérébrale et une diminution de la protéine tau dans le liquide céphalo-rachidien, ainsi qu’un ralentissement du déclin clinique. Bien que ces résultats n’aient pas pu être reproduits dans l’essai ENGAGE, Biogen annonce alors qu’il déposera « début 2020 » un dossier auprès de la Food and Drug Administration, l’autorité américaine en charge d’autoriser la mise sur le marché des médicaments.

Il y a quelques jours, on a appris que ce dossier ne sera, finalement, déposé à la FDA qu’au troisième trimestre 2020. Mais Biogen a d’ores et déjà entrepris de relancer ces essais qui avaient été interrompus. Proposés aux patients qui avaient été inclus dans EMERGE et ENGAGE, ces essais de stade III de réadministration en ouvert auront pour but d’évaluer l’innocuité et la tolérance de la molécule. Les 2 400 patients éligibles recevront des injections intraveineuses mensuelles d’aducanumab à forte dose (10mg/kg) pendant une durée de deux ans.

La faible efficacité et les doses élevées nécessaires à la réussite du ciblage de la protéine responsable de la maladie d’Alzheimer rendent-ils l’usage de ce traitement commercialisable ?

Vous posez plusieurs questions essentielles.

Premièrement, quelle est l’efficacité clinique de l’aducanumab ? Les avis sur le sujet divergent considérablement. Bien qu’il ait été présenté dans de nombreux médias comme « le premier médicament efficace contre l’Alzheimer », trois raisons invitent à faire preuve d’une grande prudence. D’abord, les critères d’efficacité n’ont été atteints que dans l’une des deux études, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Ensuite, dans le meilleur des cas, on ne constate pas une amélioration des fonctions cognitives et de l’autonomie dans la vie quotidienne, mais tout au plus un déclin cognitif et fonctionnel très légèrement moindre dans le groupe traité, par rapport au groupe contrôle. Les patients ayant reçu la molécule continuent de perdre des capacités, même s’ils semblent les perdre très légèrement moins vite. Enfin, analyser a posteriori des résultats est un exercice très périlleux d’un point de vue méthodologique. C’est pourquoi de nombreux experts refusent de se prononcer avant d’avoir davantage de preuves. Pour savoir si l’aducanumab peut avoir une quelconque efficacité, il va falloir attendre la fin des deux essais qui devaient débuter en mars 2020, et devraient durer au moins jusqu’en 2023. On ignore pour l’instant à quel point l’épidémie de Covid-19 a perturbé le démarrage de l’étude.

Deuxièmement, vous rappelez à juste titre que le traitement ne paraît pouvoir avoir d’efficacité qu’administré à haute dose, en continu, sur une longue période. Cela soulève la question de la toxicité de la molécule. Les anticorps ont un effet inflammatoire. Dans EMERGE et ENGAGE, des œdèmes cérébraux ont été observés, qui peuvent occasionner de violents maux de tête. Il conviendra de mettre en balance ces risques et inconvénients avec les bénéfices potentiels du traitement.

Troisièmement, avant de mettre un médicament sur le marché, les autorités de santé évaluent son rapport coût / bénéfice. Les anticorps monoclonaux sont des traitements coûteux. Celui-ci pourrait revenir à 9 000 euros par an et par patient. Compte tenu de ce coût et du nombre considérable de patients potentiellement concernés, les autorités de santé pourraient exiger que la molécule démontre une efficacité relativement importante. Elles pourraient également demander une stricte adhérence au label. En d’autres termes, il se pourrait que ne soient éligibles au remboursement que les patients au stade prodromal ou léger ayant, comme dans les essais, une charge amyloïde importante dans le cerveau. Les autorités de santé pourraient aussi décider de restreindre le traitement aux patients à haut risque, ayant un profil génétique particulier (qui représentait les deux-tiers des patients inclus dans l’essai). Il est donc très improbable que l’aducanumab puisse, dans les prochains mois, et même dans les toutes prochaines années, être accessible en pharmacie pour tous les malades d’Alzheimer.

Quelles autres pistes de recherche sont actuellement en cours pour lutter contre cette maladie ? Pouvons-nous imaginer guérir un jour de la maladie d’Alzheimer ?

Pour certains experts, l’aducanumab est le premier médicament qui agit à la fois sur les symptômes de la maladie et sur ses lésions. C’est le premier traitement qui, au-delà d’une action purement symptomatique, « bloque le processus pathologique ». Selon ces experts, cela validerait l’hypothèse de la cascade amyloïde, que l’on était – à tort – sur le point d’enterrer. Cela justifierait de viser le peptide amyloïde. Et cela encouragerait les autres anticorps monoclonaux en cours de développement, qui agissent par un mécanisme proche.

D’autres experts ont une analyse différente. Pour eux, l’hypothèse amyloïde explique bien les formes de la maladie d’Alzheimer qui surviennent de manière précoce (avant 65 ans). Les formes qui surviennent plus tardivement, notamment après 80 ans, sont beaucoup plus nombreuses et résulteraient quant à elles de mécanismes multiples. Pour cette raison, les approches thérapeutiques qui ne ciblent que la protéine amyloïde risquent de ne pas fonctionner dans ce cas : c’est une combinaison d’interventions qui constituera la meilleure approche.

Deux autres éléments majeurs doivent être pris en considération. D’abord, la prévention. Les personnes qui ont 85 ans aujourd’hui ont significativement moins de risques de développer une maladie d’Alzheimer que les personnes qui avaient le même âge dans les années 1980 ou 1990. L’explication ? Un mode de vie plus favorable à la santé, des mesures de santé publique et des facteurs sociaux, comme l’augmentation du niveau d’études et de l’activité professionnelle des femmes. Ce fait majeur – que l’on ne souligne et dont on ne se réjouit pas assez – est porteur de grands espoirs. Parallèlement aux efforts pour guérir les maladies cérébrales, essayons de conserver le plus longtemps possible notre cerveau en bonne santé.

Ensuite, la compensation et l’adaptation de l’environnement. On peut continuer d’avoir une bonne vie avec des troubles cognitifs, à condition que l’environnement (matériel, humain, technologique, économique, juridique…) soit adapté. C’est tout l’effort de la recherche psychosociale et de la recherche en sciences humaines et sociales : essayer de réduire au maximum l’impact des troubles sur l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie des personnes malades, et faire en sorte que la société de demain soit plus sensibilisée, plus accueillante, plus « inclusive » vis-à-vis des personnes en situation de handicap cognitif.

En somme, se demander si nous pourrons un jour « guérir de la maladie d’Alzheimer », c’est faire l’hypothèse que ce que nous appelons aujourd’hui « maladie d’Alzheimer » – et que l’on appelait il n’y a pas si longtemps « sénilité » – est une réalité monolithique. Or, tous les travaux menés ces dernières années, que ce soit par les sciences biomédicales ou par la recherche psychosociale, suggèrent au contraire que « le phénomène Alzheimer » est une réalité complexe, contrastée, diversifiée. Les choses sont très différentes selon que l’on a affaire à une maladie d’Alzheimer ou à une maladie dite apparentée, comme la maladie à corps de Lewy ; selon que le syndrome démentiel survient avant 65 ans ou après 85 ans ; selon les soutiens et les ressources, internes mais aussi externes, dont la personne peut bénéficier.

Il faut garder à l’esprit cette complexité et cette diversité quand on conduit des recherches thérapeutiques sur la maladie d’Alzheimer. Bâtir une réponse globale au phénomène Alzheimer, c’est à la fois mener de la recherche thérapeutique, réfléchir à des stratégies de prévention et de compensation, et rendre la société plus habitable pour les personnes qui, lorsqu’elles avancent en âge, développent un handicap cognitif.

Il convient surtout de rendre un très vif hommage aux personnes malades d’Alzheimer et à leurs familles qui acceptent de se prêter à la recherche, que celle-ci soit biomédicale ou psychosociale. Car c’est d’abord grâce à elles, à leur patience, à leur engagement en vue du bien commun, que notre réponse au phénomène Alzheimer pourra, demain, être plus efficace et plus pertinente qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Source ATLANTICO.

Près de Rouen, le combat d’une mère pour son fils autiste…

Une mère de famille nombreuse, qui travaille à 60 kilomètres de son domicile, n’a plus de nourrice pour son fils autiste âgé de 6 ans.

Elle a lancé une pétition en ligne pour obtenir de l’aide et une place en institut-médico-éducatif.

Lucas, 6 ans et sa maman Nancy

La nourrice de Lucas, à 55 ans, et après s’être occupée à temps plein du petit garçon pendant 3 ans, ne sera plus là à la rentrée de septembre 2020.
Une situation nouvelle et imprévue pour Nancy, dont le petit garçon est autiste sévère. Elle a donc cherché une place dans un institut médico éducatif. Mais à son grand désarroi, son fils n’est pas considéré comme prioritaire dans les IME.

Famille nombreuse et journées bien remplies

Nancy a 38 ans. Elle habite près de Rouen et travaille comme commerciale à Evreux, tout en étant à la tête d’une famille recomposée de 5 enfants. Elle a 3 enfants et 2 beaux-enfants : le petit Lucas, garçon autiste de bientôt 6 ans et 4 ados de 12 à 16 ans.

« C’est un non-sens : c’est pas parce que j’ai cinq enfants et que j’ai un petit garçon autiste, que je n’ai pas envie d’avoir une vie de femme active ;  que je n’ai pas envie de travailler ! Beaucoup de gens disent que la France est un pays d’assistés mais on les crée les assistés !
Moi, j’ai pas demandé à devoir démissionner, sauf que je vais certainement être obligée de le faire… »

Nancy Cormier, mère d’un enfant autiste

Source FR3.

 

Cinq réflexes pour se prémunir de la maladie d’Alzheimer…

Plusieurs facteurs principalement liés à l’hygiène de vie participent au développement de la maladie d’Alzheimer.

Quels réflexes adopter pour se prémunir de cette pathologie dégénérative ?

Cinq réflexes pour se prémunir de la maladie d’Alzheimer

Comme beaucoup de pathologies, la maladie d’Alzheimer se déclenche sous l’effet de facteurs de risque non modifiables (l’âge, la génétique…) et d’autres modifiables (l’activité physique, l’alimentation…).

Mais alors, à quel point prendre soin de soi diminue la probabilité de développer cette atteinte neurodégénérative ?

Pour répondre à cette question, des chercheurs américains* ont recruté près de 3 000 volontaires.

Une liste des cases à cocher pour se protéger de la maladie d’Alzheimer a été dressée :

– Un minimum de 150 minutes d’activité physique modérée ou intense par semaine** ;

– Une absence de tabagisme. Il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer : en effet, mettre fin à sa consommation de cigarettes après 60 ans a un impact positif sur la santé ;

– Une consommation d’alcool légère à modérée pour entretenir un bon capital cognitif ;

– Un équilibre nutritionnel basé sur le régime méditerranéen, les régimes antihypertenseurs (faibles apports en sel) et des menus essentiellement « végétariens, efficaces pour prévenir la démence », précise le Dr Richard J. Hodes*** ;

– Un bon degré de stimulation cognitive pour maintenir son cerveau en éveil.

Résultat, comparé aux volontaires ne respectant aucun ou un seul de ces critères, ceux qui en appliquent deux ou trois voient leur risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer diminué de 37%, et de 60% avec quatre à cinq critères.

* Rush University Medical Center

**Basé sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)

***Directeur du National Institute on Aging (Maryland)

Source EST REPUBLICAIN.

Des vacances pour les personnes âgées dépendantes et leurs aidants…

L’agence nationale pour les chèques-vacances a lancé en 2020 une expérimentation auprès des structures accompagnant les personnes âgées dépendantes et leurs aidants, pour favoriser leur départ en vacances.

Des vacances pour les personnes âgées dépendantes et leurs aidants

l4Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV) mobilise ses fonds d’action sociale pour que les personnes âgées gardent du lien social et contribuent à la prévention de la perte d’autonomie.

Avec l’augmentation du nombre de personnes âgées dans notre société, celles qui sont devenues dépendantes ne doivent pas être exclues des vacances. Et les aidants ne sont pas épargnés.
– 69% des aidants familiaux sont des conjoints,
– 89% sont majoritairement à la retraite (Etudes ANCV/Opinion Way sur le profil et les attentes des aidants, 2016).

Les objectifs de cette expérimentation

Favoriser le départ en vacances de groupes constitués de personnes âgées dépendantes ou handicapées et/ou de leurs aidants proches, lors de courts séjours (moins de 5 jours / 4 nuits), c’est le but de cette expérimentation.

L’ANCV mène une politique d’action sociale dans le cadre :
– de la lutte contre les exclusions, en favorisant l’accès au départ des personnnes les plus éloignées des vacances,
– du soutien aux dispositifs de prévention de la perte d’autonomie,
– du soutien aux dispositifs de répit des aidants.

L’Agence souhaite proposer à ces structures qui accompagnent les personnes âgées dépendantes ou handicapées, une aide financière, pour concrétiser des projets de vacances imaginés avec leurs bénéficiaires et usagers.

Les publics visés par cet appel à projet sont :
– les personnes âgées dépendantes ou handicapées
– les aidants proches de personnes âgées dépendantes ou handicapées

Les structures pouvant prétendre à ces projets

Toute structure intervenant sur le champ de l’accompagnement des personnes âgées dépendantes ou handicapées et/ou de leurs aidants.

Source FRANCE INFO.

Budget Sécu 2021. Olivier Véran promet « au moins un milliard » supplémentaire pour financer la perte d’autonomie…

« Au moins un milliard d’euros » supplémentaires seront alloués au financement de la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées lors du prochain budget de la Sécurité sociale, a indiqué le ministre de la Santé, lundi soir.

 

Budget Sécu 2021. Olivier Véran promet « au moins un milliard » supplémentaire pour financer la perte d'autonomie. Olivier Véran à l'Assemblée nationale le 9 juin 2020.

 

Olivier Véran a assuré lundi soir à l’Assemblée nationale qu’il y aurait « au moins un milliard d’euros » supplémentaires pour financer la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées, lors du prochain budget de la Sécurité sociale présenté à l’automne.

« Dans le cadre du prochain budget de la Sécurité sociale, présenté à l’automne pour l’année 2021, il y aura au moins un milliard d’euros de financement qui sera identifié pour aller abonder la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et donc payer des dépenses dans le champ de la perte d’autonomie », a indiqué le ministre.

Olivier Véran s’exprimait lors d’un projet de loi qui acte un alourdissement conséquent de 136 milliards d’euros du « trou » de la Sécurité, après le coronavirus, et pose le principe de la création d’une 5e branche de la Sécurité sociale dédiée à l’autonomie, « première pierre » de la future réforme de la dépendance selon la majorité.

Pour l’heure, les modalités et le financement de cette 5e branche sont renvoyés à un rapport mi-septembre.

Si elle est instaurée, cette 5e branche viendrait couvrir les risques de la vie liées à la perte d’autonomie et au handicap et s’ajouter aux quatre existantes (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail).

L’opposition a dénoncé à plusieurs reprises une « coquille vide » et un « affichage » sans piste de financement. Il n’y a pas « un euro prévu avant 2024 », a d’abord fustigé le LR Xavier Breton, alors que 2,3 milliards d’euros par an doivent être récupérés à partir de 2024 pour financer l’autonomie. Et l’UDI Pascal Brindeau a mis en garde contre un « effet d’annonce », quand « nos concitoyens ne croient plus à la parole publique tant qu’elle n’a pas un effet concret sur leur vie quotidienne ».

« Personne n’a jamais dit » que les 2,3 milliards prévus (à partir de 2024) « étaient pour solde de tout compte », a répondu Olivier Véran.

« Il faudra mettre plus d’argent. Le Premier ministre a dit qu’il y aurait une conférence de financement pour identifier dès 2021 des premières solutions de financement », a poursuivi le ministre, avant d’évoquer cette somme « d’au moins un milliard » dès cet automne dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2021.

De 30 milliards d’euros par an (dont 6 milliards de « reste à charge » pour les ménages) les dépenses liées au grand âge pourraient augmenter de plus 9 milliards d’ici 2030 à cause du papy-boom, selon le rapport Libault remis l’an dernier.

Source OUEST FRANCE.

Comment organiser la fin de vie d’une personne âgée à domicile ?…

Nombreux sont les seniors atteints d’une maladie incurable à demander de passer leurs derniers jours chez eux.

C’est tout à fait envisageable.

Comment organiser la fin de vie d'une personne âgée à domicile ?...

 

D’ailleurs, la personne en fin de vie peut accéder à différentes aides pour alléger le coût d’un tel projet. Si la personne malade doit bénéficier de soins spécifiques pour pouvoir faire face plus sereinement à ses derniers instants, les proches ont également droit à un accompagnement pour pouvoir mieux affronter ces moments difficiles.

Un projet qui demande une organisation rigoureuse

Un senior en phase avancée ou terminale d’une maladie doit obtenir l’accord du médecin traitant pour pouvoir vivre ses derniers instants à son domicile. Le professionnel de santé seul est en mesure de juger si le traitement ou les soins palliatifs permettant de soulager la douleur physique et psychique, et d’offrir le maximum de confort à l’aîné malade peuvent être donnés à son domicile. Dans les deux cas, différents intervenants comme des infirmiers libéraux, des soignants d’un service de soins infirmiers à domicile ou d’une hospitalisation à domicile procurent tous les soins nécessaires au senior. Si la situation s’aggrave toutefois, une hospitalisation peut être envisagée. Pour assurer le confort de l’aîné, mais aussi faciliter sa prise en charge par les soignants et ses proches, le recours à un équipement spécifique peut être indispensable comme des lits médicalisés, des ceintures de maintien ou un surélévateur de toilettes. Le matériel utile pour l’octroi en bonne et due forme des soins palliatifs comme des perfusions ou pour la nutrition de l’aîné peut également être nécessaire.

Un accompagnement pour les proches

Pour pouvoir offrir un soutien infaillible à leur proche en fin de vie, la famille peut bénéficier d’un accompagnement dans ces moments difficiles. Les soignants eux-mêmes peuvent soutenir les proches aidants, mais il est également possible de demander conseil auprès d’un professionnel tel un psychologue. Avec l’accord de la personne malade, la famille peut également faire appel à une association de bénévoles spécialisée dans ce type d’accompagnement. Les bénévoles formés à l’accompagnement en fin de vie doivent se conformer à des principes stricts, dont le respect de l’intimité, de la dignité, de la religion et de l’opinion de la personne accompagnée.

Des aides pour alléger les charges financières

L’achat du matériel et les soins octroyés ont un coût. L’aîné et ses proches peuvent bénéficier d’aides financières pour faire face aux dépenses liées à une prise en charge à domicile, mais sous certaines conditions. Généralement, cette aide financière n’est octroyée qu’à un malade en stade terminal ou évolutif d’une pathologie. Le patient doit alors présenter obligatoirement un certificat médical attestant de son état de santé. Le maintien à domicile du sénior doit également nécessiter l’intervention de soignants issus du service d’HAD, de SSIAD, etc. Des aides octroyées dans le cadre de l’accompagnement de fin de vie à domicile sont accessibles en complément de l’allocation personnalisée d’autonomie ou APA. Parmi celles-ci figure le FNASS ou Fonds National d’Action Sanitaire et Sociale. Proposé par les Caisses primaires d’assurance-maladie ou CPAM, ce dispositif permet de financier du matériel et des services qui ne sont généralement pas pris en charge. Une telle aide est également accessible auprès de la Mutualité sociale agricole ou MSA. D’autres aides peuvent provenir de fonds d’action sociale des caisses de mutuelle, retraite ou assurance maladie. Il est également possible de se rapprocher d’associations de malades. Les aînés atteints de cancer peuvent par exemple bénéficier d’une prise en charge auprès de la Ligue contre le cancer. L’on peut également se tourner vers l’AJAP ou allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie.

Obsèques, un point à prendre en compte

Il peut sembler déplacé d’évoquer l’organisation des funérailles alors que la personne malade n’a pas encore rendu son dernier souffle. Les obsèques étant assez onéreuses, il est plus sage pour la famille de prévoir cette dépense pour prévenir toutes déconvenues et mauvaises surprises au décès de leur proche. Si de plus en plus de seniors prennent les devants et se rapprochent de professionnels pour l’organisation de leurs propres obsèques, mais en cas de souscription à une assurance décès, il faut prendre en compte tous les termes du contrat comme les exclusions, le calendrier de règlement et le délai de carence. Source :  adiam : service d’aide et de soins à domicile pour personnes âgée et/ou en situation de handicap

Le Conseil départemental de la Gironde augmente de 11% le salaire horaire des aides à domicile…

Plutôt que d’opter pour une prime, le Conseil départemental de la Gironde a choisi d’augmenter de façon pérenne le salaire horaire des auxiliaires et aides à domicile.

Le tarif devrait passer de 18,89€ à 21€ de l’heure, sans surcoût pour les bénéficiaires.

Le Conseil départemental de la Gironde augmente de 11% le salaire horaire des aides à domicile. Image d'illustration d'une aide à domicile.

La mesure sera proposée à la prochaine assemblée plénière, en juillet, et pourrait être appliquée à partir de septembre. Jean-Luc Gleyze, président (PS) du conseil départemental de la Gironde souhaite augmenter de 11,3% le salaire horaire des auxiliaires et aides à domicile, le faisant passer de 18,89€ à 21€ par heure. 

Une augmentation pérenne plutôt qu’une prime

« Les  services d’aide à domicile ont particulièrement montré dans la période de crise du covid leur utilité essentielle et vitale pour bon nombre de nos citoyens, soit handicapés soit personnes âgées. […] Il est essentiel qu’elles soient reconnues aujourd’hui. » explique Jean-Luc Gleyze en taclant au passage l’idée d’une prime suggérée par le gouvernement : « L’Etat a proposé une prime mais avec la générosité du porte-feuille des autres puisque c’est aux départements de la financer et nous trouvons que cette prime est une cerise qui cache le véritable gâteau : rémunérer tout le temps correctement les aides à domicile et reconnaître leur travail » affirme le président du conseil départemental.

Aujourd’hui en Gironde, 10 000 auxiliaires de vie interviennent auprès de 22 000 bénéficiaires. Un service en partie pris en charge par le département qui financera 100% de cette augmentation pour qu’il n’y ait pas d’impact sur les bénéficiaires. Cela coûtera un million d’euros cette année, et ensuite 3,5 millions chaque année.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus. Lyon: “depuis le confinement, on n’a plus besoin de manger!” Elisabeth, malvoyante, s’agace de la situation…

Les personnes atteintes de déficiences visuelles sont-elles les oubliées de la crise sanitaire ?

Faute de bénévoles auxiliaires et accompagnateurs, certains n’ont pas de solution de repli.

Entre problèmes concrets et isolement…

Coronavirus. Lyon: “depuis le confinement, on n'a plus besoin de manger!” Elisabeth, malvoyante, s'agace de la situation. © maxppp

« Au début du confinement, certaines personnes aveugles ou malvoyantes, même accompagnées de chiens guides, ont été rabrouées dans certains commerces » rapporte Elisabeth Milaneschi, membre et bénéficiaire de l’antenne lyonnaise de l’Association Valentin Haüy. Entrer dans un commerce ou une pharmacie est donc devenu plus un acte compliqué qu’il n’y parait pour certains déficients visuels.

« Agressivité » ambiante et peur d’être « rabroué « 

Des remarques acerbes quand on franchi le seuil d’un magasin dont le niveau maximum de fréquentation est atteint pour cause de mesures sanitaires …« On se fait engueuler, mais comment peut-on savoir, avant d’entrer, si il y a déjà deux personnes dans la boulangerie ou la pharmacie?  » se demande-t-elle.
Pas toujours facile non plus pour une personne malvoyante de trouver le bout d’une file d’attente « parfois très très longue  » sur un trottoir encombré ou étroit. Des personnes aveugles ou malvoyantes, non accompagnées, redoutent à chaque sortie de s’attirer les foudres du premier venu à chaque « faux pas ».

Ni manque d’empathie, ni égoïsme. « Cette attitude indélicate, parfois agressive, traduit de l’angoisse et de l’anxiété face au virus et face à l’inconnu, » selon la lyonnaise. Si elle fait preuve de compréhension, Elisabeth estime que certains font preuve parfois d’une « agressivité disproportionnée ». Ces attitudes ne sont pas sans conséquences: « de nombreuses personnes isolées et atteintes de déficiences visuelles se sont repliées sur elle-même, » a constaté cette bénéficiaire de l’Association Valentin Haüy. Peu de sorties par crainte de la contamination lorsque l’on vit seule mais aussi par crainte de « se faire rabrouer » à l’extérieur. De son côté, Gérard Muelas, non-voyant et membre de l’Association Valentin Haüy, n’a pas connu ce genre de mésaventure mais il n’est sorti que deux fois depuis le début du confinement.

« Silence radio » et auxiliaires bénévoles aux abonnés absents

Autre cause du repli sur soi et de l’isolement: la défection des bénévoles des différentes associations d’accompagnement. Ces bénévoles sont souvent des personnes âgées, donc des personnes dites à risques. A Lyon, l’antenne de l’association Valentin Haüy (AVH) a fermé « brutalement, trop brutalement », selon Elisabeth, privant par exemple les bénéficiaires d’un accès à la bibliothèque de livres Braille ou de livres sonores… De la lecture qui adoucit pourtant le confinement. Pas de permanence non plus de l’association. Le service devrait rouvrir prochainement indiquait aujourd’hui Gérard Muelas.

Plus grave, certains se retrouvent dépourvus « du jour au lendemain » d’une aide précieuse pour faire des courses de première nécessité. Les différents accompagnateurs et auxiliaires bénévoles, essentiellement des personnes âgées, ont répondu aux injonctions de confinement du gouvernement. Et pas de solution de remplacement pour les non-voyants isolés qui font appel à eux.

« En fait, depuis le confinement, on n’a plus besoin de manger, ni d’aller chercher des piles pour ses appareils auditifs par exemple…Du jour au lendemain, on n’a plus besoin de rien! » s’agace Elisabeth Milaneschi. « Certains ont peut-être pensé que nous avions fait appel à notre réseau habituel, » précise-t-elle, « mais ce n’est pas le cas! » 

Pour la Lyonnaise qui ne veut pas entrer dans un circuit plus « contraignant » de l’aide à domicile, elle convient cependant qu’en temps ordinaire ces services d’accompagnement constitués de bénévoles fonctionnent bien. Il aurait fallu qu’un « relais » soit mis en place avec cette crise exceptionnelle.

Dérogation de sortie, utilisation du numérique …

Gérard Muelas a le sentiment parfois d’un oubli des pouvoirs publics sur certains points très concrets comme l’attestation de déplacement:  » il a fallu attendre près de trois semaines pour que la dérogation de sortie ne soit plus réclamée aux déficients visuels. Aujourd’hui il suffit de présenter sa carte d’invalidité. » déclare-t-il, « mais on aurait pu y penser dès le début du confinement!  » s’exclame-t-il. Et d’ajouter malicieusement: « je ne suis sorti que deux fois mais ma première attestation je l’ai rédigée en braille et je suis sorti à la pharmacie! » Drôle de surprise pour les policiers en cas de contrôle. Quant à l’autorisation de sortie remplie sur smartphone, plus facile à dire qu’à faire, selon lui.

Pourtant le numérique est souvent présenté comme un remède à de nombreux maux. Certains non-voyants et malvoyants sont équipés d’outils numériques, « mais ce n’est pas le cas de tous! » rappelle Elisabeth. Et elle précise : « Faire ses courses sur internet et sur certains sites ne va pas de soi ! Ils ne sont pas toujours facilement accessibles pour une personne malvoyante. » 

Solidarité, vous avez dit solidarité ?

Pour Elisabeth, le confinement et la crise sanitaire n’ont pas rendu les personnes aveugles « invisibles », cette situation est surtout venue compliquer le quotidien. En revanche, ne lui jouez surtout pas le couplet de la solidarité.

« Depuis le début du confinement, dans mon immeuble, pas un voisin n’est venu me demander si j’avais besoin de quelque chose, » explique-t-elle sans animosité ni aigreur, « mais je comprends, chacun pense à soi et tout le monde craint pour sa peau ! On parle beaucoup de solidarité mais ça me fait ricaner! » dit-elle avec un brin de cynisme. 

Gérard Muelas, au contraire, est moins catégorique. Pour lui, la solidarité des proches et aussi du voisinage dans son immeuble a joué. Il se dit d’ailleurs « bien entouré ». Ce qui lui manque surtout: aller chercher son pain chaque jour dans une « bonne boulangerie »!

Et le post-confinement alors ? A l’association Valentin Haüy de Lyon, on réfléchit à la reprise des activités. Mais la levée du confinement ne rimera pas avec retour à la normale, affirment catégoriquement les deux bénévoles et bénéficiaires de l’AVH. Pas de retour à la normale non plus dans les transports en commun, selon Gérard Muelas. Quant aux activités sportives comme le tandem ou la course à deux (avec un pilote), à l’arrêt depuis le début du confinement, elles ne pourront pas reprendre non plus dans l’immédiat, en raison des consignes sanitaires.

Source FR3.