Très inquiétant !!! Le personnel des maisons de retraite lance un appel au secours…

Les conditions de travail et d’accueil des personnes âgées se sont considérablement dégradées selon les professionnels du secteur. Ils adressent ce jeudi un courrier à Emmanuel Macron lui demandant d’agir rapidement.

Le personnel des maisons de retraite lance un appel au secours

Qu’ils soient à domicile ou en établissement, ils n’en peuvent plus. Les professionnels travaillant aux côtés des personnes âgées tirent ce jeudi la sonnette d’alarme pour dénoncer des conditions de travail exécrables. «Les aidants sont complètement épuisés et isolés. Nous sommes une profession où les risques de maladie et d’accident du travail sont plus importants que dans le BTP. À cela s’ajoutent la baisse des dotations, la hausse de la CSG sans compensation, la suppression des contrats aidés…La situation n’est plus tenable», déplore Romain Gizolme, directeur de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Ce dernier va adresser ce jeudi un courrier à Emmanuel Macron l’exhortant à agir rapidement. Cinq syndicats (FO, CGT, CFDT, Unsa, CFTC) seront également signataires de cette lettre.

Dans ce courrier, l’AD-PA et les syndicats évoquent «des interventions de plus en plus courtes» et «des rémunérations insuffisantes». Ils dénoncent aussi une situation «extrêmement tendue au regard des besoins et attentes de plus en plus nombreux des personnes âgées». D’après l’AD-PA, «ce constat est unanime chez tous les acteurs du secteur». Il est d’ailleurs partagé par Monique Iborra, rapporteur d’une mission parlementaire sur la situation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). «Les Ehpad souffrent de sous-effectifs et de conditions de travail difficiles», avait-elle déploré en septembre, tout en réclamant des actions urgentes.

 «On constate que les personnes âgées ne sont pas une priorité. Elles passent toujours après tout le monde»

Romain Gizolme, directeur de l’AD-PA

Cela fait plusieurs mois que le secteur tire la sonnette d’alarme. Cet été, les acteurs publics tels que la Fédération Hospitalière de France (FHF) dénonçaient la réforme de la tarification des maisons de retraite adoptée par le précédent gouvernement et appliquée depuis le 1er janvier. Elle prévoit selon eux une baisse de 200 millions d’euros des dotations annuelles allouées aux maisons de retraite publiques. Malgré la grogne, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a décidé de maintenir la réforme tout en annonçant, dans le cadre du PLFSS, un renforcement de 100 millions d’euros des moyens alloués aux Ehpad pour améliorer le taux d’encadrement, la qualité des accompagnements et les conditions de travail des personnels. «Les chiffres sont connus: il faudrait entre 3 et 7 milliards d’euros et on nous annonce 100 millions. C’est un pansement sur une jambe de bois!», s’insurge Romain Gizolme. «On constate que les personnes âgées ne sont pas une priorité. Elles passent toujours après tout le monde. D’ailleurs, nous n’avons pas de ministre des personnes âgées, c’est pour ça que nous envoyons notre courrier directement au président. Le vieillissement de la population est pourtant un enjeu de société majeur», rappelle-t-il.

D’ici à 2060, les Français devraient avoir gagné 7 ans d’espérance de vie. À cette date, 1 citoyen sur 3 aura plus de 60 ans (contre 1 sur 4 aujourd’hui). À cette même échéance, les dépenses de prise en charge des personnes âgées dépendantes, financées par les pouvoirs publics et les ménages, pourraient presque doubler en part de PIB, passant de 1,4 point de PIB à 2,78 points, selon une étude de la Drees publiée la semaine dernière. «Il faut envisager un investissement social qui permettra d’améliorer les conditions de travail du personnel, le bien-être des personnes âgées et créer des centaines de milliers d’emplois. Il faut que les pouvoirs publics réagissent rapidement. Nous attendons la réponse d’Emmanuel Macron», prévient le directeur de l’AD-PA.

Source LE FIGARO.

Aidants – Au Havre, la Journée des aidants sert d’exemple…

La Journée nationale des aidants, vendredi dernier. Le Havre est citée comme ville pilote pour ses initiatives dans ce domaine.

Paris Normandie, un membre de la rédaction raconte un événement par le petit bout de la lorgnette.

J’avoue en entendre beaucoup parler autour de moi, sans en connaître les contours. Aidant ? Mais encore ? La Journée nationale des aidants (JNA), le 6 octobre, qui est leur est dédiée va-t-elle éclairer un peu plus ma lanterne ?

Mercredi après-midi : le contact

Rien vu, rien reçu sur cette initiative. Pourtant, je trouve un entretien accordé par Lucie Navinel au site de cette Journée nationale, qui évoque de « nombreuses actions organisées tout au long de l’année. » Je contacte directement cette chargée de mission Aide aux aidants au sein de la Direction de la solidarité « Pôle bien vieillir » de la Ville du Havre. Au cours d’une conversation de cinq minutes, cette ingénieure du secteur social m’invite à venir le vendredi comprendre la vie d’un aidant grâce à la demi-journée mise en place à la bibliothèque.

Vendredi, 13 h : en immersion

Les stands des 18 associations et partenaires venus s’installer dès le matin sont disséminés de manière légère au rez-de-chaussée. À mon arrivée, je suis chaleureusement accueillie par cinq jeunes filles. Aidantes ? Pas vraiment… Dina, Farah, Meltem, Lydia et Hasna, étudiantes en 2e année de BTS (sanitaire et social) au lycée Jeanne-d’Arc à Sainte-Adresse, ont donné un coup de main pour l’installation, distribuent des questionnaires pour mieux cerner l’aidant. Ces jeunes, en tee-shirt et devant des ballons bleus siglés, en immersion pratique, avouent tout net : « Nous ne connaissions pas l’aidant, mais c’est intéressant, cela touche notre filière. »

Justement, Florence arrive pour témoigner devant la caméra de l’organisation de la Journée des aidants à Paris. Cette dernière a pris Lyon et Le Havre comme exemples, parce qu’ici les aidants y sont… aidés. Justement. « C’est lors de la 2e édition que j’ai récolté plein d’infos pour moi et ma maman », raconte cette Havraise qui dit avoir mis en place « une vraie PME » pour sa maman dépendante. Une maman de 85 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, toujours chez elle, qu’elle aide quatre fois par semaine. « Et il faut être en forme. C’est obligatoire ! »

14 h 30 : la parole se libère

C’est ce qui revient souvent au cours des témoignages : l’aidant appelle au secours, entre épuisement, culpabilité et parfois déni. « C’est important qu’on s’en occupe autant que les malades et personnes dépendantes et qu’ils ne restent pas seuls. Et nous n’hésitons pas à leur dire qu’ils ont le droit d’être fatigués », reconnaît Sandrine Delaistre, chef de service du secteur aide à domicile à l’UNA, solidarité Normandie.

Pour cette 4e édition (après la salle François 1er, le Magic Mirrors et la bibliothèque), la Ville propose cet événement parce que « les infos ne circulent pas assez et beaucoup sont aidants sans en avoir vraiment conscience », résume Lucie Navinel. Son service propose une fois par mois des réunions thématiques du Cercle des aidants; des formules qui permettent de prendre des vacances ensemble ou encore d’informer sur les dispositifs existants.

Pour en apprendre davantage, je m’incruste discrètement (enfin, jusqu’à un certain point parce qu’un aidant va demander logiquement qui je suis…) à un des trois temps de parole encadrés par un agent de la Ville et une psychologue. Sans prendre trop de notes, j’écoute. Les mots qui reviennent le plus : « amour », « aidant naturellement », ou encore « situation compliquée et douloureuse. » Une mère parle de son fils de 47 ans atteint de la sclérose en plaques revenu au domicile familial ; un mari entoure sa femme parkinsonienne avec tout ce que cela implique ; une maman d’un enfant né handicapé évoque toutes les étapes depuis plus de quarante ans. Je comprends qu’à l’époque, il y avait moins de prise en compte et prise en charge, et dispositifs qu’actuellement. Renée et Gérard, ont perdu leur fils d’une tumeur au cerveau et auraient bien aimé en avoir de l’aide, eux. « En dehors de l’aspect médical, nous n’avons pas été entourés. Quand la maladie arrive, c’est toute la famille qui est en maladie. » L’association Le sourire de Matthieu, créée en avril 2005, comble le manque grâce à des permanences instaurées par le couple.

17 h, un peu de répit

C’est dans cette ambiance pesante qu’un vent de fraîcheur souffle sur les lieux. En fin d’après-midi, un récital de harpe est donné par Alice Cissokho. Des ateliers découverte de la bibliothèque et « surfer sur internet » sur les sites pour aidants font le plein. Celui de yoga « libérer les tensions » pendant deux heures a aussi pour but de faire connaître autre chose à l’aidant « qui doit penser à lui et se protéger ». Un chiffre en dit long : 30 % d’entre eux partent avant le malade. Après cet après-midi, je comprends aussi et surtout que ce rôle qui vous tombe dessus du jour au lendemain sort de l’ombre. Tant mieux : 11 millions de Français sont concernés.

Source PARIS NORMANDIE.FR

Aidants Familiaux – « La nuit, je peux me lever jusqu’à 13 fois »…. !

Aidants familiaux – Le 6 octobre est la journée nationale des aidants. En France, ils sont 11 millions à intervenir régulièrement auprès d’un proche. Beaucoup réclament la création d’un statut officiel avec des droits et des aides.

Aidants familiaux

Ils sont 11 millions à donner de leur temps pour un ou plusieurs proches. Eux, ce sont les aidants familiaux. La journée nationale des aidants, le 6 octobre, met en lumière la difficulté de la tâche qui incombe à ces personnes qui interviennent régulièrement auprès d’une personne de leur entourage, handicapée, malade ou âgée.

Ce travail très prenant débouche souvent sur un épuisement. Beaucoup demandent la création d’un statut officiel d’aidant familial avec des droits et des aides. Rencontre avec deux aidants aux parcours différents.

Psychologue, homme de ménage et manager

Philippe a 51 ans. Il y a un peu plus de quatre ans, il s’est arrêté de travailler pour s’occuper de ses deux parents qui souffrent d’une maladie apparentée à Alzheimer. Depuis, il s’occupe d’eux 24 heures sur 24. « Je les aide à se lever du lit, je fais le petit-déjeuner et les aide pour la toilette. Ensuite je fais le ménage, quelques courses et je prépare le repas. L’après-midi, il y a un petit moment de tranquillité quand ils font la sieste sur le canapé puis ça redémarre à partir de 16 heures », détaille-t-il.

Cette assistance qu’il propose à ses deux parents ne s’arrête pas au moment du coucher. « La nuit, je peux être amené à me lever jusqu’à 13 fois et au moment de me recoucher, je ne me rendors pas tout de suite. Donc la nuit est très courte. » C’est donc un quotidien rythmé par ses parents et leurs besoins que vit Philippe depuis plusieurs années. Avec quelques moments de répit.

Actuellement, les plus beaux moments de ma vie c’est le soir, quand les parents sont couchés. C’est se poser sur le canapé et grignoter une barre chocolatée. C’est un vrai plaisir.

Pour celui qui se dit « psychologue, homme de ménage, manager », pas d’horaires fixes de travail et pas de RTT ni de congés payés non plus. Philippe consacre toute sa vie à ses parents. « Depuis quatre ans et demi, je n’ai pas pris une seule semaine de vacances », témoigne-t-il. Pour autant, il ne regrette absolument pas le choix qu’il a fait pour s’occuper de ses deux parents. « Pour moi c’est tellement naturel », assure-t-il.

Mettre en place des relais pour pouvoir souffler

Clotilde a une fille qui souffre d’un autisme léger. Cette jeune femme  a donc décidé de créer sa propre entreprise il y a trois ans, pour avoir plus de temps pour s’occuper de Claire, 7 ans et demi. « Je dois organiser ma vie en fonction de ma fille. Le fait qu’elle soit épanouie est une priorité pour moi », assure cette femme dynamique. Pour celle qui réfléchit en permanence à la manière de mieux accompagner sa fille, impossible d’avoir un emploi classique : « Je ne peux pas travailler à plein temps. Mon travail est organisé en fonction des besoins de Claire. » Malgré ce quotidien dirigé par les besoins de sa fille, Clotilde réussit à gérer la charge de travail que représente son statut d’aidant.

Mentalement c’est lourd mais j’ai mis en place beaucoup de relais pour que ça ne soit pas trop pesant. Par exemple, le jeudi soir, j’ai une soirée pour moi, où je peux sortir, voir des amis…

Clotilde, aidante familiale de sa fille, atteinte d’autisme

à franceinfo

Elle s’épanouit aussi dans son travail d’accompagnement de jeunes dans leur orientation. « Ça contribue au fait que je suis pleine d’énergie pour Claire et elle le ressent très positivement. » Elle estime que les aidants ne doivent pas se laisser submerger et doivent mettre en place toutes les solutions possibles pour être eux aussi aidés. « C’est très important de trouver tous les moyens d’être entouré que ce soit par sa famille ou des professionnels. J’ai beaucoup de chance mais je suis aussi allée chercher le soutien dont j’avais besoin. « 

Source France TV.

Aidants familiaux: comment soulager son quotidien ?

Aidants familiaux – A l’occasion de la Journée nationale des aidants, Claudie Kulak revient sur les aides à domicile dont peut bénéficier celui ou celle en charge d’un malade à la maison.

Aidants familiaux: comment soulager son quotidien ?

« En se protégeant, l’aidant protège son proche » tient à préciser Claudie Kulak, présidente de l’association La Journée nationale des aidants. « Il faut déculpabiliser les aidants, insiste-t-elle, leur permettre de prendre des décisions parfois difficiles mais bénéfiques pour soi-même et pour la suite de l’accompagnement. » Mais une fois la décision prise de se faire aider, une nouvelle question se pose : comment et où trouver les personnes idoines?

Vers qui se tourner pour trouver une aide à domicile ?

  • Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la mairie : il vous permettra de contacter une assistance sociale qui connaît les ressources de son territoire. « C’est un vrai lieu d’information, ils connaissent les aides qu’elles soient techniques, financières ou logistiques », explique Claudie Kulak.
  • Les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) : lorsque le malade est une personne âgée, ils sont susceptibles de renseigner précisément sur les aides. « Il n’y en a pas dans toutes les villes mais ils renseignent sur tous les dispositifs du territoire. »
  • La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) : l’interlocutrice de choix pour les personnes handicapées, de 0 à 60 ans. De plus, si le proche revient à domicile après une hospitalisation, il est intéressant de se rapprocher de l’assistance sociale de l’hôpital. « Elle peut renseigner sur les CCAS et les CLIC du territoire« , reprend la présidente de l’association.
  • Appeler son assureur. Dans le contrat d’assurance santé du proche, il y a un numéro de téléphone au bout duquel des équipes d’assistantes sociales et de médecins répondent aux questions. Ils renseignent sur les démarches médicales, administratives et sociales ; certains contrats comprennent quelques heures de ménage, repassage et préparation des repas.
  • Les réseaux d’entraide : ils permettent d’avoir des infos par le bouche-à-oreille. https://lacompagniedesaidants.org/ . Plusieurs sites apportent ainsi des informations pratiques pour faciliter la vie quotidienne, des conseils sur les aides et du soutien pour moins souffrir de la solitude : La journée des aidants http://www.lajourneedesaidants.fr/, avec notamment son kit des aidants http://lekitdesaidants.fr/ ou encore l’association française des aidants http://www.aidants.fr/

De quelles aides bénéficier ?

Différentes aides existent pour être soulagées de différentes tâches. La toilette peut être effectuée par une infirmière (dans le cadre d’une hospitalisation à domicile, elle peut être prise en charge par l’assurance-maladie si le proche est totalement dépendant). Si le patient est incapable de rester seul, une aide peut aussi être présente quelques heures dans la journée, pour permettre à l’aidant de sortir faire ses courses ou prendre un peu de temps pour lui, tout en étant rassuré sur son proche ; c’est à sa charge financièrement.

Sur le plan logistique, une aide-ménagère permet de soulager de l’entretien de l’appartement ou de la maison. Elle peut également effectuer quelques courses au supermarché. Des sociétés assurent la préparation des repas et leur portage à domicile. Ces services ont un coût considérable ; des aides financières existent mais elles sont souvent fonction du niveau de ressources, de handicap ou de dépendance (évaluée avec la grille GIR chez les plus de 60 ans).

Que faire si on a besoin de souffler 24h ou plusieurs semaines?

  • « Il y a le 1er niveau, l’accueil de jour pour les maladies neurodégénératives, recommande Claudie Kulak. Il y a aussi les séjours de répit, qui peuvent se dérouler dans des maisons de retraite, soit juste pour la personne malade, soit en binôme avec son proche. » Dans ces structures de répit http://www.lamaisondesaidants.com/le-repit-de-laidant/, des équipes prennent en charge le proche fragilisé, ce qui laisse le temps à l’aidant de se reposer ou de se changer les idées. La durée s’étale de 24 h à 3 mois. Le kit des aidants propose davantage de renseignements sur ces centres. http://lekitdesaidants.fr/#besoin_de_repit
  • Hébergement temporaire : le site du ministère de la santé offre des informations complémentaires et renseigne sur les aides financières possibles. http://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/vivre-ailleurs-temporairement/lhebergement-temporaire

Source France TV.