Coronavirus : la faible participation au premier tour des municipales aurait permis de sauver des vies…

L’abstention a permis d’épargner près de 6000 décès chez les personnes âgées de plus de 60 ans, selon une étude publiée par trois chercheurs en économie de l’Université de Clermont-Ferrand.

Le 15 mars dernier, l’abstention atteignait un taux record : 55,34 % d’abstention, soit près de 20 points de plus qu’en 2014. Ce faible taux de participation au premier tour des municipales aurait permis de sauver des vies, alors que l’épidémie de coronavirus sévissait déjà sur une grande partie du territoire. C’est, du moins, la conclusion à laquelle ont abouti trois chercheurs en économie de l’université de Clermont-Ferrand, auteurs d’une étude diffusée sur le site de l’IZA, un institut économique allemand. «Si le taux de participation historiquement bas en 2020 avait atteint son niveau de 2014, le nombre de décès aurait été supérieur de 21,8 % à celui qui a été enregistré. Plus des trois quarts de ces décès supplémentaires auraient concerné les personnes de 80 ans et plus», écrivent ainsi les trois économistes Simone Bertoli, Lucas Guichard et Francesca Marchetta. Leur travail n’a pas encore été soumis à l’expertise d’un comité de lecture, préalable à toute publication dans une revue scientifique.

Pour aboutir à ce résultat, les trois économistes se sont appuyés sur les certificats de décès établis par l’Insee. Ils ont ensuite comparé le taux de participation et la surmortalité observée chez les personnes de plus de 60 ans dans les cinq semaines suivant le scrutin. «Si nous nous étions arrêtés là, nous serions toutefois arrivés à un résultat fallacieux. Il a fallu écarter plusieurs facteurs endogènes, dont on ne pouvait pas déterminer les conséquences», précise Simone Bertoli. Selon une enquête du CEVIPOF, une grande majorité des abstentionnistes – 57% d’entre eux – ne se sont pas rendus aux urnes avant tout par crainte du coronavirus. «Si l’abstention a été plus forte dans les régions les plus touchées par l’épidémie, tout simplement parce que les gens ont pris peur voyant leurs proches ou leurs voisins être contaminés par le Covid-19, nous aurions faussement conclu que là où les gens ont plus voté, il y a eu moins de morts», explique le chercheur.

La campagne électorale ne se déroule pas avec la même vigueur dans un village où une seule liste est soumise au vote et là où plusieurs candidats s’affrontent

Simone Bertoli, professeur à l’Université de Clermont-Ferrand

Le corpus choisi comporte également ses défauts. Les certificats de l’Insee sont établis d’après le lieu du décès et non sur le lieu de résidence de la personne ayant perdu la vie. «Cela nous a contraints à écarter toutes les villes qui abritent un hôpital. Car lieu de résidence et le lieu de décès peuvent dans ce cas-là ne pas coïncider», poursuit Simone Bertoli. Les trois économistes ont dû tenir compte d’un autre biais: la «compétitivité électorale». Celle-ci les a obligés à exclure toutes les communes où seul un candidat se présentait. «La campagne électorale ne se déroule pas avec la même vigueur dans un village où une seule liste est soumise au vote et là où plusieurs candidats s’affrontent. Surtout comme l’enjeu est moindre, les électeurs se déplacent en moins grand nombre pour aller voter», explicite-t-il. L’analyse porte finalement sur 33.694 des 34.747 communes françaises, représentant 62 % de la population française. Bilan: la faible mobilisation des électeurs a permis d’épargner près de 6000 décès chez les personnes âgées de plus de 60 ans.

Une précédente étude, diffusée à la mi-mai, avait abouti à la conclusion inverse. Les auteurs de cette dernière analyse avaient confronté les chiffres de la participation au premier tour à l’échelle des départements à la progression du coronavirus au niveau local. «Nous n’avons pas trouvé d’effet statistique du niveau de participation dans chaque département sur les hospitalisations ultérieures pour Covid-19, mesurées localement», indiquait au Monde son coordinateur Jean-David Zeitoun du Centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu à Paris. «Dit autrement, ce n’est pas parce que les gens sont plus allés voter dans un département donné que la maladie s’y est propagée plus rapidement en matière d’hospitalisations.» «Le différentiel d’abstention, par rapport à 2014, a pu être du même ordre dans des communes du Grand Est, très touchées, que dans des régions de l’Ouest où la maladie était encore très rare», soulignait pour sa part son coauteur Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’IFOP.

Plusieurs assesseurs et élus, souvent très impliqués dans la campagne, avaient été victimes du virus après le premier tour, alimentant la polémique sur le maintien du vote en pleine épidémie. Les trois économistes de l’Université de Clermont-Ferrand se gardent toutefois de chiffrer le nombre de vies qui auraient pu être épargnées en cas de report de l’élection. «C’est une donnée qu’il est tout simplement impossible à établir. Le chiffre varierait selon la date à laquelle le report du scrutin est décidé. Vous n’arriverez pas au même résultat si Emmanuel Macron l’annonce le 12 mars ou si c’est le premier ministre Édouard Philippe qui le fait deux jours plus tard», soulève Simone Bertoli.

Source LE FIGARO.

Dijon : Laura Devillard écrit un premier roman “libérateur” sur le handicap…

A 23 ans, Laura Devillard vient de publier son premier roman « Broken », écrit à quatre mains avec son amie Jane Devraux.

Il raconte l’histoire d’amour de deux adolescents.

Un accident de voiture a pulvérisé leurs corps mais pas leur envie de vivre.

Laura Devillard et son premier roman "Broken" / © M. B / France 3 Bourgogne

Une romance doublée d’un livre sur le handicap

« Ce livre est né entre deux couloirs de lycée, je manquais de confiance en moi. Je me suis dit : ‘‘Ok, on ne te laisse pas parler ! Prouve que tu peux avancer dans la vie !’’ Ce roman est un cri du cœur ! Ça a été libérateur de l’écrire. », se remémore Laura Devillard. Cette jeune Dijonnaise vient de publier son premier roman baptisé « Broken ». Il narre le coup de foudre entre Colyna et Mozart, deux adolescents aux corps meurtris, après un tragique accident de la route, et qui vont lentement se reconstruire grâce à leur amour mutuel.

Laura Devillard a mis beaucoup de son vécu dans cette histoire. Handicapée de naissance, la jeune femme se déplace en fauteuil. Ses personnages ouvrent une fenêtre sur ce qu’on peut ressentir quand on se retrouve amputé ou cloué dans une chaise roulante : les maux du corps et de l’âme. Un récit qu’on sent d’emblée authentique, sincère.

« Comme pour mes personnages, il y a des jours où j’en ai vaiment marre de ne pas pouvoir marcher, d’avoir mal, où je pète un plomb, où je me montre impatiente avec mes proches. Trop de pitié, peu d’autonomie, pas d’intimité ! Dans mon cas, même aller aux toilettes, c’est le parcours du combattant. Je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont déjà vue nue. Les relectrices du roman me disaient que certaines scènes étaient trop dures ! Cela me faisait douter mais j’ai tenu bon. Je voulais être très réaliste. », explique-t-elle. « Mais je souhaitais aussi mettre un peu romance car j’adore lire des histoires d’amour ! », sourit la jeune auteure, qui ne cache pas son côté fleur bleue.

Dijon : Laura Devillard écrit un premier roman “libérateur” sur le handicap

« Aujourd’hui c’est le GRAND JOUR, Broken est enfin disponible aux yeux de tous et prêt à entrer dans vos cœurs.

Je suis particulièrement émue d’enfin vous présenter mon premier roman Officiellement mon roman écrit à quatre mains avec Jane Devreaux, un talentueuse auteure mais avant tout une amie.

J’espère que Colyna et Mozart auront une longue vie à vos côtés. N’hésitez pas à venir échanger avec moi suite à votre lecture.😀
Merci beaucoup à vous tous pour votre soutien et vos mots.💙

Ce livre a une signification particulière pour moi déjà parce que c’est le premier que j’ai écrit mais aussi parce que l’handicap est un sujet qui me touche au quotidien.

Jane et moi avons essayé d’être les plus franches possible avec vous tout(e)s à ce sujet. Mais je dois bien avouer qu’atravers ce livre j’ai voulu aussi rendre les choses plus faciles pour Colyna seulement par rapport à ses études et ses choix de profession (sans vous spoilers pour celles et ceux qui n’auraient pas encore lu Broken). J’ai voulu simplement offrir la chance à Colyna, celle que je n’ai pas eu, comme beaucoup d’autres personnes face à notre société actuelle.

Des bisous Pailletés ! ✨ »

Un travail à quatre mains

Après des années d’écriture, Laura Devillard parvient à un triste constat : le résultat ne lui plaît pas. Grande lectrice, elle noue alors une complicité sur les réseaux sociaux et dans des salons du livre avec une écrivaine à succès qu’elle lit assidûment, Jane Devraux. Cette dernière s’est spécialisée dans la New Romance, un genre littéraire qui pulvérise tous les records de ventes de romans ces dernières années. Laura montre son manuscrit à Jane Devraux. Dès lors, les deux jeunes femmes collaborent sur le roman.

Jane Devraux et Laura Devillard / © D.R

« Je ne me rendais pas compte que c’était un tel travail d’écrire un livre. Je me suis parfois arrachée les cheveux, il m’est arrivé d’en pleurer. Et certains jours, je ne trouvais pas la force d’écrire. », confie Laura Devillard. Les conseils de Jane arrivent à point nommé : en matière d’écriture, de soin à apporter aux personnages secondaires ou encore pour alléger les dialogues.

« Laura écrivait un chapitre, je rédigeais le suivant. Je me chargeais des passages qu’elle ne sentait pas trop ! On a avancé ainsi à quatre mains pendant un an. Et on est contentes car on ne voulait pas faire quelques chose de larmoyant. On voulait rester positives. Et les retours des lectrices sont en ce sens. », renchérit Jane Devraux. Plusieurs blogueuses ont écrit à quel point elles ont été touchées par le récit. 

Dans le roman, on quitte les deux héros sur le point de se marier. Ils sont devenus architecte et musicien. « On a un peu édulcoré la fin. Ce n’est pas aussi facile que ça dans la vraie vie de trouver un travail ou de faire des études quand on a une pathologie. Mais je tenais à donner une note d’espoir dans ce roman : Colyna et Mozart se portent, l’un l’autre, grâce à leur relation. », admet Laura Devillard.

Et après ?

Auto-édité en janvier dernier, « Broken » s’est vendu à ce jour à 1200 exemplaires. De quoi donner des ailes à Laura Devillard ! La jeune femme travaille à un nouveau roman en solo.  « Tout est parti d’un rêve : une femme, dans Londres, elle porte un manteau rouge et tient une lettre à la main. » Depuis, la Dijonnaise tente d’écrire l’histoire qui se cache derrière cette image surgie au détour d’un songe.

Jane Devraux n’est pas surprise que son amie veuille récidiver : «Laura est une battante. Pour « Broken », elle n’a jamais renoncé. Ça lui a fait du bien d’extérioriser tout ça et ça lui a donné confiance en elle. »

Source FR3.

Côtes-d’Armor. Son fils handicapé se tue, la mère en colère…

Isolé par le confinement, Elwood Mandart, un homme de 31 ans de Trégueux (Côtes-d’Armor), s’est immolé par le feu, le 31 mai.

Sa maman lance un cri d’alarme sur Facebook.

Elwood Mandart s'est donné la mort, à Trégueux, le 31 mai. Selon sa maman, son décès est lié au confinement.

Aux environs de 22 h, le dimanche 31 mai, Elwood Mandart s’est donné la mort, à Trégueux. Près du centre culturel Bleu Pluriel, l’homme de 31 ans, qui se déplaçait uniquement en fauteuil roulant, s’est aspergé de gel hydroalcoolique, avant de s’immoler.

Lorsqu’une voisine, alertée par les cris, tente, avec un T-shirt, d’éteindre les flammes sur son corps, il lui répond « laisse-moi partir ». Malgré l’intervention de témoins, de pompiers, puis des médecins du centre hospitalier Yves-Le Foll de Saint-Brieuc, il succombe à ses blessures, peu après minuit.

« Il n’en pouvait plus »

Le 8 juin, la maman d’Elwood, Christine Mandart, qui vit dans les Hauts-de-Seine (92), poste un message sur Facebook, qu’elle intitule « les oubliés du confinement ». Pour que ce drame ait un écho. Contactée, elle estime que le confinement a été le déclencheur du geste fatal : « Il n’en pouvait plus, il en avait marre de ne pas pouvoir sortir, il avait besoin de lien social. Cet isolement a eu raison de son moral ».

Son cerveau ayant été privé d’oxygène durant 15 minutes à la naissance, Elwood avait un problème aux jambes, se déplaçait en fauteuil roulant. Ne pouvait aller seul aux toilettes. Des auxiliaires de vie venaient quotidiennement l’aider, « mais malheureusement, si certaines arrivent à prendre le temps, d’autres, pressées par les cadences imposées, restent 20 minutes pour faire les repas en vitesse, puis s’en vont. »

Une société plus attentive

Un handicap qui crée l’isolement, renforcé par le confinement imposé à toute la nation : « Durant cette période, le côté humain n’a pas été suffisamment pris en compte, cela a été la goutte de trop pour lui. Depuis la région parisienne, au-delà des 100 km, je n’avais pas le droit de venir le voir, alors que ça allait mieux quand on se voyait. Il était tellement mal qu’il avait déjà demandé aux pompiers de venir le chercher, quelques semaines plus tôt. Il avait été hospitalisé… puis était retourné chez lui. »

La cérémonie funéraire a eu lieu à Saint-Brieuc, le jeudi 4 juin. Tandis qu’elle vide la maison que son fils occupait, ce vendredi, Christine évoque Elwood comme un garçon « curieux, passionné de musique, qui avait envie d’avoir une vie normale. » Elle aimerait que la société soit plus attentive aux personnes en situation de handicap, isolées, qui ne trouvent pas de travail. La dernière fois qu’elle l’a eu au téléphone, trois jours avant sa mort, « il m’avait dit je t’aime, maman », raconte-t-elle. La dernière fois qu’elle a vu son visage, après le drame, « il avait l’air apaisé, comme s’il dormait ».

Source OUEST FRANCE.

A 13h15 ce samedi 13 Juin sur FRANCE 2 . Nicolas HUCHET – L’homme bionique….

La vie de Nicolas Huchet bascule en 2002.

A 18 ans, il est ouvrier spécialisé sur une chaîne de travail et sa main droite est arrachée par une presse industrielle.

A 13h15 ce samedi 13 Juin sur FRANCE 2 . L'homme bionique....

Le jeune homme se retrouve alors avec prothèse en forme de pince cachée sous un gant en plastique avant de découvrir, en 2012 aux Etats-Unis, des prothèses électroniques beaucoup plus performantes mais valant plus de… 40 000 euros.

A cette époque, les imprimantes 3D et les Fab Labs (laboratoires de fabrication) commencent à voir le jour un peu partout en France. Nicolas se fait prêter une telle machine et se fabrique une main pour l’équivalent de… 300 euros ! Et cette première main bionique est aujourd’hui exposée au Musée de l’Homme, à Paris.

Faire avancer la vision du handicap et son acceptation dans la société

Pour ce document, signé Bertrand Basset, Henri Desaunay et Anthony Santoro, le magazine « 13h15 le samedi (Facebook, Twitter, #13h15) est allé à la rencontre de celui qui, entouré de quelques personnes, fonde à Rennes l’association My Human Kit « visant à développer la santé pour tous à travers l’invention, le partage et la fabrication d’aides techniques aux handicaps réalisables pour et avec les personnes concernées ».

Motorisation de fauteuils roulants, manettes de jeux vidéo et autres équipements adaptés, le projet s’est rapidement développé pour compter huit salariés en 2020. Avec ce « Human Lab » et son combat plus personnel pour une prothèse de main accessible, fiable et réparable facilement, il fait avancer la vision du handicap et son acceptation dans la société.

Source FRANCE 2.

Coronavirus : les mesures de précaution bouleversent le quotidien des malvoyants et des aveugles en Franche-Comté…

La lutte contre la propagation du coronavirus se traduit par de nombreuses mesures souvent visuelles.

Pour les personnes malvoyantes voire aveugles, une simple sortie peut alors devenir un véritable parcours du combattant.

Les personnes malvoyantes et non-voyantes font face à de nouvelles difficultés depuis la mise en place des mesures de distanciation sociale due à la crise sanitaire. / © Alexandre Marchi - maxPPP

Distanciation sociale, sens de circulation… Ces restrictions sanitaires sont rarement adaptées pour les malvoyants et non-voyants. « On doit se tenir à l’écart de tout le monde en ce moment alors que le touché est important quand on ne voit pas bien » explique Roger Chaudy, malvoyant profond.

« La signalétique mise en place peut représenter un danger pour les malvoyants » alerte Nadia Butterlin, présidente du comité associatif Valentin Haüy du Doubs. Les plots, cônes ou cordes aident au suivi du sens de circulation, en magasin ou ailleurs. Pourtant, ils sont « comme un piège dans lequel les malvoyants peuvent tomber » ajoute-t-elle.

Une règlementation sanitaire difficile à respecter

Dès le confinement, le quotidien des personnes ayant un handicap visuel a été bouleversé. « Je n’avais plus mes repères quand je sortais dans la rue, et il n’y avait personne pour m’aider » se rappelle Patricia Choulet, qui est aveugle.

Et l’arrivée du déconfinement et des nombreuses mesures de précautions n’ont rien arrangé.  « C’est compliqué de gérer les distances quand on est seul » estime-t-elle.

S’adapter à ces nouvelles conditions sanitaires n’a pas toujours été simple pour les personnes avec une déficience visuelle. « On ne sait pas ce que signifie le marquage au sol » entame Roger Chaudy. « Si les explications sont visuelles, comme souvent, on ne comprendra pas ce que ça veut dire » considère-t-il.

« Ma vie n’est plus comme avant », Patricia Choulet, non-voyante.

« Le peu d’autonomie qu’ils avaient, ils l’ont perdue » s’inquiète Nadia Butterlin. « Ils se mettent en danger dès qu’ils sortent seuls » renchérit-elle.

Et ce n’est pas Patricia Choulet qui en dit le contraire. « Je ne sors plus comme avant » confie-t-elle. Même avec un chien-guide, les sens de circulation sont difficiles à respecter. « Quand on dit de sortir à un chien-guide, il se dirige vers la sortie la plus proche qu’il y ait un circuit en place ou pas » détaille-t-elle.

Roger Chaudy a une très faible vue. Il peut distinguer certains éléments qui l’entourent. Les vitres en plexiglas mises en place dans de nombreux magasins sont pour lui un obstacle important. « Les lumières se reflètent dans ces vitres au point qu’elles deviennent opaques pour moi » indique-t-il.

Des solutions existent pour faciliter le quotidien des personnes ayant un handicap visuel

L’association Valentin Haüy aide au développement de l’autonomie des malvoyants et des non-voyants. Pour le comité départemental du Doubs, présidé par Nadia Butterlin, il faut une « compensation auditive. » Elle conseille, par exemple, l’enregistrement de messages vocaux comme alternative aux affiches et signalétiques.

Roger Chaudy et Patricia Choulet, eux, comptent sur l’entraide entre les voyants et les non-voyants. « La solidarité est la solution » explique Patricia Choulet. Et pour respecter la distanciation physique d’un mètre, il suffit d’aider la personne non-voyante en lui parlant. « On peut nous guider à la voix » explique-t-elle, s’imaginant dans la situation où un sens de circulation est à suivre.

Source FR3.

Coronavirus à Lyon : Une association de « victimes » du Covid-19 demande des indemnisations…

Cette initiative vise à demander des indemnisations pour les préjudices subis.

Coronavirus à Lyon : Une association de « victimes » du Covid-19 demande des indemnisations

Une association de malades du Covid-19, portée par une candidate aux municipales qui a vu son équipe décimée par l’épidémie, devait se constituer mercredi à  Lyon pour réclamer la création d’un fonds d’indemnisation.

« Je pense que nous sommes les premiers en France à constituer une association de ce genre. Son objectif : conseiller et défendre les victimes du Covid-19 et obtenir une indemnisation des préjudices », a expliqué à l’AFP Me Hervé Banbanaste.

Vingtaine de plaintes

L’Association des victimes pour l’assistance et l’indemnisation du Covid-19 (Avaic19) va naître mercredi après-midi après une assemblée générale constitutive. Pour l’heure, les avocats Hervé Bandanaste et Yves Hartemann préparent une vingtaine de plaintes et cherchent d’éventuels plaignants supplémentaires.

Tout est parti d’une candidate aux municipales à Saint-Fons, en banlieue de Lyon. Après avoir mené campagne et fait le tour des bureaux de vote au premier tour, elle a appris qu’une vingtaine de personnes de sa liste ou des militants avaient été malades. Et au moins deux de ses militants sont décédés, affirme Chafia Zehmoul, qui a elle-même contracté le virus.

Les autorités directement visées

« Ce que je reproche aux autorités : l’absence de masques, le maintien du premier tour… Au début, je me suis sentie responsable et ça a été très dur pour moi mais, aujourd’hui, je me dis que je ne suis pas la seule à avoir vécu cela et certains ont besoin d’un accompagnement administratif » que va proposer cette association, explique-t-elle.

Dans un scrutin marqué par une abstention massive, la liste menée par Chafia Zehmoul était arrivée en quatrième position à l’issue du premier tour, avec 10,74 % des suffrages.

Mardi, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une vaste enquête préliminaire sur la gestion critiquée de la crise du Covid-19 en France visant notamment les chefs d’« homicides involontaires » ou « mise en danger de la vie d’autrui ».

Cette enquête est une première réponse judiciaire à une quarantaine de plaintes, plus ou moins circonstanciées reçues par le parquet de Paris pendant le confinement. Elles ont été déposées par des proches de victimes, des organisations professionnelles ou encore, dans une « démarche pétitionnaire », via des plaintes-types publiées sur le site Internet plaintecovid.fr.

Source 20 MINUTES.

A AIDER D’URGENCE !!! La fondation Frédéric Gaillanne qui offre des chiens guides à des enfants déficients visuels est en difficulté…

Cette fondation certifiée centre européen d’éducation de chiens guide pour enfants est installée à l’Isle-sur-la-Sorgue.

Seulement le confinement a stoppé deux mois et demi ses activités mais surtout gommé le mécénat et les dons.

Le labernois ou Saint-Pierre est réputé pour ses qualités d'assitance : la Fondation Frédéric Gaillanne le privilégie pour les enfants déficients visuels ou atteints d’autres formes de handicap

Ici de jeunes chiens sélectionnés avec soin sont entrainés et éduqués durant deux ans grâce notamment à un  parcours qui recrée le décor et l’ambiance sonore d’une ville et tous ses repères olfactifs ou sensitifs. Des chiens qui coûte pour les soins et l’entrainement en fin d’apprentissage  25 000 euros chacun mais la fondation les offre aux enfants qu’elle dote. Donc le mécénat et les dons sont le moteur de cette générosité et tout cela a été mis en suspens depuis le mois de mars.

Eric Lascar, directeur général de la Fondation a mis notamment les salariés en chômage partiel :  « Ce confinement au même titre que d’autres organisations nous a mis en difficulté et aujourd’hui on fait appel à des donateurs, anciens comme nouveaux , afin de pouvoir nous aider à la remise de chiens guides pour des enfants aveugles mais aussi à la remise de chiens d’assistance à des enfants qui présentent des troubles du spectre autistiques. Cette année nous allons de toute façon remettre moins de chiens que ce qui était initialement prévu puisqu’il y a aussi des enfants qui viennent aussi de l’étranger et qu’aujourd’hui avec les mesures sanitaires on ne peut pas les recevoir. »

La Fondation Frederic Gaillanne organisera ses portes ouvertes le dernier weekend de septembre pour faire connaitre son action et à cette occasion six chiens en fin d’apprentissage cette année seront officiellement remis à leurs jeunes bénéficiaires.

Camille, animalière à la Fondation, en compagnie de quatre des huit jeunes labernois nés sur place il y a deux mois et demi

 

Site :  https://www.fondationfg.org/

Source FRANCE BLEU.

 

Le monde d’Elodie. Gregory Cuilleron : « Le handicap, c’est normal que ça fasse peur. Mais après, on rebondit, on avance !…

Le cuisinier, ancien de Top Chef, se bat pour l’inclusion des handicapés.

Grégory Cuilleron, chef cuisinier et ambassadeur de l'insertion professionnelle des handicapés.

Elodie Suigo : Gregory Cuilleron, vous publiez La vie à pleines mains chez Albin Michel. Vous êtes chef cuisinier français, vous avez été découvert par le grand public à travers le petit écran dans deux émissions sur M6, Un dîner presque parfait et Top Chef. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce livre ?

Gregory Cuilleron : L’idée, c’est d’aborder des thématiques inhérentes au handicap. C’est parti de ma propre expérience. L’idée m’est venue à la suite d’un échange sur les réseaux sociaux entre enfants agénésiques, c’est-à-dire des enfants à qui, comme moi, il manque un bout de bras et des parents d’enfants agénésiques.  Quelque chose m’a beaucoup énervé : des parents qui demandaient comment faire pour faire un procès à l’échographe parce qu’il n’avait pas vu qu’il manquait une main à leur gamin. En soi, je comprends le deuil de l’enfant parfait. Mais ça m’a gonflé, parce que, techniquement, il n’y a pas eu d’erreur médicale. Il n’a juste pas vu. Mais on estime qu’il y a un dommage parce que, « Mon chéri, tu comprends, si tu n’as qu’une main, tu n’es quand même pas ultra viable ! » Passé l’énervement, je me suis dit, il va falloir faire preuve de pédagogie. Le handicap, c’est normal que ça fasse peur. Parce qu’on a peur de ce qui est différent. Il est normal d’être triste quand on a un enfant handicapé. Mais après, on arrête, on rebondit, on avance ! Et on verra que le gamin pourra tout faire dans sa vie, tout simplement.

Dans ce livre, vous parlez de handicap, mais en même temps, il y a beaucoup de pudeur, de sincérité. Et vous expliquez qu’avoir un handicap et se sentir handicapé, ce sont deux choses complètement différentes…Comment avez-vous vécu le fait qu’il soit question de ce handicap quand vous êtes apparu à la télévision ?

Pas trop mal. Ce n’était pas traumatisant mais ça m’a fait me poser des questions. En France, on est très latins, on aime bien mettre les gens dans des petites cases. C’est vrai que du jour au lendemain, on m’a mis dans la case handicapé. On ne me disait pas « Wow, tu cuisines bien ! » on me disait « Wow, tu cuisines bien pour un handicapé ! »  Vous savez, moi je n’ai pas de handicap. Le handicap c’est quelque chose qui t’empêche de faire ce que tu veux. Moi, ce n’est pas le cas. C’est de naissance et ça a été double jeu : ça a été ça, faire ce que je veux et en plus, je me suis retrouvé porte étendard de la cause des personnes handicapées et c’est un monde que je ne connaissais absolument pas.

Ce qui est bien, dans cet ouvrage aussi, c’est que vous rectifiez des choses. Vous dites que dans l’émission un dîner presque parfait, la production ne vous a en aucun cas choisi en raison de votre handicap…

Je ne pense sincèrement. C’est-à-dire que j’ai beaucoup aimé la manière dont ça a été traité par les journalistes. Je me suis dit « Purée, je vais être le handicapé de service, ça va être compliqué ». Et en fait, pas du tout ! Ils n’ont pas joué les trémolos. C’est quand même une chaîne grand public, grande écoute, on sait bien comment ça se passe, pour vendre le truc… Et c’est quelque chose que j’ai grandement apprécié. Alors c’est sûr que, de par mon handicap, j’étais plus visible que d’autres. Mais ça a été assez anecdotique.

Vous parlez beaucoup du handicap et de l’importance de faire changer le regard des gens. Ce qui est important pour vous, c’est l’inclusion des handicapés plutôt que leur intégration.

La vision que les gens ont du handicap, c’est qu’il faut les convaincre de la performance. C’est-à-dire qu’on part du principe qu’un handicap sera un boulet, une contrainte. Alors qu’en fait, il faut d’abord penser à ce que la personne pourra apporter avant de voir tout de suite une notion de contrainte. Contrainte qui n’est pas forcément palpable. On se dit juste « Houla, problème ! » Le handicap n’est pas un problème, je vous rassure.

Quand on va voir votre maman pour lui demander si elle a su avant votre naissance que vous alliez être handicapé, comment l’a-t-elle pris ?

Très naturellement. Moi, ça m’a fait un peu bizarre. Je n’étais pas sûr d’avoir envie d’avoir la réponse. Ce qui est dur, c’est de se dire rétrospectivement que sa naissance a pu être une source de peine. Je pense que dans la famille, il y en a deux-trois qui ont peut-être pleuré, qui ont du être un peu tristes, parce que justement, ils ne connaissaient pas. Ce qui me rassure, c’est quand je vois ce que c’est devenu, dans mes rapports à eux, dans ma famille, avec mes amis. Finalement, on était une famille normale sur laquelle est tombé ce problème entre guillemets et vu ce que c’est devenu et la manière dont ils m’ont traité, je me dis que si eux ont pu faire acte de résilience et avancer comme ça, toutes les familles peuvent le faire.

Les restaurants viennent de rouvrir, les terrasses aussi. Vous êtes inquiet pour le métier ?

Sincèrement, je pense que d’ici à septembre, voire janvier, il va y avoir de la casse. Je n’envie pas ceux qui ont des établissements avec des millions de crédit sur le dos. En ce moment, il vaut mieux avoir un petit chez soi qu’un grand chez les autres. Il va falloir avancer. Ce qui nous interpelle beaucoup, ça va être les nouveaux modes de consommation. Le télétravail s’est bien ancré et je pense que ça va commencer à devenir compliqué, la restauration le midi. À mon avis, les gens vont plus rester chez eux et donc plus déjeuner chez eux. Il va falloir se repenser et c’est difficile parce que moi-même en tant que consommateur, je ne sais pas ce que je veux ! Ce ne sera pas comme avant mais je n’arrive pas à me projeter. On serre les fesses, on essaie d’être imaginatif pour apporter au client ce qui lui aura manqué. Je ne me fais pas de souci pour ces 15 premiers jours, parce que les gens ont été  tellement frustrés qu’ils viendront tous en terrasse !

Source FRANCE INFO.

Un Haut-Doubien crée une poignée de chariot antibactérienne réutilisable …

Ingénieur Haut-Doubien travaillant en Suisse, Pascal Lonchamp a créé au sein de sa société une poignée de chariot antibactérienne permettant d’effectuer ses courses en toute sécurité.

Les premiers modèles seront mis en service à l’Hyper U de Doubs, ce jeudi 11 juin.

Un Haut-Doubien crée une poignée de chariot antibactérienne réutilisable

Cela paraît tellement simple qu’on se demanderait presque pourquoi cette poignée de chariot amovible n’a pas été inventée plus tôt. Pascal Lonchamp s’en explique : « Mon employeur suisse m’a récemment mis au chômage. J’ai alors créé ImproMat avec l’un de mes anciens fournisseurs, toujours en Suisse et c’est là que nous avons développé ce projet ». Un marathon de la création d’entreprise qui n’est déjà pas simple, mais lorsqu’il faut ajouter une crise sanitaire, une frontière entre deux pays qui ne confinent pas de la même façon , aux lois différentes et où la circulation des individus était plus que réglementée, on vous laisse imaginer…

L’argent, bactéricide avéré

Car la recette est vieille comme le monde. À savoir que l’argent est un bactéricide avéré, déjà utilisé en milieu hospitalier. Pascal Lonchamp a appliqué ce principe au quotidien pour le quidam à la recherche de sécurité sanitaire : les chariots de supermarché. Surtout par les temps qui courent. Au sein d’ImproMat, il a mis au point ce qui semblerait une simple barre de plastique… qui referme des microparticules d’argent. Dans des proportions gardées top secret. « Ces microparticules sont assez petites pour être encapsulées dans du plastique, et assez grosses pour ne pas être relarguées par la suite », résume le Haut-Doubien. Ensuite, laissez la nature accomplir son œuvre. Sur son chariot, mais aussi là où il est entreposé (NDLR : la barre est amovible et réutilisable à loisir), les effets bactéricides et désinfectants de la barre en plastique sont permanents et assainissent aussi l’endroit où ils se trouvent.

5.000 poignées à l’Hyper U de Doubs dès ce jeudi

5.000 poignées à l’Hyper U de Doubs dès ce jeudi

L’objet inventé qui a passé les tests staphylocoque doré et E. Coli , il restait à trouver un circuit de distribution. Ce sera donc, dès jeudi, l’Hyper U de Doubs , pour commencer. « Pascal et ImproMat ont la capacité de production, nous, nous testons dans notre magasin de Doubs », complète David Gagnepain. Séduit par l’objet et le projet, le patron d’Hyper U a commandé 5.000 pièces « qui seront offertes dès ce jeudi en caisse à nos clients qui auront pour plus de 50 € d’achats ». Des objets qui n’arboreront pas le logo de l’enseigne car la moindre trace d’encre atténuerait les effets des microparticules d’argent pour cet objet dont l’efficacité est estimée à 5 ans. Ensuite. « Il est recyclable par nos soins », conclut Pascal Lonchamp. Tout de bon, comme on dirait de l’autre côté de la frontière !

Source EST REPUBLICAIN

 

 

Tribunal Correctionnel de Blois : le jeune autiste avait été filmé dans un sac-poubelle…

Quatre salariées de l’IME de Naveil ont comparu lundi 8 juin 2020 sous l’accusation de violences commises sur un garçon autiste de 12 ans.

La justice les a relaxées.

Le parquet a requis la condamnation de trois des quatre professionnelles. Le tribunal n’a pas suivi.

C’est le sentiment d’une épreuve collective qui dominait, hier soir, à l’issue d’une comparution immédiate bien différente de ce qui constitue le lot quotidien de la justice ordinaire. Une épreuve tout d’abord pour les parents d’un jeune garçon autiste qui a été l’espace d’un bref instant le « jouet » de professionnelles pourtant expérimentées et dévouées. Une épreuve aussi pour ces quatre femmes d’une trentaine d’années qui se sont retrouvées à la barre du tribunal accusées de « violence sur personne vulnérable et diffusion d’images relatant une atteinte à l’intégrité » après une garde à vue de 48 heures. Et une épreuve, enfin, pour l’IME de Naveil en qui les parents avaient placé leur confiance et qui a suspendu trois de ses salariées en attendant la réponse judiciaire.

Assis dans un sac-poubelle remonté jusqu’aux aisselles

C’est le directeur de l’institut qui, la semaine dernière, a informé les parents de ce qui s’était passé. Il venait de découvrir le contenu d’une vidéo qui a été diffusée lors du procès. On y voit leur fils âgé de 12 ans assis dans un sac-poubelle remonté jusqu’aux aisselles. Derrière lui, une éducatrice tient un tuyau d’aspirateur et aspire l’air contenu dans le sac. 

« L’effet est surprenant, mais pas douloureux, raconte une éducatrice, nous n’avons pas réfléchi, dès qu’il a montré qu’il n’aimait pas ça, on l’a laissé sortir. »

 L’éducatrice de l’IME de Naveil

Durant cette poignée de secondes, on entend rire les éducatrices. L’une d’elles commente : « Ça ne lui fait rien, j’ai du mal à lui faire serrer les cuisses. » L’enfant regarde autour de lui, semble mal à l’aise, agite un bras, puis gémit. Cette pratique appelée vacuum challenge est un défi en vogue sur Internet. Elle a été dénoncée pour ses risques potentiels.

Lors de cette comparution immédiate, ces éducatrices et une infirmière de cet institut où l’enfant séjourne depuis cinq ans, ont expliqué qu’elles testaient entre elles ce fameux challenge quand le jeune garçon est entré dans la pièce. Intrigué, il serait entré de lui-même dans le sac. « L’effet est surprenant, mais pas douloureux, raconte une éducatrice, nous n’avons pas réfléchi, dès qu’il a montré qu’il n’aimait pas ça, on l’a laissé sortir. » 

La scène a été filmée et partagée sur Facebook

La présidente Maggy Deligeon demande pourquoi la scène a été filmée et partagée au sein d’un groupe de collègues via Facebook. « C’est un groupe professionnel au sein duquel on s’envoie des liens, des photos, des vidéos pour échanger sur nos pratiques. » « Feriez-vous la même chose à vos enfants ? » poursuit la présidente. « Non, répondent les prévenues qui n’ont pas avancé une quelconque vertu thérapeutique pour se justifier, nous avons commis une bêtise professionnelle. » 

« Mon fils n’a pu entrer de lui-même dans ce sac alors que l’aspirateur fonctionnait, il a une forte aversion pour la contention et est hypersensible au bruit. »

Le père de la victime

Le père de l’enfant demande la parole : « Mon fils n’a pu entrer de lui-même dans ce sac alors que l’aspirateur fonctionnait, il a une forte aversion pour la contention et est hypersensible au bruit. » Une quatrième éducatrice est poursuivie pour avoir filmé une autre séquence où l’on voit l’enfant assis sur un siège. La jeune femme le fait tourner comme sur un manège en imitant la voix d’un forain. « Ça l’a fait rire, les sensations semblaient lui plaire. »

Le procureur Frédéric Chevallier, devançant les critiques de la défense concernant le fait que le père de l’enfant est officier supérieur dans la gendarmerie et président d’une association œuvrant en faveur des personnes handicapées, a nié avoir voulu faire un exemple. « Votre comportement est choquant, vous avez confondu votre rôle de protectrices en vous servant de cet enfant vulnérable comme d’un objet. » Le ministère public a requis de quatre à six mois de prison avec sursis probatoire (comportant une interdiction d’exercer) pour trois des prévenues, mais s’en est rapporté pour celle qui a fait tourner l’enfant sur le fauteuil.

« Cette pratique peut être dangereuse et même mortelle. »

L’avocat des parents, Me Stéphane Rapin, s’est déclaré consterné : « Vous qualifiez ces faits de bêtise alors que le choc émotionnel causé à cet enfant hypersensible constitue une violence. Vous l’avez pris pour un jouet et vous avez filmé pour rire de lui. Quant à ce vacuum challenge, cette pratique peut être dangereuse et même mortelle. »

Son confrère, Me Christophe Auffredou, a pris la parole pour l’association qui emploie les éducatrices. « Vous n’avez pas eu un comportement professionnel. Vous avez fait mal à cette association et terni son image. »

Tour à tour, Me Damien Vinet, Me Samantha Moravy et Me Emmanuelle Fossier ont plaidé la relaxe en faveur des trois éducatrices. « Elles ont passé la Fête des mères dans une cellule du commissariat. Jamais elles n’ont eu l’intention de faire du mal ou d’humilier. Il s’agissait d’un jeu, choquant certes ; mais pas dangereux, le sac était au niveau des aisselles, elles ont peut-être commis une faute professionnelle, mais pas une infraction. »

Me Sarah Lévêque a elle aussi plaidé la relaxe : « Qui n’a jamais fait tourner son enfant sur un fauteuil pour le voir rire ? Moi-même je l’ai fait et il a adoré ». Elle a reproché au parquet d’avoir fait subir une longue garde à vue pour reconnaître au final la difficulté de requérir une peine à son encontre.

« Juridiquement, les infractions reprochées ne sont pas constituées »

Après une demi-heure de délibéré, le tribunal a relaxé les quatre salariées de l’IME de Naveil. « Votre comportement n’est pas qualifiable professionnellement, a déclaré la présidente Maggy Deligeon, mais, juridiquement, les infractions reprochées ne sont pas constituées. » Les parents de l’enfant ont été déboutés de leurs demandes. Le parquet va faire appel de cette décision. Les trois salariées suspendues depuis le dépôt de plainte sont convoquées, le 16 juin, par leur employeur.

Source LA NOUVELLE REPUBLIQUE.