Nancy va ouvrir une des premières salle de change pour handicapés en France, on vous explique pourquoi c’est un progrès…

La salle de change est un concept venu d’Angleterre, mais peu connu dans l’hexagone.

Ces espaces, adaptés aux besoins spécifiques des personnes handicapées, n’ont pas encore vu le jour en France.

Celui de Nancy sera l’un des premiers. Il est attendu dans les prochains mois.

La salle de change offre 12 m² avec des WC, une table à langer pour adulte, un lève-personne, des barres... Autant d'accessoires indispensables pour les personnes qui ont un handicap lourd et surtout pour aider leurs proches.

 

Nancy va accueillir dans les prochains mois, l’une des premières salles de change en France, pour personnes handicapées. Cette proposition, remontée du terrain, a été retenue comme une vingtaine d’autres projets citoyens validés par la municipalité de la cité ducale. A Nancy, il est porté par Hélène Havage.

Elle milite depuis trois ans pour la création des salles de change en France.
Hélène Havage, travaille dans la distribution de matériel médical, pour les hôpitaux et pour le maintien à domicile des personnes âgées et handicapées.

Alors quand cette Nancéienne découvre ce concept venu d’Angleterre, elle est stupéfaite: « je me suis demandée pourquoi les salles de change n’existaient tout simplement pas encore en France ? »

Un concept 3 en 1

Actuellement, les personnes handicapées bénéficient d’un espace de 3 m², avec des WC, des accoudoirs et un lavabo.
La salle de change, elle, offre 12 m² avec des WC, une table à langer pour adulte, un lève-personne, des barres, un lavabo à hauteur variable… Autant d’accessoires indispensables pour les personnes qui ont un handicap lourd, et surtout pour aider leurs proches qui souvent les accompagnent.
Les salles de change sont donc à la fois des toilettes, un vestiaire et une salle de bain.

« Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, on comprend peut-être un peu plus ce que les familles vivent au quotidien. Un exemple : en centre-ville, lorsque les boutiques sont ouvertes, mais les restaurants ou autres, fermés, on ne peut pas se balader trop longtemps, si on a besoin d’aller aux toilettes. C’est contraignant pour nous en ce moment, mais pour elles, c’est tous les jours comme ça ! ».

Hélène Havage a donc soumis le principe au budget participatif de la ville de Nancy. Après le vote des habitants, il fait donc partie des 25 projets retenus et va pouvoir se concrétiser.

Nancy, Arras, même combat

Le 19 avril 2021, le projet sera officiellement inscrit au budget de la municipalité. Son coût ? 25.000 euros et après une phase de travail, qui débutera dès la fin du mois, les équipes espèrent même que la salle de change pourra voir le jour à Nancy avant la fin de l’année 2021.

« Voir les habitants porter des projets inclusifs, forcément, on s’en félicite. On réfléchit maintenant à l’endroit le plus pertinent, le plus pratique, pour l’installation de la salle de change. Avec elle, on va dans le bon sens et on répond clairement à un manque », souligne Arnaud Kremer, conseiller municipal délégué aux handicaps, à l’accessibilité et à l’inclusion.

Nancy deviendrait alors la première ville de France à mettre en place une salle de change. A moins qu’Arras, dans le Nord, ne la devance…

« Je connais des familles qui ne sortent pas, car elles se disent que c’est trop compliqué. »

Sonia Allouani, maman et aidante

Sonia Allouani, elle, vit à Arras avec son fils Liam. Il a 11 ans et il est polyhandicapé.

« Aujourd’hui, les toilettes PMR, je n’y vais même pas. Mon fils porte des protections, il faut que je l’allonge sur une table à sa taille. Lorsque l’on sort, j’essaye toujours de garer ma voiture à proximité. Il y a un matelas à l’intérieur, mais quoiqu’il en soit, on ne peut pas rester trop longtemps à l’extérieur. Je connais des familles qui ne sortent même pas, car elles se disent que c’est trop compliqué ».

Comme à Nancy, la ville d’Arras a sélectionné le projet de salle de change à son budget participatif. Les services travaillent sur une « version mobile ».
Alors quand on parle de petite concurrence à Sonia, elle répond: « j’espère que l’on va gagner (rires). Plus sérieusement, c’est juste incroyable que l’on parle de ces salles. Elles vont bouleverser nos vies. C’est une révolution ! »

Pour la première fois, les Nancéiennes et les Nancéiens ont pu proposer des projets pour améliorer leur quotidien.
Au total, 423 idées ont été soumises. Les habitants ont ensuite voté et 25 projets ont été retenus.

Cette première édition du budget participatif représente une enveloppe de 800.000 euros.
Le 19 avril 2021, les projets seront inscrits au budget de la ville, lors d’un Conseil municipal extraordinaire. Il faudra ensuite les réaliser chacun leur tour.

Parmi les lauréats, on retrouve, pêle-mêle, la création de mini-forêts urbaines, la création d’un marché de plein air avec des produits bio ou en circuits courts, l’installation de cendriers en ville ou de distributeurs de protections hygiéniques, la création d’une scène culturelle mobile ou encore d’une cabane à livres au Plateau de Haye.

Source FR3.

Rango, la première canne blanche intelligente qui reconstitue l’environnement en 3D pour les aveugles, créée à Lyon…

Deux entrepreneurs lyonnais ont mis au point une canne blanche électronique dotée d’intelligence artificielle.

Rango capte l’environnement de l’usager, trie les informations et les restitue en 3D sonore.

Il protège les aveugles tout en augmentant leur autonomie.

La start-up lyonnaise GoSense crée Rango : une canne blanche électronique dotée d'intelligence artificielle. Elle analyse l'environnement et le restitue en 3D sonore

 

Le son. C’est, d’emblée, ce qui unit depuis longtemps les deux co-fondateurs de GoSense, cette start-up lyonnaise spécialisée dans les solutions innovantes pour le quotidien des aveugles. En particulier celui de la musique… Ils se sont rencontrés dans une chorale, Hugues était trompettiste, et François guitariste.

Les deux amis présentent des profils complémentaires. Hugues de Chaumont, fondateur et président de la société Go Sense, a 35 ans. Son parcours a fait étape par l’école de commerce EM Lyon. Son associé, François Birot, même âge, est ingénieur en informatique, et a travaillé durant trois années dans le domaine de la réalité virtuelle, et sur des programmes de recherches européens. « Il maitrise bien les technologies dites immersives, comme les capteurs 3D de l’environnement, par exemple » précise son associé.

Le destin a voulu qu’ils soient sur la même longueur d’onde. « On avait une vraie envie d’entreprendre dans un projet qui fait sens » confirme Hugues. « Notre souhait était vraiment d’aider des gens dans une situation vulnérable. A l’aide d’un projet qui incluait forcément du son. »

François Birot (à gauche) et Hugues de Chaumont (à droite) ont créé cette start-up. Leur amitié date de leurs rencontre autour du son... dans une chorale

Le son, et aussi le bon tempo. En 2007, la technologie liée à la réalité virtuelle s’accélère. « On a vu arriver les premiers capteurs 3D, et surtout les fameux casques utilisés sur des jeux video. Ce genre d’équipement dont le prix a subitement chuté de 140 000 à 600 dollars. Lorsque l’on passe un tel cap, on sait que le savoir-faire technologique est mature, moins cher, et plus robuste et que l’on peut désormais accéder à cette connaissance » se souvient le jeune entrepreneur lyonnais. Les deux associés saisissent cette opportunité et se positionnent rapidement sur l’avenir de ces capteurs 3D de l’environnement.

Un an d’immersion auprès des aveugles

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le marché s’ouvre, lui-aussi. Pour s’en assurer, une étude est réalisée autour de ces différents thèmes « On a écrit les termes de capteurs 3D de l’environnement, réalité augmentée sonore, sons 3D et social, et on a commencé à prospecter et imaginer » Parmi les idées qui surviennent, celle d’une canne blanche électronique.

Hugues décide alors de s’immerger dans ce domaine et devient bénévole dans différentes associations pour les aveugles, comme la Fédération des Aveugles de France, Apridev Rhône-Alpes, le comité régional de l’association Valentin Hauy. « Je passe quasiment une année dans cet écosystème, auprès d’eux. C’est un milieu communautaire où les gens ne vous accordent pas leur confiance immédiatement. Je ne suis pas issu de ce monde et j’ai besoin de comprendre leurs besoins au quotidien. » raconte-t-il.

Hugues de Chaumont s'est immergé un an comme bénévole auprès des associations pour aveugles, avant de définir son projet d'entreprise

Aucune histoire personnelle ne pousse alors le jeune homme vers ce secteur, sinon le désir d’avoir un impact positif sur la société. Simplement le vœu de répondre à une contrainte (comment se déplacer sans voir…) et de réussir sur un marché où il n’existe que très peu de solutions, pour une forte demande. « Je me suis donc mis « à leur place », et formé à la canne blanche. Chaque semaine depuis cette période, je fais trois heures de marches par semaine à l’aveugle. » explique-t-il.

Même s’ils s’intéressent aux aveugles, les deux fondateurs de GoSense voient loin. Ils comprennent rapidement que le marché « à fort usage » qu’ils abordent est suffisamment modeste pour ne pas intéresser les Gafa (les grands groupes comme Facebook ou Apple) et, tout de même, suffisamment grand pour pouvoir construire une entreprise.

Un marché d’avenir, autour de la santé et de l’audio

Après un an d’observation, les voici donc lancés sur le « go marché ». Un monde de la réalité augmentée et virtuelle, où tout est… visuel. Et revoilà donc le son. Le trait d’union de leur association devient leur force. « On réalise que tout le monde a oublié la composante du son pour immerger une personne. C’est aussi, voire plus important que l’image. » Ce secteur devient donc leur cœur de métier : la santé, améliorée grâce à une réalité augmentée audio. « Pour l’anecdote, le pdg d’Apple Tim Cook expliquait il y a quelques années que, selon lui, il s’agissait de deux domaines d’avenir dans le monde. On est en plein dedans. » se réjouit Hugues de Chaumont.

le pdg d’Apple Tim Cook expliquait il y a quelques années que, selon lui, il s’agissait de deux domaines d’avenir dans le monde. On est en plein dedans

Hugues de Chaumont Co-fondateur de GoSense

Depuis quelques mois, GoSense a finalisé son produit phare : la canne électronique Rango. « L’idée, c’est de répondre au premier besoin qu’est la sécurité, et de protéger le corps. » La start-up opte pour un produit simplifié à l’extrême pour l’utilisateur, mais qui recourt à l’intelligence artificielle. « On sait tous naturellement détecter un son dans l’espace très facilement. Notre idée va utiliser ce sens de l’ouïe, très développé chez les aveugles, pour le substituer au sens de la vue, qui fait défaut. » résume le créateur.

Rango est donc un petit boitier électronique, équipé de capteurs à ultra-sons très pointus. L’appareil, intelligent, est capable à la fois de comprendre le déplacement de l’usager mais aussi d’analyser son environnement.  Les algorithmes embarqués dans le boitier vont alerter la personne uniquement de la présence des obstacles dits avérés. C’est là que ce se situe l’innovation de cette start-up lyonnaise.

Rango comprend de  l'électronique et des capteurs 3D innovants, capable d'analyser l'environnement de l'uitilisateur en envoyant des ultrasons

Une innovation mondiale

Une vraie révolution ? L’idée de la canne blanche électronique existe pourtant depuis 25 ans. « En revanche, Rango est la seule qui soit suffisamment évoluée pour faire la différence entre les murs, ou les véhicules stationnés que vous longez, et un poteau ou une trottinette qui se présente sur votre trajectoire, par exemple. » explique Hugues.

Comment ça marche ? L’appareil envoie des ultrasons dans l’environnement. Lorsqu’il récupère des signaux, il les localise en 3 dimensions, et renvoie les informations à une application, installée sur le téléphone de l’usager. Cette application est alors capable de spatialiser ces signaux, puis de les retranscrire – en son- par les écouteurs de l’utilisateur.  De fait, l’appareil limite les informations à traiter par la personne aveugle.

De la 3D sonorisée, et des infos sélectionnées

La personne qui utilise Rango reçoit concrêtement des bips sonores, grâce à des écouteurs placés au dessus des oreilles, sans lui boucher les tympans. « Si vous êtes musicien, c’est comparable aux sons doux et ronds d’un xylophone. Grâce à eux, vous savez exactement où est l’obstacle, à quelle distance de vous. Si cet obstacle est loin, vous recevez un son lent et grave. Plus vous approchez, plus ce son devient rapide et aigu. Et si l’obstacle est légèrement à droite, le son le sera aussi, etc… » précise Hugues. En clair, la 3D est… sonorisée. Et les informations… triées.

Les écouteurs ne bouchent pas les tympans de l'usager. Ils seront bientôt développés en bluetooth

Bientôt remboursé par la Sécu…

300 personnes âgées de 15 à 85 ans, et en situation de handicap, utilisent déjà cet appareil. Les écouteurs, qui seront bientôt proposés en Bluetooth, s’adaptent sur n’importe quel smartphone. Rango coûte 2000 euros, et il est remboursé à 75% par les Maisons départementales des personnes handicapées, et pratiquement intégralement pour les personnes qui ont un emploi, avec le soutien de l’Agefip. « La certification comme dispositif médical est en voie d’aboutissement. On compte sur une prise en charge de l’assurance-maladie d’ici fin 2023 ». La fabrication de l’appareil, de la conception au conditionnement, est assurée intégralement en Auvergne-Rhône-Alpes. « Et d’ici la fin de l’année 2022, Rango sera même assemblé par des aveugles » annoncent les deux entrepreneurs qui, indéniablement, étaient faits pour s’entendre.

Source FR3.

 

Hauts-de-Seine : Une ado de 15 ans porte plainte pour violences dans un institut pour enfants sourds…

ENQUETE La plainte de cette adolescente de 15 ans pour des violences physiques intervient alors que depuis plus d’un an une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre sur l’institut public Gustave-Baguer.

Hauts-de-Seine : Une ado de 15 ans porte plainte pour violences dans un institut pour enfants sourds

 

Après l’enquête préliminaire, la plainte. Depuis janvier 2020, le parquet de Nanterre dirige une enquête sur l’institut public Gustave-Baguer d’ Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), spécialisé dans l’enseignement pour jeunes atteints de troubles auditifs. Une plainte pour des violences physiques vient d’être réorientée vers lui, celle d’une adolescente de 15 ans, déposée le 7 avril dans le Val-d’Oise, selon une source proche du dossier. Une autre source annonce qu’elle vise un infirmier de l’établissement.

La justice a commencé à s’intéresser à cet institut, qui peut accueillir jusqu’à 180 élèves à partir de la petite enfance, dont des jeunes sourds ou malentendants, avec parfois des troubles psychiatriques, après le signalement d’un pédopsychiatre. En janvier 2020, le praticien s’est déclaré inquiet pour une adolescente sourde. Cette jeune handicapée, « particulièrement fragile », serait sortie « terrorisée » d’un entretien avec le directeur dont la gestion « autoritaire et non concertée avec son équipe » est par ailleurs dénoncée dans ce signalement consulté par l’AFP.

« Manipulations et vengeances », selon le directeur de l’institut

Le parquet de Nanterre a ensuite ouvert une enquête préliminaire, révélée par Mediapart en avril 2021. Des témoignages de professionnels et de familles, recueillis par le site d’investigations, dénoncent notamment le recrutement de personnels non formés et réagissant avec « violence », comme « un animateur qui plaque un ado au sol ». Depuis un an, les enquêteurs auditionnent des membres du personnel pour « comprendre le fonctionnement » de l’institut, selon une source proche du dossier. Ils cherchent également à déterminer s’il y a eu des « violences psychiques ou psychologiques ».

Contacté, le directeur Alexandre Cabouche, arrivé en août 2019, s’est défendu en dénonçant des « manipulations et vengeances personnelles » de la part d’employés. Au sujet des accusations de maltraitances, il a affirmé qu’« un professionnel ne peut pas être violent et maltraitant contre un enfant, soit il le protège contre lui-même, soit contre un enfant, soit contre un professionnel ». Il a tenu à souligner qu’il n’avait pas été « approché » par les enquêteurs.

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées suit le dossier

Du côté des tutelles, la délégation des Hauts-de-Seine de l’Agence régionale de Santé (ARS) a assuré mener un « suivi assidu » de l’institut. Le Conseil départemental n’a pas répondu. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a indiqué qu’elle s’était entretenue lundi en visioconférence avec plusieurs familles d’élèves de l’institut Baguer, pour les « écouter » et leur témoigner son soutien.

« Je suivrai ce dossier personnellement et nous ferons toute la lumière sur ce qui s’est passé », a dit Sophie Cluzel, qui s’est refusée à tout commentaire sur des « cas individuels ». Les familles ont fait part d’une « émotion extrêmement forte » du fait de « témoignages de dysfonctionnement », selon elle. « Je serai à leurs côtés pour que l’institut retrouve son expertise. Nous allons agir pour redresser la barre ».

En avril 2020, l’ARS avait déjà noté, dans un courriel consulté par l’AFP l’« important mécontentement des professionnels et familles », mais avait aussi souligné l’engagement pris par le directeur pour « renforcer la communication » et salué sa « forte implication dans le redressement de l’établissement », notamment dans « l’optimisation des ressources ».

Source 20 MINUTES.

Hollywood met en valeur des artistes handicapés, une avancée pour l’industrie…

REPRÉSENTATION Mais ce n’est pas la première fois que l’industrie du cinéma tente d’avancer sur le sujet avant de retomber dans ses vieilles habitudes.

Hollywood met en valeur des artistes handicapés, une avancée pour l’industrie. Illustration d'un Oscar.

 

La sélection des Oscars marque cette année un pas décisif vers la mise en valeur du handicap à Hollywood, mais l’industrie du cinéma doit persévérer pour maintenir sa représentation à ce niveau, estiment des professionnels du secteur. Jusqu’alors, les studios d’Hollywood « n’ont pas fait du très bon travail, mais ils le savent, nous sommes là pour le leur dire », déclare Paul Raci, du film Sound of Metal, en lice dans la catégorie du meilleur second rôle masculin.

L’acteur, dont les parents sont sourds et qui a lui-même souffert de troubles de l’audition, estime être « l’un de ceux qui doit se trouver à l’avant-garde et ne pas laisser retomber l’élan ». « Leur rappeler tous les artistes sourds que nous avons, tous les artistes handicapés, tous les génies qui sont là », a-t-il déclaré.

De trop rares exactions

La méfiance est d’autant plus compréhensible que ce n’est pas la première fois que l’industrie tente d’avancer sur le sujet avant de retomber dans ses vieilles habitudes. En 1948, Jane Wyman, une actrice entendante, avait remporté un Oscar pour son rôle de sourde-muette dans Johnny Belinda, un mauvais choix de casting selon Paul Raci.

Un grand pas en avant avait été fait en 1987 avec l’attribution du prix de la meilleure actrice à Marlee Matlin, qui est sourde, pour Les Enfants du silence. Mais les prix récompensant des artistes handicapés sont restés de rares exceptions en comparaison du progrès accompli en matière de représentation des minorités ethniques ou LGBTQ sur le grand écran.

Les plus « sous-représentés »

« Très souvent, les handicapés ferment la marche parmi toutes ces communautés sous-représentées » , déplore Doug Roland, réalisateur du court-métrage Feeling Through, sélectionné cette année aux Oscars. Il est lui-même valide, mais son film est inspiré de sa rencontre avec un homme sourd et aveugle qui avait besoin qu’on l’aide à traverser une rue de New York.

Faute d’équipements adaptés, l’accès aux tournages est parfois tout simplement impossible pour certains artistes handicapés, malvoyants, ou se déplaçant en fauteuil roulant. Des stars d’Hollywood, parmi lesquelles Amy Poehler et Naomie Harris, viennent d’adresser aux studios une lettre ouverte les exhortant à engager d’urgence des spécialistes du handicap pour faire tomber ces obstacles.

Un prix cinématographique a été créé

Pour tenter de changer les choses, l’acteur Nic Novicki a créé en 2013 un prix cinématographique qui exige qu’au moins un membre de l’équipe technique ou du casting soit porteur d’un handicap. « Lorsque j’ai commencé, nous étions vraiment sous-représentés, bien plus que maintenant », relève-t-il. Il souffre d’une forme de nanisme et n’en pouvait plus de se voir proposer des rôles dont la teneur se résumait à sa petite taille.

Sélectionné également aux Oscars cette année, on trouve le documentaire Crip Camp, produit par la société créée par Barack et Michelle Obama. Il porte sur la création d’un camp de vacances pour jeunes handicapés dans les années 1970 et sur le rôle déterminant que cette structure a joué dans la défense des droits des handicapés aux Etats-Unis.

Source 20 MINUTES.

Kevin, atteint d’un handicap mental, tabassé par 5 adolescents à Lommel: « Il a pleuré toute la nuit »…

Indignation en Flandre après qu’une personne handicapée mentale se soit fait tabasser.

C’était mardi après-midi, à Lommel. Kevin, âgé de 29 ans, a l’habitude de venir dans un parc comme bénévole pour ramasser des déchets.

Kevin, handicapé mental, tabassé à Lommel

 

Cette fois, il y a croisé un groupe de jeunes qui l’ont battu avec force. Au moins 5 de ces ados ont été identifiés.

Kevin est sorti de l’hôpital de Louvain après une visite pour faire constater ses blessures par un médecin légiste. Sa mère l’accompagne. Elle raconte comment, alors qu’il ne faisait que ramasser des déchets dans un parc, il s’est fait alpaguer par un groupe d’adolescents. Paula Pinxten, mère de Kevin, explique: « Ils l’ont jeté par terre et l’ont roué de coups, même dans le visage. Il a perdu connaissance. C’est un patient épileptique grave. Il a maintenant une commotion cérébrale. Un de ses yeux ne s’ouvre plus. L’orbite de l’œil est fracturée, sa mâchoire supérieure aussi. Comme son œil est gonflé, son nez est complètement bouché. Certaines dents bougent. »

Après l’agression, Kevin est ramené chez lui par des témoins. Il est alors emmené à l’hôpital. Le jeune homme est brisé physiquement mais aussi mentalement. Il est terriblement anxieux depuis son agression. « Il ne comprend pas, il ne comprend vraiment pas. Il a pleuré toute la nuit. Il a constamment mal à la tête. Les anti-douleurs ne sont pas assez efficaces. Il en a pourtant pris 6 ou 7. »

J’espère qu’ils seront très sévèrement punis

Quelques jeunes gens ont été témoins de l’agression. Ils ont pu rapporter ce qui s’est passé à la police. Cinq adolescents ont pu être interpellés. Pieter Strauven est le porte-parole parquet Hasselt. Il informe: « Les 5 adolescents ont été entendus avant-hier par la police de Lommel. Le principal suspect a été arrêté et présenté ici à Hasselt devant le juge de la jeunesse qui décidera de mesures appropriées. Les 4 autres ont été relâchés. » Paula Pinxten, mère de Kevin, conclut: « J’espère qu’ils seront très sévèrement punis. Et que ça ne pourra plus jamais se reproduire. Que ça n’arrive plus à personne d’autre. Dans quel genre de société allons-nous arriver si ça, ça devient la norme ? »

Le sort de Kevin a touché beaucoup de monde. Des messages de solidarité sont arrivés en nombre à la maison communale de Lommel qui s’est proposée de les collecter et les lui remettre. Plus de 3.000 euros ont été récoltés. Des motards vont passer devant chez lui. Les proches de Kevin, eux, regrettent de ne pas être informés davantage sur le déroulement de l’enquête.

Source RTL BE.

Castres : Il enferme dehors son épouse handicapée pour qu’elle le couche sur l’assurance vie…

« Quand je regardais les émissions sur les femmes battues, je me reconnaissais, mais il ne m’a jamais frappée », a déclaré devant le tribunal correctionnel de Castres une quinquagénaire clouée à son fauteuil roulant par une maladie.

Le tribunal de Castres

 

Une confession qui démontre que « vouloir faire peur ou rabaisser une victime a des effets non pas physiques, mais dans sa psyché, peut s’inscrire dans le temps et mener à la dépression », comme le soulignera le représentant du ministère public lors de ses réquisitions à l’encontre d’un homme poursuivi pour des violences sur sa conjointe handicapée.

Des poursuites qui ont eu l’air de surprendre l’intéressé, tout comme la sanction de 4 mois de prison avec sursis probatoire qui lui a été infligée provoquant chez lui une moue et un haussement de sourcils n’ayant pas manqué de faire réagir la présidente du tribunal. « Les faits sont graves », a-t-elle rappelé à l’individu, qui ne semblait pas avoir pris la mesure de ses actes et donnait l’impression de ne pas s’être débarrassé de sa fixation sur l’assurance vie que sa conjointe a reçue de ses parents.

Et c’est bien là le point de départ de toute cette triste histoire qui s’est déroulée du côté d’Aiguefonde entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020.

Durant cette période, plusieurs épisodes désagréables se sont succédé, poussant la famille de la victime, de plus en plus renfermée sur elle-même, à saisir les services départementaux de protection des personnes vulnérables afin que ces derniers se penchent sur les origines du mal. L’enquête va révéler une scène totalement consternante.

Sous prétexte qu’elle ne voulait pas lui révéler le nom du bénéficiaire de l’assurance vie, le conjoint de la victime s’est emporté. Parvenant à déplacer son fauteuil roulant malgré la mise en place des freins, il poussera son épouse à l’extérieur du domicile et refermera la porte. « Il a ouvert la porte à quatre ou cinq reprises en demandant qui était bénéficiaire, il voulait l’être.

Ça m’a choquée, il faisait froid et il pleuvait ».. Ajoutez à cela des menaces de s’en prendre à l’intégrité physique de ses parents et des propos humiliants, et vous aurez une idée du calvaire enduré par la victime.

Source LA DEPÊCHE.

The Voice : aveugle et autiste, un candidat éliminé aux portes de la finale a bouleversé la Belgique… Vidéo..

Lou Boland, un jeune homme malvoyant et souffrant d’une forme d’autisme, a été éliminé aux portes de la finale du télécrochet « The Voice » en Belgique cette semaine.

Mais son talent et son parcours ont ému des millions de téléspectateurs.

Lou Boland a interprété un titre de Radiohead en demi-finale de VOICE

Alors que les battles se poursuivent dans The Voice ce samedi 10 avril sur TF1, la version belge du programme est actuellement diffusée sur La Une. Et chez nos voisins, un candidat a ébloui les téléspectateurs avant d’être éliminé aux portes de la finale, cette semaine. Comme le rapporte le média belge DH, Lou Boland avait ému le public dès les auditions à l’aveugle, avec une reprise de Habibi, de Tamino. Le jeune homme de 22 ans, malvoyant et atteint d’autisme, avait intégré l’équipe du DJ Henri PFR.

Le talent a par la suite interprété des reprises de Muse, Gims ou Jacques Dutronc. Mardi, il était sur la scène du concours pour gagner sa place en finale avec un titre de Radiohead, Paranoid Android. Mais l’aventure s’est arrêtée là pour Lou, dont le père a publié un témoignage touchant sur les réseaux sociaux.

Son handicap ne justifiait pas une victoire, selon son père

« Un jeune artiste de 22 ans, aveugle, sans odorat, porteur d’une forme légère d’autisme, ayant des tocs contre lesquels il se bat, avec une faible autonomie en lien avec tout cela, et vivant (pour la première fois) la pression et le stress d’un concours, devait-il gagner The Voice ? La réponse est non », a estimé le papa du jeune homme sur Facebook. « Au-delà de son incroyable talent, de son don inné pour la musique, de la sympathie qu’il dégage et de son courage au quotidien, ses handicaps ne justifiaient en aucune manière le fait qu’il puisse prendre la place » d’autres candidats selon lui.

Il a ensuite adressé un message à tous les fans de Lou Boland : « Vous avez laissé parler votre cœur pour un artiste imparfait mais vrai, pour un chanteur qui faisait monter les émotions parfois jusqu’aux larmes ».

Source MIDI LIBRE.

« Je me suis cogné partout, c’était horrible » : en fauteuil roulant, il raconte sa venue à La Poste…

Las d’être entravé dans ses déplacements, le Breton Armel Guéguen a affiché sa colère sur la porte vitrée du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix (Finistère), d’où il est difficilement sorti, jeudi 15 avril 2021.

Des aménagements améliorant l’accessibilité sont prévus d’ici la fin de l’année.

En réaction à ses difficultés, Armel Guéguen a placardé un sens interdit sur la porte vitrée du bureau de poste.

 

En fauteuil roulant depuis 2017 à cause d’une maladie génétique héréditaire, Armel Guéguen ne cesse depuis lors de dénoncer les problèmes d’accessibilité rencontrés par les personnes handicapées dans l’espace public. Jeudi 15 avril 2021, il a placardé un sens interdit sur la porte vitrée du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix (Finistère), accompagné du texte « Inaccessible, interdit en fauteuil roulant ».

Le jeune homme explique s’être rendu à l’agence postale un peu plus tôt dans l’après-midi, « en sachant que ça allait être sportif ». Habituellement, le Plourinois privilégie en effet le site de La Boissière, à Morlaix, « le seul accessible sur le secteur ».

« Humilié »

Il indique être entré sans encombre « grâce à quelqu’un m’ayant ouvert les deux portes en bois très lourdes, sas de sécurité oblige », mais les choses se sont corsées à la sortie. « Ça a été horrible. Je n’arrivais pas à ouvrir la porte et à avancer avec mon fauteuil en même temps. » Armel Guéguen dit s’être fait mal « en [se] cognant aux murs et aux battants de porte », et être rentré chez lui « humilié ».

S’il a choisi « d’afficher [sa] colère » sur la façade du bureau de poste, c’est pour « que cesse cette discrimination qui dure depuis plus de 45 ans (N.D.L.R. : la ​première loi sur l’accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées remonte à 1975). »

Mise en conformité fin 2021

« La Poste a neuf ans à compter de 2015 pour réaliser l’ensemble des aménagements en termes d’accessibilité intérieure, répond le service communication du groupe. Sur le bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix, il est prévu une mise en conformité d’ici fin 2021, une étude technique sera réalisée, avec une attention particulière à porter sur la suppression du SAS. » Et de préciser que « dans le Finistère, 60 % des bureaux de poste ont été mis en conformité et le déploiement se poursuit progressivement jusqu’à 2024 ».

En ce qui concerne l’accessibilité extérieure, « nous travaillons en étroite collaboration avec les bailleurs car la mise en conformité relève de leur responsabilité. C’est le cas du bureau de poste de Plourin-lès-Morlaix, dont la mairie est propriétaire ».

Source OUEST FRANCE.

Fondettes : un week-end de répit pour les parents d’enfants handicapés…

Confinement, vacances, crise sanitaire : les temps sont durs pour les parents, en particulier quand leurs enfants nécessitent des soins particuliers.

A Fondettes, un week-end par mois, quatre enfants seront désormais pris en charge par des professionnels pour laisser les parents souffler.

Les quatre enfants handicapés accueillis par l'association "Autrement dit" découvrent le parc du château de Taillé, à Fondettes.

 

Dans le grand parc du château de Taillé, à Fondettes, au nord de Tours, quatre enfants découvrent les lieux. Leurs parents, encore présents au milieu des accompagnants, se préparent à les laisser pour le week-end.

Un relais pour les parents

Adrian et Peggy, parents de Tao, 5 ans, et Sonny, 7 ans, n’ont pas pu faire garder leurs deux garçons autistes depuis plus de deux ans. « Une nuit ou même juste une matinée tranquille, sans eux, je ne sais même plus ce que c’est », témoigne leur papa.

Alors quand l’association « Autrement dit » a proposé de prendre en charge quatre enfants handicapés pour accorder deux jours de répits aux parents : Adrian et Peggy n’ont pas hésité. « Je ne sais pas comment les remercier, c’est incroyable ce qu’ils font pour nous ».

A l’origine de cette initiative, Sonia Pareux, présidente de l’association et professionnelle du secteur social. Elle a conscience de pouvoir faire ce petit « truc en plus » que les autres organisations ne peuvent pas se permettre. « Les établissements médicaux sociaux sont fermés le week-end, le confinement empêche les familles d’avoir du relais, notamment chez les grands-parents et enfin, les centres de loisirs sont en fonctionnement restreint… », témoigne-t-elle.

Balade en forêt, bricolage et jeux

Ces quatre week-ends en plein air, proposés d’avril à juillet, sont donc une opportunité rare pour les parents de faire enfin une pause. Mais surtout, ils partent l’esprit tranquille, sachant leurs enfants entre de bonnes mains.

En effet, pour quatre garçons de 5 à 12 ans présents au château ce mois-ci, il y a six adultes, dont une infirmière. Tous travaillent bénévolement. Au programme : balade en forêt, bricolage et jeux… au rythme des enfants.

Source FRANCE BLEU.

Comment aborder le handicap autrement en classe ? A Orléans, un livret a été distribué aux enseignants…

Un livret de 25 pages a été distribué dans les écoles de l’agglo Orléanaise.

Objectif : Aborder le handicap autrement en classe.

Marina et Yanis avec le petit livret dans leurs mains sur un banc.

 

C’est un petit livre tout en couleurs avec Lila et Ben. Deux écoliers qui ont des copains comme tout le monde. Parmi eux des enfants en situation de handicap : en fauteuil, malentendants, autistes ou encore dyslexiques etc.

Du coup Lila et Ben se posent plein de questions. Pourquoi es-tu assis dans un fauteuil ? Pourquoi portes tu toujours un bandana sur la tête ?

Un livret imaginé il y a deux ans par une Orléanaise : Marina Saadani maman de Yanis, un petit garçon de quatre ans polyhandicapé.

L'affiche du livre où l'on retrouve les différents copains de Lila & Ben.

« Je me suis aperçue qu’il n’y avait pas de support regroupant les six grandes familles de handicap pour permettre aux enseignants de réaliser des temps de sensibilisation et d’échanges. J’ai cherché une illustratrice. Il s’agit de Valérie Gibaud. J’avais plein d’idées elle les a parfaitement dessinées, » explique Marina.

Résultat un livret de 25 pages destiné aux enseignants. Il a été distribué dans les écoles élémentaires de l’agglomération Orléanaise et prochainement dans le département du Loiret.

« Tout le monde concerné »

« Tout le monde est concerné par le handicap », poursuit Marina.

Il n’y a pas que le handicap moteur. A tout moment de la vie on peut malheureusement être victime d’accidents. De troubles visuels, auditifs, ou bien encore de maladies invalidantes.

« Plus vite les enfants seront sensibilisés aux différents handicaps plus vite ils seront ouverts  tolérants et bienveillants envers leurs camarades handicapés. C’est un enrichissement mutuel bénéfique à tous. Le livret aborde le sujet de manière ludique et positive c’est très important ».

Un petit guide réalisé grâce à l’association de Marina, « Des rêves pour Yanis », mais pas seulement. Huit autres associations Orléanaises ont activement participé. Parmi elles : Handi soutien 45, ACGO (association des chiens guide d’Orléans), ou bien encore Accompagner l’autisme.

L’impression de l’ouvrage a été réalisée à Saran près d’Orléans à l’ESAT Jean Pinaud. Une version sonore est par ailleurs disponible grâce à la bibliothèque sonore du Loiret.

Enfin une grande affiche a été réalisée. « L’objectif, conclut Marina est qu’elle soit mise en évidence dans les salles de classe. Pour que le handicap fasse partie du quotidien des enfants et qu’ils puissent l’aborder en toute sérénité ».

Source FR3.