PORTRAIT- à Reims, Léa est trisomique et autonome : “un trait d’union pour tout le monde »….

Léa habite Reims et vient d’avoir 24 ans. Sa vie est remplie de sourires, de fous-rires.

Avec à ses côtés sa famille, elle grandit, progresse un peu moins vite que la moyenne mais un jour, elle le sait, elle quittera « le cocon familial ».

Léa est porteuse de la trisomie 21.

Léa travaille dans un fast food de la région de Reims. Un trait d'union pour tout le monde, affirme son manager. / © I. Forboteaux / France3 Champagne-Ardenne

Léa parle toujours « de sa situation ». Alors, lorsque je lui demande de me résumer cette fameuse situation elle me répond sans détour « je me vois normale comme vous Isabelle ! ». Faire connaissance avec cette jeune fille, c’est aussi rencontrer une famille extraordinaire. Léa a un frère jumeau, Virgile, étudiant à Paris et une petite sœur comédienne en devenir.

Ses parents, Laurence et Olivier sont à la fois très attentifs envers leur aînée. En même temps, leur confiance permet à Léa de s’accomplir depuis sa plus jeune enfance. Caractériser Léa c’est évoquer « son naturel, sa joie de vivre, mais aussi ses moments de tristesse, explique Laurence. C’est aussi beaucoup de démonstration de reconnaissance et puis cette autonomie de plus en plus. Elle a des amies. Elle est heureuse ». « Dès le début, on s’est dit, on va faire comme les autres, précise Olivier le père de Léa. Chaque année, on s’est fixé des objectifs et elle et nous avions la joie de les atteindre.»

L’école en milieu ordinaire

Léa est entrée en maternelle un peu plus tardivement que son frère jumeau, mais comme les autres enfants dans un milieu dit « ordinaire ». Elle y fera toute sa scolarité, accompagnée par des assistantes de vie indispensables pour soutenir Léa mais aussi les enseignants en charge de leur classe.

« Nous avons eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires, explique Olivier. En maternelle, l’institutrice de Léa l’a préparé à la lecture. Ce fut une année primordiale. Nous le voulions, et en même temps nous trouvions cela ambitieux. » « Effectivement beaucoup d’enseignants ont été à ses côtés pour la faire évoluer », reprend Laurence.

Mais nous avons aussi entendu : votre fille ne sera économiquement jamais rentable pour une société… Ou encore, Léa ne sait pas, donc elle ne saura jamais. Là on prend une claque et on se dit, on va voir.
Laurence, maman de Léa.

Léa a su lire à la sortie du CP, écrire dans la foulée. Un pari ambitieux disait son papa. Un pari remporté. « La principale actrice du succès c’est Léa, précise son papa. Quand elle veut, elle y arrive. »

Collège, lycée, formation professionnelle et CDI

Léa est passée du CE2 en 6e dans une classe Ulis où les professeurs reprenaient les matières un peu plus complexes que les autres. Léa est en difficulté avec les maths, sa bête noire… « Dans ce collège il y avait une formation Segpa avec des formations en horticulture, en cuisine et en maçonnerie, sourit la maman de Léa. Elle a fait des stages dans les trois domaines. La maçonnerie ce fut, non, rapidement, l’horticulture ne lui a pas plu car elle était seule avec ses plantes. Elle s’est donc dirigée vers la cuisine. »

Léa a fait plusieurs stages avec toujours la même envie : être en contact avec les clients. L’orientation vers un CAP en alternance était un bon compromis. La jeune femme rédige son CV, sa lettre de motivation et dépose le tout dans plusieurs sociétés de restauration. « Un jour elle m’appelle en me disant, je suis convoquée à un entretien chez McDo, explique Laurence. J’ai rappelé pour être sûre et nous sommes allées ensemble rencontrer le directeur. C’est elle qui a mené son entretien. Elle avait tout préparé. »
Ce jour, restera gravé dans la mémoire de toute la famille. D’un contrat en alternance, Léa décroche un CDI.

Léa est heureuse mais, comme tout le monde, passe par des hauts et des bas. « Ce n’est pas forcément le regard des autres, c’est de ne pas pouvoir faire comme les autres. » Florence, la maman de Léa résume ainsi les moments de doute par lesquels passe sa grande fille. « Il n’y a pas si longtemps elle m’a dit : pourquoi j’ai ce visage, pourquoi je suis petite ? C’est injuste. Pourquoi je suis trisomique ? Il y a quelques années, elle nous a demandé, comme cadeau de Noël, de ne plus être trisomique. Là ce n’est pas facile », explique encore la maman de Léa. Florence et Olivier ont toujours dit à Léa que son arrivée avait été difficile.

Quand vous l’apprenez, c’est un camion qui vous roule dessus. On a su tout de suite que notre vie venait de changer. C’est instantané. Une fois le premier choc passé, soit on relève le challenge, soit on va plus mal.
– Olivier, papa de Léa

Forte. Léa l’est devenue grâce à son entourage… Elle s’est forgé un caractère de guerrière comme elle dit. La musique, la danse, l’écriture sont ses passe-temps favoris. Dans sa chambre, son jardin secret, où se concentrent toutes ces activités, Léa se pose, se recentre. « La musique ça m’apporte le bonheur. Quand j’entends des chansons qui me touchent particulièrement, je les chante ».
Et puis Léa s’exprime aussi sur ces fameux regards. Sur sa différence.

« Quand je vais dans la rue, je souris et ça change le regard je trouve. » Quand elle se balade, Léa espère que les gens qu’elle croise se disent : « mais cette personne elle est formidable. Elle n’est pas comme nous, mais elle peut faire les choses comme nous, c’est ça qui est le plus important. » 

Lorsque je lui demande ce qu’elle voudrait changer de sa vie, Léa me répond qu’il y a une chose qu’elle voudrait voir évoluer. « J’ai juste envie que les chercheurs trouvent un remède contre la Trisomie. Et ça j’ai envie de le crier haut et fort aux chercheurs et aux familles aussi qui ont des enfants comme moi ». Une lucidité incroyable et l’envie aussi de nous expliquer ce qu’est la trisomie 21. « J’ai un chromosome en plus, j’en ai 21 et les autres non ».

Si les autres ont du mal à accepter leur différence, un petit conseil, qu’ils arrêtent de s’auto-flageller et s’ils ont un rêve, il faut qu’ils le vivent .
– Léa, porteuse de Trisomie 21

Vivre son rêve passe par des étapes d’apprentissage plus longues. Et pour cela, Léa a toujours été accompagnée, à l’école comme à la maison, par des personnes extérieures au cercle familial. Assistante de vie, employés de maison, éducatrice.

Obtenir son indépendance

Laurette fait partie de sa vie depuis 15 ans. Elle a vu évoluer la petite fille et a pris le relais aujourd’hui auprès de l’adulte. Elle la conseille lorsque Léa repasse son linge, ou fait le ménage dans sa chambre. Savoir gérer son quotidien en passe par là. « Là comme vous le voyez, je ne suis pas chez moi, précise Léa. Plus tard, j’habiterai toute seule. Pour une personne comme moi, emménager chez soi c’est important. Pour partir du cocon familial, il faut que je continue à apprendre. C’est très dur aussi de couper le cordon avec mes parents. Je préfère rester avec eux, après plus tard je partirai. Un jour où l’autre il faut partir. »

Même pas peur de cette indépendance qu’elle gagne à la force du poignet. Séphora, son éducatrice, lui apporte aussi cet autre souffle qui lui donne la force et le courage d’aller plus loin encore. Séphora, elle même handicapée, connaît bien les freins que cela génèrent… souvent dans la tête des autres. Aujourd’hui Léa mène sa vie, part travailler seule à pied, en tram, se promène en ville, va à son cours de danse africaine ou à une soirée entre amis.

Mais son plus bel accomplissement c’est ce travail de serveuse en restaurant. En un an, elle a su acquérir toutes les compétences pour travailler au milieu de ses collègues. Chacun d’entre eux lui a réservé un accueil particulier. Cette bienveillance qui a du sens, sans excès, pour l’amener à une rigueur professionnelle indispensable.

« Léa est aujourd’hui un trait d’union pour tout le monde. Elle est l’élément qui a soudé encore plus l’équipe, explique Julien Magne, le directeur du McDonald de Betheny. Elle m’a touché. Lorsque je l’ai reçu en entretien, j’ai versé ma larme. Je me suis senti tout bête… exprime-t-il encore très ému. On a mis les petits plats dans les grands. On a décidé de prendre le temps. Léa a débuté sur des périodes aux affluences moins fortes, pour qu’elle apprenne à nous connaître et à apprendre ses missions. Léa, c’est ma fierté. Je ne boude pas mon plaisir. Léa a la même vie que moi, je suis fier d’elle, fier pour ses parents. »

Léa prouve chaque jour que le handicap n’est pas un frein. Elle souhaite que sa vie soit un exemple, une preuve que les rêves d’indépendance sont réalisables. « J’ai envie de continuer mon chemin déjà pour ma famille car j’ai envie de dire haut et fort qu’ils sont formidables. Pour mes amis car c’est important d’avoir des amis. Et puis j’ai envie de dédier ce reportage à mon frère jumeau. Même si on n’est pas dans le même gène, j’ai envie de lui dire que je l’aime très fort. »

Source FR3.

Catline, harcelée par ses “amies” jusqu’à la tentative de suicide, va dans les classes pour raconter son calvaire…

Selon les chiffres de l’Éducation nationale, environ un enfant sur dix serait victime de violences. Une association thionvilloise intervient dans les classes pour combattre le harcèlement.

Catline, 15 ans, une adolescente de Villers-la-Montagne, a été harcelée pendant 3 ans.

Elle témoigne.

Catline une adolescente de Villers-la-Montagne, raconte le harcèlement dont elle a été victime. / © Benoît-de-Butler, France 3 Lorraine

Devant des élèves de seconde du lycée Hélène Boucher de Thionville (Moselle), mardi 10 décembre 2019, une demi-heure durant, Catline, 15 ans, raconte son calvaire. Pendant trois ans, du CM2 à la 5e, elle a été la souffre-douleur de deux filles qui avaient une totale emprise sur elle – aujourd’hui encore, elle dit « mes amies » pour parler de ses tortionnaires…

« Je recevais des coups de pieds, des coups de poings, on me tirait les cheveux.  »
– Catline

Et puis elle subit les insultes et les moqueries, sur son physique.
« Elles disaient que j’étais grosse, que j’étais moche et que j’avais rien à foutre dans ce monde, clairement ». 

Une torture qui a commencée à l’école, et s’est poursuivie au collège. Elle y a retrouvé les mêmes « amies », auxquelles se sont joints d’autres élèves.
Quand vous entendez les mêmes insultes, les mêmes moqueries tous les jours, ça finit par rentrer dans votre tête, et au final on commence par y croire.
« Je me suis regardé dans une glace et je me suis dit, oui ils ont raison, je suis grosse et suis moche. Je n’ai rien à faire ici dans ce monde ».

En fin de 5e, Catline ira jusqu’à se taillader les veines. Ce n’est qu’à ce moment-là que ses parents découvrent la réalité de sa souffrance. Depuis, elle est scolarisée en Belgique. Les deux « meneuses » ont été exclues du collège mais d’autres ont échappé aux sanctions.

Les élèves de seconde qui l’écoutent ce matin là ont 15 ans, comme elle. Son histoire leur parle.
Certains ont connu la même solitude dans la honte et le silence. Pour un ado harcelé, il est très difficile de se confier à un adulte. Et l’effet de groupe fait que les élèves témoins de harcèlement choisissent, le plus souvent, de regarder ailleurs.

« La première fois que j’en ai parlé on m’a répondu ça va passer, et on n’ose pas en parler par peur que ça dégénère et que ça aggrave la situation », dit Ophélie, élève de seconde.

« Parlez de votre souffrance »

C’est pour briser cette mécanique du silence qu’une association de Thionville a invité Catline à venir témoigner dans les classes.
« Si j’ai un message à faire passer aux victimes de harcèlement c’est vraiment parlez-en, c’est très important et ne vous laissez pas faire. Surtout parlez en, que ce soit à vos proches, ou même à un adulte de l’établissement ».

Pour Catline, ces interventions sont une sorte de revanche. Une manière de se reconstruire aussi. Elle a toujours du mal à s’intégrer dans un établissement scolaire, souffrant d’une véritable phobie. Elle est suivie par un thérapeute.

Un jour Catline ira mieux. Elle pourra enfin commencer une autre histoire. En attendant, témoigner de son calvaire lui semble utile.
A 13 ans, elle a écrit un livre « Dans les yeux d’une harcelée » aux éditions Edilivre.

Pour aller plus loin :

Trois éléments caractérisent le harcèlement :

  • L’intention de nuire, de faire mal ;
  • La répétition dans le temps, parfois pendant plusieurs années ;
  • Le déséquilibre de la relation. C’est une relation d’emprise entre un dominant et un dominé. Déséquilibre amplifié quand les harceleurs se mettent à plusieurs. L’effet de groupe entraîne la « majorité silencieuse » dans une complicité active ou passive.

Des associations interviennent dans les classes pour expliquer aux élèves comment combattre le harcèlement. Apsis-emergence à Thionville propose des actions de prévention, de protection de l’enfance sur le département de la Moselle. L’association dispose d’un point d’accueil et d’écoute pour les jeunes en souffrance, rue de la Vieille-Porte à Thionville.

Un numéro de téléphone à retenir, le 3020, numéro d’écoute et de prise en charge au service des familles et des victimes.
Le site du ministère de l’éducation nationale.

Source FR3.

Réforme des retraites : les infirmières libérales menacées d’une perte conséquente de revenus…

Delphine Opigez est infirmière libérale et, avec environ 60 patients visités quotidiennement, elle ne compte pas ses heures.

Pourtant, la hausse des cotisations prévue par le projet de réforme des retraites menace directement sa profession et, au-delà, la couverture en soins du territoire.

Delphine Opigez, infirmière libérale dont le rythme de travail est déjà très soutenu, redoute une perte de revenus conséquente à cause de la réforme des retraites. / © FTV / R. Idres

Sa journée a commencé à 6 heures du matin, et devrait se terminer aux alentours de 20 heures, après 60 patients visités. Delphine Opigez, infirmière libérale depuis 7 ans dans le secteur Beauvais-Tillé, accepte ce rythme éprouvant par passion de son métier. « Le libéral, c’est passionnant ! On est chez les gens, on fait un peu partie de la famille. » Mais depuis quelques temps, c’est avec le cœur lourd qu’elle vient travailler. La réforme annoncée des retraites l’inquiète. Elle craint non pas une pension trop basse… mais une perte de revenus conséquente.

Hausse des cotisations

Actuellement, les infirmiers libéraux cotisent à une caisse de retraite autonome, Caprimko. Chaque mois, ils versent 14% de leur chiffre d’affaire pour leur retraite. En tout, avec les charges versées à l’URSAFF, l’ensemble des cotisations s’élève à 48% du chiffre d’affaire. La réforme prévoit d’aligner leur taux de cotisation à celui des salariés du régime général, qui est de 28%. Cela reviendrait donc à doubler leurs cotisations retraites… pour une pension plus élevée certes, mais pas doublée.

Qui dit hausse des cotisations, dit baisse de revenus. Une baisse que le syndicat Convergence infirmière estime à plus de 10%. Que faire alors ? Augmenter le prix des prestations ? Impossible : les tarifs des soins sont fixés par la sécurité sociale. « On est coincés, déplore l’infirmière. On va charger encore plus nos tournées pour essayer de sortir un revenu à peu près correct. »

Couverture indispensable pour l’accès au soin

Alors Delphine hésite à continuer. À 48 ans, il lui reste encore de nombreuses années de travail. Au moins 14… mais peut-être plus. « Pour partir avec un revenu correct il faudrait que je parte à 67 ans, mais je me vois pas encore faire 20 ans avec cet investissement. Les fêtes, les week-end, les jours fériés, on est toujours là. Cette volonté qu’on a d’aider les gens, elle s’étiole au fil des jours. Je n’encourage pas les jeunes infirmières à faire ce qu’on fait. »

Elle pourrait alors arrêter d’exercer en libéral, mais le cœur n’y est pas. « Repartir à l’hôpital, ce serait compliqué, souffle-t-elle, la larme à l’oeil. On s’attache à nos patients. » Sans compter que si les jeunes professionnels tournent le dos au libéral, on pourrait voir apparaître dans les années à venir des problèmes d’accès aux soins. « En France, il y a des déserts médicaux, mais pas de déserts infirmiers, explique Judicaël Feigueux, infirmier libéral lui aussi. On couvre l’ensemble du territoire. Si la réforme passe, il n’y aura plus le même accès aux soins. »

Caisse de retraite excédentaire

Côté syndicats, c’est l’incompréhension. Ils estiment que leur système de retraite fonctionnait très bien jusque là. Leur caisse de retraite est d’ailleurs excédentaire : elle est en capacité de financer dix ans de pension d’avance. Édouard Philippe a promis que l’État ne toucherait pas à ces réserves, mais demande à ce qu’elle soit utilisé pour la transition vers le nouveau système.

« Cet argent aurait pu servir à revaloriser les pensions, par exemple« , regrette Judicaël, qui est aussi trésorier adjoint du syndicat Convergence infirmière. Il déplore également que les calculs avancés par le gouvernement n’aient pas été précisés. « C’est totalement opaque. On nous dit qu’on sera exonérés partiellement de la CSG pour compenser la hausse des charges, mais on ne nous donne pas de chiffres précis. » Pour l’instant, il s’agit encore d’une phase préparatoire avant la présentation du projet de loi, qui devrait être votée d’ici l’été 2020.

Pourquoi les infirmiers libéraux payent-ils moins de cotisations qu’un salarié ?

Les infirmiers libéraux, comme les avocats ou les médecins, ont des caisses de retraites autonomes. Cela signifie que la profession gère seule son système de retraite et fixe le montant des cotisations. Pour les infirmiers libéraux, le taux est de 14%. C’est deux fois moins qu’un salarié du régime général ! Logique : pour le salarié, une partie des cotisations est prise en charge par l’employeur. En libéral, il n’y a pas d’employeur, et donc pas de cotisation patronale. Finalement, le professionnel de santé cotise de manière équivalente au salarié.

Source FR3.

Comment va se dérouler l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France ?…

L’expérimentation devrait démarrer en France au cours du premier semestre 2020.

Comment va se dérouler l’expérimentation du cannabis thérapeutique ?

  • Entérinée fin octobre par l’Assemblée nationale, l’expérimentation du cannabis à usage médical débutera début 2020.
  • Elle inclura 3.000 patients souffrant de maladies graves, et dont les symptômes peuvent être soulagés par le cannabis thérapeutique.
  • Reste à savoir comment seront choisis les patients, comment sera encadrée l’expérimentation, et qui fournira la matière première.

Ce n’est plus qu’une question de semaines. Début 2020, quelque 3.000 patients devraient participer à l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Un essai de deux ans auquel l’Assemblée nationale a donné son feu vert fin octobre. L’expérimentation, réservée au seul usage médical, avait déjà reçu l’aval de l’Agence du médicament, et devrait « débuter au cours du premier semestre 2020 », indiquait à l’automne Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Santé.

Comment l’expérimentation sera-t-elle menée ? Qui fournira le cannabis utilisé ? Dans quelles conditions sera-t-il distribué aux patients et comment ces derniers seront-ils recrutés ? 20 Minutes fait le point.

Quels patients pourront participer ?

Environ 3.000 patients doivent être recrutés dans le cadre de cette expérimentation. Des patients souffrant de maladies graves, dont les pathologies sont soignées avec du cannabis dans les pays autorisant son usage médical. Ainsi, l’essai inclura des patients souffrant de certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie ou encore de sclérose en plaques, pour lesquelles les dérivés du cannabis peuvent présenter un apport thérapeutique supplémentaire.

Abdel, patient souffrant d’épilepsie, se réjouit que cet essai voie le jour en France et se verrait bien y participer. « Il était temps que le feu vert soit donné et que la France sorte de son positionnement d’un autre temps, commente le jeune homme. De nombreux patients trouvent un soulagement grâce au cannabis thérapeutique. Et dans le même temps, plusieurs formes d’épilepsies sont pharmaco-résistantes : les traitements ne permettent pas totalement d’éviter les crises. Alors, si le cannabis thérapeutique peut aider, c’est une bonne chose ».

Comment sera encadrée la distribution du cannabis thérapeutique et sera-t-il produit en France ?

Une première prescription devra être délivrée par un médecin spécialiste, neurologue ou encore médecin de la douleur, au sein des centres hospitaliers et centres de référence qui seront choisis pour participer à l’expérimentation. Les patients devront d’abord se fournir en pharmacie hospitalière, puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. « Il n’y aura évidemment pas de distribution de joints dans les pharmacies », a assuré Olivier Véran, député LREM qui a porté la mesure et rapporteur du budget 2020 de la Sécurité sociale. Les produits testés seront fournis « sous forme de tisane, d’huile, de fleurs séchées en vaporisateur », a précisé le parlementaire.

Après le vote de l’Assemblée, InVivo, l’un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l’ANSM pour se positionner sur le marché. Problème : côté logistique et législation, « cela pose la question de la filière d’approvisionnement, la France n’autorisant pas la production de cannabis », soulignait le communiste Pierre Dharréville lors de l’adoption de l’amendement entérinant l’expérimentation française. « A ce jour, la législation française interdit la culture de plants de cannabis sur son sol, confirme à 20 Minutes Me Eveline Van Keymeulen, avocate spécialiste de la question au sein du cabinet Allen & Overy. N’est autorisée que la culture du chanvre – utilisé dans l’industrie vestimentaire ou dans la construction – à condition que les plantes aient une concentration en THC inférieure à 0,2 % ».

Qui fournira le cannabis prescrit dans le cadre de cette expérimentation ?

Pour l’heure, « les critères de l’appel d’offres pour la fourniture du cannabis utilisé pour cette expérimentation ne semblent pas avoir été totalement définis, glisse le cabinet d’avocats Allen & Overy. Mais des critères précis sur les conditions de production, de certification et de distribution seront exigés par l’Agence du médicament ». Car en France, « nous n’avons pas de filière de production, confirme Olivier Véran. Probablement que l’ANSM fera appel aux produits qui existent déjà à l’étranger ».

Et les laboratoires étrangers sont prêts. Précurseurs depuis 2002, les producteurs canadiens – Canopy Growth, Tilray, Aurora, Aphria – figurent parmi les poids lourds du secteur, et certains se positionnent déjà. « Nous disposons des certifications GMP (Good Manufacturing Practices), d’un cahier des charges très strict et d’un site de production de cannabis thérapeutique situé au Portugal prêt à fournir la France pour cette expérimentation », explique à 20 Minutes Sascha Mielcarek, directeur Europe de Tilray, l’un des leaders de ce marché.

De son côté, le collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT), ravi de cette expérimentation, espère à terme une « production française d’un médicament au prix juste, de qualité et certifié bio ».

Quelles sont les propriétés du cannabis médical ?

Autorisé dans dix-sept pays de l’Union européenne, le cannabis médical a, en fonction des symptômes à soulager et selon les produits délivrés, une concentration plus ou moins élevée en THC ou en CBD, deux des plus puissants cannabinoïdes de la plante. Parmi les effets bénéfiques connus, le cannabis médical a des propriétés antiémétiques (il soulage notamment les nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie), analgésiques, anti-inflammatoires ou encore des propriétés antiépileptiques. Il a également des vertus myorelaxantes (il détend les muscles) et stimule l’appétit. D’ailleurs, « l’objectif de l’expérimentation n’est pas d’établir l’efficacité du cannabis sur des pathologies identifiées, il est surtout de tester un système de prescription et de délivrance », estime le collectif ACT, qui rassemble plusieurs associations de patients.

Pour Olivier Véran, cette mesure pourrait à terme concerner « plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes à bout de nerfs, à bout de souffle, à bout de forces… car rongés à petit feu par des maux quotidiens que les traitements actuels ne permettent pas de soulager ». Egalement neurologue, Olivier Véran a décidé d’étudier les effets thérapeutiques du cannabis après que plusieurs de ses patients lui ont confié l’avoir testé avec succès en automédication.

Source 20 MINUTES.

Solitude – Mal de nos sociétés : « Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe »…

Mal de nos sociétés recroquevillées sur elles-mêmes, inattentives, égoïstes et égotistes, la solitude frappe plus de 6 millions de personnes âgées en France.

À la veille des fêtes de Noël, nous vous emmenons du côté de l’ombre, chez les invisibles qui ne réclament rien d’autre que d’exister dans un regard.

Solitude : « Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe »

La solitude est un mal d’autant plus pernicieux qu’il est invisible. Les solitaires sont des ombres pour leurs contemporains. Des silhouettes qui s’évaporent dans un corridor d’indifférence. Durs au mal, ils souffrent en silence de l’absence, enchaînent les jours face au néant, loin des yeux, loin des cœurs. Selon une étude de l’association caritative les Petits frères des pauvres, plus de six millions de personnes âgées subiraient la violence d’un isolement forcé et subi en France. Plus un regard dans lequel exister, parfois un appel lointain pour rompre la monotonie de semaines interminables, les enfants accaparés, les amis disparus, le conjoint évanoui, le quotidien qui se rétracte, s’anéantit et devient un réduit où l’estime de soi se noie jusqu’à se dissoudre. La solitude vous envoie par le fond.

Aspiré

Ce vertige, ce sentiment d’être aspiré par le vide, Céline Cannizzaro l’a éprouvé après s’être séparée de son mari il y a cinq ans. Elle s’est retrouvée seule au seuil de la soixantaine. Ses enfants occupés, sa sœur jumelle au bout du monde, elle a dû s’improviser une nouvelle existence et apprendre à cohabiter avec une notion jusque-là inconnue, la solitude. À 61 ans, elle loge, aujourd’hui, dans un coquet appartement à Metz où se rend régulièrement Candice Hanriot. Depuis trois ans, la jeune femme, greffière au tribunal de Metz, vient faire la causette à Céline, la conduit à des spectacles, l’emmène goûter une pâtisserie, tente de répondre à ses envies.

Céline et Candice

Candice est accompagnatrice bénévole des Petits frères des pauvres dont la vocation est de lutter contre la solitude des gens de +55 ans. 31 ans, dévouée, souriante, chaleureuse, enveloppante, Candice s’est liée d’amitié avec Céline par hasard. « Je venais d’arriver à Metz et je cherchais à sortir de chez moi », dit-elle, simplement. Pour nouer de nouveaux contacts, elle aurait pu s’inscrire au badminton ou dans un cercle de lecture. Bernique. Elle se rapproche des Petits frères pauvres qui la présentent à Céline. Candice s’engage sur la distance. Elle doit se libérer pour son hôte au minimum une heure par mois. Candice fait très vite des heures supp pour Céline qui est la gentillesse incarnée, une « vraie pipelette », et n’a pas eu un passé très heureux.

« La solitude me pèse tout le temps »

Déficiente visuelle, Céline pourrait très difficilement se passer de ces impromptus entre filles. Elle s’est attachée à Candice, s’est habituée à sa présence réconfortante, mais pas que. Céline a une peur viscérale de la solitude. Dès qu’elle franchit le pas de sa porte, elle se sent saisie par une angoisse longue et profonde. À l’évocation de ces moments, l’émotion la submerge. «  Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe. La solitude me pèse tout le temps. Je ne pensais en arriver-là, témoigne Céline. C’est très dur. J’avais l’habitude de sortir, d’aller danser… Je faisais plein de choses et, du jour au lendemain, après le divorce, il n’y a plus eu personne. Certains m’ont laissé tomber. Si je n’avais pas les Petits frères, je ne sais pas ce qui arriverait… J’aurais l’impression de mourir à petit feu. »

Juste, normal…

Pourtant, Céline est active. « Je fais du sport trois fois par semaine, mais en dehors, je ne vois personne. » Céline aimerait des rencontres hors du cadre formel des associations. Recevoir chez elle. Être attendue. « Je trouve que le monde est individualiste. C’est chacun pour soi. C’est dommage parce qu’on pourrait passer des bons moments. » Céline ressent ce besoin juste, normal, sans prétention et sans obligation.

Les Petits frères des pauvres sont présents dans la plupart des villes du Grand Est. Pour bénéficier de leur accompagnement, signaler une personne isolée, faire un don ou devenir bénévole : www.petitsfreresdespauvres.fr, fraternité régionale Grand Est.

4,6

4,6 millions, c’est le nombre de Français de plus de 60 ans qui éprouvent un sentiment de solitude selon une étude. Elle a aussi identifié les six régions où le sentiment de solitude est le plus aigu et où le risque d’isolement relationnel est fort. Le Grand Est arrive en 3e  position ex aequo avec la Nouvelle Aquitaine, derrière la Bretagne et le Centre-Val-de-Loire.

Source EST REPUBLICAIN

 

Dyslexie, dyscalculie, dysgraphie… c’est quoi tous ces troubles en « dys » ?…

Ces troubles des apprentissages de la lecture, des nombres, de l’écriture sont mal connus et pas toujours repérés.

Que sont la dyslexie, la dyscalculie ou encore la dysgraphie qui compliquent le quotidien de ceux qui en souffrent.

Les troubles "dys" sont mal connus et pas toujours repérés.

Des enfants (ou des adultes) ont du mal à lire, à compter, à s’exprimer ou à écrire. Qu’ils soient dyslexiques, dysorthographiques et dysgraphiques, ils souffrent d’un trouble « dys » ou de plusieurs « dys ». « L’estime de soi est très amoindrie. Combien de fois mon fils m’a dit : « Je suis nul, je n’arriverai à rien. » Nous avons dû être aidés par un psychologue », confiait une mère à Ouest-France.

La Journée nationale des « dys », ce mercredi 10 octobre, est pour la Fédération française des Dys, qui regroupe les associations qui soutiennent les personnes porteuses de ces troubles, et l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapé) l’occasion de faire connaître ces troubles.

« Ce sont des troubles neuro-développementaux, c’est-à-dire des troubles qui traduisent une déviation, une perturbation ou un dysfonctionnement du développement du cerveau », précise l’Apajh. « Ils apparaissent au cours du développement de l’enfant, avant ou au cours des premiers apprentissages. » C’est d’ailleurs le sens du préfixe « dys ». Selon cette association, 6 à 8 % de la population souffriraient d’un trouble « dys ».

Cela ne concerne pas que les plus jeunes, il y a évidemment des adultes « dys », qui ont appris à compenser.Comme Jules Verne, Albert Einstein, Agatha Christie ou encore Bill Gates.

La dyslexie

C’est sans doute le terme le plus connu, mais il est pourtant mal compris du grand public. Il s’agit d’un trouble de la lecture, ou de l’acquisition du langage écrit. Les enfants ont du mal à identifier les mots, ils déchiffrent lentement. Il y a une « mauvaise association » entre les signes écrits (graphèmes) et les sons (phonèmes), « ainsi que par une incapacité à saisir rapidement un mot dans sa globalité », précise l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

« Ce trouble est très souvent associé à la dysorthographie (difficulté à maîtriser l’orthographe). D’ailleurs, on ignore s’il existe des formes de dysorthographie indépendantes de la dyslexie », ajoute l’Inserm. Ce qui veut dire que ce trouble de la lecture entraîne aussi des difficultés à écrire.

Un informaticien suédois a essayé de représenter à partir du témoignage d’une amie dyslexique comment elle percevait un texte, note le blog Big brother. Devant ces lettres qui ne cessent de bouger, il faut mobiliser une grande concentration pour réussir à déchiffrer le texte (ici en anglais). Même si ce travail n’a rien de scientifique et représente les symptômes d’une seule personne, il permet d’approcher une réalité différente pour celui qui n’a jamais été confronté à cette difficulté.

Conséquence pour les enfants, selon la Fédération française des dys (FFDys) : une « mauvaise tenue des cahiers scolaires », des « difficultés de lecture et d’écriture ne permettant pas d’accéder naturellement à l’information », une « absence de goût pour lire et écrire », des « difficultés d’apprentissage dans de nombreuses matières », « problèmes de compréhension » des énoncés, « résultats scolaires pas à la hauteur des efforts fournis »…

La dysphasie

La dysphasie est un trouble du langage oral. « Paroles indistinctes, problèmes de syntaxe, expression par mots isolés, discours plus ou moins construit, manque de mots… Les personnes atteintes par ces troubles ont du mal à transmettre aisément des informations, des sentiments, à réciter des leçons, à raconter des histoires, à dialoguer, et ont des difficultés dans toutes les restitutions orales », souligne selon la FDDys.

Exemples : « T’es mon meilleur papa », a pu dire un enfant de 10 ans, à la place de « Tu es le meilleur des papas », cite l’Apajh. Ou « Je t’aime ça quand t’es ma mère », prononce un autre à 8 ans plutôt que « Je suis content que tu sois ma mère ».

La dyscalculie

Comme son nom le laisse deviner, ces troubles concernent les chiffres et les nombres. Par exemple, un enfant peut lire « 6 » quand il écrit « 9 ». Les personnes concernées peuvent en conséquence avoir des difficultés « à manipuler des sommes d’argent (pour faire les courses par exemple) », « à manier les nombres et les chiffres : durée, distance, quantité… », « en mathématiques et dans les matières nécessitant l’utilisation de données numériques », souligne la Fédération française des dys.

« Les enfants atteints de dyscalculie ont une mauvaise perception des quantités numériques (sens du nombre), socle sur lequel se construisent les habiletés arithmétiques ultérieures », précise l’Inserm.

La dyspraxie

Il s’agit de troubles du développement moteur : difficulté à coordonner des gestes précis, comme lacer les chaussures, à s’équilibrer, à dessiner des lettres, maladresse importante… « La dyspraxie correspond à une difficulté de programmer, planifier, et coordonner des gestes complexes. Ces troubles empêchent les personnes atteintes de dyspraxie d’automatiser un grand nombre de gestes volontaires comme l’écriture, et provoquent donc une dysgraphie », précise l’Inserm.

La dysgraphie

La dysgraphie est un trouble d’apprentissage qui affecte l’écriture. « Elle se caractérise par une calligraphie aléatoire, lente, inégale, souvent accompagnée d’une grande fatigabilité, voire de douleurs », décrit l’Apajh.

En clair, une phrase écrite à la main par un enfant dysgraphique pourra avoir l’air très « mal écrite » par un autre alors qu’elle a été le résultat d’un gros travail appliqué.

Les troubles de l’attention

Les troubles de l’attention sont aussu des troubles cognitifs qui ne commencent pas par « dys » mais qui appartiennent à la même famille. Un enfant aura du mal à réfléchir avant d’agir, à tenir en place, à être concentré… « Les enfants présentant des troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité, ont des difficultés à se concentrer et à soutenir leur attention lors d’une tâche ou d’une activité particulière, ceci en dépit de leur bonne volonté », précise l’Inserm.

La FFDys en décrit les signes : « Tendance spontanée à avoir une activité désorganisée et inappropriée », « grande distractivité », « difficultés à diriger son attention, et à la mener à son terme », « difficulté à réguler son impulsivité dans les échanges sociaux ».

Toutefois, ce n’est pas parce qu’un enfant a des difficultés à l’école qu’il souffre de l’un de ces troubles… Les troubles « dys » sont spécifiques, diagnostiqués et durables.

Pour aller plus loin, l’Apajh propose un livret dans lequel parents, professeurs et professionnels de santé trouveront des repères pour dépister ces troubles, les comprendre et accompagner ceux qui en sont porteurs.

Source OUEST FRANCE.

Accompagner les aidants, un enjeu pour l’entreprise…

En France, 11 millions de personnes aident un proche en manque d’autonomie. Un sur deux travaille encore.

Beaucoup ne souhaitent pas s’arrêter tant pour des raisons économiques que de vie sociale, mais 80 % peinent à concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Cela joue sur leur santé. Pour Harmonie Mutuelle, les entreprises ont tout à gagner à les soutenir pour réduire l’absentéisme et fidéliser des compétences clés.

Sur les 11 millions d’aidants en France, 50 % travaillent encore et peinent à trouver du temps pour eux. Leur investissement est nuisible à leur santé.

Les chiffres sont impressionnants et, avec le vieillissement de la population, la situation n’est pas près de changer. Déjà 11 millions de personnes en France aident un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Même s’ils n’en ont souvent pas conscience, ils font partie des aidants. Beaucoup travaillent encore et négligent leur propre santé.

Une abnégation qui pèse sur la santé

Alors qu’ils coordonnent les visites chez les médecins, les spécialistes, les passages des aides à domiciles, des aides-soignants etc., ils oublient de prendre rendez-vous pour eux. Le midi, ils se dépêchent, mangeant à la va-vite, pour ne pas se mettre en retard dans leur travail ; ils passent leurs vacances ou leurs journées de RTT à soutenir les autres… « Tant d’abnégation a des conséquences, explique Sophie Javelaud, directrice générale adjointe de Ressources Mutuelles Assistance, partenaire d’Harmonie Mutuelle. Un aidant sur cinq développe une pathologie dans les trois ans qui suivent son rôle d’aidant parce qu’il met sa vie entre parenthèses ».

Malheureusement, les statistiques lui donnent raison : en moyenne un aidant est absent 13 jours de plus que la moyenne des salariés français.

Un enjeu reconnu par les entreprises

Des absences qui souvent renforcent le sentiment de culpabilité des aidants, qui apprécient leur travail et le considère comme essentiel pour eux, pour maintenir un lien social et un niveau de vie. Depuis plusieurs années, les associations d’aides aux aidants militent auprès des entreprises et les choses bougent. « Même si les entreprises ont encore du mal à investir dans des plans d’actions concrets, elles ont conscience des enjeux liés à apporter du soutien aux aidants », indique Sophie Javelaud, qui conclut : « Un dispositif simple permet de réduire d’un tiers voire de moitié les absences des aidants ».

Repérer les aidants

Mais pour tendre la main à ces salariés, qui ne se définissent pas toujours comme des aidants, qui se considèrent plutôt comme des « aimants » remplissant leur rôle de parents d’enfants handicapés ou d’enfants soutenants leurs parents vieillissants, l’entreprise doit les identifier, les repérer. C’est tout sauf simple. La plupart d’entre eux agissent en effet dans la discrétion la plus totale et ne souhaitent pas évoquer leurs problèmes personnels au bureau.Si les entreprises peuvent et doivent sensibiliser leurs collaborateurs et leurs managers au sujet, certains n’auront ni la légitimité ni les compétences pour aider le salarié en difficulté.Mais en sensibilisant l’ensemble de leurs salariés au sujet, les entreprises peuvent peut-être les repérer. Même si une personne est discrète, son manager ou ses collègues proches peuvent ressentir sa fatigue ou son stress. Informés sur les dispositifs qui existent pour soutenir et accompagner les aidants, collègues et managers peuvent devenir un relais d’information auprès de cette personne. L’encadrement peut aussi évoquer le télétravail, un aménagement du temps de travail qui privilégie temps partiel ou horaires individualisés…

Trouver une solution adaptée

Chaque aidant traverse une situation qui lui est propre. Les uns auront besoin d’une journée de temps en temps, les autres d’un temps d’absence long sur une période donnée… Les aménagements doivent être adaptés. Mais déjà des solutions existent les rappeler aux aidants peut aider. Trop peu sont au courant.Selon France Alzheimer, 44 % des aidants déclarent avoir dû poser des jours de congé ou de RTT pour s’occuper de leur proche. Pourtant, des congés spécifiques existent, prévus par la loi, permettant de ne pas utiliser son portefeuille de congés payés. Ils restent méconnus ou peu utilisés, parfois par crainte de les demander à son employeur. Le congé de présence parentale permet ainsi d’assister un enfant malade, en situation de handicap ou victime d’un accident grave. Ce congé fonctionne comme un « compte crédit jours » de 310 jours ouvrés, qui peuvent être utilisés en fonction des besoins.Le congé de solidarité familial permet de s’occuper d’un proche en situation de handicap ou en situation de dépendance. Il est de trois mois renouvelables, dans la limite d’un an pour l’ensemble de sa carrière mais n’est pas rémunéré. La loi du 2 mars 2010 prévoit le versement par l’Assurance maladie d’une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie aux salariés qui choisissent ce type de congé.

Évoquer le congé proche aidant

Depuis le 1er janvier 2017, le congé de proche aidant, créé par la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, permet d’accompagner un proche en situation de handicap ou en situation de dépendance. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire qu’il existe un lien de parenté. À l’issue, le salarié retrouve son emploi ou un emploi équivalent, assorti d’une rémunération au moins équivalente. Par ailleurs, certains accords collectifs peuvent fixer des modalités de prise de congé plus favorables ou des aménagements particuliers. Depuis la loi du 9 mai 2014, certaines entreprises ont mis en place les « dons de RTT » entre leurs salariés. Depuis le 1er janvier 2018, le don de jour de repos est étendu aux personnes s’occupant d’un proche souffrant d’un handicap ou d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité.

Proposer un accompagnement extérieur

Proposer un accompagnement extérieur

Enfin, l’entreprise peut aider ses salariés à trouver une aide extérieure à l’entreprise. Un acteur neutre, garant de la confidentialité de leur situation et propos. Consciente de l’enjeu Harmonie Mutuelle a développé un service, baptisé Harmonie Service Social, qui s’appuie sur les équipes d’assistants sociaux de la mutuelle et qui peut être proposé à tous les salariés d’une entreprise et notamment aux aidants. « En capacité d’épauler les salariés pour faire face à leurs problèmes, nos équipes peuvent intervenir via une ligne dédiée, par téléphone, ou rencontrer le collaborateur sur son lieu de travail ou dans le lieu de son choix. Le recours à un tiers extérieur à l’entreprise permet de garantir l’anonymat et la confidentialité », explique Hélène Cailleaud, responsable du service action sociale pour la région Atlantique au sein d’Harmonie Mutuelle.Pour aller plus loin sur ce service, retrouvez l’article sur ces aides extérieures qui existent pour concilier vie privée et vie personnelle, cliquez.Pour en savoir plus sur comment réduire la facture de l’absentéisme, cliquez.Retrouver le e-dossier sur la qualité de vie au travail en cliquant.

Source OUEST FRANCE.

Ille-et-Vilaine. Des maisons partagées pour dépasser le handicap…

Ce projet est porté par l’association Ker Amélie -Simon de Cyrène, à Saint-Malo. Une telle maison partagée doit ouvrir à Saint-Malo d’ici 2022.

À Rennes, un rendez-vous mensuel permet déjà à des personnes en situation de handicap de rompre l’isolement.

Des bénévoles et des membres de l’association Simon de Cyrène d’Ille-et-Vilaine.

C’est un moment attendu de tous, chaque mois. Un temps pour souffler, échanger, partager un bon moment autour d’une bonne table. « C’est notre table d’hôte mensuelle en région rennaise, le premier mardi de chaque mois. Cela permet de rompre de personnes qui ont connu un accident de la vie », explique Colette Piquet, responsable de la communication de Simon de Cyrène en Ille-et-Vilaine, association qui accompagne des personnes en situation de handicap.

Le gros projet de Simon de Cyrène pour les prochains mois, en Ille-et-Vilaine c’est la construction à Saint-Malo de maisons partagées entre des personnes valides et des personnes en situation de handicap. « Il existe déjà plusieurs maisons de ce type en France, notamment à Vanves (92) depuis dix ans ou à Angers », rappelle Colette Piquet. Des projets pour lesquels les familles sont particulièrement investies.

Appel aux dons

« Chaque maison est prévue pour loger six personnes touchées par un handicap, et autant de valides, avec un responsable de maison », explique Henri d’Arras, bénévole au sein de l’association Simon de Cyrène. Une telle maison est composée de studios, un par personnes et d’espaces communs (salon-séjour, salle de jeux) et d’un jardin.

Le projet malouin d’environ 4 millions d’euros, porté par l’association Ker Amélie-Simon de Cyrène, est prévu pour aboutir à la fin de l’année 2021, début 2022. « Nous avons déjà un terrain de 6 000 m² cédé par la congrégation Notre-Dame-des-Chênes. Nous cherchons maintenant un bailleur social pour construire la maison, et nous lançons un appel aux dons ».

Un déjeuner festif ouvert à tous, pour aider le projet de Ker Amélie, sera organisé dimanche 26 janvier 2020, à partir de 12 h, salle de quartier de Rothéneuf, 8 rue David Macdonald Stewart à Saint-Malo (renseignements : 06 35 55 35 10).

Contact et renseignements : 06 51 67 92 40. Courriel : lescompagnonsrennes@laposte.net Site internet : www.simondecyrene.org

Source OUEST FRANCE.

Nice : un nouveau traitement pour soigner l’arthrose digitale…

Le saviez-vous ? L’arthrose est une maladie qui touche plus de 10 millions de personnes en France et est une cause de handicap majeur, particulièrement quand elle touche les mains.

Une équipe du CHU Pasteur a mené une étude sur un nouveau traitement très prometteur.

L'arthrose, une maladie qui touche plus de 10 millions de personnes en France et une cause de handicap majeur, particulièrement quand elle touche les mains / © D. Pardanaud - FTV

L’arthrose digitale est la première cause de handicap après 40 ans. Une personne sur 10 en souffre.
Elle cause des douleurs, de l’invalidité et dans près d’un cas sur deux, des déformations irréversibles. C’est la forme la plus sévère de la maladie : L’arthrose érosive.

Elle peut évoluer jusqu’à un stade quasi définitif. C’est pourquoi nous essayons de trouver des traitements qui éviteront d’arriver à ce stade,

nous explique le docteur Stéphanie Ferrero du service de rhumatologie du CHU de Nice.

Reco européennes sur l’arthrose digitale. Les propositions :
-Education à l’ergonomie
-Exercices
-AINS topiques
-Antalgiques notamment AINS mais pour courte période
-Chondroitine sulfate
-Parfois infiltrations
Pour la rhizarthrose : orthèses et parfois chirurgie

Un traitement prometteur

Voilà peut-être la solution : le méthotrexate. Un traitement utilisé depuis 50 ans mais jusque-là pour d’autres affections. L’étude du CHU de Nice sur le méthotrexate est une première mondiale et surtout un réel espoir.

Nous avons des résultats très positifs et nous avons l’impression que ce traitement peut stopper l’évolution destructrice de la maladie,

nous dit le professeur Christian Roux du service de rhumatologie du CHU de Nice.

Une nouvelle étude

La prochaine étape, c’est la réalisation d’une nouvelle étude sur une population plus importante, avec ce traitement, apparemment bien toléré par les patients. Une étude longue et coûteuse, pour laquelle il faut encore trouver des fonds. Avant peut-être une généralisation du traitement d’ici 2023.

SourceFR3.

Pologne : une nouvelle prothèse de bras imprimée en 3D…

Une entreprise polonaise développe un nouveau type de prothèse de bras à partir de l’impression 3D.

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Ola, 2 ans, peut désormais vivre pleinement son enfance grâce à sa prothèse. Elle est née sans avant-bras et porte une prothèse imprimée en 3D conçue sur mesure pour elle. « Ce bras a une main articulée donc Ola peut se saisir des objets. Elle tient des crayons, des couverts, elle tient aussi la poussette de sa poupée. C’est nouveau pour elle de pouvoir tenir quelque chose dans sa main », explique sa mère.

100 millions de personnes ont besoin de prothèses

Le concepteur de cette prothèse a été poignardé en 2014 alors qu’il défendait sa petite amie. Il a perdu une partie de son bras. Il a alors décidé d’utiliser l’impression en 3D. Objectif : créer une prothèse plus légère. « Notre prothèse pèse 500 grammes, alors qu’une prothèse traditionnelle peut aller jusqu’à 5 kilogrammes. C’est impossible de la porter toute la journée et cela rend la vie du patient plus difficile », précise Piotr Sajdak, PDG de Glaze Prosthetics. Les prothèses sont articulées, stylisées et interchangeables. Une centaine de prothèses est fabriquée chaque année par l’entreprise de Piotr. Ces prothèses sont onéreuses, mais depuis 2015 l’ONG Handicap International développe aussi l’impression en 3D. 100 millions de personnes dans le monde ont besoin de prothèses.

Source LE FIGARO.