Dyslexie, dyscalculie, dysgraphie… c’est quoi tous ces troubles en « dys » ?…

Ces troubles des apprentissages de la lecture, des nombres, de l’écriture sont mal connus et pas toujours repérés.

Que sont la dyslexie, la dyscalculie ou encore la dysgraphie qui compliquent le quotidien de ceux qui en souffrent.

Les troubles "dys" sont mal connus et pas toujours repérés.

Des enfants (ou des adultes) ont du mal à lire, à compter, à s’exprimer ou à écrire. Qu’ils soient dyslexiques, dysorthographiques et dysgraphiques, ils souffrent d’un trouble « dys » ou de plusieurs « dys ». « L’estime de soi est très amoindrie. Combien de fois mon fils m’a dit : « Je suis nul, je n’arriverai à rien. » Nous avons dû être aidés par un psychologue », confiait une mère à Ouest-France.

La Journée nationale des « dys », ce mercredi 10 octobre, est pour la Fédération française des Dys, qui regroupe les associations qui soutiennent les personnes porteuses de ces troubles, et l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapé) l’occasion de faire connaître ces troubles.

« Ce sont des troubles neuro-développementaux, c’est-à-dire des troubles qui traduisent une déviation, une perturbation ou un dysfonctionnement du développement du cerveau », précise l’Apajh. « Ils apparaissent au cours du développement de l’enfant, avant ou au cours des premiers apprentissages. » C’est d’ailleurs le sens du préfixe « dys ». Selon cette association, 6 à 8 % de la population souffriraient d’un trouble « dys ».

Cela ne concerne pas que les plus jeunes, il y a évidemment des adultes « dys », qui ont appris à compenser.Comme Jules Verne, Albert Einstein, Agatha Christie ou encore Bill Gates.

La dyslexie

C’est sans doute le terme le plus connu, mais il est pourtant mal compris du grand public. Il s’agit d’un trouble de la lecture, ou de l’acquisition du langage écrit. Les enfants ont du mal à identifier les mots, ils déchiffrent lentement. Il y a une « mauvaise association » entre les signes écrits (graphèmes) et les sons (phonèmes), « ainsi que par une incapacité à saisir rapidement un mot dans sa globalité », précise l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

« Ce trouble est très souvent associé à la dysorthographie (difficulté à maîtriser l’orthographe). D’ailleurs, on ignore s’il existe des formes de dysorthographie indépendantes de la dyslexie », ajoute l’Inserm. Ce qui veut dire que ce trouble de la lecture entraîne aussi des difficultés à écrire.

Un informaticien suédois a essayé de représenter à partir du témoignage d’une amie dyslexique comment elle percevait un texte, note le blog Big brother. Devant ces lettres qui ne cessent de bouger, il faut mobiliser une grande concentration pour réussir à déchiffrer le texte (ici en anglais). Même si ce travail n’a rien de scientifique et représente les symptômes d’une seule personne, il permet d’approcher une réalité différente pour celui qui n’a jamais été confronté à cette difficulté.

Conséquence pour les enfants, selon la Fédération française des dys (FFDys) : une « mauvaise tenue des cahiers scolaires », des « difficultés de lecture et d’écriture ne permettant pas d’accéder naturellement à l’information », une « absence de goût pour lire et écrire », des « difficultés d’apprentissage dans de nombreuses matières », « problèmes de compréhension » des énoncés, « résultats scolaires pas à la hauteur des efforts fournis »…

La dysphasie

La dysphasie est un trouble du langage oral. « Paroles indistinctes, problèmes de syntaxe, expression par mots isolés, discours plus ou moins construit, manque de mots… Les personnes atteintes par ces troubles ont du mal à transmettre aisément des informations, des sentiments, à réciter des leçons, à raconter des histoires, à dialoguer, et ont des difficultés dans toutes les restitutions orales », souligne selon la FDDys.

Exemples : « T’es mon meilleur papa », a pu dire un enfant de 10 ans, à la place de « Tu es le meilleur des papas », cite l’Apajh. Ou « Je t’aime ça quand t’es ma mère », prononce un autre à 8 ans plutôt que « Je suis content que tu sois ma mère ».

La dyscalculie

Comme son nom le laisse deviner, ces troubles concernent les chiffres et les nombres. Par exemple, un enfant peut lire « 6 » quand il écrit « 9 ». Les personnes concernées peuvent en conséquence avoir des difficultés « à manipuler des sommes d’argent (pour faire les courses par exemple) », « à manier les nombres et les chiffres : durée, distance, quantité… », « en mathématiques et dans les matières nécessitant l’utilisation de données numériques », souligne la Fédération française des dys.

« Les enfants atteints de dyscalculie ont une mauvaise perception des quantités numériques (sens du nombre), socle sur lequel se construisent les habiletés arithmétiques ultérieures », précise l’Inserm.

La dyspraxie

Il s’agit de troubles du développement moteur : difficulté à coordonner des gestes précis, comme lacer les chaussures, à s’équilibrer, à dessiner des lettres, maladresse importante… « La dyspraxie correspond à une difficulté de programmer, planifier, et coordonner des gestes complexes. Ces troubles empêchent les personnes atteintes de dyspraxie d’automatiser un grand nombre de gestes volontaires comme l’écriture, et provoquent donc une dysgraphie », précise l’Inserm.

La dysgraphie

La dysgraphie est un trouble d’apprentissage qui affecte l’écriture. « Elle se caractérise par une calligraphie aléatoire, lente, inégale, souvent accompagnée d’une grande fatigabilité, voire de douleurs », décrit l’Apajh.

En clair, une phrase écrite à la main par un enfant dysgraphique pourra avoir l’air très « mal écrite » par un autre alors qu’elle a été le résultat d’un gros travail appliqué.

Les troubles de l’attention

Les troubles de l’attention sont aussu des troubles cognitifs qui ne commencent pas par « dys » mais qui appartiennent à la même famille. Un enfant aura du mal à réfléchir avant d’agir, à tenir en place, à être concentré… « Les enfants présentant des troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité, ont des difficultés à se concentrer et à soutenir leur attention lors d’une tâche ou d’une activité particulière, ceci en dépit de leur bonne volonté », précise l’Inserm.

La FFDys en décrit les signes : « Tendance spontanée à avoir une activité désorganisée et inappropriée », « grande distractivité », « difficultés à diriger son attention, et à la mener à son terme », « difficulté à réguler son impulsivité dans les échanges sociaux ».

Toutefois, ce n’est pas parce qu’un enfant a des difficultés à l’école qu’il souffre de l’un de ces troubles… Les troubles « dys » sont spécifiques, diagnostiqués et durables.

Pour aller plus loin, l’Apajh propose un livret dans lequel parents, professeurs et professionnels de santé trouveront des repères pour dépister ces troubles, les comprendre et accompagner ceux qui en sont porteurs.

Source OUEST FRANCE.

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