Si vous avez le coronavirus, voici la marche à suivre après le 11 mai…

De l’émergence des symptômes aux tests de dépistage positifs nécessitant l’isolement, le gouvernement a précisé jeudi le mode d’emploi qui prévaudra à partir du 11 mai pour les malades du Covid-19 et les personnes en contact avec eux.7

Si vous avez le coronavirus, voici la marche à suivre après le 11 mai...

Première étape : les symptômes

« Si vous présentez des symptômes évocateurs d’une infection au Covid-19 (toux, fièvre, gène respiratoire, perte de goût ou de l’odorat), il faut agir, n’attendez pas que cela passe », a insisté jeudi, lors de la présentation du plan de déconfinement, le ministre de la Santé Olivier Véran.

Vous êtes invité alors à contacter immédiatement votre médecin, ou le cas échéant, un médecin de garde, ou le 15, pour être orienté vers un autre médecin si nécessaire.

Deuxième étape : les tests

Si le médecin le juge opportun, « il vous prescrira un test de dépistage en vous orientant vers un hôpital, un laboratoire de ville, un drive, ou chez vous via une équipe mobile », a ajouté le ministre. Un test qui sera pris en charge à 100% par la Sécurité sociale.

Troisième étape : l’isolement

La règle générale sera l’isolement à domicile, même si selon votre situation, le médecin pourra proposer un isolement hors du domicile, par exemple à l’hôtel, avec le soutien de cellules d’appui territoriales.

Si l’isolement est effectué à domicile, il faudra déjà y rester en attendant le résultat du test. Et si le test est positif, le poursuivre jusqu’à deux jours après guérison des symptômes, c’est-à-dire en moyenne pendant huit à dix jours.

Si vous ne vivez pas seul, il sera recommandé de rester dans une pièce spécifique, d’éviter les contacts avec les autres occupants, d’aérer régulièrement, de se laver les mains fréquemment, d’éviter de toucher des objets qui peuvent être touchés par les autres, de désinfecter les surfaces régulièrement touchées comme les poignées de porte ou les téléphones portables.

Si vous êtes en présence de votre conjoint par exemple, votre médecin vous conseillera de porter en permanence un masque. Il sera également déconseillé de recevoir des visites, sauf s’il s’agit aides à domicile par exemple.

Quatrième étape : les cas contacts

Quand un malade sera identifié, l’Assurance maladie le contactera pour faire une enquête et dresser la liste des personnes qu’il aurait pu contaminer : entourage familial, amical, professionnel en contact rapproché avec lui jusqu’à deux jours avant le début des signes de la maladie.

Ces personnes recevront alors un appel pour les informer qu’elles sont des « cas contacts ». Mais le nom de la personne malade à l’origine du contact ne leur sera communiqué qu’en cas d’accord explicite de cette dernière.

« Si le risque est avéré, que vous avez par exemple partagé un déjeuner sans respecter les règles de distanciation, vous serez invité à rester chez vous en isolement, comme pour une personne malade », et à prendre votre température deux fois par jour, a souligné le ministre.

« Si vous pouvez télétravailler, très bien, si vous ne pouvez pas, un arrêt de travail vous sera adressé ».

Sept jours après le dernier contact présumé avec le malade identifié, il faudra être testé. Parce que « sept jours, c’est le bon moment pour débusquer le virus, avant ça peut être trop tôt pour le trouver », a précisé Olivier Véran.

Même si le test est négatif, l’isolement devra encore durer en moyenne sept jours supplémentaires, sauf dans certains cas où le médecin pourra proposer de l’alléger.

Source EST REPUBLICAIN.

Et pendant ce temps, rougeole et tuberculose continuent de tuer…

Rougeole, tuberculose, pneumonie, paludisme…

Il n’y a pas que le Covid-19 : il existe d’autres maladies infectieuses qui continuent de tuer des millions de gens dont de nombreux enfants dans les pays en développement.

Et pendant ce temps, rougeole et tuberculose continuent de tuer...

Alors que le monde est hypnotisé par le nouveau coronavirus, d’autres maladies infectieuses continuent de tuer des millions de personnes, dont de nombreux enfants dans les pays en développement.

1/La rougeole

L’Unicef, le programme des Nations unies pour les enfants, a indiqué en avril qu’avec la suspension des vaccinations, 117 millions d’enfants risquaient désormais d’attraper la rougeole, qui a tué plus de 140 000 personnes en 2018. La plupart des victimes avait moins de cinq ans.

La République démocratique du Congo fait face à la plus grande épidémie de rougeole au monde. La maladie a fait 6 000 morts, principalement des enfants, depuis le début de la dernière épidémie en 2019. En Centrafrique, l’épidémie de rougeole a été déclarée par le gouvernement fin janvier, mais l’arrivée du coronavirus retarde le processus de campagne de vaccination.

2/La pneumonie

Plus de 2 500 enfants meurent aussi chaque jour de pneumonie, une infection bactérienne qu’on sait soigner avec des médicaments efficaces et peu chers. Plus de 800 000 morts pourraient être évitées chaque année, selon des études.
Au Nigeria, où la pneumonie est la principale cause de mort infantile, on craint que le Covid-19 n’empêche déjà de nombreux petits d’accéder aux soins.

3/Le paludisme

Avant même l’arrivée du Covid-19, la République démocratique du Congo souffrait déjà de plusieurs épidémies: non seulement la rougeole, mais aussi le paludisme, qui menace aussi les nourrissons en permanence, et tue environ 13 000 personnes chaque année. L’épidémie d’Ebola dans le pays est toujours active, avec l’apparition de nouveaux cas.

4/La tuberculose

Mercredi, le réseau Stop TB a averti que les mesures de confinement imposées à cause du coronavirus pourraient provoquer parallèlement jusqu’à 1,4 million de morts liées à la tuberculose, les campagnes de tests et de traitements étant perturbées. La tuberculose reste la maladie infectieuse la plus meurtrière de la planète, avec environ 10 millions de nouveaux cas par an, et 1,5 million de morts, même si des traitements existent. Or, le financement de la recherche sur la tuberculose est écrasé par les sommes consacrées au sida et, désormais, au Covid-19. Le seul vaccin disponible a cent ans, et fonctionne seulement chez les très jeunes enfants.

La maladie de personnes visibles contre celle des pauvres

Selon Lucica Ditiu, directrice du réseau Stop TB, finaliser le développement d’un vaccin contre la tuberculose, efficace et universel, pourrait coûter 500 millions de dollars.

« On est stupéfaits par cette maladie vieille de 120 jours qui a déjà 100 vaccins en cours de développement », contre trois pour la tuberculose, souligne-t-elle. « C’est n’importe quoi ».

« La tuberculose ne touche pas beaucoup de personnes visibles. C’est la maladie de gens avec d’autres fragilités, des personnes pauvres », explique-t-elle.

Selon de nombreux experts, la pandémie de coronavirus a surtout démontré ce qu’ils disaient depuis des années : le monde n’est pas en bonne santé, et on ne peut plus faire semblant.

Source EST REPUBLICAIN.

Formes atypiques de Kawasaki : deux enfants pris en charge au CHRU de Nancy…

Plusieurs pays européens ont signalé ces dernières semaines des hospitalisations d’enfants présentant des symptômes évoquant la maladie de Kawasaki, dont la France.

Quatre jeunes enfants sont concernés en Lorraine dont deux pris en charge au CHRU de Nancy.

Formes atypiques de Kawasaki : deux enfants pris en charge au CHRU de Nancy

Les premiers signalements ont eu lieu fin avril en Angleterre. Dans le contexte épidémique du Covid-19, des médecins alertaient sur l’hospitalisation d’enfants présentant des formes inhabituelles de la maladie de Kawasaki, une maladie rare pouvant atteindre notamment les artères coronaires. Depuis, plusieurs pays européens en ont fait état, dont la France qui compterait une trentaine de cas.

En Lorraine, quatre cas seraient recensés. Au CHRU de Nancy qui dispose de la seule réanimation pédiatrique de Lorraine, ont été pris en charge un enfant atteint de la maladie de Kawasaki et deux autres jeunes patients présentant une forme atypique et incomplète de cette pathologie, détaille le Pr  Cyril Schweitzer, chef du pôle enfant-néonatologie. Deux autres cas de Kawasaki atypique sur le territoire lorrain n’ont pas nécessité de transfert en réanimation.

Dix cas par an

La maladie de Kawasaki, dont on ne connaît pas l’origine, « est liée à une réaction inflammatoire des vaisseaux, une sorte de vascularite très propre à l’enfant », explique le Pr Cyril Schweitzer. « Elle survient en général un mois après une infection virale », poursuit le médecin, et se manifeste par de la fièvre, une éruption cutanée, des ganglions, une conjonctivite et une inflammation des lèvres. Une maladie que les médecins connaissent bien. L’établissement nancéien en traite une dizaine de cas par an en moyenne. De bon pronostic, la maladie nécessite toutefois un suivi cardiologique quand il y a eu atteinte des coronaires.

Des enfants d’une dizaine d’années

L’épidémie de Covid laisse suspecter un lien avec ces formes atypiques de la maladie de Kawasaki : « Elles surviennent un mois après le pic d’épidémie en Lorraine », souligne le Pr  Schweitzer. « Il y a des preuves dans la littérature scientifique que d’autres coronavirus déclenchent des maladies proches de la maladie de Kawasaki », souligne-t-il par ailleurs. D’autre part, chez les enfants concernés, le Covid-19 est prouvé ou suspecté. Si la maladie de Kawasaki touche les enfants de moins de 5 ans, les formes atypiques concernent en revanche des jeunes patients aux alentours de la dizaine d’années.

Les formes sévères de Covid restent rares chez les enfants. Et à la veille de la rentrée scolaire, les sociétés savantes pédiatriques n’ont pas changé de discours, souligne le médecin : « Le retour à l’école est important pour le développement global de l’enfant ».

Source EST REPUBLICAIN.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux …

Ils reprendront peut-être le chemin du lycée en juin. Comment les lycéens vivent-ils leur confinement et imaginent-ils l’après ?

Témoignages d’un groupe d’élèves franc-comtois en seconde, dans le cadre de notre partenariat avec les rectorats de Besançon et Nancy-Metz.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux

Un groupe d’élèves de seconde franc-comtois racontent le confinement depuis leur bureau : « De la fenêtre de mon bureau, je vois l’insouciance des enfants qui courent dans les prairies.

De la fenêtre de mon bureau, je vois la nature qui reprend petit à petit ses droits, les oiseaux qui chantent à toute heure.”

De la fenêtre de mon bureau, il pleut des pétales de cerisier.

“De la fenêtre de mon bureau, je vois une rue vide, vide car les gens ont certainement peur pour eux et même leurs proches. Certainement des gens qui comprennent le risque de mettre un pied dehors pour une raison inutile.

De la fenêtre de mon bureau, je vois encore des personnes insouciantes de la gravité du virus qui profitent de se balader sous ce grand soleil.

De la fenêtre de mon bureau, je devine l’enfer de la maladie dans un lieu qui jusqu’à il y a peu n’était que paix.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon quartier sans rires d’enfants jouant dans les rues. C’est comme si le temps s’arrêtait quelques instants jusqu’à ce que je voie des personnes courir et se promener, juste devant chez moi.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon jardin. Je vois une vie qui se ralentit, et des gens qui s’inquiètent. Je vois une crise qui dure, et une fin de confinement qui risque d’être compliquée.

De la fenêtre de mon bureau, je vois des gens qui se confinent, qui limitent la propagation du virus, pour éviter de remplir les hôpitaux qui manquent de matériel. De la fenêtre de mon bureau, je devine la difficulté du personnel soignant à gérer cette crise. De la fenêtre de mon bureau, je rêve de revoir mes amis, de reprendre une vie normale.

De la fenêtre de mon bureau je devine une crise sanitaire, qui aura des conséquences sur l’économie mondiale.

De la fenêtre de mon bureau, je vois les rues vides, à l’exception de quelques voitures qui passent. On aperçoit tout juste quelques coureurs et des passants promenant leurs chiens. Les oiseaux chantonnent et j’aperçois quelques arbres qui fleurissent et d’autres d’un vert éclatant.

De la fenêtre de mon bureau, je vois un monde qui se remet en question et qui, s’il ne change pas après cette épreuve, aura au moins pris conscience qu’il n’est pas infaillible.

De la fenêtre de mon bureau, je vois le soleil perçant qui inonde toute la ville de sa lumière. Sous ce soleil se cachent de bien tristes nouvelles… alors acceptons ce qui est, laissons aller ce qui était et ayons confiance en ce qui sera.

Source EST REPUBLICAIN.

Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?…

Lors de la présentation du plan de déconfinement progressif jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a souligné que la fermeture des frontières restait « la règle ». Mais…

Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?...

Jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a été clair : la fermeture des frontières est la « règle » même après la date de déconfinement du 11 mai.

Mais il a aussi laissé la porte ouverte dans certains cas.

« La règle »

Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, Royaume-Uni) seront « prolongées jusqu’au 15 juin au moins et les frontières avec les pays non-européens resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le ministre. Les frontières sont fermées depuis la mi-mars.

Cependant, avec les pays européens, la libre circulation des travailleurs frontaliers sera préservée.

Quid des mesures de quatorzaine ?

En outre, les mesures de quatorzaine « pour toute personne française ou étrangère entrant en France », permises par le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, « à ce stade, compte tenu de l’évolution de l’épidémie en Europe et au regard de l’alignement des mesures sanitaires entre pays européens », ne seront pas appliquées à l’intérieur de l’espace européen, « sauf Outre-mer et, si nous le décidons, en Corse », a-t-il ajouté.

Certains y voient une « aberration »

La décision française de ne pas imposer de quatorzaine à toute personne venant de pays européens quelle que soit sa nationalité, annoncée par l’Elysée dimanche soir, a suscité des critiques de la droite et de l’extrême droite. Des dirigeants du Rassemblement national, de Debout la France et certains députés LR avaient critiqué comme une « aberration », voire une mise « en danger », la décision de ne pas imposer de quarantaine aux personnes entrant en France depuis un pays de l’UE ou de la zone Schengen.
« Ils préfèrent mettre en danger les Français plutôt que de remettre en cause leur dogme religieux de la libre circulation. C’est désespérant ! », a notamment tweeté la présidente du RN Marine Le Pen.

Quelles sont les dérogations ?

Enfin, pour franchir la frontières avec un pays européen, certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles comme celles concernant la garde, la visite ou la poursuite de la scolarité d’un enfant ou encore un motif économique impérieux, en particulier les travailleurs saisonniers agricoles.

Quelques pays d’Europe où l’épidémie semble maîtrisée ont déjà entamé leur déconfinement et passent même à une phase deux, notamment l’Allemagne, qui a décidé de lever en mai la quasi-totalité des restrictions, avec la réouverture de tous les magasins, écoles, restaurants et hôtels. Mais le pays, moins touché notamment que ses voisins français et italien, a décidé de maintenir ses frontières fermées.

Source EST REPUBLICAIN.

 

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir…

Ils ont mangé des pâtes et n’ont pas mis le nez dehors depuis deux mois : ces Français qui sont restés cloîtrés chez eux durant le confinement redoutent l’arrivée du 11 mai.

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir

Elle a mangé des pâtes pendant deux semaines, pris une douche après chaque sortie pour le courrier… Depuis deux mois, Carole est cloîtrée chez elle et ne compte pas sortir lundi, rongée comme d’autres par la « peur » qui fait craindre aux médecins l’apparition de « troubles psychiatriques ».

« L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille »

Seule avec sa fille de deux ans, cette nourrice de 42 ans n’a pas quitté son appartement de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), sauf pour faire le tour du pâté de maison, car son médecin avait insisté : « J’ai fait ça deux jours, mais voyant qu’il y avait toujours des morts, j’ai arrêté. Je préfère rester chez moi, je suis plus en sécurité », dit-elle.

Faute de créneau de livraison disponible, elle est restée presque deux semaines sans nourriture : « C’était pâtes et pâtes. L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille ».

Le 11 mai, elle ne reprendra pas le travail et restera chez elle en attendant de voir si un éventuel rebond de l’épidémie survient. « J’ai encore plus peur, car il y aura beaucoup plus de monde dans les rues », explique-t-elle. Elle prévoit d’aller consulter un psychologue pour l’aider à combattre cette peur.

L’impact psychologique de huit semaines de confinement

A l’issue de ces huit semaines de confinement, « on peut facilement imaginer, des troubles phobiques majeurs, et certainement des dépressions, comme on l’observe parfois à retardement après avoir surmonté une épreuve, lorsqu’il s’agit de refaire face à une forme de quotidien », explique Antoine Zuber, psychiatre à Paris.

Hausse des dépressions

Une inquiétude partagée par les professionnels de la santé mentale dans l’ensemble des pays touchés par la pandémie, où les études montrent une hausse de l’anxiété et de la dépression.

Pour l’heure, souligne le Docteur Zuber, « les cas échappent de facto à notre observation », les gens touchés par ces troubles restant scrupuleusement confinés. « Nous avons entendu parler de risque de troubles post-traumatiques, mais ils auraient alors une présentation clinique tout à fait inédite », dit le psychiatre.

« On peut aussi imaginer des réactions de peur ou colère irrationnelle, devant ce qui chez l’autre serait considéré comme irresponsable et non civique », notamment dans les transports en commun, ajoute-t-il.

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats »

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats, de manière un peu suspicieuse », prédit Nancy, 28 ans, parisienne. Graphiste freelance et vendeuse dans une boutique de vêtement le week-end, elle est stressée de devoir reprendre les transports en commun, après près de deux mois de strict confinement.

Son compagnon, Yves-Allan, explique n’être sorti que tous les 10 jours pour faire des courses, « pour minimiser les risques, préserver ma santé, et en me disant que si tout le monde le respectait, on s’en sortirait plus vite ». Agent immobilier, lui se rendra au travail serein, notamment car il a « la chance de pouvoir y aller à pied », avec masques et gants fournis par son employeur.

A part pour le travail, le couple n’a prévu aucune sortie, en attendant de voir l’évolution de l’épidémie après le déconfinement. « Si on m’invite quelque part, je dirai non », explique Nancy. « Je sais ce que moi j’ai fait, les précautions prises, mais les autres non ».

« J’évite de regarder les infos… »

Ghania, elle, ne sortira pas après le 11 mai. Cette mère de deux jeunes enfants qui vit en famille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a « peur pour eux ». « Même si on dit qu’ils sont immunisés, ils peuvent quand même l’attraper », craint-elle. Dans sa ville, les écoles ne rouvriront pas.

A l’annonce du confinement, elle dit s’être « pris un coup sur la figure ». « Après nous avoir dit que c’était rien ce virus, on a tout fermé, les écoles… Du coup je ne suis plus sortie du tout, et les enfants non plus », explique-t-elle.

Le décompte macabre des victimes du virus l’a aussi traumatisée : « J’évite de regarder les infos. Ce nombre énorme de morts, tous les jours, je ne supporte pas. Ca me stresse de voir autant de personnes mourir, je pense à leur famille. A la mienne, en Algérie, où les hôpitaux ne sont pas aussi bien qu’ici… »

Avec son mari, ils aimeraient pouvoir acheter une voiture. « On pourrait sortir de la ville », rêve-t-elle. « Emmener les enfants courir dans un champ, ou même dans un terrain vague. Là, ils ne risqueraient rien ».

Source EST REPUBLICAIN.

“On est les grands oubliés” – Familles d’enfants handicapés, enseignants et AESH s’inquiètent du retour à l’école…

Un protocole sanitaire a été transmis aux écoles, en vue du retour progressif des élèves en classe le 12 mai prochain, en pleine crise du coronavirus.

Ce protocole prend-il en compte les élèves en situation de handicap ?

Pour les familles, les enseignants et les accompagnants, la réponse est non.

ILLUSTRATION. Les "grands oubliés" du retour à l'école seraient-ils les enfants en situation de handicap ? Aucune information n'a véritablement été donnée les concernant... Pour les parents qui peinent à les occuper à la maison, pour les enseignant(e)s et les AESH, la colère monte. / © IP3 PRESS/MAXPPP

Deux petits mots seulement, dans un énorme dossier de 54 pages. « Handicap » n’apparaît qu’à deux reprises dans le « Protocole sanitaire » pour la réouverture des écoles maternelles et élémentaires. 54 pages de conditions à remplir, de conseils donnés par le ministère de l’Education nationale pour une rentrée en sécurité.

L’une concernant « l’arrivée et le départ de l’école… conditionnés à une étude préalable des possibilités d’adaptation du transport scolaire y celui compris des élèves en situation de handicap. »
Deux pages plus loin, le protocole précise qu’une « attention particulière doit être apportée aux élèves en situation de handicap pour leur permettre (…) de réaliser les gestes barrières et de distanciation par une pédagogie, des supports, ou le cas échéant un accompagnement adaptés. » C’est en page 9, puis plus aucune information concernant les élèves en situation de handicap.

Des gestes barrières impossibles à respecter

Alors nous avons téléphoné à certains IME (Institu Médico-Educatif), pour savoir comment la reprise s’organiserait. Mais le téléphone a sonné dans le vide. « En attente des consignes de l’ARS » nous a-t-on répondu. Le syndicat départemental de l’Yonne de la FA (Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale) déclare n’avoir à ce jour « aucune information concernant les enfants en situation de handicap et leurs accompagnateurs. » Le retour à l’école se fera progressivement pour tous les élèves. Un retour qui s’effectuera à compter du 12 mai, sous d’infinies conditions : par niveau, selon la carte de déconfinement du ministère de la Santé, si le département est en vert, si les directeurs d’école décident de rouvrir leurs établissements, si les parents sont volontaires…

Si les classes rouvrent, les gestes barrières devront être appliqués : nombre limité d’enfants par classe, distance d’au moins 1 mètre entre chaque élève, lavage des mains plusieurs fois par jour, sans matériel collectif, entre autres. Pour des enfants « lambdas », c’est envisageable. Mais pour des enfants en situation de handicap, c’est impossible.

Elise, une enseignante en classe ULIS (Unités Localisées pour L’Inclusion Scolaire) nous le confirme. « Ils comprennent pourquoi on leur demande de respecter certaines règles. Mais ce sont des enfants qui mettent leurs doigts à la bouche et qui ont surtout besoin du contact avec les autres. » Mais du vrai contact, celui où on se touche, on se sent, on s’enlace et on s’embrasse.

Nathalie est AESH (Accompagnant(e) des élèves en situation de handicap) est en charge d’un petit garçon autiste. Elle rappelle que « ce sont des enfants très particuliers, qui n’ont pas tous la pratique du langage. Leur seule façon de s’exprimer c’est le contact physique. Moi quand il me voit le matin, il me prend dans ses bras, il me sent partout… Comment on tient la distance d’1 mètre 50 entre nous ? » Oui comment fait-on ? Même avec des masques, des gants, comment un(e) AESH peut s’occuper d’un élève, l’aider dans son travail, l’aider à s’habiller, à aller aux toilettes, si une distance doit être installée entre eux ? « Ils touchent à tout aussi. On fait plein d’activités avec ces enfants. Et puisque tout le matériel doit être désinfecté, on va devoir tout désinfecter ? Vous imaginez le temps qu’on va y passer ? » C’est impossible, clairement. Une autre enseignante en classe ULIS, évoque la possibilité d’une boîte individuelle de jouets et de matériel pour chaque élève… Encore faut-il avoir tout le matériel nécessaire.

Ces nouvelles règles risquent de perturber les enfants en situation de handicap. « Quand on leur dit qu’ils vont pouvoir retourner à l’école, ils s’attendent à retrouver l’école d’avant. » Nous avons contacté plusieurs familles d’enfants handicapés qui nous confirment toutes leur fort désir de retrouver « les copains, la maîtresse, la classe ». Mais Elise rappelle que « ces enfants ont parfois du mal à gérer la frustration. S’ils ne peuvent pas se toucher, pas nous prendre dans leur bras, ils vont être encore plus frustrés. »

Les parents d’élèves de la classe ULIS téléphonent tous les jours à Elise, « mais je n’ai pas plus d’information qu’eux. » A part ce protocole… « Qui est le même que pour les autres enfants » déplore Nathalie, l’AESH. « (Jean-Michel) Blanquer et (Sophie) Cluzel disent que la réouverture des écoles doit favoriser l’accueil des enfants en difficulté. Mais rien n’est vraiment fait pour eux. »

A Dijon, Alain est le papa de Léo, 8 ans et porteur de trisomie 21. Lui a suivi l’école à raison de 2 à 3 heures par jour avec son papa, cartable sur le dos, « comme en vrai ». Tout s’est très bien passé et les échanges avec la maîtresse ont été réguliers. Ces échanges ont d’ailleurs conduit à la décision de ne pas remettre Léo à l’école ces prochaines semaines. « Ca dépendra de l’évolution, mais pour l’instant, c’est difficile d’expliquer à Léo qu’il doit garder ses distances, qu’il ne peut pas bouger ou aller voir ses copains. » Alors la maîtresse continuera de fournir le travail à la maison. « C’est une question de confort pour elle… Même si elle n’a que 12 élèves dans sa classe, ça risque d’être ingérable » s’inquiète Alain. « Un accompagnement adapté » disait le protocole c’est ça ?

Les AESH iront bien, eux, à l’école

Rien n’a été vraiment pensé pour les AESH non plus. Ce sont ces personnes qui, quotidiennement, accompagnent les élèves en situation de handicap. Là-aussi nous avons fait une recherche par mot-clé dans le protocole sanitaire du gouvernement. Aucune occurence des mots « AVS » et « AESH ». On y parle seulement d’ « agents ». Nathalie s’inquiète de n’être rappelée que pour nettoyer les espaces… « Nous avons la seule consigne de nous présenter dans les écoles même si nos enfants accompagnés n’y sont pas. » Elle s’indigne de la faible reconnaissance de l’Education nationale pour le travail des AESH. « Pour 750 euros par mois, on se demande si ça vaut vraiment le coup qu’on prenne ces risques… » Mais si ces AESH ne se présentent pas à l’école, qui s’occupera spécifiquement et individuellement des enfants en situation de handicap ? Personne. Alors ces accompagnants retourneront près des enfants, masqués et gantés, si les écoles ont tout le matériel…

Donc à ce jour, aucune information vraiment claire pour ces enfants en situation de handicap ni pour leurs familles. Les municipalités n’ont pas encore toutes décidé de la réouverture de leurs établissements… Alors les conditions de retour des enfants en situation de handicap, ça viendra plus tard. Même chose pour l’ARS qui ne communique pas sur le sujet. « Vous savez ce que ça dit de notre société ? Les -enfants- handicapés sont, comme d’habitude, les grands oubliés. »

Un cauchemar à la maison pour les parents d’enfants handicapés

L’indignation a gagné les foyers. Dans l’hypothèse où le retour à l’école serait encadré, « adapté » pour les élèves handicapés, les familles s’interrogent encore. C’est le dilemme. Prendre « le risque » de les renvoyer en classe ? Ou celui de continuer parfois à vivre « un cauchemar » à la maison ?

Tous les enfants en situation de handicap ne sont pas invivables, bien évidemment. Mais il y a des situations qui restent difficiles à vivre. A Buxy, en Saône-et-Loire, nous avons pris des nouvelles de Milivia, maman d’Esteban, autiste sévère non-verbal. « Ce confinement est une catastrophe pour lui. On fait face à une grande phase de régression ». Esteban fait des crises, n’a aucune patience, toutes ses émotions sont décuplées, tout devient obsessionnel… « On frôle la folie. On ne dort plus que 3 heures par nuit. »
La continuité des soins a été suspendue. Alors même si le SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile) et les éducateurs prennent des nouvelles par téléphone, ça ne change rien. « On n’a pas de répit en fait. C’est d’un soutien physique dont on a besoin. » Alors le retour à l’école, même deux heures par semaine, ne serait-ce pas un moyen de se reposer ? « Non… Ce serait inconscient de ma part d’envoyer un petit garçon autiste à l’école maternelle. Il ne supportera pas les règles sanitaires. »

Et puis ce retour à l’école n’est peut-être pas une bonne idée. Milivia souligne qu’elle ne pourra pas une fois de plus déstabiliser son fils. « Il n’aura plus de repère. On ne peut pas le mettre à l’école, l’en retirer, puis le remettre en lui demandant de respecter des gestes barrières. » Milivia s’angoisse.
Elle ne préfère pas penser à la suite et décide de vivre au jour le jour. « Mais pour moi, le confinement il va durer jusqu’en septembre» Elle ne sait pas comment son fils va être pris en charge par le SESSAD quand les soins seront de nouveau autorisés… « Ils parlent d’allègement. Mais déjà que c’était léger jusqu’à maintenant, je me demande bien comment ils vont faire. » La maman, à bout de souffle, évoque une grande souffrance psychologique. « Je ne sais pas combien de temps je tiendrai et surtout, si je tiendrai. »

2 heures de répit en 50 jours

A quelques kilomètres de là, à Gergy, toujours en Saône-et-Loire, Véronique est confinée avec son fils de 14 ans, aussi autiste sévère. Inscrit en IME, il ne sait toujours pas quand il pourra y retourner. « Ils attendent qu’on fasse une dépression ? » s’interroge Véronique. Elle aussi arrive au bout de ce qu’elle peut faire et supporter. « On aurait dû avoir des moments de répit ». En 50 jours de confinement, Véronique n’a pu avoir que 2 heures pour souffler, pendant lesquelles son fils a été pris en charge à plusieurs dizaines de kilomètres de chez elle. Entre le trajet aller et le retour, la maman a eu seulement le temps d’aller faire ses courses. « Vous appelez ça du répit vous ? » Pas vraiment non.

Véronique qui s’était arrêtée de travailler pour s’occuper de son fils, avait enfin retrouvé un emploi. Elle avait même plusieurs propositions. « Mais vous comprenez, j’ai dû leur dire que comme je n’avais aucune info pour le 11 mai (pour le retour à l’école), je ne pouvais pas retourner travailler. » Elle s’inquiète aussi des conditions de retour. « Pas tant au niveau sanitaire, parce que je sais que l’IME fera tout son possible pour que les gestes barrières soient respectés. » Même si Véronique doute que Lucas réussisse à garder son masque toute la journée… Mais elle fait surtout face à un problème de transport. « Ils ne pourront peut-être pas prendre tous les enfants en charge ».

« On nous laisse avec les enfants » nous souffle Véronique. « On survit » ajoute Milivia. Leurs enfants tournent en rond, sont de plus en plus violents, ne comprennent plus la situation.
Pour elles, le retour à l’école n’est plus la solution pour apaiser la situation… Parce qu’elles n’ont aucune information. Ou en tout cas, elles ne leur parviennent pas.

« On ne peut pas les faire rentrer dans des cases. C’est évident qu’ils ne sont pas comme tous les autres et qu’on ne pourra pas leur faire respecter toutes les règles. Mais ça fait huit semaines qu’on nous oublie. Comme d’habitude » concluent des parents, en colère, épuisés, désarmés.

Source FR3.

Coronavirus – L’hôpital Nord Franche-Comté pense avoir trouvé un traitement « prometteur »…

L’espoir d’un traitement contre le Covid-19 ? L’hôpital Nord Franche-Comté indique avoir obtenu des résultats encourageants en utilisant le Tocilizumab pour soigner ses patients infectés.

Coronavirus - L’hôpital Nord Franche-Comté pense avoir trouvé un traitement "prometteur"...

Inspirés par des travaux chinois et italiens, les infectiologues et les rhumatologues de l’hôpital Nord Franche-Comté utilisent le Tocilizumab pour soigner des patients atteints du Covid-19 depuis le 1er avril.

Trente personnes en ont déjà bénéficié au sein de l’établissement et les premiers résultats sont « encourageants », à tel point que l’HNFC parle d’un traitement « prometteur dans les infections graves ».

Baisse des décès et des passages en réanimation

Une conférence de presse sera organisée ce jeudi après-midi à Trévenans pour présenter en détail les résultats obtenus. Mais quelques chiffres sont déjà disponibles et montrent une baisse importante des décès ou des passages en réanimation après cinq semaines d’utilisation du Tocilizumab à l’HNFC.

Ainsi, dans les formes de détresse respiratoires aiguë, le taux de décès a chuté de 48 % à 25 % et celui du transfert en réanimation est passé de 44 % à 0 %.

Un traitement déjà utilisé à Paris

Ces résultats doivent évidemment être confirmés sur le plan national, mais ce n’est pas la première fois que le Tocilizumab est cité. Fin avril, les Hôpitaux de Paris avaient aussi mis en évidence des améliorations significatives du « pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère » grâce à ce traitement.

Un médicament qui est généralement employé en rhumatologie dans le cas de polyarthrite rhumatoïde et l’arthrite juvénile idiopathique.

Source EST REPUBLICAIN.

Des masques pour tous : n’oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles …

Une partie de la population a besoin de voir le visage pour pouvoir communiquer.

Pour elle, il faut donner accès à des masques transparents et former les soignants.

Des masques pour tous : n'oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles

Le 11 mai, la France débutera son déconfinement progressif, après cinquante-cinq jours au ralenti où les uns œuvrèrent pour maintenir le pays à flot tandis que les autres se consacrèrent chez eux au télétravail, aux études, aux exercices de sport ou à l’art de la coupe de cheveux improvisée.

Mais le 11 mai, nous le savons, ne sera pas un retour immédiat à la normale. Nombre de Français·es auront recours au port d’un masque, pour certains artisanal. Une fois la crise sanitaire derrière nous, il est possible que le port spontané d’un masque en cas de maladie devienne un réflexe plus répandu chez nos concitoyen(ne)s qu’avant l’année 2020. Dès à présent, l’Afnor met à disposition des citoyens un ensemble de recommandations pour la confection de tels masques. Ils sont en passe d’intégrer notre quotidien à plus ou moins long terme.

Avancée majeure

Sauf qu’une partie de la population demeure démunie face à ce bout de papier ou de tissu. Un ensemble hétérogène, composé de personnes sourdes ou malentendantes qui lisent sur les lèvres et de leurs proches, mais aussi d’orthophonistes, de l’entourage de personnes autistes, de seniors ou de très jeunes enfants ainsi que des professionnels exerçant auprès de ces publics, qu’ils soient soignants, rééducateurs ou encore enseignants.

En cette période de crise sanitaire inédite, le président de la République et le gouvernement ont accordé une importance majeure à l’accessibilité de leurs interventions. Appuyés par la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel, ils ont veillé à la présence d’un·e interprète en langue des signes française à leurs côtés et toute la France a découvert la vélotypie permettant de sous-titrer en direct les allocutions d’Emmanuel Macron. Les Français se familiarisent avec la langue des signes et il s’agit d’une avancée majeure, qui a vocation à être rendue durable par la loi audiovisuel à venir. Quatre-vingts pour cent des handicaps sont invisibles. Il nous appartient, citoyens, élus, associations, entreprises, administration publique, d’acquérir un réflexe «handicap» visant à permettre à tous nos concitoyens de comprendre et d’être compris au quotidien.

Communiquer avec ceux qui nous entourent

Si ce réflexe doit être acquis au plus vite dans un domaine particulier, c’est bien dans le domaine de l’urgence sanitaire. A commencer par la capacité des personnes sourdes à comprendre les soignants. Impossible, quand on lit sur des lèvres masquées. Comme le souligne Sophie Cluzel, «la crise est un levier d’accélération de la transformation de l’offre proposée aux personnes en situation de handicap». Alors, tandis que la France se masque peu à peu, des initiatives fleurissent de part et d’autre de notre territoire pour développer des masques transparents permettant à la fois à tou·te·s d’être protégé·e·s et d’être compris·es. Un élan de solidarité qui se traduit sur les réseaux sociaux et par bouche-à-oreille par des prototypes, des partages d’expérience, des tuyaux sur telle ou telle matière transparente. La créativité de ces couturiers et couturières est sans limites. Il faut dire que le choix des matières et des tissus, la durabilité au lavage ou encore la limitation de la buée sur le masque incitent ces volontaires à se creuser les méninges. L’une des facettes de la France unie !

Pendant qu’avance cette recherche et développement, nous considérons que deux voies complémentaires auraient le mérite d’être explorées. Tout d’abord, l’élaboration de normes ou de recommandations propres à la confection de masques transparents répondant à l’ensemble des besoins de ces citoyens. Tous les Français n’ont pas nécessairement vocation à porter un tel masque transparent spécifique ; néanmoins, la possibilité pour les publics cible et leur entourage de s’en procurer ou de s’en confectionner soi-même est essentielle. Ainsi, même masqué·e·s, nous pourrons tou·te·s communiquer avec ceux qui nous entourent, y compris si l’on a besoin de voir le visage de notre interlocuteur en maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou encore à l’hôpital. Nous pourrons tou·te·s communiquer, sans exception. Par ailleurs, pourquoi ne pas envisager un module spécifique dans les facs de médecine et les formations d’infirmiers ? Le but : sensibiliser nos soignants à la communication avec des patients signant en LSF, lisant sur les lèvres ou échangeant en LfPC, à commencer par exemple par les soignants qui se destinent à une carrière d’urgentiste.

Près de 7 % de Français souffrent d’un déficit auditif. Parmi eux, 80 000 personnes pratiquent la langue des signes française, qui s’appuie notamment sur les expressions du visage, et plusieurs dizaines de milliers d’autres citoyens ont recours à la langue française parlée complétée (LfPC) ou encore à la lecture labiale. Enfin, 700 000 Français vivent avec l’autisme, dont beaucoup s’appuient sur les expressions du visage pour comprendre les autres. Nous faisons ici le souhait que, protégés de la maladie comme leurs concitoyens, tous ceux qui en auraient besoin aient à leur disposition une solution respectueuse de leur communication propre. Ensemble, on y arrivera !

Source LIBERATION.

Le fils autiste d’une infirmière libérale privé d’accueil périscolaire à Montpellier…

Une solution a été trouvée avec la Ville, mais l’affaire pourrait ne pas en rester là.

L’école André-Boulloche, à la Paillade, où sont inscrits les deux fils de Mme Vitu. P

Infirmière libérale à Montpellier, à Lemasson, Angélique Vitu ne se doutait pas des difficultés qu’elle rencontrerait pour faire garder un de ses jumeaux âgés de 9 ans et demi, dans le cadre de la crise du Covid-19. En tant que personnel soignant, cette femme de 40 ans avait pourtant inscrit ses enfants afin de pouvoir travailler.

Dès le 17 mars, tous deux ont bien été accueillis quatre matinées par semaine, de 8 h 30 à 12 h, sur le site de l’école Boulloche, à la Paillade. Mais seul l’un des deux – légèrement handicapé et accompagné par son auxiliaire de vie scolaire – a été accepté sur les temps périscolaires, c’est-à-dire, avant 8 h 30 et après 12 h. « Dès le 17 mars au soir, j’ai reçu un coup de fil de la Ville pour me dire qu’ils n’acceptaient pas mon autre fils, autiste, en raison de son handicap plus lourd. Mais je n’ai jamais eu de mot écrit ! »

« Je suis seule sur ma tournée qui représente 60 passages par jour »

Cette situation a posé de graves problèmes à cette infirmière qui débute ses tournées dès 8 heures et ne les achève parfois qu’à 13 h 30. « Ils m’ont même suggéré de soigner les gens en gardant mon enfant, s’indigne-telle. C’est évidemment impossible. Je suis seule sur ma tournée qui représente 60 passages par jour en moyenne. Depuis la mi-mars, beaucoup de patients ne voient plus leur famille et certains sont Covid. Il y a encore plus de choses à faire auprès d’eux. En plus, mon mari doit aussi travailler. »

C’est le mercredi que la situation est la plus difficile. Ce jour-là, l’école fait centre de loisirs, mais ses enfants ne peuvent être récupérés qu’à 13 h 45. Au retour des vacances scolaires, où elle a bénéficié de cinq jours de répit grâce au Sessad, qui a gardé ses enfants handicapés à son domicile, un clash est intervenu le mercredi 22 avril à l’entrée de l’école Boulloche.

« J’ai été victime de discrimination »

« La Ville n’a voulu accueillir qu’un seul de mes fils, déplore l’infirmière. J’étais très stressée car mes patients m’appelaient dans le même temps pour savoir quand je viendrais et je devais décaler mes tournées. J’en ai même pleuré. À 11 h, ils ont finalement accepté de prendre mon fils, après intervention de M. Thomas. »

« C’était une situation complexe, reconnaît Christian Fina, directeur général des services de la Ville. Cet enfant demande un accompagnement spécifique et il nous a fallu du temps pour trouver une personne apte à s’en occuper. » « J’ai été victime de discrimination », résume Angélique Vitu, déterminée à aller jusqu’au bout pour obtenir réparation. Elle avait déjà fait intervenir Autisme info service pour faire remonter son dossier jusqu’au bureau du Premier ministre.

« J’ai saisi le Défenseur des droits »

C’est grâce à Laurent Thomas, délégué général de la Fédération nationale “Grandir Ensemble”, placée sous l’égide du Secrétariat d’État aux personnes handicapées, que le fils autiste de Mme Vitu a finalement été accueilli.

« J’ai pris l’initiative de dépêcher deux intervenants sur le site pour venir renforcer votre équipe sur l’accueil de loisirs pour assurer l’accueil de cet enfant », explique-t-il dans un mail adressé à la Ville récapitulant l’affaire, dont copie a été adressée au conseiller de Sophie Cluzel, Secrétaire d’État aux personnes handicapées.

« Il n’est pas acceptable que des personnels soignants, luttant sans relâche contre cette pandémie, qui plus est eux-mêmes parents d’enfants en situation de handicap, soient soumis à de telles incertitudes quant aux solutions d’accueil de leur enfant et soumis à une pression que nous avons le devoir de leur épargner. »

« Compte tenu du caractère potentiellement discriminatoire de cette situation, je vous informe avoir saisi le Défenseur des droits sur cette situation, qui jugera des suites à donner », conclut Laurent Thomas. La Ville, en la personne de Delphine Duplessis, chef de service “Action scolaire et animation”, avait immédiatement appelé Mme Vitu « pour lui confirmer l’accueil de son fils » par un animateur, dès le lendemain, avant et après le temps scolaire. Des « modalités d’intervention » ont aussi été envisagées avec l’association Halte pouce, pour l’accueil du mercredi.

Source MIDI LIBRE.