L’épreuve du Coronavirus peut-elle permettre de changer notre rapport au monde vivant, à la vieillesse ou bien encore à la mort ?

Nous avons posé ces questions à Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, dans le deuxième volet de notre grand entretien.

Boris Cyrulnik :
« On a oublié qu’on fait partie du monde vivant »

Boris Cyrulnik : « On a oublié qu’on fait partie du monde vivant »

Au sujet de la pandémie, vous avez dit refuser de parler de « crise » : comment alors qualifieriez-vous ce que l’on est en train de vivre ?

Le terme de « crise » vient du monde médical à la base, avec l’idée de revenir ensuite à un état antérieur. Je pense qu’on vit plutôt une catastrophe, dans le sens où elle va induire un changement – en grec ancien, la « katastrophê », c’est le renversement, le tournant. La catastrophe suppose de reprendre son développement dans une tout autre direction.

Et on peut effectivement penser que pas mal de choses vont changer, comme notre organisation économique, par exemple : va-t-on mieux partager le travail, revaloriser les métiers utiles, etc. ? Il me semble aussi certain que nos pratiques culturelles vont évoluer, en accordant peut-être plus de place au lien social. Il faut aussi espérer que cela nous permette enfin de changer notre rapport au reste du vivant… Dans l’histoire de la vie sur la Terre, il y a déjà eu cinq extinctions où toute la faune et la flore disparaissaient complètement. Et je crois qu’on est en train de préparer la 6e extinction.

C’est cela qui est profondément en cause, dans cette catastrophe : la place de l’humain dans son environnement ?

S’il y a une telle pandémie, c’est parce qu’on a oublié qu’on fait partie du monde vivant, qu’on partageait la planète avec les animaux. On a cru qu’on était une espèce à part, au-dessus de la condition naturelle, soit à cause de la religion, soit à cause de l’artifice de la technique et de la parole. Alors qu’on est régi par les mêmes principes que tous les animaux sexués, nous sommes engendrés de la même façon que les mammifères, nous avons les mêmes besoins alimentaires, etc. On est en train de redécouvrir que si l’on néglige et abîme les animaux, par des élevages intensifs ou en détruisant leur écosystème, on crée toutes les conditions pour développer des virus qui peuvent nous faire disparaître… En somme, si on massacre le monde vivant, on part avec lui.

Mais on a cru pendant 70 ans que les épidémies appartenaient au passé. On réalise en fait que l’hyper-technologie ne nous en protège pas, au contraire, elle crée même les conditions de sa propagation accélérée : avec l’aviation et les transports rapides, c’est nous qui avons déplacé le virus aussi rapidement ! Et si on ne change pas cela, d’autres épidémies arriveront.

Vous avez beaucoup pratiqué l’éthologie : est-ce une discipline qui pourrait nous aider à mieux appréhender nos relations avec le reste du monde vivant ?

Je regrette que l’on n’ait pas plus développé l’éthologie. Les stéréotypes culturels restent très forts, les décideurs – ceux qui financent les laboratoires et créent des postes de recherche – pensent encore que les animaux ne sont pas une priorité : dans ma carrière, je me suis souvent entendu dire qu’il était inutile d’étudier la sexualité chez les babouins, qu’on n’allait pas donner de l’argent pour interroger le transport des virus par les chauves-souris…

« S’il y a une telle pandémie, c’est parce qu’on a oublié qu’on fait partie du monde vivant, qu’on partageait la planète avec les animaux. »

Pourtant, on le sait depuis longtemps : toutes les épidémies de virus, les pestes bacillaires, la tuberculose, le choléra, la syphilis, etc., toutes ces maladies-là sont parties des animaux et c’est notre monde humain qui les a ensuite distribuées sur la planète entière. C’est un processus qui se répète régulièrement ! La seule différence, c’est qu’avant, quand une épidémie se propageait, l’explication était magique : cela venait d’un mauvais œil, de Dieu qui nous punissait parce qu’on avait commis un péché, etc. Là, on analyse beaucoup mieux les processus biologique, technique et culturel qui fabriquent le virus et qui le mondialisent. Et on se rend donc compte que si on avait développé l’éthologie, ça nous aurait peut-être permis de limiter l’épidémie.

En nous renvoyant à notre propre fragilité humaine, le Coronavirus bouleverse peut-être aussi notre rapport à la mort : peut-il ouvrir à un regain de spiritualité, selon vous ?

La mort fait partie de la condition humaine. Tout comme la spiritualité, d’ailleurs, puisqu’on parle et qu’on est doué d’une capacité de représentation. Pour autant, je suis sceptique sur la nature « spirituelle » de ce qui va suivre. Je parlerais plutôt d’un regain de « spiritualisme », plus proche des fanatismes, religieux ou politiques.

Après de telles catastrophes, on voit souvent s’opérer une flambée du religieux. J’ai pu le constater à Haïti après le tremblement de terre, ou en Colombie après la guerre avec les Farcs. L’angoisse pousse les foules à se soumettre à une autorité suprême pour chercher une forme d’apaisement, avec un comportement expiatoire. Encore une fois, s’il y aura forcément des changements, il ne faut surtout pas croire qu’ils seront forcément pour le mieux…

Ne croyez-vous pas, par exemple, que la triste situation actuelle dans les EHPAD peut nous amener à reconsidérer la place de nos aînés dans notre société ?

J’espère qu’il y aura ce changement de regard, mais je ne suis pas sûr. La vieillesse est un phénomène relativement nouveau, c’est la première fois qu’elle existe de manière aussi longue. En milieu naturel, chez les animaux, il n’y a pas vraiment de vieux : à la première défaillance, ils se font éliminer. Et c’est ce qu’il se passait dans la condition humaine, il y a encore quelques générations… On a donc vu apparaître la vieillesse, en très peu de temps. Aujourd’hui, dans les pays riches, les femmes approchent les 100 ans, et les hommes, les 90 ! La vieillesse vient de naître, d’une certaine façon.

Or cette vieillesse n’a aucune fonction de productivité, elle est vue comme un frein au sprint commercial et capitaliste. Les vieux sont des charges sociales, des poids pour la famille, et c’est pour cela que les EHPAD se sont rapidement développés. En fait, avant le confinement généralisé, on faisait déjà un confinement de vieux, qui tiennent par de minuscules fils affectifs – un coup de téléphone ou une visite de temps en temps. Et si ces visites sont interrompues, ils se laissent mourir : c’est ce qu’on appelle le syndrome du glissement, où les vieux se laissent mourir sans s’en rendre compte… On parle alors de mort naturelle, alors que c’est de carence affective. C’est en tout cas, effectivement, l’un des enjeux du « monde d’après » : il faut inventer un nouveau statut à la vieillesse dans nos sociétés.

Source Bouddhanew.

Ehpad de la Rosemontoise : le parquet de Belfort ouvre une enquête pour « homicide involontaire »…

Le dossier est désormais sur le bureau du procureur de la république de Belfort.

La justice va devoir faire la lumière sur les circonstances de la mort de plus de 30 personnes au sein de cet Ehpad à la suite de la pandémie.

L'Ehpad de la Rosemontoise à Valdoie.

En mai dernier, Laurence et Marie France, les deux sœurs de Patricia Boulak, l’aide-soignante de la Rosemontoise décédée du Covid 19, avaient déposé plainte pour « homicide involontaire », « non assitance à personne en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui ».

Le procureur n’a finalement retenu que le chef d’accusation « d’homicide involontaire ».

La justice va donc avoir pour mission de déterminer pour quelles raisons l’Ehpad de la Rosemontoise a subi une telle hécatombe au moment de la pandémie, et surtout si des erreurs ont été commises par la direction de l’établissement.

 » Nous ne savons pas de quoi sont morts nos proches… »

Aujourd’hui plusieurs familles de personnes décédées à la Rosemontoise veulent comprendre comment une telle situation a pu survenir. C’est le cas de Sébastien Léveque, qui a été le premier à porter plainte en avril dernier. Aujourd’hui plus que jamais, il veut faire part de sa colère. « Mon père était âgé de 73 ans, il est décédé le 28 mars dans l’Ehpad. Il y vivait depuis 2015. Aujourd’hui nous ne savons toujours pas, ma famille et moi de quoi il est mort et nous voulons que la lumière soit faite sur les circonstances de son décès..».

 » Il n’y a eu aucune communication de la part de la direction de l’établissement.. »

Un silence assourdissant, c’est ce que dénoncent les familles de victimes. Elles déplorent une communication inexistante avec la direction, pendant la crise, mais également depuis que le déconfinement a été mis en place. Une situation intolérable pour Sébastien Lévêque. « Mon père avait un peu de diabète, mais il allait bien. Je lui parlais tous les jours au téléphone. Il n’a jamais évoqué le moindre souci de santé. J’ai juste été informé que son état se dégradait, qu’il était mis sous oxygène et il est mort dans la nuit du 28 mars. Lorsque l’établissement m’a prévenu, j’ai bien ressenti que l’urgence pour la direction c’était que je contacte au plus vite les services de pompes funèbres afin que le corps de mon père soit évacué. Mais je n’ai eu aucune précision. Rien. Je pense que l’on nous a caché la vérité, les portes de l’Ehpad étaient fermées et les familles n’étaient au courant de rien. Il n’y a eu aucune communication. Nous apprenions les décès par les médias et les réseaux sociaux. En pleine hécatombe il y avait bcp d’inquiétude de la part des familles et cette inquiétude était bien sûr amplifiée par l’attitude de la direction de la Rosemontoise..».

 » Nous voulons des réponses, afin de pouvoir faire notre deuil… »

Déterminé à obtenir enfin des réponses à ses questions, Sébastien Lévêque va désormais prendre un avocat.      « Je n’ai pas revu mon père. Il repose dans une urne mais il est inconcevable de faire un deuil dans ces conditions. Nous attendons tous de cette enquête judiciaire qu’elle nous permette de comprendre comment cette hécatombe a pu avoir lieu. Comment et pourquoi nos parents sont morts. Nous avons besoin de ces réponses pour faire le deuil.. ».

Le travail de la justice sera de toute évidence long et complexe, mais les familles sont prêtes à cette attente, comme le confirme Sébastien Lévêque. « Les responsables doivent répondre de leurs actes. Nous vivons tous une souffrance terrible. Personnellement je rêve de mon père toutes les nuits. Ma mère est toujours vivante, elle non plus ne comprend pas pourquoi son mari n’est plus là. Elle n’arrive pas à refaire surface… »

Source FR3.

« Plasma files » : enquête autour d’une multinationale du sang…!!!!

Les machines de prélèvement de plasma de la société Haemonetics font-elles courir un risque aux donneurs du monde entier ?

C’est la question soulevée par plusieurs médias étrangers qui publient aujourd’hui une enquête consacrée à ce secteur, au moment où le plasma est testé dans certains traitements contre le Covid-19.

Don de plasma à l'Etablissement français du sang à Orléans, juillet 2017

Une nouvelle fois, les méthodes et les machines du leader mondial du prélèvement de produits sanguins, Haemonetics, suscitent autant d’interrogations que d’inquiétudes. Plusieurs médias internationaux (parmi lesquels « Die Zeit » en Allemagne, « El Mundo » en Espagne, le « Miami Herald » aux USA…), coordonnés par l’organisation The Signals Network qui assiste les lanceurs d’alerte, publient ce mercredi 1er juillet une série d’enquêtes consacrées à cette société et ses machines, utilisées dans le monde entier.

La société américaine Haemonetics est déjà bien connue des autorités sanitaires françaises. En septembre 2018, ses machines de prélèvement de plasma « PCS2 » ont été suspendues d’utilisation par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Une enquête de la Cellule Investigation de Radio France, en collaboration avec Bastamag, avait montré, en août 2019 que l’ANSM et l’Etablissement Français du Sang (EFS) avaient été alertés dès la fin 2015 des méthodes commerciales douteuses d’Haemonetics par deux anciens cadres de la société. La firme basée à Braintree, (Massachusetts) avait notamment vendu pour neuves des pièces détachées usagées à l’EFS. L’affaire s’était soldée par un protocole transactionnel. Mais ces alertes avaient aussi exhumé un autre dossier qui remontait à l’année 2010.

Les « particules noires » au centre des interrogations

À cette époque, les opérateurs de l’EFS avaient commencé à noter l’apparition de particules noires dans le plasma lors de prélèvements effectués sur des machines Haemonetics. Le phénomène est alors considéré comme anormal, mais ne semble pas interroger les autorités sanitaires sur son éventuelle dangerosité pour les donneurs. Les particules sont parfois décrites comme du « sang séché », généré par un dysfonctionnement de la machine. Elles ne sont plus signalées à partir de 2011… avant de refaire leur apparition en 2017, au moment où les lanceurs d’alerte braquent de nouveau les projecteurs sur les machines Haemonetics. Plusieurs signalements remontent à l’ANSM et conduisent l’agence à s’interroger sur leur composition.

En octobre 2017, un comité d’experts, réuni par l’ANSM, conclut qu’il est probable que ces particules proviennent des joints de la machine de prélèvement et que leur composition, potentiellement toxique, nécessite une étude plus approfondie des risques encourus par les donneurs. Le processus de prélèvement de plasma a cette particularité que le sang fait plusieurs allers-retours entre le donneur et la machine. Malgré la présence de filtres, il est possible que certaines de ces particules soient retournées vers le donneur. L’ANSM n’effectuera pourtant pas cette étude réclamée par les experts. Les machines sont encore utilisées près d’un an dans les centres de l’EFS avant d’être finalement interdites après l’apparition de nouveaux incidents « particules noires ».

De nouveaux documents attestent de l’ampleur du phénomène

Des centaines de nouveaux documents obtenus auprès de lanceurs d’alerte, que la cellule investigation de Radio France ainsi que BastaMag et Mediapart ont pu consulter, montrent que ces incidents ne se sont pas produits uniquement en France, et que la société Haemonetics était bien informée des problèmes que présentent ses machines.

D’après les différents médias partenaires des « Plasma Files », au moins 700 cas d’apparition de particules noires peuvent être établis de façon documentée dans une quarantaine de pays entre 2005 et 2019. Ce chiffre est à relativiser face aux 360 millions de prélèvements revendiqués par le fabricant sur ses machines depuis 15 ans. Néanmoins, le nombre réel d’incidents est probablement supérieur. En Allemagne, l’enquête de « Die Zeit » pointe le fait que les centres de transfusion sanguines ne sont pas tenus de les signaler dans tous les cas. En France, notre enquête avait montré qu’un certain nombre d’apparition de particules noires n’apparaissaient pas dans la base de matériovigilance de l’ANSM qui recense les incidents significatifs sur les dispositifs médicaux. Des salariés ou anciens salariés de l’EFS avaient expliqué à la Cellule investigation de Radio France et Bastamag que les apparitions de particules étaient si courantes à une époque que plus personne ne les notait. Dans sa réponse aux médias partenaires, Haemonetics admet avoir reçu environ 2000 signalements de particules noires lors de prélèvements.

Surtout, l’utilisation de produits potentiellement toxiques (formaldéhyde, chrome VI…) dans les joints des machines Haemonetics semble problématique. Et l’éventualité, probable, d’apparition de particules invisibles à l’œil nu et suffisamment fines pour passer à travers les filtres n’a jamais été étudiée précisément. Haemonetics et les opérateurs de don de sang comme le néerlandais Sanquin, qui a également rencontré des problèmes avec les machines PCS2, estiment que le risque est « négligeable« . Le sujet est néanmoins discuté par certains scientifiques. « Plus les particules étrangères sont petites, plus elles sont dangereuses, parce qu’il leur est plus facile de percer une paroi cellulaire et de provoquer une inflammation« , explique ainsi Jacob de Boer, professeur de toxicologie à l’université libre d’Amsterdam, à nos confrères du quotidien NRC. Si les risques de développements de cancers semblent peu probables aux yeux de certains experts interrogés, la présence de ces particules leur semble, sur le principe, non admissible. « On ne peut pas accepter que de petites particules provenant de la machine pénètrent dans le système sanguin » affirme ainsi Rainer Blaczyk, le directeur de l’institut de transfusion et de transplantation de la faculté de médecine de Hanovre.

Pour Haemonetics, l’ANSM a fait preuve « d’excès de prudence »

Dans une longue réponse aux médias partenaires, Haemonetics a de nouveau catégoriquement contesté la dangerosité potentielle de ses machines. D’après la firme américaine, les incidents survenus en France seraient isolés et imputables à un dispositif utilisé exclusivement par l’Etablissement français du sang, et depuis retiré du marché. La firme explique que les études menées par l’ANSM ont totalement écarté un impact sur la santé des donneurs et qu’elle n’a interdit ses machines que par « excès de prudence« . Notre enquête avait pourtant montré que l’étude de risque réclamée par le comité d’experts n’avait jamais été menée à son terme, ou en tout cas, jamais été publiée.

En France, l’EFS utilise toujours un autre type de machines Haemonetics, « MCS « , réservées au prélèvement de plaquettes sanguines. Leur technologie est très similaire à celle des « PCS2 » et les risques de production de particules similaires. Néanmoins, l’EFS semble être en train de les retirer progressivement de son parc. L’établissement n’en utilisait plus que 60 en mars 2020, contre 97 en juillet 2019, et il affirme qu’aucun incident n’a été déclaré en 2020 sur ses « MCS « . De son côté, l’ANSM n’a pas répondu à nos questions sur ce point précis.

Afin d’évaluer les effets du don de plasma sur la santé, une étude de morbi-mortalité sur une large population de donneurs a été confiée à l’INSERM de Bordeaux. Les résultats sont attendus pour 2022. Trois lanceurs d’alerte et huit donneurs ont porté plainte en mai 2018 pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et défaut d’exécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit nocif pour la santé. La procédure, confiée au pôle santé du parquet de Paris, est toujours au stade de l’enquête préliminaire.

Le siège d’Haemonetics à Braintree, dans le Massachusetts (États-Unis)

Le plasma testé dans le cadre des traitements du Covid-19

Le marché mondial du plasma, lui, est en pleine progression. Estimé aux alentours de 24 milliards de dollars en 2019, il est principalement abondé par les donneurs américains. Aux États-Unis, le don de produits sanguins est rémunéré (ce qui est interdit en France) et attire des populations pauvres en recherche revenus de complément. L’essentiel du plasma prélevé dans le monde est utilisé pour fabriquer des médicaments utilisés notamment dans le traitement de certaines maladies génétiques. Récemment, le plasma a fait naître des espoirs dans la lutte contre la pandémie de Covid 19 . Du plasma de convalescents a été testé, avec des résultats encourageants, chez certains malades atteints de leucémie notamment, obligés de prendre des traitements qui affaiblissent leur système immunitaire. Le plasma transfusé semble leur apporter des anticorps dirigés contre la maladie. Un élément mis en avant aujourd’hui par Haemonetics pour rappeler que ses produits participent à la mobilisation contre la maladie.

Source FRANCE INTER.

 

Pertes de mémoire, difficultés d’attention… Ce que le Covid-19 fait au cerveau…

Certains patients infectés par le Covid-19 ont présenté des difficultés d’attention et de pertes de mémoire.

Plus qu’à la seule fatigue, ces problèmes cognitifs pourraient être liés à la présence du virus dans le cerveau et la moelle épinière.

Alors que l’épidémie de Covid-19 battait son plein, des médecins généralistes ont rapporté qu’un nombre croissant de patients infectés par le virus se présentaient à leur cabinet en se plaignant de difficultés d’attention et de pertes de mémoire. Ces problèmes cognitifs ont largement été mis sur le compte de la fatigue.

Néanmoins, une autre hypothèse se dessine : ces symptômes pourraient aussi être directement liés à la présence du coronavirus SARS-CoV-2 dans le système nerveux central, autrement dit le cerveau et la moelle épinière.

Les coronavirus peuvent attaquer divers organes

Jusqu’ici, le Covid-19 a principalement été associée à des difficultés respiratoires, le virus touchant prioritairement les poumons. Cependant, des travaux scientifiques avaient déjà révélé qu’au-delà des voies respiratoires, les coronavirus ont la capacité de se diffuser à d’autres organes, parmi lesquels le cerveau.

Des études menées suite à l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SARS) en 2003 ont ainsi permis de mettre en évidence la présence de génome viral dans le cortex cérébral des patients. Chez des individus infectés par le MERS-CoV, des lésions ont été observées dans plusieurs régions cérébrales, notamment au niveau des lobes frontaux et pariétaux. Les données concernant les effets à long terme de cette famille de virus sur le cerveau, et les conséquences sur le fonctionnement cognitif des individus, demeurent toutefois parcellaires.

Afin de faire le point sur les connaissances disponibles, nous avons effectué une revue de littérature, publiée dans la revue Brain Communications. Nous y décrivons les pistes de recherche à poursuivre pour mieux appréhender le lien entre cerveau, difficultés psychiatriques et neurologiques et épidémies de coronavirus.

Attirer l’attention sur ce sujet est de la plus haute importance afin d’améliorer et de renforcer le suivi à long terme des personnes ayant été exposées au SARS-CoV-2 pendant la pandémie.

L’hippocampe, une région particulièrement vulnérable ?

Des études réalisées sur des modèles animaux soulignent tout particulièrement la fragilité de l’hippocampe, zone du cerveau qui joue un rôle important dans la mémoire et la navigation spatiale. Cette vulnérabilité ne s’observe d’ailleurs pas uniquement dans le contexte d’une infection à coronavirus, mais aussi dans le cadre d’autres infections respiratoires. Des travaux menés chez des souris infectées par le virus de la grippe ont par exemple révélé la survenue de changements morphologiques et fonctionnels de l’hippocampe chez ces animaux. Ceux-ci sont associés à une dégradation de la mémoire spatiale sur le long terme.

Dans le cas du SARS-CoV-2, plusieurs questions se posent : de tels changements peuvent-ils être observés au niveau de l’hippocampe de certains patients ? Si tel est le cas, sont-ils la conséquence directe de l’infection virale ? Des recherches doivent encore être conduites pour trouver les réponses.

Il faudra également déterminer si de tels changements cérébraux pourraient accélérer le développement d’autres pathologies, telles que la maladie d’Alzheimer, qui se caractérise justement par une détérioration de l’hippocampe et une dégradation de la mémoire spatiale.

Les patients nécessitant une ventilation sont davantage concernés

Le syndrome respiratoire aigu sévère, qui survient dans les cas les plus graves de Covid-19 et nécessite la mise en place d’une ventilation mécanique pour assister la respiration des patients, est une autre source d’inquiétude.

On sait en effet que plus de 70 % de patients hospitalisés dont l’état nécessite une ventilation mécanique, en raison de pathologies respiratoires diverses, voient leurs performances cognitives, leur capacité d’attention, leur mémoire et leur fluidité de langage affaiblies, et ce jusqu’à un an après leur sortie de l’hôpital.

En outre, il a été avancé que certaines altérations du cerveau (l’atrophie cérébrale notamment) associées à des problèmes d’attention, de mémoire verbale et de fonctions exécutives (logique, planification raisonnement…) qui affectent les patients souffrant d’un syndrome respiratoire aigu sévère pourraient s’expliquer par un manque d’oxygène (hypoxie) survenant avant la mise sous ventilation.

Des troubles psychiatriques d’origine virale ?

Nous nous sommes aussi intéressés à la littérature scientifique portant sur les liens entre maladies psychiatriques et infections aux coronavirus humains.

Une petite étude, menée auprès de 40 patients suspectés d’être infectés par le MERS-CoV et mis en quarantaine pour cette raison, a notamment révélé des troubles psychiatriques, incluant des évènements psychotiques et des hallucinations, chez 70,8 % d’entre eux. Le fait que, dans ces travaux, tous les patients souffrant de ces troubles ont ensuite été testés positifs pour le virus (tandis que les cas suspects testés négatifs n’ont présenté aucun signe cognitif) suggère l’existence d’un potentiel mécanisme viral.

Suite à la pandémie de Covid-19, d’une ampleur inédite, une augmentation de la prévalence des troubles psychiatriques dans la population générale est attendue, du fait du traumatisme engendré par cette période. Toutefois, on ne peut exclure que parmi ces cas, certains aient été directement déclenchés par l’infection virale, laquelle aurait été responsable de modifications cérébrales, plutôt que par des facteurs environnementaux, comme le climat anxiogène dans lequel nous avons évolué pendant plusieurs mois.

Les données sur la capacité du nouveau coronavirus à se diffuser au système nerveux central s’accumulent et il semble que le risque des conséquences délétères sur le cerveau à plus long terme soit loin d’être nul. Il est de ce fait urgent de consolider la recherche sur ce sujet. Il faut notamment mener des études plus larges, portant sur les dysfonctionnements cérébraux qui affectent les populations ayant été exposées aux précédentes épidémies de coronavirus.

Dans les mois à venir, il faudra également porter une attention particulière aux manifestations cognitives liées à l’infection par le SARS-CoV-2 : en évaluer la diversité, établir la durée d’éventuels symptômes cognitifs chez les anciens malades, identifier les liens entre sévérité de l’infection et gravité des troubles cognitifs, etc.

À ce titre, la participation des médecins généralistes sera indispensable. Ils sont en effet les plus à même de suivre les patients et d’identifier ceux qui présentent des problèmes cognitifs sur le long terme.

Source OUEST FRANCE.

Un virus de grippe porcine sera-t-il à l’origine de la prochaine pandémie ?…le G4 EA H1N1…

C’est ce que redoutent des chercheurs qui tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme, après la découverte d’un virus qui affecte 10,4 % des travailleurs d’élevages porcins en Chine.

Le virus G4 EA H1N1 a été identifié dans des élevages porcins chinois.

Des chercheurs ont découvert une souche de virus de grippe porcine en Chine présentant toutes les caractéristiques capables de provoquer une future pandémie, selon une étude parue lundi 29 juin dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Science (PNAS). Les virus s’appellent G4 et descendent génétiquement de la souche H1N1 à l’origine d’une pandémie en 2009. Ils « possèdent tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains », écrivent les auteurs.

Qu’est-ce que le G4 EA H1N1 ?

Un nouveau type de grippe porcine, identifié dans plusieurs élevages chinois entre 2011 et 2018. Son génotype (G4) est très proche de celui de la grippe H1N1 de 2009, un virus dit réassorti, combinaison de séquences porcine, aviaire et humaine, qui avait fait 280 000 morts, selon les estimations.

Pourquoi en parle-t-on ?

Parce que des scientifiques issus d’universités chinoises et du Centre chinois de prévention et de lutte contre les maladies tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Dans une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Science, l’équipe du professeur Honglei Sun avertit : Les virus G4 ont toutes les caractéristiques essentielles d’un virus pandémique candidat.

Les scientifiques jugent « préoccupant » le nombre « élevé » de cas de malades parmi les travailleurs des élevages de porcs chinois. 10,4 % d’entre eux auraient déjà été contaminés ; un taux qui monte à 20,5 % chez les 18-35 ans. Une telle infectiosité augmente considérablement les possibilités d’adaptation du virus chez l’homme, alertent les scientifiques.

Comment la maladie se transmet-elle ?

Par les cellules épithéliales des voies respiratoires humaines. Problème,  l’immunité préexistante de la population ne fournit pas de protection contre les virus G4  , soulignent les auteurs de l’étude. Même si aucun cas de transmission interhumaine n’a pour l’instant été établi, il est urgent de surveiller étroitement les populations humaines, en particulier les travailleurs de l’industrie porcine , conseillent les scientifiques.

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus : « A côté de Didier Raoult, c’est un gentil »…Comment le Professeur Perronne est devenu l’autre apôtre décrié de la chloroquine.. On aurait pu éviter 25.000 morts ???

Le chef des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond-Poincaré est devenu la nouvelle bête noire du monde médical après la publication d’un livre aux positions hétérodoxes sur la crise du Covid-19.

Coronavirus : « A côté de Didier Raoult, c’est un gentil »...Comment le Professeur Perronne est devenu l’autre apôtre décrié de la chloroquine

  • Dans « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? », sorti récemment, le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches donne sa vision très personnelle de la gestion de la crise sanitaire.
  • Parmi ses attaques répétées, il affirme que l’hydroxychloroquine, traitement promu par Didier Raoult, aurait permis d’éviter 25.000 morts si elle avait été prescrite largement en France.
  • Avant cette polémique, Christian Perronne était déjà controversé dans le milieu médical pour ses avis sur la maladie de Lyme.

Son livre critico-complotiste sorti début juin sur la crise sanitaire s’arrache comme du bon pain (Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise, chez Albin Michel). Numéro 1 sur Amazon devant les recettes gourmandes-croquantes de Cyril Lignac. Ses interventions médiatiques, d’abord limitées aux micros engagés d’André Bercoff sur Sud Radio ou de Jean-Marc Morandini sur Cnews, défouraillent à tout va y compris sur les chaînes grand public. L’homme accuse sans frémir ses collègues médecins d’avoir tué 25.000 Français en refusant de leur prescrire le fameux combo si décrié hydroxychloroquine + azithromycine.

Une activité frénétique finalement récompensée par une saisine du collège de déontologie de l’APHP, son employeur, et du Conseil de l’Ordre national des médecins (Cnom) en fin de semaine dernière. Confidence en interne : « Ça aurait été incompréhensible que l’on ne fasse rien au vu de la proportion qu’est en train de prendre l’affaire. Les médecins sont tenus à la confraternité, et là, on entend des propos violents qui sont en plus réitérés. »

https://youtu.be/j_oR4gXc4WA

Une alliance contre-nature avec Raoult

C’est donc une sacrée performance réussie par Christan Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches. Le Professeur au CV ronflant – ex-conseiller au ministère de la Santé, ancien président de ce qui est devenu le Haut conseil de la santé publique –, passé sous les radars jusqu’ici, tutoie désormais la popularité de l’idole marseillaise Didier Raoult. Le destin des deux hommes est d’ailleurs inséparable sur le débat chloroquine contre le reste du monde. Une alliance paradoxale puisqu’elle ne repose pas franchement sur une vieille camaraderie de médecine née à décorer les murs du réfectoire de phallus en érection.

Ainsi, on résiste mal à la tentation d’exhumer cette tribune du Point de 2015 dans laquelle Didier Raoult découpe son condisciple. « Notre spécificité est que nous avons au Conseil national des universités et au Haut Comité de santé publique, un confrère qui a pris une position de leader du Lyme, sans bagage scientifique spécifique dans ce domaine, autre que ses croyances et le support de ses disciples. Il n’a pas de production scientifique lisible. Il a embrasé les théories alternatives et a même convaincu un grand hebdomadaire qu’il existait un complot tendant à dissimuler (pour quelle raison ?) l’ampleur du désastre. »

Une étude clinique discutée puis finalement retirée

Cinq ans après, Didier Raoult et Christian Perronne nous rejouent pourtant à leur manière le running gag des Guignols sur le couple Balkany. « L’hydroxychloroquine ? Bien sûr que ça marche, j’ai un témoin qui peut le prouver. » Quand Raoult est le dernier à croire à son remède, Il trouve un précieux soutien chez Perronne, qui dépose une étude en préprint sur l’efficacité du traitement promu par le directeur de l’IHU Méditerranée. Et tant pis si elle est aussi discutable sur le fond à cause de ses multiples biais, comme le démontre entre autres cet excellent article de nos confrères de Futura-Sciences.

« C’est une étude qui n’a ni queue ni tête avec des patients qui se baladent d’un groupe à l’autre », tempête Nathan Peiffer-Smadja, coordinateur du réseau des jeunes infectiologues de France, qui a initié la pétition demandant au Conseil de l’Ordre d’agir contre le Professeur Perronne. « On a neuf patients traités par hydroxychloroquine et azithromycine qui sont déplacés dans le groupe de contrôle parce qu’ils n’ont pas reçu le traitement pendant le temps imparti (48h) alors qu’ils finissent en soins intensifs ! Cela fausse toutes les données. D’ailleurs le préprint a été retiré de Medrxiv alors que ça n’arrive jamais. »

Réponse furibarde de Perronne dans L’Obs : « On a été obligé de la retirer parce qu’on s’est pris des seaux de purin sur la tête mais l’article est toujours en comité de relecture dans un journal international. Mes équipes ont reçu des appels de menace de collègues leur demandant s’ils avaient bien réfléchi à leur carrière en signant un papier pareil. » Selon nos informations, certains ont tellement réfléchi qu’ils ont demandé à voir leurs noms retirés de la liste des participants à l’étude avant même sa publication, car ils avaient émis des doutes sur sa méthodologie dès le départ.

Un autre signataire de l’étude, Djillali Annane, chef du service de réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré, le même que Perronne, confirme à demi-mot certaines réticences : « Je n’ai pas demandé que mon nom soit retiré mais à ce qu’avant la soumission pour publication dans une revue à comité de lecture, le plan d’analyse statistique soit revu avec un expert statisticien. » Une précaution qui ne changera rien à l’affaire, selon Pierre Tattevin, président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française, qui regroupe une large majorité des infectiologues exerçant dans l’Hexagone.

« La chloroquine, on avait envie d’y croire, mais ça ne tient pas la route. Toutes les grandes études internationales menées dans les règles de l’art le montrent, L’OMS le dit, toutes les instances le disent. Comment un grand Professeur comme ça, en fin de carrière, peut camper sur des positions qui ne sont pas tenables ? Allez dire aux gens qui ont perdu des proches que ces derniers auraient pu être soignés, ça a un impact terrible. Je ne m’explique pas ce qui lui a pris. Même en imaginant que la chloroquine était le traitement miracle, ce qu’il n’est pas, on n’aurait jamais guéri 80 % des gens. Au-delà même de la conviction délirante, c’est un mensonge raconté aux victimes du Covid-19. »

La photo qui passe mal

Ceux qui ont renoncé à comprendre n’hésitent pas à parler de mégalomanie, ce qui est une manière d’interpréter une photo parue sur les réseaux sociaux dont on a pu vérifier la véracité. On y voit le Professeur Perronne en arrière-plan, et devant lui une dizaine de jeunes femmes de dos avec des messages de soutien sur leur blouse. « Un grand merci Mr Perronne, un grand homme Mr Perronne, un grand bravo Mr Perronne », et ainsi de suite. La mise en scène a suscité un certain malaise en interne. « Il s’agit pour la majorité d’infirmières de son service dont on devine tout à fait le lien de dépendance vis-à-vis de Perronne, persifle un confrère. Je ne crois pas qu’elles aient eu beaucoup le choix. » Gardons-nous ici d’employer les grands mots : même ses détracteurs reconnaissent que le Professeur Perronne n’a pas mauvais fond. « Il peut y avoir des pressions, mais il ne va fusiller personne. A côté de Raoult, Perronne, c’est un gentil. Il est respectueux et il laisse les gens tranquilles. »

Si les deux pointures n’ont pas le même caractère, elles partagent la même attirance pour les théories complotistes. Dans son ouvrage, qui relaie par ailleurs un bon nombre de critiques largement admises, comme la mauvaise gestion gouvernementale du manque de masques ou la désorganisation des autorités sanitaires, Christian Perronne reprend à son compte les attaques de Didier Raoult sur la probité de ses confères, qu’il juge achetés par les grands laboratoires. « Au sommet de l’État, les relations personnelles, les services rendus ou les travaux bien rémunérés par l’industrie pharmaceutique se transforment parfois en conflits d’intérêts plus visibles que d’habitude. Un organisme officiel, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), a été le petit théâtre de certains d’entre eux. Un membre éminent de la commission Maladies transmissibles de ce Haut Conseil a ainsi touché 90.741 euros de l’industrie pharmaceutique, dont 16.563 euros de Gilead. Or c’est ce Haut Conseil qui a rendu le fameux avis interdisant l’hydroxychloroquine, sauf aux mourants. »

« Ils ont laissé crever mon beau-frère »

Sur le plateau de Cnews, il va même plus loin, en accusant le CHU de Nantes, en bisbille judiciaire avec Raoult pour cette même histoire de conflit d’intérêts, d’avoir « laissé crever son beau-frère » en refusant de lui administrer le traitement magique. Contacté, le CHU de Nantes, préfère « ne pas rentrer dans cette polémique infondée. L’ensemble des patients pris en charge pour Covid-19 au sein de l’établissement a été traité de manière collégiale, en prescrivant les traitements validés scientifiquement et adaptés à chaque situation individuelle ».

S’il est encore loin de la ferveur autour de Raoult, qui a explosé les records d’audience de BFM l’autre jour lors du remix de Rumble in the Jungle contre Bourdin, les prises de position du Professeur Perronne commencent à lui valoir un certain succès sur les réseaux sociaux. Au point de condamner ses opposants à des raids bien sentis sur Facebook et ailleurs de la part des admirateurs de la doublette infernale. « Recevoir un message avec mon adresse et un avertissement du genre « justice sera faite », ça ne fait jamais plaisir », avance Nathan Peiffer-Sadja.

Il accuse ses confrères de collusion avec les laboratoires

La tension serait même montée d’un cran depuis que l’utilisation du Remdevisir, le produit phare de Gilead, a été validée par l’Agence européenne du médicament le 15 juin, malgré une incidence minime sur la mortalité. « Oui, il y a un problème de financement de la médecine », reconnaît sans fard le jeune interne à Bichat. « Aux internes, on dit « déplacez-vous dans des congrès et publiez des travaux de recherche pour faire carrière », mais ni l’État ni les facultés ne veulent payer. Un interne qui gagne 1.800 euros par mois, s’il doit payer 800 euros de sa poche pour aller à un congrès, il fait comment ? Et ben c’est l’industrie qui paye. C’est tellement hypocrite ceux qui disent « il faut arrêter ça tout de suite ». A quel point cela peut influer sur les décisions médicales ? Il y a sûrement débat, mais aucun médecin ne va laisser mourir des gens parce qu’un labo lui a payé un déplacement un jour. »

« Ce que dit Perronne est assez démagogique, mais ça prend bien, renchérit Pierre Tattevin. Ces liens d’intérêt dont il parle, tous les médecins qui exercent pour des unités de recherche en ont. Mais la plupart du temps, c’est pour pouvoir faire des expérimentations. Lui-même en a bénéficié. Alors, si la parade quand on explique que la chloroquine ne fonctionne pas, c’est « vous dites ça parce que vous êtes payé par le labo concurrent », bon… Le Remdevisir, c’est vrai que ce n’est pas très spectaculaire, mais c’est le seul traitement antiviral qui a démontré un peu d’efficacité. Mais il ne faut pas que Perronne ce soit l’arbre qui cache la forêt. Il a toujours été un outsider. »

« Avant lui, les médecins me regardaient de haut »

Le Chef du service d’infectiologie du CHU de Rennes fait ici référence au rôle controversé de Christian Perronne dans la recherche contre la maladie de Lyme. Défenseur de la théorie parfois colportée, mais jamais prouvée, du chercheur nazi réfugié aux Etats-Unis qui aurait trafiqué les tiques pour les rendre plus infectieuses avant leur « évasion » d’une base américaine du Connecticut, le spécialiste accusait déjà en 2015 le milieu médical de cacher au grand public les dégâts causés par cette maladie silencieuse et mal diagnostiquée. Snobé par ses pairs, qui le taxent à l’époque d’obscurantisme et d’alarmisme inutile, le Professeur Perronne tombe alors comme une bénédiction pour des milliers de malades « en errance médicale », à l’image d’Armelle Cyuela.

Désormais présidente de l’association Vaincre Lyme, elle a lancé une (autre) pétition pour défendre Christian Perronne. « Avant lui, les médecins me regardaient de haut, disant que mes tests ne valaient rien et que je n’étais pas malade. J’ai fini par être hospitalisée à Garches. Il m’a aidée à un moment où j’en avais grand besoin. Il y a des milliers de personnes qui souffrent terriblement et lui a consacré sa vie à essayer de faire connaître cette maladie. Alors, sur la chloroquine, s’il dit que ça marche, je suis derrière lui à 100 %. » Plus de 80.000 signataires partagent son avis. Le soutien populaire, toujours. « Les dégâts sont faits dans l’opinion publique, concède Pierre Tattevin. Ce qu’on espère maintenant, c’est que la sanction soit assez intimidante pour que lors des prochaines épidémies, des Raoult ou des Perronne réfléchissent à deux fois avant de dire qu’ils savent mieux que tout le monde. »

Aucune plainte n’a encore été déposée devant la chambre disciplinaire. « On attend que le conseil de l’ordre interdépartemental des Hauts-de-Seine se prononce, comme le veut l’usage », temporise le Cnom. Quant aux équipes de l’hôpital Raymond Poincaré, elles font le dos rond. « On a d’autres chats à fouetter et des patients à prendre en charge. Pour le reste, on met des œillères, même si on est déçus de la tournure que prennent les choses. »

Source 20 MINUTES.

Dépakine. La justice va se prononcer sur la responsabilité de l’État…

Le tribunal administratif de Montreuil tranchera, mercredi, sur la responsabilité de l’État et des autorités sanitaires dans le scandale des « enfants Dépakine ».

L’antiépileptique est responsable de malformations et de troubles neurologiques chez les enfants de femmes sous traitement pendant leur grossesse.

Trois familles, dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero à la dépakine, ont saisi le tribunal administratif de Montreuil pour faire reconnaître la faute de l'État.

Quelle est la part de responsabilité de l’État dans le scandale des « enfants Dépakine » ? Pour la première fois, la justice administrative se prononcera mercredi 1er juillet sur les requêtes déposées par trois familles dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero à cet antiépileptique.

Malformations du visage, retards de développement, troubles autistiques, strabisme, problèmes ORL… Les parents de cinq de ces enfants, aujourd’hui âgés de 11 à 35 ans, ont saisi le tribunal administratif de Montreuil pour faire reconnaître la faute de l’État et des autorités sanitaires agissant en son nom (Agence de sécurité du médicament, ministère de la Santé, CPAM…).

Lors de l’audience qui s’est tenue le 24 juin, le rapporteur public a estimé que la responsabilité de l’État était établie et que ce dernier avait failli à son devoir d’action et d’information, notamment dans les notices de ce médicament commercialisé par Sanofi depuis 1967 « dont on sait aujourd’hui la grande dangerosité pour les enfants de mères traitées ».

Le nombre d’enfants handicapés à cause du valproate de sodium, molécule présente dans la Dépakine et utilisée contre l’épilepsie et les troubles bipolaires, est estimé entre 15 et 30 000, selon les études.

Risque élevé de malformations congénitales

Au tribunal de Montreuil, le rapporteur public a préconisé de verser à cinq victimes et à leurs parents des indemnités pouvant aller jusqu’à 152 000,00 € par personne.

Il se fonde notamment sur un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui avait estimé en 2015 que Sanofi, mais également l’Agence du médicament (ANSM), avaient fait preuve d’une « faible réactivité » et n’avaient pas suffisamment informé des risques connus pour les patientes enceintes.

Lorsqu’une femme enceinte prend ce médicament, son enfant présente un risque élevé – de l’ordre de 10 % – de malformations congénitales, ainsi qu’un risque accru d’autisme et de retards intellectuels et/ou de la marche, pouvant atteindre jusqu’à 40 % des enfants exposés.

L’avocat des familles, Charles Joseph-Oudin, attend du tribunal une « décision lisible et intelligible ». « Il faut trancher ces trois dossiers et donner des lignes directrices claires pour les autres, car derrière il y en a des centaines d’autres », a-t-il déclaré.

Sanofi mis en examen

Le rapporteur public a établi des responsabilités partagées entre l’État, Sanofi, et les médecins prescripteurs. Pour les trois dossiers examinés à Montreuil, il a fixé celle de l’État entre 20 et 40 %, estimant que les dangers étaient connus dès 1983 pour les malformations, et dès 2004 pour les troubles neurodéveloppementaux.

Pour Marine Martin, présidente et fondatrice de l’Apesac (Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant), qui représente 7 500 victimes, ce procès à Montreuil est « l’aboutissement de plusieurs années de travail ». Elle déplore toutefois ce « curseur fixé à 2004, qui exclut 80 % des victimes, alors même que les dangers avaient été documentés avant cette date ».

Car au-delà de ces trois dossiers étudiés par la justice administrative, ce sont des dizaines d’autres qui vont arriver devant les juges, prévient l’avocat des familles.

Sanofi est aussi dans leur viseur : le laboratoire, qui a été mis en examen en février dernier pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires » après le dépôt de 42 plaintes de familles, est par ailleurs au cœur d’une vingtaine de procédures au tribunal judiciaire de Nanterre.

« Mettre ses enfants à l’abri »

Côté indemnisation, 500 dossiers de victimes directes ont été déposés à l’Oniam, et 1 400 sont en cours de constitution. L’organisme d’indemnisation a déjà proposé un total de 6,5 millions d’euros d’indemnisations aux victimes de la Dépakine.

Une fois la décision rendue à Montreuil, « Sanofi ne pourra plus se servir du prétexte de l’existence d’une responsabilité de l’État pour ne pas indemniser les victimes puisque les parts de responsabilités de chacun seront fixées », estime Me Joseph-Oudin.

Le groupe soutient avoir toujours respecté ses obligations d’information et avoir averti les autorités de santé dès le début des années 1980 sur les risques de malformation du fœtus, et dès 2003 sur les risques neurodéveloppementaux, mais sans réaction immédiate des autorités.

Chrystèle, aide-soignante et mère de Charles, 14 ans, et Jacques, 12 ans, tous deux autistes, réclame désormais juste de pouvoir « mettre ses enfants à l’abri ». « Comment vont-ils survivre après ma mort ? », s’interroge-t-elle.

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus : Vocation confirmée, choc… Des étudiants volontaires racontent leur expérience en première ligne aux côtés des soignants…

Certains étudiants en cursus de santé, qui se sont portés volontaires pour prêter main forte pour lutter contre le coronavirus, expliquent l’impact de cette expérience hors du commun sur leur choix d’orientation.

Coronavirus : Vocation confirmée, choc... Des étudiants volontaires racontent leur expérience en première ligne aux côtés des soignants

  • Pendant l’épidémie, certains étudiants en médecine, en soins infirmiers, se sont mobilisés pour aider les soignants sous l’eau.
  • Certains ont accepté de répondre à notre appel à témoignage.
  • Ils racontent comment ils ont vécu cette mission si particulière. Et comment elle a pu changer ou renforcer leurs choix de carrière.

Aller au front sans arme, ni formation. Certains étudiants infirmiers ou à la faculté de médecine se sont portés volontaires pour épauler leurs futurs collègues dans les couloirs des hôpitaux, dans les chambres des Ehpad, au téléphone pendant l’épidémie de coronavirus. Un plongeon précoce et singulier qui peut s’avérer formateur, mais aussi délicat. Certains d’entre eux nous ont confié leur ressenti et comment cette expérience hors du commun a joué dans leurs choix d’avenir.

« Me retrouver dans le grand bain a été une expérience très enrichissante »

Thomas, 21 ans et étudiant en deuxième année de médecine à la faculté de Paris-Saclay a voulu se rendre utile pendant l’épidémie. Sa faculté l’a mobilisé à l’hôpital de Melun (Seine-et-Marne), qui a lancé Terr-e Santé, une cellule de télémédecine dédiée au Covid-19. Une mission qui consistait à rappeler les patients qui sentaient leur état de santé se dégrader. D’un coup, il a collaboré avec des infirmières, médecins coordinateurs, des externes… Et cette expérience, loin des bancs bondés de la fac, lui a beaucoup appris. « Après le concours si difficile de première année, me retrouver dans le grand bain a été une expérience très enrichissante, qui m’a montré les différentes facettes des professions médicales. J’y ai vu de nombreux bons côtés (richesse du raisonnement, de l’interrogatoire médical, confiance des patients…), mais aussi certains aspects que j’avais sous-estimés (certaines personnes minorant notre rôle, ce qui pouvait rester un peu en travers de la gorge lorsqu’on est volontaire).

Ilona, 19 ans, poursuit, elle, un cursus pour devenir infirmière. Elle est envoyée dans un Ehpad dès le lendemain de sa proposition d’aide. Ce n’est pas une découverte pour elle car elle avait déjà réalisé des stages et des boulots d’été dans cet univers. « J’ai été confrontée directement à mon arrivée à la mort d’une résidente. Je me suis dit que pour le coup, je rentrais dans le bain directement. » Avec de nouvelles directives drastiques et des équipes très sollicitées, Ilona n’a pas vraiment eu le temps d’apprendre sereinement le métier. « On m’a indiqué les chambres des résidentes que je prendrai à charge pour la toilette, seule, l’aide à la prise des repas… Je n’ai pas eu de semaine d’adaptation et j’ai surtout suivi les aides-soignantes, alors que je suis étudiante infirmière. J’étais très autonome. » Pour beaucoup d’entre eux, cette mission a pris des allures de formation express. « J’ai appris beaucoup de choses sur l’hygiène, reprend la jeune femme. C’est une formation exigeante pour un métier méticuleux. »

Urgence et solidarité

Ce qui l’a marquée, également, c’est l’urgence. « J’aime prendre le temps de bien connaître les résidents avant de faire leur toilette, mais là ce n’était pas possible. » Surtout que la crise du Covid a modifié les conditions de travail des soignantes. « Les résidents devaient se sentir tellement seuls, en plus on ne voyait plus notre visage entre le masque, les lunettes, on ne pouvait pas les toucher, vu qu’il fallait respecter une certaine distance. C’était plus difficile d’accompagner dans la mort. » Surtout avec des proches éloignés et particulièrement inquiets.

Malgré les difficultés, c’est aussi la fierté qui ressort de ces témoignages. « Ma première semaine était vraiment dure, porter un masque pendant douze heures avec la chaleur était compliqué, explique encore Ilona. J’avais de grosses migraines, j’étais épuisée, mais je rentrais avec le sourire, pensant que pendant cette période de confinement, je ne me tournais pas les pouces mais que je servais à quelque chose. »

Et beaucoup ont pu compter sur une équipe investie et une solidarité précieuse. « A chaque fois que je fais des stages, on me dit qu’il faut avoir une bonne cohésion avec l’équipe, c’est ce qui me plaisait dans ce métier, reprend Ilona. Je l’ai vu encore plus dans cette situation. » Mais certains ont été choqués de voir l’état de l’hôpital public. Car en passant de la théorie à la pratique, « j’ai pu aussi me confronter à la réalité du monde hospitalier : peu de moyens pour le personnel qui se sent oublié, des heures de travail à rallonge, souligne Thomas, étudiant en médecine. J’espère qu’à l’avenir la condition des personnels de santé sera améliorée. »

« J’ai pris conscience que ce métier est ma vocation »

Les défis, déjà nombreux en temps normal, ont été accentués par cette épidémie. « Le manque de matériel obligeait des soignants à travailler en continu pour ne pas changer de protections 7 heures d’affilée », pointe Eliot, étudiant en première année en soins infirmiers dans le Nord Franche-Comté.

Stress, décès des patients, pénurie de masques… Découvrir son futur métier dans des conditions aussi exceptionnelles risque de fausser un premier aperçu. Au point de baisser les bras ? Pour Suzanne, volontaire également, c’est la douche froide. « J’ai vu l’horreur, la panique pour trouver du matériel, le découragement, les pleurs, la colère, déplore-t-elle. Je n’ai pas vu de gens heureux, fiers de leur métier. Je les gênais car je ne savais encore rien faire. Je vais changer d’orientation, sauve qui peut. » Ilona, elle, n’a pas prévu de se réorienter. « C’était une période compliquée, on comptait énormément sur les infirmières, il fallait qu’elles soient encore plus réactives que d’habitude, souligne-t-elle. J’en ai vu pleurer, rentrer chez elles plus tôt car elles n’en pouvaient plus. Je me suis dit ce métier, c’est une charge importante. Mais j’ai quand même envie de continuer dans cette formation. »

Pour Eliot, ces cinq semaines dans un service de rééducation traumatologique n’ont fait que renforcer sa motivation. « J’ai pris conscience que ce métier est ma vocation et que j’ai adoré participer à l’effort national, nous confie-t-il. La médecine de crise est mon domaine, je veux vivre des journées remplies de suspense et d’inattendu. Je vise un poste dans l’armée ou en soins intensifs. » Cette première expérience sur le terrain a donné envie à Thomas de modifier son futur métier. « Cela m’a bien fait réfléchir sur mes futurs choix de spécialité, je souhaiterais me tourner vers une spécialité médicale, et non chirurgicale, car j’ai beaucoup apprécié le contact avec les patients, le côté humain du métier. »

Source 20 MINUTES.

NASH : la maladie du soda ou maladie du foie gras humain….!!!!

La NASH est un acronyme anglais pour désigner une stéato-hépatite non alcoolique.

Elle est aussi appelée maladie du soda ou maladie du foie gras humain.

NASH : la maladie du soda ou maladie du foie gras humain

La maladie du soda était une pathologie inconnue du grand public jusqu’à ce que le journaliste sportif Pierre Ménès révèle qu’il en était atteint au début de l’année 2017.

Le vrai nom de cette maladie est la NASH, un acronyme anglais pour désigner une stéato-hépatite non alcoolique. Il s’agit d’une inflammation du foie liée à une surcharge de graisse de cet organe. En cause : une mauvaise alimentation et une consommation excessive de sucres, d’où son surnom de « maladie du soda » ou encore de « maladie du foie gras« .

Dans la NASH, l’accumulation de graisses – appelée stéatose – dans le foie s’accompagne d’inflammation et de lésions cellulaires identiques à celles causées par une hépatite alcoolique. Pourtant, l’alcool n’est pas à mettre en cause. Cette maladie survient chez des personnes souffrant d’obésité, de diabète ou d’hypertension artérielle. Environ un malade sur cinq atteint de NASH développe à terme une cirrhose et un risque potentiel de cancer du foie.

La difficulté de cette maladie, c’est qu’elle n’engendre pas de symptômes propres. Et quand les premiers signes comme la fatigue, la jaunisse, les oedèmes ou les hémorragies digestives apparaissent, il est souvent trop tard. La NASH est déjà installée.

Les prises de sang, l’imagerie… permettent de repérer les anomalies dans le foie. Mais ces examens ne suffisent pas à établir le diagnostic de NASH. Le seul moyen efficace de diagnostiquer la maladie est la biopsie hépatique.

NASH : une maladie sans traitement

Aujourd’hui, aucun traitement n’existe pour soigner la maladie du soda. Même si une quarantaine de molécules sont évaluées dans le cadre d’essais thérapeutiques. L’une d’elle pourrait être commercialisée d’ici 2020.

En attendant, seule une activité physique régulière et un régime hypocalorique empêchent la maladie de progresser. Des consignes simples mais pas toujours évidentes à suivre.

La stéatose hépatique non alcoolique ou NASH, ou « maladie du soda » causée par une surcharge en graisses des cellules du foie, entraîne des anomalies hépatiques qui, dans certains cas, peuvent donner lieu à des cirrhoses et nécessiter une transplantation du foie.

Pierre Ménès a été victime de cette maladie. Greffé du foie et du rein, il raconte son combat dans son livre intitulé « Deuxième mi-temps. Témoignage » (ed. Kero). Il était l’invité du Magazine de la santé le 13 avril 2017.

Source ALLO DOCTEURS.

Covid-19 : trafics de plasma, d’oxygène… partout dans le monde le marché noir explose…

Trafic de Plasma dans les hôpitaux pakistanais, d’oxygène dans ceux du Pérou… Partout où frappe le Covid19, le marché noir se développe et ruine des familles entières.

Ici au Pakistan, un échantillon prélevé pour tester le patient au covid-19

On part au Pakistan ce matin, pour une sinistre histoire de marché noir. Une histoire de trafic de plasma dans un pays, le Pakistan, qui connaît une augmentation préoccupante du nombre de cas de Covid19, près de 190 000  en tout et environ 4 000 qui s’ajoutent chaque jour,.

On le rappelle, le plasma est un composant du sang et s’il fait l’objet de ce marché noir, c’est parce que le plasma de malades guéri du coronavirus, qui contient donc des anticorps, est testé dans pas mal de pays à titre thérapeutique.

Ces essais n’ont pas encore donné de résultats officiels, mais la nouvelle s’est répandue dans le monde et donc, au Pakistan où certains en font un remède miracle. D’où le trafic et souvent pour des prix ahurissants : jusqu’à 3 000 euros le litre de plasma !

Réseaux sociaux et hôpitaux, coeur du marché noir

Souvent directement à l’hôpital entre patients eux-mêmes. Les familles de malades contactent sur place les patients guéris et leur proposent contre une somme d’argent de donner leur sang. Il ne reste plus ensuite qu’à extraire le plasma.

On peut aussi s’en procurer sur les réseaux sociaux qui fourmillent de petites annonces. On y propose aussi ce stéroïde efficace sur les malades intubés ou encore des bouteilles d’oxygène… souvent pour jusqu’à 25 fois leur prix habituel.

Le Pakistan est, en plus, un cas très préoccupant : là-bas, c’est la Cour suprême qui, le 18 mai, a levé le confinement, arguant – contre toute évidence – que la pandémie ne touchait pas le pays. Résultat : l’OMS a écrit au gouvernement de reconfiner au plus vite.

Un système de santé défaillant

Les hôpitaux du pays sont débordés et tout manque : recharge d’oxygène, voire appareils pour simplement le mesurer dans le sang. Sans compter les soignants qui sont massivement contaminés : 7 000 d’entre eux ont été testés positifs.

Vous ajoutez à cela des théories complotistes délirantes : au Pakistan, certains racontent que les médecins tueraient volontairement les patients afin de susciter la pitié des bailleurs internationaux et de l’OMS et ainsi de faire pleuvoir les subventions.

Ces « légendes urbaines » qui disent bien la méfiance de la population envers un système de santé défaillant et souvent corrompu, on les retrouve ailleurs dans le monde, comme en Egypte où le litre de plasma se négocie jusqu’à 2 000 euros le litre !

L’oxygène manque au Pérou, comme en Afrique

Il y en a un qui m’a beaucoup frappé. C’est au Pérou. Voilà un pays qui a confiné tôt, qui a beaucoup testé – environ 5% de la population – et qui, malgré tout, se retrouve dans une situation critique : il paie des années de sous-investissement dans la santé.

Résultat, un bien aussi crucial que l’oxygène manque cruellement dans beaucoup d’hôpitaux et la population se voit proposer des bouteilles du précieux gaz pour 1 300 euros ! C’est-à-dire plus de 1000 fois le prix habituel. Le problème est mondial :

En République démocratique du Congo, seul 2% des lits sont équipés en oxygène. En Tanzanie, c’est 8% ; au Bangladesh, 7%. Partout dans le monde en voie de développement, la première des pénuries – et le premier des trafics – c’est l’oxygène.

Source FRANCE INTER.