Coronavirus : «La rentrée ne sera pas normale», avertit le président du Conseil scientifique…

Le médecin Jean-François Delfraissy a affirmé jeudi soir que la question de la fermeture des frontières était «sur la table».

Jean-François Delfraissy. Coronavirus : «La rentrée ne sera pas normale», avertit le président du Conseil scientifique

«La rentrée ne sera pas normale», a prévenu jeudi soir le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, alors que la France enregistre une forte hausse des appels à SOS Médecins pour suspicion de Covid-19. «La rentrée va être aussi normale que possible mais pas tout à fait normale. On sera encore dans cette ambiance de Covid», a-t-il déclaré au micro de BFMTV. Selon le médecin, 500 nouveaux cas de coronavirus sont diagnostiqués par jour en France, «probablement la moitié de la réalité», a-t-il assuré, évoquant un manque de tests.

«Les mesures de distanciation sociale et les mesures barrières sont en train de s’évanouir», a également déploré l’expert. Mais les Français «ne voudront pas revivre» un confinement généralisé, a-t-il estimé. «Faisons attention qu’il n’y ait pas un retour du virus dès les mois d’été», a mis en garde le scientifique, tout en affirmant que désormais la France est capable de dépister les «clusters», les isoler et tracer les cas contacts. «Notre avenir est dans nos mains. Nous sommes nos propres médecins. Plus on prendra les mesures de distanciation, plus la rentrée sera normale», a-t-il martelé.

Interrogé sur la possibilité d’une nouvelle fermeture des frontières, l’immunologue a certifié que «la question est sur la table». «Elle se pose», a-t-il ajouté, proposant de dépister les binationaux à leur arrivée ou leur départ du territoire français.

Abordant la problématique de la Mayenne, où plusieurs clusters ont été détectés, Jean-François Delfraissy a dit approuver la stratégie des 300.000 tests prévus dans la zone. Mais, «il faut voir comment elle va être acceptée par la population, car elle ne sera pas obligatoire», a-t-il tempéré.

Source LE FIGARO.

Il traverse l’Europe à vélo pour sensibiliser à la DMLA, une maladie oculaire méconnue…

L’épidémiologiste bordelais Soufiane Ajana s’est lancé dans un tour d’Europe à vélo, le 15 juin.

Son objectif ? Sensibiliser à une maladie oculaire méconnue, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Une maladie qui touche principalement les seniors.

Soufiane Ajana, épidémiologiste bordelais, sur son vélo devant le lac de Constance en Suisse.

Un tour d’Europe à vélo pour sensibiliser à une maladie oculaire méconnue. Soufiane Ajana, épidémiologiste bordelais, s’est lancé dans l’aventure, le 15 juin. Après avoir soutenu sa thèse en novembre dernier sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), il décide d’aller plus loin. Comment ? En traversant le Vieux continent à vélo et en dormant chez l’habitant pour faire passer son message.

La DMLA est une maladie oculaire qui commence par « une tâche noire qui apparaît au centre de la vision, puis s’élargit avec le temps et peut mener jusqu’à la cécité », explique Soufiane Ajana. « Il n’existe pas vraiment de traitement efficace contre la DMLA, sauf contre sa forme humide mais c’est la moins répandue ». Alors, à défaut de pouvoir la guérir, Soufiane fait le pari de la prévention, puisque plus la maladie est diagnostiquée tôt, plus elle peut être retardée, voire évitée.

Dormir chez l’habitant pour sensibiliser

Le 15 juin, il quitte alors Bordeaux à vélo, direction la Suisse, puis l’Allemagne, où il se trouve actuellement. « Je voulais faire passer le message sur cette maladie. Et ce message, je le transmets à vélo en dormant chez les gens. En 4 semaines, je n’ai dormi que quatre fois dans ma tente. J’arrive toujours à me faire héberger chez l’habitant et j’en profite pour leur parler de mon projet et les sensibiliser à la maladie », raconte Soufiana Ajana. « J’ai été hébergé par une personne qui avait justement la DMLA, ça a été une expérience très enrichissante ».

« L’objectif de ce tour, c’est vraiment de sensibiliser à la DMLA. C’est de dire aux gens, certes, la génétique joue un rôle important dans l’apparition de cette maladie, mais on peut quand même agir sur les facteurs environnementaux et donc nos modes de vie pour faire baisser le risque », insiste l’épidémiologiste. En suivant un régime méditerranéen, en arrêtant de fumer et en faisant de l’activité physique, « on peut réduire le risque d’avoir la maladie et retarder son apparition le maximum possible », poursuit-il.

1.500 kilomètres parcourus

L’épidémiologiste profite par ailleurs de ce voyage pour lever des fonds pour la I.K Foundation. Il s’agit d’une fondation néerlandaise qui a pour objectif de lutter et de guérir la cécité et les déficiences visuelles évitables dans les pays à faibles revenus, principalement en Asie et en Afrique.

Soufiane a déjà parcouru 1.500 kilomètres à vélo. Son tour d’Europe prendra fin dans 4 semaines. Prochaines étapes : l’Autriche, la République-Tchèque et les Pays-Bas, puis la Belgique.

La DMLA touche près d’une personne sur quatre en Europe. Les personnes âgées sont les touchées, selon l’Inserm. « C’est une vrai problématique de santé publique, il est urgent d’agir », conclut Soufiane Ajana.

Source FRANCE BLEU.

Des centres ophtalmologiques soupçonnés de fraude à l’Assurance maladie…

Des stratégies de facturation «hautement critiquables» ont été constatées dans des centres de santé ophtalmologiques.

La patientèle des ophtalmologues est passée de 400.000 personnes en 2015 à 800.000 en 2019.

Des «anomalies de fonctionnement» et des «abus» s’apparentant à de la fraude ont été constatés dans des centres de santé ophtalmologiques, établissements nés d’un assouplissement législatif de 2018, ont indiqué lundi des sources concordantes, confirmant une information du Parisien.

Selon le Collège national professionnel d’ophtalmologie (CNPO), nouveau nom de l’Académie française d’ophtalmologie, ces «actes peu justifiés» et ces «stratégies de facturations hautement critiquables» ont été relevés par «différentes sources» ces derniers mois.

Contrôles renforcés

«Des contrôles ont été engagés par la Caisse nationale d’assurance maladie, laquelle a aussi identifié ces déviances, alors que l’on assiste à une multiplication rapide du nombre de ces centres», a assuré le CNPO dans un communiqué.

Selon Le Parisien, qui a eu accès à un rapport interne de l’Assurance maladie (Cnam), c’est l’envolée des remboursements réclamés par ces centres de santé d’un genre nouveau, en plein essor depuis 2018, qui aurait fait naître les soupçons. «Pour une patientèle passée de 400.000 personnes en 2015 à 800.000 en 2019 (+100%), le coût des remboursements s’est envolé de 245%», pour atteindre «69 millions d’euros», souligne ce rapport, cité par le quotidien.

Interrogée, l’Assurance maladie n’a pas donné suite lundi aux sollicitations de l’AFP. Selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), plusieurs «pratiques abusives» seraient à l’origine de cette hausse, comme «la facturation de multiples actes orthoptiques et médicaux» et «des examens complexes systématisés semblant peu pertinents».

«Dérive tarifaire»

«Ces résultats mettent en lumière un phénomène latent et ignoré jusqu’alors des payeurs, à savoir une dérive tarifaire importante (…) portant préjudice à toute la spécialité», insiste dans un communiqué le Snof, hostile à l’essor de ces centres de santé ophtalmologiques. Les centres de santé, dont le développement est favorisé par l’importance des délais pour l’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologue libéral, sont conventionnés en secteur 1, donc interdits de dépassements d’honoraires. Ils sont accessibles parfois en moins de 24 heures.

Source LE FIGARO.

Covid-19 : près de 10 millions d’enfants risquent de ne jamais retourner à l’école…

L’ONG britannique Save the Children appelle à un moratoire sur la dette des pays pauvres, qui pourrait selon elle permettre de débloquer 14 milliards de dollars pour investir dans l’éducation.

Jusqu'à 1,6 milliard d'élèves ont dû quitter les cours, de l'école à l'universit, en raison de la pandémie de coronavirus.

usqu’à près de 10 millions d’enfants dans le monde pourraient ne jamais retourner à l’école après le confinement en raison des conséquences économiques de la pandémie de nouveau coronavirus, affirme lundi l’ONG britannique Save the Children. Avant la pandémie, 258 millions d’enfants et adolescents se trouvaient déjà en dehors du système éducatif. Depuis, jusqu’à 1,6 milliard d’élèves ont dû quitter les cours (de l’école à l’université) en raison du coronavirus, selon le rapport. «Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une génération entière d’enfants aura vu son parcours scolaire bouleversé», souligne Save the Children dans son rapport.

L’association, qui appelle gouvernements et donateurs à agir face à cette «urgence éducative mondiale», estime que jusqu’à près de 9,7 millions d’élèves risquent de quitter définitivement les bancs de l’école d’ici à la fin de l’année. Sans cela, les inégalités qui existent déjà «exploseront entre les riches et les pauvres, et entre les garçons et les filles», a déclaré dans un communiqué Inger Ashing, directrice générale de Save the Children. Dans douze pays, principalement en Afrique centrale et de l’Ouest, ainsi qu’au Yémen et en Afghanistan, les enfants sont confrontés à un risque «extrêmement fort» de ne pas retourner à l’école après le confinement, particulièrement les filles.

« Ce serait inadmissible que les ressources dont on a désespérément besoin pour maintenir en vie l’espoir qu’apporte l’éducation soient utilisées pour rembourser des dettes. »

Save the Children

L’association appelle les créanciers commerciaux à suspendre le remboursement de la dette des pays pauvres, mesure qui pourrait selon elle permettre de débloquer 14 milliards de dollars pour investir dans l’éducation. «Ce serait inadmissible que les ressources dont on a désespérément besoin pour maintenir en vie l’espoir qu’apporte l’éducation soient utilisées pour rembourser des dettes», selon la directrice générale de Save the Children.

«Si nous laissons cette crise de l’éducation se développer, l’impact sur les enfants sera durable», a-t-elle poursuivi. «La promesse que le monde a faite de garantir à tous les enfants l’accès à une éducation de qualité d’ici à 2030 sera retardée de plusieurs années», a-t-elle ajouté, citant l’objectif fixé par les Nations Unies. L’association estime à 77 milliards de dollars la chute des dépenses pour l’éducation dans un scénario budgétaire moyen, dans les pays les plus pauvres dans les 18 mois. Dans le pire scénario où les gouvernements attribueraient les ressources de l’éducation à d’autres domaines pour répondre à la pandémie de Covid-19, le chiffre pourrait atteindre 192 milliards de dollars.

Source LE FIGARO.

Régression, troubles du sommeil, colères… Les enfants (aussi) ont beaucoup souffert du confinement…

PARENTS Certains enfants ont développé des troubles du langage, du sommeil ou de l’alimentation après le confinement, une période pas simple pour eux.

Régression, troubles du sommeil, colères… Les enfants (aussi) ont beaucoup souffert du confinement

  • Quel va être l’impact de ces deux mois sans amis, sans sortie et sans grands-parents en vase clos sur des enfants en pleine construction ? Il est bien trop tôt pour le savoir.
  • Mais déjà, certains ont développé des troubles variés pendant ou après le confinement, qui inquiètent parfois les parents.
  • Pour assurer une rentrée en toute sérénité, les médecins conseillent aux parents de ne pas sous-estimer ces petits symptômes.

Un bégaiement qui apparaît, le pipi au lit qui revient, une phobie de sortir qui s’installe… Autant de petits signaux que beaucoup de parents ont remarqué pendant ou après le confinement chez leurs enfants. Et auxquels il faut prêter attention.

C’est le message que beaucoup de pédiatres et psychiatres. Car le confinement a rimé avec emmerdements pour bien des parents, et avec troubles du comportement chez certains enfants.

« Même dans nos bras, il demandait les bras ! »

« Au bout de dix nuits blanches et de journées où mon fils était hyperactif, on n’en pouvait plus, raconte Stéphanie*, 35 ans. On essaie d’être patient, mais bon, au bout d’un moment… » Son garçon de 2 ans a commencé à parler au début de confinement. « Dès les premiers jours, il était hyperdemandeur d’apprendre des mots. Il y a eu une surstimulation à notre contact. En temps normal, c’est fatigant, mais en plus en vase clos avec ses parents, au bout de trois semaines, il avait enrichi son vocabulaire d’une centaine de mots et comptait jusqu’à dix. » Sa nervosité s’est également décuplée. Au prix de nuits sans sommeil, de demandes de contact perpétuelles et de régressions…

illustration d'un enfant qui demande un câlin.

« Même dans nos bras, il demandait les bras ! reprend Stéphanie. Et j’avais l’impression de le retrouver à 6 mois, impossible qu’il s’endorme seul. Du coup, je l’endormais dans mes bras, et dès que je le reposais, il se réveillait. C’était du délire total. » En plus de l’épuisement, la culpabilité s’invite. A bout, les parents décident de téléconsulter le 1er mai. Un véritable soulagement. « Notre pédiatre nous a expliqué que les raisons pouvaient être nombreuses : l’âge, à 2 ans, c’est le moment de la séparation, le stress du coronavirus et du confinement, la surstimulation… Il nous a prescrit un sirop homéopathique pour retrouver le sommeil, Quiétude, qui a bien marché. Il nous a rappelés à plus de fermeté : il s’endort dans son lit. Et on prenait notre heure de balade quotidienne, pour qu’il repose son cerveau dans la poussette. »

« Un besoin en santé mentale largement au-delà des patients qui consultent »

Une situation pas rare. Fabienne Kochert, pédiatre, a vu dès le 11 mai, coup d’envoi du déconfinement, arriver dans son cabinet beaucoup d’enfants qui avaient pris du poids ou souffraient de troubles du sommeil. « Les enfants ne sont pas la cible du Covid, mais ils ont souffert du confinement », assure la présidente de l’ Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Autre preuve :  une étude britannique de l’université d’Oxford sur 10.000 parents montre que les enfants de 4 à 10 ans présentaient une hausse des difficultés émotionnelles après un mois de confinement. Ce qui n’étonne pas Richard Delorme, chef de service de pédopsychiatrie à l’ hôpital Debré. « Globalement, on suit dans notre département entre 10.000 et 20.000 patients. Avec notre site pedopsydebre, on a vite atteint les 30.000 consultations et le 11 mai, on était à 600.000 visites. On a été surpris par la demande. Qui dénote d’un besoin en santé mentale largement au-delà des patients qui consultent. »

Le médecin précise que les signaux du mal-être sont très divers. « Il ne s’agit pas de troubles psychiatriques au sens strict, mais on note une augmentation des troubles alimentaires, du sommeil, de l’anxiété… Beaucoup de parents ont repéré des symptômes de faible intensité, qu’il ne faut pas ignorer : des enfants qui ont pris 5 kg, qui restaient collés à leurs parents, qui devenaient plus irritables… » Ces signaux s’installent de façon insidieuse. « Un enfant ne se réveille pas en disant qu’il est déprimé », reprend-il. Surtout à un âge où il découvre et apprivoise ses émotions, les parents doivent redoubler de vigilance s’ils constatent un changement dans son attitude.

« Accumulation des facteurs de risque »

Pas évident d’évaluer le rapport bénéfice-risque de ce confinement sur les plus jeunes. Certains paient un lourd tribut, quand l’équilibre alimentaire est chamboulé ou qu’ils sont victimes de violences familiales.

« Le 119 n’a jamais aussi bien marché, malheureusement, souffle Richard Delorme. Cela montre, à mon avis, que les défenseurs de l’enfance ne sont pas assez entendus. On est début juillet et une enquête sur le bien-être des adolescents entre 9 et 14 ans vient seulement d’être lancée, alors que le début de déconfinement est déjà loin et que les enfants vont partir en vacances. »

Or, pour lui, cette période a pu être traumatisante. Plus d’école, plus de copains, plus de grands-parents, plus de sortie… « Une enquête a montré qu’après la crise du Sras, un tiers des enfants interrogés souffrait d’un syndrome de stress post-traumatique. Ce qui est impressionnant, c’est l’accumulation des facteurs de risque. Nous avons des enfants qui aujourd’hui subissent les alertes attentat à l’école, pour certains ont vécu des attentats, un stress quotidien sur l’environnement et là, le confinement. Sans parler de la crise sociale qui va s’accentuer. »

Cet impact sur la santé psychologique, qu’on ne pourra évaluer qu’à long terme, a encouragé les pédiatres à insister pour que l’école rouvre. Même deux semaines. « C’est drôlement important de revoir les amis, de dire au revoir, ça a permis de conclure une situation, assure Richard Delorme. On serait sinon resté sur l’idée d’une crise. Et cela a permis de soulager les parents, qui pour certains étaient au bord du burn-out parental. »

« Sans ce retour à la normalité avant les grandes vacances, on aurait eu plus de complications », renchérit Fabienne Kochert. Qui craint tout de même que ces troubles soient ravivés par la rentrée. « Chez ceux qui avaient des difficultés d’apprentissage, après plusieurs mois loin de l’école, on risque d’avoir de grosses angoisses ». Mais aussi chez les enfants anxieux, d’autant qu’on ne sait pas trop comment va évoluer le Covid à l’automne. « Il y a eu beaucoup d’ordres et de contre-ordres pour la population générale, mais aussi concernant les enfants. Certains ont développé une peur du monde extérieur. »

Comment aider ces enfants perturbés ?

Les grandes vacances devraient permettre d’apaiser angoisses et tensions. Mais si elles perdurent, « il est important de rétablir le dialogue, de les rassurer, d’en parler avec les grands-parents, ce qui permet de décaler les conflits, d’aborder la question de la souffrance, liste Richard Delorme. Et de remettre de la joie et de la spontanéité dans le quotidien. » Mais aussi de se reposer, car « des parents qui vont bien, ce sont des enfants qui vont mieux. Je pense que l’objectif des vacances, c’est que les parents prennent du temps pour eux ». « Et de reprendre le rythme, avoir des journées bien organisées, fixer un cadre ferme, mais bienveillant », conseille Fabienne Kochert.

Deuxième réflexe : « il faut voir pourquoi l’enfant ne va pas bien », insiste-t-elle. Si les parents s’interrogent, deux sites peuvent les aider : mpedia, qui répond à certaines questions concrètes et pedopsydebré, qui propose des fiches et des tests pour évaluer les difficultés de son enfant. Et ne pas hésiter à consulter son pédiatre, son généraliste ou un psy si les troubles persistent. « On a vécu un truc dingue et je serai curieuse de voir comment les enfants s’en remettent, interroge Stéphanie. Ce n’est pas dans la culture française de demander de l’aide, c’est vu comme un échec, alors que c’est juste faire preuve d’intelligence. Beaucoup de parents n’ont pas ce réflexe, alors que c’est important dans cette période. Et même toute la vie. »

* Le prénom a été changé.

Source 20 MINUTES.

Cannabis : Des chercheurs montrent pourquoi les consommateurs ont une tendance au repli sur soi…

Le cannabis ralentirait le processus de transformation du glucose du sang en lactate, véritable carburant des neurones.

Cannabis : Des chercheurs montrent pourquoi les consommateurs ont une tendance au repli sur soi

La consommation de cannabis entraînerait bien chez certains individus une modification du comportement social. Une diminution des interactions avec l’extérieur serait notamment observée. Des scientifiques français et espagnols de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’université de Salamanque pensent avoir identifié chez les souris le processus cérébral à l’origine du phénomène.

Leur étude publiée dans Nature ce mercredi met notamment en lumière le rôle de récepteurs présents dans certaines cellules du système nerveux central. Le cannabis aurait provoqué un ralentissement de l’activité de ces cellules, nommées astrocytes, chez des rongeurs.

Une piste pour lutter contre les problèmes comportementaux liés au cannabis

Or, ces dernières ont notamment pour mission de transformer le glucose du sang en lactate, une substance qui alimente les neurones et leur permet de fonctionner. « La baisse de sociabilité parfois associée à la consommation de cannabis est la conséquence d’une altération du métabolisme du glucose dans le cerveau », résume Giovanni Marsicano, coresponsable de l’étude.

Les découvertes des chercheurs pourraient avoir des répercussions au-delà de l’explication du phénomène de repli sur soi. Elles offrent « de nouvelles pistes de recherche pour trouver des solutions thérapeutiques afin de pallier certains des problèmes comportementaux résultant d’une exposition au cannabis », estime le spécialiste bordelais.

Les experts entendent désormais continuer leurs travaux pour identifier les potentiels effets néfastes du cannabis. Ils souhaitent ainsi offrir un maximum d’informations aux professionnels de santé dans le cadre d’une utilisation thérapeutique de cette drogue.

Source 20 MINUTES.

Toulouse : Pourquoi 25 urgentistes du CHU veulent-ils démissionner en bloc ?…

Dans un courrier retentissant, 25 urgentistes du CHU de Toulouse annoncent leur démission parce qu’ils disent ne plus avoir les moyens d’exercer correctement.

Leur responsable assure que de nouvelles dotations vont arriver.

Toulouse : Pourquoi 25 urgentistes du CHU veulent-ils démissionner en bloc ?

  • Jeudi, dans un courrier rendu public par « Libération », 25 urgentistes du CHU de Toulouse ont annoncé pour lundi leur démission en bloc.
  • Ils dénoncent le retrait des moyens supplémentaires mis en place pour traverser la crise du Covid-19 et l’impossibilité dans laquelle ils se trouveraient d’assurer la sécurité de leurs patients.
  • La direction indique de son côté qu’une négociation de longue haleine, interrompue par la crise sanitaire, vient d’aboutir sur l’octroi de nouvelles dotations.

Un grand coup de gueule après un énorme coup de pompe. Au CHU de Toulouse, le répit ménagé par la crise sanitaire a viré à la crise tout court. Dans un courrier dévoilé jeudi dans une chronique de Libération, 25 médecins urgentistes de l’établissement – soit près d’un tiers de l’effectif – annoncent qu’ils démissionneront en bloc lundi prochain. Pas de leurs fonctions administratives, comme le font régulièrement les soignants toulousains. De leur job tout simplement. Ils vont aller voir ailleurs si les standards sont moins surchauffés et les oreilles plus réceptives.

« Nous choisissons de quitter nos fonctions dans une institution où la seule de nos revendications, celle de la sécurité de nos patients, est traitée avec le plus grand des mépris », écrivent les médecins rebelles aux prises avec « un quotidien intenable ». Et dans leur épuisement, ils se font caustiques : « Ah, ils étaient bruyants les applaudissements, tous les soirs à 20 h. Elles étaient larmoyantes, les déclarations comme quoi nous faisions un travail formidable… »

« Travailler dans la peur »

Alors qu’est-ce qui a mis le feu aux poudres ? Les démissionnaires, déjà mobilisés avant le coronavirus, expliquent que, la crise passée, tous les moyens imaginés dans l’urgence pour passer le cap ont été retirés. Exit, les « lignes de garde » supplémentaires, en fait des équipes complètes de six médecins et six infirmiers, exit le précieux dispositif de « véhicules léger de médecine générale » (VLMG) qui permettait à un tandem médecin généraliste/infirmier d’intervenir la nuit à domicile avec une ambulance tout équipée. « La direction du CHU de Toulouse a décidé de suspendre la totalité de ces moyens, nous contraignant à travailler dans la peur, dit le courrier. La peur permanente de ne pouvoir assurer nos missions face aux besoins de la population. »

La direction du CHU et l’agence régionale de Santé (ARS) n’expliquent pas tout à fait la même chose. Elles indiquent que des discussions sur les moyens du Pôle de médecine d’urgence ont effectivement été interrompues par la crise sanitaire. Mais qu’elles ont repris depuis le 4 juin et abouti justement jeudi à des mesures concrètes. La création d’un binôme médical et infirmier notamment et le retour des fameux VLMG « à compter du 15 septembre », après évaluation du dispositif par un groupe de travail.

« Ils ne se battent pas pour de l’argent mais pour leurs patients »

Alors, les choses peuvent-elles encore s’arranger ? Vincent Bounes, le patron des urgences et du Samu 31 l’espère, pointant surtout un problème de timing, entre des négociations de longue haleine, effectivement suspendues pendant des mois, et les moyens de crise. « Je m’attendais à ce que l’équipe soit fatiguée mais j’ai probablement sous-estimé leur épuisement après des mois de travail sans un jour de repos, confie-t-il à 20 Minutes. Des moyens ont effectivement été retirés il y a deux semaines mais après une grosse semaine négociations nous avons obtenu hier [jeudi] des moyens qui vont nous soulager. »

Le responsable assure ne pas mal prendre cet étalage public. « Ce sont des gens adorables, des soignants qui ne se battent pas pour de l’argent, mais pour leurs patients », souligne-t-il. Vincent Bounes remarque aussi au passage que les malades se montrent plus exigeants, moins compréhensifs, maintenant que le pire est passé, contribuant à une grande fatigue générale. Le médecin espère qu’il ne recevra pas ces fameuses lettres de démission. Verdict lundi.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Les pharmacies autorisées à réaliser des tests sérologiques rapides…

EPIDEMIECes tests permettent de savoir, en quelques minutes, si l’on a fabriqué des anticorps contre le nouveau coronavirus.

Coronavirus : Les pharmacies autorisées à réaliser des tests sérologiques rapides

Les pharmacies sont autorisées depuis samedi à réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD)  qui permettent de savoir, en quelques minutes, si l’on a fabriqué des anticorps contre le nouveau coronavirus, selon un arrêté publié au Journal officiel.

« A titre exceptionnel (…) les pharmaciens d’officine (…) peuvent réaliser les tests rapides d’orientation diagnostique sur sang capillaire de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 », indique le texte de l’arrêté, qui est « applicable jusqu’au 30 octobre ».

Une goutte de sang et quelques minutes d’attente

Les tests sérologiques TROD consistent à prélever une goutte de sang en piquant la peau, généralement au bout du doigt, puis à la mettre en contact avec un réactif. Le résultat apparaît en quelques minutes. Ils ne pouvaient jusqu’à présent être réalisés que par un laboratoire d’analyses m

Un test TROD positif signifie que l’on a été exposé au virus et que l’on a développé (ou que l’on est en train de développer) une réponse immunitaire.

Une liste des 51 tests de ce type autorisés a été publiée par le ministère de la Santé. Certains ne détectent que les anticorps IgG (pour immunoglobulines G), qui se forment minimum 14 jours après avoir été en contact avec le virus, tandis que d’autres indiquent aussi la présence d’IgM (immunoglobulines M), produites plus tôt, qui peuvent être détectées une semaine environ après l’infection.

Des résultats à interpréter et confirmer

Un résultat positif doit être confirmé en laboratoire de biologie par une prise de sang et un examen de laboratoire afin de préciser la réalité de la réponse immunitaire et, éventuellement, par un test virologique (RT-PCR) pour vérifier si le virus est toujours présent dans l’organisme et donc, si l’on risque ou pas de contaminer d’autres personnes.

Les pharmaciens réclamaient depuis de longues semaines de pouvoir commercialiser ces tests TROD, alors que les syndicats de médecins biologistes étaient fermement opposés à cette possibilité.

Dans un communiqué daté du 3 juillet, plusieurs organisations de biologistes mettaient ainsi « en garde les autorités et le grand public sur les difficultés d’utilisation et sur la complexité de l’interprétation des résultats de ces tests sérologiques ».

Source 20 MINUTES.

 

 

Coronavirus : « La tentation est grande et compréhensible d’oublier le virus, de profiter de l’été », alertent des médecins…

14 médecins de renom craignent que l’épidémie de Covid-19 ne reparte, et constatent un relâchement dans le respect des gestes barrières.

Coronavirus : « La tentation est grande et compréhensible d'oublier le virus, de profiter de l'été », alertent des médecins

Quatorze médecins de renom ont réclamé samedi « le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos » pour éviter que l’épidémie de Covid-19 ne reparte, constatant un relâchement dans le respect des gestes barrières.

« Il serait vraiment très regrettable de ne pas utiliser ces moyens efficaces et accessibles » pour freiner l’épidémie « que sont : le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos, la distanciation physique autant que possible et le lavage des mains », plaident-ils dans une tribune publiée par Le Parisien.

Inconfortable mais utile

Dans ce texte, rédigé par Antoine Pelissolo, professeur en psychiatrie, et Jimmy Mohamed, médecin généraliste et chroniqueur sur Europe 1, ils reconnaissent que le masque « reste inconfortable ». Mais ils soulignent que « contrairement au début de l’année », on sait maintenant qu’il est « une condition importante pour limiter la diffusion du virus » si « tout le monde le porte » et que « nous avons aujourd’hui les stocks nécessaires ».

Parmi les co-signataires figurent les infectiologues Eric Caumes, Karine Lacombe et Anne-Claude Crémieux, ainsi que l’urgentiste Philippe Juvin et le néphrologue Gilbert Deray.

L’été du danger

« Pour nous tous, la tentation est grande et compréhensible de reprendre une vie normale, d’oublier le virus, de profiter de l’été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas », avertissent-ils, alors que les enquêtes menées par Santé publique France auprès des Français montrent un moindre respect des gestes barrières depuis quelques semaines.

Aussi invitent-ils les Français à se ressaisir avant qu’il soit « trop tard pour éviter un nouveau confinement, plus ou moins complet » et disent ne plus vouloir « compter les morts » comme lors de la première vague de l’épidémie.

« La tendance à l’augmentation de la circulation du virus »

A la veille des départs en vacances, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont appelé vendredi les Français à la « vigilance au quotidien » et au port du masque pour « prévenir » une « éventuelle deuxième vague de l’épidémie ».

Et l’agence sanitaire Santé publique France a prévenu vendredi dans son point hebdomadaire qu’on observait une « nouvelle tendance à l’augmentation de la circulation du virus SARS-CoV-2 » en France métropolitaine, même si elle se maintient « à un niveau bas ».

Source 20 MINUTES.

Ségur de la Santé : Derrière les grandes annonces, cinq sujets qui crispent les soignants…

Après sept semaines de discussions, le Ségur de la santé prend fin vendredi 09 juillet et les syndicats ont jusqu’à lundi pour se prononcer sur la proposition d’accord qui prévoit une enveloppe de 7,5 millions pour les hôpitaux publics et privés.

Ségur de la Santé : Derrière les grandes annonces, cinq sujets qui crispent les soignants

Des ouvriers installent les portraits de soignants réalisé par l’artiste JR sur l’Opéra Bastille pour l’opération #ProtegeTonSoignant . — AFP

Cette fois, c’est fini. Enfin, pour le moment. Le Ségur de la santé touche à sa fin ce vendredi 9 juillet. En effet, dans la nuit de mercredi à jeudi, les syndicats et le ministère ont trouvé un accord à 1h du matin, après une négociation marathon de neuf heures. La version définitive de ce protocole a été reçu par les syndicats ce jeudi après-midi. Proposition qu’ils sont censés étudier et faire voter à leur base, s’il y a accord, ce qui n’est pas gagné. Le tout avant lundi soir. Veille de l’intervention d’ Emmanuel Macron, qui devrait ce 14 juillet faire des annonces pour l’hôpital. Si beaucoup se félicitent d’avoir obtenu un montant conséquent pour les paramédicaux, d’autres préviennent que cette avancée risque d’être insuffisante.

Une enveloppe trop limitée

Le projet d’accord propose un montant important : 7,5 milliards d’euros. « Je me félicite de cet effort inédit pour l’hôpital en termes de volume financier », a salué Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Une enveloppe qui devrait financer une augmentation salariale de 180 euros mensuels nets pour les professions paramédicales (infirmières, aides-soignantes…), mais également pour les non médicaux (techniciens, brancardiers, etc.) des hôpitaux et des Ehpad publics.

Une avancée, saluée par certains syndicats… mais au goût amer. Depuis des mois, ces derniers exigeaient 300 euros net mensuels supplémentaires. Car les professions sanitaires sont très en deçà de la moyenne de l’OCDE et il s’agit d’un rattrapage d’années sans augmentation, plaident ces soignants. « Bien sûr, ce protocole n’est pas parfait, a reconnu Didier Birig, secrétaire général de FO-Santé auprès de l’AFP. Mais on a été au bout de ce qu’on pouvait faire. Et 7,5 milliards d’euros, ce n’est pas une petite somme : on ne repart pas avec quelques centaines de millions d’euros ».

D’autres ne cachent pas leur déception.

« C’est assez loin de ce qu’on demandait, à savoir un plan d’attractivité fort, tranche Olivier Milleron, cardiologue à Bichat et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH). Deuxième problème : cette revalorisation salariale interviendra en deux temps : d’abord 90 euros en septembre, mais qui ne sera versé qu’en janvier de façon rétroactive (soit 450 euros) et une seconde de 90 euros en mars 2021. Une augmentation progressive, qui repousse un mieux-être tant attendu à 2021… Et agace Patrick Bourdillon, secrétaire fédéral  CGT santé : « Olivier Véran avait promis une revalorisation pour le 1er juillet, puis pour septembre et finalement elle ne sera touchée qu’en janvier. J’espère que la deuxième vague n’aura pas tué tout le monde d’ici là ! »

Les perdants et les gagnants

Dans son communiqué, Force Ouvrière assure que le gouvernement ne voulait faire bénéficier de ce coup de pouce qu’à une partie des équipes soignantes. Mais qu’ils ont obtenu que cette revalorisation touche également les personnels administratifs, ouvriers et techniques. Et le projet écrit a levé un doute : les agents du secteur social ne seront pas concernés. Pour Patrick Bourdillon, il est regrettable d’exclure « une partie de la psychiatrie, de l’aide sociale à l’enfance, les centres de prise en charge des personnes handicapées, soit 35.000 salariés. »

Si une issue semble se dessiner pour le personnel médical et paramédical, les choses semblent en revanche compromises pour les médecins hospitaliers. En effet, aucun projet d’accord n’a été présenté à ce stade, les discussions menées mercredi avec les syndicats de praticiens hospitaliers étant restées bloquées faute d’avancée sur l’enveloppe promise par le gouvernement. La semaine dernière, Olivier Véran avait proposé 600 millions d’euros pour leurs rémunérations, dont 400 millions pour les médecins et 200 pour les internes et étudiants. Les médecins n’ont pas caché leur déception. Et préviennent que beaucoup de praticiens risquent de partir dans le privé…

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Justement, ce qui met le plus en rogne certains syndicalistes, c’est que, depuis le début, cette enveloppe intègre le privé. Ils ont estimé que les paramédicaux du privé toucheraient environ 1,6 milliards. Une enveloppe qui pourrait financer une hausse de rémunération de l’ordre de 160 à 170 euros net. Des réunions devront être menées avec les syndicats dans les établissements concernés pour en fixer les modalités. « Le gouvernement a inclus et refuse d’enlever les salariés du privé lucratif, tempête Patrick Bourdillon. L’hôpital public devait être la cible de ce plan, finalement, le privé qui a les moyens de payer ses actionnaires va profiter des cotisations des citoyens. »

Les effectifs

Le Premier ministre Jean Castex est intervenu par surprise dans ces rencontres mardi et a insisté « pour que les questions d’emploi soient également intégrées à la négociation ». C’est chose faite. En effet, l’accord prévoit 15.000 postes supplémentaires. Une avancée saluée par les syndicats, qui regrettent néanmoins que ces effectifs soient financés sur les 7,5 milliards d’euros proposés par Matignon. Ce qui conduit nécessairement à réduire la somme disponible pour les hausses de rémunérations. Mais si on regarde de plus près, il s’agit en réalité de 7.500 créations de postes et de 7.500 des recrutements de personnels sur des postes qui n’étaient jusque-là pas pourvus. Ce qui semble problématique. « Aujourd’hui à l’hôpital Bichat, il y a 100 postes d’infirmières vacants, budgétés mais personne ne veut venir travailler ici, insiste Olivier Milleron. Le problème n’est pas de créer des postes, mais d’attirer les gens… » Deuxième réserve, de la part du cardiologue : « il paraît difficile de se satisfaire d’un chiffre, ce qui compte, c’est le ratio entre soignants et patients en fonction de l’hôpital. Tous n’ont pas tous les mêmes besoins d’infirmières. Aujourd’hui, les ratios sont les mêmes partout. On demande une discussion avec les équipes de chaque hôpital pour mettre en adéquation les moyens et la charge de travail. »

Des zones d’ombre

Les syndicats et collectifs ne cachent pas leur vigilance face à de grandes annonces non détaillées. « Pendant les négociations, on a eu l’occasion de s’affronter pour avoir un fléchage clair : combien pour les effectifs supplémentaires ? Pour le privé lucratif ?, reprend Patrick Bourdillon. Ils refusent de nous répondre. » Et le document définitif n’entre toujours pas dans les détails, au regret de ce dernier.

Autre question : cette enveloppe de 7,5 milliards chaque année s’ajoute à l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), qui est décidé par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), discuté en ce moment et voté à l’automne. « Revaloriser les salaires, c’est essentiel, mais il faut augmenter les finances de l’hôpital public de façon pérenne, assure Olivier Milleron. Donc sortir du tout T2A (tarification à l’activité), qui ne permet pas d’adapter les soins aux besoins, et d’un Ondam raboté chaque année. Si on augmente les salaires sans en augmenter le mode de financement est-ce qu’on risque de nous dire qu’il faut augmenter l’activité pour financer ça ? »

Ne pas oublier les autres sujets

« La revalorisation salariale, c’est l’aspect le plus visible de ce Ségur, mais il ne peut pas se limiter à ça, prévient Patrick Chamboredon, président de l’ Ordre des infirmiers, qui n’a pas participé aux négociations. Les attentes sont plus larges de tous les acteurs. Il y avait quatre piliers, le seul qui devait se solder par un accord, c’est celui-ci, mais les autres doivent encore être travaillés. » En effet, il y a beaucoup à faire sur le front de la gouvernance de l’hôpital, de la simplification de l’organisation, de la collaboration entre soignants… D’ailleurs, une consutation citoyenne organisée du 15 mai au 24 juin sur l’hôpital de demain par le Conseil économique, social et environnemental a fait émerger plusieurs consensus notamment sur la gouvernance et de la gestion administrative des hôpitaux (mieux associer le personnel soignant aux décisions et les pré́server des tâches administratives) », détaille un communiqué que le Cese publié ce jeudi.

Reste un angle mort : le gel des fermetures de lits, troisième demande des Collectifs inter-urgences et inter-hôpitaux avec les salaires et les effectifs, sur lequel il n’y a pas de déclaration précise. « Olivier Véran a dit que les grands projets de restructuration étaient arrêtés le temps du Ségur », reprend le cardiologue. Mais quid de l’après ?