Des centres ophtalmologiques soupçonnés de fraude à l’Assurance maladie…

Des stratégies de facturation «hautement critiquables» ont été constatées dans des centres de santé ophtalmologiques.

La patientèle des ophtalmologues est passée de 400.000 personnes en 2015 à 800.000 en 2019.

Des «anomalies de fonctionnement» et des «abus» s’apparentant à de la fraude ont été constatés dans des centres de santé ophtalmologiques, établissements nés d’un assouplissement législatif de 2018, ont indiqué lundi des sources concordantes, confirmant une information du Parisien.

Selon le Collège national professionnel d’ophtalmologie (CNPO), nouveau nom de l’Académie française d’ophtalmologie, ces «actes peu justifiés» et ces «stratégies de facturations hautement critiquables» ont été relevés par «différentes sources» ces derniers mois.

Contrôles renforcés

«Des contrôles ont été engagés par la Caisse nationale d’assurance maladie, laquelle a aussi identifié ces déviances, alors que l’on assiste à une multiplication rapide du nombre de ces centres», a assuré le CNPO dans un communiqué.

Selon Le Parisien, qui a eu accès à un rapport interne de l’Assurance maladie (Cnam), c’est l’envolée des remboursements réclamés par ces centres de santé d’un genre nouveau, en plein essor depuis 2018, qui aurait fait naître les soupçons. «Pour une patientèle passée de 400.000 personnes en 2015 à 800.000 en 2019 (+100%), le coût des remboursements s’est envolé de 245%», pour atteindre «69 millions d’euros», souligne ce rapport, cité par le quotidien.

Interrogée, l’Assurance maladie n’a pas donné suite lundi aux sollicitations de l’AFP. Selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), plusieurs «pratiques abusives» seraient à l’origine de cette hausse, comme «la facturation de multiples actes orthoptiques et médicaux» et «des examens complexes systématisés semblant peu pertinents».

«Dérive tarifaire»

«Ces résultats mettent en lumière un phénomène latent et ignoré jusqu’alors des payeurs, à savoir une dérive tarifaire importante (…) portant préjudice à toute la spécialité», insiste dans un communiqué le Snof, hostile à l’essor de ces centres de santé ophtalmologiques. Les centres de santé, dont le développement est favorisé par l’importance des délais pour l’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologue libéral, sont conventionnés en secteur 1, donc interdits de dépassements d’honoraires. Ils sont accessibles parfois en moins de 24 heures.

Source LE FIGARO.

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