ENTRETIEN. Après un an de télétravail, « les gens ne se comprennent plus »…

Confinement, couvre-feu, mais aussi télétravail : le quotidien des Français a radicalement changé depuis mars 2020 et l’apparition de la pandémie de Covid-19.

Quels effets le télétravail a-t-il eus sur les salariés et les organisations ?

Éléments de réponse avec la spécialiste Aurélie Dudézert.

Le télétravail a été mis en œuvre de manière massive en mars 2020 en France. Photo d’illustration.

 

Un an après la mise en œuvre massive du télétravail en France, quelles leçons peut-on en tirer ? Comment les salariés se sont-ils adaptés ? Professeur auprès de l’Institut des Mines BS, Aurélie Dudézert a mené une étude avec d’autres chercheurs pour le Business Science Institute (C. Fuhrer, O. Lavastre, F. Laval, J. Moscarola et M. Kalika) pendant les deux confinements. Elle nous livre quelques pistes sur les effets du télétravail.

Comment les salariés ont vécu cette année de télétravail ?

On observe une différence forte entre la première phase de la crise sanitaire et la seconde. Dans la première période, un télétravail de réaction a été mis en place très vite et très violemment. Globalement, les salariés se sont bien adaptés. La deuxième phase a été beaucoup plus complexe : il a fallu entamer des nouveaux projets. Or, quand il s’agit de routine, d’activité assez standardisée, le télétravail fonctionne bien, alors que dans une phase de création et de conception, cela fragilise beaucoup plus l’organisation, le collectif et l’efficacité.

Quelles sont les difficultés les plus fréquentes ?

Il y a eu une augmentation des tensions, majoritairement liées à des malentendus, parce qu’il y a l’absence du corps et du présentiel, ce qui fait que beaucoup de choses sont difficiles à capter. Certains de nos répondants ont parlé de micro-agressions constantes. Les gens n’arrivent plus à se comprendre. Par ailleurs, on observe une situation d’enfermement des individus sur leurs équipes très proches et une très grande difficulté à se projeter sur le collectif, l’entreprise, l’organisation en général. On commence à voir l’apparition d’organisations très claniques. Il manque l’informel, la spontanéité et l’échange, justement entre services, qui se faisaient avec le présentiel.

Le télétravail a-t-il affecté la productivité des salariés ?

Ce qu’on nous a rapporté, c’est que sur des activités où il y a besoin de créer et d’innover, le « tout-télétravail » n’est pas productif. Sinon, sur les tâches qui sont déjà calibrées, définies à l’avance, le sentiment qui est partagé, c’est que les gens sont beaucoup plus efficaces et beaucoup plus concentrés chez eux. Mais sur le long terme, cette concentration est telle que la fatigue arrive rapidement et qu’elle est beaucoup plus difficile à gérer. Ce n’est pas une fatigue physique classique au travail, c’est une fatigue cognitive. Il est difficile de s’en rendre compte, mais à terme, elle use et fatigue le corps.

Avez-vous relevé certaines bonnes pratiques ?

Le fait de parler des difficultés rencontrées, que cette parole vienne du collaborateur ou du supérieur et que tout cela soit entendu et discuté, ça marche très bien. Quand on prend le temps de s’écouter, quand le collaborateur se sent la liberté de s’exprimer sur ces sujets-là et que le management se sent aussi la liberté de poser ces questions-là, ça se passe très bien.

Source OUEST FRANCE.

Une première mondiale à Rouen avec un produit nettoyant anti-Covid…

L’entreprise Novacel a mis au point et breveté une solution qui permet de retenir les bactéries et donc le virus de la Covid-19 sur des surfaces comme le métal ou le tissu.

Du produit désinfectant anti-Covid mis au point près de Rouen pulvérisé dans une rame de tramway

 

Basée à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), l’entreprise Novacel est depuis des années spécialisée dans la protection des surfaces pour de nombreux industriels. Déjà leader mondial dans la production de film autoadhésif en plastique pour la protection des objets et des surfaces (comme  par exemple celui qui recouvre l’écran d’un smartphone neuf) Novacel a présenté sa dernière innovation.

En mars 2020, lors du premier confinement, l’entreprise seinomarine avait déjà réagi à la crise sanitaire en produisant du gel hydro-alcoolique  afin d’apporter sa contribution dans la lutte contre la pandémie. Une grande partie avait alors été offerte à l’Agence régionale de santé pour une distribution aux personnels soignants qui en avaient besoin.

Un produit à pulvériser

Un an plus tard Novacel, toujours en guerre contre le virus, a présenté le fruit de plusieurs mois de recherches et de mise au point avec une première mondiale : un produit nettoyant anti-Covid à pulvériser qui a la particularité d’agir sur des surfaces telles que le métal, le verre et les tissus.

Le principe actif est un produit déjà existant, on a sélectionné quelque chose qui est approuvé « contact alimentaire » et qui est utilisé dans les produits cosmétiques. Mais notre formulation est innovante. »

Docteur Farah De Filippis,
responsable innovation et développement Novacel

Pour protéger les publics

Solution idéale pour le traitement des lieux accueillant du public, ce produit anti-Covid (dont la composition est tenue secrète) va être utilisé à partir d’avril 2021 à l’intérieur des bus et tramways de la métropole de Rouen.

Ça va pour les bâtiments publics, ça va aussi dans les musées, les restaurants, les écoles, les EHPAD. A partir du moment où les cinémas pourront rouvrir, nous les encouragerons d’utiliser notre solution : comme ça cela permettra aussi au public de revenir et d’être dans un environnement qui soit le plus protégé possible »

Richard Marchant,
Pdg de Novacel

Ce produit made in Normandie est breveté et devrait être très prochainement distribué.

Source FR3.

Covid-19 : selon une étude, une forte concentration de pollens dans l’air facilite l’infection…

Selon une étude publiée la semaine dernière dans la revue scientifique PNAS, portant sur 31 pays, le risque d’être infecté par le Covid-19 est plus élevé lorsque l’air est très concentré en pollens et ce, même les personnes n’y sont pas allergiques.

Covid-19 : selon une étude, une forte concentration de pollens dans l'air facilite l'infection

 

Au printemps dernier, alors que le Covid-19 commençait à paralyser le monde, des chercheurs ont constaté que la pandémie était un peu plus forte dans des pays – à majorité dans la zone tempérée du globe – où les pollens d’arbres se diffusaient. Un lien de cause à effet qu’une étude internationale, publiée le 8 mars, a réussi à démontrer : le risque d’être infecté par le coronavirus est plus élevé lorsque l’air est chargé en pollens, que ceux-ci soient de bouleaux, de cyprès, de platanes, de graminés, d’ambroisie et d’herbacées (les principaux allergènes en France).

D’après les conclusions de l’étude publiée dans la revue scientifique PNAS, et supervisée par l’université technique de Munich (Allemagne), une forte présence de pollens dans l’air augmente le taux d’infection de 10 à 30% dans une région donnée.

Même les personnes qui ne sont pas allergiques sont concernées

Les chercheurs, qui ont collecté des données entre le 27 février et le 3 avril 2020 dans 31 pays de tous les continents, ont constaté qu’une augmentation de 100 particules de pollen par mètre cube équivaut à un taux d’infection par le coronavirus supérieur de 4%. L’étude démontre par ailleurs que cette incidence concerne toute la population, et pas seulement les personnes allergiques aux pollens.

Selon eux, les pollens, en se déposant à l’intérieur du nez, sur la muqueuse nasale, neutralisent certains gènes impliqués dans la réaction immunitaire. Le Covid-19 peut alors profiter de cette fragilité pour mieux infecter la zone.

Dans une précédente étude, publiée en septembre 2019, l’équipe de l’université de Munich avait déjà confirmé que l’exposition au pollen augmentait les risques d’infection au rhinovirus et au virus respiratoire syncytial. Elle a réussi à démontrer que les coronavirus, comme le Covid-19, profitait aussi la saison des pollens. Alors que cette dernière débute, le masque est donc d’autant plus utile.

Source JDD.

Santé mentale : les adolescents touchés de plein fouet par la pandémie…

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

 

Pointés du doigt pour leur manque de solidarité envers leurs aînés depuis le début de la pandémie, les adolescents sont loin d’être épargnés par cette période morose. Cours à distance, interactions sociales en berne, absence d’activités physiques et culturelles : la Covid-19 a durement impacté la santé mentale des adolescents, comme le révèle un nouveau sondage mené aux Etats-Unis.

Quelle plus belle époque que celle de l’adolescence, entre expérimentations en tout genre, nouvelles rencontres, et sentiment d’indépendance ? Enfin ça, c’était avant… Avant qu’une pandémie mondiale vienne bousculer les habitudes d’une génération qui ne peut s’épanouir sans interactions sociales. Un nouveau sondage national réalisé par le centre médical de l’Université du Michigan révèle que les adolescents sont tout particulièrement affectés sur le plan mental par la pandémie, et davantage encore par les mesures de restriction prises pour tenter de l’enrayer.

Le sondage se base sur les réponses de 977 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans. Près de la moitié des parents interrogés (46%) affirment que leur adolescent souffre d’un nouveau trouble de santé mentale ou d’un trouble en aggravation depuis le début de la pandémie en mars 2020. Les adolescentes semblent plus touchées que leurs homologues masculins, notamment en ce qui concerne les troubles de l’anxiété et les symptômes dépressifs.

L’absence d’interactions sociales chez ces adolescents depuis près d’un an est à prendre en compte dans la dégradation de leur santé mentale. Confinement et autres mesures sanitaires obligent, trois parents sur quatre déclarent que la Covid-19 a eu un impact négatif sur les interactions sociales de leurs adolescents; chose pourtant primordiale à cette étape de la vie.

Anxiété et comportement agressif

Le rapport révèle que plus d’un tiers des adolescentes (36%) souffrent d’un nouveau trouble – ou d’une aggravation – de l’anxiété, contre 19% des adolescents. Mais ce n’est pas tout, les parents interrogés font également état d’une hausse des symptômes dépressifs (31% des adolescentes, contre 18% des adolescents), des troubles du sommeil (24% et 21% respectivement), et même d’un comportement plus agressif (9% et 8% respectivement).

« Les pairs et les interactions sociales sont un élément essentiel du développement pendant l’adolescence. Mais ces opportunités ont été limitées pendant la pandémie. Beaucoup d’adolescents peuvent se sentir frustrés, anxieux et déconnectés en raison de l’éloignement social et du manque d’activités sociales habituelles, comme le sport, les activités parascolaires et le fait de passer du temps avec des amis », explique Gary L. Freed, co-directeur du sondage.

Le rôle essentiel des parents

Face à la dégradation de la santé mentale de leur(s) adolescent(s), les parents n’ont pas lésiné sur les moyens pour tenter d’inverser la tendance. La moitié d’entre eux ont notamment assoupli les mesures d’éloignement liées à la pandémie pour permettre à leur progéniture de retrouver un minimum de vie sociale. Une chose qui semble avoir particulièrement fonctionné, puisque 81% des sondés confient que cela a aidé leur ado sur le plan psychologique.

Il a également été question d’assouplir certaines restrictions vis-à-vis des réseaux sociaux pour permettre à leur ado d’y passer plus de temps que d’ordinaire, mais aussi de faire appel à des spécialistes de la santé mentale, voire de se tourner vers les nouvelles technologies et plus particulièrement vers des programmes et applications destinés à améliorer la santé mentale des adolescents.

« Les parents jouent un rôle essentiel en aidant leurs adolescents à faire face au stress de la pandémie. Il existe des stratégies que les parents peuvent adopter pour aider, que leur adolescent montre ou non des signes révélateurs d’un potentiel trouble. L’une des choses les plus importantes que les parents doivent faire est de garder les voies de communication ouvertes; demander à leur adolescent comment il va et créer un espace pour qu’ils parlent sans tabou afin de pouvoir fournir de l’aide en cas de besoin », conseille Freed.

Source LA DEPÊCHE.

Une partie des morts du Covid-19 seraient « de toute façon » décédés d’une autre cause, selon une étude…

Quelque 68.000 personnes sont mortes du Covid-19 en France l’an dernier.

Une partie des morts du Covid-19 seraient "de toute façon" décédés d'une autre cause, selon une étude

 

Mais le nombre de décès total n’a augmenté « que » de 55.000, parce qu’une partie des morts du Covid « seraient de toutes façons » décédés d’une autre cause, et que la grippe et les accidents de la route ont été moins meurtriers, analyse une étude démographique publiée mercredi.

Sur les 55.000 décès supplémentaires, toutes causes confondues, constatés par les services d’état-civil en 2020 (par rapport à 2019), 13.000 sont statistiquement imputables au vieillissement de la population « qui s’observe chaque année en l’absence de gain d’espérance de vie », ce qui entraîne mécaniquement une hausse annuelle du nombre de décès, indépendamment de tout contexte épidémique.

« Restent donc 42.000 décès supplémentaires en 2020, liés à la pandémie de Covid-19 », observent les auteurs de cette étude, Gilles Pison et France Meslé, de l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Or, Santé Publique France a comptabilisé environ 65.000 victimes du virus en 2020, bilan que les auteurs de l’étude préfèrent réestimer à « un peu plus de 68.000 » car il faut y ajouter selon eux les morts à domicile, soit « environ 5% des décès, si l’on s’aligne sur les taux observés à l’étranger ».

Les deux démographes avancent plusieurs explications à cette différence entre les 68.000 morts du virus et les 42.000 décès supplémentaires constatés, une fois défalqués les 13.000 décès dus au vieillissement de la population.

D’une part, la grippe saisonnière a été beaucoup moins meurtrière début 2020 que début 2019, et les accidents de la route ont également fait nettement moins de victimes, conséquence des restrictions de circulation pendant les périodes de confinement.

D’autre part, « d’autres causes de décès ont aussi probablement reculé comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance respiratoire chronique », observent les auteurs. « Une partie des personnes fragiles souffrant de ces maladies sont en effet mortes de Covid-19 », alors que, sans la pandémie, « elles seraient de toute façon décédées en 2020 » de l’une de ces pathologies.

Source ORANGE.

Covid-19: les réinfections restent rares, mais un peu plus fréquentes chez les plus de 65 ans, selon une étude…

Les chercheurs se sont également penchés sur la protection contre la réinfection des agents de santé, en raison de leur risque élevé d’exposition au virus, et ont estimé qu’elle atteignait 81,1%.

Les personnes de 65 ans ou plus ont un risque accru d'attraper à nouveau le Covid-19, selon une étude danoise.

 

Les personnes de 65 ans ou plus ont un risque accru d’attraper à nouveau le Covid-19, même si dans l’ensemble les réinfections restent rares, selon une vaste étude danoise publiée jeudi. En 2020, dans le cadre de la stratégie de tests PCR gratuites du Danemark, environ 4 millions d’individus (69% de la population) ont subi 10,6 millions de tests, notent le professeur Steen Ethelberg du Statens Serum Institut (Copenhague) et ses collègues, expliquant qu’ils ont utilisé ces données pour estimer la protection contre réinfection par le SARS-CoV-2.

L’évaluation à grande échelle des taux de réinfection confirme que seule une petite proportion de personnes (0,65%) a eu un test PCR positif à deux reprises. Le taux d’infection (3,3%) était cinq fois plus élevé chez les personnes testées positives au cours de la deuxième vague après avoir eu un test négatif lors de la 1ère. Mais en prenant en compte l’âge, l’étude montre que 0,60% (55/9.137) des moins de 65 ans qui avaient eu le Covid-19 lors de la première vague, ont été testées à nouveau positives pendant la 2e vague, contre 0,88% (17/1.931) parmi les 65 ans ou plus.

La protection contre une réinfection, conférée par l’infection naturelle, n’était donc que de 47% parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus, contre 80% chez les plus jeunes, selon leur étude parue dans The Lancet comparant des résultats de tests PCR effectués lors de la première vague (entre mars et mai 2020) et la deuxième vague épidémique (de septembre à novembre) au Danemark.

Les chercheurs se sont également penchés sur la protection contre la réinfection des agents de santé, en raison de leur risque élevé d’exposition au virus, et ont estimé qu’elle atteignait 81,1%. Un niveau qui rejoint celui rapporté dans des études précédentes. Ils indiquent n’avoir «trouvé aucune différence» dans la protection estimée contre les infections répétées entre les deux sexes, ni preuve d’une diminution de la protection pendant les six à sept mois observés.

Leur analyse s’est concentrée sur la souche Covid-19 historique et ne comporte aucune évaluation concernant des variants.

Les cas de réinfection confirmés par le séquençage génétique du virus font apparaître la réinfection comme un événement extrêmement rare, remarquent dans un commentaire dans la revue, les Prs. Rosemary Boyton et Daniel Altmann de l’Imperial College de Londres. «Seulement 80% de protection contre la réinfection en général, diminuant à 47% chez les personnes âgées de 65 ans et plus, sont des chiffres plus préoccupants que ceux proposés par les études précédentes», ajoutent-ils. A leurs yeux, «un programme mondial de vaccination avec des vaccins de haute efficacité est la solution durable».

Source LE FIGARO.

 

Coronavirus : Un an de confinement, un an d’ostracisation pour les « personnes fragiles »…

EPIDEMIE – La crise sanitaire a engendré la banalisation d’un discours de plus en plus violent envers les « personnes fragiles ».

Coronavirus : Un an de confinement, un an d’ostracisation pour les « personnes fragiles »

 

  • Depuis le premier confinement, de plus en plus de critiques émergent envers les « personnes fragiles », accusé de paralyser toute la société française.
  • Une pensée qui se popularise et s’exacerbe au fur et à mesure que la crise se prolonge.
  • Cette situation est particulièrement violente à vivre pour les personnes concernées.

Ce vendredi, devant le discours d’ouverture des César se plaignant que les lieux culturels soient fermés au nom d’une maladie ne tuant que « les vieux » et « les gros ». Chloé*, trentenaire en obésité morbide, a fondu en larmes : « La seule chose que les gens trouvent triste chez la mort des « vieux » ou des  » gros » comme ils disent, c’est que ça empêche les autres d’aller au cinéma. Voilà où on est dans l’empathie ». Au téléphone, c’est moins l’amertume que la lassitude qui mine sa voix. Alors que la France souffle sa première bougie du confinement ce mercredi 17 mars, pour les personnes dites fragiles face à la Covid-19, cette année a consisté à suivre la montée d’un discours de plus en plus violent et ostracisant contre elles. « J’espérais avec les César échapper à cette pensée ambiante, mais j’ai compris qu’elle était désormais omniprésente dans la société », soupire Chloé.

L’union sacrée nationale contre le coronavirus et la solidarité envers les personnes vulnérables s’est vite effritée devant les conséquences psychosociales et économiques des mesures sanitaires. Le débat s’est d’abord posé : si la maladie n’est principalement dangereuse que pour une partie de la population souffrant de comorbidité, pourquoi appliquer les mesures à l’ensemble des personnes ? Avant de rapidement se transformer en pugilat. « Petit à petit, une part de la société a oublié le contrat social, et plus la crise dure, plus la solidarité disparaît au profit d’une intolérance et d’un « Chacun pour soi » délétère », déplore Hélène Rossinot, médecin spécialiste en santé publique.

Société coupée en deux

Catherine Grangeard, psychanalyste spécialiste des discriminations : « Ce discours a toujours existé, mais il était plus refoulé avant. Il y a désormais une autorisation de pensées violentes et discriminantes qu’on n’osait verbaliser avant. Le Covid a divisé à la hache la société en deux : les fragiles et les soi-disant non-fragiles. À partir du moment où il y a une séparation de groupe, où il y a eux et nous, il y a violence ». Chloé note le triste changement : « Avant, quelqu’un qui me traitait de « sale grosse » savait au fond de lui que c’était un con. Maintenant, il a l’impression en plus de le faire pour la bonne cause ».

Dans son avis du 2 avril 2020, le Conseil scientifique estimait à 17 millions le nombre de personnes à risque en France, soit un quart de la population susceptible de faire une forme grave du Covid-19, que ce soit en raison de comorbidités ou de leur âge. Un nombre largement sous-estimé par la population, comme l’analyse Hélène Rossinot : « C’est le mal des maladies et des handicaps invisibles, tant que la personne a l’apparence d’être en bonne santé, on pense qu’elle l’est. Et moins on voit la vulnérabilité, plus on y est intolérant. » De nombreuses associations notent au cours de cette année une envolée des discriminations, qu’elles soient verbales, physiques ou pour l’accès au travail. Jean-Louis Garcia, président de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), rappelle : « Même en temps ordinaire, les personnes fragiles et vulnérables ne sont pas des vrais citoyens à part entière. Toute crise ne fait qu’empirer ces discriminations. Quelque part, le Covid enlève les faux-semblants : les personnes vulnérables ne sont que tolérées dans la société, et encore du moment qu’elles ne dérangent pas, elles ne sont pas intégrées. »

« On est devenu les parasites, les gâcheurs de fête, les empêcheurs de vivre. Avant, quand je parlais de ma maladie auto-immune, les gens m’avaient en pitié. Maintenant, ils me haïssent », dépeint Loïc*, quarantenaire. Pourtant, il le rappelle, c’est bien les personnes fragiles les principales victimes de cette pandémie : « C’est nous qui mourrons, c’est nous qui souffrons le plus de la déprogrammation des opérations ou des plans blancs à l’hôpital, c’est nous qui faisons le plus attention. Pendant que le pays se déconfinait dans l’insouciance cet été, on continuait d’éviter au maximum les contacts. » À ce sujet, Jean-Louis Garcia rappelle que les personnes vulnérables seront également les premières et les plus impactées par la crise sociale et économique en cours.

Personnaliser la haine

Alors pourquoi une telle colère contre ceux et celles qui ont le plus à souffrir de cette situation ? Hélène Rossinot énonce : « Pointer les autres et vouloir distinguer les vulnérables, c’est du coup s’en exclure et se considérer comme protégé d’une maladie qui, au fond, terrifie tout le monde. » Sans parler de la recherche de coupable. « C’est tellement compliqué de se battre contre le virus, il faut un bouc émissaire plus facilement attaquable et qu’on peut rendre responsable. C’est plus facile de s’en prendre à des personnes qu’à une maladie », appuie Catherine Grangeard, rappelant notamment la montée du racisme anti-asiatique au début de la pandémie.

Une humanisation de l’épidémie et une déshumanisation des personnes, réduites à leur comorbidité, comme le regrette Loïc, désormais uniquement résumé à sa « fragilité ». Le discours actuel est très violent pour les personnes concernées, qui finissent parfois par y adhérer elles-mêmes. Chloé concède : « Bien sûr que je culpabilise quand je vois les files d’attente alimentaires des étudiants, la précarité et les inégalités exploser. On se sent responsable… Je me prends encore plus pour la pire des merdes avec mes 120 kg. Et si les gens avaient raison, et si tout ça, c’était en partie ma faute ? »

La dangereuse pente de l’eugénisme

Cette colère pourrait engendrer encore bien pire que des discours culpabilisants. Petit à petit, des voix sortent de l’ombre, plaidant pour laisser le virus agir afin de « libérer » la société – de la pandémie et des fragiles, « qui finiront bien par mourir de leurs comorbidités ». Du docteur Martin Blachier regrettant dans l’émission Punchline sur Cnews que  les vaccins soient mis « dans des Ehpad où les gens attendent la mort » au polémiste Yann Moix sur Balance ton poste décrivant « un pays qui pétrifie tout pour une part de la population qui devrait être prête à s’en aller », en passant par de nombreuses autres figures médiatiques (Frédéric Beigbeder, Christophe Barbier, Alexandre Jardin, etc.), le discours ne se cache même plus. Encore ce mercredi, à la suite d’une étude de l’Institut national d’études démographiques, l’Agence française de presse publiait une dépêche au titre brut : « Une partie des morts du Covid-19 seraient « de toute façon » décédés en 2020 d’une autre cause », titrage repris comme tel dans de nombreux médias.

De quoi alerter Loïc sur cet eugénisme plus ou moins revendiqué : « On est sur une ligne de crête, et on sent le reste de la population de plus en plus prêt à nous laisser crever avec le sourire tant que ça leur permet de vivre ». Pour lui, plusieurs lignes rouges sont sur le point de céder : « Lors du premier confinement, on pleurait à chaque mort. Cet hiver, on laisse 400 personnes mourir chaque jour dans une totale indifférence pour ne pas avoir à reconfiner. »

Et s’il est vrai que l’espérance de vie avec comorbidité est moins élevée que celui de la population générale, « ce n’est pas pour ça qu’on est d’accord de mourir encore plus tôt que ce qui nous est réservé », ironise Joseph*. Qui nous gratifie d’une petite leçon de sagesse pour la route : « La vie ne se résume pas à avoir 20 ans. Moi, j’en ai 79, et je les trouve belles mes années de senior, et j’espère bien en vivre encore plein, même si les autres personnes peuvent les trouver moins intéressantes que leurs années à eux. Mais vous savez, je suis comme tout le monde : moi aussi j’ai hâte de profiter des beaux jours et moi aussi j’attends le printemps. »

*Les prénoms ont été modifiés

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Un an après, où en sont les Français avec leur santé bucco-dentaire ?…

CONFINEMENT, UN AN APRES La fermeture des cabinets dentaires durant le premier confinement et les protocoles qui obligent les dentistes à recevoir moins de patients ont-ils changé la donne ?

Coronavirus : Un an après, où en sont les Français avec leur santé bucco-dentaire ?

 

  • Un an après l’entrée en vigueur du confinement, décrété le 17 mars 2020 pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, 20 Minutes s’intéresse aux conséquences des douze mois écoulés sur la vie des Français. Et notamment sur leur santé bucco-dentaire.
  • En mars 2020, les dentistes ont fermé leurs cabinets durant toute la durée du premier confinement. Et lorsqu’ils ont repris leur activité, certains actes ont été suspendus en raison du risque de diffuser le virus.
  • La profession s’est organisée pour rattraper le retard pris, et du côté des patients, de nouveaux réflexes ont émergé.

Détartrage, soins sur une carie ou pose de couronne. C’est rarement une partie de plaisir, mais le dentiste, il faut bien y aller de temps en temps. Or en France, ce n’est pas une habitude pour tout le monde. Par phobie, par peur du coût ou par flemme, chacun a ses raisons de sécher. Pour d’autres, c’est le fait de vivre dans des départements peu dotés en praticiens. Et le Covid-19 n’a pas arrangé les choses, avec des cabinets dentaires fermés durant le premier confinement.

Et aujourd’hui, un an après le début de la crise sanitaire, prenons-nous suffisamment soin de nos dents ? L’accès à la santé bucco-dentaire est-il plus compliqué ? Alors que la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire a lieu samedi prochain, 20 Minutes s’intéresse à vos quenottes.

La visite annuelle trop souvent zappée

Avant la pandémie, les Français n’étaient donc déjà pas des champions en la matière. « J’ai une bonne hygiène dentaire mais je ne vais jamais chez le dentiste. La dernière fois remonte à une dizaine d’années peut-être », confie Aline, la trentaine. Tout en reconnaissant qu’une « consultation pour un détartrage et pour vérifier qu’il n’y a pas de caries ne serait pas du luxe ». Le dentiste, chacun devrait en voir un chaque année. Mais en pratique, comme Aline, nombreux sont celles et ceux qui zappent cette visite annuelle. « Quatre Français sur dix ne consultent pas les cabinets dentaires, indique le Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste en Indre-et-Loire et porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). Et ceux qui viennent n’ont pas forcément l’habitude de consulter chaque année ».

Il est même recommandé « une visite tous les six mois pour les personnes ayant des pathologies chroniques comme le diabète, des maladies cardiovasculaires ou des maladies articulaires inflammatoires, parce que ces patients sont plus à risques en raison de l’interaction entre la santé dentaire et la santé générale », souligne le dentiste. Car si ça tourne mal dans la bouche, des effets délétères peuvent se manifester dans tout l’organisme (voir ci-après).

Un retard pas encore comblé, mais de nouveaux réflexes

Problème : lors du premier confinement, les dentistes ont dû fermer durant deux mois leurs cabinets. Et à la reprise, certains actes à hauts risques de diffusion du coronavirus – comme les détartrages — ont été suspendus plusieurs semaines. « Nous sommes  l’une des populations médicales les plus à risques : on baigne dans la salive », commente le Dr Lequart. Conséquence de cette activité perturbée : «  le retard pris il y a un an n’a pas encore été totalement comblé. On n’a pas pu rattraper tous les rendez-vous décalés, d’autant que des praticiens n’ont jamais repris. Certains, un peu âgés et ayant des comorbidités, ont préféré partir à la retraite de manière prématurée. Ici en Indre-et-Loire, cela représente environ la moitié des quatorze praticiens partis à la retraite l’an dernier ». Un tour sur un site de réservation de consultation montre ainsi que dans ce département, il faut souvent plusieurs mois d’attente pour un rendez-vous.

Alors aujourd’hui, dans les secteurs les moins bien dotés en dentistes, mieux vaut ne pas être pris d’une rage de dents inopinée. « On fait comprendre aux patients que la consultation en urgence calée entre deux rendez-vous n’est plus possible à cause des contraintes sanitaires, souligne le Dr Lequart. On reçoit moins de patients, mais on s’organise pour garder quelques créneaux de libres ou assurer des gardes les week-ends ».

Une situation qui, paradoxalement, a fait émerger de nouveaux réflexes. « Pour les urgences dentaires, la téléconsultation s’est développée. Et avec des délais d’attente aussi longs, les patients n’attendent plus pour programmer leurs soins importants de type prothèses, observe le dentiste. Avant, ils attendaient la réponse de leur complémentaire sur leur prise en charge, puis prenaient rendez-vous. Maintenant, ils nous disent : « si je dois faire des prothèses, autant le faire cette année tant que j’ai ma mutuelle d’entreprise« , parce qu’ils craignent à moyen terme de perdre leur emploi. Par ailleurs, la mise en place cette année du reste à charge zéro a aidé un certain nombre à se remobiliser sur leur santé bucco-dentaire ».

Un protocole sanitaire strict

Résultat : les cabinets ne désemplissent pas et, l’un dans l’autre, « ce n’est pas plus compliqué qu’avant le coronavirus d’être en bonne santé bucco-dentaire. Le fait d’avoir différé certains soins a eu un impact assez marginal, assure le Dr Lequart. Et dès la reprise, nous avons mis en place des protocoles sanitaires très stricts ». Côté praticiens, « masques FFP2, blouse, surblouse, gants, visière ou lunettes de protection et calot sur la tête, pour un look à la Dr Mamour de Grey’s Anatomy, plaisante le dentiste. Les patients, eux, sont attendus pile à l’heure – les salles d’attente étant majoritairement fermées — et invités systématiquement à se désinfecter les mains. De plus en plus, l’utilisation d’un bain de bouche réduisant la charge virale est parfois demandée ».

Mais la première des précautions, c’est l’aération : « 15 minutes entre chaque patient pour éliminer les gouttelettes, rappelle le dentiste. Et pour les cabinets sans fenêtre, des dispositifs élaborés durant la pandémie sont une solution intéressante ». Car « on sait que le Covid peut vivre dans l’air intérieur pendant trois heures. Donc s’il n’y a pas de renouvellement, c’est une catastrophe, abonde Alexandre Okorokoff, PDG de la société OKO Pur, qui distribue dans l’Hexagone des dispositifs à lampe UV de désinfection de l’air. Nous avons déjà équipé des cabinets dentaires et notre déploiement va se poursuivre ».

Et puisque l’ennemi, ce sont ces fameuses microgouttelettes potentiellement gorgées de charge virale, projetées en cas notamment de détartrage ou d’aéropolissage des dents, « il existe désormais un système d’aspiration qui évite l’aérosolisation et qui intéresse beaucoup de cabinets dentaires », indique le Dr Lequart. Breveté et baptisé StopAero, il réduirait « de 90 % l’émission d’aérosols », promettent les concepteurs. De quoi « limiter les risques de propagation de maladies telles que l’hépatite, l’herpès, la mononucléose. Et bien sûr, le Covid-19 ».

Pas de bonne santé sans bonne santé bucco-dentaire

« A cause d’une carie non soignée, d’une maladie gingivale ou d’un déchaussement dentaire, les bactéries présentes dans la bouche peuvent passer dans la circulation sanguine et migrer dans l’organisme, indique le Dr Lequart. Ainsi, la première porte d’entrée de l’endocardite infectieuse, une infection de la paroi du cœur d’origine bactérienne, est buccale ».

Pour cette même raison, « avant toute intervention de chirurgie orthopédique, le chirurgien demande à son patient de réaliser un bilan bucco-dentaire, pour vérifier qu’il n’a pas de foyer infectieux au niveau de la bouche, qui pourrait migrer et se greffer sur la zone opérée, et entraîner un rejet de la prothèse », explique le praticien.

Et les dégâts potentiels ne s’arrêtent pas là : « Des études démontrent que l’on retrouve dans le cerveau des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer des bactéries responsables du déchaussement dentaire, poursuit-il. Et chez 20 % des patients ayant fait des AVC hémorragiques, on retrouve aussi ces bactéries au niveau du cerveau. Cela ne veut pas dire que le déchaussement dentaire est responsable à lui seul de l’AVC ou d’Alzheimer, mais c’est certainement un facteur favorisant. D’où l’importance d’un suivi bucco-dentaire annuel, parce qu’on ne peut pas être en bonne santé si on n’est pas en bonne santé bucco-dentaire ».

 

Source 20 MINUTES.

 

Des éclaircissements sur le Covid-19 : la dangerosité du virus…

Que sait-on vraiment après un an de pandémie et de controverses ?

En quoi le coronavirus est-il dangereux ?

 

Curieuse menace que ce SARS-CoV-2. Le coronavirus à l’origine de la pandémie de Covid-19 qui bouleverse la planète entière depuis plus d’un an ne semble pas, à première vue, être le plus dangereux de tous.

Entre 0,5 % et 1,8 % des personnes qu’il infecte en meurent dans les pays développés, comme la France, selon de récentes estimations. Ce n’est qu’un ordre de grandeur, car ce chiffre est difficile à établir, sans compter qu’il varie d’un pays à l’autre et baisse avec l’amélioration de la prise en charge de la maladie. Mais il est clair que d’autres virus tuent une proportion bien plus élevée des personnes infectées, comme le virus Ebola, fatal à plus d’un patient sur deux.

Le Covid-19 plus létal que la grippe saisonnière, mais moins qu’Ebola

La particularité de ce virus, c’est qu’il tue essentiellement des personnes âgées. En France, par exemple, parmi les morts du Covid-19 à l’hôpital, 6 sur 10 avaient plus de 80 ans. Les enfants et les jeunes sont presque absents de ce bilan.

Il est tentant de conclure que cette maladie ne serait pas si dangereuse et qu’elle n’exigerait pas de bouleverser nos vies à ce point. Mais c’est aller un peu vite. Car si le SARS-CoV-2 n’est pas le virus le plus létal de l’histoire, il présente l’inconvénient de se répandre assez facilement, et plutôt vite. Résultat : au 14 mars, on dénombrait plus de 100 millions de cas confirmés de Covid-19 dans le monde. La majorité des malades s’en sont sortis, mais on déplore plus de 2,5 millions de morts. Encore aujourd’hui, la pandémie cause environ 10 000 décès par jour.

Ces données montrent que le SARS-CoV-2 n’est pas qu’un « gros rhume » ou une « grippette », comme on a parfois pu l’entendre. D’autant qu’on déplore ce lourd bilan en dépit des mesures draconiennes prises pour limiter les interactions et donc la propagation du virus. On ne saura jamais quels auraient été les dégâts en l’absence de confinements stricts au printemps 2020.

L’épreuve de la réanimation

Reste un point essentiel : si 99 % des personnes infectées survivent, toutes n’en sortent pas indemnes. Rien qu’en France, des centaines de milliers de personnes ont été atteintes du Covid-19.

Certains étaient asymptomatiques, d’autres ont souffert de symptômes variés et plus ou moins sévères (fièvre, fatigue, courbatures, problèmes respiratoires ou encore troubles neurologiques ou ophtalmologiques, éruptions cutanées, diarrhées, etc.). Beaucoup ont développé des formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation, voire leur admission en service de réanimation.

Passer en « réa » est une épreuve en soi, qui dure plusieurs semaines. Parmi les plus durement touchés, certains ont dû être intubés : il a fallu leur insérer une sonde profondément dans la trachée pour leur apporter l’oxygène nécessaire à leur survie. Cette intervention nécessite de placer les malades dans un coma artificiel. Quitter la réanimation n’est que le début d’un long chemin vers une éventuelle guérison. Les patients intubés, très affaiblis, doivent passer par une longue rééducation pour réapprendre à respirer, à manger normalement, à mobiliser leurs bras, leurs jambes…

Les conséquences des formes graves de Covid-19 restent complexes à mesurer. Mais les spécialistes constatent, par exemple, que de nombreux patients conservent des difficultés respiratoires des mois après leur hospitalisation. D’autres éprouvent de la fatigue ou des faiblesses musculaires.

Même parmi les malades du Covid-19 dont l’état n’a pas justifié une hospitalisation, certains continuent à observer des symptômes dans la durée : ils sont atteints d’un « Covid long ». On dispose aujourd’hui d’assez peu d’éléments pour quantifier le phénomène et savoir comment leur condition évoluera.

Enfin, lors des pics épidémiques, le Covid-19 impose une pression considérable sur le système de santé français. Cette surcharge de patients peut contraindre les hôpitaux à déprogrammer d’autres soins (opérations chirurgicales, greffes, diagnostics de cancers, etc.), et à retarder le dépistage et la prise en charge de certaines pathologies. C’était le cas lors du premier confinement national au printemps, et cela redevient d’actualité dans les régions où le virus circule le plus.

En résumé

Il est délicat de comparer les pathologies entre elles et leurs effets. Une certitude : les décès ne sont pas la seule menace que représente le Covid-19. Cette maladie entraîne aussi de nombreuses hospitalisations, parfois très lourdes, et a des conséquences à long terme y compris pour des patients jeunes. Ces problèmes ne sont pas encore très bien connus et quantifiés, mais ils n’en sont pas moins réels.

Source LE MONDE.

Covid-19 : comment les résidents des Ehpad vont pouvoir « retrouver une vie sociale »…

Le gouvernement a annoncé un assouplissement des restrictions dans les Ehpad. Ce nouveau protocole sanitaire entre en vigueur dès le samedi 13 mars.

Covid-19 : comment les résidents des Ehpad vont pouvoir "retrouver une vie sociale" (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

 

C’est une « première phase d’assouplissement ». La ministre chargée de l’Autonomie a annoncé, vendredi 12 mars, un allègement du protocole sanitaire mis en place dans les Ehpad pour lutter contre le Covid-19. « Les résidents vaccinés vont pouvoir retrouver une vie sociale », s’est félicitée Brigitte Bourguignon dans un entretien au Parisien.

Sorties avec ou sans période d’isolement, reprise des activités collectives, suppression des parois en plastique lors des visites… Franceinfo fait le point sur les nouvelles préconisations dans ces établissements.

Les sorties à nouveau possibles

Le nouveau protocole applicable dans les Ehpad permet aux résidents de sortir pour voir leurs proches, dès le samedi 13 mars. « Quel que soit leur statut vaccinal et immunitaire, [ils] doivent retrouver les mêmes droits que le reste de la population, comme la possibilité de voir leurs proches, à l’extérieur ou à l’intérieur de l’établissement », a expliqué Brigitte Bourguignon dans un communiqué.

Les résidents vaccinés (c’est-à-dire ceux qui ont reçu deux injections il y a plus de 15 jours) « pourront se rendre chez leurs proches, sans se faire tester avant et après et s’isoler sept jours dans leurs chambres », précise la ministre dans Le Parisien. Et de rappeler que « 87% [des résidents en Ehpad] ont reçu une première dose, 62% les deux et 50% bénéficient d’une couverture maximale ». 

Les personnes âgées non vaccinées seront elles aussi autorisées à sortir. Ces résidents devront toutefois respecter le précédent protocole : ils devront ainsi se faire tester et s’isoler durant sept jours à leur retour.

« Certains n’ont pas pu recevoir de doses parce qu’ils étaient souffrants au moment de la campagne ou parce qu’il y avait un cluster dans leur établissement. Ce n’est souvent pas volontaire, on ne peut donc pas introduire une discrimination, ce serait une double peine. »

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie

dans « Le Parisien »

Selon la ministre, c’est « la seule distinction » entre résidents vaccinés et non vaccinés. « Il est hors de question d’exclure [ces derniers] des activités dans les Ehpad. Il serait inhumain de dire : ‘Tu n’es pas vacciné, tu restes dans ta chambre' », ajoute Brigitte Bourguignon dans les colonnes du Parisien.

Les activités collectives « réautorisées »

Les conditions de vie et de visite à l’intérieur des Ehpad sont, elles aussi, assouplies. « Maintenant qu’elles sont protégées [par le vaccin], les personnes âgées veulent pouvoir toucher leurs enfants, les prendre dans les bras, leur parler sans barrière… Elles ont besoin de retrouver une vie plus normale et je vais les y aider ! » promet Brigitte Bourguignon. Les activités collectives seront à nouveau autorisées, tout comme les visites des familles dans les chambres.

« Beaucoup m’ont dit : ‘Ma mère, mon père est sourd, je suis obligé de hurler dans un salon’. Ils en souffrent beaucoup. Leur redonner ces moments d’intimité est primordial. »

Brigitte Bourguignon

dans « Le Parisien »

La ministre demande également la suppression des parois en Plexiglas, qui « posent problème, surtout aux personnes avec des troubles cognitifs qui ont besoin de toucher, d’avoir un contact humain pour se repérer ». Les seniors « ont perdu les repères de leur domicile, de leurs habitudes, de leurs voisins, alors si en plus elles doivent voir leur propre famille derrière un plastique, ce n’est pas possible », souligne Brigitte Bourguignon.

La situation réévaluée tous les 15 jours

Cet assouplissement n’est qu’une « première phase », prévient toutefois la ministre, alors que le Haut Conseil de la santé publique s’est opposé à un allègement des mesures dans les Ehpad. « On reste très prudent », assure-t-elle, ajoutant que « ces recommandations pourront être adaptées ». « Tous les quinze jours, nous ferons un bilan, avec les fédérations et les acteurs, pour savoir si [cet assouplissement] est perçu comme trop souple ou trop rigide, poursuit-elle. Certains établissements n’ont pas attendu pour alléger les règles mais il est important de leur donner un cadre. Certains le demandent, ils ont besoin d’être sécurisés. »

Chaque direction d’établissement doit élaborer ces mesures d’assouplissement, selon la situation épidémique locale et l’avancement de la campagne vaccinale, en lien avec l’Agence régionale de santé. Le ministère des Solidarités et de la Santé précise en outre à France Bleu que « les sorties dans la famille ne sont pas autorisées dans les zones où un confinement local est en vigueur sauf dérogations exceptionnelles ».

Les mesures sanitaires plus générales continueront évidemment de s’appliquer. Et le ministère de citer : « gestes barrières, isolement des cas contacts pendant 7 jours, isolement des cas confirmés pendant 10 jours, dépistage régulier des résidents et des professionnels ». Les visiteurs doivent présenter un test négatif de moins de 72 heures et les résidents devront se faire tester après une visite, ajoute France Bleu. Enfin, l’assouplissement des restrictions « doit être remis en cause dès la présence d’un cas confirmé au sein de l’établissement ».

Les soignants appelés à se faire vacciner

Dans Le Parisien, la ministre en charge de l’Autonomie relève « qu’il reste de gros efforts à faire » sur la vaccination des soignants. « Dans certains établissements, 50% des soignants sont vaccinés, dans d’autres, seulement 19%, ce n’est pas tolérable », regrette-t-elle, appelant ces professionnels à leur « responsabilité ».

« Si j’aime mieux inciter qu’obliger, la vaccination relève de l’acte citoyen que l’on doit presque aux personnes avec qui l’on vit. »

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’Autonomie

dans « Le Parisien »

« C’est paradoxal, le personnel a parfois choisi de s’enfermer avec les résidents lors de la première vague par peur que le virus n’entre dans l’Ehpad et aujourd’hui, ils refusent le vaccin. Il y a de la peur, engendrée par les réseaux sociaux, et on préfère relever le moindre petit incident alors que 4 millions ont déjà reçu au moins une première dose, c’est incroyable », déplore-t-elle. Pour tenter de convaincre ces soignants, la ministre Brigitte Bourguignon compte sur les directions d’établissement chargées par l’exécutif de « persuader » et d’« expliquer ».

Source FRANCE INFO.