Déconfinement en Loire-Atlantique. Dans les IME, « mon visage est sur mon tee-shirt »…

Imprimer son visage sur son tee-shirt. C’est la solution adoptée par des éducateurs en institut médico-éducatif (IME) de Loire-Atlantique pour être reconnu facilement par les enfants, malgré le masque.

À l’image de Gwennaelle Ferré, les éducateurs des IME (instituts médico-éducatifs) de l’Adapéi, portent des tee-shirts à leur effigie pour être reconnus plus facilement par les enfants souffrant de troubles du développement.

C’est une idée toute simple et lumineuse. Chaque personnel des Instituts médicaux éducatifs, qui viennent de rouvrir, porte un tee-shirt orné d’une grande photo de son visage. « Par respect des mesures barrières contre l’épidémie du coronavirus, on porte le masque. Mais les enfants, qui sont déjà en perte de repères, risquaient de ne pas nous reconnaître. On a donc pensé, la semaine dernière à cette solution. Et une entreprise du Pellerin a accepté de nous en fabriquer en urgence », explique Gwennaelle Ferré de l’Adapéi, Association départementale de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis.

« Durant tout le confinement, le personnel a débordé d’imagination pour garder le contact et continué à distance à prendre soin des enfants, rappelle Gaelle Lesage, responsable des IME, instituts médico-éducatifs de l’Adapéi. Cette nouvelle initiative est de la même veine. »

Le tee-shirt sert aussi, pour l’occasion, de vêtement de travail, de surblouse en quelque sorte.

Un éducateur par enfant

Entre 60 et 70 % des enfants fréquentant un IME, ou intégrés dans une école ou un lycée ordinaire, ont repris le chemin de l’établissement. « C’est le choix des familles. » Et pour ceux qui ne veulent pas quitter le domicile, des visites virtuelles sont organisées. « On fait le lien entre les enfants en IME et les autres par les réseaux sociaux. »

Le retour dans les Instituts médico-éducatifs se fait par petits groupes et à temps partiel. Avec un très fort taux d’encadrement. Il y a un éducateur pour un enfant dans les IME. Ce qui facilite grandement le réapprentissage de la vie en dehors de la maison. « La réadaptation se fait en douceur », note Gaëlle Lesage. Et progressivement, sachant que certains enfants ou jeunes angoissés par l’épidémie, n’étaient pas sortis du tout, durant le confinement.

En parallèle, les visites à domicile sont maintenues pour les familles qui le souhaitent.

Source OUEST FRANCE.

Avec les personnes âgées les plus fragiles, maintenir encore plus le lien social, la priorité des Petits Frères des Pauvres pendant cette pandémie…

Depuis le début de la pandémie, les Petits Frères des Pauvres maintiennent, par tous les moyens de communication à distance, le lien avec les personnes âgées les plus fragiles.

maintenir encore plus le lien social, la priorité des Petits Frères des Pauvres pendant cette pandémie

Depuis le début de la pandémie les Petits Frères des Pauvres entretiennent le lien avec les personnes âgées les plus fragiles. Après deux mois de confinement individuel dans les établissements qui accueillent des personnes âgées, les Petits Frères des Pauvres alertent sur l’impact et les conséquences, pour les résidents et les salariés, de la mise en place de cette mesure de confinement, souvent incontournable.

Tests du Covid-19 indispensables

Ils demandent, outre des moyens de protection en quantité suffisante, la mise en place systématique de tests du Covid-19. Chaque directeur ou directrice d’établissement est appelé à prendre toutes les mesures nécessaires, et se retrouve face à un questionnement d’ordre éthique :

– soit appliquer un confinement complet avec une interdiction des sorties individuelles, mesure parfois inévitable mais réellement difficile à mettre en œuvre, sans entraver le droit d’aller et venir des résidents et leur état de santé moral et physique,
– soit trouver, lorsque cela est possible, des alternatives parfois difficiles à porter.

Si le confinement individuel protège, il peut aussi entraîner des conséquences graves sur la santé des personnes âgées :
– irréversibilité des effets causés par une immobilité, capacités musculaires dégradées, liées à la station allongée prolongée, et aggravation des états dépressifs et syndromes de glissement.

Maintenir le lien social par tous les moyens de communication à distance

Entretenir le lien social par toutes les modalités possibles, mais à distance, c’est la priorité des Petits Frères des Pauvres depuis le début de cette pandémie.   Mais comment faire quand le personnel commence à manquer et qu’on ne peut plus s’appuyer sur des bénévoles ou autres soutiens, interdits d’entrée ?

300 000 personnes de 60 ans et plus sont en situation de mort sociale, sans contact avec leur entourage, 900 000 n’ont que peu de contacts avec leurs proches (baromètre 2017).

Cet isolement relationnel est actuellement encore plus exacerbé pour les plus seuls, et même ceux qui ont de la famille peuvent être confrontés à de nouvelles situations d’isolement, en particulier quand ils sont privés de l’accès au numérique.

Source FRANCE INFO.

Coronavirus : Les chiffres de surmortalité esquissent un bilan beaucoup plus lourd de l’épidémie…

La surmortalité enregistrée ces derniers mois pourrait être liée au coronavirus mais aussi à d’autres facteurs.

Coronavirus : Les chiffres de surmortalité esquissent un bilan beaucoup plus lourd de l'épidémie. Coronavirus hôpital

Si le nouveau coronavirus a fait plus de 300.000 morts selon les statistiques officielles, la comparaison du nombre de décès par rapport aux années précédentes laisse présager un bilan plus lourd.

En Italie, 12.428 personnes sont officiellement mortes du Covid-19 entre le 20 février et le 31 mars. Mais sur la même période, les autorités ont constaté 25.354 décès de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Ces 12.900 décès « inexpliqués » sont-ils les morts invisibles du Covid ?

Evaluer l’impact du coronavirus

Aux Etats-Unis, la différence est encore plus saisissante : sur les données du mois de mars, une période où le pays était encore relativement épargné, l’écart entre les morts officiels du Covid (1.890) et la surmortalité (6.000) va du simple au triple. Et qu’en est-il des 3.706 décès supplémentaires enregistrés pour cette même période en Allemagne, pays relativement préservé du virus ? Officiellement, 2.218 d’entre eux sont attribués au coronavirus. Qu’est-ce qui a emporté ces 1.488 personnes de plus que par rapport à l’an dernier ? En France, en revanche entre le 1er mars et le 27 avril 2020, le bilan « Covid » (23.291) est très proche de la surmortalité enregistrée par rapport à 2019 (24.116).

Selon la professeure Yvonne Doyle, directrice de la santé publique anglaise, l’excès du nombre de morts sur une période donnée est le meilleur indicateur pour cerner l’impact du coronavirus. Du moins dans les pays qui publient des données fiables. « Nous saurons vraiment à quel point nous avons été touchés et c’est, de plus, une mesure comparable au niveau international », explique-t-elle. La surmortalité permettrait-elle de distinguer les bons des mauvais élèves dans le recensement des décès du « Covid » ? Pas si vite, répondent d’autres experts.

Moins de soins courants ?

Si de forts soupçons existent, impossible d’affirmer avec certitude que ces dizaines de milliers de morts supplémentaires sont forcément toutes des cas de coronavirus mal recensés. « Cet excès de mortalité est dû à la crise dans sa globalité. Il peut y avoir des effets indirects comme une augmentation des autres causes de décès parce qu’on sait que les gens sont moins allés se soigner », rappelle Michel Guillot, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined), en France. Les autorités sanitaires et statistiques italiennes estiment que la surmortalité peut concerner des patients Covid non décelés, mais aussi des malades décédés en raison de la saturation du système hospitalier.

Selon les données de 24 pays européens compilées par des épidémiologistes danois, du projet Euromomo, un pic de mortalité est nettement visible en Europe à partir du mois de mars 2020, par rapport aux années précédentes. Sans surprise, les chiffres dépassent le bilan officiel du coronavirus dans ces pays. « Il n’y a rien d’autre qui peut expliquer cet excès de mortalité. Il n’y a pas eu d’éruption volcanique, de tremblement de terre en Europe… Si cela avait été en janvier, on aurait pu le mettre sur le compte de la grippe, mais ce n’est pas le cas », explique Lasse Vestergaard, coordinateur d’Euromomo.

Une communication des chiffres pas toujours claire

Les chiffres sont d’ailleurs spectaculaires dans les zones frappées le plus durement par le Covid-19 : le nombre de décès est multiplié par 2 à Paris ou dans la province de Guayas en Equateur, la hausse atteint même le chiffre vertigineux de 568 % à Bergame, grand foyer italien. Les statisticiens danois du projet Euromomo utilisent également un autre indicateur : le z-score (ou cote z), plus fin que la simple comparaison. Le constat est limpide, l’Espagne, l’Italie, la France ou la Grande-Bretagne affichent un « très important excès » de mortalité en mars-avril là où d’autres pays moins touchés par la pandémie comme la Norvège ou la Finlande ne montrent « aucun excès ».

Reste enfin les nombreux pays où la communication sur le sujet est peu transparente. Impossible par exemple de trouver un bilan fiable en Iran, pourtant touché dès le mois de février puisque les autorités n’ont pas publié de chiffres sur la mortalité globale dans le pays depuis décembre 2019. En Russie, où officiellement le coronavirus tue très peu, plusieurs témoignages ont raconté l’histoire de décès catalogués comme « pneumonies » malgré des tests positifs au coronavirus. Et en Chine, berceau de la pandémie, la polémique est loin d’être éteinte sur le bilan réel.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : 28 millions d’interventions chirurgicales annulées à travers le monde….

Les hôpitaux ont reporté un grand nombre d’actes afin de faire face à l’accueil des patients atteints du Covid-19.

Coronavirus : 28 millions d’interventions chirurgicales annulées à travers le monde. Illustration

  • D’après une étude, 28 millions d’opérations chirurgicales ont dû être reportées ou annulées dans le monde, en raison de l’épidémie de coronavirus.
  • La plupart des hôpitaux ont annulé leurs actes pour se concentrer sur les malades du Covid-19 et éviter de déplacer d’autres patients.
  • Les hôpitaux comme celui de Rennes doivent désormais rassurer leurs patients pour reprogrammer les actes reportés.

Leur opération était prévue, parfois de longue date, mais ils ont dû attendre. Des millions de patients ont vu leur acte chirurgical être déprogrammé en raison de l’épidémie mondiale de coronavirus​. D’après une étude menée par le groupe CovidSurg Collaborative et révélée par le CHU de Rennes, le Covid-19 aurait engendré le report de plus de 28 millions d’interventions chirurgicales à travers le monde.

Pour obtenir ce chiffre, le consortium s’est basé sur une interruption de 12 semaines de l’activité hospitalière, au profit de l’accueil des malades du Covid-19. Le chiffre est édifiant : 28,4 millions d’interventions programmées ont été reportées, voire annulées. D’après cette étude de modélisation publiée dans le British Journal of Surgery, chaque nouvelle semaine d’interruption des services hospitaliers entraînerait 2,4 millions de nouvelles annulations.

Les chercheurs de l’université de Birmingham chargés de l’étude se sont basés sur les informations communiquées par les chirurgiens de 359 hôpitaux situés dans 71 pays. Selon eux, 72,3 % de la chirurgie programmée pourrait être annulée durant la période critique de l’épidémie.

Opérations retardées pour des malades du cancer

Le domaine d’intervention le plus touché serait l’orthopédie avec 6,3 millions d’actes annulés. Mais ce qui inquiète les chirurgiens, ce sont les reports d’interventions oncologiques pour des malades du cancer. La projection des chercheurs envisage un report de 2,3 millions d’actes à travers le monde. Si l’on prend l’exemple du Royaume-Uni, cela représenterait 36.000 actes annulés.

Au CHU de Rennes, qui coordonnait la publication de cette étude en France, ce sont environ 2.000 actes qui ont dû être reportés en raison de l’épidémie de coronavirus. Les médecins ont pu retrouver le chemin des blocs depuis lundi. « Il faut éviter les pertes de chances pour les patients », prévenait le professeur Gilles Brassier, président de la commission médicale d’établissement du CHU rennais.

« Des pathologies diagnostiquées à un stade très tardif »

Les professionnels ont dû convaincre la population, réticente à l’idée de venir à l’hôpital. « Dans beaucoup de disciplines, nous avons vu des pathologies diagnostiquées à un stade très tardif ». Par crainte du virus, des personnes ayant subi un infarctus ou souffrant d’une appendicite n’ont pas consulté. « Nous avons fait face à des taux de complication qui n’existaient plus. Les conséquences peuvent être graves », estime le professeur Brassier.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : « 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19 »…

Troubles neuropsychiatriques mais aussi cardiaques, les traitements liés au Covid-19 peuvent avoir de nombreux effets indésirables sur les patients.

Coronavirus : « 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19 ».... Des comprimés d'hydroxychloroquine. (Illustration)

Des troubles neuropsychiatriques suivis d’une tentative de suicide. L’Agence espagnole des médicaments (AEMPS) a alerté l’Agence du médicament (ANSM) après le suicide de trois patients traités contre le Covid-19 par hydroxychloroquine. L’AEMPS a dénombré six cas connus de patients Covid-19 positifs et traités par hydroxychloroquine qui ont eu des troubles neuropsychiatriques, dont trois suicides et une tentative de suicide. Ces troubles neuropsychiatriques sont apparus principalement pendant les premiers jours de traitement, à des doses élevées, y compris chez des patients sans antécédents psychiatriques. L’agence française n’a pas pour sa part eu de signalement de troubles neuropsychiatriques graves comparables à cette date. Mais les signalements d’effets indésirables des traitements liés au Covid-19 atteignent plus de 500 cas, a annoncé l’ANSM.

L’agence rappelle que le risque de troubles neuropsychiatriques est déjà connu avec l’hydroxychloroquine et la chloroquine (psychose, nervosité, insomnies, dépression, etc.) et pourrait être aggravé par le contexte lié à la pandémie et au confinement. Une évaluation à ce sujet est en cours au niveau européen.

Concernant les autres effets indésirables surveillés, l’ANSM remarque que « le nombre de cas d’effets indésirables cardiaques des traitements avec l’hydroxychloroquine seule ou en association connaît une augmentation moins importante par rapport aux semaines précédentes ». Elle fait état d’une baisse assez significative de son utilisation tant en ville qu’à l’hôpital.

La majorité des effets indésirables cardiaques liée à l’hydroxychloroquine

En tout, « au 12 mai, 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 78 % de cas graves, concernant 64 % d’hommes », détaille l’ANSM, qui avait annoncé plus de 300 cas le 25 avril et une centaine le 10 avril. Parmi ces cas, 348 (62 %) sont imputés aux médicaments utilisés dans le traitement du Covid-19, les autres cas étant répartis entre les médicaments ayant pu aggraver la maladie (12 %) et les cas liés aux autres médicaments prescrits chez ces patients (25 %).

L’hydroxychloroquine (Plaquenil) représente la majorité des effets indésirables cardiaques, soit 141 sur 159 cas. Les effets cardiaques de l’hydroxychloroquine comptent pour 69 % de ses effets indésirables (hépatiques, digestifs…) répertoriés contre 44 % pour le Kaletra (un antiretroviral combinant lopinavir et ritonavir).

Anomalies électriques du fonctionnement du cœur

L’hydroxychloroquine, un dérivé de l’antipaludéen chloroquine, est connu pour provoquer chez certains patients des anomalies électriques du fonctionnement du cœur visibles à l’électrocardiogramme, qui peuvent mener à des troubles du rythme cardiaque voire au décès. Il semble que « les malades du Covid sont plus fragiles sur le plan cardiovasculaire et donc plus susceptibles que les personnes lambda d’avoir des problèmes avec des médicaments qui sont délétères pour le cœur » tels que l’hydroxychloroquine, avait expliqué le directeur général de l’ANSM Dominique Martin à l’AFP début avril.

Le nombre de décès tous liés à l’hydroxychloroquine survenus en milieu hospitalier est toujours de quatre. Au vu de ces risques, l’agence sanitaire rappelle que ces médicaments, lorsqu’ils sont utilisés contre le Covid-19, doivent l’être prioritairement dans le cadre des essais cliniques en cours.

Source 20 MINUTES.

Une cagnotte en ligne pour aider l’AS Niort Basket après le vol de ses fauteuils handisport…

Après le vol de ses fauteuils handisport et de sa remorque, l’AS Niort Basket lance une cagnotte en ligne, alors que l’association est déjà mise en difficulté par la crise sanitaire.

Les 10 fauteuils du club ont été volés. Huit ont été retrouvés.

L’AS Niort Basket a lancé une cagnotte en ligne après le vol de ses fauteuils handisport et de sa remorque, pour tenter de tenir le coup, alors que l’association est déjà mise en difficulté par la crise sanitaire.

« Quel que soit le geste que vous pourrez faire, il sera très précieux »

Sur la cagnotte en ligne, l’association explique notamment que la crise sanitaire l’empêche « de pérenniser un emploi aidé, et de réinscrire l’équipe Handibasket pour le championnat ». Ce vol est un coup dur de plus. Le club qui précise que « plus que le matériel, ce sont de nouvelles sensibilisations qui ont dû être annulées, mettant le club et ses salariés dans une situation désormais critique ».

Huit fauteuils ont été retrouvés par des passants, mais sont « dans un piteux état » explique l’association. Les deux autres fauteuils et la remorque, eux, restent introuvables. Le message posté pas l’association après le vol a reçu beaucoup de soutien. Il a été partagé plus de 5 000 fois.

Source FRANCE BLEU.

« C’est ingérable » : une Mayennaise doit continuer l’école à la maison pour son fils atteint d’autisme….

Les écoles mayennaises rouvrent une à une depuis le 12 mai mais toutes n’en sont pas encore là.

Des enfants doivent donc continuer l’école à la maison mais c’est très dur pour Karine et son fils, Lucien, atteint d’autisme.

Lucien est actuellement en classe de CE2 - illustration

La reprise des écoles en Mayenne se fait progressivement depuis le 12 mai. Près de huit établissements sur dix rouvrent cette semaine-là, et le reste dans les trois semaines qui suivent. En attendant, beaucoup d’élèves restent encore à la maison.

C’est le cas aussi des enfants en situation de handicap et pour leurs parents, c’est un double casse-tête à l’image de ce que vit Karine. Cette maman habite à Saint-Germain-de-Coulamer, dans le nord-est de la Mayenne avec Lucien, son fils de 9 ans atteint d’autisme.

Des cris, des pleurs

Karine s’improvise enseignante pour son fils Lucien, il est en classe de CE2 et clairement, ils n’arrivent à faire que la moitié du travail demandé par l’école. « C’est du troc, si tu veux regarder ton dessin animé, on va faire une demi-heure de cours. Sinon, ce sont des cris, des pleurs, il se fait mal, il se blesse« , explique-t-elle.

« Le quotidien avec un enfant autiste, c’est faire le gendarme pour qu’il se lave, qu’il se couche, alors là, concrètement, c’est ingérable »

Lucien a perdu tous ses repères avec le confinement. Pendant deux mois, il n’a pas eu de suivi à cause de la fermeture du centre médico-psychologique de Mayenne. Il prend du retard, Karine a vraiment peur qu’il redouble.

Difficile d’appliquer les gestes barrières pour Lucien

Et en même temps, un retour à l’école en pleine épidémie, cela fait forcément peur à cette maman. 

« Mon fils est autiste, vous ne pouvez pas lui dire toutes les 10 secondes de ne pas mettre ses mains à la bouche, il ne comprend pas. « 

La seule solution pour elle, ce serait d’avoir une aide à domicile mais sans prise en charge, elle doit débourser 800 euros, et cela correspond à tout son salaire.

Source FRANCE BLEU.

Déconfinement: des enfants de soignants mis à l’écart…!

Des inspecteurs ou des directeurs d’école, surinterprétant le protocole sanitaire, ont tenté d’isoler ces élèves.

Déconfinement: des enfants de soignants mis à l’écart...!

Un million et demi d’élèves, sur un total de 6,7 millions, ont commencé à reprendre mardi le chemin de l’école primaire après huit semaines d’interruption, malgré des protestations. Le protocole sanitaire extrêmement strict imposé par le ministère de l’Éducation nationale, à la demande des syndicats enseignants, permet la réouverture de 86 % des écoles mais favorise parfois un excès de zèle et d’inquiétude, comme à Toulouse, Nice ou Paris.

À Toulouse, une inspectrice de l’Éducation nationale a adressé le 5 mai une lettre aux parents d’élèves soignants leur annonçant qu’ils devraient laisser leurs enfants dans des écoles particulières. Une décision motivée par la volonté de «ne pas occasionner un brassage d’enfants qui ne serait pas en accord avec les conditions sanitaires requises». Dans un autre courrier adressé à des parents d’élèves de Nice, il est expliqué que «les enfants dont les parents ont une profession prioritaire ne pourront pas intégrer leur classe habituelle ni prendre leur récréation en commun».

« Les enfants de soignants sont stigmatisés et discriminés avec des mesures drastiques de distanciation sociale avec les autres élèves qui sont disproportionnées. »

Lamia Kerdjana, présidente de Jeunes Médecins Île-de-France

Un père médecin s’est quant à lui entendu dire cette semaine par une directrice d’école parisienne que ses enfants seraient mis à l’écart. Depuis, ces parents, choqués, ne décolèrent pas. «Les enfants de soignants sont stigmatisés et discriminés avec des mesures drastiques de distanciation sociale avec les autres élèves qui sont disproportionnées. En l’absence de symptômes, ils n’ont aucune raison de subir une éviction de leur classe et aucune étude ne permet d’affirmer qu’ils sont plus transmetteurs du coronavirus que les autres enfants accueillis», argumente Lamia Kerdjana, présidente de Jeunes Médecins Île-de-France et anesthésiste-réanimatrice. Elle craint que ces tentatives d’éviction ne fassent tache d’huile. La France applaudit les médecins tous les soirs à 20 heures car ils mettent leur santé et celle de leur famille en danger mais leurs enfants ne doivent «surtout pas être mêlés au reste de la population»…

Organisation «quasi militaire»

Certes, quelque 30.000 enfants de soignants ont été accueillis pendant le confinement par l’Éducation nationale mais dans des conditions proches d’une simple garderie, sans enseignement, «devant rattraper avec leurs parents souvent épuisés le programme que les autres élèves faisaient au fil de l’eau», regrette-t-elle. «Est-on revenu au temps des léproseries alors que ce sont des enfants sains?»

Le Syndicat national des infirmiers-anesthésistes a envoyé une lettre au ministre: «La note toulousaine est un message catastrophique envoyé à l’ensemble de la population française et notamment aux camarades de nos enfants: certains élèves français ne sont plus fréquentables. Cette décision qui semble plus être guidée par la peur irrationnelle et l’approximation que par des arguments scientifiques éclairés ou éthiques va à l’encontre des valeurs républicaines de fraternité et d’égalité», souligne son président, Christophe Paysan.

Le ministère de l’Éducation nationale dément quant à lui toute volonté de mettre à part ces élèves et évoque des «surinterprétations locales du protocole sanitaire déjà réglées par les recteurs de Nice et de Toulouse». Le syndicat des jeunes médecins a néanmoins déposé lundi un appel en référé-liberté à l’encontre d’une réponse toulousaine jugée encore «peu claire». «Au-delà de nos enfants, je m’inquiète pour tous les élèves, ajoute Lamia Kerdjana, car le protocole sanitaire est excessif. Certaines écoles interdisent aux enfants de bouger de leur place. C’est quasi militaire! Il faut dédramatiser la situation. Les pédopsychiatres sont inquiets de ce que les adultes font subir aux élèves. Normalement, si on se lave les mains régulièrement et qu’on évite de se toucher le visage, ça suffit!»

Source LE FIGARO.

 

Retour à l’école: des initiatives pour encadrer les enfants créent une polémique…

Des écoliers parqués dans des carrés dessinés à la craie, d’autres obligés de rester sur une croix tracée à la bombe de peinture…

Certaines mesures de distanciation physique à l’école interrogent.

Retour à l’école: des initiatives pour encadrer les enfants créent une polémique

Mardi, après 55 jours de confinement, le temps était venu pour un certain nombre de petits écoliers de reprendre le chemin de l’école élémentaire. Au regard de la situation sanitaire qui continue de paralyser la France, certaines règles ont dû être imposées dans les écoles pour répondre aux mesures d’hygiène et de distanciation physique.

Si plusieurs de ces mesures ont été relativement bien accueillies (port du masque pour les enseignants, lavage des mains régulier ou encore rappel des gestes barrières), d’autres ont provoqué des vagues d’indignation. Une en particulier n’a pas manqué d’agiter les réseaux sociaux. Celle du confinement d’enfants de maternelle dans des carrés dessinés à la craie sur le sol de la cour de récré dans une école de Tourcoing.

«On voudrait les traumatiser qu’on ne s’y prendrait pas autrement… Qu’est-ce qu’il se passe derrière tout ça, quels enjeux ?» s’est indigné un internaute sur Twitter. «Faut être complètement cinglé pour imposer ça à des petits et croire que ça n’aura aucune répercussion sur leur conception de l’école, sans parler des phobies scolaires qui s’annoncent….» s’est désolée une autre twittos.

Pour d’autres internautes il est important de relativiser. «Faut arrêter de se lamenter constamment, non? Il y a une situation exceptionnelle qu’il faut gérer, ce n’est pas génial mais au moins les enfants ne sont pas cloîtrés chez eux» lance l’un d’entre eux.

Apprendre à l’enfant que son petit camarade est une menace peut être anxiogène, très mal compris et entraîner parfois une perte de confiance

César Pierre Castagné, pédopsychiatre dans le 7e arrondissement de Paris.

De son côté, César Pierre Castagné, pédopsychiatre à Paris, juge indispensable de laisser les enfants jouer et s’amuser ensemble. «Avant de s’individualiser, l’enfant existe et se retrouve dans le groupe. C’est par ses interactions avec les autres qu’il va se trouver lui-même». Et ce dernier de reprendre : «Apprendre à l’enfant que son petit camarade est une menace peut être anxiogène, très mal compris et entraîner parfois une perte de confiance».

Par ailleurs, le docteur Castagné estime qu’il était temps que les enfants soient déconfinés, rappelant que chez ces derniers «un mois compte double» et que de ce fait «ils ont suffisamment subi». D’après le pédopsychiatre, les enseignants ont un «devoir de sensibilisation» de leurs élèves mais ne doivent en aucun cas les isoler. «Il faut réglementer la parole autour du Covid, parler des gestes barrières, des mesures d’hygiène» explique-t-il.

Des mesures «contraires aux besoins des enfants»

Lundi déjà, la Fédération française de psychiatrie (FFP) s’était indignée contre différentes mesures relatives au déconfinement qu’elle avait jugé «contraires aux besoins des enfants». Dans un communiqué de presse, la FFP dénonçait entre autres l’emploi de cerceaux dans une école maternelle «pour éviter de se toucher et à l’intérieur duquel il est interdit de sortir» ou encore le fait que des jeunes enfants doivent se «débrouiller totalement seuls pour entrer en classe, s’habiller et se déshabiller, aller aux toilettes».

Enfin, la FFP n’a pas non plus manqué de relever les mesures d’«ostracisation des enfants de soignants qui ne pourraient pas rejoindre leurs classes et leurs camarades du fait des professions soignantes de leurs parents». Ces dispositions ont été adoptées par de nombreuses écoles toulousaines qui organisent un retour spécifique à l’école des enfants de personnels soignants.

Source LE FIGARO.

Les internes en médecine déplorent des conditions de travail insupportables…

La situation difficile que vivent de nombreux internes en médecine est taboue.

Mais des associations souhaitent briser le silence.

Les internes en médecine déplorent des conditions de travail insupportables...

Les internes se rebiffent. Après les étudiants infirmiers, c’est leur tour de se mobiliser afin d’obtenir de meilleures conditions de travail. Il s’agit de futurs médecins qui travaillent à l’hôpital dans le cadre de stages, afin de finaliser leur cursus. Durant la pandémie, ils ont été particulièrement mobilisés, mais le problème ne date pas d’hier. Entre un temps de travail parfois insensé, une pression permanente de la part des supérieurs et des cas de harcèlement, ces étudiants tirent la sonnette d’alarme.

Des internes surexploités et peu reconnus

Selon une enquête publiée par le Conseil national de l’ordre des médecins en 2016, 14% des étudiants et jeunes médecins ont déjà eu des idées suicidaires. Un chiffre trois fois supérieur à la moyenne nationale. Selon l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine), «depuis novembre 2016, 5 internes se sont donné la mort». C’est le cas d’Élise, une jeune interne de 24 ans, qui a mis fin à ses jours le 2 mai 2019 à Lyon. Afin de mettre en lumière la situation des internes, son père a créé le 2 mai dernier la Ligue pour la santé des étudiants ou internes en médecine (LIPSEIM). À travers cette association, cette famille veut rassembler toutes les personnes qui souhaitent améliorer les conditions de formation, de travail, d’exercice et de vie des étudiants et internes en médecine.

«Ils font des heures de folie»

«Ce que vivent les internes, c’est un chemin de croix. Ils ont des conditions de travail désastreuses, personne ne les respecte, ils font des heures de folie mais ils ne sont pas préparés à ça. Il existe des textes de lois limitant le temps de travail mais ils ne sont pas respectés, il n’y a pas d’inspection du travail. Ma fille travaillait jusqu’à 80 heures par semaine», déplore le père d’Élise. Concernant le temps de travail, le Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Lyon a publié une enquête datant de mai 2019, dans laquelle elle révèle que 83% des internes dépassent le plafond légal des 48 heures de travail par semaine, et que 30% d’entre eux déclarent travailler plus de 60 heures par semaine.

» LIRE AUSSI – Paces: l’inquiétude des étudiants en médecine face aux nouvelles modalités des épreuves

Le père d’Élise ne veut pas rester les bras croisés. «Personne ne réagit. Nous voulons mobiliser l’opinion publique et mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités. Les internes eux-mêmes sont culpabilisés quand ils disent leur souffrance, et n’ont plus la force de se révolter. C’est honteux, et c’est pour cela que notre objectif est de briser le silence, briser cette omerta, il faut libérer la parole». L’association, via son adresse mail (lipseimcontact@gmail.com), propose d’aider ces internes moralement, mais également de «tendre la main aux familles qui ont perdu un proche».

Un temps de travail peu respecté

Les syndicats d’internes tels que l’Intersyndicale nationale des Internes (ISNI) luttent pour faire évoluer la situation. «Depuis 2015, un interne ne doit pas travailler au-delà de 48 heures, mais ce n’est jamais respecté. C’est pour ça que nous demandons un décompte horaire du temps de travail. Sans ça, nous ne pourrons pas mettre en lumière cette situation très difficile», nous explique la première vice-présidente de l’ISNI, Nawale Hadouiri, qui demande aussi «l’obligation du respect de repos de sécurité» après une garde ou une astreinte. En effet, dans son rapport d’enquête datant de mai 2019, le Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Lyon a indiqué que 80% des internes effectuant des astreintes ne bénéficient pas d’un repos de sécurité après leur travail de nuit. Enfin, l’ISNI demande également la prévention et la prise en charge des risques psychosociaux.

Des chefs de service intouchables

«Nous avons presque tous eu des problèmes avec des membres du personnel soignant. Le souci est qu’on ne peut jamais répondre parce qu’on sait que cela va forcément nous retomber dessus», déplore Léa*, interne en chirurgie. Comme de nombreux autres internes dans son cas, elle n’ose pas forcément en parler, par peur des répercussions, et vit mal la situation. «On est censés être en formation, mais je ne me sens pas suffisamment formée, il y a un problème, c’est évident», détaille ainsi cette interne. Elle pointe du doigt en particulier les chefs de service: «Ils sont intouchables, on ne peut rien leur dire, on doit se taire pour évoluer et valider nos stages, on n’a aucun moyen de pression».

* Elle a souhaité rester anonyme

Source LE FIGARO.