Vous soupçonnez votre enfant d’être surdoué ? Il est peut-être juste « chiant »…!

Turbulent, parfois mauvais en cours… Et si mon enfant était surdoué ? Possible, mais il est aussi peut-être juste… chiant.

Pour le neuropsychologue Gabriel Rafi, spécialiste de la douance chez les enfants et les adolescents, ce sont parfois les parents qui ont un problème…

Interview.  

Et si mon enfant était surdoué ? Possible, mais il est aussi peut-être juste... chiant.

 

Les surdoués suscitent de nombreux fantasmes. Gabriel Rafi est neuropsychologue, spécialiste des enfants et adolescents. Il reçoit dans ses deux cabinets (parisien et dubaïote) des enfants en souffrance. Soit parce qu’ils sont surdoués et qu’ils ont du mal à s’adapter, soit parce qu’ils ne le sont pas, et souffrent d’attentes démesurées de la part de leurs parents. L’occasion de faire le point sur cette neuroatypicité.

Petits génies, atypiques, turbulents… On entend beaucoup de fantasmes au sujet des enfants surdoués. Est-ce qu’on peut enfin se mettre d’accord sur une définition ?  

On ne devient pas haut potentiel (HP), on naît haut potentiel. Lorsque l’enfant présente des capacités atypiques, nettement supérieures à la moyenne dans plusieurs domaines, et qu’il a un QI au-delà de 130, alors il est surdoué. En France, on parle aussi de douance, de précocité intellectuelle, ou d’enfants zèbres. C’est à peu près la même chose. Il existe aujourd’hui un effet de mode, mais j’observe une profonde méconnaissance et de nombreuses fausses croyances sur le sujet.

Mon enfant est nul en cours, est-il un surdoué qui s’ignore ? 

Beaucoup de parents et d’enseignants pensent que parce qu’un enfant HP doit être bon partout, obtenir 20 à tous les examens, qu’il doit réaliser de grandes études. Il doit aussi être capable de s’adapter à tout le monde. C’est totalement faux ! La plupart des HP ont autour de 10 ou 11 de moyenne. Ils se disent qu’en ayant le minimum, on les laissera tranquilles. Ou alors, beaucoup sont en échec scolaire parce qu’ils ne respectent pas les règles.

D’après votre définition de la précocité, certains parents seraient tentés de croire à la douance de leur progéniture… 

Les attentes des parents sont extrêmement élevées envers les enfants, qui, de ce fait, disjonctent complètement lorsqu’ils ne peuvent plus y répondre. Un enfant de 5 ans qui n’a pas envie de rester à table 1h n’est pas surdoué, il a juste 5 ans ! Ou alors, il ne respecte pas le cadre imposé par les parents et défie l’autorité parentale. Il est, dans ce cas, juste chiant ! Ou il présente des besoins spécifiques. Alors, c’est l’adulte qui ne parvient pas à imposer correctement un modèle éducatif avec son enfant.

Quels sont les indices qui peuvent alerter sur l’atypicité de mon enfant ? 

Il existe de nombreux indices : des intérêts spécifiques, comme les dinosaures, les étoiles ou la vie des présidents ; une appétence pour la lecture ; une soif de stimulation intellectuelle, sous peine d’avoir l’impression de perdre son temps ; de très bonnes capacités de mémoire et de raisonnement. Le plus souvent, on voit également un bon niveau verbal et une très bonne vitesse d’exécution pour trouver le bon raisonnement.

Et sur le plan émotionnel ? 

L’enfant présente, la plupart du temps, une forte anxiété généralisée, notamment dans le domaine de la performance. Et ça peut lui poser problème. Il aura des comportements extrêmement expressifs ou extravertis, et provoquera l’adulte pour le tester. Ou, à l’inverse, il sera extrêmement inhibé. Cette anxiété restera à l’intérieur et il adoptera un comportement plutôt immature.

A partir de quel âge peut-on observer ces signes ? 

Très tôt, à partir de 3 ou 4 ans. Mais le diagnostic s’établit plus facilement à partir de 4 ans, car l’enfant est scolarisé. On peut observer ses interactions avec d’autres adultes et enfants de son âge, et s’il respecte ou non un cadre imposé par la maîtresse.

On a tendance à dire que ce sont des enfants hypersensibles. Est-ce le cas ? 

Sur le plan psychologique, les enfants surdoués ont une tendance à la dévalorisation et au manque de confiance en eux. Ajoutée à leur hypersensibilité, la moindre petite remarque est très violente. C’est comme si on allumait tous les projecteurs d’un stade sur quelque chose qui n’allait pas. Pour eux, c’est très violent et très dur à vivre.

Aux parents qui veulent que leur enfant devienne haut potentiel, vous leur dites quoi ? 

Qu’ils ont un problème ! Être haut potentiel n’est pas un cadeau, mais plutôt un handicap. J’ose le dire. Surtout lorsque l’enfant ou l’ado est encore à l’école. Il faut avoir en tête l’image d’un saumon qui remonte, à contre-courant, la scolarité. Vouloir ça pour un enfant, c’est clairement être à côté de la plaque.

Et si les parents n’en démordent pas : Chouchou est un petit génie ? 

Ce que l’on doit retenir, c’est que le seul moyen d’identifier un enfant à haut potentiel est de lui faire passer le test. Il confirmera ses capacités, indépendamment des attentes ou des observations des parents.

Source L’INDEPENDANT.

Handicap à l’école : des parents d’élèves veulent attaquer l’État pour manque de prise en charge de leurs enfants…

Une dizaine de parents d’enfants handicapés d’une école de Plan-de-Cuques (Bouches-du-Rhône) se mobilise pour créer un collectif et engager une procédure judiciaire contre l’État.

Ils déplorent le manque de personnel exerçant des missions d’accompagnement d’élèves en situation de handicap (AESH).

Illustration. L'accompagnement scolaire des enfants ayant un handicap, un casse-tête pour les parents faute d'auxiliaires de vie scolaire.

 

« J’ai gardé mon fils à la maison jusqu’au mois de novembre ». Anissa est maman de deux enfants handicapés, un garçon en maternelle et une fille à l’école primaire. Tous deux sont scolarisés à Marseille et bénéficient d’un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH).

Après la rentrée scolaire en septembre, ses enfants ont dû être déscolarisés. Leur auxiliaire de vie était en arrêt maladie mais il n’a pas été remplacé. « Si cet AESH a été notifié ce n’est pas pour rien, l’enfant est pénalisé. Ma fille elle a besoin qu’on écrive à sa place. Et au final, c’est moi qui est dû faire l’AESH », raconte Anissa.

Pour son fils, c’est finalement un accompagnant de l’école primaire qui remplace le poste manquant de l’école maternelle.

Mais pour sa fille, aucune solution. Anissa ne peut pas se contenter de cette réponse, elle engage une procédure judiciaire avec un avocat et ouvre un dossier avec un défenseur des droits.  Elle obtient gain de cause. Le 4 mai, un recrutement est fait, sa fille a un nouveau une accompagnante.

De cette histoire, Anissa  en ressort « fatiguée, épuisée et dégoutée ». Puis elle ajoute, « personne ne peut rien faire, l’Éducation nationale est intouchable, on se trouve seule avec les difficultés de nos enfants et c’est horrible. »

Un cas parmi tant d’autres

À la rentrée scolaire, Séverine Gil, présidente de l’association des parents d’élèves MPE13, a reçu des centaines d’e-mails et d’appels de parents d’élèves, comme Anissa, mais aussi des enseignants désespérés de devoir gérer seuls des élèves handicapés.

Laetitia, maman de deux enfants autistes et elle est aussi membre de l’association MPE13. Ses enfants bénéficient de 18h d’accompagnement individuel mais dans les faits, ils réalisent seulement 12h de présence à l’école, faute de personnels.

Laetitia et dix autres parents d’élèves de cette même école à Plan-de-Cuques ont décidé de monter au créneau et d’organiser une action en justice collective contre l’État et l’Éducation nationale. « On est encore en pleine organisation, le but est d’élargir ce groupe et de toucher le plus de personnes possible. »

Aucune réponse des représentants de l’État

« On a exprimé nos inquiétudes dès la rentrée en septembre, au directeur de l’Académie et nous n’avons pas eu de retour, on a écrit un deuxième courrier en novembre, pas de réponse »,  affirme Luce Nocera de l’association DFD13, qui représente les personnes atteintes de dyspraxie, une forme de handicap.

Après des négociations acharnées, 130 postes d’AESH ont été ouverts dans le département des Bouches-du-rhône, un nombre insuffisant selon une AESH marseillaise : « De plus en plus d’enfants ont la notification de la maison départementale du handicap, mais il n’y a toujours pas assez de recrutements. »

Le 3 juin prochain, les AESH organisent une grève intersyndicale pour exiger une revalorisation de leur salaire et plus de moyens et de temps pour s’occuper des jeunes handicapés.

L’école plus que jamais inclusive selon l’Éducation nationale

Réuni en novembre sous la présidence, de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées, le comité national de suivi de l’école inclusive n’a pas tout-à-fait la même lecture du suivi des enfants scolarisés.

Selon lui, le nombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire a augmenté à la rentrée 2020, à près de 385.000, contre 361.200 à la rentrée 2019, soit une progression de 7%.

Parmi eux, 220.000 enfants bénéficient d’une aide humaine à la rentrée 2020, soit une hausse de 18% sur un an. Ces enfants accompagnés étaient à peine 25.000 en 2006.

Du côté des enseignants, les objectifs sont de former au moins 4.000 enseignants par an en stages d' »adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés » à compter de la rentrée 2021, précise le comité.

Source FR3.

Éducation Nationale : à Nantes, le concours de l’agrégation impossible pour une professeure mal voyante. L’égalité des chances…?

Passer l’agrégation de français pour une professeure mal voyante s’est révélé impossible tant les conditions du concours étaient éloignées de son handicap.

Aline Langevin mène un combat déterminé pour faire valoir son droit de mal voyante à réussir un concours de l’Éducation Nationale.

Aline Langevin, professeure de français  échoué au concours de l'agrégation de Lettres Modernes du fait de son handicap visuel

 

Caractères trop petits, « secrétaires » incompétents pour une prise de dictée dactylographiée, Aline Langevin, quand elle s’est inscrite au concours de l’Agrégation de Lettres Modernes sur le conseil de son inspectrice d’académie, n’imaginait pas qu’elle allait consacrer 10 mois de sa vie à préparer un concours, perdu d’avance !

Perdu d’avance, assurément. Pas en raison de ses capacités personnelles et professionnelles, si l’inspectrice d’académie lui recommande de s’y confronter, c’est bien pour valider ses compétences. Mais ni l’une ni l’autre n’avaient imaginé que l’Éducation Nationale montrerait autant de mauvaise volonté pour adapter les conditions du concours, prévues par ailleurs au handicap visuel.

Un concours d’obstacles

« Je souffre d’une maladie dégénérative congénitale et orpheline, il me reste 1,5 avec les corrections. J’ai entrepris une démarche auprès du rectorat de Nantes pour un aménagement de tiers temps de la composition et d’agrandissement de textes. Je me suis présentée à un médecin agréé par l’Éducation Nationale, j’ai subi 3 heures d’examens approfondis pour déterminer avec précision quelle taille de police, quelles conditions en termes de lumière, étaient adaptées. Ce sont quand même deux épreuves de 7 heures, c’est assez fatigant ».

Et débute alors un parcours du combattant dont la candidate à « l’agreg » se serait volontiers passée. Le début d’une série d’humiliations. Le médecin a refusé de lui donner le tableau d’aménagement, « là c’était une histoire d’arrangement financier avec le rectorat, il voulait une demande de devis pour une expertise alors même que je venais de faire trois heures d’examens ». Le rectorat ne comprend pas la démarche et renvoie vers le médecin, « ça a duré 3 semaines où j’étais en stress puisque je me retrouvais hors délai pour l’inscription au concours ».

Aline a donc vu un second médecin agréé pour qu’il remplisse le même tableau, « il n’a pas compris l’attitude de son confrère, enfin j’ai eu le droit d’aménagement des épreuves que j‘ai transmis au rectorat, qui a transmis à l’Éducation Nationale à Paris ».

Débutent alors les conditions d’un concours serein ? Non ! Les ouvrages a étudier ne sont pas dans un format adapté aux mal voyants. Aline doit les découper et les agrandir page par page sur la photocopieuse du lycée…

Dix mois de préparation et des conditions de composition impossibles

Aline travaille dix mois entre son domicile et Angers pour préparer ce concours. Mettant sa vie familiale de côté. Et le jour de l’examen, rien ne va !

« Le jour de l’épreuve, qui se déroulait au rectorat de Nantes dans une salle aménagée, j’ai découvert au moment de l’ouverture de l’enveloppe cachetée que les documents n’étaient pas conformes aux recommandations du médecin agréé. Je me suis retrouvée avec deux épreuves de 9 heures (7 heures pour un candidat valide), confrontée à des textes que je ne pouvais pas lire ».

La première épreuve d’étude de texte a été très pénible à vivre, « j’avais la feuille collée sous les yeux, j’essayais avec mon agrandisseur, avec une loupe à main. J’étais en position de stress intense ».

Le rectorat lui avait alloué deux secrétaires, pour la rédaction de son travail, qui ne maitrisaient pas la dactylographie, et qui ont découvert à ce moment précis, ce que c’était qu’assister une personne en situation de handicap ! « J’ai forcément été ralentie, l’un des deux secrétaires présents m’a dit à la fin de l’épreuve que c’étaient des conditions inhumaines pour composer ».

Aline Langevin ressort de cette épreuve, dans tous les sens du terme, « dépitée, affligée, déprimée ». Mais dès le lendemain elle se reprend, et interpelle la présidente du jury. « J’ai mis ma vie de famille entre parenthèses, j’ai travaillé 10 mois de ma vie pour un concours que je n’avais aucune chance de réussir ». Il fallait que cela se sache ! « Je me suis fait rappeler à l’ordre, parce que je n’avais pas le droit d’entrer en contact avec la présidente du jury ».

Pas assez méritante

C’était il y a un peu plus d’un an. Depuis les humiliations s’accumulent. La direction des ressources humaines assure avoir adapté les conditions telles que demandées. On m’a répondu, « et bien vous repasserez le concours l’année prochaine, on essayera d’agrandir plus les textes ! »

Elle remue alors ciel et terre, le recteur est contacté, sans réponse, le ministre de l’Éducation Nationale, pas mieux. Seule madame Macron va lui répondre, en soulignant l’injustice qui lui est faite. « Je lui ai demandé une audience pour faire entendre ma voix, puisque je sais que Mme Macron est sensible aux discriminations, au handicap, que c’est une personne humaine ».

« La médiation est entrée en contact avec le rectorat et Mr le Recteur lui a dit que je pourrais être promue sur liste d’aptitude ». L’un des deux chemins pour l’agrégation, avec le concours, « soit vous êtes un excellent professeur et vous pouvez prétendre à être élu sur une liste d’aptitude. J’ai fait les démarches nécessaires. Dans un premier temps Mr le recteur s’est montré favorable, et, il y a trois semaines, j’ai reçu finalement un refus, sans motivation ».

Aline Langevin s’adresse à nouveau au recteur pour avoir un rendez-vous. « On m’a expliqué que ma candidature n’avait pas été retenue car il y avait des enseignants plus méritants que moi ! J’ai indiqué que je mettais au défit ces enseignants de faire tout ce qu’ils font avec 1,5 dixième ». Et toujours pas un mot d’excuse ou le moindre début de compassion.

L’échec de « l’école »

Pour autant, Aline Langevin ne baisse pas les bras, c’est sa vue qui s’altère. Le handicap s’accentue, et rend de plus en plus difficile la perspective d’une seconde tentative. Elle a pris contact avec un avocat pour défendre sa cause et celle des personnes handicapées dans le monde de l’éducation.

« Si j’avais su ce qui m’attendait, jamais je ne me serais lancée dans cette épreuve, au propre comme au figuré, je veux ouvrir les portes pour les personnes qui vont suivre, aucun déficient visuel ne peut concourir, il faut lire beaucoup, tout faire soi-même, agrandissements, enregistrements audios, et le jour J, on vous donne un texte que vous ne pouvez pas lire… »

Décidément à l’École de la République, l’égalité des chances reste à inventer, pour les élèves on le savait, l’échec de « l’école » touche également ses propres professeurs.

Source FR3.

Coronavirus : La notice des autotests envoyés dans les écoles contient une erreur de taille…!

CONFUSIONLa notice erronée accompagnant 43 % des autotests distribués explique qu’un résultat négatif correspond à une contamination au coronavirus.

Coronavirus : La notice des autotests envoyés dans les écoles contient une erreur de taille

 

Le ministère de l’Education nationale a prévenu jeudi les collèges et les lycées d’une erreur dans la notice de certains autotests de dépistage du Covid-19. Les documents indiquent qu’un résultat négatif signifie que le sujet est atteint du coronavirus, rapporte RTL.

43 % des autotests commandés pour les établissements scolaires seraient ainsi accompagnés de cette instruction erronée. « Les tests Panbio destinés aux professeurs du secondaire » sont également concernés, a précisé le ministère au Monde. L’indication inexacte a par ailleurs été corrigée et la version en ligne du document a été modifiée. Le courriel envoyé aux directeurs et enseignants propose un lien vers cette mise à jour.

Des établissements réticents face aux autotests

Avant même cette bévue, les responsables des établissements scolaires s’étaient montrés réticents face au dispositif. « Cela va être compliqué voire infaisable car nous n’avons pas de personnel volontaire suffisant, pas de retour sur les médiateurs évoqués par le ministre et pas assez de locaux », avait estimé la secrétaire nationale du syndicat SNPDEN Christel Boury, citée par le HuffPost.

Le test antigénique utilisé dans le programme de dépistage dans les lycées et collèges implique un prélèvement nasal moins profond que le test PCR. L’écouvillon n’est en effet long que de 3 ou 4 cm. Le résultat est disponible au plus tard 20 minutes après le prélèvement.

Source 20 MINUTES.

Handicap à l’école : à Toulouse, le protocole sanitaire pénalise les élèves…

Pour éviter le brassage des élèves dans les classes, l’Education nationale a suspendu l’enseignement dans des classes parallèles pour les enfants en situation de handicap.

Une mère de famille toulousaine s’indigne et demande un retour au dispositif de l’école inclusive.

Les enfants doivent choisir entre leur classe spécialisée et la classe inclusive à l’enseignement classique.

 

« C’est une décision scandaleuse et inappropriée » ! Maïotte Cartiaux, mère de fillette de 10 ans scolarisée à l’école Falguière dans le cadre d’un enseignement adapté à son handicap, est vent debout contre les dispositions du nouveau protocole sanitaire imposé depuis le début du mois de mai par le ministère de l’Education nationale.

Ce dispositif touche les élèves de classe ULIS (Unité Localisée d’Inclusion Scolaire) qui bénéficient parallèlement d’une inclusion en classe ordinaire. « Nous avons reçu une lettre de la direction de l’école qui nous expliquait que pour limiter les brassages entre les classes, les enfants en situation de handicap devaient désormais suivre tous les enseignements avec le même groupe d’élèves, explique Maïotte Cartiaux. Soit dans leur classe ULIS, soit dans la classe ordinaire, il n’est plus possible de mixer les deux alors que c’est tout l’intérêt de cette approche inclusive ».

Surtout, cette parente d’élève s’étonne d’une décision aussi abrupte et unilatérale au regard des enjeux sanitaires. « Comment peut-on parler de brassage quand cela concerne, par établissement, 10 ou 15 élèves, s’étonne-t-elle. Ces élèves qui sont déjà en difficulté, le seront encore plus à cause de cette décision. Comment peut-on les pénaliser de la sorte ? Et comment peut-on demander à une équipe enseignante de faire un choix entre la classe ordinaire et la classe ULIS pour la poursuite de l’enseignement ? »

Maïotte Cartiaux remarque au passage que l’on pourrait très bien gérer la crise sanitaire et la détection de cas positifs au Covid avec les tests salivaires qui devaient être généralisés dans les écoles pour prévenir les contaminations. Ce qui n’est apparemment pas le cas, mais qui aurait pourtant permis de respecter au mieux la fragile scolarité de ces enfants.

« L’école inclusive à l’heure du déconfinement est pourtant prioritaire »…

« Comment faire comprendre à ma fille que, son équilibre scolaire déjà précaire va être chamboulé, qu’elle ne pourra plus aller dans sa Classe ULIS pour continuer à apprendre, écrire, compter de façon adaptée avec son instit, mais que désormais cela se fera dans une classe ordinaire avec une institutrice, qui j’en suis certaine fera de son mieux et qui a d’ailleurs toute ma confiance ».

Lors de son discours sur le déconfinement progressif, Emmanuel Macron avait pourtant bien exprimé son souhait de ne pas voir les soins s’arrêter pour ces enfants en situation de handicap et précisé qu’ils étaient prioritaires.

« Or, le dispositif ULIS et l’inclusion en classe ordinaire font partie de ce que l’on appelle un soin, même s’il se déroule au sein d’un établissement scolaire, poursuit Maïotte Cartiaux. Sur le site du gouvernement, au sujet de l’école inclusive à l’heure du déconfinement, il est écrit que les élèves en situation de handicap font partie des élèves prioritaires. Il est clair qu’avec cette nouvelle mesure sanitaire, ces enfants ne le sont plus ».

Aujourd’hui, elle attend une évolution du protocole sanitaire qu’elle espère pour la semaine prochaine, tout en redisant à l’équipe enseignante de l’école Falguière « tout son soutien pour tout son travail et ses efforts ».

Source LA DEPÊCHE.

 

Handicap : « la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique »… Enquête.

Virginie Lanlo, adjointe au maire de Meudon, est membre de la commission éducation de l’Association des maires de France (AMF). Elle fait partie du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Si elle se réjouit de l’implication des collectivités dans l’inclusion des élèves en situation de handicap sur les temps péri et extrascolaires, elle déplore le manque de partenariat avec l’Education nationale.

école handicap

 

Il y a deux ans, vous étiez auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école. L’accueil de ces enfants sur les temps péri et extrascolaires a-t-il depuis évolué ?

Depuis le grand mouvement pour une école inclusive lancé par le ministre de l’Education nationale, évolution à laquelle les différentes associations d’élus ont été associées, on constate une véritable implication des collectivités à ce sujet. Malheureusement, l’une des grosses difficultés à laquelle elles sont confrontées n’est toujours pas résolue : les collectivités ne sont toujours pas associées en amont à l’accueil de ces enfants. On peut ainsi apprendre à la rentrée de septembre qu’il va y avoir un accueil d’enfants en situation de handicap qui nécessiteraient un accompagnement sur les temps périscolaires ou extrascolaires, sans avoir les informations qui permettraient de les accueillir au mieux.

Or c’est aux familles de se rapprocher des structures d’accueil. Si cela ne leur pose pas de problème pour l’Education nationale, elles ne pensent pas forcément à se rapprocher de la municipalité pour le périscolaire. Ce que nous réclamons depuis très longtemps à l’AMF, c’est que les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) puissent inclure les temps péri et extrascolaires dans leurs notifications. Cela permettrait à la collectivité d’être dans la boucle dés le départ et de mieux préparer l’accueil de ces enfants.

En l’absence de notification, comment définissez-vous le besoin de l’enfant ?

Dans les Hauts-de-Seine, chaque ville a un référent loisirs et handicap. Nous ne sommes pas là pour faire un diagnostic, mais pour écouter la famille, et travailler avec elle au meilleur accompagnement possible pour l’enfant. A Meudon, si besoin, nous pouvons nous appuyer sur les infirmières municipales. De manière générale, il s’agit surtout d’être à l’écoute de la famille pour faire du sur-mesure, et ensuite de se mettre en lien avec la direction de l’école. La collectivité n’est qu’un maillon.

Les collectivités sont-elles confrontées à des difficultés de recrutement, comme l’Education nationale ?

Oui, il est de plus en plus difficile de trouver du personnel sur les temps particuliers que nécessite l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Nous acceptons volontiers les Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) qui se tournent vers nous pour effectuer des temps complémentaires. A Meudon, nous leur proposons d’ailleurs chaque année. Mais tous n’acceptent pas. Il faut alors jongler avec les différents emplois du temps, avec les compétences et les appétences des animateurs. C’est pour cela que les collectivités déplorent d’être informées si tardivement de la présence d’enfants qui nécessitent un accompagnement particulier.

La collaboration avec l’Education nationale a-t-elle progressé de ce point de vue ?

Les temps péri et extrascolaires représentent les deux-tiers du temps de l’enfant passé en dehors de chez lui. Cela fait donc beaucoup d’heures qui nous incombent. Or la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique. L’exemple des équipes mobiles d’appui médico-social (ÉMAS) illustre bien cette incapacité à considérer les temps périscolaires comme des temps de scolarisation. Le déploiement de ces équipes est imminent. Elles vont venir en soutien des professionnels de l’Education nationale pour appréhender la situation des enfants porteurs de handicap, ce qui est très bien. Je viens de recevoir le projet de circulaire définissant leur cahier des charges à laquelle j’ai donné un avis favorable. Mais on n’y fait aucune référence aux temps périscolaires ! Je cela extrêmement dommageable. Il appartient désormais à la commission éducation du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) de faire remonter cette anomalie. De la même façon, il reste très difficile de construire des formations communes entre nos agents et les professionnels de l’Education nationale. Il serait pourtant souhaitable d’envisager ce type d’évolution car nous accueillons les mêmes enfants !

Le 20 novembre 2020 le Conseil d’Etat a statué sur la prise en charge financière de l’aide individuelle apportée à l’enfant pendant les activités périscolaires : elle incombe aux collectivités. Que pensez-vous de cette décision ?

Les collectivités n’ont pas attendu la décision du Conseil d’Etat. Elles le faisaient déjà, et vont continuer à le faire. Mais si cela leur incombe, les collectivités ne sont pas intégrées pour autant par l’Etat dans le processus de prise en charge de l’enfant. Ce que veulent les collectivités, c’est être considérées comme de véritables partenaires dès le départ !

Source LAGAZETTE DES COMMUNES.

Haute-Vienne : la famille d’une élève dyslexique dans l’incompréhension…

Une mère de famille de Haute-Vienne, dont la fille de 15 ans bénéficie d’aménagements durant l’année scolaire justifiés par son handicap, ne comprend pas pourquoi ils lui sont en partie retirés pour le brevet des collèges.

Une situation déstabilisante, qui est loin d’être unique.

Les 28 et 29 juin 2021, 7675 collégiens du Limousin vont passer le brevet des collèges

 

Quand Delphine a reçu la notification du rectorat, ça a été la douche froide. Sa fille est scolarisée en classe ULIS, (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) au collège Maurice Genevoix de Couzeix. Elle profite donc d’un enseignement adapté à son handicap, la dyslexie.

Une scolarité adaptée

Tout au long de l’année, la collégienne bénéficie d’aides particulières, comme la présence d’un AESH, commun aux élèves qui ont les mêmes besoins. Cet AESH (accompagnant des élèves en situations de handicap) lit les consignes des exercices, prend les cours en note. Sa présence est également indispensable pendant les DS, les devoirs surveillés en classe.

Car les élèves « dys » ont besoin de temps, ont parfois du mal à écrire et se fatiguent rapidement à cause de l’effort de concentration que leur demandent les cours.

Pour ne pas pénaliser les élèves handicapés lors des examens, le code de l’éducation (articles D. 351-27 à D. 351-32) prévoit un certain nombre d’aménagements.

La fille de Delphine va ainsi bénéficier de temps supplémentaire, utile pour se relire, c’est ce que l’on appelle le tiers temps. La dictée sera également adaptée, et les énoncés des épreuves seront écrits en gros.

Incompréhension

Mais ce que Delphine a du mal à comprendre, c’est que la présence du lecteur-scripteur a été refusée par le médecin scolaire. Alors que le handicap de sa fille a été jugé comme « sévère », puisqu’il lui a permis d’intégrer une classe ULIS.

« Ma fille a toujours travaillé avec cette aide, et on lui refuse le jour du brevet », s’insurge Delphine, « je ne m’explique pas pour quelle raison elle n’y a pas droit, d’autant que cette décision n’est accompagnée d’aucune motivation écrite. »

« Ma fille a consenti beaucoup de sacrifices, aujourd’hui, elle est découragée »

Delphine, mère d’une collégienne dyslexique

Une décision qui a découragé sa fille. « Elle se lève tous les jours à 6H50 et rentre le soir à 18H20 car le collège est loin de chez nous. Elle a quitté toutes ses amies pour bénéficier du meilleur enseignement pour elle, c’est beaucoup de sacrifices, et aujourd’hui, elle se demande si elle va passer son brevet, car ce sera très dur pour elle sans cette aide,  » déplore la mère de famille.

Par ailleurs, Delphine a appris que certains élèves avaient obtenu cet aménagement, elle a donc encore plus de mal, sans explication, à comprendre pourquoi il a été refusé à sa fille.

Après le choc de l’annonce, Delphine a repris son bâton de pèlerin, afin de trouver une solution. Elle a sollicité le médiateur de l’Education nationale « il nous a dit ne rien pouvoir pour nous« . Elle a donc représenté un dossier pour un recours, en espérant que cette fois, ça passe. « Nous aurons peut-être une réponse positive, mais pour le moment, nous sommes dans l’incertitude, et le brevet, c’est à la fin du mois de juin. »

Pas un cas isolé

L’injustice ressentie par Delphine n’est pas un cas isolé. Dans le même collège, une autre élève également scolarisée en ULIS, en raison de sa dyspraxie, des difficultés de coordination motrice, s’est vue refuser la présence d’une aide pour lire les énoncés et l’aider à les comprendre. Elle bénéficie pourtant de ce soutien depuis le CE1, et il figure dans son PPS, le projet personnalisé de scolarisation, mis en place en raison de son handicap.

« Ca provoque une véritable anxiété chez ma fille », indique son père, « ça la stresse pour le brevet« . D’autant que les solutions qui s’offrent à lui pour tenter d’y remédier prennent du temps « on peut saisir le défenseur des droits, le médiateur de l’éducation nationale ou le tribunal administratif », explique-t-il, sauf que le brevet commence le 28 juin.

Incohérence…

Dans un rapport de l’IGAENR, l’inspection générale de l’administration et de l’education nationale et de la recherche de 2017, l’absence de cohérence entre les mesures accordées pendant la scolarité et les aménagements décidés pour l’examen sont soulignées « La continuité entre les mesures d’aménagements prises pendant la scolarité de l’élève et celles qui sont décidées lors de l’examen constitue une difficulté majeure du système d’AE (aménagement examen). Le médiateur de l’Education Nationale est saisi chaque année par des parents d’élèves qui apprennent que les aménagements obtenus pendant la scolarité ne seront pas appliqués lors de l’examen. »

« La réglementation dans ce domaine n’impose aucune continuité entre les deux types de dispositifs » : comme le rappelle le médiateur de l’éducation nationale. « Le choix a été fait de ne pas lier l’attribution d’AE aux mesures prononcées lors de la scolarité. C’est un facteur de complexité du système mis en place et de désillusion pour les familles mais aussi et surtout un facteur d’échec et donc d’incompréhension des familles ».

… et désillusion

Et cette incompréhension, la FFDys, la fédération française des dys, la constate cette année encore. « On peut ainsi s’étonner du nombre important de jeunes qui se voient refuser des aménagements aux examens alors qu’ils ont bénéficié d’adaptations sur le temps scolaire tout au long de l’année« . La fédération souligne le stress que cette situation provoque chez les jeunes concernés et dans leur famille, avant de rappeler « Elle ne correspond pas à l’esprit de loi de 2005, à celle de 2013 sur la refondation de l’école qui prônent la non-discrimination et l’égalité des chances dans une école inclusive ».

La FFDys s’insurge également face à ce que vivent les élèves de Couzeix et leur famille et rappelle que ce n’est pas la première fois « en 2019 déjà, c’était le cas. Nous avons dû nous battre auprès des familles et l’affaire est remontée jusqu’à la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées », se souvient Nathalie Groh, de la FFDys. « Elles ont eu gain de cause, quatre jours seulement avant le brevet. »

Source FR3.

Handicap – L’illettrisme en France…

L’illettrisme touche 2 millions et demi de personnes en France.

Comment faire pour surmonter ce handicap et réussir à apprendre à lire et à écrire malgré tout ?

L'illettrisme est un handicap invisible

 

Lire et écrire, ce sont des choses que nous faisons toute la journée. Pourtant, pour certaines personnes, tout ceci est impossible. Elles sont allées à l’école et, malgré tout, elles ne savent pas lire.

 

2 millions et demi de personnes en France sont concernées par cet handicap. Pour elles, impossible de lire les panneaux pour s’orienter, retirer de l’argent au distributeur, lire la notice d’un médicament ou envoyer un SMS. Devant l’incapacité à réaliser ses tâche qui paraissent si simples aux yeux des autres, elles ont honte et cachent leur illettrisme.

Le mot claque comme une insulte. C’est plutôt un naufrage national : la France, pays où l’instruction est obligatoire pour tous, compte 7 % d’illettrés. « Inacceptable », tonne le linguiste Alain Bentolila.

Deux millions et demi d’adultes, passés sur les bancs de l’école pendant au minimum dix années, entre 6 et 16 ans, en sont ressortis incapables de se débrouiller dans la vie. Impossible de savoir à quelle heure arrivera le bus, comment réchauffer tel plat cuisiné, combien réclame la banque, ou de quoi parle l’avenant au contrat de travail. Car oui, la moitié des personnes en délicatesse avec l’écrit occupent un emploi, et très souvent, ni le patron ni les collègues ne suspectent leur secret.

« Ils développent parfois des stratégies d’adaptation assez exceptionnelles car c’est douloureux, commente Agnès Salvadori, responsable de la mission Prévention et lutte contre l’illettrisme à la préfecture d’Ile-de-France. Ils s’appuient sur leur entourage, apprennent par coeur… »

Depuis que l’illettrisme a été érigé, en 2013, en une grande cause nationale, de plus en plus de ces handicapés de la vie courante osent sortir du bois, et réapprendre l’essentiel. Les organismes qui leur tendent la plume sont nombreux et, selon les spécialistes, l’objectif de faire tomber à 5 % le taux d’illettrisme semble à portée de main à l’horizon 2018.

Reste qu’à l’exercice de la comparaison, la France reste une bien mauvaise élève : sans être stricto sensu illettré, un Français sur cinq possède un faible niveau de lecture et d’écriture. « C’est quatre fois plus élevé qu’au Japon et deux fois plus qu’en Finlande », précise France Stratégie, un organisme dépendant de Matignon, qui juge le constat « sévère » et « préoccupant ».

L’école, de fait, doit prendre sa part de cette cinglante réalité. « Elle n’est pas conçue pour gérer la difficulté scolaire, assène Eric Charbonnier, expert des questions éducatives à l’OCDE. Pendant longtemps, sa seule réponse était le redoublement. » Inefficace, il a été supprimé.
Mais la solution reste à trouver.Il est toujours possible d’apprendre à lire et à écrire, même à 50 ans.

Pour en parler : 

  • Hervé Fernandez, Directeur de l’agence nationale contre l’illettrisme
  • Aline Leguluche, auteure de J’ai appris à lire à 50 ans aux éditions Prisma

Source 20 MINUTES et LE PARISIEN.

L’Education nationale interdit l’utilisation de l’écriture inclusive…

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a officiellement proscrit l’utilisation de l’écriture inclusive via une circulaire, expliquant que sa « complexité » et son « instabilité » constituent des « obstacles à l’acquisition de la langue comme de la lecture ».

L'Education nationale interdit l'utilisation de l'écriture inclusive...

 

Cette circulaire publiée jeudi au Bulletin officiel, pour une application dans les écoles et les rangs du ministère, rappelle qu’il « convient de proscrire le recours à l’écriture dite inclusive qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d’un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique ».

Interrogé devant la commission de l’éducation de l’Assemblée nationale jeudi soir, Jean-Michel Blanquer a estimé qu’il « y a un risque énorme avec le point médian quant à la transmission du français ».

Selon cette circulaire, « l’écriture inclusive modifie le respect des règles d’accord usuelles attendues dans le cadre des programmes d’enseignement ».

Dans le JDD dimanche déjà, Jean-Michel Blanquer avançait, comme le fait ce texte, que « mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques ». « On a un énorme enjeu de consolidation des savoirs fondamentaux et l’écriture inclusive vient en barrage de cet enjeu », selon le ministre.

La circulaire précise toutefois qu’il convient d’appliquer la féminisation des fonctions quand elles sont occupées par des femmes: « l’intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé suivant les règles énoncées par le guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions élaboré par le Centre national de la recherche scientifique et l’Institut national de la langue française », souligne-t-elle.

Dans un communiqué, le syndicat SUD éducation a dit « exiger du ministre qu’il cesse d’essayer d’imposer son passéisme à la communauté éducative », en appelant « les personnels à ne pas tenir compte de ces instructions d’un autre temps et à exercer comme ils le souhaitent en fonction des situations professionnelles le plein usage de leur liberté pédagogique ».

Politiquement, le sujet est clivant. Le débat, jeudi au Sénat relatif à l’écriture inclusive, « langue d’exclusion ou exclusion par la langue », a abouti à un dialogue de sourds où opposants et partisans ont récité leurs arguments.

A l’Assemblée, une proposition de loi interdisant l’usage de l’écriture inclusive aux personnes en charge d’une mission de service public a été déposée par François Jolivet (LREM).

Source BOURSORAMA.

Carnets de profs: dyslexie, handicap… ces collégiens aux « efforts presque surhumains » …

Elèves dyslexiques, en situation de handicap, allophones… Comment ces adolescents, aux besoins d’apprentissage particuliers, sont-ils intégrés dans les collèges ?

Comment vivent-ils l’alternance, du fait de la pandémie de Covid-19, entre cours virtuels et présentiels ?

Carnets de profs: dyslexie, handicap... ces collégiens aux "efforts presque surhumains"

 

Les trois correspondants réguliers de l’AFP, professeurs en collège public, racontent la manière dont ils tentent d’adapter leurs méthodes d’enseignement et d’évaluation pour des élèves qui livrent des « efforts presque surhumains » afin de suivre le rythme.

– « Des marathoniens » –

Céline, 45 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une ville moyenne du Haut-Rhin:

« Il y a des élèves atteints de dyslexie dans presque toutes les classes. Certains nécessitent une prise en charge particulière, avec des accompagnants pour certaines matières.

Lors des cours en distanciel, c’est très difficile pour eux à la maison. On ne peut pas leur demander de reformuler s’ils ne comprennent pas un énoncé par exemple, il y a souvent des problèmes de concentration.

Je me souviens aussi d’un élève malvoyant, que j’ai eu pendant deux années. Il fallait envoyer deux semaines en avance les documents étudiés en classe pour que des personnes au rectorat puissent augmenter les polices, les tailles des cartes, mettre des couleurs plus tranchées…

Tous ces élèves m’ont marquée. Une journée de classe leur demande des efforts presque surhumains. J’avais une élève dont la maman m’expliquait que sa fille s’endormait le soir sur son travail… Ce sont des marathoniens, héroïques : c’est tous les jours de leur scolarité qu’ils doivent déployer tous ces efforts, avec des phases de découragement. »

– « Pas toujours bien intégrés » – 

Camille, 39 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une petite ville des Yvelines:

« Les élèves aux besoins spécifiques ne sont pas toujours bien intégrés. Dans le cas des allophones (nouvellement arrivés en France, ndlr), ils ont tendance à rester entre eux, leurs camarades les traitant parfois de +bledards+. Le but étant qu’ils pratiquent au maximum le français, ce n’est pas l’idéal.

L’adaptation se passe, en ce qui me concerne, surtout dans la manière d’évaluer. Certains élèves ont de grosses difficultés à l’écrit. Je leur propose donc une évaluation orale.

J’essaie de me former moi-même mais j’avoue que, même si je prends de mieux en mieux la mesure et la réalité pour les élèves de ces problèmes, je me sens souvent impuissante. J’ai de plus en plus d’élèves en sixième qui sont incapables de se repérer sur une carte ou une frise chronologique. J’ai beau expliquer et réexpliquer, je vois bien que je n’ai pas les clés pour les faire progresser.

Pour moi, l’école inclusive est le fait de prendre en compte les besoins des élèves et de s’interroger sur la pluralité des intelligences. Aujourd’hui, nous avons pris conscience que certains élèves en difficultés scolaires n’étaient pas des cancres, mais qu’ils ne pouvaient pas être en situation de réussite en raison d’un mode de fonctionnement cognitif différent. »

– Pérenniser les accompagnants –

Philippe, 54 ans, enseigne l’histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:

« Dans mes classes, il y a quelques élèves aux besoins particuliers. Ces élèves handicapés à différent titre ne me paraissent pas exclus des autres jeunes.

Ces élèves sont mis dans des classes sans que nous, enseignants, ayons été formés. Je dois donc me conformer à certaines prescriptions mises dans ces dispositifs : pour certains, cela consiste à réduire le nombre de questions lors d’une évaluation ; pour d’autres, il faut fournir des documents écrits plus gros.

Mais, il y a des limites : certains handicaps sont sans doute trop lourds pour une bonne prise en compte dans un collège. Il faudrait aussi des accompagnants plus nombreux et, surtout, plus durables. Si je ne fais pas d’erreur, dans mon établissement, je n’ai pas vu une accompagnante – et oui ce sont très majoritairement des emplois occupés par des femmes – faire plus de deux années scolaires. »

Source ORANGE.