La galère de trois familles franciliennes pour scolariser leur enfant handicapé…

PARCOURS DE COMBATTANTES – Deux mamans et un papa racontent les difficultés qu’il et elles ont rencontrées pour que leur enfant handicapé puisse apprendre comme les autres.

La galère de trois familles franciliennes pour scolariser leur enfant handicapé

 

  • Des familles galèrent à scolariser leur enfant handicapé en Ile-de-France et pointent des inégalités territoriales.
  • « L’inclusion telle qu’on veut nous la montrer aujourd’hui est à l’opposé de celle qu’on veut nous montrer sur le terrain », estime un père, qui critique la communication gouvernementale.
  • Près de 12.000 enfants handicapés rencontrent chaque année des difficultés de prise en charge à l’école, selon le gouvernement, un chiffre sous-évalué selon l’Unapei, qui regroupe 550 associations autour du handicap.

« Notre fils n’aura pas école pour la troisième année de suite », « Notre fils est déscolarisé depuis 2018 », « J’ai un enfant handicapé et je ne trouve malheureusement pas de place »… Sur marentree.org, les témoignages de parents d’enfants handicapés s’accumulent, dans la foulée de la campagne #jaipasecole, lancée par l’Unapei, mouvement associatif français qui regroupe 550 associations autour du handicap. En Ile-de-France, la situation n’est pas meilleure qu’ailleurs, avec ses spécificités départementales. 20 Minutes a recueilli le témoignage de trois familles, dont les enfants ont été orientées vers des structures inadaptées, ou qui sont carrément sans solution pour la rentrée.

C’est le cas d’Ewa Grajner, maman de Filip, 7 ans, diagnostiqué autiste à 22 mois, et qui habite à Villemomble, en Seine-Saint-Denis. Il est ce qu’on appelle « non verbal » : il ne parle pas du tout et communique en pointant avec le doigt, avec des pictogrammes. « Il ne saura sans doute jamais lire, ni écrire. Peut-être jamais parler », explique sa mère, et c’est la raison pour laquelle son fils a besoin d’une structure qui le prend en charge avec ergothérapeute, psychologue, psychomotricien, orthophoniste, etc. pour qu’il progresse.

Pendant quatre ans, Filip a été correctement pris en charge à l’hôpital de jour à Neuilly-sur-Marne selon sa mère, à raison de 32 heures par semaine. Mais en juillet dernier, le suivi s’est arrêté, et malgré les efforts des parents depuis un an, impossible de trouver une place en institut médico-éducatif (IME), la seule structure adaptée aux yeux des parents de Filip.

A l’IME de Soubiran, pourtant dans leur département, ils se sont même vus répondre que leur domicile était hors du « secteur géographique » de l’institution, qui n’est pourtant pas censée sectoriser. En juillet, une convention entre la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le département de Seine-Saint-Denis et la MDPH a été signée pour améliorer les délais de traitement.

« Cela va à l’encontre du droit à l’enfant »

D’autres parents ont dégoté une solution, mais au prix de coûteux sacrifices financiers. C’est ce qui s’est passé pour Marie*, mère d’une petite Mégane* de 7 ans et demi, porteuse d’un syndrome génétique rare, qui nécessite là aussi une prise en charge pluridisciplinaire. Pour scolariser l’enfant, Marie, qui habite Paris, s’est résolue à embaucher une accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) privée, la directrice d’école lui ayant clairement dit, selon son témoignage, que l’enfant ne serait pas pris à l’école avec une AESH de l’Education nationale, qui ne reçoit que 60 heures de formation.

« Cela va à l’encontre du droit à l’enfant, c’est comme si on disait « votre enfant ne va pas rentrer dans cette classe-là car on n’a pas l’enseignant adapté ». C’est à l’école de s’adapter, pas à la famille », s’insurge Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei.

Entre-temps l’enfant avait commencé à se mutiler

Les prises en charge inadaptées peuvent se révéler catastrophiques et rendre encore plus difficiles la situation des familles d’enfants handicapés, et surtout des enfants eux-mêmes. C’est ce qui est arrivé à Luc*, enfant autiste de 11 ans, qui réside dans le Val-de-Marne. Scolarisé au départ à l’école selon le récit de son père Sami*, l’enfant devait subir des changements incessants de classe, les enseignantes et enseignants de l’établissement ayant refusé de le prendre en charge plus d’une heure d’affilée. A quoi se sont ajoutés plusieurs changements d’institutrices, parties en congé maternité.

« Le pédopsychiatre a alerté le médecin scolaire dès le lendemain de la rentrée que cela allait majorer les troubles de l’enfant », explique Sami, mais ce n’est qu’en décembre, quand député et Défenseur des droits se sont déplacés, que l’enfant a été autorisé à intégrer normalement une classe. Entre-temps l’enfant avait commencé à se mutiler, et il a finalement été décidé de le déscolariser. A la rentrée, la formation à « l’école inclusive » deviendra obligatoire pour tous les nouveaux enseignants.

« On est en train de créer des cas complexes, tout cela parce qu’à la base le système n’est pas adapté aux enfants », se désole Sonia Ahehehinnou. Et Luc, qui suivait depuis les cours par le Cned, est aujourd’hui également privé de cette ressource, selon son père, parce que la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) a notifié une scolarisation en classe Ulis en juillet, alors que les dernières commissions d’attribution se tiennent en juin, rapporte-t-il.

Inégalité territoriale

Les délais d’attente peuvent être très longs, jusqu’à 4 ans, et varient selon les départements, provoquant une inégalité territoriale. « Tous les départements ne s’investissent pas de la même façon pour la prise en charge du handicap et la scolarisation : le Val-d’Oise et les Yvelines ont moins d’implication que la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne », explique Bruno Lefebvre, président de l’Unapei Ile-de-France. Les délais sont les plus longs dans le Val-d’Oise : il faut y compter quatre ans pour une place en institut médico-éducatif, contre « seulement » un an et demi ou deux ans en Seine-et-Marne ou dans l’Essonne.

Pour une place en milieu scolaire ordinaire, c’est dans l’académie de Versailles où cela pêche le plus, à cause d’un manque d’AESH, selon Bruno Lefebvre. « Les enfants sont dits « scolarisés » mais ne le sont en fait que sur une demi-journée par semaine. »

Familles sacrifiées

Les enfants trinquent mais les familles aussi. Ewa Grajner, qui était adjointe de direction dans une grande surface, a dû arrêter de travailler, tout comme Marie. « Je ne pouvais pas organiser l’agenda de ma fille jusqu’à 2 heures du matin tous les jours », dit-elle. Les vacances suivent pour cette dernière le rythme des thérapies de sa fille : « Quinze jours en Espagne l’an dernier pour des soins intensifs dans une clinique, cette année en Bretagne pour une rééducation neuro-fonctionnelle dans un centre spécialisé qui fait beaucoup de pédiatrie et de neurologie. » Sans compter les efforts financiers : les « vacances » de Mégane coûtent entre 2.000 et 3.000 euros, et ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Au quotidien, comme Marie a choisi d’être aidée financièrement pour une prise en charge humaine, les soins qu’elle peut requérir pour sa fille ne lui sont pas remboursés. Il fallait choisir, c’était l’un ou l’autre. « On ne peut pas cumuler les deux », explique-t-elle.

Les familles qui font face à ces problèmes sont souvent surmenées, épuisées. Sami, le père de Luc, a lui aussi mis entre parenthèses son métier d’enseignant pour faire l’école à son fils à domicile, mais il a été rattrapé par des ulcères à l’estomac, qu’il attribue au stress généré par la situation de son enfant. Double peine, il a ensuite été déclaré inapte à toute fonction publique à vie à la suite du passage d’un expert, selon son témoignage, une décision contre laquelle il se bat aujourd’hui au tribunal. « N’importe quelle maman dira qu’elle est prête à se suicider quand elle doit refaire un dossier à la MDPH », abonde Marie.

Que fait le gouvernement ?

En face, le ministre de l’Education met en avant l’augmentation du nombre d’accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), passés de 70.000 à plus de 120.000 aujourd’hui. Mais ces chiffres sont largement contestés par les parents que nous avons interrogés, qui affirment ne voir aucun progrès sur le terrain. « Sur le papier c’est magnifique, mais on ne fait rien », se désole Ewa Grajner. « L’inclusion telle qu’on veut nous la montrer aujourd’hui est à l’opposé de celle qu’on veut nous montrer sur le terrain », renchérit Sami.

Pour Sonia Ahehehinnou, « l’école ne sera réellement inclusive que lorsqu’on aura une évaluation bien concrète des besoins du terrain ». Le gouvernement affirme que 12.000 enfants handicapés rencontrent chaque année des difficultés de prise en charge à l’école (sur 385.000 enfants en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire à la rentrée 2020) mais l’Unapei considère que les chiffres sont largement sous-évalués, car ils englobent toutes les prises en charge y compris celles jugées déficientes ou insuffisantes par les parents. Contacté par 20 Minutes, le cabinet de la ministre Sophie Cluzel nous confirme que ce sont bien les heures prescrites par la MDPH qui sont comptabilisées, et non les heures effectives.

* Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

Accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), « Un métier de passion », mais de précarité aussi…

Pour Sandrine Leclerc, accompagnante d’enfants en situation de handicap (AESH) au collège de Brezolles et représentante des AESH à la FSU 28, il y a encore des progrès à faire du côté de l’Éducation nationale pour donner à ce métier toute la place qu’il mérite au sein de l’institution scolaire. 

Accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), « Un métier de passion », mais de précarité aussi

 

Sandrine Leclerc reconnaît volontiers un « bon dialogue social avec les services académiques de l’Eure-et-Loir » : « On sent une volonté du Service de l’école inclusive d’augmenter les contrats des gens en place » et « de l’académie d’harmoniser les contrats », qui étaient gérés jusqu’ici par deux gestionnaires différents, ce qui occasionnaient des incohérences.

Selon elle, ce qui manque aux AESH, ce sont « des avancées au niveau national ». Même si les discussions entre les syndicats et le ministère de l’Éducation nationale ont permis quelques avancées (notamment une revalorisation des salaires, qui sera effective à la rentrée), il reste du chemin à accomplir pour sortir les AESH de la situation précaire dans laquelle les place leur contrat.

« Dans le département, et c’est pareil partout ailleurs, la grande majorité est engagée en temps partiel imposé, à 62 % d’un temps plein. Cela amène des collègues à avoir deux emplois. Beaucoup cumulent avec du temps d’accompagnement aux devoirs le soir ou de la surveillance de cantine à midi. Mais on doit se tenir à disposition, car notre emploi du temps est par nature fluctuant. On emploie des gens à 760 € par mois, certes en CDI, mais en leur demandant d’être compétents, souple sur les horaires et en les formant très peu… », constate la syndicaliste.

Se former à la diversité des handicaps

La formation est en effet un autre des chevaux de bataille des syndicats. « Il y a soixante heures de formation la première année, puis dix-huit par an de formation continue. Mais il existe tellement de handicaps différents qu’on se forme sur notre temps personnel, et parfois sur nos propres deniers », constate Sandrine Leclerc, qui vient elle-même de se former « sur le sujet du TDAH [trouble de déficit de l’attention/hyperactivité, NDLR] sur un mooc [cours en ligne, NDLR] canadien ».

Bonne nouvelle pour les AESH, un panel de formations va leur être proposé à partir de cette rentrée, « enfin », lâche Sandrine Leclerc, qui se réjouit également du plan national de formation des AESH en cours d’élaboration.

L’implication qu’elle voit parmi ses collègues vient selon du fait qu’AESH est « un métier de passion, qui plaît à beaucoup des gens » qui l’exercent.

L’école inclusive, un système complexe à mettre en œuvre.

Depuis la rentrée dernière, les services de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés sont organisés sous forme de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial). Une forme de mutualisation qui permet, selon l’Éducation nationale, « plus de réactivité et plus de flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain dans les établissements scolaires ».

« Une situation temporaire »

Les 620 AESH du département sont « tous affectés sur un Pial depuis le 30 juin et la plupart savent déjà sur quel(s) établissement(s), mais on ne met pas un AESH en face d’un nom d’enfant », précise Pascal Grimoin, qui sait l’attente des parents d’élèves en situation de handicap. Les services académiques doivent en effet jongler entre les notifications de la Maison départementale des personnes handicapées qui tombent tout au long de l’année et attribuent des heures d’accompagnement à certains élèves, les besoins des enfants et la répartition géographique des AESH.

« Parfois, nous recrutons un accompagnant à Dreux, mais à la rentrée, nous apprenons que l’enfant a déménagé à Châteaudun. Il faut alors recruter quelqu’un à Châteaudun, car il n’est pas question de faire traverser tout le département à l’AESH, ni de laisser un enfant sans accompagnant. »

C’est cette gymnastique complexe qui explique que 2 % des enfants « notifiés MDPH » dans le département se retrouvent sans AESH. « Une situation temporaire », assure Pascale Grimoin.

Source L’ECHO REPUBLICAIN.

Comment l’enseignement supérieur accompagne les étudiants handicapés ?…

L’accès à l’enseignement supérieur reste une gageure pour les jeunes en situation de handicap.

Les défis à relever sont nombreux pour améliorer leur intégration et leur accompagnement. 

Comment l’enseignement supérieur accompagne les étudiants handicapés ?

 

Les universités accueillent plus de 26.000 étudiants en situation de handicap sur les 29.989 étudiants handicapés que compte l’enseignement supérieur (chiffres de 2018). La Conférence des Présidents d’Université (CPU) est signataire d’une charte sur le handicap depuis 2007 et a élaboré un guide de l’étudiant en situation de handicap pour améliorer leur accueil au sein des universités.

La loi de juillet 2013 pour l’Enseignement et la Recherche demande à chaque établissement d’enseignement supérieur de mettre en place un schéma directeur pluriannuel du handicap. A ce jour, 80% des universités s’en sont dotées. C’est le cas de l’Université de Haute-Alsace (UHA) qui propose un agenda programmé sur cinq ans pour favoriser l’accessibilité aux étudiants en situation de handicap.

Travailler au cas par cas

Selon Christine Gangloff-Ziegler, présidente de l’UHA et vice-présidente de la CPU, les handicaps physiques ne sont pas les plus nombreux à l’université. « Il y a surtout des troubles du langage et de la parole, comme les DYS, les troubles moteurs, psychiques ou visuels. La variété de handicap suppose que les équipes d’accueil travaillent au cas par cas ».

Cette université propose ainsi des systèmes de compensation, des aides de vie financées par l’établissement pour accompagner certains étudiants pratiquement à 100%. Elle recrute aussi des preneurs de notes ou des étudiants pour mettre à disposition leurs notes.

« Nous proposons à nos étudiants d’apprendre la langue des signes, de circuler avec un fauteuil roulant pour se mettre en situation ». (C. Gangloff-Ziegler)

L’université se fait accompagner dans ses démarches par des associations pour l’aider à mieux comprendre la diversité de situation de handicap et proposer des aménagements personnalisés. « Nous réalisons aussi un travail de sensibilisation auprès de nos étudiants pour l’acceptation des étudiants en situation de handicap. Nous leur proposons d’apprendre la langue des signes, de circuler avec un fauteuil roulant pour se mettre en situation », indique Christine Gangloff-Ziegler.

L’université reçoit des moyens spécifiques pour ces actions, mais qui ne sont pas à la mesure de la croissance du nombre d’étudiants en situation de handicap accueillis, selon la présidente.

Des étudiants majoritairement en licence

Le défi réside notamment dans l’accompagnement des étudiants vers les plus hauts niveaux de diplôme, les étudiants handicapés restant sous-représentés en master et en doctorat, par rapport à la licence.

L’Université de Haute-Alsace compte par exemple 136 étudiants déclarés en situation de handicap dont 111 au niveau licence et 25 au niveau master. « On ne les amène pas encore au niveau du master et du doctorat. L’explication de cette déperdition existe : l’effort pour eux est parfois trop important, alors quand ils ont un diplôme en poche, ils s’arrêtent pour intégrer le marché du travail. Parfois le choix des masters proposés ne leur convient pas ou la mobilité devient compliquée notamment pour les handicaps lourds ».

Former les étudiants et les salariés

Parmi les écoles de la Conférence des grandes écoles (CGE), 1,6% des étudiants sont en situation de handicap. Plus de la moitié d’entre eux sont en école d’ingénieurs et plus d’un tiers en école de management, selon un baromètre publié en novembre 2019 par la CGE.

Pour mieux accompagner ces étudiants, la formation des professeurs et des étudiants est cruciale. L’ESSEC a ainsi lancé en 2014–2015 une formation handicap certifiante pour les étudiants, désormais également ouverte aux salariés. Il s’agit d’une semaine dédiée avec des professeurs, des philosophes, des juristes, des entreprises engagées, des étudiants tuteurs… qui partagent leurs travaux de recherche, leur expertise ou leur expérience personnelle.

« Ils doivent avoir une expérience d’études tout aussi exaltante que les autres. » (V. Esposito Vinzi)

La CGE a également signé une charte « pour une dynamique toujours plus inclusive dans les grandes écoles » en février 2019. « Ce qui a inspiré cette deuxième charte c’est d’offrir aux jeunes handicapés plus de chances d’accéder à des études supérieures sélectives mais aussi d’y réussir », souligne Vincenzo Esposito Vinzi, président de la commission Diversité de la CGE.

« Ils doivent avoir une expérience d’études tout aussi exaltante que les autres. Et le défi est le même pour l’insertion professionnelle : l’objectif n’est pas de trouver n’importe quel travail, mais celui qui correspond à leurs envies et ambitions », affirme-t-il.

Favoriser la mobilité internationale

Ainsi, les défis de l’inclusion ne résident pas seulement dans l’accès aux études supérieures, mais aussi dans la participation à la vie étudiante et sportive et à la mobilité internationale.

Dans cette optique, la CGE a créé en février dernier un Statut International d’Étudiant en Situation de Handicap (SIESH). Désormais, chaque ambassade devra avoir un référent handicap afin d’accompagner l’étudiant lors d’un échange universitaire ou d’un stage à l’étranger. Une aide financière permettra également de limiter les surcoûts liés au handicap, notamment au niveau des transports.

Concernant l’insertion professionnelle, les établissements doivent travailler main dans la main avec les entreprises. L’ESSEC a par exemple créé l’Open Forum ESSEC-Hanploi, né de l’initiative d’une association d’étudiants qui ont sollicité la mission handicap de l’école. 70% des entreprises sont restées fidèles à cet événement depuis son lancement il y a 10 ans. L’édition 2019 a accueilli des entreprises comme Thales, BNP Paribas, Dassault Systèmes et Natixis et plus de 300 candidats en situation de handicap.

Pour la première fois cette année, la CGE a d’autre part participé au DUO DAY, qui permet à des personnes handicapées de passer une journée en entreprise. « Le bénéfice est mutuel : les étudiants découvrent le monde du travail et les entreprises se familiarisent avec le handicap », souligne Vincenzo Esposito Vinzi. Un dispositif qui devrait être reconduit et élargi à d’autres écoles.

Source L’ETUDIANT.

Handicap dans l’enseignement supérieur : une prise de conscience et des défis à relever…

La mise en place du comité national de suivi de l’université inclusive ouvre la réflexion pour une meilleure prise en compte des étudiants handicapés dans le supérieur alors que des acteurs formulent plusieurs propositions.

Mais des obstacles perdurent, en premier lieu, celui des moyens financiers alloués. 

Handicap dans l’enseignement supérieur : une prise de conscience et des défis à relever

 

n à peine quatre ans, le nombre d’étudiants en situation de handicap a augmenté de plus d’un tiers. Passant de 29.989 en 2017 à 39.915 en 2019, ils seront environ 43.000 pour la rentrée 2021 selon les chiffres avancés par Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. Pourtant, l’enseignement supérieur est vu comme le « parent pauvre » des politiques inclusives qui se focalisent davantage sur le primaire et le secondaire.

Création d’un comité national de suivi de l’université inclusive

Afin de renverser la tendance le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé le 12 mai dernier le lancement du comité national de suivi de l’université inclusive, présidé par Frédérique Vidal et Sophie Cluzel. L’objectif de ce comité est « de garantir l’accès à l’intégralité du parcours de scolarisation et de formation pour tout jeune en situation de handicap ».

Pour cela, deux axes de travail ont été dégagés : l’accessibilité globale et la continuité entre l’enseignement scolaire et supérieur. « Les coopérations entre les professionnels des missions handicap des universités et grandes écoles avec celles des professionnels du secteur médicosocial se sont renforcées afin d’appréhender l’étudiant dans sa globalité », ont annoncé les ministres à la sortie de la première séance.

Faciliter l’entrée dans le supérieur

Diverses mesures ont d’ores et déjà été mises en place pour prendre en compte la situation des étudiants et futurs étudiants en situation de handicap, notamment à l’entrée des formations. Depuis 2019 par exemple, sur Parcoursup, une fiche de liaison est disponible pour les candidats qui peuvent, s’ils le souhaitent, « faire part de l’état de [leur] handicap, de préciser les accompagnements dont [ils ont] bénéficié » durant leur parcours. Une fois le candidat admis dans une formation, il pourra transmettre sa fiche au référent handicap de l’établissement.

Après Parcoursup et la licence, place au master. Un arrêté, publié le 11 juin, prévoit un réexamen des candidatures en M1 pour les étudiants porteurs d’un handicap alors que la question des étudiants sans master se pose. Les candidats en situation de handicap peuvent désormais obtenir, par décision du recteur, une affectation dans une formation de master compatible avec leurs besoins. Après avoir été saisi, le recteur doit faire deux propositions au candidat débouté qui dispose d’un délai de huit jours pour accepter celle qui lui convient davantage.

Le budget dédié au handicap dans le supérieur n’a pas évolué depuis 10 ans

« La prise en compte du handicap dans l’enseignement supérieur semble croissant », affirmait le 23 juin dernier Jacqueline Dubois, ancienne présidente de la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université de la République en 2019. La députée En Marche a présenté un rapport d’information sur la mise en œuvre des recommandations de la commission : sur les 17 mesures préconisées, 7 sont en cours et 8 n’ont pas été réalisées.

La question du budget semble encore un obstacle : le rapport regrette la stagnation des moyens financiers dédiés au handicap malgré l’augmentation continue des étudiants concernés. « L’enveloppe historique de 7,5 millions d’euros, qui permettait d’allouer environ 900 euros par étudiant en situation de handicap, n’a pas évolué depuis dix ans, malgré la multiplication du nombre d’étudiants en situation de handicap (soit une division des ressources allouées à chacun, les portant à environ 192 euros par étudiant selon la médiatrice de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur). »

La CGE formule 17 propositions autour du handicap
À l’occasion du lancement du comité national de suivi de l’université inclusive, les grandes écoles se sont aussi mobilisées aussi sur la question du handicap. La CGE a ainsi formulé 17 propositions pour faciliter la vie et les études des jeunes en situation de handicap.
Parmi celles-ci, deux sont notamment novatrices :
– la création d’une commission départementale de l’enseignement supérieur inclusif (CDESI). Composées d’un médecin agréé par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées, de référents handicaps des établissements du territoire et des représentants des services interuniversitaires de médecine prévention et de promotion de la santé, ces commissions traiteraient « l’intégralité des besoins et demandes de l’étudiant en matière d’aménagements au sein de son établissement« .
– la création d’un statut d’apprenant en situation de handicap (SASH), dont l’étudiant pourra bénéficier pendant son cursus scolaire et lors des périodes de stage/apprentissage en entreprise. « L’objectif : simplifier les démarches administratives de l’apprenant, qui peuvent parfois être lourdes et complexes (aménagements dans la scolarité, demandes d’allocation d’aides financières…). »

Source L’ETUDIANT.

Handicap : les familles en colère contre le manque d’enseignants dans les instituts médico-éducatifs…

Pour l’Unapei, principale association de familles de personnes avec handicap intellectuel ou psychique, de nombreux enfants « sont toujours privés de scolarisation adaptée à leurs besoins ».

Handicap : les familles en colère contre le manque d’enseignants dans les instituts médico-éducatifs

 

Porteur d’un handicap intellectuel, Bastien, 15 ans, n’a bénéficié l’an dernier que de deux heures de classe par semaine dans son institut médico-éducatif (IME). Une situation anormale, dénoncent les associations qui, à l’approche de la rentrée, demandent davantage d’enseignants pour les enfants « à besoins particuliers »

Comme chaque année, le gouvernement aborde cette rentrée scolaire en vantant les progrès de « l’école inclusive », qui accueille plus de 400 000 élèves handicapés (en hausse de 4 % en un an et de 19 % en cinq ans), épaulés par 125 500 accompagnants (AESH). Cependant, pour l’Unapei, principale association de familles de personnes avec handicap intellectuel ou psychique, le compte n’y est pas : de nombreux enfants « sont toujours privés de scolarisation adaptée à leurs besoins », dénonce le mouvement, qui a recueilli et publié sur un site web dédié 675 témoignages de familles en colère.

Les difficultés, pointe du doigt l’Unapei, ne concernent pas que l’école proprement dite, mais aussi les IME : dans ces structures dépendant du ministère de la Santé, l’Éducation nationale doit en théorie détacher des enseignants pour faire classe aux enfants handicapés qui, le reste du temps, sont pris en charge par des ergothérapeutes, kinés et autres orthophonistes.

Mais à l’IME René-Coutant d’Évreux, où est accueilli Bastien, une seule enseignante doit faire classe à 34 enfants et adolescents, se désole Jacques Serpette, le directeur général de l’Adapei 27, qui gère la structure. Pour être efficace, les cours ne peuvent avoir lieu que par petits groupes, si bien que les enfants ne voient l’enseignante que quelques heures par semaine.

« Les derniers servis »

L’Éducation nationale est certes constamment sollicitée, reconnaît-il, « mais nous, on est toujours les derniers servis. Comme si l’administration pensait que ces enfants ne peuvent pas apprendre, ou que ce n’est pas si grave que ça », enrage-t-il. « Ce sont des enfants qui ont besoin d’être stimulés plus que les autres », souligne Florence Alavin, la mère de Bastien, inquiète que son fils « perde ses acquis ». « J’aimerais qu’il puisse se débrouiller au moins pour la lecture et l’écriture, mais je sens que ça va être compliqué ».

Dans l’ensemble du pays, l’Éducation nationale déploie un peu plus de 3 500 enseignants dans les IME, pour environ 70 000 enfants et adolescents, selon le ministère. Des chiffres qu’il faut remettre en perspective, relève l’Unapei, puisque l’enseignement ne peut avoir lieu qu’en petits groupes.

L’administration « a une vision d’éducation de masse, mais pour ces enfants (handicapés), il faut faire du cas par cas », souligne Jean-Baptiste De Vaucresson, responsable de cinq IME dans le Val-de-Marne, qui comptent huit enseignants pour 450 enfants. « Bien sûr que ces jeunes ne pourront pas aller jusqu’au bac. Mais ils sont capables d’apprendre, il ne faut pas les ostraciser », insiste-t-il.

Pour beaucoup de familles, l’entrée à l’IME est certes souvent vécue comme un soulagement, après des années sans solution de prise en charge. Ce qui ne les empêche pas d’être « en colère » face au manque d’enseignants, observe Sabine Calarnou, dont le fils Titouan, 14 ans, atteint d’une maladie génétique, est accueilli dans un IME de Saint-Maur, dans le Val-de-Marne.

« Je n’attends plus qu’il sache lire et écrire, mais au moins qu’il acquière une autonomie fonctionnelle : aller acheter seul sa baguette, se débrouiller dans les transports en commun », résume la mère de famille, convaincue que son fils « aurait pu apprendre plus de choses » s’il avait bénéficié d’un temps d’enseignement plus conséquent.

« Tous les enfants ont le droit à la scolarisation, en milieu ordinaire ou pas », estime Sonia Ahehehinnou, de l’Unapei. Ce problème du manque d’enseignants, doublé d’une « disparité territoriale anormale », « ça fait longtemps qu’on le fait remonter à l’Éducation nationale, mais ça ne bouge pas beaucoup », se désole-t-elle.

Source SUD OUEST.

Rentrée scolaire et Covid-19 : ce qu’il faut savoir du protocole sanitaire présenté par Jean-Michel Blanquer…

Pour la rentrée scolaire, prévue le jeudi 2 septembre, Jean-Michel Blanquer a apporté quelques précisions sur son déroulement.

Jean-Michel Blanquer

 

« Nous pouvons être tout à fait sereins pour cette rentrée », tels sont les mots du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ce jeudi 26 août, à une semaine du retour des élèves dans leurs écoles.

« Bien sûr que nous rencontrerons des difficultés, il y aura sans doute des problèmes, mais nous nous mettrons en situation de les gérer », a-t-il déclaré, notamment « grâce à l’expérience acquise lors de l’année scolaire précédente ».

Le ministre a précisé qu’il y « aura forcément des nouvelles mesures dans les temps à venir en fonction de la situation ».

Des gestes barrières « essentiels »

Jean-Michel Blanquer a rappelé le choix de niveau 2 sur 4 du protocole sanitaire pour la rentrée des établissements de France métropolitaine. Ce qui signifie que tous les élèves, du primaire au lycée, ont cours en présentiel et que les gestes barrières restent de mise. « N’oublions pas l’essentiel : se laver les mains, garder les distances, ouvrir les fenêtres et éviter le brassage, tous ces éléments clés, qui nous ont permis de traverser la crise jusqu’à présent, restent essentiels », a déclaré le ministre, qui a estimé que ces gestes « font désormais l’objet d’un professionnalisme de la part des adultes et de réflexes chez les enfants ». Il a précisé que le ministère allait « continuer à fournir des masques aux personnels de l’Education nationale ».

Le ministre a précisé qu’il ne « s’interdisait pas de faire évoluer le niveau [du protocole sanitaire] en fonction des circonstances, soit au niveau global, soit dans tel ou tel territoire ».

Aération des salles de classe

Un des points sur protocole sanitaire concerne l’aération des salles de classe. À ce sujet, des scientifiques et des professionnels de l’Education nationale ont évoqué l’installation de capteurs de CO2 qui permettent de savoir quand il est nécessaire d’ouvrir les fenêtres.

Comme il l’avait déjà annoncé, le ministre a confirmé son souhait d’encourager les collectivités locales, dont c’est la compétence, de généraliser ce dispositif, tout en rappelant que ces outils « ne sont pas centraux dans la stratégie de gestion de la crise, ils sont des thermomètres, le plus important est bien d’aérer le plus souvent possible ». Concernant le coût de ces installations, Jean-Michel Blanquer a annoncé que le gouvernement « travaillait avec les collectivités locales pour les aider en cas de difficultés financières ».

Si la généralisation de ces capteurs est « prônée depuis des mois par le gouvernement », il n’en est pas de même pour les purificateurs d’air, pour lesquels il est « nécessaire de faire preuve de discernement ». Jean-Michel Blanquer a expliqué que ces outils pouvaient être utiles dans certaines circonstances, notamment lorsque les salles en question ne peuvent pas être suffisamment aérées, sans pour autant devoir être généralisés.

600 000 tests salivaires par semaine

Le ministre a fait le point sur ce qu’il considère être un autre « pilier de la rentrée scolaire » : la stratégie tester, alerter et protéger, qui avait, selon lui, permis l’an dernier de « maintenir les écoles ouvertes ».

Dans ce cadre-là, l’ambition du gouvernement est de réaliser 600 000 tests salivaires par semaine. Des autotests devraient également être mis à disposition des usagers dans les établissements. « Nous proposerons deux autotests par semaine pour les adultes dans l’ensemble du système scolaire », a précisé Jean-Michel Blanquer.

Vaccination dans les collèges et lycées

Le ministère de l’Education nationale met par ailleurs en place une campagne de vaccination à destination des collégiens et lycéens de plus de 12 ans. Selon Jean-Michel Blanquer, 57 % des 12-17 ans ont déjà reçu une première dose de vaccin. Les élèves qui le souhaitent pourront donc se faire vacciner dans des centres éphémères au sein des établissements ou alors dans des centres de vaccination à proximité où ils seront transportés. « Nous sommes très confiants : grâce à ce dispositif les élèves vaccinés seront encore plus nombreux », a déclaré le ministre.

Il a par ailleurs précisé qu’à l’heure actuelle, d’après un sondage Ipsos daté du 16 août et commandé par le ministère, que 78 % des professeurs ont été complètement vaccinés.

Pas de pass sanitaire

« Il n’y aura pas de pass sanitaire à l’école », a encore répété Jean-Michel Blanquer, qui considère ce lieu comme un « sanctuaire ». Néanmoins, une question reste en suspens concernant les sorties scolaires. Dans le cas où des élèves de plus de 12 ans se rendraient dans des lieux qui exigent le pass sanitaire en dehors de créneaux qui leur sont dédiés, ils devront présenter un certificat de vaccination ou un test négatif.

Or, ces tests deviendront payants à l’automne comme l’a annoncé le gouvernement, ce qui remettrait en cause le principe d’égalité entre les élèves. Interrogé sur ce sujet et sa volonté d’apporter des précisions sur cet enjeu, le ministre a déclaré qu’il n’avait pas d’annonces supplémentaires à faire pour l’heure.

Source LA DEPÊCHE.

À Boos, le combat d’une mère avant la rentrée en seconde de son fils autiste…

Sabrina Langlet, habitante de Boos, se bat depuis le début de l’été pour se voir attribuer la prise en charge d’un transport adapté pour son fils, Léo, atteint d’autisme.

Il entre en seconde et son handicap ne lui permet pas de prendre le bus pour aller au lycée.

Mais les réponses sont négatives.

Léo et sa mère Sabrina, mobilisée depuis le début de l'été pour trouver une AVS à son fils et une prise en charge en transport adapté pour la rentrée. .

 

Avant chaque rentrée scolaire, c’est une question qui revient tout le temps : comment les enfants handicapés vont-ils être accompagnés ? Souvent, les parents sont obligés de se battre pendant plusieurs semaines pour avoir une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire). C’est le cas de Sabrina Langlet, habitante de Boos, près de Rouen.

Son fils de 16 ans, Léo, est atteint d’autisme et rentre en seconde en septembre. Il n’a toujours pas d’AVS, mais surtout, il va se retrouver obligé de prendre le bus pour aller au lycée, alors que son handicap l’en empêche.

« On a rempli un dossier, pour qu’il bénéficie d’un transport adapté pour aller au lycée, pour qu’il ne prenne pas le bus. Mais la MDPH a refusé, en me disant qu’il était suffisamment autonome. Sauf que personne n’est jamais venu le rencontrer », s’insurge Sabrina Langlet, qui précise que Léo n’est pas autonome, il souffre d’hyperacousie et d’anxiété, ne supporte ni le bruit, ni les imprévus. 

« Tout le monde se renvoie la balle »

La maman, qui a arrêté de travailler depuis 10 ans pour gérer toutes les démarches administratives, se bat donc depuis début juillet pour trouver une solution. « La MDPH dit que c’est au Département de gérer et le Département dit que c’est à la MDPH, tout le monde se revoie la balle ! C’est aberrant », explique-t-elle.

Si on ne leur propose pas de solution, Sabrina Langlet sera obligée de prendre le bus avec son fils, matin et soir, mais il sera tout de même anxieux. « Je ne me sens pas capable de prendre les transports en commun, il y a beaucoup de monde et surtout beaucoup de bruit », confie Léo. C’est donc un stress en plus dans cette rentrée déjà pleine de changements. 

Pour le moment, l’adolescent qui avait la même auxiliaire de vie scolaire au collège, ne sait pas s’il aura une AVS au lycée et n’a donc encore rencontré personne.

« Je suis très énervée, j’en veux au Gouvernement »

« L’inclusion des personnes en situation de handicap constitue une des priorités du quinquennat », avait déclaré le Premier ministre Edouard Philippe en juillet 2017. Mais Sabrina Langlet n’est pas de cet avis.

« Ça fait 10 ans que je me bats, et ça va continuer. À chaque rentrée, c’est pareil pour les parents d’enfants handicapés. Côté administratif, c’est aberrant. Franchement, je suis très énervée. _J’en veux au Gouvernement qui avait promis que ce serait une cause nationale, et finalement, rien ne change_« , témoigne-t-elle.

Source FRANCE BLEU.

Rentrée scolaire : « Nous avons normalisé le chemin des élèves handicapés vers l’école », affirme Sophie Cluzel…

La secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, nous a accordé son interview de rentrée et fait le bilan de l’action du gouvernement depuis cinq ans.

Rentrée scolaire : « Nous avons normalisé le chemin des élèves handicapés vers l’école », affirme Sophie Cluzel

 

  • A quelques jours de la rentrée scolaire, Sophie Cluzel, fait le point, dans une interview accordée à 20 Minutes, sur la scolarisation des élèves en situation de handicap.
  • La secrétaire d’Etat annonce que 4.000 accompagnants (AESH) supplémentaires ont été recrutés cette année, ce qui porte leur nombre à 125.000. La formation à « l’école inclusive » devient obligatoire cette année pour tous les nouveaux enseignants.
  • Elle annonce également que des élèves polyhandicapés vont être accueillis cette année dans des établissements ordinaires.

La rentrée, c’est un moment crucial pour eux. En septembre, plus de 400.000 élèves en situation de handicap ​ prendront le chemin de l’école, ce qui correspond à une augmentation de 19 % en cinq ans. Un progrès dont se félicite la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. Elle a accordé à 20 Minutes son interview de rentrée et détaille les grandes nouveautés qui seront mises en place dès septembre. Un entretien en forme de bilan, puisque son mandat ministériel s’achève dans quelques mois.

L’Unapei (qui regroupe 550 associations défendant les intérêts des personnes handicapées) relance l’opération « #jaipasecole » pour recenser les élèves privés de solution de scolarisation adaptée à leurs besoins. Comment allez-vous limiter ces cas en cette rentrée ?

Cette opération est anxiogène pour les familles et peu constructive. Je ne nie pas qu’il existe des soucis d’inscription, parce que des familles ont déménagé, parce que des dossiers MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) n’ont pas été traités à temps… Mais nous sommes prêts à étudier toutes les situations individuelles pour résoudre les problèmes. Depuis deux ans, je réclame en vain à l’Unapei de me transmettre les coordonnées des personnes pour trouver des solutions ensemble. En vain, donc je m’interroge sur le sens profond de cette campagne.

Depuis le 1er juillet 2020, un numéro vert unique – 0 805 805 110 ou le 0 800 730 123 (accessible aux personnes malentendantes) – permet aux parents de nous soumettre leurs difficultés. Et dans chaque département, des commissions d’affectation ont été ouvertes en juin afin de proposer une solution de scolarisation à chaque élève. Je répète aux familles : « N’ayez pas d’angoisse, tout le monde est mobilisé pour résoudre les problèmes à la rentrée. »

La fermeture de classe dès le premier cas de Covid-19 en primaire pourrait pénaliser davantage les élèves handicapés, pour lesquels l’école à distance est parfois difficile à suivre. Quelles solutions avez-vous prévues pour eux ?

Nous avons recruté 4.000 accompagnants (AESH) en plus cette année, ce qui porte leur nombre à 125. 000. Ils peuvent intervenir à domicile pour aider les élèves dans l’enseignement à distance, tout comme les professionnels de la rééducation.

Vous souhaitiez raccourcir les délais de traitement des dossiers au sein des Maisons départementales des personnes handicapées. Y êtes-vous parvenue ?

Il existe une vraie iniquité territoriale dans ce domaine. Nous voulons que ce grand service public s’améliore. Et c’est la feuille de route que nous avons fixée aux MDPH pour 2022, avec l’objectif de parvenir à un traitement du dossier dans les 3 mois, contre 4 aujourd’hui. Un baromètre publié chaque trimestre fait désormais le point sur les délais de traitement des dossiers observés dans chaque département. Et l’on constate que peu à peu, les délais se réduisent. Et même si ce sont les départements qui sont en responsabilité sur la gestion des MPDH, l’Etat a versé 10 millions pour aider à embaucher des agents afin de réduire les délais.

Les notifications des MDPH concernant le nombre d’heures d’accompagnement par un AESH auxquelles ont droit les élèves ne sont pas toujours respectées, faute de moyens humains. Comment améliorer la situation ?

Nous avons augmenté de 35 % le nombre d’accompagnants entre 2017 et 2021. L’effort a été colossal ! Mais il manque encore parfois des AESH, car les notifications arrivent au fil de l’eau pendant l’année. Pour que l’organisation soit optimisée, nous avons aussi mis en place les Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) qui coordonnent les AESH et les affectent aux élèves en fonction des besoins du terrain. Aujourd’hui, il y a deux sortes de notifications : soit un AESH mutualisé qui accompagne plusieurs enfants en même temps, soit un AESH individuel parce que l’enfant a un besoin soutenu.

Les AESH sont encore trop souvent à temps partiel, mal rémunérés et en CDD. Ce qui rend difficile leur fidélisation. Que faire ?

Sous le précédent quinquennat, 60 % AESH étaient en contrat aidé et leur contrat s’arrêtait au bout de 10 mois. Il n’y en a plus aucun sous ce statut aujourd’hui. Tous sont en CDD renouvelable une fois ou en CDI au sein de l’Education nationale. En moyenne, ceux qui exercent en primaire travaillent 24 heures, ceux qui sont affectés en collège, 30. Et la proportion de ceux qui travaillent à temps complet est en augmentation. Une grille indiciaire va être créée pour les AESH afin d’améliorer leur rémunération. Et à partir de cette rentrée, les AESH bénéficieront d’une formation d’adaptation à l’emploi de 60 heures.

La formation à « l’école inclusive » devient obligatoire cette année pour tous les nouveaux enseignants. Mais pourquoi ne pas la rendre aussi obligatoire pour tous les enseignants déjà en poste ?

Impossible d’obliger les enseignants à se former en cours de carrière, mais s’ils le souhaitent, des formations à l’école inclusive sont à leur disposition. Quant à la formation des nouveaux enseignants, c’est une grande avancée. Car ils auront tous 25 heures d’enseignement obligatoire sur le sujet.

De nouvelles classes « polyhandicap » vont ouvrir à cette rentrée, de quoi s’agit-il ?

Elles accueilleront des élèves polyhandicapés dans des établissements ordinaires, alors que ces enfants sont habituellement scolarisés en IME (institut médico-éducatif). Cela va leur permettra d’être visibles, de grandir au milieu des autres. Et cela contribuera à ce que les autres élèves acceptent mieux la grande différence. Les futures générations vont ainsi peu à peu changer leur regard sur le handicap.

Où en est la généralisation des équipes mobiles d’appui à la scolarité prenant en charge les élèves ayant des troubles du comportement, mais qui n’ont pas eu de diagnostic posé ?

Elles ont été généralisées à l’ensemble du territoire et il y en a plus d’une par département désormais. Et à cette rentrée, il y en aura 166 supplémentaires pour permettre l’intervention d’équipes pluridisciplinaires (par exemple un ergothérapeute ou un psychomotricien et un éducateur spécialisé ou un psychologue), afin qu’il n’y ait pas de rupture de parcours scolaire pour les enfants qui n’ont pas encore de dossier MDPH.

Bien souvent, les élèves en situation de handicap décrochent au moment du secondaire. Comment comptez-vous agir sur ce phénomène ?

C’est un vrai sujet. Un enfant doit pouvoir poursuivre en lycée Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) pro et en Ulis générale. Il n’y a pas de raison qu’un collégien qui a été scolarisé en milieu ordinaire, bifurque en IMPRO (Institut médico-professionnel). Nous y travaillons avec le ministre de l’Education nationale.

Vous avez été nommée secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées en 2017. De quoi êtes-vous la plus fière concernant la scolarisation des élèves handicapés ?

Depuis cinq ans, nous avons normalisé le chemin des élèves handicapés vers l’école. Il est perfectible, mais on regarde désormais les élèves handicapés comme des élèves en capacité d’apprendre avec les autres. On ne me pose plus la question du « pourquoi », mais du « comment ».

Source 20 MINUTES.

Une maison d’assistantes maternelles pour les enfants en situation de handicap, près de Rouen…

À Préaux, près de Rouen (Seine-Maritime), trois femmes se sont associées pour fonder une maison d’assistantes maternelles inclusive.

Explications. 

Julie Lamouret, Marie Dumontier et Alison Duvalet ont fondé la MAM (Maison d’assistantes maternelles) inclusive à Préaux, près de Rouen (Seine-Maritime).

 

Comment aider les parents de très jeunes enfants en situation de handicap ? Comment apprendre aux enfants à ne pas faire de différence entre eux ? Comment intégrer les petits bambins nés différemment, dans la vie sociale dite normale ? Voici quelques-unes des questions auxquelles veut répondre l’association Carpe Diem. Fondée en 2018 par Julie Lamouret et Alison Duvalet, son premier objectif fut d’ouvrir une MAM (Maison d’assistantes maternelles) inclusive. Ce sera chose faite le 1er septembre 2021, à Préaux, près de Rouen (Seine-Maritime) après un long parcours d’agréments et de recherche d’un local.

Inclusion des enfants en situation de handicap

Baptisée Les Sens en Éveil, c’est dans 80 m2 « plein de fantaisies », avec chambres, espace de vie, bibliothèque, cuisine et jardin intégré à la pépinière d’entreprises Le Petit Verger, que les parents pourront confier leurs enfants entre 7h et 19h et ceci pendant 46 semaines pas an.

« Ici, en plus d’accueillir les enfants autour d’un projet éducatif sur les bases des méthodes Montessori et la moins connue Pikler, une pédagogie d’accompagnement des enfants dans leur liberté de mouvement, nous voulons créer un lieu d’accueil de la petite enfance permettant l’inclusion des enfants en situation de handicap avec d’autres bambins, avec une prise en charge adaptée. Une façon de ne pas nier le handicap à ces âges-là, mais de l’accompagner », détaille Julie Lamouret la présidente.

La MAM déjà complète : une liste d’attente ouverte

De la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans, les bouts de choux seront entourés de deux professionnelles : Alison Duvalet une éducatrice spécialisée et Marie Dumontier toute jeune diplômée des dernières techniques. Huit enfants vont pouvoir intégrer cette nouvelle structure, mais la demande est tellement forte que la MAM est déjà complète et une liste d’attente est ouverte.

Infos pratiques
Facebook : MAM Les sens en éveil
Renseignements : 06 37 20 43 27 / 06 72 67 65 61
Source 76 ACTU.

TRES IMPORTANT ! Covid-19 : le calendrier de vaccination pour obtenir son passe sanitaire à temps…

Le passe sanitaire va être étendu le 9 août prochain, et concernera de plus en plus de personnes d’ici fin septembre. Voici les dates à retenir pour ne pas rester bloqué sur un quai de gare ou devant une grille d’école.

Cette infographie se base sur le délai minimum à respecter entre deux injections des vaccins de Pfizer et Moderna, soit 21 jours, ajouté au temps nécessaire pour que la vaccination soit considérée comme complète. (ELLEN LOZON / FRANCEINFO)

 

Le temps presse pour programmer sa première injection, notamment pour les personnes qui devront être vaccinées ou présenter un pass sanitaire pour travailler.

La vaccination contre le Covid-19 va, progressivement, ouvrir de plus en plus de portes. La nouvelle loi sanitaire du gouvernement, qui doit entrer en vigueur le 9 août, doit étendre la liste des lieux où le pass sanitaire sera demandé aux visiteurs comme aux employés. Avoir reçu un vaccin va devenir obligatoire pour certaines professions, dont les soignants. Et à la rentrée, seuls les collégiens et lycéens vaccinés pourront assister aux cours en présentiel si un de leurs camarades est testé positif.

Pour de nombreux Français, c’est donc le moment de planifier leurs rendez-vous de vaccination ou ceux de leurs enfants. Ou, s’ils l’ont déjà fait, de se demander s’ils obtiendront le sésame à temps. Pour vous y retrouver dans ce calendrier parfois complexe, franceinfo a préparé une infographie regroupant toutes ces échéances.

A quelle date, au plus tard, commencer sa vaccination avant les nouvelles restrictions ? (ELLEN LOZON / FRANCEINFO)

Cette infographie se base sur le délai minimum à respecter entre deux injections des vaccins de Pfizer et Moderna, soit 21 jours, ajouté au temps nécessaire pour que la vaccination soit considérée comme complète, qui est en France de sept jours après la dernière dose. Elle donne la date limite pour être vacciné à temps, mais rien n’empêche de le faire plus tôt. Ou plus tard, mais dans ce cas, les restrictions s’appliqueront à vous dans l’intervalle.

Par ailleurs, le délai entre deux doses n’est pas le même pour le vaccin d’AstraZeneca (entre 63 et 84 jours). Le vaccin de Janssen, lui, ne demande qu’une dose et la vaccination est complète quatre semaines après l’injection. Et tous les Français n’ont pas besoin de deux doses : une seule suffit pour ceux qui ont été testés positifs au Covid-19 dans les six derniers mois, et certaines pathologies nécessitent d’en recevoir trois.

Enfin, la loi dont découlent la plupart de ces restrictions peut encore évoluer, car le Conseil constitutionnel doit encore l’examiner. Il rendra sa décision le 5 août, et peut formuler des réserves, voire censurer certains passages du texte. En attendant sa sentence, détaillons les différentes échéances avant lesquelles vous pourriez vouloir vous faire vacciner.

Si la vaccination devient obligatoire pour vous

Le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, qui doit encore être examiné par le Conseil constitutionnel et promulgué, crée une obligation de vaccination pour certaines professions à partir du 15 septembre. Pour être vacciné à temps, il faut donc recevoir sa première dose au plus tard le 18 août et la seconde au plus tard le 8 septembre.

Sans vaccination, ces professionnels ne pourront plus travailler et ne toucheront plus de salaire, à moins de poser des jours de congés. Le texte prévoit cependant une souplesse pour les personnes ayant reçu leur première dose avant le 15 septembre. Elles peuvent continuer à travailler jusqu’au 15 octobre, mais devront disposer d’un résultat de test négatif. Ces professionnels devront par ailleurs présenter un pass sanitaire à partir du 9 août. Cette obligation concerne les personnels des hôpitaux, cliniques, Ehpad et autres lieux de soins et établissements médico-sociaux, ainsi que les sapeurs-pompiers (la liste intégrale figure à l’article 12 du texte)

Si vous devez être en possession du pass sanitaire pour travailler

D’autres professions ne seront pas soumises à l’obligation vaccinale, mais devront présenter un pass sanitaire. L’obligation pour elles s’appliquera le 30 août. Pour être vacciné à temps, il faut donc recevoir sa première dose au plus tard le 2 août et la seconde au plus tard le 23 août.

Les personnes concernées sont celles qui travaillent dans les lieux auxquels le pass sanitaire va être étendu : les transports interrégionaux, les foires, salons et séminaires, les restaurants et bars, les activités de loisirs et certains centres commerciaux, sur décision des préfets.

Elles risquent, dès le premier jour sans pass, une suspension sans salaire, si elles ne peuvent pas poser de congés ou être transférées sur un poste où il n’est pas nécessaire. Si la situation dure plus de trois jours, leur employeur devra les convoquer pour trouver une solution.

La vaccination n’est pas leur seule option : il est possible d’obtenir le pass sanitaire avec un certificat d’une contamination au Covid-19 de moins de six mois, ou un résultat de test négatif de moins de 48 heures. Une alternative qui se compliquera à l’automne, car Emmanuel Macron compte rendre les tests payants s’ils sont pratiqués sans ordonnance.

Si vous voulez le pass sanitaire dès qu’il sera étendu

Aujourd’hui demandé à l’entrée de certains lieux de culture, de loisirs ou de sports, le pass sanitaire va s’étendre aux restaurants et bars, à certains centres commerciaux (sur décision du préfet), aux foires, salons et séminaires, aux transports interrégionaux et aux lieux de soins, à part en cas d’urgence. Ces mesures s’appliqueront à partir du 9 août, a annoncé le gouvernement. Pour avoir un schéma vaccinal complet avant leur entrée en vigueur, il est déjà trop tard : il aurait fallu recevoir sa première dose au plus tard le 12 juillet et la seconde au plus tard le 2 août.

Il existe cependant des alternatives : obtenir le pass en réalisant un test de dépistage (du moment qu’il est négatif) ou en présentant un certificat de rétablissement du Covid-19.

Le pass sanitaire est également nécessaire pour la plupart des voyages à l’étranger. Attention : la plupart des pays considèrent qu’une vaccination est complète 14 jours après la dernière injection, et non sept comme la France.

Si vous avez entre 12 et 17 ans et que vous voulez le pass sanitaire dès qu’il vous sera demandé

Le pass sanitaire n’est pas encore demandé aux personnes mineures. Il sera exigé aux Français âgés de 12 à 17 ans à partir du 30 septembre. Pour être vacciné avant que cette obligation entre en vigueur, il faut donc recevoir sa première dose au plus tard le 2 septembre et la seconde au plus tard le 23 septembre.

Comme pour les adultes, la vaccination n’est pour les mineurs qu’un des moyens d’obtenir le pass sanitaire. C’est également possible avec un certificat de rétablissement du Covid-19 ou un résultat négatif de test de dépistage datant de moins de 48 heures. Emmanuel Macron a annoncé que les tests sans ordonnance deviendraient payants « à l’automne ».

Si vous êtes collégien ou lycéen et que vous voulez éviter les cours à distance

Le nouveau protocole sanitaire de l’Education nationale instaure une nouvelle règle quand un élève est testé positif. Au lycée et au collège, à partir de la 5e, les élèves vaccinés pourront continuer de suivre les cours dans leur établissement. Leurs camarades non vaccinés, en revanche, devront s’isoler pendant sept jours et suivront les cours à distance. La règle s’appliquera à la rentrée, dès le 2 septembre. Pour être certain de ne pas être concerné, il faut donc recevoir sa première dose au plus tard le 5 août et la seconde au plus tard le 26 août.

Source FRANCE INFO.