SNCF – Occitanie : un nouveau service gratuit pour l’accès des handicapés aux trains régionaux…

La SNCF et la Région Occitanie proposent un nouveau service de réservation dédié à la prise en charge des personnes à mobilité réduite.

Gratuit, il existe dans 48 gares pour des voyages sur des trains TER liO, uniquement en Occitanie.

SNCF - Occitanie : un nouveau service gratuit pour l'accès des handicapés aux trains régionaux. illustration / © Maxppp Sébastien Jzarry

La SNCF et la Région Occitanie se sont associées pour mettre en place un nouveau service de réservation dédié à la prise en charge des personnes à mobilité réduite.

Ce service gratuit, baptisé « Accès Train liO » fonctionne depuis le 2 septembre 2019.

Il est l’équivalent, en région, du service « accès plus » déjà en service pour les trains vers une autre région ou une destination à l’étranger (TGV, INTERCITÉS).

Qui peut en bénéficier ?

Ce service concerne l’ensemble des personnes à mobilité réduite :

  • Utilisateur de fauteuil roulant (électrique et manuel)
  • Mal voyant
  • Mal entendant
  • Handicap cognitif

Il n’est pas réservé aux seuls détenteurs de carte d’invalidité.

Quelqu’un qui souffre d’un problème de mobilité temporaire, qui a une jambe dans le plâtre par exemple, y a droit également, précise Patrice Aiello, responsable de la communication SNCF en Languedoc-Roussillon.

Accès Trains liO est donc également accessible, si besoin, aux seniors, comme aux personnes avec enfant en poussette.

Ce nouveau service SNCF de réservation pour la prise en charge des personnes à mobilité réduite a été mis en place dans chaque ville signalée sur cette carte. / © SNCF
Ce nouveau service SNCF de réservation pour la prise en charge des personnes à mobilité réduite a été mis en place dans chaque ville signalée sur cette carte. / © SNCF

48 gares concernées

Ce service est proposé dans 42 gares et 6 haltes ferroviaires de la région, uniquement pour des voyages sur des trains TER liO.

La  réservation doit être passée au plus tard 48h avant le voyage.
Et le jour J, il faut se présenter une demie heure avant le départ du train, à un point de rendez-vous dans la gare.

Source FR3.

Le chemin de croix pour scolariser son enfant handicapé…!

Déjà le 10 septembre et Mélissa presque 13 ans n’a pas encore fait sa rentrée scolaire. Handicapée mentale, cette jeune fille aurait besoin d’intégrer un établissement spécialisé.

Mais par manque de place elle est pour l’instant déscolarisée.

Le chemin de croix pour scolariser son enfant handicapé. © André Abalo

Mélissa, presque 13 ans, n’a pas fait de rentrée scolaire cette année. Handicapée, elle ne peut pas parler, déglutir et ne sait pas lire.

Une malformation cérébrale touche la zone de la langue : elle souffre donc un retard mental.

Pour s’épanouir, se construire et continuer d’apprendre, Mélissa aurait besoin de fréquenter un établissement spécialisé.

Pas de place disponible

L’institut médico-éducatif (IME) Pierre Delmas de Mérignac est le centre spécialisé qui correspond au handicap de la jeune fille.

Rébecca, sa sœur, est désespérée : « On a fait une demande, mais cette année aucun enfant ne sort de l’établissement donc pas de nouvelle place.  »

Pourtant, en mars dernier, Mélissa avait fait deux journées d’intégration dans cet IME de Mérignac. « Tout s’était super bien passé », raconte la sœur de l’intéressée.

Besoin d’aller à l’école

Avant cette déscolarisation forcée, Mélissa a fréquenté une classe ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) pendant 6 ans. Une formation spécialisée au sein d’une école primaire « classique ».

À 13 ans, la jeune fille a encore besoin d’aller à l’école pour grandir, bien encadrée.

À cause de son lourd handicap, Mélissa ne peut pas être dans un collège, même accompagnée d’une AVS.

Espoir à Eysines

« Demain, ma maman a rendez-vous à Eysines dans un autre établissement pour une éventuelle inscription » : Rebecca retrouve un peu le sourire.

Mais, cette solution n’est pas parfaite, cette formation ne correspond pas du tout aux besoind de Melisssa, selon sa sœur.

Seules face au problème

« Je trouve qu’on a aucune aide du monde extérieur, on n’est pas du tout informées, on est seules face au problème« , se plaint Rebecca.

La jeune fille a dû aller chercher elle-même les informations sur internet pour avoir ce rendez-vous à Eysines.

Et ce rendez-vous est le seul espoir pour que Mélissa puisse faire sa rentrée des classes !

Source FR3.

VIDÉO – Un papa mayennais écrit une chanson d’amour et d’espoir pour son fils handicapé trisomique et autiste…

Bruno Hardy, un père de famille lavallois, a composé une chanson très émouvante pour Simon, son fils trisomique et autiste.

Le clip, qui l’accompagne, a déjà été vu plusieurs milliers de fois depuis sa mise en ligne en mars.

VIDÉO - Un papa mayennais écrit une chanson d'amour et d'espoir pour son fils handicapé. Simon, vedette d'un clip musical

« Le chemin vers toi », c’est le titre de cette chanson écrite et composée par Bruno Hardy pour Simon, aujourd’hui âgé de 15 ans : « Je suis fier d’être son papa » dit-il. Si ce papa mayennais, guitariste amateur, a décidé de mettre en oeuvre ce projet musical, c’est, d’abord, pour délivrer un message personnel à son fils, pour lui dire combien il l’aime, et c’est aussi pour sensibiliser le public au handicap.

« C’est juste pour dire aux hommes et aux femmes qui ont des enfants porteurs d’un handicap que oui c’est une grosse claque, mais qu’au bout du compte il y a beaucoup de joie. C’est ça qui reste. Je suis très heureux de m’occuper de Simon malgré les difficultés. Dans ce monde de compétition, ça permet de relativiser nos petits problèmes dans le travail, dans le rapport avec les autres. Je suis loin d’être un homme parfait mais je suis meilleur aujourd’hui parce que j’ai cheminé avec lui, apprendre à accepter, j’ai envie qu’il soit heureux et il m’aide à être meilleur », raconte Bruno Hardy, invité de l’émission d’Hervé Lefèvre sur France Bleu Mayenne.

Découvrez ici le clip de cette chanson très émouvante, réalisé au cours d’une marche de la Mayenne au Mont-Saint-Michel :

Source FRANCE BLEU.

Vos solutions pour aider les aidants : « On n’a pas besoin d’argent, mais de bras vaillants à un coût adapté »…

A l’occasion de la sortie de l’essai « Aidants, ces invisibles » et avant l’annonce du plan aidants du gouvernement prévu à l’automne, « 20 Minutes » a donné la parole aux aidants pour qu’ils racontent leurs besoins et leurs priorités.

Entre le vieillissement de la population, l'explosion des maladies chroniques et le virage de l'ambulatoire, la société va de plus en plus se reposer sur les aidants.

  • Le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, et notamment la création d’un congé aidant indemnisé.
  • Hélène Rossinot, médecin de santé publique, vient de publier un essai sur les Aidants qui leur donne la parole et qui propose des pistes pour faire face à l’urgence de les soulager.
  • Information, formation, suivi personnalisé et sur le long terme, matériel adapté… Les internautes de 20 Minutes ont été nombreux à proposer certaines solutions pour les aider dans leur quotidien d’aidants.

Trois petites lettres qui font basculer une vie. Pour beaucoup de Français, quand les soignants préviennent que leur proche hospitalisé peut passer à la HAD, pour Hospitalisation A Domicile, cela rime avec une cascade de contraintes : être disponible pour les rendez-vous médicaux, faire la toilette d’une mère alitée, trouver de la place chez soi pour un lit médicalisé… Pour d’autres, c’est un diagnostic de cancer, d’Alzheimer, de Parkinson, un accident de moto, un AVC qui fait trembler un équilibre familial. Environ 11 millions de Français épaulent au quotidien et bénévolement un parent dépendant, un enfant handicapé, un frère paraplégique…

Hélène Rossinot a donné la parole à certains de ces « couples » aidants-aidés aux situations aussi variées que complexes dans Aidants, ces invisibles* qui vient de paraître. L’occasion pour cette médecin et spécialiste de la question des aidants de souffler quelques solutions pour soulager ces citoyens qui perdent leur santé à s’occuper de celle de leur proche. Autant de pistes qui pourraient intéresser le gouvernement, qui doit dévoiler à l’automne un plan pour les aidants20 minutes a demandé à ses internautes concernés au premier chef de confier leurs inquiétudes, mais aussi les mesures qui pourraient les soulager (un peu).

Manque de place et tarifs prohibitifs

L’un des soucis pour les aidants familiaux, c’est que même s’ils le voulaient, ils ne pourraient pas placer leur proche dans un centre pour malades d’Alzheimer ou un Ephad. Par manque de places ou de moyens. « Il faudra absolument multiplier ces structures et en modérer le prix, car c’est une charge onéreuse, qui n’est pas à la portée de tous les retraités, plaide Martine, 64 ans, qui aide son mari malade. Il faudrait aussi un nombre plus important de chambres destinées aux séjours temporaires pour nous permettre de nous reposer plus souvent. »

Karine, 45 ans, s’occupe de sa mère qui souffre de démence vasculaire : « Je n’ai pas choisi ma situation, et je me retrouve malgré moi infirmière, aide-soignante, aide ménagère, comptable… Je ne souhaite pas être rémunérée pour l’aide que j’apporte à ma mère. Ni être professionnalisée. Je voudrais juste pouvoir reprendre le cours de ma vie. Alors non, je ne veux pas de relais. Je voudrais être purement et simplement remplacée. Mais les Ehpad sont très chers. »

Et le prix de ces structures n’est pas le seul frein. Pour Christian, 64 ans, qui s’occupe de sa mère grabataire, « il faudrait déjà que les prix pour l’aide à domicile pèsent moins lourd sur le budget des familles. Et que les soins à domiciles, comme l’aide à la toilette, soient décents et que les aides soignantes et infirmières – ou du moins les organismes qui les emploient – soient tenus d’assurer leurs services. »

Pouvoir passer le relais

S’il y a bien un mot qui revient dans les nombreux témoignages que nous avons reçus, c’est « épuisement ». Et les chiffres viennent confirmer cette mauvaise santé des aidants :  selon l’étude de la ​ Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 48 % des aidants familiaux ont une maladie chronique, 29 % se sentent anxieux et stressés, 25 % ressentent une fatigue physique et morale. Voilà pourquoi nombre de lecteurs suggèrent des solutions simples, adaptées et pas trop coûteuses pour que l’aidant puisse déléguer… et même prendre quelques jours de vacances.

Depuis la loi de 2015, certains aidants bénéficient du « droit au répit », une aide de 500 euros par an pour que l’aidant puisse prendre quelques jours de vacances par exemple. Inadapté, assure Moussa, 30 ans : « le droit au répit selon moi ne peut pas être efficace. Quand un aidant est « H24 » avec la personne dépendante, partir 2/3 jours suppose donc 72 heures d’intervention, donc plusieurs intervenants, pas forcement que des personnes que l’on connaît, ce qui ne facilite pas l’idée de partir « l’esprit léger » »…

Cédric voit son épouse s’éreinter à prendre soin de ses deux parents octogénaires et de son oncle, tous trois malades. « Ce qui aiderait le plus ma compagne, c’est de multiplier les assistances humaines. Ce dont ils ont tous besoin, ce n’est pas d’argent, mais des bras vaillants et courageux (pas comme ceux des trop brèves aides ménagères actuelles) à tarif adapté aux revenus de ses parents. Une équipe solide et fiable, capable de prendre le relais deux ou trois heures par jour (transport chez les médecins, tâches quotidiennes, disponibilité rapide en cas de chute). »

Même son de cloche du côté de Sarah, 43 ans, dont la mère souffre d’Alzheimer. « Ce qui aurait pu nous aider, c’est d’avoir un numéro d’urgence pour qu’une personne puisse passer une heure ou deux en notre absence pour gérer les situations de crise passagère. Pour rassurer la personne en détresse sans forcément appeler les pompiers, lever un malade pour le mettre au lit, que l’aidant puisse aller prendre l’air en cas de saturation… L’idée serait d’avoir une association, avec des intervenants sensibilisés au contexte, une sorte de dépannage ponctuel. »

Information et suivi dans la durée

Pour déléguer, encore faut-il savoir vers qui se tourner et avoir confiance dans la personne à qui on confie son proche malade… Quand le diagnostic d’Alzheimer a été posé sur son père, avant 60 ans, « on a basculé dans la grande famille des aidants familiaux, raconte Bérangère Pénaud. Et découvert la jungle médico-sociale. Le plus compliqué, c’est que la fragilité évolue. On met en place des solutions, et un mois plus tard, c’est obsolète. La solution dont je rêvais, c’était d’avoir quelqu’un de confiance avec qui discuter et qui puisse nous accompagner dans la durée. » Voilà pourquoi Bérangère Pénaud a lancé la semaine dernière un site, Amantine.fr, première plateforme qui propose un accompagnement global et individuel aux aidants. « Un expert médico-social est capable d’accompagner chaque couple aidant-aidé et d’activer des prestataires pour transformer une baignoire en douche, installer une télésurveillance, trouver une aide à domicile… », précise-t-elle.

Matériel et formation

Daniel, 79 ans, épaule sa femme de 82 ans qui souffre de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Pour lui, l’urgence, c’est d’avoir accès à une information pratique et fiable pour se procurer du matériel adapté. « Pour moi, la première des choses, c’est de fournir du matériel qui pourrait même être un exosquelette pour pouvoir manipuler la personne toute seule sans se casser le dos. »

Christine, 52 ans qui aide sa mère malade d’Alzheimer, estime qu’« il faudrait permettre aux aidants d’avoir accès plus facilement à des formations sur Alzheimer pour amener une distance nécessaire et aider à relativiser même l’agressivité de la personne souffrante ».

Un contrat d’aidant ?

En France, 50 % des aidants travaillent… mais 79 % ont des difficultés à concilier emploi et rôle d’aidant familial. Et quand la charge devient trop lourde, beaucoup démissionnent. Ce qui réduit drastiquement les revenus du ménage. Si aucun des internautes qui ont témoigné ne voit comme une priorité la création d’un congé aidant indemnisé, beaucoup estiment qu’il faut réfléchir à rémunérer ce travail invisible des aidants.

Pour Mathilde, dont la mère s’occupe depuis 27 ans 24 heures sur 24 de son grand frère autiste, le gouvernement devrait réfléchir à créer « un contrat de travail, équivalent à un contrat de travail basique mais spécialisé dans l’activité d’aidant familial. Ce qui pourrait assurer un salaire fixe, qui lui permettrait ensuite de trouver un logement. Ce contrat serait la garantie de leur dignité et de leur insertion dans la société. D’autre part, un congé rémunéré ne suffit pas, ce n’est même pas la demande, ni la solution principale je pense. »

Même idée pour Olivier, père d’une jeune fille de 27 ans atteinte d’une maladie rare. « Mettre une personne handicapée dans un centre coûte, au minimum, 800 euros par jour. Je pense que donner, à ceux qui veulent et qui peuvent, une rémunération au titre d’aidant, serait humainement tellement mieux et économiquement beaucoup moins onéreux. » Autre piste, soufflée par Christiane, 69 ans : « peut-être peut-on trouver un système de dédommagement plus important pour les aidants en activité ou pas, sous forme de dégrèvement d’impôts ? ».

Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

Source 20 MINUTES.

« Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société », explique la médecin Hélène Rossinot…

Dans « Aidants, ces invisibles », paru ce jeudi, la médecin de santé publique Hélène Rossinot donne la parole aux proches qui accompagnent au quotidien un parent malade, âgé ou handicapé.

Hélène Rossinot, médecin en santé publique et autrice de Aidants, ces invisibles.

  • Le gouvernement doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, et notamment un congé indemnisé pour 2020.
  • Hélène Rossinot, qui a publié une thèse sur le sujet, livre dans son essai Aidants, ces invisibles, ses analyses et solutions pour faire face à ce défi.
  • Entre l’augmentation des maladies chroniques, le vieillissement et le virage de l’ambulatoire, de plus en plus de personnes seront aidants demain.

Onze millions de Français font économiser 11 milliards d’euros à l’Etat… Voilà des chiffres qu’on lit rarement quand on parle d’aidants. Pourtant, c’est par ce constat fort qu’Hélène Rossinot, médecin de santé publique, commence son ouvrage, Aidants, ces invisibles*, pour rappeler combien leur rôle est important aujourd’hui dans notre société vieillissante.

« Les aidants sont la colonne vertébrale invisible des systèmes de santé, écrit Hélène Rossinot. Mais lorsque l’on force trop sur un os, il casse. » Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants et qu’Agnès Buzyn a déjà promis qu’un congé pour aidants indemnisé, cette médecin livre son diagnostic et ses pistes pour mieux les épauler.

C’est quoi un « aidant » ?

Un aidant prend soin bénévolement et au quotidien d’un proche, d’un conjoint, d’un enfant, d’un grand-père, il peut y avoir derrière la notion de maladie, handicap ou vieillissement. Avec des situations évidemment très différentes. Et une définition extrêmement compliquée : à partir de quand considère-t-on que l’on devient aidant ?

Ce statut d’aidant est paradoxal à plus d’un titre : Ils seraient autour de 11 millions en 2019, mais souvent ils s’ignorent…

Tout à fait. Un des premiers pas pour améliorer leur situation, c’est qu’ils sachent qu’ils sont aidants et qu’ils ont des droits. Voilà pourquoi après avoir écrit une thèse et des publications scientifiques, j’ai préféré la formule du livre, plus grand public. Quand on est dans cette situation, on est tellement concentré sur son proche, qu’on s’oublie soi-même. Ce qui m’a frappé, avant même que le livre sorte, c’est le nombre de témoignages de personnes émues de pouvoir parler librement de ce sujet. Tout a été trop longtemps tu. J’espère que le livre aidera à ce que les aidants se sentent moins seuls. J’ai aussi mis en place un forum sur mon site pour que tout le monde échange ses idées.

Autre problème, ils restent invisibles dans la société…

Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société – de leur rôle et de leur importance par les professionnels de santé notamment – pour qu’ils deviennent des interlocuteurs légitimes et qu’ils soient accompagnés à chaque étape. On parle beaucoup de parcours du patient, mais j’aimerais qu’on s’intéresse aussi à un parcours de l’aidant pour une prise en charge de A à Z et ne pas laisser un aidant perdu dans le labyrinthe social français. Notre système de santé est protecteur, mais compliqué. A l’heure actuelle, il n’y a que deux statuts pour les aidants : ceux qui s’occupent d’une personne âgée et d’un proche handicapé. Pour moi, ça n’a pas de sens de faire une différence entre ces deux cas de figure.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée du handicap doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, qu’en attendez-vous ?

J’espère surtout qu’on ne se concentrera pas uniquement sur les personnes âgées et handicapées, mais qu’on proposera un plan véritablement inclusif, puisque c’est le mot à la mode. En France, on aime les cases. Mais il y a des situations qui sortent des cases, comme les maladies chroniques qui font entrer progressivement dans la dépendance ou les accidents.

Il faudrait une véritable prise en compte des jeunes aidants, les mineurs, souvent oubliés. C’est très difficile pour un enfant d’en parler. On pourrait par exemple proposer une formation des enseignants à l’école, une bourse pour ces jeunes aidants, un travail de déstigmatisation à l’école. Et bien sûr, beaucoup attendent la création du « congé proche aidant »…

Agnès Buzyn a annoncé la création d’un congé proche aidant indemnisé pour 2020, vous écrivez qu’il est « indispensable », mais à quelles conditions ?

Aujourd’hui, en France, on peut s’arrêter de travailler pendant au maximum un an, non rémunéré, pour s’occuper d’un proche. Mais c’est un an dans toute sa carrière et pour une seule personne, ce qui est inadapté. On pourrait s’inspirer du modèle irlandais. En Irlande, on peut s’arrêter de 13 à 104 semaines par proche et surtout, l’indemnisation est sous condition de ressources. Même quand le salarié est arrêté complètement, il a droit à une dizaine d’heures de formation ou de travail en auto-entrepreneur par mois. L’indemnisation est souvent faible, donc il est intéressant de compléter avec un petit salaire ou une formation. C’est aussi une possibilité d’avoir un peu de répit pour l’aidant…

Quelles seraient pour vous les pistes pour améliorer leurs situations hétérogènes ?

Je pense qu’il y a trois priorités. D’abord, une grande étude pour savoir qui sont les aidants aujourd’hui en France. A l’heure actuelle, tous nos chiffres en France se basent sur une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui date de 2008. Toutes les extrapolations se basent sur ces chiffres. On est en 2019 ! Beaucoup d’autres pays font des études régulières. Avant de faire un grand « plan aidants », ce serait bien de savoir combien ils sont.

Deuxième pan important, le droit à la retraite. Les mois où un citoyen s’arrête de travailler pour prendre soin d’un proche doivent être comptabilisés. D’autres pays le font et c’est primordial en particulier pour l’égalité hommes/femmes car ce sont surtout des femmes qui sont aidantes. Elles ont déjà des retraites inférieures, alors si en plus elles sont amputées parce qu’elles se sont arrêtées pour s’occuper d’un père ou d’un enfant malade…

Enfin, il y a une question de prévention, c’est mon côté médecin de santé publique. Ce qui m’exaspère, c’est qu’on attend que les aidants tombent malades pour les prendre en charge. Si un aidant s’effondre, lui et l’aidé sont hospitalisés. Ce qui est souvent dramatique pour ce dernier. Si des psychologues accompagnaient les aidants, si on pouvait les suivre tout au long du parcours, leur dire ce à quoi ils ont droit, les aider à remplir un dossier pour obtenir une aide, cela réduirait un peu leur stress.

« Nous sommes tous des aidants ou aidés en puissance »… Entre le vieillissement de la population, le virage de l’ambulatoire, l’augmentation des maladies chroniques, cette question des aidants devient brûlante, avez-vous l’impression que les politiques ont pris la mesure de l’urgence ?

Je l’espère. Mais la France n’est pas le seul pays face à ce défi. Ce sujet transcende toutes les classes sociales et toutes les frontières. Au niveau législatif, l’Angleterre, l’Australie, l’Irlande sont en avance. Par contre, sur la prise en charge des aidants, c’est Taïwan qui montre la voie. Ils mettent en place des centres de ressource pour aidants, un lieu physique où ces derniers sont accueillis, évalués en termes de santé, d’aide matérielle, où ils sont formés, où ils peuvent avoir un soutien psychologique, ils ont leur propre gestionnaire de cas pour trouver une formule qui soit la moins contraignante possible pour l’aidant. Notamment quelqu’un qui peut gérer les querelles familiales qui peuvent découler de cette prise en charge. Ce qui n’est pas rare… Je travaille actuellement à mettre en place ce genre de structure en France.

Pour aider ces aidants à garder leur emploi sans y perdre la santé, vous proposez également une sensibilisation des entreprises et la mise en place d’un label qualité « aidants au travail », à quoi cela servirait-il ?

La moitié des aidants familiaux sont salariés. Il faut développer des politiques de ressources humaines souples et des formations pour mieux épauler ces employés. En Australie, il y a beaucoup de mesures qui existent pour les aidants, mais elles sont demandées uniquement quand l’aidant se sent libre de les utiliser sans être stigmatisé ou pénalisé. Voilà pourquoi il faut travailler à un vrai changement de regard sur les aidants.

* Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 euros.

Source 20 MINUTES.

Asnelles. Le handicap, une barrière à faire tomber dans le sport…

Clubs frileux et prothèses coûteuses constituent de sérieux obstacles à l’épanouissement sportif des personnes victimes d’amputation.

Asnelles. Le handicap, une barrière à faire tomber dans le sport. En provenance de la Sarthe, Marie-Élisabeth Flecheau a fait découvrir, samedi matin, le char à voile à des personnes victimes d’amputation, lors d’une séance encadrée par le Centre de loisirs nautiques d’Asnelles (CLNA).

« Sur la côte normande, j’ai appelé une dizaine de sites nautiques, fulmine Marie-Élisabeth Flecheau. Le club d’Asnelles est le seul à avoir accepté de nous recevoir. Le handicap lourd fait peur. Dès que je parle sport pour personne à mobilité réduite, j’entends toutes sortes de prétextes pour refuser de nous accueillir. Ça me révolte ! C’est dur ! On n’a pas demandé à être amputés! » Privée d’un membre inférieur à la suite d’un accident de la route, cette habitante de Sablé-sur-Sarthe entraîne, une fois par an, ses compagnons d’infortune à la poursuite d’un défi sportif.

« Ouvert à tous les publics »

Ce samedi matin, Marie-Élisabeth et sept autres amputés se préparent à connaître la griserie du char à voile. Sourcil réprobateur à l’égard des autres clubs, le directeur du Centre de loisirs nautiques d’Asnelles (CLNA) est perplexe. François Garnavault rappelle que « le CLNA est ouvert à tous les publics. Nos chars à voile sont adaptés aux valides et aux non-valides, grâce au système de double commande. Le pilotage peut se faire avec les mains, pas seulement avec les pieds. »

Sur la plage, le groupe écoute, attentivement, les consignes de la monitrice. Embarqué dans l’aventure pour la troisième année, Frédéric Messe, amputé des deux membres inférieurs, a pratiqué le catamaran et le karting, au côté de Marie-Élisabeth. « J’ai toujours un peu d’appréhension, confie l’apprenti pilote. Mais, à chaque fois, ces séances me reboostent. Je retrouve des gens comme moi. Je n’ai pas besoin de donner des explications. Ça m’apprend aussi à aller vers les autres parce que j’ai tendance à me couper du monde. »

Pivot du réseau amical, le prothésiste Sylvio Bagnarossa, « celui qui nous change la vie », confirme l’apport « essentiel du sport pour aider à se reconstituer. L’acceptation passe par la reprise du travail mais aussi par l’activité physique. Le sport fait partie de l’équilibre psychique et psychomoteur de la personne handicapée. »

Et de dénoncer le scandale des prothèses « mal remboursées. C’est la double peine. D’une part, le patient est confronté à l’amputation et d’autre part, on lui dit qu’il existe une solution technique mais qu’elle n’est pas prise en charge.»

Source OUEST FRANCE.

Handicap, vieillissement… à Reims, bientôt une solution pour pallier les pannes d’ascenseur ?…

A la suite de la panne d’ascenseur en juillet dernier qui avait contraint David Totaro à dormir dans sa voiture, le collectif Plus sans ascenseur est venu présenter un dispositif expérimental qui permettrait de pallier ces déconvenues.

Explications.

Le système de diable électrique monte escalier permet de grimper les escaliers qui ne sont pas pourvus de rampes d'accès. / © Florence Morel / France 3 Champagne-Ardenne

« Je ne les ai jamais montés aussi facilement. » David Totaro affiche un grand sourire. Grâce à un système de diable électrique monte-escalier, il peut enfin gravir sans effort les marches qui le mènent à l’ancien appartement de sa mère, dans le quartier des Châtillons, à Reims. Si la séance d’essai ce vendredi 6 septembre est improvisée, elle a convaincu le Rémois en fauteuil roulant. « Au début, ça surprend un peu, mais une fois qu’on a pris le pas, c’est super », décrit-il, conquis.

Une nuit dans la voiture à cause d’une panne d’ascenseur

L’appareil a été mis au point par le collectif Plus sans ascenseur et la société Axsol, spécialisée dans le matériel pour personnes à mobilité réduite. Le dispositif permet de répondre à une problématique que les personnes du quartier ne connaissent que trop bien : les pannes d’ascenseur. En juillet dernier, David Totaro avait dû passer la nuit dans sa voiture devant l’immeuble de sa mère, elle aussi en fauteuil, à cause d’un nouvel incident. Ce jour-là, il est allé lui acheter des médicaments et au retour, l’ascenseur était en panne.

Je suis resté dans ma voiture au cas où il lui arriverait quelque chose. Je suis obligé de vivre avec ma mère pour m’occuper d’elle à plein temps, mais sans ascenseur, impossible pour moi de remonter seul.
David Totaro, en situation de handicap.

Contraint maintes fois de dévaler l’escalier sur les fesses faute de rampe d’accès, David Totaro a dû attendre le lendemain pour revoir sa mère. Finalement, depuis mardi 3 septembre, cette dernière a accepté un nouveau logement aux Epinettes, à l’autre bout de la ville. « Ce n’est pas l’idéal. Elle ne connaît personne et les toilettes et la cabine de douche ne sont pas adaptées. Sans compter qu’il n’y a aucun commerce à proximité », regrette-t-il. L’ascenseur défectueux, lui, est en réparation depuis mercredi 4 septembre pour deux mois, désamiantage et élargissement de la cage compris.

Un système d’appoint

Pour l’heure, rien ne dit que le monte-escalier nouvelle génération sera adopté par les bailleurs sociaux rémois. Testé en région parisienne auprès d’Emmaüs habitat, il est en phase d’expérimentation depuis début juillet seulement. L’objectif est qu’à chaque nouvelle panne, un employé formé pour manier l’appareil vienne aider les personnes à mobilité réduite à gravir les escaliers. Sans pour autant remplacer les dépanneurs. « En France, on a l’un des plus vieux parcs d’ascenseur d’Europe, constate Fouad Ben Ahmed, porte-parole du collectif. Ce système est supplétif, il est censé être provisoire. »

Coût de l’opération : 38 euros par heure d’intervention pour le bailleur, qui comprend la prise en charge du matériel et la formation de l’employé qui aide à gravir les marches. Ces frais pourraient être financés par l’exonération de taxe sur le foncier et le bâti dont il bénéficie dans les zones urbaines sensibles.

Dans la cité des sacres, ce monte-escalier automatique serait « plus que bienvenu », selon l’association des entrepreneurs du Grand Reims. Son président Hafid El Haoussine milite pour sa mise en place de manière pérenne.« Les pannes d’ascenseur influent sur le quotidien de beaucoup de locataires, et pas seulement ceux en situation de handicap. Les personnes âgées, les femmes enceintes qui reviennent des courses… », énumère-t-il. Il pointe également du doigt le cas d’une personne enfermée chez elle durant plus d’une semaine au huitième étage. « C’est une peine de prison », lâche-t-il, écoeuré. Et le problème ne risque pas de s’arranger avec le temps : à Reims, Plurial Novilia estime que 25% de ses locataires ont plus de 65 ans. Une tranche d’âge qui pourraient passer à 37% à l’horizon 2028.

Les pannes d’ascenseur, une plaie nationale

Le collectif « Plus sans ascenseur » a été créé en 2016 à Bobigny par des locataires excédés par les pannes d’ascenseur à répétition. Il estime que l’ascenseur est le premier moyen de transport en France, avec près de 100 millions de trajets par jour.

Source FRANCE 3.

Meurthe-et-Moselle : le nageur handisport Théo Curin devient chroniqueur télé et mannequin …

Une rentrée très dense pour le champion de natation lunévillois Théo Curin.

Amputé des quatre membres, le jeune homme de 19 ans devient mannequin, chroniqueur télé et s’attaque en début de semaine prochaine aux mondiaux handisport de Londres !

A 19 ans, Théo Curin incarne une marque de cosmétique pour homme et défend les bienfaits du sport sur France 5

On le connaît comme champion de natation, le voici aussi chroniqueur pour la télévision et mannequin ! Le Lunévillois Théo Curin, vice-champion du monde du 200 mètres et 100 mètres nage libre et 4e aux derniers jeux paralympiques de Rio, sera la vedette d’une campagne de publicité d’une marque de cosmétique pour homme qui débute lundi 9 septembre sur les réseaux sociaux.

A 19 ans, il devient aussi chroniqueur pour « Le magazine de la Santé » sur France 5. Le dernier mardi de chaque mois, Théo Curin parlera des bienfaits du sport, lui qui est amputé des quatre membres après avoir contracté la méningite à l’âge de 6 ans. La première est programmée le 24 septembre.

Je vais présenter des parcours assez extraordinaires de gens inspirants, qui ont utilisé le sport comme outil de résilience après une maladie, un accident ou un problème de la vie lambda. Je ne parlerai pas que du handicap et c’est ce que j’apprécie. C’est excitant et c’est beaucoup de fierté ! » – Théo Curin

Théo Curin n’oublie pas d’être nageur : il participe aux mondiaux de natation handisport qui s’ouvrent à Londres lundi 9 septembre.

Source FRANCE BLEU.

SEP – Le SOS d’une femme handicapée menacée d’expulsion à Montpellier…

Une femme de 51 ans atteinte d’une sclérose en plaques demande depuis un an un logement HLM plus petit et moins cher que celui qu’elle occupe à Montpellier, elle ne peut plus payer l’intégralité de son loyer et va être expulsée.

Le SOS d'une femme handicapée menacée d'expulsion à Montpellier. Isabelle souffre d'une sclérose en plaques

Une femme handicapée menacée d’expulsion de son logement HLM à Montpellier lance un appel à l’aide sur France Bleu Hérault. Isabelle, 51 ans souffre d’une sclérose en plaques, elle est en fauteuil roulant. Depuis plusieurs années, elle vit dans un appartement quartier Pierre Vive qui lui coûte 700 euros par mois.

Mais depuis le départ de ses enfants, cet appartement est beaucoup trop grand pour elle et surtout beaucoup trop cher, elle ne touche plus aucune aide de la CAF et ses revenus d’aide-soignante à la retraite sont de 1.000 euros. Conséquence, elle n’arrive à verser que 400 euros par mois et cumule les dettes de mois en en mois, 1.600 euros.

Isabelle a bien fait une demande pour un appartement plus petit, en vain, le seul logement qu’on lui a proposé n’est pas accessible aux fauteuils roulants. L’organisme HLM, la SFHE a donc entamé les démarches pour la faire expulser elle vient de recevoir l’avis d’huissier, elle a quelques semaines pour partir.

« Je ne vais pas attendre de me retrouver à la rue avec mon fauteuil roulant ».

« Ce qui me révolte c’est qu’il y a plein de logements, plein de constructions, mais qui on met dans ces appartements adaptés ? Comment c’est possible que je me retrouve à la rue, j’ai toujours travaillé et payé mon loyer avant d’être malade. Et là, moi j’y arrive plus. Je ne vais pas attendre d’être expulsée avec un fauteuil électrique avec une maladie invalidante. Je ne comprends pas pourquoi, depuis un an, il n’y a rien qui bouge et maintenant je me retrouve avec cet avis d’expulsion… c’est injuste ! » raconte Isabelle.

Aujourd’hui Isabelle lance un appel pour trouver un nouveau logement, un appartement accessible pour 400 euros par mois.

Du côté du bailleur HLM, la SFHE, on explique que dans le parc immobilier actuel aucun logement accessible aux handicapés n’est disponible. On reconnait l’honnêteté de la locataire qui verse tous les mois de manière assidue une partie du loyer. La procédure d’expulsion serait surtout là pour relancer les dossiers de demandes de logement dans les autres organismes HLM.

Source FRANCE BLEU.

Oise : Loukas, 5 ans, mannequin malgré le handicap…

Habitant de Beauvais, le petit garçon est l’une des égéries de la marque Kiabi, qui l’a intégré à sa campagne pour la rentrée des classes.

 Beauvais. Loukas a notamment pris la pose pour la collection « Facile à enfiler », disponible sur le Web. L’idée : proposer les mêmes vêtements que pour les enfants valides, mais avec des pressions facilitant l’habillage.

« Ah mais oui, tu es le petit garçon sur l’affiche! Super! » Au magasin Kiabi de Beauvais, Yuma, la responsable, salue Loukas comme une star. Le petit garçon de 5 ans, qui sillonne les allées du magasin dans son fauteuil roulant, est atteint d’une amyotrophie spinale qui l’empêche de marcher. Mais la marque de vêtements a fait fi du handicap et l’a choisi pour figurer en bonne place de sa campagne publicitaire de rentrée, diffusée dans toute la France.

Les parents de Loukas espèrent de cette campagne qu’elle fera bouger les lignes sur le handicap. « On nous dit que Kiabi se sert de l’image d’un enfant handicapé pour faire de la pub. Au contraire, ils ont eu une excellente idée, estime Séverine. Nous avons reçu beaucoup de messages de parents d’enfants handicapés heureux de cette initiative. Alors, même si ça n’avait pas été Loukas, on aurait trouvé ça génial. »

Un autre enfant aurait pu trouver sa place sur les affiches en effet, mais difficile de résister au sourire que Loukas arbore à toutes épreuves. Un atout qui lui a ouvert les portes du mannequinat en 2018. Depuis, il est inscrit au fichier de l’agence No Cast, basée à Pontoise (Val-d’Oise), qui reste aujourd’hui l’une des seules en France à caster des enfants handicapés. Quelle que soit la nature du handicap.

Une superstar à l’école

Le petit garçon, qui est entré lundi en CP dans une nouvelle école, a reçu à cette occasion plusieurs messages de ses anciens camarades. « Certains lui disent On va s’habiller comme toi, s’amuse sa maman. Dans la famille, c’est pareil. On nous appelle en nous disant On est trop fiers de Loukas, il est partout sur les pancartes. » Et le petit garçon est ravi. « Je suis beau gosse ! » lance-t-il en souriant. « Ta tête est une pastèque », lui rétorque Fabien, le papa, amusé.

Si la famille prend cette « pastèque » avec beaucoup de dérision, c’est parce que le quotidien de Loukas, régi par de nombreux examens médicaux, n’est pas rose tous les jours. La vie du petit garçon est liée chaque jour à un corset, des atèles et, la nuit, à un encombrant appareil respiratoire. « Il vit des choses difficiles, alors si la photo lui plaît et que cela peut ouvrir sur le handicap, c’est une bonne chose », estime Fabien.

Donner une visibilité au handicap

Pour Kiabi, Loukas a notamment pris la pose pour la collection « Facile à enfiler », disponible sur le web. L’idée : proposer les mêmes vêtements que pour les enfants valides, mais avec des pressions facilitant l’habillage. « Jusque-là, des marques spécialisées proposaient des choses chères et pas très jolies », explique Fabien. Grâce à cette collection, Loukas peut porter des maillots Sonic ou Mario comme son petit frère Noam. « Si ça peut donner des idées à une autre marque, c’est une bonne chose », se réjouit Séverine.

Les hospitalisations de Loukas ont convaincu les parents que ces photos pouvaient embellir la vie de leur aîné. « Nous voyons beaucoup de familles tristes à l’hôpital. Nous, nous partons du principe que rien n’est impossible. Notre fils, malgré le fauteuil, peut réaliser ses rêves. »

Source LE PARISIEN.