Scolarisation des élèves handicapés : « L’école sera vraiment inclusive quand les parents ne demanderont plus la permission pour que leurs enfants aillent à l’école »…

Pour Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l’Unapei, le gouvernement a pris conscience des diffcultés qu’il reste pour rendre l’école réellement accessible aux enfants en situation de handicap.

Une enfant en situation de handicap scolarisée au Collège Docteur Ernest Schaffner à Roost-Warendin (Nord), le 4 septembre 2007. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Alors que près de 12 millions d’élèves s’apprêtent à retourner à l’école ce lundi 2 septembre, une série de mesures dites « inclusives » viennent d’être mises en place pour rendre la scolarité accessible aux enfants en situation de handicap. Elles doivent permettre à 24 500 nouveaux élèves handicapés d’être scolarisés cette année grâce, notamment, au recrutement de 4 500 accompagnants.

« Le gouvernement a entendu nos revendications en mettant en place une série de mesures dès la rentrée« , s’est réjouit sur franceinfo Sonia Ahehehinnou, porte-parole et administratrice nationale à l’Unapei, l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis. « Nous sommes en train de construire l’école inclusive de demain, pour tous, mais le gouvernement a bien pris conscience qu’il reste encore beaucoup de difficultés. L’école sera vraiment inclusive quand les parents ne demanderont plus la permission pour que leurs enfants aillent à l’école« .

De nombreux élèves ont encore une scolarité partielle

Sur le site MaRentrée.org, l’association recueille les témoignages des familles qui rencontrent des difficultés à scolariser leurs enfants handicapés ou qui n’ont pas de scolarisation adaptée. « Quand on est accueilli une heure, est-ce qu’on peut parler de scolarité ? » s’interroge-t-elle. « C’est justement sur ces enfants, ceux qui ont une scolarité partielle ou ceux qui sont déscolarisés, à domicile avec leurs parents, qu’on doit encore travailler« , poursuit Sonia Ahehehinnou. « Dans le cadre du Comité de suivi national, nous pourrons faire remonter les difficultés des familles et les travailler tous ensemble. »

La fille de Sonia Ahehehinnou, handicapée et âgée de 14 ans actuellement, connaît bien ces difficultés. « Comme de nombreux élèves handicapés, elle a eu un parcours très complexe, avec de nombreuses ruptures scolaires« . Sa fille a finalement intégré un institut médico-éducatif. « Ces unités, déplore-t-elle, ont un nombre réduit de places et beaucoup de familles se retrouvent sur liste d’attente . »

Source FRANCE INFO.

La couture pour dépasser le handicap…

Martine Troup, patronne de la boutique de Toile à Soie, accueille des pensionnaires de l’Adapei Pro 70.

La couture pour dépasser le handicap. Marie-Hélène avec son beau t-shirt, entourée de ses amies : Justine, Véronique et Carole, de la patronne commerçante Martine Troup, de Damienne Chagué, et de Michèle, une élève couturière de Champey.

Martine Troup, commerçante aux doigts de fée, patronne de la boutique de Toile à Soie, est une passionnée et experte de la couture. Un savoir-faire qu’elle transmet à travers des cours de couture accessibles dès l’âge de 9 ans durant les horaires d’ouverture de son magasin. Sans exclusion, elle adapte ses ateliers aux personnes handicapées.

Depuis quelque temps, elle accueille mensuellement sept personnes de l’Adapei Pro 70 du service d’activité de temps partagé (SATP) accompagnées par Damienne Chagué, aide médico-psychologique (AMP).

Efforts de concentration

« J’ai rencontré Martine Troup alors que je voulais changer ma machine à coudre », explique Damienne Chagué. « La commerçante m’a parlé des ateliers couture et m’a proposé de venir avec des pensionnaires du SATP. C’est déjà la cinquième séance et les élèves sont aux anges à chaque fois ».

Ne pouvant utiliser les machines à coudre, ils apprennent le pliage, le collage. Les élèves fabriquent des petites cages à oiseaux, des cartes à coudre, des boîtes, des montgolfières… Des ouvrages qui leur demandent de gros efforts de concentration. Les personnes, toutes des dames, sont très motivées et très heureuses car elles savent qu’elles vont ramener à la maison leur création.

Mardi, chacune avait acheté un tee-shirt pour le personnaliser d’un flocage au moyen de machines spécialisées. Les dames ont pu choisir un motif. Pour Marie-Hélène, « love » écrit en lettres violettes pailletées en forme de petits chats. Le tee-shirt revêtu, devant le miroir, son visage resplendissait.

Pour Damienne Chagué, « avec cette activité couture en boutique, la seule chose que je sais est qu’on les aide à vivre ».

Source EST REPUBLICAIN.

La révélation d’un infanticide fait scandale…

Trente-deux ans après les faits, une mère annonce publiquement avoir mis fin aux jours de son fils, né lourdement handicapé.

La révélation d’un infanticide fait scandale

« Je m’appelle Anne Ratier et je vais vous expliquer pourquoi j’ai décidé d’offrir la mort à mon fils Frédéric. » C’est ainsi que vient de s’exprimer dans une vidéo de six minutes sur le compte Twitter du site d’information Konbini cette mère de famille qui, en 1987, a mis fin aux jours de son fils de trois ans, né lourdement handicapé à la suite d’un accouchement difficile. Cette annonce fait suite à la sortie du livre qu’elle a écrit, J’ai offert la mort à mon fils, paru le 13 février dernier chez Ebook Kindle (livre numérique).

Suite à l’accouchement difficile, l’enfant était devenu tétraplégique, ne parlait pas et présentait des troubles mentaux. Nécessitant des soins permanents, il était destiné à passer le reste de sa vie dans un établissement médical spécialisé. Trois ans après, alors qu’il pesait 17 kg, sa mère lui a donné la mort en administrant des médicaments neuroleptiques. Ce qui a engendré un coma puis, trois jours plus tard, la mort.

De nombreuses réactions sur les réseaux sociaux

Cette annonce a suscité beaucoup de réactions de la part des abonnés aux réseaux sociaux, allant de la réprobation la plus sévère à une certaine compréhension. Beaucoup de personnes se disent choquées, certaines critiquent le geste de la mère, d’autres s’en prennent au journaliste Hugo Clément, qui a réalisé l’interview sur Konbini, l’accusant de « complaisance » voire « d’apologie du crime ». Une personne autiste, s’affirmant « très concernée par les discours eugéniste » réagit très vivement et se dit écœurée, dégoûtée.

Cette dame ne prône pas « l’assassinat des handicapés », tente de justifier le journaliste. « Il s’agit là d’un meurtre avec préméditation. Elle l’assume. Ça peut être choquant, mais ce n’est pas un appel à l’assassinat. »

Vive réprobation du ministère

Face à l’ampleur des échanges sur les réseaux sociaux, le secrétaire d’État auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé Adrien Taquet a fait part de son indignation. « Consternant sur la forme, inadmissible sur le fond. Quand plus d’un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups d’un membre de sa famille, on ne banalise pas ces crimes. Rien ne justifie de tuer un enfant. »

Du côté de l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (UNAPEI), qui accompagne 180 000 personnes handicapées dont 40 000 majeurs protégés, la réaction est du même ordre. « Nous ne pouvons accepter de tels actes, en France ou ailleurs, réagit Corinne Husse, vice-présidente de l’Unapei, elle-même mère d’un jeune adulte polyhandicapé. Il est absolument nécessaire de soutenir l’enfant handicapé et aussi la famille. Mais, fondamentalement, toute vie vaut la peine d’être vécue, et personne n’a le droit de prendre ou reprendre la vie d’un autre. »

Un acte pénalement condamnable ?

L’acte commis par Anne Ratier est-il encore condamnable ? Dans la vidéo, le journaliste estime que le délai de prescription pour ce crime est de 30 ans, alors que les faits remontent aujourd’hui à 32 ans. Enfin, plusieurs internautes mettent en cause le site Konbini qui, sous couvert de tolérance et de progressisme social, n’hésite pas à traiter de sujets délicats de manière très racoleuse.

Source LA CROIX.

 

Une cinquantaine de manifestants pour les 240 élèves handicapés privés de rentrée…

Les parents d’enfants handicapés privés de rentrée ont exprimé leur colère dans un contexte de fortes tensions, après les propos de la secrétaire d’Etat au handicap Sophie Cluzel, qui a assuré dans une interview vendredi soir « que pas un seul enfant (drômois) n’était pas sans solution ».

Une cinquantaine de manifestants devant la fontaine monumentale à Valence ce samedi midi

L’association Adapei 26 organisait ce samedi une manifestation devant la Fontaine monumentale, en plein centre-ville de Valence.  Et ce au lendemain de la charge de la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel qui a déclaré vendredi soir que « pas un enfant n’est pas sans solution » dans la Drôme et que l’Adapei 26 devait « arrêter d’instrumentaliser l’inquiétude des parents« .

« On demande que chaque enfant soit accueilli normalement »

Jérémy Trechel, le père de Duncan, petit garçon autiste de 10 ans, concède que la secrétaire d’Etat ne dit « pas entièrement faux » : des solutions sont bien disponibles. Son fils par exemple rentrera à l’école à raison de quatre heures par jour : « _Mais à quel prix, avec quelle souffrance ? Je ne sais pas s’il aura une auxiliaire de vie scolaire (AVS) avec lui_. Et ça risque de mal se passer : très vite, il va rentrer en pleurant de l’école.Ce n’est pas gérable sur le long terme. On demande que chaque enfant ait sa place et soit accueilli normalement« , explique ce père de famille.

Symboliquement, les manifestants ont bâti une pyramide de cartables pour alerter sur le fait que tous attendent une place dans l’un des quatre instituts médico-éducatifs (IME) de l’Adapei 26, l’association qui regroupe des parents et proches d’handicapés mentaux.

Une liste nominative transmise à la secrétaire d’Etat

Jean-Luc Chorier, le président de l’Adapei 26, a brièvement réagi au cours d’une allocution, ne souhaitant « pas alimenter la polémique » à la suite des propos de la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel, qui l’a accusé de mentir sur le nombre de familles concernées : « Ignorer ces réalités, c’est porter atteinte à la dignité des personnes handicapées et de leurs familles« , selon le président de l’Adapei 26. Jean-Luc Chorier a ajouté qu’une liste nominative des 240 enfants concernés par ces solutions inadaptées a été envoyée à l’Agence régionale de santé et au cabinet de la secrétaire d’Etat.

Source FRANCE BLEU.

Les troubles « dys », handicap invisible en entreprise…

Les adultes ayant des troubles « dys » (dyslexie, dyspraxie…) se retrouvent souvent en difficulté dans le monde du travail, faute de connaissance de ce handicap cognitif.

Les troubles « dys », handicap invisible en entreprise

Difficultés à écrire, lire, parler, comprendre une consigne, s’orienter dans l’espace ou réaliser plusieurs tâches en même temps… Les troubles « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dysgraphie, dysphasie, dyspraxie ou troubles de l’attention) toucheraient 6 à 8 % de la population.

Si on en parle de plus en plus à l’école, le monde du travail les méconnaît encore largement. « J’ai tenu deux jours comme téléconseillère en assurance car il fallait aller trop vite, raconte Mouna, 21 ans, dyscalculique et dyspraxique, titulaire d’un bac littéraire. Comme serveuse, j’avais trop d’informations à retenir et comme vendeuse, cela se passait très bien à l’oral mais c’était compliqué de rendre la monnaie… ».

Désormais, elle suit une formation en gestion administrative dans les ressources humaines. « À force de volonté, on finit par y arriver. Mais il faut en face de soi des personnes bienveillantes ».

Comme l’explique Nathalie Chappey, orthophoniste à Nantes et fondatrice des éditions Prune, pour faciliter les apprentissages scolaires et professionnels des « dys », « il faut que les entreprises comprennent que le cerveau peut fonctionner de différentes manières. Plutôt que de pointer la lenteur d’un salarié, il faut changer de lunettes et regarder ses atouts ».

Créer son emploi

Sauf qu’en France, avoir des difficultés à lire ou écrire est « encore vécu comme une maladie honteuse, fait observer Vincent Lochmann, vice-président de la Fédération française des dys (1). Un mail d’un candidat à l’emploi truffé de fautes part directement à la corbeille… ». Malgré son master 1 en informatique, Aurélie, « multi-dys » de 28 ans, a eu du mal à décrocher son premier emploi. « Beaucoup de recruteurs nous trouvent trop lents car le temps c’est de l’argent. Mais moi, par exemple, j’ai un sens du détail que d’autres n’ont pas ».

Elle vient ainsi de créer sa propre société pour former enseignants et entreprises à ces troubles. Sylvie, « multi-dys » de 47 ans, a elle aussi créé son emploi, en devenant aide à domicile auprès des personnes dépendantes : « Je suis enfin épanouie dans mon travail car je peux le faire à ma sauce, sans stress ».

Des compensations sur mesure

Depuis 2016, l’AGEFIPH (fonds pour l’emploi des personnes en situation de handicap) propose des compensations spécifiques pour les troubles « dys », au même titre que les handicaps auditif, visuel, moteur… « Elles doivent relever d’une observation fine du poste de travail, précise Ivan Talpaert, directeur de la sécurisation des parcours à l’AGEFIPH. Il peut s’agir de séquencer les tâches ou bien d’utiliser un logiciel spécifique comme ADELE TEAM, une assistance à la lecture et l’écriture conçue avec l’université Paris 8 »

La fédération française des dys lance quant à elle une structure de formation pour les professionnels. Sa première session, en juin, portera sur les outils numériques pour les salariés « dys ». « Tout l’environnement doit être sensibilisé, prévient Vincent Lochmann. Les dirigeants comme les collègues de travail. On ne doit plus considérer les ‘dys’comme des personnes feignantes ou de mauvaise volonté, comme ils l’ont trop souvent entendu durant leur scolarité ».

Source LA CROIX.

Au Panthéon, l’histoire de la « communauté » des sourds…

L’exposition « L’Histoire silencieuse des sourds » rend hommage jusqu’au 6 octobre aux artisans de la langue des signes.

Installé au Panthéon, le parcours, riche en archives et documents audiovisuels inédits, retrace une histoire méconnue et bat en brèche de nombreux lieux communs sur la surdité.

Au Panthéon, l’histoire de la « communauté » des sourds

Dans la fraîcheur des marbres du Panthéon, touristes et vacanciers s’arrêtent, envoûtés par le balancement ininterrompu du pendule de Foucault. Mais l’observation de cette incessante mécanique est concurrencée depuis peu par une exposition temporaire qui présente aux visiteurs l’histoire méconnue des sourds et de la langue des signes. Un récit du passé tout aussi fascinant que le mouvement continu du pendule.

L’histoire d’une langue

Initiée par le Centre des monuments nationaux, cette exposition parisienne est en préparation depuis un an sous la houlette experte de Yann Cantin, enseignant-chercheur à l’université Paris 8. Son but : faire connaître cette « histoire silencieuse » des sourds. Mais attention : ce n’est pas l’histoire malheureuse et méprisée d’un handicap qui est retracée sous cette coupole. C’est celle d’une « communauté » au sens propre, dotée d’une spécificité physique et de son propre langage.

Cet angle d’approche permet de sortir d’une histoire doloriste du handicap, pour souligner l’extraordinaire capacité de la communauté sourde à créer des outils linguistiques pour s’insérer dans la société. On apprend ainsi qu’il existait déjà une première langue des signes au Moyen Âge, nouée au contact des moines qui vivaient eux aussi dans le silence.

L’illettrisme des sourds n’était jadis pas un frein, puisque la majorité de la population ne savait pas lire… Il n’empêche qu’au siècle des Lumières, on se soucie de plus en plus de leur éducation : l’exposition souligne l’œuvre pionnière de l’abbé de L’Épée, qui développa l’instruction des enfants sourds, par le biais de la gratuité… et de la langue des signes.

Un colossal travail d’archives

Comme le rappelle l’actrice Emmanuelle Laborit (Molière 1993) dans une des vidéos qui ponctue le parcours, ce langage à part entière donne les moyens de dépasser le handicap de la surdité, en s’intégrant socialement, intellectuellement et culturellement : sans elle, pas de vraie instruction, pas de vraie expression.

Alors que les sourds étaient bien intégrés dans la société jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’exposition montre des régressions à partir de la IIIe République et jusqu’à la fin du XXsiècle. En cause : la doctrine « oraliste », qui prône l’interdiction d’une langue des signes, jugée trop archaïque pour le monde moderne en train de se construire. Est alors partiellement détruit le travail des bâtisseurs de la langue des signes, aujourd’hui reconstitué par un travail d’archives remarquable, dont le commissaire Yann Cantin est en grande partie à l’origine.

Une exposition adaptée à tous les publics

Linguiste et historien, il a mis beaucoup de lui dans cette aventure, puisqu’il est le seul enseignant-chercheur sourd titulaire en histoire en France. Son credo pour ce projet : « Il faut oublier tout ce que l’on croit savoir. » Nourri de son expérience de guide conférencier pour le public sourd, il a apporté, en plus de son expertise scientifique, son expertise scénographique pour adapter l’exposition à tous les publics.

Outre la présence régulière d’interprètes, est ainsi proposé un parcours en 4 langues : français, anglais, langue des signes française et langue des signes internationale. Des portraits-vidéos en langue des signes, sous-titrés pour le public entendant, reconstituent la manière dont on pratiquait les signes autrefois : comme toute langue vivante, la langue des signes évolue…

« Aux grands hommes la patrie reconnaissante », proclame le frontispice du Panthéon : au-delà des Hugo, Jaurès et Malraux, on sort de cette exposition parisienne avec de nouvelles grandes figures à admirer.

« L’Histoire silencieuse des sourds », au Panthéon jusqu’au 6 octobre.

Renseignement pour les visites en langue des signes : public.sourd@monuments-nationaux.fr et www.paris-pantheon.fr

Source LA CROIX.

Nièvre : Tous Handi’scothèque, un succès à réitérer…

Dans la Nièvre, près de 200 personnes en situation de handicap, venues de foyers de la Nièvre, du Cher et du Loiret, ont pu profiter d’un après-midi de fête en boite de nuit.

Nièvre : Tous Handi'scothèque, un succès à réitérer© France 3 Bourgogne

L’idée est partie d’une boutade, une sorte de défi, comme le raconte Gaëlle Lerussé. Aide médico-psychologique dans un foyer du Cher, elle travaille un week-end sur deux dans une boîte de nuit, où elle est serveuse.

« Pour me charrier, ils m’ont dit un jour, nous aussi on va venir à ta discothèque. Je me suis dit, pourquoi pas? »

Annick Sollet, la gérante de discothèque Le Pacific, n’a pas hésité à accueillir cette première Tous Handi’scothèque avec l’idée que rien ne différencie cet après-midi d’une soirée classique.

Toutes ces personnes ont le droit de s’amuser. Je suis ravie de les voir s’amuser, danser, frapper dans leurs mains.

Le succès devrait permettre de renouveler l’expérience. Un prochain après-midi de fête est déjà envisagé au moment de Noël.

Reportage : Rémy Chidaine – Tania Gomes
Montage : Carlos Zappalá
Aurélie Vacher : aide médico-psychologique
Gaëlle Lerussé : organisatrice
Annick Sollet : gérante de la discothèque Le Pacific

Source FR3.

 

Handicap à l’école: l’ambition du gouvernement sera-t-elle suivie d’effet ?…

C’est une priorité affichée du gouvernement: l’école doit accueillir « pleinement » les enfants en situation de handicap.

Une ambition saluée par les associations et les familles, même si un certain nombre d’entre elles savent déjà qu’elles seront sans solution le jour de la rentrée.

Handicap à l'école: l'ambition du gouvernement sera-t-elle suivie d'effet?

« L’égalité des chances passe par la scolarisation des élèves en situation de handicap, c’est un des points majeurs de cette rentrée », a martelé mardi, lors de sa conférence de presse, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Dans la soirée, la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, s’est aussi félicitée auprès de l’AFP d’un « vrai mouvement vers l’école » de ces enfants.

Jeudi, les deux ministres se rendent dans le Val-d’Oise pour rencontrer les personnels en charge de la cellule départementale nouvellement créée pour informer les familles sur les dispositifs existants, et répondre sous 24 heures à leurs questions concernant l’accompagnement et la scolarisation de leur enfant.

D’autres mesures ont été prises: la création de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) vise notamment à mutualiser systématiquement les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), pour répondre au plus près aux besoins des élèves.

La rentrée est aussi marquée par l’arrêt des recrutements des AESH – 4.500 en plus cette année en équivalent temps plein – en contrats aidés, au profit de CDD de trois ans renouvelables une fois, puis de CDI.

« On note les efforts du gouvernement qui semble vouloir préparer cette rentrée mieux que d’habitude », souligne Marion Aubry, vice-présidente de l’association TouPI, qui défend les droits des personnes handicapées. Mais si elle s’attend à ce que de nombreux enfants aient bien un accompagnement à la rentrée, elle redoute que ce soit seulement à temps partiel ou très partiel.

Cette année, 23.500 élèves handicapés supplémentaires sont scolarisés par rapport à l’an dernier, avec un taux de « 86% » à temps plein, selon Mme Cluzel.

– « Totalement démunie » –

« Sur le papier, les annonces vont dans le bon sens. Sur le terrain, il n’y a pas grand chose qui bouge », regrette l’Unapei, qui milite pour l’accès des enfants handicapés à l’éducation. L’association a lancé en août une plateforme (marentree.org) pour permettre aux personnes confrontées aux problèmes de scolarisation de s’exprimer.

Parmi les nombreux témoignages, on peut lire par exemple: « Eléa sera scolarisée 12 heures par semaine car nous n’avons pas eu plus d’heures » (d’accompagnement); « Martin est autiste Asperger (…) Pas de solution… Aucun projet cette année »; Livio « va rentrer en CP en milieu ordinaire à mi-temps avec une AESH alors que ses acquis scolaires sont proches de ceux d’une petite section de maternelle »…

Malgré les efforts du gouvernement, « il y aura des familles sans solution » à la rentrée, prédit Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l’Unapei.

« Il y a une amélioration, mais selon nos remontées, on peut affirmer que la rentrée ne sera pas aussi évidente que le ministre le souhaiterait », a déclaré mercredi Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa. « Un des gros soucis reste la rémunération insuffisante des AESH: un certain nombre d’entre eux, recrutés fin juin ou début juillet, ont finalement trouvé un autre emploi » et ne seront donc pas présents le jour de la rentrée, selon lui.

Anaelle sait déjà que son fils autiste de 7 ans n’aura pas d’AESH lundi. « Il ne tient pas en place, c’est évident que l’école va m’appeler pour me demander de venir le chercher », explique à l’AFP cette maman, qui a dû arrêter de travailler et se dit « totalement démunie ».

En arrêt maladie depuis un an, Nathalie n’est pas plus confiante: son fils de 12 ans, lourdement handicapé, est scolarisé à raison de deux demi-journées par semaine. « Il lui faudrait une place dans un service d’éducation spécialisé, avec des soins à domicile. Je suis en liste d’attente depuis un an, et en juillet on m’a annoncé encore deux ans d’attente »…

Source LA CROIX.

Avant la rentrée, les familles d’élèves handicapés dans l’angoisse…

À moins d’une semaine de la rentrée des classes, des familles d’enfants en situation de handicap témoignent de leurs difficultés.

La ministre Sophie Cluzel assure que l’école inclusive devient une réalité, avec 20 000 enfants supplémentaires scolarisés cette année.

Avant la rentrée, les familles d’élèves handicapés dans l’angoisse

Cette année encore, la rentrée de Thibaud, bientôt 6 ans, prendra des allures de « combat ». Scolarisé en grande section de maternelle, il ne pourra pas s’y rendre à temps plein. « Depuis qu’il est entré à l’école, il n’est accepté qu’en présence de son auxiliaire de vie scolaire (AVS), raconte Alexandra, sa maman. Et c’est la même bataille pour la cantine. » Atteint du syndrome de Dravet, provoquant crises d’épilepsie, troubles du comportement et déficience intellectuelle, il bénéficie, après de nombreux recours, de 18 heures d’aide humaine octroyées par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de Loire-Atlantique.

« Comment parler d’école inclusive quand on contraint les parents à se battre en permanence pour scolariser leur enfant ? », interroge cette médecin du CHU de Nantes, qui a réduit son temps de travail pour s’occuper de son fils. Sa demande de place en institut médico-éducatif (IME), où il bénéficierait d’un accompagnement plus adapté, est en attente depuis deux ans. « C’est une perte de chance pour lui et un ralentissement de ses progrès. »

Des familles témoignent

Dans ce département à la démographie dynamique, l’Unapei chiffre à 396 les demandes de places en IME non satisfaites (dont 261 depuis plus d’un an), tandis que l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) décompte, elle, 300 à 400 familles en difficulté pour cette rentrée. « Nous avons beau, chaque année, mettre ces chiffres en avant, rien de bouge », déplore Sophie Biette, présidente de l’Adapei de Loire Atlantique et vice-présidente de l’Unapei.

D’où l’invitation à témoigner sur le site Internet « marentree.org » pour mettre ces situations en lumière (1). Comme celle de Charlie, 5 ans, gardé à domicile à Lyon faute de place en IME et qui n’a jamais mis le pied à l’école. Ou d’Anouk, 12 ans, en Vendée, qui n’a pas encore de place en unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) au collège.

Une progression constante

Secrétaire d’État auprès du premier ministre chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel répond que « le rythme et la qualité de la scolarisation des enfants en situation de handicap ne cessent de progresser » : comme l’an passé, 20 000 nouveaux enfants seront scolarisés cette année en milieu ordinaire, annonce-t-elle. Au total, on observe un triplement des enfants scolarisés depuis 2006. 86 % de ces enfants sont scolarisés à temps plein dont un peu plus de la moitié bénéficient d’une aide humaine.

« Tous les enfants doivent trouver le chemin de l’école de la République, quel soit leur lieu de scolarisation », souligne-t-elle. Plus de 3 000 pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) seront actifs en cette rentrée pour faciliter l’accompagnement des élèves. Quant aux cellules d’écoute déployées par l’Éducation nationale dans chaque département, elles avaient enregistré 2 500 appels avant les vacances (2). « Elles répondent sous 24 heures aux familles sur la situation de leur enfant, en lien avec les différents interlocuteurs », précise la ministre.

Des enseignants peu formés

Sophie Biette s’inquiète particulièrement pour les enfants souffrant d’autisme, de troubles du comportement ou de déficience intellectuelle : « Les enseignants ne sont pas formés à leur accueil et les places en médico-social manquent. » La ministre, elle, assure que « des nouveaux outils, comme la plate-forme Cap École Inclusive, vont permettre de renforcer l’adaptation pédagogique des enseignants » : « On met tout en œuvre pour que les parents redeviennent des parents d’élèves comme les autres, et n’aient plus à interrompre leur vie professionnelle pour amener leur enfant chez l’orthophoniste ou à faire des kilomètres pour trouver une structure adaptée. »

Pour Rémi Turpin, président de l’APAJH 44, « si la volonté politique est claire, les finances ne sont pas à la hauteur des besoins ». Pour que son fils bénéficie d’un accompagnement adapté, Alexandra, elle, se lance dans un nouveau combat : elle va porter plainte contre l’État pour « carence de prise en charge ».

(1) Initiative lancée par l’Unapei et soutenue par une quinzaine d’associations.

(2) 0 800 730 123

Source LA CROIX.

Servian : une association donne une seconde vie aux fauteuils roulants…

Chaque année, de nombreux fauteuils roulants en très bon état sont jetés.

À Servian une petite association les rénove pour les mettre à disposition gratuitement des personnes en situation de handicap.

Un processus qui permet d’éviter le « gaspillage médical ».

Servian : une association donne une seconde vie aux fauteuils roulants

Lancée en 2015, l’association « grandir et vieillir ensemble », répare les fauteuils roulants pour les offrir à ceux qui en ont besoin. Une initiative qui permet aux personnes en manque de moyens de bénéficier de dispositifs adaptés.

Un fauteuil coûte aujourd’hui en moyenne 700 euros. Une prise en charge est effectuée par la sécurité sociale tous les 3 ou 5 ans en fonction des revenus et du handicap de l’assuré. Mais pour ceux qui dépassent le plafond aucune aide n’est proposée, c’est le cas de Michel Hénon, hospitalisé à domicile qui a du s’acheter un fauteuil d’occasion sur internet. Mais celui-ci étant beaucoup trop lourd pour sa femme, il s’est tourné vers l’association pour en trouver un autre :

C’est beaucoup moins pénible pour ma femme. Pour des gens comme moi qui sont cloués sur un fauteuil dès que l’on peut sortir c’est merveilleux, explique-t-il.

« Des dizaines de fauteuils partent à la poubelle »

L’autre problème principal de la sécurité sociale c’est que ces fauteuils ne sont jamais recyclés, beaucoup partent à la déchetterie alors qu’ils sont en bon état, s’insurge Cédric Rodriguez, président de l’association :

Ça nous révolte car des dizaines de fauteuils partent à la poubelle, c’est plus haut que tout cela devrait être géré, ce n’est pas à nous de le faire. Il faut travailler, là-dessus, la solution, elle est simple : sensibiliser les vendeurs et les receveurs.

Dans l’atelier les générations se mêlent. Un moyen également de sensibiliser les nouvelles générations au handicap et de les impliquer sur la réfection de ces fauteuils :

Parfois avec 4-5 fauteuils j’en fais un ou deux en bon état, raconte Joël Langin, trésorier et fondateur de l’association.

Jusqu’à présent, l’association a déjà pu récupérer et rénover 400 fauteuils. Mais elle souhaite aller encore plus loin en proposant une loi antigaspillage sur le matériel médical.

Source FR3.