Covid-19 : le lait maternel contiendrait des anticorps jusqu’à 10 mois après l’infection…

Selon les chercheurs, les anticorps présents dans le lait maternel pourraient même aider à traiter des personnes atteintes de formes graves.

Covid-19 : le lait maternel contiendrait des anticorps jusqu’à 10 mois après l’infection

 

Les conclusions doivent être confirmées mais ce pourrait être une avancée majeure pour protéger les enfants du Covid-19 et traiter les personnes atteintes de formes graves de la maladie. S’il était déjà connu que le lait maternel d’une mère infectée par le Covid-19 ou vaccinée présente des anticorps bénéfiques pour le nourrisson, une nouvelle étude vient démontrer que leur efficacité pourrait être plus importante qu’estimée, détaille The Guardian lundi 27 septembre.

Selon le journal britannique, des données suggèrent que les femmes allaitantes qui ont été infectées par le Covid-19 continuent à sécréter dans leur lait des anticorps neutralisant le virus jusqu’à 10 mois après l’infection. Les résultats ont été présentés par une chercheuse en maladies infectieuses, lors du quinzième Symposium international sur l’allaitement maternel et la lactation, qui s’est tenu les 21 et 22 septembre dernier. Ils n’ont toutefois pas encore été validés par la communauté scientifique.

Protéger les enfants…

Pour atteindre ces résultats, Rebecca Powell et son équipe de l’hôpital Mont Sinaï, à New York, ont analysé le lait maternel de 75 mères rétablies d’une infection au Covid-19. 88% d’entre elles présentaient ainsi des anticorps reconnaissant spécifiquement le coronavirus avec, pour certains, la capacité de le neutraliser. Une présence qui pourrait se prolonger entre quatre et dix mois après l’infection.

Cette nouvelle étude vient renforcer une hypothèse déjà avancée en juin dernier par une étude espagnole, rappelle BFMTV qui avançait que nourrir les enfants au sein pourrait être un moyen de les protéger du virus. Selon les chiffres avancés par The Guardian, près d’un enfant sur dix de moins d’un an aurait besoin d’être hospitalisé en cas d’infection au Covid-19.

… mais aussi les malades

Mais plus surprenant encore, les anticorps présents dans le lait maternel pourraient aider à traiter des personnes atteintes d’une forme grave du Covid-19. « Cela pourrait être un traitement incroyable », s’est enthousiasmée Rebecca Powell car les anticorps étudiés, les IgA, sont « censés se trouver dans des muqueuses, telles que la muqueuse des voies respiratoires, et ils y survivent très bien ».

Ainsi, selon la scientifique : « On peut imaginer que si elle était utilisée dans un traitement de type inhalateur, elle pourrait être très efficace pendant cette fenêtre de temps où la personne est tombée très malade, mais n’en est pas encore au point » d’être en soins intensifs. Un nouvel espoir, peut-être, pour aider les personnes développant des formes graves au Covid-19.

Source CAPITAL.

Face au handicap, des collégiens solidaires à Amiens…

A Amiens, 80 élèves de 6 classes du collège Guy Mareschal ont vécu des ateliers à la place d’une personne handicapée.

Les élèves ont notamment découvert la vie d'une personne aveugle

 

Sensibilisés, les élèves du collège Guy Mareschal à Amiens sont maintenant « différents comme tout le monde ».

80 élèves de 6 classes ont participé à ce programme du même nom, dans le cadre des « Inclusives », les journées de l’accessibilité et de l’inclusion amiénoises, qui se sont terminées ce mardi soir.

Principalement en classe de 5e, 80 élèves du collège Guy Mareschal ont participé aux ateliers

Se déplacer en fauteuil roulant, marcher avec une canne blanche

Les élèves ont vécu une expérience inédite : se mettre à la place d’une personne handicapée pour vivre son quotidien. Exemple en se déplaçant dans un fauteuil roulant, autour d’un parcours semé d’obstacles, à l’image de la vie réelle. Pour Zoé, élève de 5e « c’est très difficile » de faire rouler le fauteuil !

Les élèves ont aussi participé à une session de basket-fauteuil. Autre épreuve, marcher avec une canne blanche, les yeux bandés. De quoi donner des idées pour améliorer l’accessibilité des élèves handicapés.

Les élèves étaient guidés pour l'atelier avec la canne blanche

La visite d’Erika Sauzeau

Des idées et un état d’esprit applaudi par Eric Lima, le principal adjoint du collège Guy Mareschal, à l’origine des ateliers

Ce qui est sûr, c’est que certains ont compris le message : il faut respecter les personnes en situation de handicap. Exemple avec le petit Christophe « ce qu’on a fait pendant 2 jours m’a beaucoup ouvert les yeux » a souligné l’élève en classe de 5e.

Au final, les deux jours se sont clôturés ce mardi avec la remise d’un diplôme à tous les élèves par l’Académie d’Amiens. Des élèves qui ont eu de la visite, celle de l’athlète handisport Erika Sauzeau, la native de Beauval (près de Doullens), médaillée de bronze en aviron avec l’équipe de France aux derniers Jeux Paralympiques de Tokyo.

Source FRANCE BLEU.

AIN : FACILITER L’ACCÈS DES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP AUX CENTRES DE LOISIRS…

Le dispositif « Loisirs pour tous 01 », lancé début 2021, a pour objectif de favoriser l’inclusion des enfants de 3 à 17 ans, en situation de handicap ou à besoins spécifiques, dans les accueils de loisirs.

AIN : FACILITER L'ACCÈS DES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP AUX CENTRES DE LOISIRS
« Loisirs pour tous 01 » est un dispositif lancé il y a quelques mois dans l’Ain. Le but est d’aider les familles qui auraient des difficultés pour la prise en charge de leur enfant mais aussi d’accompagner les centres de loisirs à accueillir au mieux ces enfants.

Aider les familles et les centre de loisirs

Le dispositif concerne les enfants et les adolescents de 3 à 17 ans, en situation de handicap, ou qui ont des besoins spécifiques. Ils souffrent par exemple de troubles du comportement ou de maladies chroniques.

Avec un double objectif : aider les familles qui auraient des difficultés d’accès pour leur enfant, mais surtout intervenir et aider les centres de loisirs à accueillir au mieux ces enfants, et favoriser ainsi leur inclusion.

L’équipe du dispositif est composée d’un éducateur spécialisé, d’une animatrice et du responsable du dispositif.

« On va déjà observer sur site, ensuite, suivant le handicap ou les besoins spécifiques de l’enfant, on peut faire une sensibilisation des membres de l’équipe de la structure de loisirs pour qu’ils aient un niveau de connaissance de la problématique de l’enfant« , explique Jean-Francois Roy, le responsable du dispositif.

« On regarde ce qui est mis en place, on réorganise si besoin. Suite aux diverses interventions, on établit un document de préconisations« , poursuit-il. Enfin, « on suit ce qui se passe, et on reste à l’écoute de la structure si elle se pose encore des questions« , conclut-il.

Depuis son lancement début 2021, une trentaine de structures de loisirs ont fait appel au dispositif.

Aucune participation financière n’est demandée aux familles ni aux centre de loisirs. Ce dispositif est financé par la CAF, la MSA, le Département et l’État.

Il est porté par l’Association Départementale des Pupilles de l’Enseignement Public de l’Ain (PEP 01) et les Francas de l’Ain.

Pour contacter l’équipe du dispositif, vous pouvez envoyer un mail à loisirspourtous01@lespep01.org

Source RADIO SCOOP.

Corte : le dispositif Ulis pour accompagner les collégiens en situation de handicap…

Le dispositif Ulis – à la cité scolaire Pascal-Paoli – permet à des collégiens ayant des difficultés d’apprentissage de pouvoir suivre une scolarité la plus normale possible, à l’aide de cours individualisés et du soutien d’un AESH.

Claude Le Goff leur apporte un enseignement individualisé.

 

Chacun d’eux a des atouts. Et des faiblesses différentes. Pour permettre à ces élèves de suivre une scolarité la plus normale possible, le dispositif Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) les accompagne de la 6e à la 3e. « Chacun d’eux est inclus dans une classe du collège, avec un pourcentage plus ou moins important selon ses capacités. Certains sont inclus à 100 %« , décrit Claude Le Goff, coordonnatrice du dispositif à la cité scolaire Pascal-Paoli de Corte, et enseignante avec service extérieur de poste.

Ils sont réunis pour certains cours en commun.

Les élèves du dispositif Ulis partagent certains cours en commun. - Photo José Martinetti

Leur enseignante prépare des cours spéciaux, adaptés à chacun, pour leur permettre d’acquérir les apprentissages qui leur manquent. Un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) se rend avec eux en classe – pour aider à la prise de notes ou à comprendre une consigne – et apporte un soutien pour faire leurs devoirs et préparer leurs contrôles. Certains auront des difficultés de mémorisation ou de concentration. D’autres, d’apprentissage du langage ou de l’écriture. D’autre encore à effectuer des calculs, ou même pour exécuter certains gestes… « C’est à moi de m’adapter à leurs difficultés d’apprentissage et non l’inverse », poursuit l’enseignante.

Apprendre de manière ludique et concrète

Et pour y parvenir, rien de mieux que des exercices concrets et ludiques. Lundi matin, la première partie du cours était consacrée aux mathématiques. Pour comprendre de grands nombres abstraits, rien de mieux que de redonner une valeur concrète aux chiffres. Ainsi les unités seront des jetons, les dizaines des boîtes (de 10 jetons), les centaines des valises et les unités de milliers des malles. Pendant que les plus grands travaillent sur le calcul, les plus jeunes se penchent sur la symétrie en reproduisant une image de jardin à la française sur un calque, reporté ensuite en miroir sur la feuille afin de « poursuivre le jardin ».

Au bout d’une heure, place à l’orthographe, à l’aide d’une plateforme éducative ludique. Et là, on sent que les élèves s’amusent beaucoup. Un des jeux demande de mémoriser très vite un mot. Puis viennent des petites phrases de dictée, qu’ils s’amuseront à changer de temps ou à conjuguer au pluriel. Avant de passer au traditionnel jeu du pendu. Ici pas de note, seulement des apprentissages acquis, non acquis ou en cours d’acquisition. Sans l’aide du dispositif Ulis, ces élèves risqueraient tout simplement le décrochage.

« J’ai des difficultés à l’écrit, remarque Mathis, élève de 5e. Avec mon ergothérapeute je travaille sur ordinateur et je fais beaucoup de progrès ! Bientôt je vais avoir un ordinateur pour mieux suivre. » Le collégien assiste à la plupart des cours en inclusion, mêlés aux autres élèves de son âge : physique, SVT, histoire, musique, EPS… il a surtout des difficultés en français et à l’écrit. D’autres seront plus embêtés par les maths comme Lætitia et Andrea (qui a aussi un peu de mal en français). Certains ont une mémoire plus gestuelle, visuelle ou encore auditive.

Parfois, ces difficultés ne sont pas acceptées par leurs camarades de classe, ou leur famille. Parfois aussi, ils ont des difficultés pour trouver un spécialiste dans le Cortenais (orthophoniste, spécialistes du développement psychomoteur…) « Je me fiche de savoir quel est leur trouble, remarque leur enseignante. Ce qui m’intéresse est comment faire pour qu’ils avancent. J’ai quatre ans pour trouver une solution. Souvent ils s’orientent vers un CAP ou un Bac Pro. Mon but est que, lorsqu’ils sortent d’ici, ils puissent avoir un métier. »

Source CORSE MATIN.

Enquête – Les Français et la scolarisation des élèves en situation de handicap…

Enquête réalisée en ligne du 17 au 19 août 2021. Échantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Enquête Harris Interactive pour Trisomie 21 France.

Après une période de diagnostic d'un an (2021), l'Agglomération Seine-Eure souhaitent trouver des réponses aux problèmes divers vécus par les personnes handicapées, physique comme mental.

Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Que retenir de cette enquête ?

Une représentation ancrée, une inclusion en qui évolue
  • Spontanément, les Français associent le handicap à un univers de difficultés renforcées, dans une société peu adaptée aux besoins des personnes concernées. Ils évoquent principalement les difficultés liées à l’accessibilité, qu’elle soit physique (accès dans différents établissements, notamment pour les personnes en fauteuil roulant qui dominent les représentations) ou sociale (accès à l’éducation, au monde du travail, etc.). Si on note peu d’évolutions dans cette représentation spontanée qui fait peu de place aux questions liées aux différents handicaps intellectuels, psychiques ou mentaux, le démarrage des Jeux Paralympiques est noté par les Français, donnant un écho légèrement différent à l’univers du handicap.

 

  • Dans l’ensemble, les Français estiment que l’insertion des personnes en situation de handicap pourrait être renforcée, améliorée (facilités d’accès, socialisation, accès à la citoyenneté, etc.), et ce, quel que soit le handicap. Plus particulièrement, ils pointent du doigt la place qui est faite aux personnes atteintes de handicaps intellectuels (33% les considèrent bien intégrées), aux personnes autistes (29%) ou aux personnes présentant des troubles psychiques (27%), perçues comme moins bien intégrées par la société que les personnes atteintes de handicaps physiques ou sensoriels.

 

  • Cette perception des handicaps intellectuels ou psychiques comme le parent pauvre des investissements et de l’intégration existe pour les adultes mais se rejoue également pour la scolarisation des enfants. 27% seulement des Français estiment que les enfants avec des troubles psychiques sont bien insérés à l’école, 30% que c’est le cas pour les enfants avec des déficiences intellectuelles, contre 45% en ce qui concerne les enfants en fauteuil roulant ou à mobilité réduite. Si la question de l’insertion est ainsi loin d’être gagnée pour tous, les handicaps intellectuels ou psychiques apparaissent comme particulièrement en difficulté.

 

  • Si pour la plupart des Français la crise sanitaire aurait joué un rôle plutôt négatif sur l’insertion des enfants en situation de handicap à l’école, dans l’absolu, les tendances seraient plutôt optimistes. Qu’il s’agisse des adultes ou des enfants, depuis la première mesure en 2019, le sentiment que les personnes handicapées sont bien intégrées socialement est en constant progrès, et ce, quel que soit le type de handicap.

 

Une vision du monde qui se confirme, des doutes qui demeurent quant à sa concrétisation
  • De manière très ancrée dans le temps, les Français confirment leur soutien à la présence d’enfants en situation de handicap au sein de classes avec les autres enfants, un soutien qui est majoritaire et ce, quel que soit le type de handicap envisagé. Néanmoins ils sont plus nuancés concernant les élèves en situation de handicap intellectuel comme la trisomie (75%) ou psychiques/psychotiques (Tocs, troubles bipolaires, etc. ; 69%) qu’ils ne le sont concernant les enfants en fauteuil (91%) ou présentant des troubles Dys (dyslexie, hyperactivité, etc ; 83%), qui sont perçus comme plus miscibles au sein des classes.

 

  • Manque de connaissances, d’acculturation, absence de représentations précises sur ces types de handicap ou encore craintes particulières à leur égard, les Français ont tendance à penser qu’il est plus difficile de scolariser un enfant atteint d’un handicap psychique ou intellectuel qu’un enfant atteint d’un trouble physique ou sensoriel. Ils se montrent également plus indécis sur les meilleures solutions pour scolariser ces enfants. S’il parait plutôt évident aux Français qu’il serait préférable d’accueillir les enfants à mobilité réduite (84%) ou souffrant de trouble Dys (73%) dans les établissements ordinaires que dans les établissements spécialisés, près de la moitié des Français considèrent que les enfants atteints de ces types de handicap pourraient être mieux accompagnés dans des établissements spécialisés. On note néanmoins généralement que les personnes ayant dans leur entourage quelqu’un atteint d’un handicap sont plus favorables à ce qu’un enfant atteint du même type de handicap soit scolarisé avec l’ensemble des élèves.

 

  • Ces doutes quant à la scolarisation des enfants trouvent leur écho dans le regard que portent les Français sur l’impact de la présence d’un enfant en situation de handicap dans une classe. Si, dans de nombreux cas, la présence de ces enfants n’apparaît pas comme propre à perturber la classe, plus d’un tiers des Français considère généralement qu’elle rend les choses plus difficiles. A nouveau, hormis sur la question de l’organisation de sorties (qui parait comme plus difficile dans une classe accueillant des élèves en situation de handicap physique ou sensoriel), la gestion de la classe apparaît généralement plus difficile lorsque les enfants présentent un handicap de type intellectuel / psychique. On note néanmoins, et ce, pour tous les types de handicap et pour tous les types d’activité, le sentiment qu’un enfant handicapé rend les choses « plus difficiles » est en baisse, vers une plus grande normalisation de leur présence.

 

  • Toujours en accord avec des valeurs qui vont dans le sens d’une meilleure intégration des enfants handicapés, les Français tiennent à ce que le système scolaire puisse s’adapter à leurs contraintes plutôt que l’inverse. Ils sont ainsi majoritairement convaincus que ces enfants doivent bénéficier de conditions particulières pour leurs examens (62%) pour garantir plus d’équité. Ils sont également attachés à ce que le handicap ne soit pas une détermination supplémentaire pour les enfants, et souhaitent plutôt qu’ils puissent s’orienter vers toutes les filières professionnelles qu’ils souhaitent, et ce quel que soit leur handicap (57%, +4 points).

 

Des efforts perçus, mais une attente toujours forte envers les pouvoirs publics
  • Un peu plus de la moitié des Français reconnait aujourd’hui les efforts qui ont été faits pour l’intégration à l’école des enfants en situation de handicap, qu’il s’agisse de handicaps physiques/sensoriels (56%) ou de handicaps intellectuels/psychiques (51%). Néanmoins cette majorité reste relative et peu affirmée en intensité, ce qui montre à quel point l’attente est encore forte sur ce sujet. Surtout, les Français sont assez largement critiques sur les moyens qui sont alloués aujourd’hui à la question : un peu moins d’un tiers seulement estime que la France investit suffisamment pour permettre un meilleur accueil des enfants en situation de handicap à l’école (et encore moins en ce qui concernent les handicaps intellectuels/psychiques).

 

  • La prise en compte des spécificités des enfants en situation de handicap pendant la crise sanitaire semble avoir également été déceptive pour les Français, dont 35% seulement estiment que l’Etat a bien géré la situation – sans divergence majeure au sein de la population ou entre les parents et non-parents.

 

  • Comme les autres années, il est nettement perçu par les Français que la scolarisation des enfants ne peut se réussir que par la coordination de tous les acteurs en présence, les personnels d’établissement, les parents d’enfants et les associations qui les entourent, et évidemment, l’état, qui donne l’impulsion, le cadre et les moyens de l’inclusion.

Source HARRIS INTERACTIVE.

 

 

 

Rentrée scolaire. « L’accompagnement des élèves en situation de handicap est insuffisant »…

C’est la rentrée aussi pour les enfants en situation de handicap et leurs accompagnants.

Une aide humaine « indispensable » pour ces élèves, mais bien souvent « insuffisante ».

Le manque d'accompagnement peut entraîner l'échec scolaire de l'élève.

 

Jeudi 2 septembre, c’était aussi la rentrée pour les enfants porteurs de handicap. Une rentrée souvent synonyme de stress pour eux et pour leurs parents, car non seulement il faut être prêt à débuter une nouvelle année scolaire, mais c’est aussi à la rentrée qu’ils vont connaître l’accompagnement réel dont bénéficiera l’élève.

12 heures d’aide… Au lieu de 18

Enola entre en CP à l’école de Boissey-le-Châtel. Elle est atteinte d’un trouble autistique. La Maison départementale des personnes handicapées de l’Eure (MDPH) a reconnu sa pathologie et lui a octroyé une « aide humaine individuelle » à hauteur de 18 h par semaine.

Pourtant, l’an passé, ses parents ont appris par le biais de l’école qu’elle n’allait être accompagnée que 12 h. Ses parents remuent alors ciel et terre pour qu’elle puisse avoir l’accompagnement dont elle a besoin. « J’ai appelé l’Académie, le collège de Grand Bourgtheroulde qui distribue les heures d’accompagnement… Puis j’ai fini par appeler la presse », raconte Julien Castro, le père d’Enola.

Il en informe alors l’Académie, qui « dans l’heure qui suit a débloqué les 6 h manquantes ».

« C’est grave d’avoir à en arriver là, il faut faire du bruit pour obtenir justice »

Julien CastroPère d’Enola

Cette année, la fillette devrait avoir droit à ses 18 h d’accompagnement. « Cela devrait bien se passer, on espère », appuie le papa, en précisant que « l’école a tout fait pour que cela se passe au mieux ». Car sans accompagnant d’élèves en situation de handicap (les AESH), Enola a des troubles de l’attention et a du mal à se concentrer en classe. « L’AESH lui réexplique les consignes, la rassure. »

Sans AESH, c’est aussi plus difficile pour l’instituteur de faire classe, car Enola a besoin d’une attention particulière. C’est en partie pour cela, et aussi parce qu’elle se fatigue vite, que Julien Castro devra garder sa fille à la maison, « au moins tous les lundis matin » cette année, comme l’an passé.

Une situation possible car le papa travaille à la maison, mais qui révèle une autre problématique du manque d’accompagnement des élèves en situation de handicap. « Si je ne travaillais pas chez moi, comment on ferait ? »

Problème récurrent

Pour Élise Saegaert, présidente de l’association Préhandys276 au Thuit de l’Oison, qui vient en aide aux familles d’enfants porteurs de handicap, le manque d’accompagnement est une problématique « récurrente ».

C’est le Pial (pôle inclusif d’accompagnement localisé), mis en place par l’Éducation nationale, qui coordonne la distribution des heures d’aide humaine et organise le travail des AESH. Chaque année, en fonction du nombre d’enfants à accompagner, un nombre d’heures d’accompagnement est déterminé et c’est au collège référent du Pial de distribuer les heures en fonction des élèves.

« Le problème, c’est que bien trop souvent les heures calculées ne correspondent pas au besoin sur le terrain et qu’il faut donc priver des enfants d’heures d’accompagnement pour que d’autres puissent être aidés, eux aussi »

Elise SaegaertPrésidente de Préhandys276

Témoignage d’une AESH. « J’ai adoré ce métier, mais j’arrête »

Lucie* est accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) depuis bientôt 9 ans. Elle dit avoir « adoré » ce métier mais décide aujourd’hui d’y renoncer.
Sur des feuilles, Lucie* a noté toutes les raisons pour lesquelles elle choisit aujourd’hui de ne pas continuer à être AESH, pour être sûre de ne rien oublier lors de notre rencontre. Cela fait bientôt neuf ans que la jeune maman exerce cette profession, et quelques années qu’elle travaillait dans des écoles du Neubourg. Aujourd’hui en arrêt maladie longue durée pour des raisons de santé, l’accompagnante l’affirme : elle ne reprendra pas le chemin de l’école.

Manque de formation

C’est pourtant un métier qu’elle a « adoré ». « On voit l’enfant progresser, on le rassure, le guide, c’est satisfaisant. » Mais elle en est aujourd’hui « dégoûtée ».
Il y a déjà le manque de formation. Il y a neuf ans, alors qu’elle était à la recherche d’un travail, elle répond à une offre de Pôle emploi. Elle se retrouve rapidement engagée et envoyée dans une première école. « Je n’avais pas été formée. » Ce n’est que quelques mois plus tard que Lucie recevra des formations, 60 heures au total. « C’est complètement insuffisant. »

« Travailler la boule au ventre »

En neuf ans, Lucie a principalement accompagné des enfants atteints d’autisme, mais aussi une fillette dyslexique ou encore un garçon en fauteuil roulant.
Malgré l’expérience, la femme se retrouve parfois démunie face à ces enfants « compliqués à gérer ». « Il y en a qui font des crises de nerfs, une fillette était insultante, violente envers ses camarades et envers moi. Des fois, je ne savais pas gérer la situation », confie-t-elle.
Si elle a toujours pu compter sur l’équipe enseignante, Lucie estime s’être sentie souvent « seule ». « Lorsque j’ai demandé au rectorat de changer d’enfant car je n’en pouvais plus, on me l’a refusé. » Lucie se retrouve alors à « travailler la boule au ventre ».
L’accompagnante ressent aussi un grand manque de reconnaissance. « On est des pions », dit-elle. D’une année à l’autre, les accompagnants peuvent être changés d’établissement, changer d’enfant. « On nous dit de ne pas nous attacher, mais on est humains. Souvent à la rentrée on ne sait même pas dans quel établissement on va travailler, quel enfant on va accompagner ni quelle est sa pathologie. » Les accompagnants en « aide humaine mutualisée », comme Lucie, aident plusieurs enfants, parfois dans des établissements différents. « Il faut jongler avec le planning. »

780 euros par mois

Lucie s’estime en situation de précarité. Travaillant 24 heures par semaine (avant d’être arrêtée), elle touchait 780 euros par mois. « J’étais obligée de compléter avec une autre activité, mais je n’atteignais même pas les 1 000 € par mois », avance-t-elle. « C’est un métier qui est dur physiquement et moralement et on n’a pas de reconnaissance financière. » Les AESH n’obtiennent d’ailleurs pas de contrat en CDI tout de suite, Lucie a dû attendre six ans avant qu’on lui en propose un, qu’elle a finalement refusé.

*Lucie a souhaité garder l’anonymat

« Question d’argent »

La situation est d’autant plus délicate qu’avant la création des Pials, il y a trois ans, chaque enfant se voyait octroyer un nombre d’heures d’accompagnement par semaine, comme c’est le cas pour Enola. « Maintenant, ceux qui ont des heures dans leur notification MDPH bénéficient d’une aide individuelle, mais la majorité des enfants en situation de handicap a une aide mutualisée. »

Cela signifie qu’un AESH doit s’occuper de plusieurs enfants par semaine, donc répartir son temps entre eux. « En aide mutualisée, la moyenne des heures d’accompagnement est de 12 h par semaine, mais ça peut être beaucoup moins, vu que ce n’est plus indiqué sur la notification. »

C’est d’ailleurs cette question qui a été au cœur d’une polémique, en décembre dernier à l’école du Thuit-de-l’Oison. Les enfants en situation de handicap, qui étaient tous accompagnés 12 h par semaine, ont vu leurs heures d’aide réduite à 8 h, déclenchant la colère des parents et une manifestation devant l’école.

« Comme il n’y a pas d’heures indiquées dans la notification MDPH, on peut nous retirer des heures et on a très peu de recours », déplore Élise Saegaert. Face à la mobilisation, l’Académie avait fini par maintenir les enfants aidés 12 h par semaine.

« Une réelle souffrance pour l’enfant »

« Tout est une question d’argent. On nous fait comprendre que les enfants handicapés, ça coûte cher à la société. Mais ne vaut-il pas mieux investir pendant 15 ans pour que ces enfants sachent lire, écrire, compter, plutôt que devoir, tout le reste de leur vie, les assister ? »

Elise SaegaertPrésidente de Préhandys276

Pour les familles qu’aide Élise Saegaert dans le cadre de son association, le manque d’accompagnement est un poids en plus. « C’est la double peine. Le dossier MDPH est déjà dur à monter. Et au final, on se retrouve avec des heures manquantes, insuffisantes. »

Le manque d’accompagnement est aussi « une réelle souffrance pour l’enfant, qui provoque des phobies scolaires, les met en situation d’échec scolaire ».

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Source ACTU.FR

Handicap à l’école : « Il faut toujours batailler », témoigne une maman…

Maman d’une petite fille handicapée de 7 ans, Constance Tiranzoni témoigne de difficultés autour de la prise en charge de son enfant à l’école. Port du masque, interventions de professionnels de santé, propos maladroits…

« Il faut toujours batailler », explique-t-elle.

Handicap à l’école : "Il faut toujours batailler", témoigne une maman

 

« Madame, nous n’avons pas à nous soumettre à vos exigences ». Ce fut la phrase de trop. Celle qui a littéralement fait bondir Constance Tiranzoni, maman d’une petite Rose, âgée de 7 ans et lourdement handicapée à cause d’une maladie dégénérative progressive. Une phrase en réponse à sa demande, en juin dernier – « portée par une enseignante référente », insiste-t-elle de faire intervenir une ergothérapeute dans la classe de sa fille, scolarisée en CP dans une école du département. Rose devant changer d’établissement à la rentrée de septembre, l’objectif était de « repérer les aménagements pour favoriser ses apprentissages » dans sa nouvelle école et éviter ainsi « qu’elle ne reparte à zéro ».

« Elle ne voyait pas l’intérêt »

Dès le départ, la maman dit avoir senti des réticences venant de l’enseignante. « Elle m’a dit qu’elle ne connaissait pas l’ergothérapeute et qu’elle ne voyait pas l’intérêt », rapporte-t-elle. Ses craintes s’avèrent fondées. L’Éducation nationale refuse l’intervention de l’ergothérapeute. L’enseignante évoque l’organisation d’« une sortie scolaire » ainsi que « deux AESH et une maîtresse du Rased déjà présente les mardis », expliquant ne pas vouloir « surcharger davantage sa classe ».

L’ergothérapeute proposait pourtant deux autres dates et aussi d’intervenir avant ou après la classe. À la maman, qui demande des explications, la directrice de l’établissement oppose une fin de non-recevoir. Le ton monte jusqu’à cette phrase : « Madame, nous n’avons pas à nous soumettre à vos exigences ». « Ça m’a étranglée. Ce ne sont pas des exigences. C’est un droit. Je dirais plutôt que c’est l’enseignante qui ne veut pas se soumettre à sa fonction ! Je pense que quand on est enseignant, on a envie d’aider son élève ! Trouver 20 minutes après la classe… »

« Si je n’avais pas grondé, il ne se serait rien passé ! »

Au lendemain de cette discussion houleuse, la maman reçoit un mail annonçant que d’autres dates seront proposées. Finalement, l’intervention de l’ergothérapeute se déroulera bel et bien. « Mais si je m’étais arrêtée là, si je n’avais pas grondé, il ne se serait rien passé ! », soutient Constance Tiranzoni. « C’est toujours très difficile. Il faut toujours batailler. J’ai assez de combats comme ça ! », lâche la jeune femme qui a quitté son emploi pendant trois ans pour répondre aux besoins de sa fille et travaille désormais une semaine par mois.

« Vous n’avez pas envie que votre fille soit heureuse comme les autres ? »

Et de relater un second « incident », en novembre 2020, au moment de l’obligation de port du masque. Rose, du fait de son handicap, avait une dérogation médicale pour ne pas le porter en classe. Mais l’école aurait proposé de faire passer l’enfant chez les maternelles -qui ne portaient pas de masques- pour ne pas « perturber » le reste de sa classe. Ou de la laisser avec ses camarades à condition de poser des parois de plexiglas autour d’elle. « J’ai entendu : “Vous n’avez pas envie que votre fille soit heureuse comme les autres enfants ?”», rapporte Constance Tiranzoni. « Dans ces cas-là, qu’est-ce qu’on fait ? Comment doit-on faire ? On a juste envie d’aller se pendre », regrette la maman. « Il y a des enseignants formidables, mais il faudrait revoir la formation », poursuit la jeune femme, appelant à davantage de modules sur le handicap. Elle affirme avoir souhaité témoigner « non pas pour que l’on s’apitoie sur [son] sort » mais « pour tous les autres parents  ». « Pour les encourager à ne pas se taire. »

Source EST REPUBLICAIN.

À 12 ans, rien ne l’empêchera de devenir agriculteur, pas même son handicap…

Atteint de dystrophie musculaire, John Ray, 12 ans, rêve de devenir agriculteur comme son papa. Grâce à un fauteuil roulant adapté, il peut enfin réaliser son rêve !

John Ray. À 12 ans, rien ne l’empêchera de devenir agriculteur, pas même son handicap

 

À 12 ans, John Ray est un jeune homme que rien n’arrête. Atteint de dystrophie musculaire, un maladie très handicapante qui l’oblige à rester en fauteuil roulant, John ne se laisse pourtant pas abattre, comme en témoigne une vidéo postée par sa maman sur les réseaux sociaux. Rêvant de devenir agriculture comme son père, il a pu enfin réaliser son rêve grâce à un fauteuil roulant parfaitement adapté aux activités agricoles.

Pour les parents de John, cette victoire sonne comme un miracle. Car lorsqu’ils apprennent la maladie de leur fils, alors âgé à peine de six semaines, les médecins ne sont pas confiants. « Quand il est né, son pronostic n’était pas bon. Les médecins ne s’attendaient pas à ce qu’il vive aussi longtemps », confie Trina, sa maman.

Un goût pour le métier plus que fort tout

Habitué à se promener dans un tracteur depuis son enfance, John a naturellement pris goût au métier d’agriculteur. Voyant le désir de plus en plus pressant de leur fils de s’investir dans les activités agricoles malgré son fauteuil roulant, les parents ont donc cherché une solution pour qu’il puisse réaliser son rêve. C’est en regardant une émission de chasse que son père découvre un type de fauteuil roulant tout terrain mais qui coûte très cher. Par chance, ils en trouvent un d’occasion, l’achètent et lui apportent quelques modifications, notamment l’ajout d’un grand morceau de bois à l’avant pour pousser la nourriture des vaches.

Depuis, John s’investit à fond dans la ferme, que ce soit à la grange ou dans les champs. « Nous avons planté des pommes de terre et accroché le chariot au dossier de sa chaise. Nous l’avons juste chargé et il a pu le tirer », a déclaré avec fierté son père. « C’est quelque chose qu’il n’a jamais été capable de faire auparavant. Maintenant, il peut aller n’importe où », a-t-il ajouté. « Si John m’a appris quelque chose, c’est la persévérance. Il n’y a rien qu’il dit qu’il ne peut pas faire », a déclaré, de son côté, sa maman, elle aussi très fière du courage de son fils face à l’adversité.

Source ALETEIA.

La galère de trois familles franciliennes pour scolariser leur enfant handicapé…

PARCOURS DE COMBATTANTES – Deux mamans et un papa racontent les difficultés qu’il et elles ont rencontrées pour que leur enfant handicapé puisse apprendre comme les autres.

La galère de trois familles franciliennes pour scolariser leur enfant handicapé

 

  • Des familles galèrent à scolariser leur enfant handicapé en Ile-de-France et pointent des inégalités territoriales.
  • « L’inclusion telle qu’on veut nous la montrer aujourd’hui est à l’opposé de celle qu’on veut nous montrer sur le terrain », estime un père, qui critique la communication gouvernementale.
  • Près de 12.000 enfants handicapés rencontrent chaque année des difficultés de prise en charge à l’école, selon le gouvernement, un chiffre sous-évalué selon l’Unapei, qui regroupe 550 associations autour du handicap.

« Notre fils n’aura pas école pour la troisième année de suite », « Notre fils est déscolarisé depuis 2018 », « J’ai un enfant handicapé et je ne trouve malheureusement pas de place »… Sur marentree.org, les témoignages de parents d’enfants handicapés s’accumulent, dans la foulée de la campagne #jaipasecole, lancée par l’Unapei, mouvement associatif français qui regroupe 550 associations autour du handicap. En Ile-de-France, la situation n’est pas meilleure qu’ailleurs, avec ses spécificités départementales. 20 Minutes a recueilli le témoignage de trois familles, dont les enfants ont été orientées vers des structures inadaptées, ou qui sont carrément sans solution pour la rentrée.

C’est le cas d’Ewa Grajner, maman de Filip, 7 ans, diagnostiqué autiste à 22 mois, et qui habite à Villemomble, en Seine-Saint-Denis. Il est ce qu’on appelle « non verbal » : il ne parle pas du tout et communique en pointant avec le doigt, avec des pictogrammes. « Il ne saura sans doute jamais lire, ni écrire. Peut-être jamais parler », explique sa mère, et c’est la raison pour laquelle son fils a besoin d’une structure qui le prend en charge avec ergothérapeute, psychologue, psychomotricien, orthophoniste, etc. pour qu’il progresse.

Pendant quatre ans, Filip a été correctement pris en charge à l’hôpital de jour à Neuilly-sur-Marne selon sa mère, à raison de 32 heures par semaine. Mais en juillet dernier, le suivi s’est arrêté, et malgré les efforts des parents depuis un an, impossible de trouver une place en institut médico-éducatif (IME), la seule structure adaptée aux yeux des parents de Filip.

A l’IME de Soubiran, pourtant dans leur département, ils se sont même vus répondre que leur domicile était hors du « secteur géographique » de l’institution, qui n’est pourtant pas censée sectoriser. En juillet, une convention entre la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le département de Seine-Saint-Denis et la MDPH a été signée pour améliorer les délais de traitement.

« Cela va à l’encontre du droit à l’enfant »

D’autres parents ont dégoté une solution, mais au prix de coûteux sacrifices financiers. C’est ce qui s’est passé pour Marie*, mère d’une petite Mégane* de 7 ans et demi, porteuse d’un syndrome génétique rare, qui nécessite là aussi une prise en charge pluridisciplinaire. Pour scolariser l’enfant, Marie, qui habite Paris, s’est résolue à embaucher une accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) privée, la directrice d’école lui ayant clairement dit, selon son témoignage, que l’enfant ne serait pas pris à l’école avec une AESH de l’Education nationale, qui ne reçoit que 60 heures de formation.

« Cela va à l’encontre du droit à l’enfant, c’est comme si on disait « votre enfant ne va pas rentrer dans cette classe-là car on n’a pas l’enseignant adapté ». C’est à l’école de s’adapter, pas à la famille », s’insurge Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei.

Entre-temps l’enfant avait commencé à se mutiler

Les prises en charge inadaptées peuvent se révéler catastrophiques et rendre encore plus difficiles la situation des familles d’enfants handicapés, et surtout des enfants eux-mêmes. C’est ce qui est arrivé à Luc*, enfant autiste de 11 ans, qui réside dans le Val-de-Marne. Scolarisé au départ à l’école selon le récit de son père Sami*, l’enfant devait subir des changements incessants de classe, les enseignantes et enseignants de l’établissement ayant refusé de le prendre en charge plus d’une heure d’affilée. A quoi se sont ajoutés plusieurs changements d’institutrices, parties en congé maternité.

« Le pédopsychiatre a alerté le médecin scolaire dès le lendemain de la rentrée que cela allait majorer les troubles de l’enfant », explique Sami, mais ce n’est qu’en décembre, quand député et Défenseur des droits se sont déplacés, que l’enfant a été autorisé à intégrer normalement une classe. Entre-temps l’enfant avait commencé à se mutiler, et il a finalement été décidé de le déscolariser. A la rentrée, la formation à « l’école inclusive » deviendra obligatoire pour tous les nouveaux enseignants.

« On est en train de créer des cas complexes, tout cela parce qu’à la base le système n’est pas adapté aux enfants », se désole Sonia Ahehehinnou. Et Luc, qui suivait depuis les cours par le Cned, est aujourd’hui également privé de cette ressource, selon son père, parce que la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) a notifié une scolarisation en classe Ulis en juillet, alors que les dernières commissions d’attribution se tiennent en juin, rapporte-t-il.

Inégalité territoriale

Les délais d’attente peuvent être très longs, jusqu’à 4 ans, et varient selon les départements, provoquant une inégalité territoriale. « Tous les départements ne s’investissent pas de la même façon pour la prise en charge du handicap et la scolarisation : le Val-d’Oise et les Yvelines ont moins d’implication que la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne », explique Bruno Lefebvre, président de l’Unapei Ile-de-France. Les délais sont les plus longs dans le Val-d’Oise : il faut y compter quatre ans pour une place en institut médico-éducatif, contre « seulement » un an et demi ou deux ans en Seine-et-Marne ou dans l’Essonne.

Pour une place en milieu scolaire ordinaire, c’est dans l’académie de Versailles où cela pêche le plus, à cause d’un manque d’AESH, selon Bruno Lefebvre. « Les enfants sont dits « scolarisés » mais ne le sont en fait que sur une demi-journée par semaine. »

Familles sacrifiées

Les enfants trinquent mais les familles aussi. Ewa Grajner, qui était adjointe de direction dans une grande surface, a dû arrêter de travailler, tout comme Marie. « Je ne pouvais pas organiser l’agenda de ma fille jusqu’à 2 heures du matin tous les jours », dit-elle. Les vacances suivent pour cette dernière le rythme des thérapies de sa fille : « Quinze jours en Espagne l’an dernier pour des soins intensifs dans une clinique, cette année en Bretagne pour une rééducation neuro-fonctionnelle dans un centre spécialisé qui fait beaucoup de pédiatrie et de neurologie. » Sans compter les efforts financiers : les « vacances » de Mégane coûtent entre 2.000 et 3.000 euros, et ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Au quotidien, comme Marie a choisi d’être aidée financièrement pour une prise en charge humaine, les soins qu’elle peut requérir pour sa fille ne lui sont pas remboursés. Il fallait choisir, c’était l’un ou l’autre. « On ne peut pas cumuler les deux », explique-t-elle.

Les familles qui font face à ces problèmes sont souvent surmenées, épuisées. Sami, le père de Luc, a lui aussi mis entre parenthèses son métier d’enseignant pour faire l’école à son fils à domicile, mais il a été rattrapé par des ulcères à l’estomac, qu’il attribue au stress généré par la situation de son enfant. Double peine, il a ensuite été déclaré inapte à toute fonction publique à vie à la suite du passage d’un expert, selon son témoignage, une décision contre laquelle il se bat aujourd’hui au tribunal. « N’importe quelle maman dira qu’elle est prête à se suicider quand elle doit refaire un dossier à la MDPH », abonde Marie.

Que fait le gouvernement ?

En face, le ministre de l’Education met en avant l’augmentation du nombre d’accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), passés de 70.000 à plus de 120.000 aujourd’hui. Mais ces chiffres sont largement contestés par les parents que nous avons interrogés, qui affirment ne voir aucun progrès sur le terrain. « Sur le papier c’est magnifique, mais on ne fait rien », se désole Ewa Grajner. « L’inclusion telle qu’on veut nous la montrer aujourd’hui est à l’opposé de celle qu’on veut nous montrer sur le terrain », renchérit Sami.

Pour Sonia Ahehehinnou, « l’école ne sera réellement inclusive que lorsqu’on aura une évaluation bien concrète des besoins du terrain ». Le gouvernement affirme que 12.000 enfants handicapés rencontrent chaque année des difficultés de prise en charge à l’école (sur 385.000 enfants en situation de handicap scolarisés en classe ordinaire à la rentrée 2020) mais l’Unapei considère que les chiffres sont largement sous-évalués, car ils englobent toutes les prises en charge y compris celles jugées déficientes ou insuffisantes par les parents. Contacté par 20 Minutes, le cabinet de la ministre Sophie Cluzel nous confirme que ce sont bien les heures prescrites par la MDPH qui sont comptabilisées, et non les heures effectives.

* Le prénom a été changé

Source 20 MINUTES.

Accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), « Un métier de passion », mais de précarité aussi…

Pour Sandrine Leclerc, accompagnante d’enfants en situation de handicap (AESH) au collège de Brezolles et représentante des AESH à la FSU 28, il y a encore des progrès à faire du côté de l’Éducation nationale pour donner à ce métier toute la place qu’il mérite au sein de l’institution scolaire. 

Accompagnants d’enfants en situation de handicap (AESH), « Un métier de passion », mais de précarité aussi

 

Sandrine Leclerc reconnaît volontiers un « bon dialogue social avec les services académiques de l’Eure-et-Loir » : « On sent une volonté du Service de l’école inclusive d’augmenter les contrats des gens en place » et « de l’académie d’harmoniser les contrats », qui étaient gérés jusqu’ici par deux gestionnaires différents, ce qui occasionnaient des incohérences.

Selon elle, ce qui manque aux AESH, ce sont « des avancées au niveau national ». Même si les discussions entre les syndicats et le ministère de l’Éducation nationale ont permis quelques avancées (notamment une revalorisation des salaires, qui sera effective à la rentrée), il reste du chemin à accomplir pour sortir les AESH de la situation précaire dans laquelle les place leur contrat.

« Dans le département, et c’est pareil partout ailleurs, la grande majorité est engagée en temps partiel imposé, à 62 % d’un temps plein. Cela amène des collègues à avoir deux emplois. Beaucoup cumulent avec du temps d’accompagnement aux devoirs le soir ou de la surveillance de cantine à midi. Mais on doit se tenir à disposition, car notre emploi du temps est par nature fluctuant. On emploie des gens à 760 € par mois, certes en CDI, mais en leur demandant d’être compétents, souple sur les horaires et en les formant très peu… », constate la syndicaliste.

Se former à la diversité des handicaps

La formation est en effet un autre des chevaux de bataille des syndicats. « Il y a soixante heures de formation la première année, puis dix-huit par an de formation continue. Mais il existe tellement de handicaps différents qu’on se forme sur notre temps personnel, et parfois sur nos propres deniers », constate Sandrine Leclerc, qui vient elle-même de se former « sur le sujet du TDAH [trouble de déficit de l’attention/hyperactivité, NDLR] sur un mooc [cours en ligne, NDLR] canadien ».

Bonne nouvelle pour les AESH, un panel de formations va leur être proposé à partir de cette rentrée, « enfin », lâche Sandrine Leclerc, qui se réjouit également du plan national de formation des AESH en cours d’élaboration.

L’implication qu’elle voit parmi ses collègues vient selon du fait qu’AESH est « un métier de passion, qui plaît à beaucoup des gens » qui l’exercent.

L’école inclusive, un système complexe à mettre en œuvre.

Depuis la rentrée dernière, les services de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés sont organisés sous forme de pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial). Une forme de mutualisation qui permet, selon l’Éducation nationale, « plus de réactivité et plus de flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain dans les établissements scolaires ».

« Une situation temporaire »

Les 620 AESH du département sont « tous affectés sur un Pial depuis le 30 juin et la plupart savent déjà sur quel(s) établissement(s), mais on ne met pas un AESH en face d’un nom d’enfant », précise Pascal Grimoin, qui sait l’attente des parents d’élèves en situation de handicap. Les services académiques doivent en effet jongler entre les notifications de la Maison départementale des personnes handicapées qui tombent tout au long de l’année et attribuent des heures d’accompagnement à certains élèves, les besoins des enfants et la répartition géographique des AESH.

« Parfois, nous recrutons un accompagnant à Dreux, mais à la rentrée, nous apprenons que l’enfant a déménagé à Châteaudun. Il faut alors recruter quelqu’un à Châteaudun, car il n’est pas question de faire traverser tout le département à l’AESH, ni de laisser un enfant sans accompagnant. »

C’est cette gymnastique complexe qui explique que 2 % des enfants « notifiés MDPH » dans le département se retrouvent sans AESH. « Une situation temporaire », assure Pascale Grimoin.

Source L’ECHO REPUBLICAIN.