Elle n’arrive pas à placer son fils handicapé en structure adaptée…

À huit ans, Ziad est scolarisé en classe de maternelle. Handicapé mental, il ne trouve pas de place dans un établissement adapté.

Sa mère, Maissa Mehiris, émet des demandes depuis trois ans auprès de la maison départementale des personnes handicapées, sans grand résultat.

Maissa Mehiris n’arrive pas à placer son fils Ziad, qui est sur liste d’attente à l’IME de Roppe depuis trois ans.  Photo ER /Adeline DIVOUX

Ziad est handicapé mental depuis la naissance. « Il a fait une souffrance, il a manqué d’oxygène », indique sa mère Maissa Mehiris. À huit ans, le garçon est encore scolarisé en maternelle, faute de place en établissement spécialisé.

Depuis trois ans, son dossier est en attente pour l’institut médico-éducatif (IME) de Roppe. « La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ne peut intégrer Ziad si une place ne se libère pas », déplore Maissa.

L’attente va durer encore. « On m’a certifié que Ziad n’aurait toujours pas de place en septembre prochain », se désole la Belfortaine. Pour multiplier ses chances, elle a envoyé cette année des dossiers pour les IME de Montbéliard et d’Héricourt. « Même s’il y a plus de route à faire tous les jours, mon fils ne peut pas rester en maternelle continuellement. »

D’autant plus que l’écart commence à se faire sentir avec les autres enfants. « Il est mis à l’écart et ce n’est pas adapté pour lui », souffle-t-elle.

Un plan B comme seule solution proposée

En attendant d’être accueilli en structure spécialisée, Ziad va à l’école un jour et demi par semaine, le reste du temps en Sessad. « C’est un service spécialisé, mais ce n’est qu’une solution provisoire », explique Maissa. L’enfant doit également se rendre régulièrement chez l’orthophoniste et l’orthoptiste.

La MDPH propose à Maissa une solution en plan B pour la rentrée prochaine. Intégrer Ziad en classe de CP Ulis, censée être adaptée aux enfants porteurs de handicap. « Mais pas pour lui, sinon la solution aurait été trouvée bien avant », réagit la mère.

Pour l’instant, Ziad est scolarisé à Bavilliers. « J’ai dû le changer d’école car il aurait été dans la même classe que son petit frère et cela aurait été compliqué », indique-t-elle.

Maissa a pris rendez-vous avec le maire de Belfort, Damien Meslot, le 11 avril dernier. « Je voudrais que l’on comprenne que la longue attente et la prise en charge non adaptée sont compliquées à gérer pour les familles », glisse Maissa. Mais la rencontre n’a pas été concluante : « Il m’a dit qu’il allait envoyer un courrier à la MDPH pour trouver des solutions, mais le rendez-vous s’est passé très rapidement. »

Source EST REPUBLICAIN.

Stade Toulousain-Clermont: «Nous devons être leurs yeux»… Comment le match va être décrit aux aveugles et malvoyants…

RUGBY Déjà mis en place lors des deux derniers matchs du TFC au Stadium, un système d’audiodescription sera proposé à 30 aveugles et malvoyants, dimanche lors de la rencontre entre Stade Toulousain et Clermont.

Stade Toulousain-Clermont: «Nous devons être leurs yeux»… Comment le match va être décrit aux aveugles et malvoyants

  • Grâce à un récepteur, 30 aveugles et malvoyants pourront suivre le sommet du Top 14 entre le Stade Toulousain et Clermont en audiodescription, dimanche au Stadium.
  • Ce dispositif est animé par des étudiants, futurs professionnels de la radio. L’un d’eux explique à « 20 Minutes » les spécificités de l’audiodescription.

Après le foot avec TFC – PSG puis TFC – Nantes, au tour du rugby, avec Stade Toulousain – Clermont. Dimanche, à l’occasion du choc du Top 14 entre le leader et son dauphin, les spectateurs aveugles ou malvoyants du Stadium pourront suivre un match en audiodescription pour le troisième week-end d’affilée.

Enfin, pas tous : seuls 30 récepteurs seront disponibles en prêt dès 14h30 au guichet invitations, sur présentation d’un justificatif et d’une carte d’identité (il n’est pas possible de réserver). De l’autre côté de l’appareil : des élèves de Sudformadia, école de formation aux métiers de la radio basée à Balma, en partenariat avec Toulouse Métropole et l’université Jean-Jaurès.

« Nous devons être leurs yeux, afin qu’ils puissent suivre les matchs comme les autres spectateurs à travers nous », explique Lucas Aizpurua, 20 ans.

Jonathan Bothelo, Florian Lafon et Lucas Aizpurua (de gauche à droite) lors de TFC - PSG le 31 mars 2019.

L’étudiant a déjà officié lors des deux matchs de foot avec ses collègues Florian Lafon (21 ans) et Jonathan Bothelo (22 ans). Cette fois, il sera en duo avec Florian. « Comme il est Toulousain, il commentera les actions du Stade, et moi celles de Clermont, précise le jeune Dacquois au patronyme basque. Ainsi, les auditeurs associent une voix à une équipe. »

« Toujours expliquer où est le ballon »

Sinon, qu’est-ce qui différencie l’audiodescription d’un commentaire radio ordinaire ? « Il faut toujours expliquer où est le ballon. Pour les premiers matchs, j’avais une feuille avec le plan du Stadium et le nom des tribunes. » Et qu’est-ce que ça pouvait donner ? « Verratti fait une transversale pour Mbappé, côté tribune honneur sud, qui essaie de rentrer dans la surface, sur le côté droit du gardien… »

Dimanche, il s’agira de rugby et Lucas en salive d’avance. « J’ai arbitré pendant des années, donc je pourrai bien expliquer les règles. Cela devrait aussi aller moins vite qu’un match de foot, avec plus de phases statiques, des rucks… Il y a également davantage de lignes sur un terrain de rugby, donc plus de repères à donner dans l’audiodescription. »

Le dispositif est rare en France, mais pas unique. Côté foot, Lille l’a adopté alors qu’en rugby, Toulon, par exemple, l’a déjà expérimenté. A Toulouse, les trois derniers matchs à domicile du TFC cette saison (contre Lille, Rennes et Marseille) seront également « audiodécrits ». Et le système pourrait très vite s’étendre à des sports de salle, ainsi qu’à des spectacles vivants, comme des pièces de théâtre.

Source 20 MINUTES.

VIDÉO. Avec Aurélie, orthophoniste, les patients reprennent la parole… !

Installée en libéral à Caen, Aurélie Storez soigne les troubles de la parole, du langage et du raisonnement, de l’enfant jusqu’à la personne âgée.

Aurélie Storez, orthophoniste à Caen, reçoit une cinquantaine de patients par semaine, au cabinet et parfois à domicile.

Dans son cabinet, on trouve des jeux, une dînette, un enregistreur et des livres. Aurélie Storez, 35 ans, reçoit avec un grand sourire. La voix est douce et posée. Son plus jeune patient a neuf mois ; il a du mal à s’alimenter. Elle le fait jouer avec des cuillères, mettre à la bouche pour « retrouver du plaisir là où c’est compliqué ». La plus âgée a 105 ans. L’orthophoniste lui rend visite en maison de retraite et la fait chanter pour stimuler la communication.

La séance, qui dure 30 à 45 minutes, est adaptée au patient et à sa déficience. Dyslexie, illettrisme, langage écrit et oral, troubles de la parole, de la voix, de l’alimentation, du raisonnement, surdité… « On a souvent une vision étroite de l’orthophonie, alors que l’on couvre tout le champ de la communication », souligne-t-elle.

Liste d’attente

En terminale scientifique, Aurélie accompagne son frère chez l’orthophoniste. Intriguée, elle demande au praticien de suivre la consultation tandis qu’il reçoit « un adolescent malentendant, un adulte aphasique et un enfant autiste ». C’est la révélation. Elle part à Arras suivre une prépa au concours, qu’elle réussit l’année suivante à Lille : elle entre à l’école d’orthophonie pour quatre ans (les études durent aujourd’hui cinq ans). À la sortie, après des remplacements, elle s’installe en cabinet, qu’elle partage avec quatre orthophonistes, uniquement des femmes. Chacune a une liste de patients en attente.

Une histoire unique

« Le premier rendez-vous commence par un bilan pour déterminer les troubles et le traitement, qui durera de quelques semaines pour un problème de déglutition, à plusieurs années pour une maladie dégénérative. » Chez les enfants (la moitié de sa patientèle), « la rééducation passe par le jeu et je discute avec la famille pour changer des habitudes, comme le temps passé devant les écrans ».

Pour les adultes (enseignants et chanteurs qui se sont cassé la voix, personnes transgenres qui veulent en changer, patients ayant subi une opération des cordes vocales, un cancer de la gorge ou un traumatisme crânien), Aurélie utilise des techniques de relaxation pour apprendre à placer ou économiser sa voix, contrôler son débit. Avec les aphasiques, elle travaille l’articulation des mots devant un miroir, l’enchaînement logique des phrases.

Les troubles de l’oralité sont la spécialité d’Aurélie, qui a repris il y a deux ans un diplôme universitaire et donne des cours à l’école d’orthophonie. « Chaque histoire, chaque personne est unique et la réponse le sera également. J’apprends beaucoup des patients et je continue à me former pour chercher. »

Découvrez la Vidéo, cliquez ici.

Source OUEST FRANCE.

Un Mosellan a créé une appli pour son fils atteint de dyspraxie…

Un Messin a inventé pour son fils Yanis, atteint de dyspraxie, une application dédiée sur smartphone.

L’intelligence artificielle envoie des rappels, géolocalise, donne son chemin, ou encore permet de se connecter avec les membres de sa famille. 

Fawzi Ziane a inventé Irissia, une application pour aider son fils à surmonter sa dyspraxie.

Lorsque Fawzy Ziane découvre que son fils Yanis est atteint de dyspraxie, l’ingénieur et développeur informatique décide de créer une application pour l’aider.

Cette maladie empêche de coordonner ses mouvements, de mémoriser des gestes du quotidien, de se concentrer. Ce papa invente « Irissia« , une intelligence artificielle sur téléphone Androïd (et bientôt Apple) pour rendre autonomes les personnes « dys« .

De multiples fonctionnalités

Irissia envoie des rappels, comme « n’oublie pas tes affaires de sport » ou « ta première salle de classe est la 306« . L’appli permet d’enregistrer des lieux, guide ses utilisateurs et met en relation les membres d’un même foyer. Les parents ont eux aussi Irissia sur leur téléphone pour suivre leur enfant et partager des informations avec lui.

Sa base de données, vérifiée par Fawzy Ziane, permet à Yanis d’obtenir rapidement des informations courtes et complètes, utiles pour ses devoirs.

Quand le papa de Yanis a créé Irissia, l’ingénieur voulait avant tout que l’appli soit adaptée à ses besoins : « Le but c’est que l’enfant atteint de dyspraxie se sente autonome, donc Irissia l’y aide. Parce que malheureusement, ils manquent de confiance en eux, ils se sentent rejetés par la société. Rien n’est prévu pour eux. Irissia leur facilite l’intégration. »

Irissia propose une liste de courses que tous les membres de la famille peuvent compléter.  - Radio France

Une application utile pour tous

Cette application accompagne un enfant atteint de dyspraxie, mais aussi sa famille, qui peut l’utiliser comme une aide à l’organisation du foyer. Il est par exemple possible de recevoir une notification quand un membre va au supermarché, et ajouter alors un produit sur la liste de courses commune.

Irissia peut être aussi utilisée par les personnes atteintes d’Alzheimer, pour les aider à se souvenir de ce qu’ils doivent faire ou pour que leur famille sache à quelle distance de leur domicile ils se trouvent, par exemple. L’application sert aussi de lien au sein d’une famille de divorcés, ou dans un foyer lambda qui souhaite mieux s’organiser.

L’application coûte 9,90€ par mois. 1 200 personnes l’utilisent déjà en France.

Source FRANCE BLEU.

L’Allemagne développe l’habitat autogéré… Alternative à l’Ehpad…

Fédéralisme oblige, il n’existe pas de modèle unique en Allemagne pour prendre en compte la dépendance.

Colocations accompagnées et habitat participatif, les formes alternatives se développent néanmoins.

L’Allemagne développe l’habitat autogéré.

«Par sa démographie, la thématique du vieillissement est centrale en Allemagne », constate Anne Labit, sociologue à l’université d’Orléans et co-fondatrice de Hal’âge, une association qui développe et soutient les démarches d’innovation sociale au croisement de l’habiter et du vieillir.

Dans la loi allemande sur l’assurance soin, le principe des soins au domicile est prioritaire sur l’entrée en établissement depuis 1994, et l’aide sociale permet à chacun de rester à domicile si la solution ne coûte pas plus qu’un séjour en établissement.

Pas de modèle unique

Sur son site, le ministère fédéral de la famille, des seniors, des jeunes et des femmes recense, à égalité, les établissements médicalisés, les résidences services et les logements-foyers, les colocations accompagnées et l’habitat participatif.

« Chaque forme répond à des situations et des aspirations singulières », affirme le ministère. Chaque région fixe le cadre réglementaire de fonctionnement des établissements et services (taux d’encadrement, niveau de formation des salariés, forfaits types pour l’aide et le soin au domicile), il n’y a donc pas de modèle économique unique d’accueil et d’accompagnement des personnes âgées. Les tarifs et les restes à charge varient d’une région à l’autre.

Alternative à l’Ehpad

Une raison qui explique peut-être le développement des formes alternatives d’habitat prenant en compte le vieillissement. « L’habitat groupé autogéré des personnes âgées apparaît comme une bonne solution, aussi bien en termes économiques, pour réduire les dépenses publiques liées au vieillissement, que sociaux grâce à la qualité du vieillir qui privilégie l’autonomie de la personne et la solidarité collective », explique Anne Labit.

La chercheure rapporte l’exemple de la villa Emma, initiée à partir de la coopérative d’habitants Amaryllis dans la périphérie de Bonn. Soutenu par la ville, le Land Nordrhein-Westfalen et l’État, cet habitat alternatif à l’institution médicalisée accueille, depuis 2011, treize personnes entre 22 et 90 ans, valides ou handicapées, ayant besoin de soutien et de soins réguliers ou pas.

Les onze logements sont adaptés au handicap et cinq sont sociaux. Le loyer s’élève à 9,60 euros/m2 pour le privé et à 5,10 euros/m2 pour le locatif public. S’y ajoutent 2,30 euros/m2 pour les salles communes et 2 euros/m2 pour le chauffage, l’eau et le gardien. Un service ambulatoire d’aide à domicile et des soins, dont les bureaux sont installés dans la villa, est disponible 24 h/24 et intervient à la demande.

Vigilance

Reste que le projet mise sur l’entraide de la communauté d’habitants, l’investissement d’une trentaine de bénévoles du quartier, notamment pour la vie quotidienne. Il s’agit de « bien vivre ensemble pour pouvoir bien vieillir ensemble », analyse Anne Labit. C’est pourquoi ce type de « montage nécessite une certaine vigilance, notamment en termes de projet social ».

« Adapter l’espace social de proximité à l’échelle du quartier »

Le rapport sur les « Organisations et ressources territoriales pour le maintien à domicile de personnes très dépendantes » en Europe, relève « l’intérêt de la notion de quartier, à la fois comme environnement familier d’une personne et comme espace pertinent pour l’organisation des soutiens » autour de la personne désireuse de vivre et de vieillir chez elle. Ce modèle existe en Allemagne depuis les années 1980 – coopération entre les bailleurs sociaux et les services d’aide et de soins. Les quartiers sont définis par un rayon de 500 à 1 000 m autour d’un point central. Chacun comprend quatre « incontournables » : un espace de rencontre et de convivialité, des logements adaptés dont quelques-uns pour les clients bénéficiant d’un service d’aide et de soins à domicile, une permanence « aide et soins » avec téléassistance et intervention d’urgence facturées à l’intervention, un « manager de quartier », coordonnateur social présent pour soutenir habitants et bénévoles, susciter les solidarités de voisinage et coordonner les activités.
Rapport remis à la CNSA par Familles Solidaires pour le Réseau de l’habitat partagé et accompagné.


Chiffres Clés

  • Population (OCDE, 2017) : 82,8 millions ; 20,9 % + 65 ans, 5,6 % + 80 ans ; 29 % des personnes en perte d’autonomie résident en établissement.
  • Aide et soins de longue durée (2015) : 2,9 millions de personnes (3,5 % de la population, 14,1 % des 75-84 ans et 66,1 % des + 89 ans) dans 13 596 établissements (730 145 salariés) et 13 323 services (355 613 salariés).
  • Financement (public et privé) de la perte d’autonomie (OCDE, 2017) : 1,3 % du PIB. Plafond de l’assurance SLD, à domicile : 316 à 901 euros (espèces), 689 à 1 995 euros (en nature) ; en établissement : forfait de 125 à 2 005 euros (RAC = 2 000 €).

Source www.gazette-sante-social.fr.

Thèmes abo

Sondage très INQUIETANT : Faut-il intégrer le critère d’âge pour les traitements coûteux?… !!!

Loin du modèle anglo-saxon, l’âge des patients ne détermine pas l’accès aux soins. Seul l’âge physiologique est pris en compte.

Faut-il intégrer le critère d’âge pour les traitements coûteux?

Ce n’est qu’un sondage, mais il interpelle. Pour conserver l’équilibre financier de leur sécurité sociale, quatre Belges sur dix envisagent de ne plus administrer de traitements coûteux prolongeant la vie des plus de 85 ans! Les Français, et c’est heureux, ont une vision diamétralement opposée. Ainsi, 83 % de la population hexagonale estime qu’il ne faut pas arrêter de soigner les personnes atteintes d’un cancer à partir d’un certain âge, selon le 6e rapport de l’Observatoire des cancers, publié en 2017 par la Ligue contre le cancer. Au contraire, pour 72 % des Français, les seniors doivent pouvoir bénéficier des meilleurs traitements.

«Jusqu’à présent, la France échappe au modèle de pensées anglo-saxon qui a une vision plutôt utilitariste: la prescription de thérapeutique onéreuse est envisagée en fonction du retour sur investissement pour la société. Une vision qui peut laisser sur le côté des populations comme les personnes âgées», explique le Dr François Blot, président du Comité d’éthique de Gustave-Roussy. À l’opposé, la vision française demeure, pour le moment, plutôt bienveillante et humaniste. Pour autant, en raison de certains préjugés liés à l’âge, la prise en charge de pathologies comme les cancers, chez les plus de 75 ans, demeure parfois trop tardive, soulignait encore le 6e rapport de l’Observatoire des cancers.

C’est notamment le cas des cancers du sein, comme l’a rappelé récemment le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Chaque année, près d’un quart des nouveaux cancers du sein diagnostiqués concernent des femmes de plus de 75 ans. Or, dans cette tranche d’âge, trop de cancers sont détectés à un stade avancé. «Il n’est pas rare de voir des patientes avec des tumeurs de 5 cm de diamètre à cet âge, des atteintes ganglionnaires voire des métastases», affirme le Pr Carole Mathelin, chef du service de sénologie au CHU de Strasbourg. Après 74 ans, le dépistage organisé n’a plus lieu d’être. Mais cela ne signifie pas pour autant que le risque de cancer a totalement disparu et qu’il ne faille plus s’en préoccuper. «De plus, contrairement à une idée reçue, un cancer du sein chez une personne âgée peut aussi être agressif», insiste le Pr Marc Espié, oncologue et responsable du centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis, à Paris.

Sens clinique

Mais une fois la maladie diagnostiquée, l’âge est-il un critère primordial dans le choix des traitements? «L’âge en lui-même n’intervient que pour une faible part dans la décision médicale. C’est l’âge physiologique qui est pris en compte. À 85 ans, certaines personnes sont plus en forme que d’autres à 75 ans», explique le Pr Éric Galam, médecin généraliste et enseignant à Paris-VII. En cancérologie plus particulièrement, les médecins disposent d’un outil pour évaluer le risque qu’a une personne âgée de mal tolérer son traitement anticancéreux en fonction de la présence de facteurs de risques comme la dénutrition, d’autres pathologies, des troubles cognitifs… Les personnes les plus fragiles sont orientées vers des consultations d’oncogériatrie qui vont permettre d’adapter les traitements pour en limiter la toxicité.

En cardiologie, les décisions se prennent au cas par cas. Le Pr Yves Juillière, président de la commission d’éthique de la Société française de cardiologie, explique avoir posé un dispositif de réparation de la valve mitrale du cœur par voies percutanées, c’est-à-dire sans ouvrir la poitrine, chez une dame de 91 ans. «Il ne s’agit pas de savoir si on va retarder l’heure de son décès. Mais la patiente, elle, ne pouvait plus rien faire alors qu’elle était encore autonome. Cette opération va lui permettre d’aller mieux et lui permettre de rester chez elle plutôt que de passer son temps à l’hôpital», explique le spécialiste, pour qui l’équipe médicale n’aurait sans doute pas pris la même décision face à une personne du même âge invalide.

Pour le moment, d’après tous les spécialistes que nous avons interrogés, une personne âgée ayant besoin d’une thérapie coûteuse en bénéficiera à condition que cela ait un sens clinique. Mais demain? En 2050, 5 millions de Français auront plus de 85 ans. Une situation inédite, comme le rappelle le Pr Emmanuel Hirsh, directeur de l’Espace national de réflexion éthique sur les maladies neuro-dégénératives (MND): «Dans ce contexte, il convient d’être attentif à la tentation d’intégrer le critère d’âge dans l’accès aux traitements les plus coûteux. Si la question se posait, elle devrait faire l’objet d’une concertation publique», martèle-t-il.

Source LE FIGARO.

Handicap à l’école : plus de 18 000 élèves concernés par l’inclusion dans l’académie de Toulouse…

L’académie de Toulouse compte cette année plus de 18 000 élèves en situation de handicap, dont plus d’un quart en Haute-Garonne.

Handicap à l'école : plus de 18 000 élèves concernés par l'inclusion dans l'académie de Toulouse.

Soit une augmentation de + 70% en quatre ans. Le rectorat met les bouchées doubles pour embaucher plus d’accompagnants (AEHS) et renforcer les dispositifs existants en expérimentant des «pôles inclusif d’accompagnement localisé » (PIAL). La rectrice Anne Bisagni-Faure était ce matin au collège Emile-Zola à Toulouse.

Comment intégrer un élève en situation de handicap, de l’école primaire au lycée, est une question qui occupe de plus en plus l’éducation nationale. L’institution fait face, chaque année depuis 2006, à une explosion des effectifs de ces élèves qui ont besoin de toujours plus d’accompagnants (AESH), pour la réussite « d’une école pleinement inclusive », telle qu’elle est souhaitée par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer.

Au niveau national, on est passé en un peu plus de dix ans de 155 361 élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire à 337 795 en 2018. Le nombre d’accompagnants a aussi suivi – de 12 640 en 2006 à 60 575 en 2018 –, mais il en manque encore beaucoup. C’est encore plus prégnant dans l’académie de Toulouse qui compte cette année « plus de 18 000 élèves en situation de handicap dans les établissements, soit + 70 % en quatre ans », précise le rectorat.

L’inspection académique de la Haute-Garonne emploie actuellement 4 188 contrats AESH, et vient d’embaucher 350 personnes lors de plusieurs jobs dating. La nouveauté, c’est aussi, assure le gouvernement, la création dès 2020 de « 80 000 emplois pérennes, avec un CDD de trois ans renouvelable une fois, puis possibilité d’un CDI », et l’assurance d’un temps plein (35 heures par semaine). Le faible temps de travail, qui induit des salaires bien en dessous du smic et l’absence d’un plan de carrière, étant des revendications qui s’expriment régulièrement dans la rue à Toulouse.

Le rectorat semble y répondre favorablement qui, à chaque rentrée, se retrouve face à la réalité de ces familles (parfois plus de 300) qui attendent un AESH pour que leur enfant puisse suivre en cours. Pour pallier cette pénurie qui paralyse tout un système, les académies, sur recommandation du ministre, expérimentent depuis fin 2018 des « pôles inclusif d’accompagnement localisé » (PIAL). L’académie de Toulouse en compte 22, dont dix établissements en Haute-Garonne. Ce jeudi, la rectrice Anne Bisagni-Faure, a présenté les différents aspects de cette « démarche collective » au collège Emile-Zola (quartier Saint-Michel à Toulouse) qui scolarise seize élèves en situation de handicap (de la 6e à la 3e).

Le PIAL en bref

L’objectif des « Pial » : un meilleur dialogue avec les familles ; une meilleure implication des accompagnants au sein de l’équipe éducative ; une meilleure coordination professeurs – accompagnants ; une meilleure réponse aux besoins éducatifs de chaque élève en lien avec son handicap, etc. ».

Mais on l’aura aussi compris au gré des échanges, les dispositifs en place ne sont jamais un remède miracle pour ceux qui l’expérimentent au quotidien, les professeurs, les accompagnants, les parents, jonglant, comme l’a signalé une enseignante, entre « année scolaire et année de soins » qui ont deux rythmes différents. Et des situations complexes comme celle de cette professeure d’anglais :

« L’an passé, je me suis retrouvée avec une élève mal-voyante, sans matériel audio pour qu’elle puisse travailler, mais aussi avec un autre élève mal-entendant qui n’avait pas non plus de matériel visuel. Je me suis retrouvée dans une situation contradictoire : comment réunir par le travail ces deux élèves dans ma classe ? En fait, je me suis vite retrouvée dans une impasse de réussite pour ces élèves qui n’avaient pas d’accompagnants (AESH) ».

Source LA DEPÊCHE.

Ploërdut : l’exploitation ouverte aux jeunes stagiaires en situation de handicap est en péril…

Elle est surnommée « la ferme des fous ». L’exploitation de David Guillemet accueille depuis quatre ans des stagiaires souffrant de handicap.

Victime d’une épidémie, elle a été placée en redressement judiciaire mais une association se bat pour la racheter. Une pétition est en ligne.

La ferme des fous de Ploërdut (56) pourrait être reprise par l'association edoras / © David Guillemet

Tout est parti d’une remarque entendue dans un lycée agricole. En parlant de deux élèves en situation de handicap, un représentant syndical s’était exclamé : « Dans l’agriculture, c’est déjà pas si simple. Alors on ne va pas en plus prendre des débiles au lycée ! » Un déclic pour David Guillement, lui-même autiste.

Éleveur de vaches Salers bio à Ploërdut (dans le Morbihan) il décide alors de créer ce qu’il appelle sa « ferme des fous ». Une exploitation où de jeunes stagiaires en situation de handicap apprennent les métiers de la ferme.

Depuis quatre ans, une vingtaine de jeunes, élèves en lycée agricole ou bien déscolarisés y sont passés. L’idée, c’est de permettre aux premiers de finaliser leur projet professionnel. Pour les seconds (en voie de déscolarisation), le but est de reprendre confiance en eux. Au contact des animaux, ils gagnent en confiance, en autonomie.

La ferme des fous en redressement judiciaire

Sauf qu’il y a deux ans, la moitié du cheptel de David Guillement a été décimée par une épizootie. Les pertes sont considérables. Faute de revenus et d’indemnisations, le redressement judiciaire est incontournable.

Pour tenter de la sauver, des parents de stagiaires, des acteurs du monde du handicap et agricole ont créé l‘association Edoras. Objectif :racheter l’exploitation !

Une pétition a été mise en ligne « pour la reprise de la ferme des fous« . Le dossier de rachat doit être bouclé avant le 28 mai.

Source FR3.

 

En Hongrie, l’une des rares entreprises solidaires du pays récompensée pour son travail avec des autistes…

En Hongrie, le label de l’entreprise la plus créative du pays vient d’être décerné à une société de coursiers dont tous les livreurs sont autistes.

En Hongrie, l'une des rares entreprises solidaires du pays récompensée pour son travail avec des autistes...

L’initiative vient d’un jeune homme de 32 ans. Levente Erös travaillait dans la distribution et il y a deux ans, il a lancé une coopérative qui s’appelle « Nagy lépés », ce qui veut dire « Un grand pas en avant ». Cette entreprise solidaire emploie cinq coursiers qui sont tous autistes ou qui souffrent du syndrome Asperger.

Distribution de prospectus et de petits paquets

Tous les matins, les coursiers arrivent au siège de la société, située dans un quartier central de Budapest. Ils reçoivent une liste de livraisons à effectuer. Leur travail consiste essentiellement à distribuer des prospectus, des affiches publicitaires et des petits paquets. Cela peut-être pour des théâtres, des lieux de spectacle ou des cabinets dentaires qui veulent faire de la publicité dans les lieux touristiques.

Chaque livreur a un grand chariot à roulettes qu’il remplit de matériel publicitaire, et il part le distribuer à pied, ou éventuellement en bus. À chaque étape, le coursier dépose les prospectus à un endroit précis, sur des présentoirs ou sur une table. Il prend des photos, elles seront ensuite envoyées au commanditaire pour montrer que la livraison a bien été effectuée. Ces livraisons ont souvient lieu aux mêmes endroits. C’est un travail répétitif qui peut sembler ennuyeux, mais cette routine convient bien aux personnes autistes. Cela a quelque chose de rassurant et ils se sentent en sécurité.

Des contrats avec Coca-Cola et Lidl

Pour l’instant, l’entreprise réalise un petit chiffre d’affaires de cinq millions de forints, soit 16 000 euros par an. Elle arrive tout juste à équilibrer son budget. Son but est d’abord de donner aux autistes des emplois qui ont du sens, et non pas d’embaucher une personne à capacité réduite sans lui donner de tâche valorisante.
Cependant, la coopérative veut aussi être concurrentielle sur le marché. Elle vient de former son personnel à des tâches un peu plus difficiles comme livrer des paquets dans des lieux différents et non plus toujours au même endroit.

L’entreprise a décroché des contrats avec Coca-Cola et Lidl. Des livraisons qui sortent de la routine, c’est plus difficile pour les salariés, mais cela fonctionne quand même. Il s’agit d’une réussite rare en Hongrie car le cadre législatif manque de cohérence et l’État n’a pas de stratégie à long terme pour l’économie solidaire, qui a du mal à décoller dans le pays.

Source FRANCE INFO.

Tarn : le dispositif Ulis menacé au collège de Rabastens – L’intégration dans les classes standard des élèves en situation de handicap est compromise….

Le nombre d’élèves par classe va considérablement augmenter à la rentrée prochaine au collège Léon-Gambetta de Rabastens, dans le Tarn.

Conséquence : l’intégration dans les classes standard des élèves en situation de handicap est compromise.

Tarn : le dispositif Ulis menacé au collège de Rabastens

On les appelle les classes Ulis pour « unités localisées pour l’inclusion scolaire ». Ce dispositif, qui depuis des années a porté ses fruits, permet à des élèves en situation de handicap d’étudier dans une classe dédiée, avec un professeur spécialisé, mais aussi et surtout d’intégrer, quelques heures par semaine, des classes dites standard, dans une ou plusieurs matières.
Un système d’égalité des chances qui satisfait élèves, parents et enseignants.

Mais au collège Léon-Gambetta de Rabastens, dans le Tarn, l’inquiétude est vive quant à l’avenir du dispositif. La commune connaît une explosion démographique et l’effectif du collège va augmenter de manière significative. Or l’inclusion des élèves en situtation de handicap devient quasiment impossible dans des classes à 30 élèves.

Une situation qui plonge les parents de ces enfants dans le désarroi. Crystel Lasnier Dumesnil et David Lasnier se félicitent chaque jour des progrès réalisés depuis deux ans par leur fils. Diagnostiqué autiste, Luke passe cinq matinées par semaine au collège de Rabastens. Il y gagne en autonomie, dans le but d’intégrer progressivement le cursus standard. Un équilibre fragile…

Depuis plusieurs semaines, une grande partie des enseignants du collège demande l’ouverture d’une classe supplémentaire. Ils n’ont obtenu aucune réponse à ce jour.

Source FR3.