En Hongrie, l’une des rares entreprises solidaires du pays récompensée pour son travail avec des autistes…

En Hongrie, le label de l’entreprise la plus créative du pays vient d’être décerné à une société de coursiers dont tous les livreurs sont autistes.

En Hongrie, l'une des rares entreprises solidaires du pays récompensée pour son travail avec des autistes...

L’initiative vient d’un jeune homme de 32 ans. Levente Erös travaillait dans la distribution et il y a deux ans, il a lancé une coopérative qui s’appelle « Nagy lépés », ce qui veut dire « Un grand pas en avant ». Cette entreprise solidaire emploie cinq coursiers qui sont tous autistes ou qui souffrent du syndrome Asperger.

Distribution de prospectus et de petits paquets

Tous les matins, les coursiers arrivent au siège de la société, située dans un quartier central de Budapest. Ils reçoivent une liste de livraisons à effectuer. Leur travail consiste essentiellement à distribuer des prospectus, des affiches publicitaires et des petits paquets. Cela peut-être pour des théâtres, des lieux de spectacle ou des cabinets dentaires qui veulent faire de la publicité dans les lieux touristiques.

Chaque livreur a un grand chariot à roulettes qu’il remplit de matériel publicitaire, et il part le distribuer à pied, ou éventuellement en bus. À chaque étape, le coursier dépose les prospectus à un endroit précis, sur des présentoirs ou sur une table. Il prend des photos, elles seront ensuite envoyées au commanditaire pour montrer que la livraison a bien été effectuée. Ces livraisons ont souvient lieu aux mêmes endroits. C’est un travail répétitif qui peut sembler ennuyeux, mais cette routine convient bien aux personnes autistes. Cela a quelque chose de rassurant et ils se sentent en sécurité.

Des contrats avec Coca-Cola et Lidl

Pour l’instant, l’entreprise réalise un petit chiffre d’affaires de cinq millions de forints, soit 16 000 euros par an. Elle arrive tout juste à équilibrer son budget. Son but est d’abord de donner aux autistes des emplois qui ont du sens, et non pas d’embaucher une personne à capacité réduite sans lui donner de tâche valorisante.
Cependant, la coopérative veut aussi être concurrentielle sur le marché. Elle vient de former son personnel à des tâches un peu plus difficiles comme livrer des paquets dans des lieux différents et non plus toujours au même endroit.

L’entreprise a décroché des contrats avec Coca-Cola et Lidl. Des livraisons qui sortent de la routine, c’est plus difficile pour les salariés, mais cela fonctionne quand même. Il s’agit d’une réussite rare en Hongrie car le cadre législatif manque de cohérence et l’État n’a pas de stratégie à long terme pour l’économie solidaire, qui a du mal à décoller dans le pays.

Source FRANCE INFO.

Pour marque-pages : Permaliens.