Handicap, rêves et liberté : 2019 placée sous le signe de la mobilité et de l’inclusion…

Pour une association, préparer un bilan annuel dans le cadre d’une assemblée générale n’est pas une mince affaire.

Régulièrement, l'association étoffe son pôle sports et loisirs inclusifs de matériel spécifique destiné à la location./ Photo DDM, archives S. F.

À travers le renouvellement de son bureau, l’association Handicap, Rêves et Liberté a paré à cette activité contraignante grâce à l’investissement de la présidente Emilie Bénazech, de la trésorière Chantal Mauriès, de la secrétaire Corinne Bez et son adjointe Marie-Pierre Bachelier.

Ainsi, récemment, les divers rapports ont permis de retracer les projets réalisés en 2018. L’attention a été portée sur le pôle sports et loisirs inclusifs à travers différents achats, notamment un tricycle Tonicross pliant. En vue d’étoffer ce service de location solidaire d’aides techniques pour accéder à des activités de loisirs ou de loisirs sportifs, dans sa volonté aussi de favoriser la mobilité et l’autonomie de façon solidaire et inclusive, HRL mène actuellement une enquête pour orienter le développement de son offre locative (1). «Cela pour tous les handicaps, pas seulement moteur mais aussi mental, sensoriel et psychique», précise Emilie Bénazech.

Des partenariats renforcés

Créé il y a quinze ans, le pôle humanitaire de Handicap, Rêves et liberté poursuit ses activités : des actions au Maroc avec Horizon Ouarzazate notamment, des interventions en classe à l’IEM de Lardaillé, une collecte d’aide techniques et de produits de soin, le tri régulier du stock de produits de soin pour écarter le périmé et, de fait, le recyclage du périmé à travers sa mise à disposition à l’association Ayuda, implantée à Lacaze.

«En 2019, annonce la présidente, un gros projet est lancé avec l’acheminement d’un chargement de 50 m3 de matériel paramédical couplé à une mission de transfert de savoirs à la demande de l’association Horizon Ouarzazate. Une équipe va partir former des formateurs de huit associations marocaines en vue d’installer des services de psychomotricité et des services sociaux, dans l’optique de répondre aux besoins des enfants handicapés et leurs familles. Les fauteuils spécifiques aux enfants sont très difficiles à trouver.»

En parallèle, HRL entend bien renforcer ses partenariats avec les associations Saute-Mouton, Convoyeurs de dons ou encore Pharmacie humanitaire internationale du Tarn. «Car on est plus forts ensemble !», assure Emilie Bénazech.

(1) Pour aider l’association à développer et adapter son offre de location, un questionnaire a été établi, accessible sur le site https ://handicaprevesetliberte.wordpress.com/pole-sport-et-loisir-inclusif/sli-presentation. Lien pour les internautes : https ://handicaprevesetliberte.wordpress.com/actualites.

Source LA DEPÊCHE.

C’est dans ma tête. L’accessibilité impossible : la « double peine » pour les personnes handicapées…

La psychanalyste Claude Halmos évoque aujourd’hui les difficultés immenses que rencontrent les milliers de personnes handicapées en France, pour accéder aux lieux publics, et ce, malgré la loi du 11 février 2005 qui prévoyait qu’en 2015 tout serait acccessible pour elles.

L'accessibilité des lieux, des salles de spectacles ou des transports, bien souvent un parcours du combattant pour les personnes handicapées

La loi du 11 février 2005 prévoyait que les établissements recevant du public seraient tous, en 2015, accessibles aux personnes handicapées. On sait qu’il n’en est rien, et nous revenons aujourd’hui avec la psychanalyste Claude Halmos sur ce que représente, pour une personne handicapée, l’impossibilité d’accéder à certains lieux et à certains bâtiments.

Claude Halmos : Il faut d’abord rappeler que des centaines de milliers de personnes, qui souffrent de handicaps moteurs, visuels, auditifs ou cognitifs, sont aujourd’hui emprisonnées chez elles, parce que la ville n’est pas équipée pour qu’elles puissent y vivre. Et cette violence s’ajoute aux souffrances physiques et psychologiques, que leur handicap leur impose.

franceinfo : Vous pouvez nous expliquer ces souffrances ?   

Une personne handicapée ne se résume pas à son handicap. Elle a, comme tout le monde, de multiples capacités, mais elle doit, pour parvenir à les développer, se confronter à son handicap, et à ce qu’il lui fait éprouver. Elle doit apprendre à accepter son corps, et à explorer toutes les possibilités que, malgré ses limites, il lui donne ; à supporter d’avoir besoin de l’aide des autres, ce qui n’est jamais facile.

Et elle doit apprendre à vivre avec le sentiment d’injustice, que provoque toujours (que l’on soit né avec lui, ou qu’il soit apparu après une maladie ou un accident) un handicap ; et avec les questionnements angoissants, et invalidants qu’il peut susciter : « pourquoi moi ? », « Pourquoi dois- je supporter d’être différent ? » etc…

Et les problèmes d’accessibilité s’ajoutent à ces souffrances ? 

Oui, parce que la personne handicapée se heurte, en permanence, à ces problèmes. Une personne handicapée n’est jamais libre d’aller, comme une personne valide, où elle veut, et de faire ce qu’elle veut, car sa liberté dépend de l’autorisation que la société, selon qu’elle a fait – ou non – les travaux nécessaires, lui donne. Elle se trouve donc renvoyée, en permanence, à une impuissance injuste et humiliante, et à un sentiment de rejet, tout à fait justifié.

Parce que devoir renoncer à une activité, à un spectacle, ou à une visite, parce qu’aucun équipement n’a été prévu, c’est être confronté au fait que l’on n’est pas pris en compte par la société, que l’on ne compte pas. Et donc se voir infliger, par rapport à son handicap, une « double peine », qui est intolérable.

Comment pourrait-on faire changer les choses ?    

Beaucoup de mesures seraient à prendre. Mais il faudrait aussi changer, dans les têtes, la vision du problème. Le problème de l’accessibilité est en effet, généralement pensé – et parlé – en termes de possibilités qui ne sont pas données. Et, posé de cette façon on peut, tout en le déplorant, s’en arranger.

Or, cela ne correspond pas à la réalité, parce que ne pas rendre l’accessibilité possible, ce n’est pas seulement « ne pas permettre » certains lieux (et certaines activités) aux handicapés, c’est, ni plus ni moins, les leur interdire ; comme on a pu, en d’autres temps ou d’autres pays, en interdire certains à d’autres populations. Et c’est une atteinte au principe d’égalité, qui n’est pas admissible.

Source FRANCE INFO.

Un Japonais devient le premier navigateur aveugle à traverser le Pacifique…

Il s’agit de la deuxième tentative du navigateur japonais.

Il y a six ans, son premier voyage avait été plutôt bref et s’est achevé après que son voilier a coulé après avoir heurté une baleine.

La photo de profil Facebook du navigateur japonais Mitsuhiro Iwamoto.

Il vient de réaliser un exploit. Un navigateur japonais est devenu, samedi 20 avril, le premier non-voyant à réaliser une traversée sans arrêt de l’océan Pacifique à bord d’un voilier, rapporte la presse japonaise, dont le quotidien The Japan Times (en anglais). Mitsuhiro Iwamoto, 52 ans, est arrivé dans la matinée dans le port de Fukushima à bord de son voilier long de 12 mètres.

Mitsuhiro Iwamoto, qui réside à San Diego, sur la côte pacifique de Californie, avait quitté cette ville américaine de Californie le 24 février, aux côtés de Doug Smith, un navigateur américain qui l’a aidé oralement en lui donnant des informations comme la direction des vents.

Un voyage pour rassembler des fonds

« Je suis à la maison. Merci, a-t-il réagi, cité par l’agence de presse japonaise Kyodo News. Je n’ai pas abandonné et j’ai réalisé mon rêve. » Il s’agit de la deuxième tentative du navigateur japonais : il y a six ans, son premier voyage avait été plutôt bref et s’était achevé après que son voilier a coulé à la suite d’un choc avec une baleine.

Le Japonais, qui a perdu la vue lorsqu’il avait 16 ans, a entrepris ce voyage pour rassembler des fonds pour des activités caritatives, y compris pour soutenir les efforts des médecins pour prévenir des maladies qui entraînent la cécité.

Source FRANCE INFO.

Morts à l’Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour « homicides involontaires aggravés »…

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire « semble désormais confirmée », précise le procureur de la République de Toulouse.

Morts à l'Ehpad de Lherm : une information judiciaire ouverte notamment pour "homicides involontaires aggravés"

L’hypothèse de l’intoxication alimentaire à l’origine de la mort de cinq personnes d’un Ehpad à Lherm (Haute-Garonne), fin mars, « semble désormais confirmée », annonce le procureur de la République de Toulouse dans un communiqué, vendredi 19 avril. Une information judiciaire a été ouverte pour « homicides involontaires aggravés », « blessures involontaires aggravées », « mise en danger d’autrui » et « mise sur le marché de denrée préjudiciable à la santé humaine ».

Cinq résidents de l’Ehpad « La Chêneraie » – quatre femmes âgées de 72 ans à 95 ans et un homme de 93 ans – sont morts et 21 autres personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire entre le dimanche 31 mars après le dîner et le lundi matin 1er avril. Cette hypothèse semble en tout cas « confirmée par les premières conclusions des investigations et les résultats des analyses biologiques réalisées sur les repas servis au sein de l’établissement ».

Des personnes « dépendantes et très fragilisées »

Le parquet de Toulouse avait ouvert le 1er avril une enquête de flagrance des chefs d' »homicides involontaires » et « blessures involontaires ». Au total, dix-sept plaintes ont été recensées parmi les membres de huit des familles de victimes.

Le 4 avril, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, avait déclaré que les personnes décédées, « dépendantes et très fragilisées », avaient subi « un choc toxique ». Dans le détail, il avait expliqué que « deux sont décédées à la suite d’un trouble cardiovasculaire après un choc toxique, compatible avec une intoxication alimentaire ». Il avait également évoqué « la présence de bactéries dans différents ingrédients retrouvés dans des repas témoins saisis, y compris avant le jour des décès ».

L’Ehpad « La Chêneraie », qui fait partie de la société toulousaine Omega, rachetée le 18 février par le groupe Korian, avait été contrôlé en 2013 et avait fait l’objet d’une « remise à niveau et de mises en demeure qui ont été exécutées », selon le parquet. Les repas étaient préparés sur place à partir d’ingrédients commandés chez Sodexo et chez des producteurs locaux.

SOURCE FRANCE INFO.

Un projet européen inédit pour l’inclusion des élèves en situation de handicap…

Après 3 ans de travaux, une dizaine de partenaires européens réunis autour de l’APAJH du Lot viennent de construire un module de formation pour les maîtres d’école afin d’inclure les élèves ayant un handicap.

Un projet européen inédit pour l'inclusion des élèves en situation de handicap.

Le projet est inédit de par son rayonnement européen et sa durée. En 2016, l’APAJH du Lot, Association pour adultes et jeunes handicapés, décide de se pencher sur la question de la formation des enseignants dans le cadre de l’accueil et l’accompagnement des élèves en situation de handicap à l’école.
Elle suscite l’intérêt de l’Europe qui lui attribue 300 000€ d’aides. «Cap sur l’école inclusive-Erasmus +» est ainsi né, fruit d’une démarche partagée entre 10 partenaires européens mobilisés dans 7 pays. «Il s’agit de promouvoir une école qui s’appuie sur des systèmes d’éducation spécialisés avec des pédagogies déclinées aux besoins particuliers de ces enfants», dit Jean-Claude Arévalo, directeur des services APAJH du Lot.

Les 21 et 22 mai, toute l’équipe européenne réunie présentera donc l’aboutissement de cette démarche de trois années, à Cahors, à l’Espace Clément -Marot.

Les 21 et 22 mai, le public sera accueilli

L’Ifrass de Toulouse, l’Office central de la coopération à l’école, l’école Calvet-Groupe scolaire Cahors Nord, des professionnels Italiens, Portugais, Grecs, Roumains, Belges et Polonais se sont fédérés autour de l’Apajh du Lot.
Ils se retrouveront à Cahors le lundi 20 mai. Le 21 mai, à 14 heures, ils présenteront le projet et le bilan de leur action au public, suivi d’une conférence de Josef Schovanec, docteur de l’EHESS et porteur du syndrome d’Asperger. Le 22 mai, tables rondes, présentation des partenaires et conférence de Christine Philip, professeur et responsable de formation à l’INS-HEA.
Les publications de «Cap sur l’école inclusive» seront disponibles dès septembre sur www.ecoleinclusiveeurope.eu

C’est donc dans le Lot que tout a débuté avec l’équipe «recherches actions» qui s’est lancée dans une large réflexion autour du handicap des jeunes élèves.
Deux pistes de travail émergent. Sur la formation des enseignants d’une part, comme l’explique Jean-Claude Arévalo : «Nous avons eu des retours intéressants mettant en exergue une certaine appréhension des enseignants autour du handicap, des conflits d’intérêts même entre les attentes de l’institution de l’Education nationale et ce qu’il est possible de faire en classe, etc.»
D’autre part, un 2e axe de recherche s’élabore autour de la famille et l’enfant qui pointent des problèmes de reconnaissance, d’empathie, des besoins d’adaptation…

Un module de formation et des travaux publiés

«Nous avons travaillé avec nos partenaires européens, chacun sur un thème, par internet, et dans chacun des pays où nous nous sommes déplacés, afin d’articuler un module de formation. L’empathie et la praxéologie avec la volonté de croire en la réussite de l’élève pour lui permettre de développer ses compétences),  la communication avec l’enseignant sur le sens des lois et de l’éthique ; les pathologies à travers leurs incidences sur l’apprentissage, la pédagogie différenciée et personnalisée, et la trans-disciplinarité sont autant de thèmes que tous ont déclinés pour proposer un véritable outil de formation aux enseignants, mais au-delà un  projet destiné à tous dans le cadre de la prise en compte des  élèves ayant un handicap.
«La dissémination au plus grand nombre de ce module de formation et la création de connexions avec d’autres démarches similaires sont maintenant nos objectifs», formule le directeur de l’APAJH, et cela commence par  l’organisation de ces trois jours de séminaire dans le Lot. L’Apajh du Lot est également conviée à un congrès de neurosciences «Brain Connection», à Lisbonne, l’an prochain.

SOURCE LA DEPÊCHE.

Rennes. Porteurs de handicap, bientôt des locataires comme les autres…

Six jeunes adultes, porteurs d’une déficience intellectuelle, emménageront d’ici la fin de l’année dans un immeuble en construction de Villejean, un quartier de Rennes.

Des locataires presque comme les autres…

Les six futurs locataires : Émilie, Victoria, Maud, Cécile, Morgane et Maxime, en pleine visite de chantier.

Ambiance de colonie de vacances pour une visite de chantier pas comme les autres : jeudi après-midi, Émilie, Victoria, Maud, Cécile, Morgane et Maxime ont pu découvrir leurs futurs appartements, dans un immeuble en construction de Villejean, un quartier rennais.

« C’est super ! J’ai hâte d’y habiter » , sourit Maxime en découvrant l’appartement d’un peu plus de 40 mètres carrés.

Les jeunes adultes, porteurs de handicap intellectuel modéré ou psychique, sont venus avec leurs parents et des membres de l’association Agir, qui les accompagne vers l’autonomie sociale.

Espace de vie commune

« Depuis deux ans, ils se partageaient entre la vie dans leur famille et dans l’un des studios d’une résidence du centre-ville, d’abord deux, puis trois soirs par semaine » , rapporte Dominique Landemaine, coprésidente de l’association.

Une expérimentation comme un premier pas vers l’autonomie, qui se concrétisera à la fin de l’année dans cet îlot de quatre immeubles design dessiné par l’architecte Julien Chezenoux, où vivront des locataires du parc privé et social. Dont six logements de type T2 en rez-de-chaussée d’une résidence qui en comptera 41. « Ce sont de vrais appartements et ils seront des locataires d’Archipel habitat comme les autres » , insiste Dominique Landemaine.

À cela près que leurs logements seront desservis par le même couloir, au bout duquel se trouve un espace de vie commune de 50 m2. « Ils pourront y faire des activités quotidiennes, en présence d’un professionnel référent financé par le Département. Des auxiliaires de vie les accompagneront aussi pour les tâches liées au quotidien, ce qui est financé par la mutualisation de leurs prestations de compensation du handicap. »

« Avoir un appartement, c’était mon rêve »

Ce projet d’habitat groupé nommé Ty Mosaïk, assez unique en son genre, a été développé par Agir, après un appel à candidatures du Département, dans l’objectif de favoriser l’autonomie des personnes en situation de handicap. Et il est temps…

« Avoir un appartement, c’était mon rêve » , résume Émilie. Cécile, elle, a déjà réfléchi à son aménagement : « Je vais apporter mon lit et toute la chambre de chez mes parents. » Même si « on prévoit d’acheter un clic-clac pour qu’elle puisse passer à la maison de temps en temps » , sourit sa mère.

Source OUEST FRANCE.

« Il suit la personne à un mètre »: Franprix expérimente un robot-livreur à destination des personnes à mobilité réduite…

L’enseigne teste les premières livraisons assistée de ce petit engin baptisé Twinswheel, dans le 13e arrondissement à Paris.

Robot-livreur à destination des personnes à mobilité réduite, d'un magasin Franprix du 13eme arrondissemnt de Paris

Après le développement des « drive », les livraisons dans les casiers et parfois par drone, voilà le robot livreur pour les derniers mètres qui séparent le supermarché du domicile du consommateur. L’enseigne Franprix teste ainsi les premières livraisons assistée de ce petit engin baptisé Twinswheel dans le 13e arrondissement à Paris.

Avec une roue de chaque côté, un coffre, un gyrophare sur le capot, le robot Twinswheel n’est pas plus haut qu’un chien mais beaucoup plus silencieux. Et il intrigue cette habitante du quartier : « Cela me fait penser à ces petits personnages de dessins animés qui circulent tout seuls, sourit-elle, intriguée. Je suis impatiente de voir comment cela se déplace et comment on peut être suivi par cet objet. »

« Est-ce qu’on a vraiment besoin de cela sur nos voies alors que nous avons déjà les vélos, les trottinettes… » une habitante du quartier à franceinfo

« Il suit la personne à un mètre, en portant ses courses à sa place, explique Vincent Talon, l’ingénieur qui a conçu cet engin qu’il appelle « robot-esclave ». On veut essayer de voir si des personnes à mobilité réduite peuvent l’utiliser, depuis le Franprix jusque chez elle. »

Le robot roule à 6 km/h

Avec 40 kilos dans le coffre, l’engin roule à l’électricité sur le trottoir, à pas plus de 6 km/h. Le problème, c’est le retour : la loi interdit aux robots de se déplacer seuls. Franprix espère faire bouger les règles. « Ce robot est doté d’intelligence artificielle : c’est une machine qui apprend en continu, par exemple à se déplacer en ville, à éviter les passants, explique le directeur général, Jean-Pierre Mochet… Quand la législation nous permettra de le faire, ce robot pourra revenir tout seul d’une livraison qu’il aura faite avec un client. » « Ce sera un outil très pratique, indique l’édile. Je crois beaucoup à ce type de chose. »

« Il faudra donner un cadre, pour que les choses se passent bien, réglementer et dresser des PV lorsque cela se passe mal, à l’image de ce nous vivons actuellement avec les trottinettes. « Jean-Pierre Mochetà franceinfo

Jérôme Coumet, le maire du 13e arrondissement de Paris a donné son accord pour l’expérimentation, à condition que la rue soit partagée en toute sécurité. Le robot-livreur a donc intérêt à apprendre vite et à bien à se comporter.

Source FRANCE INFO.

Drame de l’Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée »…

Alexandra Bernard, la petite-fille de Geneviève, décédée dans la nuit du 31 mars au 1er avril à l’Ehpad la Chêneraie au Lherm, vit très mal la tragédie. Elle veut des réponses.

Drame de l'Ehpad du Lherm : « Depuis la mort de mamie, je suis brisée ».

Près de 15 jours après le drame survenu à l’Ehpad du Lherm où cinq résidents ont perdu la vie des suites d’une présumée intoxication alimentaire, les familles de victimes sont toujours dans l’attente. Alexandra Bernard, la petite fille de Genevieve, 95 ans, veut faire la lumière sur cette affaire.

La veille de la disparition de sa mamie, cette habitante de Muret, en Haute-Garonne, située à une dizaine de kilomètres du Chaîneraie, lui a rendu visite. « Je venais la voir deux à trois fois par semaine. Un jour avant son décès, j’étais là pour lui donner à manger. Je ne comprends pas comment on a pu nous la prendre comme ça. Elle était en forme, n’avait aucune maladie, aucun problème majeur. J’ai été choqué lorsque les gendarmes me l’ont appris au réveil », témoigne cette mère de famille. Alexandra est tout simplement « brisée », selon ses mots et n’arrive même plus à manger correctement depuis les faits.

« J’ai été élevée par ma grand-mère, à la suite de la mort de ma maman. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire le deuil, puisqu’il nous est interdit d’inhumer son corps le temps des analyses », explique-t-elle, les larmes aux yeux. Reçue avec les autres familles de victimes par Dominique Alzeari, le procureur de Toulouse, le 3 avril, cette quadragénaire a confiance aux enquêteurs. « Je sens que le procureur est motivé, qu’il ne lâchera rien. Les gendarmes de Muret, qui ont recueilli les 14 plaintes ont également été très bienveillants envers nous. Mais maintenant, nous espérons avoir du nouveau », prévient-elle. En attendant, les scellés mis dans les chambres ont tous été enlevés. Certaines familles ont déjà récupéré les affaires pour permettre à d’autres résidents de s’y installer. « On a été surpris par le timing mais c’est normal qu’on libère les lieux. Nous avons hâte que ça finisse. Désormais j’hésite à lancer une association pour protéger les retraités des Ehpad », confie Alexandra.

« 11 soignants présents ? Impossible »

Lors d’un entretien accordé à la Dépêche du Midi le 8 avril, Charles-Antoine Pinel, le directeur général France Seniors du groupe Korian, propriétaire de l’établissement, expliquait que onze soignants étaient présents la nuit du 31 au 1er avril. Une affirmation surprenante d’après Alexandra, qui fréquente les lieux depuis trois ans. « Je n’ai jamais vu autant de personnels le soir. Surtout le week-end. J’ai tendance à dire que les équipes sont réduites. Dans ce genre d’établissement, on entend souvent parler de burn-out », analyse-t-elle en posant la question du surmenage : « Le cuisinier du week-end est seul pour faire manger les 80 résidents et les membres de leurs familles qui leur rendent visite. A-t-il été surmené ? Par ailleurs, sur le menu annoncé la veille du décès de ma grand-mère, il n’y avait aucune trace de la tourte au foie gras. D’où vient ce produit ? », se demande la petite fille de Genevieve.

« Nous allons faire appel à un avocat afin de connaître toute la vérité », poursuit-elle. La semaine dernière, le parquet nous a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire. Cette dernière devrait être annoncée prochainement et permettra à la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse, chargée de l’enquête, de répondre à toutes ces interrogations.

Source LA DEPÊCHE

Comment venir à bout de la crise de l’hôpital public?…

Les professeurs Francis Michot et Jean-François Allilaire livrent leurs diagnostics sur l’état de l’hôpital et proposent des solutions.

Comment venir à bout de la crise de l’hôpital public ?

La réforme de l’hôpital, et plus globalement celle du système de santé, est un objectif affirmé de la loi santé. Plusieurs crises expliquent le malaise actuel de l’hôpital public :

Une crise de perte de sens, car à la vision médicale de l’hôpital s’oppose une vision managériale à dominances économique et budgétaire. La qualité des soins a cédé la priorité au volume de soins réalisé. Le nombre de lits et de personnels soignants est devenu les variables d’ajustement de la dépense. Le résultat est une régression des valeurs médicales fondatrices au profit de valeurs économiques ;

Une crise financière, car si l’objectif des dépenses d’assurance-maladie est national, la distribution des financements est fragmentée entre les soins de ville, l’hôpital, la prévention et le social, gérés par des instances différentes. L’évaluation se fait sur des volumes et des procédures, et non sur des résultats. Le mode de financement actuel (tarification à l’activité) aiguise la concurrence au détriment de la complémentarité et génère des effets pervers sur la pertinence des soins et les décisions d’hospitalisation ;

Une crise managériale et de gouvernance, car la gestion administrative hypertrophiée développe une conception uniforme et juridique de l’hôpital. Les conséquences sont majeures: l’incompréhension s’est installée entre l’administration et les médecins, les liens se délitent entre médecins et autres personnels soignants, le temps consacré à la charge administrative se fait au détriment de celui consacré à soigner les patients, la multitude de lois, décrets, circulaires crée une instabilité réglementaire ;

Une crise structurelle et organisationnelle, car un centralisme administratif pyramidal et l’accumulation de normes rigides sont imposés sans discernement aux hôpitaux qui ont une grande hétérogénéité de taille et de missions ;

Une crise sociétale, qui impacte l’hôpital et ses personnels: la réduction du temps travail, les choix de vie et la féminisation du corps médical ont modifié les comportements et les modalités d’exercice ; les patients acteurs de leur propre santé exigent une nouvelle relation médecin-malade ; la dégradation des conditions de travail des personnels soignants est liée à l’augmentation de la charge de soins par patient, l’absence de remplacement des personnels, l’absence de reconnaissance et de valorisation des carrières, avec un sentiment croissant de déclassement.

Pour ces raisons, l’Académie nationale de médecine appelle à une refondation de l’hôpital public :

Une nouvelle gouvernance, qui ne doit plus être assurée par le seul directeur général de l’hôpital. Le président de la commission médicale d’établissement, représentant des médecins, devra avoir la responsabilité sur toutes les questions médicales ; dans les CHU, le doyen de la faculté doit être réellement responsable de l’enseignement et de la recherche. La direction des soins et les représentants des patients devront aussi avoir leur place. La qualité et la valorisation des équipes seront définies par de nouveaux critères: savoir-faire des personnels, nouveaux patients, réhospitalisations non prévues, activité ambulatoire, résultats ;

De nouvelles modalités de financement. L’objectif sera de revenir à la valeur fondamentale de la médecine, à savoir le résultat obtenu par les soins prodigués au malade. L’évaluation doit être faite sur l’ensemble du parcours de soins en intégrant soins de ville, hôpital et social ;

La réinsertion de l’hôpital dans son environnement doit se faire par une organisation territoriale des soins avec une gradation en soins de proximité, soins spécialisés et recours ultraspécialisés au profit d’un parcours de soins intégrant public et privé ;

La revalorisation des personnels médicaux et soignants impose de restaurer l’attractivité de leurs métiers, de réorganiser l’activité des médecins en privilégiant le temps médical, d’augmenter les salaires des personnels soignants, de leur donner la reconnaissance qu’ils méritent ;

L’organisation de l’hôpital centrée sur le patient devra répondre à sa triple demande: accéder à des soins de qualité, bénéficier d’une relation avec les équipes prenant soin de lui et faciliter son parcours de vie ;

Le rôle des CHU doit être réaffirmé dans leur triple mission de soins en médecines de recours et de proximité, de formation des professionnels de santé et de recherche clinique au sein de l’hôpital.

Source LE FIGARO.

Un étudiant handicapé poursuit la SNCF pour discrimination devant la Cour d’appel de Toulouse…

La Cour d’appel de Toulouse examinait ce mercredi la plainte pour discrimination contre la SNCF de Kévin Fermine, un étudiant toulousain en fauteuil roulant.

En première instance, il avait été débouté et condamné à rembourser les frais de justice de la SNCF.

Kevin Fermine a tenu une conférence de presse devant la Cour d'appel de Toulouse, en compagnie de son conseil, Me Nakache / © France 3 Occitanie

L’étudiant toulousain Kévin Fermine, handicapé en fauteuil roulant, aimerait bien avoir accès aux toilettes lorsqu’il voyage en train.

Ce qui n’est pas pour lui possible.

Se considérant discriminé, il avait donc poursuivi la SNCF en justice au mois de juin dernier.

Mais Kevin Fermine avait été débouté et condamné à payer les frais de justice de l’entreprise ferroviaire.

Le tribunal de grande instance avait en effet estimé que la loi Handicap fixant l’échéance de mise aux normes d’accueil des personnes handicapées en 2024, la SNCF n’était pas (encore…) coupable.

Pour l’avocat de Kévin Fermine, « cela revient à interdire les voyageurs en fauteuil roulant des trains».

Me Pascal Nakache estime que  l’entreprise ferroviaire a une responsabilité contractuelle dans la vente de ses billets aux voyageurs.

« Il est inadmissible qu’une personne qui paie n’ait pas accès au bar ou au WC. La SNCF doit garantir l’ensemble des prestations à tous dans des conditions normales », a-t-il plaidé.  »

« Il est insuportable que les obligations de mise en accessibilité, qui sont prévues par d’inombrables textes sur le plan internatioinal comme sur le plan national, soit systématiquement reportées à coups de prorogations sine die », a ajouté l’avocat.

Il a demandé des dommages et intérêts pour son client « puisque la SNCF ne lui permet pas de voyager dans des conditions de dignité ».

La Cour a mis son arrêt en délibéré au 13 juin.

Source FR3.