Aidants familiaux : Un an après le plan gouvernemental, des Français toujours au bord du « burn-out »…!

Depuis la semaine dernière, les aidants qui travaillent peuvent bénéficier d’un congé de trois mois, indemnisé 52 euros par jour pour une personne seule.

Aidants familiaux : Un an après le plan gouvernemental, des Français toujours au bord du « burn-out »

Si les aidants, qui assistent au quotidien un proche handicapé, malade ou âgé, peuvent désormais prendre un congé rémunéré, sous certaines conditions, beaucoup estiment que ce n’est pas suffisant et attendent davantage de solutions.

L’an dernier, un plan pour les 8 à 11 millions d’aidants avait été présenté par le gouvernement, pour aider ces personnes dont la charge d’un proche malade ou âgé peut avoir des conséquences sur leur propre santé, leur vie professionnelle, voire leur scolarité.

Des «limites importantes»

Et l’une des principales mesures vient d’entrer en vigueur. Désormais, les aidants qui travaillent peuvent bénéficier d’un congé de trois mois, indemnisé 52 euros par jour pour une personne seule. Cette réforme, attendue depuis un an, constitue «une avancée intéressante», reconnaît Olivier Morice, le délégué général du collectif associatif «Je t’aide».

Mais comporte aussi des «limites importantes», selon lui, notamment car elle est réservée aux aidants qui assistent une personne lourdement handicapée ou dépendante. Quelqu’un qui souhaiterait se mettre en disponibilité pour aider son conjoint atteint d’un cancer, par exemple, ne peut donc pas en bénéficier. En outre, «trois mois, quand vous êtes parent d’un enfant autiste, ça ne veut pas dire grand chose», souligne Olivier Morice. Car «votre enfant, c’est toute la vie que vous devez l’accompagner». Et nombre d’aidants sont de facto exclus du nouveau dispositif… puisqu’ils ont dû arrêter de travailler pour aider leur proche.

Une charge alourdie pendant le confinement

C’est le cas de Marie Rault, une Grenobloise de 30 ans, ancienne salariée dans l’hôtellerie: fin 2019, elle a dû démissionner pour s’occuper à temps plein de son père Jean-Michel, 70 ans, qui a été amputé des deux jambes, souffre de diabète et d’insuffisance rénale. Trop âgé pour bénéficier des aides dédiées aux personnes handicapées, son père n’a droit qu’à deux heures d’aide à domicile par jour… qui restent pour l’heure théoriques, Marie n’ayant trouvé aucun professionnel qui accepte de s’occuper de lui.

«Pour que je puisse recommencer à travailler, il faudrait au moins cinq ou six heures d’aide par jour. En attendant, je fais tout, toute seule. Je fais faire des économies à la société, mais je vis du RSA», témoigne la jeune femme, qui n’a trouvé aucune structure capable d’accueillir et soigner son père sur le long terme, ni aucune solution de répit. «Depuis huit mois, j’ai pris zéro jour de congé. Qu’on nous demande de participer, je suis d’accord, mais je suis allée loin en termes de sacrifices», analyse la trentenaire. Pour Marie comme pour de très nombreux autres aidants, la charge quotidienne de travail a été encore plus lourde pendant le confinement: «à cause du Covid, mon père a dû sortir plus tôt de l’hôpital, pour libérer un lit», témoigne la trentenaire.

Un «statut» pris en compte pour la retraite et les impôts

Selon un appel à témoignages relayé par le collectif «Je t’aide», de nombreux aidants ont dû pendant cette période procéder eux-mêmes à des gestes normalement assurés par des professionnels, y compris des changements de pansement ou la pose d’un cathéter. «La crise sanitaire a mis les aidants à l’épreuve alors que leur situation était déjà difficile», a reconnu lundi la ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, à l’occasion du lancement d’un comité de suivi du «plan aidants».

En un an, «50% des objectifs» de ce plan à 400 millions ont été atteints, selon le gouvernement, qui met en avant la création d’une plateforme téléphonique dédiée, le déploiement de «solutions de répit sur tout le territoire», ou encore le soutien financier à des offres d’aide psychologique, comme les «cafés des aidants». Mais pour Olivier Morice, les avancées concrètes, et notamment les solutions de répit, sont encore très peu visibles. «Au bord du burn-out», les aidants attendent aussi d’autres réformes, souligne le responsable associatif, notamment un «statut» qui leur permettrait que leur dévouement soit pris en compte dans le calcul de leur retraite, ou sur leur feuille d’impôts.

Source 20 MINUTES.

Territoire de Belfort : des ateliers de détente pour les aidants familiaux et leurs proches malades…

Du yoga, de la cuisine ou encore du théâtre.

Autant d’activités stimulantes et de détente proposées par la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort pour sortir le couple aidant/aidé de son quotidien médical.

Le dispositif s’adresse désormais aussi aux malades de moins de 65 ans.

Territoire de Belfort : des ateliers de détente pour les aidants familiaux et leurs proches malades

Un nouveau dispositif vient de voir le jour à la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort. Cette structure existe depuis plus d’un an et permet, le temps de quelques heures, de soulager les aidants familiaux qui sont au chevet, quasiment 24h sur 24, 7 jours sur 7, de leurs proches malades. Depuis le 1er octobre 2020, ce dispositif a pour but de soutenir et accompagner les proches aidants de personnes présentant une maladie neuro-évolutive de type Parkinson, sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer, ou les personnes présentant un handicap physique (post AVC par exemple) de moins de 65 ans.

L’objectif principal de la halte répit « malades jeunes » est de permettre au couple aidant/aidé de sortir de son quotidien, en proposant tous les jeudis après-midis, des activités stimulantes et de détente, comme le dessin, le yoga, le théâtre ou encore la cuisine ..

« J’ai ma vie d’aidante, mais je veux garder ma vie de femme à côté » – Françoise, aidante familiale

L’intérêt majeur de ces ateliers est d’offrir une totale déconnexion aux aidants familiaux. Depuis 3 ans, Françoise s’occupe de son mari Patrick, victime d’un double AVC à 55 ans. Et son quotidien est usant « Quand on est aidant, comme on est tout le temps ensemble, ça devient très lourd, et moi après je suis angoissé, j’ai donc besoin de souffler, d’avoir une vie sociale extérieure, j’ai ma vie d’aidante de mon époux, mais j’ai aussi ma vie de femme à côté, et ça, je ne veux pas me l’enlever ».

Un répit pour les malades, pour les aidants, et les deux en même temps

D’où l’intérêt de ces ateliers de détente pour les aidés mais aussi pour les aidants explique Anne-Laure Letondoz-Bertrand qui propose des séances d’art thérapie « On peut même imaginer des activités pour les couples aidant-aidé où l’aidant va être à une autre place en l’accompagnant pour écrire un poème parce qu’il n’a plus l’usage de sa main pour écrire ». Lucy Thierry, aide médico-psychologique sur la plateforme renchérit « encore récemment, la personne aidée était avec moi, en sécurité donc, et son aidante a pu profiter pleinement de sa séance de yoga, donc c’est ça, pendant quelques heures, on redevient acteur de sa vie ».

Plus difficile pour les malades jeunes

Catherine Basse, neuropsychologue et coordinatrice de la plateforme de répit des aidants du Territoire de Belfort se réjouit de la mise en place de ces activités pour les malades de moins de 65 ans mais reconnaît que franchir le pas peut être difficile « Déjà il faut qu’ils acceptent le fait d’être malade à cet âge-là, et se montrer aux autres en tant que malade. Certains sont encore dans la vie professionnelle, pour les aidés comme les aidants, donc c’est dur de se dire, je suis aidante  de mon conjoint ou de mon épouse qui est malade aussi jeune ».

De son côté, Françoise ne se pose pas ce dilemme. Elle veut participer à ces ateliers avec son mari. Pour son bien et le sien « S’il se sent bien, je me sens bien aussi, et donc je serai vraiment bien pour l’accompagner ». Et Françoise et Patrick ont choisi leur atelier. Ce sera la cuisine pour retrouver le plaisir de concocter, à deux, le poulet à la cancoillotte, leur plat préféré.

La halte répit pour les malades jeunes est en place tous les jeudis après-midi à la maison de quartier des Forges de Belfort. Plus de renseignements au 0 805  290 745 ou sur Plateforme-repit@pompidou-belfort.com.

Source FRANCE BLEU.

Journée des aidants : « Je n’arrive plus à faire face », l’épuisement de Joëlle, en Savoie…

Joëlle Audouin s’occupe de son mari hémiplégique depuis des années.

La Savoyarde de La Rochette attend beaucoup du congé indemnisé pour les aidants qui est entré en vigueur la semaine dernière.

Journée des aidants. Illustration aidants familiaux.

Joëlle Audouin s’occupe de son mari hémiplégique depuis des années. La Savoyarde de La Rochette attend beaucoup du congé indemnisé pour les aidants qui est entré en vigueur la semaine dernière. Le gouvernement a donné un coup de pouce : un congé indemnisé pour les aidants, d’une durée maximum de trois mois, fractionné, et pouvant être renouvelé jusqu’à un an. La mesure avait été approuvée en octobre 2019 par l’Assemblée Nationale.

Épuisement et arrêt maladie

En France, ils sont 8 à 11 millions à s’occuper d’une personne handicapée, malade ou âgée et près d’un aidant sur deux est salarié. Joëlle Audouin en fait partie, cadre de santé savoyarde de Bourneuve, près de La Rochette, elle travaille tous les jours à Grenoble. « J’ai des journées de 12 heures de travail, je pars à 6 heures 30 le matin, je rentre il est 18 heures 30 et ensuite je dois m’occuper de mon mari« , explique-t-elle. « Il a des auxiliaires de vie la semaine, mais elles ne viennent pas assez longtemps, le reste du temps il est très seul« .

« Je suis en arrêt maladie depuis le 22 septembre, j’ai consulté mon médecin du travail qui m’a dit qu’il faudrait peut-être baisser ma quantité de travail, me mettre à 80 %. » – Joëlle Audouin, aidante

Joëlle Audouin est épuisée : « Je fais des insomnies, je suis très irritable, et je n’arrive plus à faire face à ma charge de travail« , souligne-t-elle.

« 43 à 52 euros par jour, c’est très insuffisant

Alors forcément, le congé pour les aidants, ça la réjouit : « Ça va vraiment faire une bouffée d’oxygène pour tous ceux qui vivent des moments difficiles« , affirme-t-elle. Le congé est indemnisé à hauteur d’environ 43 euros par jour pour les personnes vivant en couple et de 52 euros par jour pour une personne seule. Mais pour Olivier Morice, délégué général del’association Je T’aide, c’est très loin d’être suffisant. « En France on considère que le seuil de pauvreté est juste au dessus des 1000 euros, avec 43 euros vous êtes en deçà du seuil de pauvreté. Comment gérer la situation quand on aide, que l’on doit payer ses propres frais et les soins et les restes à charges pour la personne accompagnée ?« , explique-t-il.

« On doit vraiment débourser de sa poche quand on aide son proche. Donc cette rémunération est vraiment symbolique mais elle ne permet pas de vivre, ni de survivre. » – Olivier Morice, délégué général de l’association Je T’aide

Selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, en 2030 un actif sur quatre sera un aidant. En Savoie, l’association Accueil Savoie Handicap organise ce mardi 6 octobre une journée de mobilisation numérique pour les aidants. Plusieurs ateliers comme la sophrologie ou des tables-rondes et des ateliers d’écriture sont organisées. Tout le programme est disponible sur le site ash73.com.

Source FRANCE BLEU.

1er Octobre : Journée Nationale des Personnes âgées !… Une Vidéo qui doit nous aider à nous faire réfléchir !…

1er Octobre : Journée Nationale des Personnes âgées !

1er octobre, Journée internationale des personnes agées

Cette Vidéo doit nous faire réfléchir !!!…

Les aidants, ces soutiens vitaux au quotidien pour les personnes âgées et dont la France aura cruellement besoin face au vieillissement de la population…!

Nathalie Levy publie « Courage au cœur et sac au dos » aux éditions du Rocher. Nathalie Levy a travaillé pour BFMTV et actuellement pour Europe 1. Nathalie se rend très souvent chez sa grand-mère, Rosine, endossant, comme plus de 8 millions d’invisibles en France, le costume d’aidant.

Incontestablement, ce que je vis au quotidien, dans mon intimité, m’a conduite à revoir mes priorités, m’a poussée à m’intéresser encore davantage à ces problématiques, j’ai ressenti le besoin de les traiter dans mon métier de journaliste. L’information en continu comme je la pratiquais à BFMTV est une sorte d’essoreuse qui, autant qu’elle nous alimente et nous rassasie, peut aussi étouffer nos envies, nos appétences profondes.

Je me suis alors mise à travailler sur la France et ses déserts médicaux ; au moment où j’écris ces lignes, huit millions de Français sont concernés. Dans ces territoires, les citoyens ne peuvent pas consulter plus de deux fois par an un médecin, faute d’en avoir un à proximité. En outre, près de 5% de la population réside à plus de 45 minutes d’un ophtalmologue, d’un gynécologue, d’un psychiatre Ou même d’un pédiatre!

Les pouvoirs publics ne cessent de répéter qu’ils sont passés à l’action, Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, dit avoir pris le sujet à bras-le-corps, mais cela ne suffit pas à inverser la courbe de la pénurie de généralistes qui sont 6 500 de moins sur le territoire depuis 2010. Pourquoi ne pas montrer cette réalité dans un programme télévisé utile? Chaque semaine, sous l’œil des caméras, nous suivrions « l’opération séduction » d’un village et de ses administrés pour convaincre un généraliste de s’installer et, au terme du programme, ce dernier s’engagerait, bel et bien conquis.

J’aspire à montrer des sujets concrets, vrais, qui touchent tout un chacun, non pas dans un documentaire didactique ou une émission d’information, mais dans un programme récurrent et divertissant. Mais freinées par la pression des audiences, les chaînes ne traitent pas ces sujets qui sont pourtant on ne peut plus universels. Et on peut également aborder la vieillesse de façon positive : la retraite au soleil ou le changement de vie de ces personnes âgées très actives, ou encore la colocation intergénérationelle dont on connaît les bienfaits, sont autant de belles histoires à raconter.

À présent, je ressens le besoin grandissant d’associer mon quotidien à mon métier, j’ai le désir que mes projets professionnels y fassent écho. Longtemps, j’ai caché ma “double vie”, dans le travail, très peu de personnes étaient au courant. L’urgence s’est imposée. Raconter Mamie, cet amour infini, avant que mes souvenirs ne s’étiolent. Aujourd’hui déjà, tant d’images, de mots, de situations se sont évanouis, qu’en sera-t-il dans deux ans, cinq ans, dix ans? Comment figer les souvenirs d’une vie, les protéger, les sauvegarder, tout en acceptant le départ de l’être aimé? Comment font ces adultes petits-enfants, aimants, aidants, affectivement dépendants d’un aîné?

Il y a vingt ans, je rencontrais Philippe S., réalisateur radio, qui me racontait son amour pour sa grand-mère, leur complicité, la tendresse qu’ils partageaient, mais aussi la souffrance, les difficultés. Nous parlions le même langage, nous nous comprenions sans avoir besoin d’entrer dans les détails. La vie nous a éloignés, sa grand-mère s’en est allée. Ce schéma, ce don de soi, cet amour incommensurable, je ne l’ai jamais plus croisé, pourquoi? Notre rapport aux aînés a bien changé. Pourtant, n’avons-nous pas été bercés dans notre enfance par les contes des frères Grimm, et notamment « le Petit Chaperon rouge » qui apporte une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère malade, bravant l’inconnu et les dangers de la forêt… Qu’est devenue cette solidarité?

J’ai fréquenté des cafés d’aidants, des associations, interrogé des professionnels, et ne suis tombée que trop rarement sur des personnes comme Philippe S., ou comme Eva, belle femme active de 41 ans, aidante principale de ses deux grands-parents maternels depuis qu’elle a 30 ans, un engagement qui s’est imposé à elle et qui force le respect. J’ai reconnu chez elle les maux de ma mère, le même poignet cassé deux fois en deux ans (ma mère se brisera aussi l’auriculaire), acouphènes, épuisement, déprime, et les miens aussi, plus anodins, sciatiques, cervicalgies à répétition, insomnies. Et toujours cette même question chez Eva que nous nous posons également : jusqu’où faut-il écouter l’autre? Jusqu’où m’emmène-t-il dans sa maladie, dans son handicap ou dans sa vieillesse? Maman se relève toujours, cependant, à 72 ans, elle avance le plus souvent comme une automate.

Les grands seniors (75 ans et plus) représentent aujourd’hui 9% de la population française. À l’horizon 2060, près d’un Français sur trois aura plus de 60 ans, soit une augmentation de 80% du nombre d’hommes et de femmes appartenant à cette tranche d’âge, d’après les projections de l’Insee.

Fatalement, de plus en plus d’Eva vont devoir émerger, par choix ou par contrainte.

Aujourd’hui, dans le monde du travail et de l’entreprise, on commence à voir se développer différents systèmes pour soutenir les aidants. C’est parfois balbutiant, parfois plus structuré. La prise de conscience est réelle, cependant, il manque encore un déclic. Ou plutôt un liant. Il s’agit de répondre à ce besoin dans un cadre professionnel tout en prenant en compte l’influence culturelle.

Dans les groupes d’aidants créés au sein des entreprises, on ne rencontre que très peu de populations asiatiques (chez qui la pudeur, peut-être, empêche ce type de démarche), mais également peu de familles africaines. Pourquoi? Est-ce dû à une mauvaise communication envers ces groupes-là ? Ou bien à un manque de communication de manière générale?

Par ailleurs, la notion d’accessibilité aux groupes d’aidants est encore floue. Qui y a droit? Comment en parler, et à qui? Parfois, le simple fait d’évoquer ses propres problèmes avec d’autres qui ont sensiblement les mêmes suffit à se sentir soulagé, voire à trouver des solutions. Pourtant, l’image que renvoient ces groupes peut apparaître à certains comme gênante (rappelant les Alcooliques Anonymes ou autres…). Une association comme Le Lien Psy, par exemple, située à Paris, propose de répondre à ces questions. Des équipes mobiles, à la demande des RH, viennent écouter les salariés qui s’interrogent sur leur statut : sont-ils eux-mêmes aidants sans le savoir? Quelles démarches faut-il effectuer? Quelles aides peuvent-ils recevoir? Ces salariés ne rejoindraient pas spontanément des groupes de parole et c’est pourquoi cette association, qui vient à eux, est si utile.

De nombreux sujets sont abordés, notamment la notion de culpabilité. Celle que l’on ressent envers son employeur, justement. Pourquoi celui-ci nous aiderait-il à prendre soin de nos familles? Lui-même est-il aidé pour s’occuper de la sienne? Pourquoi prendre sur mon temps de travail, logiquement dédié à mon entreprise, pour aller m’occuper de ma grand-mère? N’est-on pas là face à un problème crucial de société? Qu’est-ce qu’une société qui ne prendrait pas soin de ses parents, au nom d’une productivité quelconque? Mais sans cette productivité… comment financer ce soin et ces prises en charge?

Ce sont des sujets qui émergent déjà. Comme le dit Michèle Delaunay dans un essai qu’elle a consacré aux 20 millions de personnes nées entre 1946 et 1973, « le vieillissement et la mort en série des baby-boomeurs vont poser des questions vertigineuses » à une société qui n’a pas encore suffisamment anticipé les adaptations nécessaires.

Extrait du livre de Nathalie Levy, « Courage au cœur et sac au dos », publié aux éditions du Rocher.

Source ATLANTICO.

 

Les personnes qui prennent soin d’un proche en situation de dépendance pourront prendre des congés à partir de jeudi…

Les «proches aidants» pourront demander à bénéficier d’un congé de trois mois indemnisé.

Un répit qui doit leur permettre de ne pas «sacrifier leur vie professionnelle et sociale».

Cette réforme vise à soutenir «huit à 11 millions d'invisibles qui sont les acteurs de première ligne de la solidarité», a expliqué la ministre déléguée à l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.

Les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, pourront demander à bénéficier, à partir du 1er octobre, d’un congé de trois mois indemnisé, a annoncé mardi la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon.

«Dès le 1er octobre, c’est-à-dire dès jeudi prochain, tous les aidants auront la possibilité de prendre des congés rémunérés», a précisé la ministre, qui s’exprimait à l’occasion d’un colloque consacré à cette question.

Cette réforme «matérialise un soutien de l’État aux huit à 11 millions d’invisibles qui sont les acteurs de première ligne de la solidarité», a souligné Mme Bourguignon. Il s’agit d’aider «ceux qui, au quotidien, ont fait le choix de s’occuper de leur mère âgée, d’un enfant ou encore d’un conjoint en situation de handicap».

«Pour qu’ils n’aient plus à choisir entre leur santé et leur engagement, ce répit de plusieurs mois leur permettra de se consacrer à leur proche sans sacrifier leur vie professionnelle et sociale», a-t-elle fait valoir.

Le principe d’un tel congé indemnisé – d’une durée maximale de trois mois, mais qui pourra être renouvelé, jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière du salarié – avait été approuvé par l’Assemblée nationale en octobre 2019. Le décret validant son entrée en vigueur doit être publié mercredi au Journal officiel, selon le cabinet de Mme Bourguignon.

L’indemnité, versée par les caisses d’allocations familiales ou de la Mutualité sociale agricole, sera d’environ 44 euros par jour pour les personnes vivant en couple et 52 euros par jour pour une personne seule, a précisé la ministre.

Source LE FIGARO.

 

Manque de personnel dans les Ehpad : « Il est grand temps que nos métiers soient revalorisés », alerte une directrice… Vidéo.

Alors qu’on assiste à une recrudescence de cas positifs de coronavirus dans les Ehpad, certains établissements déplorent un manque de personnel.

A La Pommeraie en Charente-Maritime, la directrice lance un cri d’alarme pour alerter sur les difficultés de recrutement.

L'Ehpad La Pommeraie à l'heure du déjeûner.

Alors que les Ehpad se préparent à gérer une augmentation des cas de Covid dans les semaines qui viennent, certains établissements tirent déjà la sonnette d’alarme.
C’est le cas à « La Pommeraie » situé à Périgny près de La Rochelle. Dans cette structure qui emploie 50 salariés pour 70 résidents, la pression est permanente.

C’est clairement pas assez, on a besoin d’être plus nombreux pour accompagner 24 heures sur 24 et toute l’année, les 70 résidents.

Clarisse Reydant-Coupey Directrice de l’Ehpad « La Pommeraie »

« On a toujours beaucoup de travail, on fait face à des situations d’urgence parfois de manière quotidienne, on a besoin de personnel, on a besoin aussi d’être rassurés quand on est dans l’équipe, d’être sûr qu’on aura assez de monde le lendemain parce que sinon, on réajuste au coup par coup » se désole Katia Ruffin, infirmière de l’Ehpad.

Un courrier au ministère de la santé

La directrice a décidé d’alerter les autorités.  Avec d’autres directeurs d’établissements, elle a adressé un courrier au Ministère de la Santé, la semaine dernière. Les professionnels font part de leurs inquiétudes concernant la pénurie de personnel et les difficultés de recrutement.
« Habituellement, nous considérons que le taux d’encadrement est trop faible pour accompagner les personnes âgées mais en situation de crise avec le Covid, il est indispensable que nous puissions renforcer les équipes parce que les besoins vont être plus importants, la difficulté que nous rencontrons aujourd’hui, c’est la difficulté de recrutement, même par intérim, on a beaucoup de mal à trouver des professionnels qualifiés. Il y a un désengagement des métiers concernant la personne âgée qui nous inquiète » avertit la directrice de « La Pommeraie ».

Il est grand temps que nos métiers soient revalorisés. Lorsque nous recrutons pour un poste, nous avons peu ou pas de candidatures,et surtout peu de candidatures diplômées. C’est inquiétant.

Clarisse Reydant-Coupey Directrice de l’Ehpad « La Pommeraie »

Trois cas positifs

Alors que cet avertissement est resté sans réponse, l’Ehpad de Périgny se prépare à une possible nouvelle vague avec un assouplissement des mesures sanitaires.
Les nouvelles modalités de confinement ont été aménagées, elles seront beaucoup moins strictes que la première fois. En cas de covid, c’est la personne infectée qui sera isolée et non plus l’établissement en entier. « C’est seulement avec trois cas positifs que nous pratiquerons un isolemment total avec l’arrêt des sorties et les entrées, on isole tout le monde mais sur un temps court »explique la responsable de La Pommeraie. Au-delà de trois cas positifs avérés, l’établissement devra fermer ses portes pendant sept jours.

VIDEO – Ecoutez les témoignages des soignant(e)s

Source FR3.

Un clip pour les soignants des Ehpad : « Notre métier est dévalorisé, mal payé et peu reconnu »… Découvrez le Clip.

David Ranger, auxiliaire de vie depuis 13 ans dans des Ehpad de la Vienne, a réalisé un clip intitulé « Soignantes bientraitantes ».

Dans cet hymne aux soignants, l’auteur souhaite faire connaître une profession mal payée et dévalorisée.

Image du clip, David avec les résidents d'un Ehpad.

Il est auteur, compositeur et rapeur à ses heures perdues mais dans le quotidien, David Ranger est auxilliaire de vie dans des Ehpad.
Ce Poitevin de 38 ans a réalisé un clip intitulé « Soignantes bientraitantes » qui raconte le quotidien de ce personnel qui prend soin des plus anciens.

« Notre métier est mal reconnu et dévalorisé, j’ai voulu montrer que malgré tout, la plupart des soignants aiment ce qu’ils font, j’ai voulu mettre en avant le soutien psychologique apporté aux personnes âgées, les résidents vivent dans des petites chambres, parfois, ils n’ont pas beaucoup de visites, on leur remonte le moral »assure David Ranger qui souhaite mettre en lumière la bientraitance et le relationnel entre soignants et résidents.

35 soignantes ont participé au clip

Ce métier, David l’exerce depuis 13 ans dans différents Ehpad de la Vienne dont Le Logis du Val de Boivre à Vouneuil-sous-Biard  et Les Jardins de Montplaisir à Ligugé, deux établissements qui ont servi de décor pour le tournage de son clip dans lequel figurent 35 soignantes qui incarnent leur propre rôle.
Et si les Ehpad peinent à recruter du personnel alors que la demande est d’autant plus urgente avec la crise sanitaire, le manque de candidats ne surprend pas l’auteur du clip.
Nous sommes vraiment mal payés, s’insurge David Ranger.

Je gagne le smic, environ 1200 euros net, j’arrive à gagner un peu plus avec une prime de précarité car je travaille en intérim. Mes 13 ans d’ancienneté représente une somme insignifiante d’une vingtaine d’euros, c’est tout. Je fais ce métier parce que j’aime ce que je fais,
David Ranger.

Un métier difficile

« C’est aussi un métier difficile, dans certains Ehpad, il faut travailler vite et il nous arrive négliger le résident faute de temps, de ne pas avoir le temps d’échanger avec eux, de parler alors ça forcément ça décourage car le but de ce métier, c’est d’avoir du temps pour les personnes âgées », explique David qui a décidé de mettre en musique le malaise de ces soignants, sous la plume de Vida, son nom d’artiste rapeur, il a composé un texte dans lequel il détaille le quotidien de ses collègues. Dans cet extrait de chanson, il rend hommage à la profession.

Elle rentre avec du réconfort, c’est de l’espoir qu’elle apporte pour tous ceux qui sont fragilisés après tant d’années, elle sait les rassurer avec quelques sourires, elles font de leur mieux sans attendre d’applaudissements.

Avec ce clip, David espère toucher le grand public et « d’autres soignants partout en France ».

Vida est nominé aux Trophées SilverEco 2020 dans la catégorie Loisirs/Culture, qui se dérouleront le 10 décembre 2020 au Palais des Festivals de Cannes.

Vous pouvez découvrir le clip qui est sorti en février 2020.

Source FR3.

 

Isolement en Ehpad : « Il faut que les familles des résidents en France se révoltent », estime un médecin…!

Alors qu’Emmanuel Macron a appelé ce mardi à ne pas « isoler nos aînés », Marcellin Meunier, ancien médecin coordinateur en Ehpad juge « indigne » la limitation des visites aux résidents dans certaines villes.

Un Ehpad de Ploudalmezeau (Finistère), le 7 août 2020. Photo d'illustration.

« Nous ne souhaitons pas, collectivement, isoler à nouveau nos aînés », a affirmé Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans un Ehpad du Loir-et-Cher.« Il faut que les familles des résidents en France se révoltent », a réagi sur franceinfo le docteur Marcellin Meunier, ancien médecin coordinateur en Ehpad en Vendée, démissionnaire en juin dernier pour protester contre le manque de moyens. « Il y a certains Ehpads qui se sont transformés en établissements pénitentiaires », juge-t-il. 

franceinfo : Le chef de l’Etat a-t’il raison de ne pas vouloir « isoler à nouveau nos aînés », comme ce fut le cas lors du confinement ?

Marcellin Meunier : Oui. Est-ce que l’on veut que nos aïeux meurent en bonne santé, c’est à dire indemnes du Covid, ou est-ce que l’on veut qu’ils puissent vivre en voyant leurs proches, leurs amis, qu’ils puissent avoir leurs activités ? C’est la seule raison qu’ils ont de vivre. J’ai vu tant de gens qui sont tombés dans la déprime, qui ont présenté des complications psychologiques et physiques en rapport avec le déconfinement. C’est une grande tristesse ce qui se passe en France ces dernières semaines.

Est-ce qu’aujourd’hui, les moyens sont là, est-ce que le personnel n’est pas trop épuisé, alors que l’épidémie de coronavirus semble repartir avec 121 clusters déjà détectés dans différents Ehpad de France ?

On part de très bas. La situation en France est bien, bien pire que dans les autres pays. L’OCDE, en juillet dernier, a sorti un rapport qui mettait en évidence le fait qu’en France, on a un ratio de 2,5 soignants pour 100 personnes de plus de 65 ans, contre une moyenne de 5 soignants dans les pays de l’OCDE. Et donc, il faudrait déjà rattraper la moyenne des pays comparables à la France pour partir à égalité. On parle de très loin avec du personnel épuisé, non reconnu financièrement et dans la formation, la progression de carrière.

« Quelle tristesse de traiter des anciens comme des prisonniers alors qu’ils n’ont rien commis. » Marcellin Meunier à france info.

Il y a certains Ehpad qui se sont transformés en établissements pénitentiaires. J’ai des patients qui ont survécu, dans trois mètres sur trois mètres pendant six semaines, sans sortir, sans aller dans les espaces communs. Qu’est-ce qu’ils ont fait, ces gens à qui on appliquerait cette sanction, cette punition alors qu’ils ne peuvent rien dire ? Je trouve ça hautement indigne.

Dans plusieurs métropoles, les contraintes sanitaires se sont durcies, les visites réduites à deux personnes à Lyon, à Marseille, par exemple. Et à Nice, le maire Christian Estrosi a même stoppé les visites dans les Ehpad municipaux. Qu’en pensez-vous ?

Franchement, si on avait du personnel en nombre, plutôt que d’enfermer des personnes avec les précautions d’usage, avec du personnel protégé, on pourrait les promener individuellement dans les parcs et dans les stades. On pourrait les faire sortir, à trois mètres de distance, pour permettre de voir leurs familles en extérieur ou dans des grands espaces aérés. Il y a possibilité de ne pas transformer à nouveau les Ehpad en prison. Ce n’est pas possible. Il faut que les familles des résidents en France se révoltent. Traiter leurs anciens de cette façon avec Covid ou sans Covid, c’est indigne. Ça n’est pas possible. On n’a rien à leur reprocher. On ne doit pas leur infliger de telles peines.

La protection des personnes âgées sera évoquée lors du prochain conseil de défense. Quelles décisions faut-il prendre pour protéger au maximum, dans cette période, nos aînés ?

Il faut les protéger, mais il faut leur permettre de vivre. C’est l’équilibre dont parlait monsieur le Président, qu’il faut trouver. Il faut un véritable équilibre qui leur permette de vivre, d’espérer vivre et d’espérer la vie et de profiter de la vie. Les derniers moments qu’ils leur restent, qui consistent à voir les gens qu’ils aiment, le peu de personne qu’ils aiment. Ils ont perdu leurs amis, ils ont perdu leur travail, ils ont perdu beaucoup de leurs congénères et leurs familles. Le peu de visites qu’ils ont, il faut préserver ce lien social. Il est vital pour eux.

Source FRANCE INFO.

Santé. 40 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés avec une meilleure hygiène de vie…

En réduisant une douzaine de facteurs de risques (alcoolisme, tabac), on pourrait réduire très sensiblement le nombre de cas de démence selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet.

Les cas de démence devraient augmenter dans le monde, notamment chez les personnes âgées, ce qui pose la question de leur prise en charge dans des structures adaptées.

Environ 40 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés en réduisant une douzaine de facteurs de risques, dont une consommation d’alcool excessive, le tabagisme, les chocs à la tête et la pollution de l’air, selon un rapport publié jeudi 30 juillet 2020.

Ses auteurs, un groupe d’experts, formulent donc une série de recommandations aux décideurs politiques, parmi lesquelles limiter la consommation d’alcool, stopper celle de tabac, diminuer l’obésité et le diabète ou réduire l’exposition à la pollution de l’air.

Notre rapport montre que les décideurs et les individus ont le pouvoir de prévenir ou retarder une part importante des cas de démence, estime l’auteur principal, la Pr Gill Livingston de l’University College de Londres, citée dans un communiqué de la revue médicale The Lancet, qui publie le rapport. Ces actions sont susceptibles d’avoir le plus gros impact sur ceux qui sont concernés de manière disproportionnée par les facteurs de risques de démence, comme les habitants des pays à bas et moyen revenu et les populations vulnérables, dont les minorités ethniques, poursuit-elle.

La pollution de l’air pourrait être un facteur également

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, avec 60 à 70 % des cas causés par la maladie d’Alzheimer. Ce nombre tend à augmenter puisqu’on vit de plus en plus longtemps.

L’OMS estime que le nombre total de personnes atteintes de démence devrait grimper à 82 millions en 2030 et 152 millions d’ici 2050, en grande partie à cause de l’augmentation du nombre de cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Causée par un ensemble de maladies et de traumatismes qui touchent le cerveau, la démence affecte la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement, rappelle l’OMS sur son site internet.

Dans un précédent rapport, publié en 2017 par The Lancet, les mêmes chercheurs avaient déjà identifié neuf facteurs de risque. Ils ont actualisé cette liste en en ajoutant trois : la consommation excessive d’alcool, les blessures à la tête et l’exposition à la pollution de l’air à l’âge adulte.

Selon eux, ces facteurs sont respectivement associés à 1 %, 3 % et 2 % des cas de démence. Les autres facteurs sont les conditions d’éducation (7 %), la perte d’audition (8 %), l’hypertension (2 %), l’obésité (1 %), le tabagisme (5 %), la dépression (4 %), l’isolement social (4 %), l’inactivité physique (2 %) et le diabète (1 %).

Ne pas faire des malades les responsables de leur démence

Pour autant, d’autres scientifiques qui n’ont pas participé à l’étude soulignent que si ces facteurs de risques sont associés à la démence, il ne faut pas en déduire qu’ils en sont la cause. Cela laisse un grand nombre de questions du type ‘qui est le premier, de l’œuf ou de la poule’, souligne ainsi la Pr Tara Spires-Jones, spécialiste du cerveau et de la démence à l’Université d’Edimbourg (Écosse).

Par exemple, la dépression à plus de 65 ans est associée à un risque de démence, mais ce type de données ne permet pas de dire si c’est la première qui contribue à provoquer la seconde, puisqu’il est également prouvé que les changements dans le cerveau au stade précoce de la démence sont des causes de dépression, détaille-t-elle.

Ce rapport estime que 40 % des démences pourraient être évitables avec des changements de mode de vie, ce qui veut dire que 60 % sont, en l’état de nos connaissances, causés par des choses qu’on ne peut pas contrôler, comme des facteurs génétiques, poursuit-elle.

J’espère que ce rapport ne va pas conduire les gens à penser que c’est de leur faute s’ils souffrent de démence, insiste-t-elle.

Source OUEST FRANCE.