Pierre-Emmanuel, grand épileptique, privé d’allocation…

Inapte au travail en raison de son handicap, Pierre-Emmanuel Baehr percevait une allocation jusqu’en août, où il s’est fait couper les vivres suite à une lenteur administrative… qui persiste.

Depuis, il peine à joindre les deux bouts avec sa mère.

Pierre-Emmanuel, grand épileptique, privé d’allocation

Pierre Emmanuel Baehr souffre d’épilepsie sévère depuis son plus jeune âge. « Il prend un lourd traitement pour éviter les crises », confesse sa maman Véronique Hoffmann. S’il est autonome, le jeune homme de 29 ans a besoin d’une « petite surveillance ». Sa mère clarifie : « Il a peur de se tromper, n’est pas rassuré. Il lui faut un guide ».

Depuis avril, elle l’a donc repris sous son toit après deux années d’autonomie. « Seul dans un appartement, il était déprimé, ne mangeait plus. Le médecin a conseillé qu’il revienne vivre à mes côtés. Maintenant il est moins stressé ». Et ça tombe bien puisque le stress fait partie des causes qui déclenchent ses crises. Et puis, cet accompagnement entre dans les cordes de la mère de famille qui, jusqu’à l’an passé, travaillait dans le secteur de l’aide à la personne. Elle est aujourd’hui en retraite.

Pierre-Emmanuel, lui, a fréquenté l’institution Saint-Camille près de Toul, de 7 à 18 ans avant de travailler en ESAT. Son truc, c’était l’entretien des espaces verts, avant d’être déclaré inapte au travail.

Un glissement entre structures qui traîne

La vie de la mère et du fils, nouvellement installés à Ecrouves, traverse une zone de turbulence. « Depuis août, on a de grosses difficultés financières : Pierre ne touche plus son allocation adulte handicapé de 781 € ». Sa mère explique que la Mutualité sociale agricole (MSA) versait mensuellement cette somme à son fils. Celui-ci de retour sous son toit, un glissement doit s’opérer entre la MSA et la CAF qui va prendre le relais des prochains versements… Mais ça traîne. « La MSA doit transmettre un certificat de médiation à la CAF. Le conseiller de la CAF m’a dit : ce n’est pas sorcier, on le reçoit et on débloque l’argent ». Voilà deux mois que ça dure. Pour vivre, Pierre Emmanuel a dû faire fondre ses économies (1.000 €) de moitié. Sa mère perçoit aux alentours de 800 € de retraite. Ce mois-ci, un bon communal a été salvateur pour faire les courses.

Néanmoins, Véronique Hoffmann s’avoue battante, de par ses origines germaniques. Remontée, car très en colère, elle appelle la MSA toutes les semaines. « Aux dernières nouvelles, la demande est en cours, traitée depuis fin septembre. Mais c’est juste un papier à transmettre, ça prend une fraction de seconde. Laisser un adulte handicapé sans ressource ce n’est pas tenable ! »

Quant à la MSA, le service des prestations familiales coupe vite court à toute question : « On ne répond qu’aux allocataires ». On en prend donc acte.

Source EST REPUBLICAIN.

Études, emmener son enfant handicapé aussi loin que possible… Témoignages…

Témoignages.

Études, emmener son enfant handicapé aussi loin que possible

« Il a fallu faire le deuil du diplôme »

Sophie, 51 ans, mère de quatre enfants

« Après un bac pro en comptabilité obtenu au rattrapage, Ludovic a intégré un BTS d’assistant en gestion PME-PMI. Une entrée dans les études qui était loin d’être une évidence. Lorsque à ses 2 ans, j’ai appris que mon enfant présentait un handicap psychomoteur d’origine génétique, avec dyspraxie, dysphasie et hyperactivité, je me suis demandé s’il allait pouvoir un jour lire et écrire…

Pendant son BTS, la Maison départementale de la personne handicapée a continué à faire le lien avec les enseignants qui, par exemple, photocopiaient en grand format les supports de cours pour faciliter la tâche de Ludovic. Mais mon fils avait du mal à s’intégrer dans les groupes de travail. Il a redoublé sa première année. Puis en seconde année, nous avons, avec ses professeurs, décidé qu’il ne passerait pas les examens, pour éviter de le mettre psychiquement en difficulté.

Il a fallu faire le deuil du diplôme. Pour autant, je ne regrette pas ses trois années d’études. Elles lui ont permis d’être stimulé intellectuellement, d’entrer dans un cadre (se lever, prendre les transports, assister aux cours), d’avoir une vie sociale, d’acquérir des compétences professionnelles. Autant de bénéfices qui ont disparu maintenant qu’il a rejoint un Esat (1), qui envoie – de loin en loin – les jeunes en mission dans des entreprises ordinaires. »

« Au prix d’un constant accompagnement »

Marie, 60 ans, mère de trois enfants

« Quand le plus jeune de mes enfants est entré à l’école, j’avais un objectif : l’emmener aussi loin que possible. Comme les deux autres membres de la fratrie. Même s’il est, de naissance, infirme moteur cérébral et doit se déplacer en fauteuil. Même s’il présente des difficultés de repérage, un trouble de l’organisation de la pensée et une grande fatigabilité.

Par chance, mon enfant a pu tout de suite être scolarisé en milieu d’ordinaire, en bénéficiant d’un accompagnement à plein temps jusqu’à la terminale. Désormais, il est épaulé par d’autres étudiants, qui sont rémunérés directement par l’université pour noter les cours à sa place. Cela lui permet de ne pas dépendre du bon vouloir des autres.

Tout cela peut sembler idyllique. En réalité, si mon fils est aujourd’hui en 5e année de droit, avec la volonté de devenir magistrat, c’est au prix d’un constant accompagnement familial. J’ai abandonné ma carrière de juriste pour organiser sa scolarité, appuyer ses demandes, défendre ses droits, me battre par exemple pour qu’il puisse déjeuner à la cantine, faire face parfois à l’équipe éducative qui voulait l’envoyer dans un établissement spécialisé. Il a fallu solliciter la presse, engager des recours…

Dernièrement, mon fils a vu sa candidature refusée dans les deux seuls masters 2 proposés localement dans le prolongement de son master 1 en droit pénal, qu’il a pourtant terminé 50e sur 350. Il a dû écrire pour expliquer qu’entre les soins spécialisés dont il a besoin, la nécessité de bénéficier d’une aide humaine, ses contraintes de logement et de transport, il ne pouvait pas, contrairement aux autres, postuler ailleurs en France. Vingt-quatre heures plus tard, il recevait un courriel d’acceptation dans l’un des deux cursus. »

(1) établissement et service d’aide par le travail.

Source LA CROIX.

Accès à la santé : A quoi va ressembler la nouvelle « complémentaire santé solidaire » ?…

A partir du 1er novembre, la complémentaire santé solidaire va remplacer deux dispositifs pour aider les plus démunis.

 

Accès à la santé : A quoi va ressembler la nouvelle « complémentaire santé solidaire » ?. Illustration d'un médecin.

our aider les plus démunis.

  • Aujourd’hui, un grand nombre de foyers démunis, qui auraient droit à une aide pour accéder à la santé, ne réalisent pas les démarches nécessaires.
  • Pour améliorer l’accès à la santé et lutter contre la pauvreté, le gouvernement lancera à partir du 1er novembre une « complémentaire santé solidaire ».
  • Qui cela concerne ? Comment réaliser les démarches ? Est-ce gratuit ou payant ? 20 Minutes vous aide à y voir plus clair.

« C’est un pilier de la lutte contre la pauvreté et de l’accès aux soins », introduit Christelle Dubos. Ce mardi, Agnès Buzyn et sa secrétaire d’État chargée de la pauvreté présentaient les contours de la nouvelle « complémentaire santé solidaire ». Un dispositif qui va englober, à partir du 1er novembre, la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l ’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS). 20 Minutes répond aux cinq questions qui se posent pour mieux comprendre ce nouveau droit.

Accès à la santé : A quoi va ressembler la nouvelle « complémentaire santé solidaire » ?

Qu’est-ce qui change ?

Le nom, d’abord, mais aussi les personnes ciblées. En gros, la « complémentaire santé solidaire » englobera deux anciens dispositifs : la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), une mutuelle gratuite pour les plus démunis, et l’Aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS), un chèque qui vise à aider les personnes à souscrire à une mutuelle.

A partir du 1er novembre 2019, les bénéficiaires seront remboursés à 100 % pour tous les soins, hospitalisations sans durée limitée, analyses médicales, consultations, médicaments. Par ailleurs, le  le 100 % santé, petit à petit déployé d’ici à 2022 et touchant les trois domaines de la santé les moins bien pris en charge (dentaire, auditif, visuel), sera anticipé pour les bénéficiaires de cette complémentaire santé solidaire.

Autre nouveauté : les sondes, pansements, fauteuil roulant seront totalement remboursés. Comme avant, ces bénéficiaires auront accès au tiers payant et pourront consulter des médecins sans dépassement d’honoraires.

Quel est l’objectif ?

« La santé est parfois la variable d’ajustement et ceux qui renoncent le plus aux soins sont les inactifs et les travailleurs modestes », précise Christelle Dubos, secrétaire d’État chargée de la pauvreté. Or, entre 34 % et 45 % des personnes qui avaient droit à la CMU-C n’en faisaient pas la demande et jusqu’à 59 % pour l’ACS. Pire, un quart de ces derniers n’a pas utilisé le chèque ACS pour souscrire un contrat de complémentaire santé en 2018…

« Aujourd’hui, 7 millions de personnes bénéficient de la CMU-C ou de l’ACS, alors qu’entre 9,5 et 12 millions de Français auraient droit à cette complémentaire santé solidaire, qui représente donc un enjeu immense pour un meilleur accès aux soins, insiste Agnès Buzyn. Nous avons constaté que pour l’ACS, les démarches étaient trop complexes et certains bénéficiaires conservaient un important reste à charge. Voilà pourquoi nous avons voulu un système beaucoup plus simple et une couverture plus protectrice. » Avec l’espoir d’observer une hausse du nombre de bénéficiaires de 3 % par an, a précisé la directrice de la Sécurité sociale, Mathilde Lignot-Leloup.

Accès à la santé : A quoi va ressembler la nouvelle « complémentaire santé solidaire » ?

Accès à la santé : A quoi va ressembler la nouvelle « complémentaire santé solidaire » ?

Qui est concerné ?

Les plafonds restent les mêmes. Aujourd’hui, une personne seule qui touche moins de 746 euros nets par mois (pour un couple, c’est 1.118 euros) peut demander la CMU-C. Un célibataire touchant moins de 1.007 euros et un couple 1.510 euros sont éligibles à l’ACS. A partir du 1er novembre, les planchers resteront identiques et permettront de savoir si la personne doit ou non participer aux frais.

Combien cela va-t-il coûter ?

Du côté des patients, rien ne changera pour les assurés de l’actuelle CMU-C : la future « complémentaire santé solidaire » restera gratuite, avec le même niveau de remboursement. En revanche, il y aura une nette différence pour ceux qui auparavant étaient concernés par l’ACS.

Pour ces personnes (qui touchent donc, pour un célibataire, plus de 746 euros et moins de 1.007 euros par mois), le tarif de la complémentaire santé solidaire va dépendre de leur âge, mais ne pourra pas dépasser 1 euro par jour. En clair, avant 29 ans, elle coûtera 8 euros par mois, 14 euros entre 30 et 49 ans, 21 euros entre 50 et 59 ans, 25 euros entre 60 et 69 ans et enfin, pour les personnes âgées de plus de 70 ans au 1er janvier de l’année d’attribution de cette complémentaire, 30 euros. Selon les calculs de l’Assurance maladie, plus d’une personne sur deux verra sa cotisation baisser. Surtout, elles seront mieux remboursées. Ainsi, un couple de personnes âgées payera 60 euros de cotisation, contre 87 euros avec l’ACS. Mais ce couple n’aura plus aucun reste à charge demain, alors qu’il devait auparavant débourser jusqu’à 140 euros pour une couronne, 90 pour des lunettes et 750 pour des prothèses auditives.

Combien cette réforme devrait-elle coûter à l’Assurance maladie ? Les estimations tablaient sur 220 millions d’euros à l’horizon 2022. Une somme qui dépendra évidemment du nombre de Français qui feront la demande.

Comment faire pour obtenir cette complémentaire ?

Le non-recours étant un problème bien identifié, le gouvernement mise sur une campagne grand public pour informer les Français. Des spots vidéo et radio envahiront donc les ondes et les réseaux sociaux dès ce mardi et jusqu’à la fin de l’année. Et pour ceux qui auraient des interrogations, un numéro de téléphone gratuit a été mis en place : 08 00 97 13 91. Plus pratique encore, deux sites invitent les citoyens à vérifier s’ils sont éligibles grâce à des simulateurs sur ameli.fr et mesdroitsociaux.gouv.fr.

Concrètement, les bénéficiaires de la CMU-C n’auront rien à faire : à l’échéance de leur droit, ils basculeront vers cette nouvelle complémentaire. En revanche, la suppression de l’ACS se fera petit à petit d’ici à un an. Plus aucun contrat ne pourra être signé à partir du 1er novembre, date à laquelle les assurés pourront demander la nouvelle complémentaire. Et quand le contrat court jusqu’à 2020 ? Soit vous attendez la fin de votre engagement, soit vous pouvez faire une demande anticipée. Les démarches peuvent être réalisées soit directement sur Internet, soit dans une caisse d’assurance maladie, soit dans une des 133 mutuelles qui proposeront ce service. Pour simplifier les démarches, un téléservice a été mis en place pour que la demande puisse être faite en ligne avec un formulaire simplifié.

Source 20 MINUTES.

Caen. Des essais cliniques attendus pour tester une nouvelle molécule contre Alzheimer…

Le Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie (Cermn) a ouvert ses portes jeudi 10 octobre 2019, à Caen.

L’occasion pour la fondation Vaincre Alzheimer et le professeur Dallemagne de présenter l’avancée des travaux de recherche sur la Donécopride : une molécule prometteuse contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées.

De gauche à droite : les professeurs Christophe Rochais et Patrick Dallemagne.

Le Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie (Cermn) a ouvert ses portes jeudi 10 octobre 2019. Situé près de l’UFR de pharmacie, à Caen, il héberge plusieurs programmes de recherche. Parmi eux celui mené par le Dr Sylvie Claeysen (Inserm Montpellier) avec le professeur Patrick Dallemagne et le professeur Christophe Rochais (Cermn).

Financé en partie par la fondation Vaincre Alzheimer, ce programme de recherches est basé sur un médicament utilisant une molécule permettant à la fois de protéger la mémoire mais aussi de ralentir la progression de la maladie.

Début des essais cliniques dans dix-huit mois

Appelé Donécopride, ce nouveau principe actif breveté cible, contrairement aux autres traitements, trois causes impliquées dans la maladie d’Alzheimer. Et permet, entre autres, d’empêcher la formation de nouvelles plaques d’amyloïde. Une protéine qui, avec l’âge, s’agrège et forme des plaques entre les neurones. Entraînant des pertes cognitives. Cette molécule permet aussi d’éviter les effets indésirables liés à la prise de plusieurs médicaments.

« Dans dix-huit mois environ, et si tout va bien, nous devrions pouvoir débuter des essais cliniques », explique l’équipe de recherche. C’est-à-dire, des essais sur des patients mais aussi des personnes non atteintes par la maladie. Si les essais cliniques se font et sont probants, il faudra encore attendre plusieurs années avant de voir un médicament commercialisé.

Le Centre d’études et de recherche sur le médicament de Normandie (Cermn) a ouvert ses portes jeudi 10 octobre 2019. Situé près de l’UFR de pharmacie, à Caen, il héberge plusieurs programmes de recherche. Parmi eux celui mené par le Dr Sylvie Claeysen (Inserm Montpellier) avec le professeur Patrick Dallemagne et le professeur Christophe Rochais (Cermn).

Financé en partie par la fondation Vaincre Alzheimer, ce programme de recherches est basé sur un médicament utilisant une molécule permettant à la fois de protéger la mémoire mais aussi de ralentir la progression de la maladie.

Début des essais cliniques dans dix-huit mois

Appelé Donécopride, ce nouveau principe actif breveté cible, contrairement aux autres traitements, trois causes impliquées dans la maladie d’Alzheimer. Et permet, entre autres, d’empêcher la formation de nouvelles plaques d’amyloïde. Une protéine qui, avec l’âge, s’agrège et forme des plaques entre les neurones. Entraînant des pertes cognitives. Cette molécule permet aussi d’éviter les effets indésirables liés à la prise de plusieurs médicaments.

« Dans dix-huit mois environ, et si tout va bien, nous devrions pouvoir débuter des essais cliniques », explique l’équipe de recherche. C’est-à-dire, des essais sur des patients mais aussi des personnes non atteintes par la maladie. Si les essais cliniques se font et sont probants, il faudra encore attendre plusieurs années avant de voir un médicament commercialisé.

Source OUEST FRANCE.

Journée des aidants : « Je ne pensais pas avoir assez d’amour pour faire ça »…!

Pascale Mahé s’est donnée corps et âme pour aider son mari dans la maladie.

À l’occasion de la Journée des aidants, dimanche 6 octobre, cette habitante de Loire-Atlantique livre un témoignage puissant sur ces victimes collatérales de la maladie.

Journée des aidants : « Je ne pensais pas avoir assez d’amour pour faire ça »

« Mon mari, Christian, avait 62 ans quand on a su qu’il était atteint d’une maladie neurologique. Une leucoencéphalopathie (1). Plusieurs signes m’ont alertée. Il ne réagissait plus à l’humour. Des amis remarquaient que « Christian n’est pas comme d’habitude ».

Au départ, on minimise, on se dit qu’il vieillit, qu’il est plus lent. On est dans le déni. Puis les petits signes que l’on refuse de voir deviennent plus évidents. Il oubliait des choses qu’il a toujours su faire : ranger le bois, s’occuper de son jardin. Cela s’est accompagné d’une aphasie (perte de la parole).

Quand le diagnostic est tombé, on a pris une claque. En sortant de chez le docteur, Christian m’a dit : « C’est pour toi que ça va être dur ». Et même quand la maladie est reconnue, on reste dans le déni. On se dit que ce n’est pas si grave, qu’on va bien se débrouiller. Et on y arrive toujours, on est tous pareil. Mais la première fois que l’on m’a appelée « aidante », je ne l’ai pas accepté. Pour moi, les conjoints sont des accompagnants de tous les instants, pas des aidants.

« Plein de petites morts »

Ensuite, il a fallu réorganiser notre vie en fonction de la maladie. On était perdus, on ne savait pas à qui s’adresser pour l’aide à domicile, l’APA (Allocation personnalisée à d’autonomie (2)), le SSIAD (Service de soins infirmiers d’aide à domicile), les toilettes du matin et du soir… L’association Al’fa Répit (3) nous a bien aidés dans ces démarches, et le Clic (Centre local d’information et de coordination gérontologique) a rempli avec nous le dossier APA. Une étape difficile car pour moi : c’était rendre officielle la maladie et faire rentrer des organismes dans notre vie.

J’ai toujours été très engagée, dans des associations, socialement et syndicalement. Ex-institutrice, j’avais aussi une activité de conseiller du salarié (4). Et d’un coup, plus rien. Une maladie neurologique, c’est, pour l’aidant, une surveillance de tous les instants. La toilette, les problèmes d’incontinence, l’aide à l’habillage, le faire manger, le tenir à table… J’ai même dû faire installer un portail.

La maladie emporte tout. Les psychiatres appellent ça un « deuil blanc ». Il faut faire une croix sur tout ce qui faisait notre vie d’avant. Le jardin, les vacances, aller au cinéma… C’est plein de petites morts. La personne n’est pas partie, mais ce n’est plus la même.

Et même si mes amis et ma famille ont toujours été présents pour nous, on est seuls. Les dimanches pluvieux, où il n’y a rien à faire et où l’on ne peut parler à personne, sont très longs.

Béquille

J’ai alors pris conscience qu’il fallait que je souffle. La première fois que j’ai craqué, en 2013, on m’a parlé d’hébergement temporaire. J’ai pu confier, certains jours de la semaine, mon mari aux équipes d’Al’fa répit (pour Alzheimer Famille Répit). Elles venaient chercher Christian pour l’emmener à l’accueil de jour, où ils s’occupaient de lui. Pendant ce temps, je pouvais participer à des groupes de parole avec d’autres aidants. Dans ces moments-là, on a besoin de verbaliser, d’autant que le dialogue n’est plus possible avec son conjoint. Cette association a été ma béquille.

Mon mari est décédé le 28 octobre 2016, après huit ans de maladie. La veille de mes 70 ans. J’étais perdue car après huit ans comme aidante, je ne savais plus qui j’étais.

« Je ne pensais pas être capable de faire tout cela »

Depuis, j’ai décidé de m’investir au service d’Al’fa répit, dont je suis devenue vice-présidente. J’ai voulu y apporter mon vécu. Dire que les aidants sont les mieux placés pour connaître leurs proches. Faire respecter le conjoint, sa vie, ses habitudes et son intimité, ce que je n’ai pas toujours trouvé dans le parcours de soins. Car quand on parle du malade, on parle aussi de sa famille, de son époux.

Personnellement, cette expérience douloureuse m’a permis de porter davantage d’attention aux gens, et de dompter mes impatiences. Je ne pensais pas être capable de faire tout cela. Je ne savais pas que j’avais assez d’amour en moi pour ça ».

(1) Affection affectant la substance blanche du système nerveux central, caractérisée par l’apparition progressive de troubles neurologiques divers (déficits sensitifs et/ou moteurs, troubles du comportement…)

(2) Cette allocation peut servir à payer les dépenses nécessaires pour permettre de rester à domicile

(3) Association de service et de soutien aux aidants

(4) Le conseiller du salarié est choisi par un salarié pour l’assister et le conseiller durant l’entretien préalable au licenciement

Source OUEST FRANCE

Trop de gares impraticables pour les fauteuils roulants en Alsace ?…

Peut-on encore habiter en campagne et prendre le train quand on est en fauteuil roulant ?

Une habitante d’ERSTEIN (Bas-Rhin), travaillant quelques jours par semaine à Strasbourg, pose la question.

Elle ne peut pas monter dans les trains dans sa gare, faute d’assistance de la SNCF.

Trop de gares impraticables pour les fauteuils roulants en Alsace ?

« J’ai découvert qu’il n’y avait pas d’assistance pour les personnes à mobilité réduite dans aucune des gares entre Sélestat et Strasbourg », lance, quelque peu désabusée, Elise Muths. Cette habitante d’Erstein, installée depuis quelques mois dans la commune du Bas-Rhin, est en fauteuil roulant depuis plusieurs semaines, en raison d’une maladie rare atteignant ses muscles et ses articulations. Elle qui travaille plusieurs jours par semaine à Strasbourg est dans une situation difficile : elle ne peut pas monter dans les trains en gare d’Erstein.

La gare accessible… mais pas tous les trains

Sollicitée, la SNCF assure que la gare d’Erstein est accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR). « Oui, la gare est accessible en fauteuil », confirme Elise Muths, « mais le problème c’est vraiment de réussir à entrer dans e train ».

Or, le service d’assistance aux PMR, réservable 48h à l’avance, n’est pas disponible dans la gare d’Erstein. Ni d’ailleurs, dans les gares entre Sélestat et Strasbourg. Un énorme problème pour la jeune femme, qui doit pourtant s’y rendre pour y travailler, plusieurs jours par semaine.

Elise Muths, illustratrice et graphiste habitant à Erstein, ne peut pas aller travailler à Strasbourg sans assistance de la SNCF. - Radio France

Choisir entre vivre en ville… et rester chez soi ?

C’est une question qu’Elise Muths refuse de se poser. Après avoir vécu à Strasbourg, elle a fait le choix, avec son mari, de s’installer à Erstein, une gare bien desservie par le train. La jeune graphiste s’interroge sur la possibilité de concilier sa nécessité de déplacement et ses contraintes, sans devoir passer par la case télétravail.

Sollicitée, la SNCF lui a promis des réponses rapides. La mairie d’Erstein, également, a promis de se pencher sur la question. « Je ne suis pas la seule à être en fauteuil, ce serait bien d’avoir des solutions », ajoute Elise Muths. « Je me dis, mince, on est en 2019. Si on veut prendre le train en fauteuil roulant c’est presque décourageant de faire autant de démarches. J’ai envoyé des lettres, lancé des appels. C’est fatigant », conclut-elle.

Source FRANCE BLEU.

DRÔME – Élèves handicapés privés de rentrée : une dizaine d’enfants toujours en attente…

La secrétaire d’État Sophie Cluzel avait promis de se déplacer dans la Drôme après la polémique lancée par l’Adapei 26.

L’association expliquait que 257 enfants handicapés étaient privés de rentrée.

Actuellement, une dizaine de dossiers d’enfants polyhandicapés sont étudiés au cas par cas.

DRÔME - Élèves handicapés privés de rentrée : une dizaine d'enfants toujours en attente

Valence.

Comme promis le 4 septembre dernier sur France Bleu Drôme Ardèche, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées était dans la Drôme ce lundi.

Elle a notamment déjeuné avec des élèves handicapés, scolarisés dans des classes spéciales au collège Marcelle-Vivier à Beaumont-lès-Valence. Puis l’après-midi, elle a rencontré des familles d’enfants handicapés à la Maison départementale de l’autonomie à Valence.

Le matin, elle a rencontré les différentes associations et services d’Etat (Agence régionale de santé, Education nationale) pour faire un point sur la rentrée.

« Je serai toujours sur le terrain »

« Il reste une dizaine de familles, peut-être un peu plus, sans solution idéale », explique Sophie Cluzel. Des dossiers étudiés au cas par cas car très complexes. Ces enfants, polyhandicapés, nécessitent un accompagnement particulier. La situation s’est donc améliorée depuis l’alerte lancée par l’Adapéi de la Drôme en août dernier.

« Tant qu’il y en aura une famille sans solution idéale, je serai toujours sur le terrain, annonce Sophie Cluzel. Et les services de l’État seront mobilisés ! »

Des réunions de suivis auront donc lieu autour du préfet de la Drôme pour mesurer les avancées.

Source FRANCE BLEU.

C’est bientôt la fin du Doliprane en libre accès dans les pharmacies ! …

L’Agence du médicament souhaite qu’à partir de 2020, les médicaments à base de paracétamol ou d’ibuprofène ne soient plus en accès direct dans les officines.

Le but est de renforcer le rôle de conseil du pharmacien pour ces produits dangereux en cas de surdosage.

C'est bientôt la fin du Doliprane en libre accès dans les pharmacies !

Douleur, fièvre… Chez l’adulte comme chez l’enfant, dès qu’il y a un médicament antidouleur à prendre, c’est très souvent ceux à base de paracétamol comme le Doliprane®, d’ibuprofène comme l’Advil® ou d’aspirine qui sont avalés. Or, s’ils sont « sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, ils présentent des risques lors d’une utilisation inadéquate », rappelle l’Agence nationale du médicament (ANSM) dans un point d’information du 3 octobre 2019. Elle annonce ainsi qu’à partir de janvier 2020, ils ne seront plus présentés en libre accès dans les pharmacies, mais tous placés derrière le comptoir du pharmacien, Ils continueront néanmoins à être disponibles sans ordonnance. « Le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas de surdosage, pouvant conduire à des greffes du foie (première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France). Les AINS sont notamment susceptibles d’être à l’origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6e mois de grossesse (au-delà de 24 semaines d’aménorrhée) » rappelle l’ANSM. Un message d’alerte sur les risques du paracétamol pour le foie sera ajouté dans les prochains mois sur les boîtes des médicaments en contenant.

Rappel des précautions quand on prend du paracétamol ou des AINS

En cas de douleur et/ou fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux, il faut privilégier l’utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage :

  • Prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possible.
  • Respecter la dose maximale par prise, la dose maximale quotidienne, l’intervalle minimum entre les prises et la durée maximale de traitement recommandée (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l’absence d’ordonnance)
  • Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)
  • Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)

En cas d’utilisation d’un AINS :

  • Utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte
  • Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
  • Eviter les AINS en cas de varicelle
  • Ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre
  • Ne pas prolonger le traitement au-delà de 5 jours en cas de douleur
  • Ne pas prendre deux médicaments AINS en même temps

Tous les AINS sont contre-indiqués à partir du début du 6e mois de grossesse.

Antalgique : dans quels cas utiliser cet antidouleur ? Cliquez ici.

Source JOURNAL DES FEMMES.

 

 

Des traitements du cancer mieux évalués chez les patients âgés…

Un essai clinique inédit vient de débuter chez des patients de plus de 70 ans traités par immunothérapie.

Le but est de mieux évaluer l’intérêt de cette thérapeutique anti-cancer prometteuse chez des patients qui sont d’habitude, du fait de leur âge, largement exclus des études sur les nouveaux médicaments.

Des traitements du cancer mieux évalués chez les patients âgés

Soigner des cancers chez des personnes âgées ? Pendant longtemps, cela n’était pas une priorité pour bon nombre d’oncologues. « À quoi bon embêter ces patients fragiles avec des traitements lourds alors qu’ils vont probablement mourir d’autre chose que de leur cancer ? », entendait-on ici ou là.

« Il y avait aussi cette idée selon laquelle le cancer est une maladie qui progresse moins vite chez un sujet âgé, ce qui est faux », ajoute le professeur Elisabeth Quoix, pneumologue au CHRU de Strasbourg. « Aujourd’hui, on doit traiter les patients de 70 ou 80 ans à chaque fois qu’il y a un bénéfice pour eux ».

« Inclure une centaine de patients dans toute la France »

Mais soigner le cancer dans cette tranche d’âge ne s’improvise pas. Il faut que les oncologues connaissent les spécificités de ces patients, souvent plus fragiles que la moyenne. C’est dans cet objectif que vient de débuter un essai inédit visant à évaluer les traitements d’immunothérapie chez les plus de 70 ans. Un essai mené par la Fondation Arc et Unicancer (1). « Au total, nous souhaitons inclure une centaine de patients dans toute la France », précise le docteur Capucine Baldini, coordinatrice de l’étude à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif.

Jusque-là, aucune étude d’ampleur n’avait été conduite chez des patients âgés, soignés par immunothérapie. Une certaine forme d’injustice. Car depuis plusieurs années, cette thérapeutique est celle qui soulève le plus d’espoirs face au cancer. Grâce à un mécanisme d’action novateur : l’immunothérapie vise à stimuler le système immunitaire du patient pour lutter contre la maladie.

« C’est important de voir comment les patients âgés répondent à ces traitements. Chez eux, le système immunitaire fonctionne souvent moins bien. Cela pose donc question puisque le but de l’immunothérapie est d’activer les cellules immunitaires pour qu’elles aillent tuer les cellules cancéreuses », indique le professeur Frédérique Penault-Llorca, directrice du centre Jean Perrin à Clermont Ferrand.

Cet essai témoigne aussi d’un intérêt nouveau pour la recherche clinique dans la population du grand âge. Une petite révolution. Pendant longtemps, il était en effet impossible d’inclure des patients de plus de 70 ans dans un essai. « Quand un industriel de la pharmacie évalue un nouveau traitement, son but est d’avoir les meilleurs résultats possible pour obtenir sa mise sur le marché », indique le professeur Christophe Le Tourneau, responsable des essais cliniques à l’Institut Curie à Paris. Les laboratoires écartent donc de ces essais des patients dont, par exemple, le foie ou le rein fonctionnent moins bien. Ou qui, comme les gens âgés, ont souvent d’autres pathologies avec des traitements pouvant interférer avec celui évalué dans l’essai.

Des patients très nombreux dans la « vraie vie »

Le problème est que ces patients, absents des essais, sont très nombreux dans la « vraie vie ». « Aujourd’hui, 50 % des patients avec un cancer du poumon ont plus de 65 ans et 30 % plus de 75 ans », souligne le professeur Quoix, en insistant sur l’intérêt de développer des études spécifiques pour utiliser au mieux les traitements chez ces patients fragiles. « C’est important par exemple de savoir s’il ne faut pas adapter tel ou tel produit pour que la toxicité ne soit pas trop forte », indique le professeur Le Tourneau.

Avant de décider d’un traitement, il faut aussi tenir compte de l’état général de la personne. De son niveau d’autonomie dans la vie quotidienne. De l’existence éventuelle d’une maladie cognitive rendant délicat le consentement aux soins. « Il faut hiérarchiser. Certains cancers, comme celui de la prostate, évoluent parfois lentement quel que soit l’âge. Chez un patient âgé qui a par ailleurs une grosse pathologie cardiaque, peut-être que traiter le cancer apparaîtra secondaire. En revanche, cela sera prioritaire si le patient est toujours autonome », illustre le docteur Loïc Mourey, responsable du groupe oncogériatrie à Unicancer.

Tous ces médecins assurent qu’en France, la délivrance des traitements très coûteux à des patients âgés reste possible. « Ce qui n’est pas le cas en Angleterre où l’âge du patient reste un critère d’exclusion de certaines thérapeutiques », confie un oncologue.

Le cancer après 65 ans

Les cas de cancer : en 2017, les deux tiers des cancers (62,4 %) en France touchaient des personnes de plus de 65 ans. On recensait aussi 46 000 nouveaux cas de cancer chez les 85 ans et plus, soit 11,5 % de l’ensemble des cas de cancers.

Les cancers les plus fréquents après 65 ans : chez l’homme, il s’agit de ceux de la prostate (34 060 nouveaux cas estimés en 2017), du poumon (20 214 cas) et du côlon-rectum (17 366 cas). Chez la femme, ce sont ceux du sein (28 799 nouveaux cas), du côlon-rectum (15 376 cas) et du poumon (9 328 cas).

(1) Qui regroupe tous les centres de lutte contre le cancer en France

Source LA CROIX.

Lorient : Une personne handicapée violentée par un chauffeur de taxi…

Souffrant d’incontinence après un cancer de la vessie, le sexagénaire a porté plainte.

Lorient : Une personne handicapée violentée par un chauffeur de taxi. Un taxi (illustration).

Un homme de 69 ans lourdement handicapé a porté plainte contre un chauffeur de taxi à Lorient. Il l’accuse de l’avoir violenté le 19 septembre lors d’une course, rapporte Le Télégramme. Alors que le sexagénaire allait s’asseoir dans la voiture, le chauffeur de taxi a aperçu que son pantalon était mouillé. Et pour cause, l’homme souffre d’incontinence à la suite d’un cancer de la vessie.

Mais le chauffeur n’a rien voulu entendre et a violemment sorti son client du véhicule, jetant ses affaires au sol et le poussant contre un mur. « Il me disait que je n’avais qu’à appeler les pompiers pour me ramener chez moi », indique la victime, interrogée par le quotidien. Il s’est vu délivrer un certificat médical attestant d’une incapacité totale de travail (ITT) de six jours.

La police a ouvert une enquête pour tenter de retrouver le chauffeur incriminé.

Source 20 MINUTES.