Pierre-Emmanuel, grand épileptique, privé d’allocation…

Inapte au travail en raison de son handicap, Pierre-Emmanuel Baehr percevait une allocation jusqu’en août, où il s’est fait couper les vivres suite à une lenteur administrative… qui persiste.

Depuis, il peine à joindre les deux bouts avec sa mère.

Pierre-Emmanuel, grand épileptique, privé d’allocation

Pierre Emmanuel Baehr souffre d’épilepsie sévère depuis son plus jeune âge. « Il prend un lourd traitement pour éviter les crises », confesse sa maman Véronique Hoffmann. S’il est autonome, le jeune homme de 29 ans a besoin d’une « petite surveillance ». Sa mère clarifie : « Il a peur de se tromper, n’est pas rassuré. Il lui faut un guide ».

Depuis avril, elle l’a donc repris sous son toit après deux années d’autonomie. « Seul dans un appartement, il était déprimé, ne mangeait plus. Le médecin a conseillé qu’il revienne vivre à mes côtés. Maintenant il est moins stressé ». Et ça tombe bien puisque le stress fait partie des causes qui déclenchent ses crises. Et puis, cet accompagnement entre dans les cordes de la mère de famille qui, jusqu’à l’an passé, travaillait dans le secteur de l’aide à la personne. Elle est aujourd’hui en retraite.

Pierre-Emmanuel, lui, a fréquenté l’institution Saint-Camille près de Toul, de 7 à 18 ans avant de travailler en ESAT. Son truc, c’était l’entretien des espaces verts, avant d’être déclaré inapte au travail.

Un glissement entre structures qui traîne

La vie de la mère et du fils, nouvellement installés à Ecrouves, traverse une zone de turbulence. « Depuis août, on a de grosses difficultés financières : Pierre ne touche plus son allocation adulte handicapé de 781 € ». Sa mère explique que la Mutualité sociale agricole (MSA) versait mensuellement cette somme à son fils. Celui-ci de retour sous son toit, un glissement doit s’opérer entre la MSA et la CAF qui va prendre le relais des prochains versements… Mais ça traîne. « La MSA doit transmettre un certificat de médiation à la CAF. Le conseiller de la CAF m’a dit : ce n’est pas sorcier, on le reçoit et on débloque l’argent ». Voilà deux mois que ça dure. Pour vivre, Pierre Emmanuel a dû faire fondre ses économies (1.000 €) de moitié. Sa mère perçoit aux alentours de 800 € de retraite. Ce mois-ci, un bon communal a été salvateur pour faire les courses.

Néanmoins, Véronique Hoffmann s’avoue battante, de par ses origines germaniques. Remontée, car très en colère, elle appelle la MSA toutes les semaines. « Aux dernières nouvelles, la demande est en cours, traitée depuis fin septembre. Mais c’est juste un papier à transmettre, ça prend une fraction de seconde. Laisser un adulte handicapé sans ressource ce n’est pas tenable ! »

Quant à la MSA, le service des prestations familiales coupe vite court à toute question : « On ne répond qu’aux allocataires ». On en prend donc acte.

Source EST REPUBLICAIN.

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