Covid-Quest, un outil numérique pour communiquer ses symptômes à un professionnel de santé…

La Société de pneumologie de langue française lance un outil numérique pour aider à obtenir un avis médical sur des symptômes évoquant le Covid-19.

Covid-Quest, un outil numérique pour communiquer ses symptômes à un professionnel de santé

Migraine ? Mal de gorge ? Température au-dessus de la normale ? En ces temps d’épidémie, nombreux sont les Français à se surveiller plus que d’habitude et à craindre d’avoir contracté le Covid-19 au moindre symptôme. Seul un avis médical permet de le savoir avec certitude. Pour ce faire, la Société de pneumologie de langue française (SPLF) a mis au point, en partenariat avec le site automesure.com, un outil numérique sous forme de questionnaire nommé Covid-Quest pour aider les patients à communiquer leurs symptômes à leur médecin en quelques minutes.

Comment ça marche ?

Pour utiliser l’outil, il faut se rendre sur le site covid-quest.com. Pas besoin de s’inscrire, de télécharger d’application ni d’entrer ses données personnelles. Le site propose immédiatement d’entamer un questionnaire de 26 questions couvrant l’ensemble des symptômes du Covid-19, ainsi que quelques éléments personnels tels que l’âge, les antécédents médicaux ou les médicaments récemment consommés.

Certaines réponses déclenchent des messages d’alertes, d’autres affichent des conseils. Une fois le questionnaire terminé, Covid-Quest synthétise la situation de la personne sous forme d’un fichier PDF. Il est alors possible de l’envoyer par courriel ou le transférer dans son dossier médical personnel.

«Les questions et les messages ont été rédigés dans le respect des recommandations gouvernementales et en fonction des connaissances scientifiques du moment, précise la SPLF dans un communiqué. Les réponses données constitueront également un observatoire du recours des usagers à la e-santé.»

Pourquoi cet outil ?

«Le confinement modifie le recours aux soins habituels puisque le premier avis doit maintenant se faire à distance, par téléphone ou en téléconsultation», explique la SPLF. La plateforme Covid-Quest permet aux patients de décrire leur situation et de transmettre les principaux éléments de leur dossier à un professionnel de santé.

Covid-Quest est un outil de premier recours dont les patients peuvent se saisir de manière autonome, en amont des applications de télésuivi destinées aux patients ayant déjà été en contact avec un médecin. Il n’est pas destiné à remplacer un avis médical mais conçu pour faciliter le dialogue avec le médecin et, si besoin, être inclus dans le dossier médical partagé (DMP).

Source LE FIGARO.

 

«Qu’ont-ils fait de notre système de santé?»…

AVIS D’EXPERT – Médecin généraliste et romancier, le Dr Christian Lehmann dénonce les conséquences de la désastreuse politique de santé pratiquée au cours des trente-cinq dernières années.

«Qu’ont-ils fait de notre système de santé?»

« L’article date de… mars 2019. Le CORONAVIRUS et la gestion inqualifiable que les français subissent aujourd’hui confirment le délabrement de notre système de santé et son coût phénoménal de par une administration pléthorique, inadaptée, totalement déconnectée des réalités, une gestion empirique purement économique,…  au détriment de la qualité des soins. Il faudra bien déterminer et rapidement qui sont les responsables ! » . La REDACTION HANDICAP INFO.

Médecin généraliste depuis trente-cinq ans, j’ai vu se succéder les ministres, les réformes de la dernière chance, les économistes dédaigneux, sans que soit jamais remis en question le paradigme martelé depuis les années 1980: la santé coûtait trop cher et les patients irresponsables étaient poussés à la dépense par des médecins profitant d’une situation de rente.

Le médecin généraliste était considéré comme une bactérie dont l’apparition dans un bassin de population antérieurement sain suffisait à générer des dépenses, comme si par sa seule présence ce docteur Knock contaminait les bien portants. Et parce que, comme le disait l’humoriste H.L. Mencken, «pour chaque question compliquée il y a une réponse simple, évidente et fausse», ministres et économistes tombèrent d’accord: diminuer le nombre de médecins en exercice comblerait le trou de la Sécurité sociale, selon l’adage lumineux «moins de médecins, donc moins de maladies, et moins de dépenses».

Trente-cinq ans plus tard, toujours aux manettes, ces génies n’ont pas désarmé. L’exemple le plus lumineux est probablement Gilles Johanet, ex-directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie, architecte forcené de la diminution drastique du nombre de médecins formés dans les années 1990. Après un passage aux assurances privées AGF en 2006 où il tente de mettre en place un service de médecine pour VIP, il se retrouve procureur général à la Cour des comptes, poste d’où il peut continuer, en manteau d’hermine, à fustiger l’incurie de médecins de ville incapables d’assurer l’accès aux soins.

«Les cabinets médicaux ferment sans repreneur, un nombre grandissant de Français ne trouve plus de médecin traitant (…)»

Entre-temps, le désastre savamment mûri par une palanquée de politiques et d’économistes uniquement préoccupés de diminuer le coût de la protection sociale a porté ses fruits. Les cabinets médicaux ferment sans repreneur, un nombre grandissant de Français ne trouve plus de médecin traitant, les élus locaux s’inquiètent, paient des officines pour tenter de faire venir sur le territoire un médecin roumain ou espagnol qui souvent, devant la complexité administrative du système français, baisse les bras.

La pyramide des âges des médecins en exercice confirme qu’inévitablement la France va encore perdre un cinquième de ses généralistes dans les cinq ans à venir, alors que la population vieillit. Les jeunes diplômés choisissent un exercice salarié ou partent à l’étranger, constatant la pénibilité du métier, les horaires à rallonge, la suspicion constante des tutelles, l’équation économique fragile d’un exercice libéral en apparence seulement, dont les tarifs sont volontairement maintenus vers le bas pour assurer que les médecins travaillent beaucoup.

Les indicateurs de santé stagnent, et les solutions proposées par ceux-là mêmes qui fustigeaient hier ces médecins trop dispendieux en disent très long sur leurs motivations. Il n’est nullement question de maintenir un système de santé publique efficace, mais d’utiliser tous les artifices pour retarder le moment où la population se tournera vers les responsables de cette catastrophe et exigera des comptes.

Ainsi, en décembre 2011, Françoise Tenenbaum, experte en santé du Parti socialiste, imaginait faire appel aux vétérinaires pour pallier la désertification médicale avec une année de formation en plus: «Vous allez me dire que c’est de la sous-médecine, mais en milieu rural je suis sûre que ce serait bien accepté par les populations…» Le tollé qui suivit cette insanité n’empêcha pas l’élue socialiste de poursuivre sa carrière.

Aujourd’hui, c’est au sein de La République en marche que fusent les idées de génie. Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi santé de la ministre Agnès Buzyn, propose de permettre aux pharmaciens de prescrire des médicaments sans consultation médicale. Adieu Hippocrate, il importe peu que le patient soit examiné du moment que l’industrie pharmaceutique y trouve son compte et que la population se croit prise en charge.

Dans le même temps, Nicolas Revel, actuel directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie, pressenti pour le poste de secrétaire général de l’Élysée, propose aux médecins d’embaucher des assistants médicaux pour les décharger du travail administratif… que leur impose l’Assurance-maladie, à charge pour eux de doubler le rythme des consultations! Pratiquer la médecine à l’abattage pour masquer l’incurie de trente-cinq ans de fourvoiement acharné, c’est leur projet!

Absente des thèmes choisis par Emmanuel Macron, la santé s’est invitée dans le grand débat national. Hier, le sentiment de relégation d’une partie de la population n’inquiétait guère le pouvoir, pourvu que les comptes semblent tenus. Mais aujourd’hui, près de quatre millions de Français vivent dans des territoires à la situation alarmante, et le désert s’étend jusque dans les grandes villes.

Demain, il ne sera plus possible à des think-tanks d’économistes «indépendants» sponsorisés par des assureurs de pointer du doigt une supposée mauvaise répartition des médecins sur le territoire. Le politique a choisi d’asphyxier la médecine de ville, et le généraliste a fait les frais d’un aveuglement quasi généralisé de la gauche parce que son statut de «libéral» permettait de l’accabler de tous les maux et que la situation dramatique de l’hôpital (elle-même en partie due à l’absence d’investissement sur les soins de première ligne en ville) accaparait les revendications solidaires.

Aujourd’hui, alors que toute une génération de médecins va partir en retraite, la question que les décideurs politiques redoutent est sur toutes les lèvres: «Qu’ont-ils fait de notre système de santé ?»

Source LE FIGARO.

 

Déconfinement. Élèves handicapés : retour en classe impossible ?…

Ils font partie des écoliers prioritaires pour la reprise des cours ce mardi 12 mai, d’après le gouvernement.

Mais appliquer les mesures barrières est très compliqué pour eux et leurs accompagnants.

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont dans l’attente d’un protocole sanitaire.

 Je n’ai pas eu le choix, l’école d’Ylhann ne veut pas l’accueillir !  Sophie, agente administrative et maman solo, ne décolère pas. Son garçon autiste de 5 ans, qui était scolarisé en moyenne section en Loire-Atlantique, ne reviendra pas en classe.

Comme tout élève en situation de handicap, il fait pourtant partie des écoliers prioritaires pour le retour à l’école dès le 12 mai, après deux mois de confinement, selon le ministère de l’Éducation nationale.

 Dire que leur retour est sur la base du volontariat, c’est faux, peste Sophie. J’ai reçu un refus d’accueil de la maîtresse, car le respect des gestes barrières est impossible.  Un témoignage loin d’être isolé parmi les parents d’élèves handicapés.

La distanciation imposée par le protocole sanitaire pour lutter contre le coronavirus est difficile à appliquer avec des enfants autistes ou atteints de troubles de l’attention. Or, le document ne précise pas le travail des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH, anciennement AVS).

« Morts de trouille »

 On est en extrême proximité avec l’élève, explique Hélène Élouard, représentante du collectif AESH CGT Éduc’action.Pour lui parler doucement, calmer ses peurs ou sa colère, guider sa main, le porter parfois… 

Depuis une semaine, elle reçoit près de  200 messages par jour  de la part d’AESH.  Rien n’est prêt pour la reprise. Mes collègues sont morts de trouille.  La secrétaire d’État chargée du handicap, Sophie Cluzel, a promis un protocole sanitaire spécifique. Mais il se fait attendre…

Lors du confinement, certains AESH ont pu télétravailler en visioconférence quand ils avaient des outils personnels, mais beaucoup n’ont reçu aucune directive lors des huit semaines. Et souvent, ils n’ont pas été conviés aux réunions de prérentrée.  On leur dit juste d’apporter leur propre masque, car les stocks sont insuffisants , relate Hélène Élouard, qui rappelle que les AESH, rémunérés au Smic à temps partiel, gagnent en moyenne 750 € par mois.

« Inextricable, révoltant »

Enfin, cette reprise a un goût amer pour beaucoup d’AESH, car des établissements veulent leur confier d’autres tâches.  On les fait revenir, même si leur élève n’est pas là, pour surveiller des couloirs, des groupes d’élèves, en accompagner aux toilettes, nettoyer les poignées de portes… Rien à voir avec leur fiche de poste ! , s’indigne Thomas Hardy, du syndicat Snes-FSU d’Ille-et-Vilaine.

Une situation  inextricable  que déplore la maman d’Ylhann :  Quand je pense à notre combat pour obtenir ses 12 heures d’accompagnement hebdomadaire pour que finalement notre AESH fasse du ménage, c’est révoltant ! On va devoir repartir à zéro pour que mon fils soit accepté en septembre… 

Source OUEST FRANCE.

Déconfinement : pour les personnes en situation de handicap, reprendre le sport reste complexe…

La Fédération française handisport indique dans un plan de déconfinement détaillé que le besoin d’être assisté par un guide ou un pilote pour pratiquer une activité sportive ne permet pas de reprendre dans de bonnes conditions sanitaires.

En tandem, la distanciation physique est impossible à respecter.

Alors que les activités sportives commencent à reprendre, en extérieur, en petit groupe, à distance les un des autres, un public se trouve particulièrement en difficulté : les sportifs handicapés. En effet, si pour les personnes les plus autonomes et aux pathologies les moins sévères, il suffit de reprendre dans les mêmes conditions que tout le monde, certains ont besoin d’accompagnateurs ou d’assistance. Dans ces cas-là, la Fédération française handisport recommande d’appliquer le principe de précaution.

« On a une question récurrente ; des déficients visuels veulent savoir s’ils peuvent faire du sport du tandem, par exemple, avec leur binôme. Pour l’instant, la réponse est non. Quand on fait du tandem, forcément il y a de la transpiration, des gouttelettes qui peuvent s’échapper et même masqués on n’est pas sûrs », explique Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française handisport.

Pratique « sans contact »

Dans un guide d’une vingtaine de pages, la FFH recense toutes ces préconisations en fonction des différents sports, des différents handicaps. Un guide amené à évoluer, mais valable pour le moment jusqu’au 2 juin. « La circulation du virus étant encore active sur le territoire, la Fédération Française Handisport fait le choix, en attendant les nouvelles décisions gouvernementales, de ne pas exposer ses membres les plus vulnérables ou dépendants aux aides humaines dans le cadre de leur activité sportive, pour limiter les risques encourus et conserver une forte maîtrise sanitaire », écrit la fédération.

À partir du 11 mai 2020, la Fédération redonne donc la possibilité « d’une reprise conditionnée des activités physiques et sportives par les associations affiliées, les comités départementaux et régionaux. (…) Cette réouverture de la pratique fédérale devra systématiquement mettre en avant la pratique ‘sans contact’, en extérieur et dans une logique individuelle et autonome », insiste-t-elle.

« Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant ? »

Le protocole précise que la présence d’encadrants sportifs est autorisée, « en respectant les gestes barrières, les règles sanitaires et de distanciation physique (1m minimum et espace par individu de 4m2, en situation statique) » mais que celle d’un guide ou d’un pilote ne l’est pas car elle « ne permet pas de respecter les mesures de prévention et de sécurité face à la transmission du Covid-19 (distanciation de 10 mètres minimum entre 2 personnes dans la pratique de la course à pied, du vélo, du ski, ou de 5  pour la marche ou la randonnée) ».

Une préconisation très difficile à recevoir, admet Candide Codjo, président de l’ASLAA, l’un des principaux clubs de tandem handisport en France : « Elle est violente parce que nous, on se sent totalement discriminés. Il faut partir du principe que beaucoup de personnes aveugles ne peuvent, en règle générale, pas sortir. » « Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant et le copilote à cinq mètres derrière…? », ironise-t-il.

Source FRANCE INTER.

Le masque chez le coiffeur, quelle galère…

Chez le coiffeur et dans les boutiques, une partie des Français se sont offerts des menus plaisirs lundi au premier jour du déconfinement, après 55 jours de réclusion forcée.

Mais le masque chez le coiffeur, vous avez déjà testé ? Nous oui, et ce n’est pas vraiment approuvé…

Le masque chez le coiffeur, quelle galère...

Lundi 11 mai, 10 heures. « Vous êtes de retour, bienvenue! » « C’est nous qui vous souhaitons la bienvenue, nous sommes si contents de vous revoir ! »

Dans ce salon de coiffure situé près de Paris, Corinne, la patronne, arbore un grand sourire. Enfin, c’est ce qu’on imagine. Car Corinne, comme ses quatre employés, porte un masque et des lunettes de protection.

Après deux mois de fermeture à cause du Covid-19, les caisses sont vides et il faut se réorganiser. Plus personne ne nous prend notre manteau en arrivant. On ne nous sert plus de café; on ne plus non plus plus patienter en lisant un magazine people, qui irait de main en main.

Fauteuils, tablettes et matériel sont désinfectés après chaque passage. Les peignoirs sont nettoyés rapidement à 60°.

Et surtout, on doit porter un masque, c’est obligatoire en ce lieu de contacts. Mais le masque chez le coiffeur, vous avez déjà testé ?

Du cellophane autour des élastiques

Heureusement, on a eu deux mois pour voir ce qui n’allait pas dans notre coupe, car il n’est pas facile d’expliquer à la coiffeuse ce qu’on souhaite en se voyant à moitié dans le miroir.

Pour les couleurs, c’est la galère. Ma voisine confirme. Soucieuse de ne pas vouloir tâcher le nouvel accessoire de mode de sa cliente alors qu’elle applique le produit, une jeune coiffeuse lui retire les élastiques de son masque autour des oreilles et le colle avec un ruban adhésif. « J’ai vu ça sur des tutos pendant le confinement' », lui confie-t-elle.

Mais rien n’y fait : le ruban adhésif ne tient pas et la cliente doit plaquer son masque contre son nez et sa bouche… à l’aide de ses mains.

Finalement, comme la couleur nécessite 35 minutes de pose, la coiffeuse met du cellophane autour des élastiques. « Il y a encore des ajustements à faire… », rient-elle ensemble. Sans parler de la difficulté de baisser les yeux pour bien travailler avec un masque parfois XXL.

Le sèche-cheveux glisse à cause des gants

Au bac à shampoing, il faut enlever son masque. Et le remettre pour se faire coiffer. Résultat, on le manipule plusieurs fois, alors qu’on est censé ne pas le toucher ! « Je crois que je ne vais pas tenir toute la journée avec ces lunettes! Je ne sais pas comment font mes collègues », complète ma coiffeuse, qui n’arrête pas non plus de toucher son masque. Son sèche cheveux glisse aussi avec les gants de protection. « Tu peux les enlever si tu veux! », lui lance, désespérée, la patronne.

Enfin, les coups de ciseaux frôlent les élastiques du masque. Mais finalement, tous les clients repartent ravis de cette coupe de printemps.

Les hommes sont venus en nombre

Lundi, ce salon de coiffure, comme partout en France, a été pris d’assaut par ceux qui n’en pouvaient plus de leurs bouclettes ou de leurs cheveux blancs. Certains salons ont même ouvert à minuit 01 et affichaient complet toute la nuit !

Des hommes sont venus en nombre. « Il faut vraiment rafraîchir tout cela! » Ceux qui se sont présentés sans rendez-vous pouvaient être pris entre deux clientes, car « c’est la technique sur la femme qui prend le plus de temps », explique une autre coiffeuse. Et les femmes, évidemment, étaient au rendez-vous. Dans ce salon, les horaires d’ouverture ont été élargis afin de recevoir le maximum de clients tout en respectant la distanciation physique.

Les coiffeurs, comme les autres professions, ont dû s’adapter pour cette rentrée qui ne ressemble à aucune autre. Pas simple. Et tout le monde s’accorde sur le fait que « ce n’est que pour un temps ». C’est ce qu’on espère.

Source EST REPUBLICAIN.

Déconfinement : ne pas toucher et respecter la distanciation, un vrai défi pour les aveugles…

Respecter les gestes barrières et appliquer la distanciation physique s’avèrent très compliqué pour les personnes malvoyantes et aveugles.

Les malvoyants et les non-voyants sortent souvent accompagnés au bras d'une personne. (Illustration)

Depuis le lundi 11 mai, il n’y a plus besoin de sortir dans la rue muni d’une attestation. Mais la prudence est de mise car le virus est toujours présent. La distanciation physique et les gestes barrières restent donc de rigueur. Des mesures difficiles à appliquer pour les malvoyants et les aveugles. 

Difficile de garder ses distances

François Laspéras habite à Limoges. « J’ai 80 ans et j’ai la pêche » dit-il pour se présenter. Aveugle depuis ses 50 ans, le confinement n’a pas été simple pour lui. Privé d’une auxiliaire de vie, c’est un bénévole qui lui a livré ses courses. Habitué à partager son temps entre yoga, piscine, cours de cuisine, peinture et randonnées, l’octogénaire hyper actif s’est adaptée à une vie plus calme chez lui. Il a fallu aussi trouver une solution pour les promenades de son chien-guide, lui aussi habitué à se dépenser. Une amie de François s’est proposée pour s’en charger.

Jusqu’à présent « il garde le moral » mais il sait que le déconfinement s’annonce aussi compliqué. « C’est difficile pour moi de respecter la distance. J’avance avec prudence, je demande. Et puis les vigiles sont très vigilants, c’est le cas de le dire ! » dit-il en riant. « La dernière fois je suis passé devant la poste Carnot (à Limoges), il y avait une grande foule et un vigile m’a aiguillé pour traverser la masse sans trop les frôler, mais c’est pas évident. » 

« On tient le bras de la personne »

D’ordinaire François va faire ses courses accompagné d’une auxiliaire de vie. Là encore, il est difficile de garder ses distances. Marie-Claude Carl habite à Limoges, elle aussi est aveugle : « Quand on est accompagné, on tient le bras de la personne. Donc le mètre de distance n’est pas possible pour nous », indique-t-elle. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreuses activités et les voyages du groupe Voir Ensemble en Haute-Vienne et en Creuse sont reportés explique Angélique Classe, malvoyante et présidente de l’association : « Fin août, on avait un séjour qui a dû être repoussé à l’année prochaine parce que pendant les voyages nous sommes guidés au bras par des personnes qui voient. Comme nos membres sont âgés, on a voulu éviter cette proximité. »

Le toucher est inévitable

Depuis le début de la pandémie, il est recommandé se laver les mains régulièrement car le virus peut se transmettre par les mains si elles sont portées à la bouche par exemple. Le toucher est pourtant un sens dont les malvoyants et les non-voyants ne peuvent se priver. « L’autre jour, je cherchais mes billets dans mon porte-monnaie et le boucher m’a proposé d’utiliser la carte », raconte François Laspéras. « Mais ce n’est pas plus simple, pour mettre ma carte, même avec le sans contact, il faut que je repère le récepteur, il faut que je touche », conclut l’ancien kinésithérapeute.

Actuellement, de nombreuses associations de malvoyants et de non-voyants lancent des appels aux dons pour venir en aide à leurs adhérents.

Source FRANCE BLEU.

 

CONSIGNES ET RECOMMANDATIONS APPLICABLES AU DECONFINEMENT PROGRESSIF DES STRUCTURES MEDICO-SOCIALES ACCOMPAGNANT DES ENFANTS ET ADULTES EN SITUATION DE HANDICAP…

Date d’application des consignes : A compter du 11 mai 2020.

CONSIGNES    ET    RECOMMANDATIONS APPLICABLES    AU DECONFINEMENT  PROGRESSIF  DES  STRUCTURES  MEDICO-SOCIALES  ACCOMPAGNANT  DES  ENFANTS  ET  ADULTES  EN SITUATION DE HANDICAP

Pour accompagner le déconfinement confirmé par le Gouvernement à compter du 11 mai 2020, tout en tenant compte de la poursuite de la circulation du Covid-19, cette fiche présente la conduite à tenir actualisée pour l’ensemble des ESSMS PH. Cette doctrine nationale pourra être adaptée en fonction des spécificités territoriales, dans le cadre du dialogue entre Agences régionales de santé et ESSMS,en particulier pour tenir compte des différences de situations sur le plan sanitaire.

Dans tous les cas, il est essentiel que: Lechoix des personnes et de leurs proches aidants puisse être recueilli et accompagné;Uneapproche bénéfice / risque structure la mise en œuvre des orientations nationales, en tenant compte de la situation des personnes et de leur proches aidants dans sa globalité, ainsi que recommandé par l’avis du 1eravril 2020 du Haut conseil de santé publique;Les décisions ne conduisent pas à des mesures plus strictes imposées aux personnes handicapées, le handicap ne constituant pas en tant que tel un critère de vulnérabilité face au virus Covid-2019. En particulier, le test de dépistage ne doit pas constituer une condition préalable à l’accompagnement, sauf cas très particuliers et limitativement énumérés (cf. annexe 1).

Est joint en annexe 1 de ces consignes et recommandations la synthèse des recommandations sanitaires qui doivent s’appliquer à toutes les structures, sachant que des adaptations peuvent être apportées en fonction des situations. Aussi, sont attachées en annexe les consignes plus spécifiques d’ores et déjà formulées s’agissant: De la réouverture progressive et encadrée des accueils de jour en externats médico-sociaux (cf. doctrine du 1ermai 2020);De la reprise des activités de diagnostic et d’intervention précoces(fiche non encore diffusée);Du retour prioritaire à l’école des enfants en situation de handicap(cf. fiche commune MENJ / SEPH du 7 mai 2020) ;

Des établissements et services d’aide par le travail (cf. doctrine du 29 avril 2020).Des orientations relatives à la réouverture des centres de rééducation professionnelle seront prochainement diffusées.

La campagne tarifaire 2020 sera en soutien de ces orientations dans des conditions définies par circulaire,ainsi que du projet «360-Covid» qui vise à directement soutenir la stratégie de déconfinement et à permettre, quelle que soit l’évolution de la situation sanitaire, de constituer un «filet de sécurité» pour les personnes et les proches aidants en grande difficulté du fait de la crise (rupture de soins ou d’accompagnement, difficultés de prise en charge en cas d’infection par le Covid, épuisement des proches aidants, soutien aux situations difficiles rencontrées dans le secteur de l’aide sociale à l’enfance).Il est enfin à noter qu’un guide de déconfinement est produit séparément pour les mandataires judiciaires à la protection des majeurs

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Plus d’information, cliquez ici.

Source solidarites-sante.gouv.fr

 

La loi d’état d’urgence sanitaire promulguée en retard, les 100km repoussés à lundi soir au plus tôt…!!! D’ici là, comment se dérouleront les contrôles de police ?

La loi d’état d’urgence n’a pas été promulguée à temps pour le déconfinement. Conséquence directe : la limitation des déplacements à un rayon de 100 km autour de son domicile ne peut donc s’appliquer ce lundi.

L’Élysée et Matignon en appellent au « sens de la responsabilité des Français ».

La loi d’état d’urgence sanitaire promulguée en retard, les 100km repoussés à lundi soir au plus tôt

Très attendu, le déconfinement progressif de la France commence officiellement ce lundi 11 mai 2020. Après cinquante-cinq jours passés chez eux, de nombreux Français reprennent aujourd’hui le chemin du travail tandis que d’autres se sont empressés de prendre leur volant pour aller se promener au-delà des 1 km autour de son domicile imposés depuis le 17 mars. Dans le cadre du déconfinement, il est en effet autorisé de sortir de chez soi dans un rayon de 100 km autour de son domicile et librement au sein de son département de résidence. Il est également possible de reprendre les transports en commun aux heures de pointe (6 h 30 – 9 h 30 et 16 h – 19 h), à condition de se rendre à son travail et d’être en possession d’une attestation de son employeur. Mais problème : la loi d’état d’urgence qui devait permettre d’officialiser ces mesures n’a pas été promulguée à temps.

L’Élysée et Matignon en appellent au « sens de la responsabilité des Français »

À peine entamé, le déconfinement de la France connaît donc son premier couac. Conscients de la cacophonie que ce retard pourrait provoquer, l’Élysée et Matignon se sont fendus d’un communiqué commun pour appeler les Français au « sens de la responsabilité » afin que les dispositions annoncées jeudi dernier par le Premier ministre Edouard Philippe « soient respectée ». Selon le communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, le Conseil constitutionnel a été saisi par Emmanuel Macron et devrait rendre son avis sur cette loi d’urgence au plus tôt ce lundi soir.  Ce qui repousse d’autant l’entrée en vigueur de deux dispositions phares : l’attestation obligatoire dans les transports en commun aux heures de pointe et la limitation des déplacements à 100 km.

D’ici là, comment se dérouleront les contrôles de police ?

Déconfinement : les attestations pour se déplacer dans les transports en commun en heure de pointe ….

Les dispositions présentées ici seront définies par arrêté préfectoral, en application des textes législatif et réglementaire relatifs à l’état d’urgence sanitaire.

A partir du 11 mai 2020 et dans le cadre du déconfinement, une réglementation spécifique est prévue pour l’accès aux transports publics collectifs de la région Île-de-France et à leurs espaces attenants.

Compte tenu des conditions d’affluence constatées ou prévisibles aux heures de pointe, cette réglementation vise à faire respecter les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, dites mesures barrières.

Ainsi, entre 6h30 et 9h30 et entre 16h00 et 19h00, cet accès est réservé aux personnes se déplaçant pour l’un des motifs suivants :

  • 1 – trajets entre le lieu de résidence et le ou les lieux d’exercice de l’activité professionnelle, et déplacements professionnels insusceptibles d’être différés;
  • 2 – trajets entre le lieu de résidence et l’établissement scolaire effectué par une personne qui y est scolarisée ou qui accompagne une personne scolarisée et trajets nécessaires pour se rendre à des examens ou des concours ;
  • 3 – déplacements pour consultations et soins spécialisés ne pouvant être assurés à distance ou à proximité du domicile ;
  • 4 – déplacements pour motif familial impérieux, pour l’assistance des personnes vulnérables et pour la garde d’enfants ;
  • 5 – déplacements résultant d’une obligation de présentation aux services de police ou de gendarmerie nationales ou à tout autre service ou professionnel, imposée par l’autorité de police administrative ou l’autorité judiciaire ;
  • 6 – déplacements résultant d’une convocation émanant d’une juridiction administrative ou de l’autorité judiciaire ;
  • 7 – déplacements aux seules fins de participer à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative et dans les conditions qu’elle précise.

L’accès n’est pas réglementé pour les agents des exploitants des services de transports ou mandatés par lui et aux agents chargés de contrôler le respect des règles qui s’y appliquent.

Les personnes souhaitant se déplacer au cours de ces tranches horaires pour les motifs 2 à 7 ci-dessus doivent se munir d’une attestation leur permettant de justifier leur déplacement, dont le modèle est accessible à l’adresse suivante :

https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/content/download/69382/451279/file/Auto-attestation_VF.pdf  

Cette attestation est également utilisable pour les déplacements professionnels relevant du motif 1 ci-dessus, dès lors que vous n’êtes pas salarié (statut d’auto-entrepreneur par exemple).

En revanche si vous êtes salarié, le justificatif pour les déplacements professionnels relevant du motif 1 ci-dessus doit être établie par votre employeur, sur la base du modèle accessible à l’adresse :

https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/content/download/69388/451303/file/attestation%20professionnelle-PDF_VF.pdf

Pour les déplacements récurrents répondant aux motifs 1 et 2 (déplacements professionnels et scolaires), les attestations peuvent être définies pour la durée d’état d’urgence sanitaire, sauf évolution de la situation sanitaire.

A défaut de présentation de ces justificatifs, l’accès est refusé et les personnes sont reconduites à l’extérieur des espaces de transports publics collectifs concernés. Ces personnes s’exposent également à une contravention dont les modalités sont fixées par le code de la santé publique.

Les 11 et 12 mai, les contrôles de ces justificatifs sont effectués à titre pédagogique, afin de permettre l’appropriation de ces nouvelles règles par les usagers des transports et les employeurs.

Modèle d’attestation de déplacement professionnel en transport collectif en Île-de-France dont la version définitive sera éditée lorsque la loi et le décret seront publiés avant le 11 mai 2020 (formats WORD et PDF)

Auto-attestation dérogatoire pour usage des transports publics collectifs en Île-de-France à certaines plages horaires (formats WORD et PDF)

Source prefectures- région.gouv

Confinement et créativité : des Toulousains créent leur premier clip sur le handicap….

Ils sont musiciens, en couple, et ont profité de cette période de confinement pour créer le clip de leur chanson “Why ?” qui parle de leur fille Clélia, poly-handicapée.

Johanna Dorso et sa fille Clélia qui leur a inspiré, à elle et son mari, la chanson "Why ?". / © Anadjoh

Johanna et Christophe Dorso sont musiciens, elle chanteuse, lui auteur-compositeur-arrangeur. Tous deux sont amateurs des musiques noires américaines des années 30 à aujourd’hui. Ils ont créé un groupe Anadjoh. Mais la naissance de leur fille Clélia a bouleversé leurs vies.

Clélia a 7 ans. Elle est sourde et souffre d’une maladie auto-immune rare, associée à de nombreux troubles qui nécessitent un accompagnement permanent. Johanna et Christophe se sont consacrés à elle et à son frère en mettant leurs vies de côté. Mais ce confinement les a ramenés à la création. Ils viennent de réaliser le clip « Why ? »
Entretien avec Johanna Dorso.

Ce clip “Why ?” évoque votre ressenti de mère par rapport à Clélia et à sa maladie. De quoi souffre-t-elle ?

Quand Clélia est née, on a découvert très vite sa surdité. Puis des handicaps additionnels sont apparus. Ils se sont traduits notamment par de l’hyper-activité. L’année dernière, on a découvert qu’elle souffrait d’une maladie auto-immune très rare, dont le génome porte le nom barbare de 10P15.14.

L’annonce a été un coup de massue car les conséquences sont lourdes. C’est une anomalie qui en plus de générer la surdité, emporte les reins et s’associe à d’autres handicaps. Les rares enfants qui en souffrent sont, à notre connaissance, sous dialyse dès l’âge de 6 mois. Nous, on a une « pépette » qui court partout, qui a la banane, mais elle n’accède pas à certaines choses dès qu’elles se compliquent un peu, elle a des troubles du sommeil malgré les médicaments et n’a, par exemple, aucune notion du danger.

La chanson « Why ? », c’est votre façon d’exprimer l’injustice que vous avez ressentie face à ce handicap ?

Oui. Il fallait que ça sorte après toutes ces années où on nous a annoncé, un à un, les troubles innombrables dont elle souffrait. A l’annonce de sa surdité, on a eu un choc. Il a fallu encaisser puis on a fait face. Mais pendant les 7 années qu’on vient de vivre, on a dû prendre en pleine figure un à un tous les handicaps associés qui sont le fruit de cette maladie.

Pendant ces 7 années, on n’a pas créé, on n’a pas existé. On s’est enfermé. On ne travaillait que sur du bouche à oreille. Je me suis perdue en temps que musicienne. On a été accaparés, envahis presque par tout ce qui concernait sa santé et on a pris soin aussi de s’occuper de son frère pour qu’il ne se sente pas oublié. Pas une semaine sans rendez-vous, examens, suivi psychomoteur, orthophoniste, etc. Je n’ai pas fait une nuit depuis 7 ans. Cette chanson, c’est tout ça : pourquoi elle ? Pourquoi nous ? Pourquoi tout ça car on n’est pas les seuls à vivre ça ?

Quel a été le déclencheur ?

Christophe avait commencé à composer cette chanson un peu avant le confinement. Là, avec de nouveau un peu de temps, je me suis mise à écrire en français d’abord mais je n’arrivais pas à exprimer ce qu’il y avait au fond de moi. L’anglais est venu naturellement. Je crois qu’on avait besoin d’exprimer notre tristesse, notre révolte : qu’est-ce qui fait qu’on en est arrivé là ? Il y a depuis 2002, en France, une augmentation de 136 % du nombre d’enfants handicapés et de 73 % concernant les moins de 6 ans. La malbouffe, la pollution ? Quelle en est l’origine ? On ne sait pas. Ça a été très dur. Je ne suis pas allée voir de psy, mais il y a eu une nécessité d’exprimer et la musique, c’est mon mode d’expression.

C’est une chanson plutôt sombre…

Oui. Je l’assume mais tout l’album n’est pas comme ça. Simplement, j’assume de n’avoir pas 20 ans et une carrière devant moi. Je fais ma musique, mes compos sur les sujets qui me tiennent à coeur. Cette chanson, elle est pour Clélia, pour moi. J’ai énormément souffert même si ça ne s’est jamais vu. Il y a eu des périodes très sombres. Heureusement qu’on est deux ! Beaucoup de parents divorcent. Nous, on a cette chance.

Quand on m’a annoncé l’an dernier qu’elle avait cette maladie génétique en même temps quasiment que la prise d’un nouveau psycho-stimulant, j’ai vu tout en noir. Ça faisait 6 ans qu’on nous annonçait des handicaps supplémentaires. J’ai commencé à griffonner. J’avais besoin de faire sortir tout ça. Quand on le vit au quotidien, on ne réagit pas. Mais quand on fait un bilan… Je me demande comment j’ai fait pour ne pas sauter d’un pont.

Il fallait soutenir la famille mais tu te dis : on va où ? Cette année seulement, on a accepté qu’on ne sait pas où on va. Et on s’octroie le droit de réexister. Le fait de rentrer dans cette acceptation, ça nous a libéré. C’est une porte qui s’ouvre, la lumière qui rentre.

C’est une chanson pour les autres aussi ?

Oui. Nous on sait qu’on n’est pas seul. Mais certains parents sont totalement isolés et ne savent pas comment s’y prendre. Pour Clélia, on n’a pas choisi par exemple la langue des signes et on veut faire savoir qu’il y a d’autres méthodes, comme le codage syllabique, la LFPC (Langue française parlée complétée, voir encadré) qu’on a adoptée. Ce codage permet à Clélia de lire très bien sur les lèvres et elle a une très bonne diction.

Et il y a aussi, pour revenir à l’isolement par rapport aux autres, le regard sur le handicap. Vous êtes jugés quand votre enfant pique une crise en public : « quelle enfant mal élevée ! », « les parents sont démissionnaires »… C’est très dur. A part nous, personne ne sait ce dont Clélia a besoin en attention, en vigilance. Même des proches pensent qu’ils peuvent la garder, mais ils ne mesurent pas. Elle peut se mettre en danger très vite.

Même le regard de la famille, des proches peut être lourd. Mais j’ai changé par rapport à ça. Un jour, Clélia avait 5 ans. Elle a pêté les plombs. Elle a commencé à renverser les étals de l’entrée d’un supermarché. Ça a bouleversé ma vie. Je l’ai prise dans mes bras. Mon seul souci était de la calmer, de la sécuriser. Je n’en avais rien à faire des gens ! Pour la première fois de ma vie. Clélia m’a fait grandir. Elle fait ma joie aussi. Pour elle, quand elle ne pète pas les plombs bien sûr (rire), tout est bonheur, tout est plaisir !

Donc maintenant, place à la création ?

On est déjà en studio en train de mixer le reste de l’album et dès que le déconfinement nous le permettra, on commencera les répétitions en vue d’un live. J’ai envie de jouer mes compos sur scène, que des gens puissent les entendre. On a plein d’idées. Si on peut maintenant exprimer notre musique, c’est comme une renaissance. C’est le fait d’être confiné à la maison et d’avoir cet espace de création, qui nous a permis de créer à nouveau. Et ça, on a envie de le partager !

Il n’y a pas que la langue des signes…

La Langue française Parlée Complétée (LfPC) est un codage qui permet aux personnes atteintes de surdité de communiquer. Elle diffère de la langue des signes. Il s’agit d’un code gestuel qui accompagne la lecture labiale. Il permet aux personnes souffrant de surdité, de recevoir visuellement l’intégralité du message oral. Il apporte des informations complémentaires à celles données par les mouvements des lèvres. La main réalise les codes correspondants aux syllabes prononcées. C’est un codage syllabe par syllabe. 8 positions de la main correspondent aux sons consonnes, et 5 aux sons voyelles. Tous les sons de la langue sont rendus visibles.

Source FR3