Ces nouvelles règles qui s’imposeront dès lundi aux Français… Tableau Récapitulatif.

Déplacements, transports en commun, mariages, plages et forêts: le déconfinement coupe le pays en deux et accorde partout une liberté limitée.

Le retour à la normale est encore loin.

Ces nouvelles règles qui s’imposeront dès lundi aux Français

Dernier week-end cloîtré avant un léger souffle de liberté. Après deux mois de confinement qui ont permis une nette décrue de la pandémie, «la France est divisée en deux», a constaté jeudi le premier ministre. Quatre régions dont l’Île-de-France, soit plus du tiers de la population, demeurent en zone «rouge»: les collèges et les parcs y resteront fermés. A Mayotte, où le nombre de morts continue à augmenter, le déconfinement est carrément renvoyé au-delà du 11 mai. C’est donc «un processus très progressif, au minimum sur plusieurs semaines» qui débutera ce lundi: «pas de relâchement de la vigilance!», a martelé Edouard Philippe. Tout en desserrant l’étau, le gouvernement maintient ou instaure de nombreuses obligations: ce n’est pas en mai, encore, que les Français feront ce qui leur plaît.

● Quelle attestation pour quel trajet?

Plus d’attestation de sortie à produire pour aller faire ses courses ou promener le chien! Mais comme il est autorisé de se déplacer dans un rayon de 100 km à vol d’oiseau autour de son domicile, une attestation justifiant d’un «motif professionnel ou familial impérieux» sera nécessaire, dès lundi, pour les voyages plus lointains. Tout comme l’ancienne, la nouvelle attestation sera accessible via le site internet du ministère de l’Intérieur en format papier ou numérique. A noter que la limite des 100 km «ne s’applique que si on quitte son département de résidence, a nuancé le ministre de l’Intérieur. Parcourir plus de 100 km au sein de son département reste possible». Des contrôles seront organisés dans les gares, les aérogares ou sur certains tronçons d’autoroutes et de routes à grande circulation. Parfois aussi aux abords de destinations touristiques. Le ministre a cité en exemple un contrôle de voiture: «Soit c’est un trajet de plus de 100 km hors de son département de résidence et vous devrez fournir cette attestation, soit c’est un trajet de moins de 100 km et un simple justificatif de domicile sera suffisant – l’attestation d’assurance, une facture, un chéquier». Des restrictions aux frontières avec les pays européens seront toujours en cours «jusqu’au 15 juin au moins», a indiqué Christophe Castaner, précisant que la fermeture était maintenue avec les autres pays.

● Et en Île-de-France?

Dans cette région où le déconfinement s’annonce critique, l’accès aux transports en commun sera «réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux pour se déplacer»: raison de santé, convocation de justice, accompagnement des enfants… L’attestation employeur sera contrôlée entre 6 h 30 et 9 h 30 puis entre 16 heures et 19 heures, a précisé la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. «En dehors de ces plages horaires, les transports qui ne seront pas saturés sont évidemment ouverts à tous», a-t-elle souligné.

● Pourra-t-on organiser des réunions de famille? Des mariages?

Alors qu’approche la saison des mariages, impossible de savoir quand ils pourront de nouveau être célébrés. «Les mariages continueront d’être reportés, sauf urgences» (si l’un des époux est mourant…), indique le ministère de l’Intérieur. À partir de lundi, il sera en revanche possible de participer à une réunion de famille, si elle est limitée à 10 personnes. Les cérémonies funéraires, demeurent restreintes à 20 personnes.

● Pourra-t-on rendre visite à des parents âgés?

Les personnes âgées et vulnérables sont invitées à respecter les règles imposées durant le confinement, donc à limiter contacts et sorties. Ceux qui leur rendront visite devront respecter les précautions nécessaires. En Ehpad, les visites «restent possibles» mais «organisées selon la plus grande prudence», pendant «les trois prochaines semaines».

Ce qui est autorisé et interdit à partir de lundi.

● Les «exilés du confinement» pourront-il rentrer sans encombre?

Pour les forces de l’ordre, ce week-end précédant le déconfinement est stratégique. «Depuis jeudi soir, notre axe d’effort se porte sur le grand retour des Parisiens vers la capitale, mais aussi sur le flux des populations allant d’une agglomération à une autre pour reprendre leur travail et scolariser leurs enfants», observe-t-on à la gendarmerie, où l’on s’attend à ce que ces transferts s’étalent jusqu’à lundi. «Notre but n’est pas d’interdire que les automobilistes reprennent le volant mais plutôt d’accompagner, de réguler et de sécuriser les trajets», précise un officier. Selon nos informations, près de 200 000 Parisiens seront rentrés au bercail lundi. Pour éviter que des resquilleurs se mêlent au flot pour voyager sans motif valable, gendarmes et policiers continueront jusqu’à dimanche à effectuer des contrôles d’attestation. «Mais l’heure est au discernement, tempère un responsable d’unité. Personne n’entend verbaliser des gens qui rentrent chez eux pour reprendre leur travail.» En revanche, cette «transhumance» vers les résidences principales prendra la forme d’un aller simple: dès lundi, les forces de l’ordre seront dans les gares, les aérogares et aux portes des métropoles pour vérifier si les voyageurs disposent bien de leur nouvelle attestation.

● Quelles plages seront ouvertes?

Dans les départements rouges comme verts, forêts et cimetières rouvrent dès lundi. Mais pour les plages, Christophe Castaner n’a pas tranché. Si le ministre de l’Intérieur a déclaré que «la règle générale, c’est la fermeture», il a précisé que le préfet pourrait en autoriser l’accès sur demande des maires et sous réserve de la mise en place «d’aménagements suffisants pour garantir la distanciation physique». Comme pour les marchés, il sera donc statué au cas par cas. Pour respecter la distanciation sociale, des itinéraires distinct d’entrée et de sortie seront instaurés par endroits pour éviter que les personnes se croisent. Des systèmes de «jauges» pourraient être imaginées dans les petites plages et les criques. Venant de Marseille, Toulon ou encore Ploemeur en Bretagne, les demandes d’élus commencent à affluer. À partir de lundi et dans les jours qui suivront, le sable ne sera donc pas accessible partout et le littoral s’étendra telle une peau de léopard, où les étendues redevenues ouvertes seront jalonnées de poches interdites. Pour les CRS et les gendarmes qui déploient des patrouilles, faire respecter cette règle à géométrie variable pourrait virer au casse-tête.

Source LE FIGARO.

Coronavirus : « Le Covid-19 semble générer une odeur spécifique que peuvent détecter des chiens spécialement entraînés »…

L’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) lance une étude sur la détection du coronavirus par des chiens spécialement entraînés.

Dans le cadre d'une étude tout juste lancée, des chiens habitués à rechercher des personnes disparues ou à flairer sont entraînés à détecter l'odeur spécifique du Covid-19.

  • Et si le coronavirus avait une odeur spécifique ?
  • Dans ce cas, des chiens entraînés à détecter cette odeur pourraient, grâce à leur flair, détecter le virus chez des personnes qui en sont porteuses.
  • C’est l’objet de la recherche menée par des vétérinaires et des pompiers, qui espèrent trouver grâce à cet essai « un mode de dépistage fiable et complémentaire des tests déjà disponibles », explique le Pr Dominique Grandjean, qui supervise ces travaux.

Un flair redoutable. Déjà capables de retrouver des personnes disparues, de dépister le diabète ou même certains cancers, les chiens auraient peut-être aussi la capacité de sentir le coronavirus. C’est le pari du Pr Dominique Grandjean, professeur à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (Val-de-Marne) et chef du service vétérinaire de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), qui lance un essai mené conjointement par des vétérinaires et des pompiers.

Cette recherche prévoit d’expérimenter les compétences cynotechniques pour détecter le Covid-19. L’objectif, « permettre un dépistage fiable et massif du coronavirus, espère le Pr Grandjean. Si on arrive à valider cette expérimentation, les chiens apporteront une solution complémentaire aux tests PCR et sérologiques, qui ont chacun des limites ».

Comment cet essai est-il né ? Le coronavirus a-t-il une odeur particulière que le flair des chiens leur permettrait de capter ?

On sait d’ores et déjà que les chiens ont cette capacité à flairer certaines maladies. On sait aussi que certains virus ont bien une odeur spécifique. C’est d’ailleurs ce qui a été mis au jour par les équipes de l’Université Auburn, dans l’Alabama, qui ont démontré la capacité des chiens à détecter une maladie des muqueuses chez les bovins, un virus pour lequel il n’existait pas de test de dépistage fiable. Spécialement entraînés, les chiens ont aujourd’hui la capacité de le détecter.

Nous avons donc voulu reproduire cela pour la détection du SARS-Cov2. Cette recherche s’inscrit dans le cadre de l’essai Nosais, un projet de développement de détection médicale par les chiens. Nous venons tout juste de lancer les premiers essais, auxquels participent l’Université franco-libanaise de Beyrouth, le Service d’Incendie et de Secours de la Corse-du-Sud et la brigade des pompiers de Seine-et-Marne (SDIS 77). L’objectif est de faire la même chose que les Américains, mais avec le Covid-19, en tablant sur le fait qu’il laisse une trace spécifique dans l’organisme, une trace que le flair des chiens puisse détecter.

Dans le protocole que vous venez de lancer, comment entraînez-vous les chiens à détecter le Covid-19 ?

Une personne ayant le coronavirus va en éliminer des traces, ce sont des « catabolites » induits par le virus, que l’on retrouve dans les urines, les selles, les larmes, ou encore la salive et la sueur. D’autres pays ont lancé des études similaires à la nôtre, notamment sur l’urine, ou la salive, mais le risque sanitaire dans ce cas est plus élevé.

Notre essai porte sur la détection du virus dans la sueur, parce que dans celle-ci, il n’y a pas d’excrétion de virus, donc pas de risque de contamination. D’autant que la sueur caractérise chaque personne, donc si l’essai fonctionne, cela peut apporter un mode de détection très fiable.

En pratique, nous collaborons avec des hôpitaux, où sont pratiqués des prélèvements de sueur axillaire – sous les aisselles – chez des patients testés positifs au coronavirus. Des tampons de ouate sont placés quelques minutes sous leurs bras, avant d’être enfermés 24 heures dans des boîtes hermétiques pour s’assurer que les échantillons ne contiennent plus aucune particule virale. Nous travaillons avec des chiens pompiers et habitués à rechercher des personnes disparues, et avec des chiens de la société Diagnose, dont les animaux, formés à la détection d’explosifs notamment, ont déjà intégré un catalogue de plusieurs dizaines d’odeurs spécifiques. Ici, il s’agit de les entraîner à identifier l’odeur caractéristique que pourrait avoir le Covid-19. Soit une odeur de plus à la bibliothèque d’odeurs spécifiques qu’ils ont en mémoire.

Les échantillons sont placés dans des bocaux stériles puis dans une petite trappe, près du jouet préféré du chien. Accompagné de son maître, il vient respirer cette odeur avant de récupérer son jouet. Pour lui, flairer le virus devient un jeu. Puis, on soumet une ligne d’échantillons – un positif et plusieurs négatifs – au flair du chien, qui va aller s’asseoir devant l’échantillon positif. Aujourd’hui, nous en sommes à cette phase de formation des chiens à la détection de l’odeur du coronavirus. Nous avons commencé il y a tout juste quelques jours, mais selon les premières remontées que nous avons, on peut être sûr que le coronavirus génère un effluve particulier que l’on retrouve dans la sueur.

En cas de succès de cet essai, quelles pourraient être les applications pratiques ? Comment inscrire cette découverte dans la stratégie française de dépistage du Covid-19 ? D’autres pays ont-ils déjà manifesté leur intérêt pour vos travaux ?

Les premiers essais sont encourageants, et nous devrions avoir des résultats concrets d’ici à trois semaines. Ensuite, il faudra obtenir la validation scientifique de ce protocole. Si cette méthode de détection du virus fonctionne, cela permettra de faire de la détection de masse du Covid-19. Un seul chien pourrait « tester » plusieurs centaines de personnes chaque jour. Cela pourrait être déployé dans les aéroports, au débarquement des paquebots, et même à l’échelle de certaines municipalités. Cela viendrait en complément des tests PCR et sérologiques, qui ne sont pas fiables à 100 %, qui ont un taux important de faux négatifs.

C’est un dispositif rapide, qui ne nécessite aucun matériel de prélèvement, donc aucun risque de pénurie de réactif ou d’écouvillon ! C’est pratique et ce n’est pas cher, ce qui en fait un atout intéressant aussi pour la stratégie de dépistage des pays les plus pauvres, qui n’ont pas une capacité importante de tests biologiques.

A ce jour, plusieurs pays parmi lesquels le Brésil, la Belgique, le Maroc ou la Suisse, ou encore le Québec, ont manifesté leur intérêt.

Source LE FIGARO.

Coronavirus : un patch intelligent pour détecter les premiers symptômes…

EPIDEMIE Collé sur la gorge, le patch intelligent permet de suivre l’activité respiratoire de son porteur.

Un patch pour diagnostiquer le coronavirus

Après le bracelet connecté, place au patch intelligent. Initialement pensé pour suivre la convalescence des personnes victimes d’un AVC, le patch permet de suivre l’activité respiratoire d’un individu et de détecter des irrégularités qui pourraient être associées au coronavirus.

Le dispositif de quelques centimètres développé par l’Université de Northwestern et la Shirley Ryan AbilityLab repose sur un capteur capable de mesurer « l’intensité et les schémas de la toux, les mouvements de la paroi thoracique (qui indiquent une respiration laborieuse ou irrégulière), les sons respiratoires, la fréquence cardiaque et la température corporelle, y compris la fièvre », peut-on lire dans le communiqué de l’université.

Une fois par jour, son porteur doit déposer le patch sur un chargeur sans fil pour le charger, mais aussi pour synchroniser les données récoltées à une application qui transmettra les informations dans le Cloud où se trouve une intelligence artificielle. Celle-ci pourra alors les analyser afin de détecter les possibles anomalies respiratoires et les interpréter comme pouvant être liées au Covid-19.

Une récolte de données facilitée

« Les études les plus récentes publiées dans le Journal of the American Medical Association suggèrent que les premiers signes d’une infection par le COVID-19 sont la fièvre, la toux et des difficultés respiratoires. Notre appareil se trouve à l’emplacement parfait sur le corps – la fosse supra-sternale – pour mesurer la fréquence respiratoire, les sons et l’activité parce que c’est là que le flux d’air se produit près de la surface de la peau. Nous avons développé des dispositifs personnalisés, des algorithmes de données, des interfaces utilisateur et des systèmes de données basés sur le cloud en réponse aux besoins spécifiques des professionnels de santé de première ligne », a indiqué John A. Rogers, le directeur du projet.

Plusieurs personnes touchées par le coronavirus et travailleurs de la santé utilisent le patch connecté afin d’être suivis. L’un des avantages de ce dispositif est que les patients peuvent être suivis en permanence et à distance ce qui réduit les risques de contamination. Par ailleurs, en cas de premiers symptômes, les individus peuvent être plus efficacement placés en quarantaine.

Source 20 MINUTES.

VIDEO. Amputé des 4 membres, Théo Curin nous montre, avec humour, comment mettre un masque…

Avec le déconfinement, nous allons tous devoir apprendre à mettre un masque.

Un geste technique que le champion Théo Curin, amputé des 4 membres, vous propose de maîtriser grâce à une vidéo pleine d’humour postée sur les réseaux sociaux.

Dans une vidéo publiée par Paris 2024, Théo Curin parvient sans difficulté à enfiler un masque. / © Capture écran tweeter Paris 2024

Plus de 30 000 vues en 3 heures. La vidéo mise en ligne par l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 fait le buzz. Dans cette courte vidéo, Théo Curin, nageur amputé des 4 membres, apparaît et nous montre comment mettre un masque en tissu afin de se préparer au déconfinement. Marie Portolano, journaliste, assure le commentaire et dit en voix off : « Alors comment bien mettre un masque ? C’est le champion de natation Théo Curin qui va nous le montrer aujourd’hui. On peut admirer ce masque réalisé à partir d’élastiques de slip de bain il me semble, l’élégance à la française ». Théo parvient à mettre correctement les élastiques sur ses oreilles. Marie Portolano commente les actions sur le ton d’une journaliste sportive commentant un match de football : « C’est exactement ça qu’il faut faire, bravo Théo. Théo c’est pas le gars qui tire le maillot aux abords de la surface : c’est pas Di Meco, Théo ! On me dit à l’oreillette qu’il n’a jamais mordu dans le couloir de nage d’à-côté, bravo ». Le nageur retire parfaitement bien le masque par la suite : « C’est parfaitement exécuté, c’est magnifique » lance Marie Portolano. La vidéo se conclut par le message suivant : « Un geste bien maîtrisé peut tous nous faire gagner ».

Dans les coulisses du tournage

Théo Curin, qui habituellement s’entraîne dans les bassins de Vichy dans l’Allier, raconte comment la vidéo a été réalisée : « C’est une idée de Paris 2024. J’ai la chance de faire partie de la commission des athlètes de Paris 2024 et j’assiste à la progression de tout ce qui se met en place pour les JO. On m’a demandé il y a quelques jours si j’étais d’accord pour faire une vidéo avec eux afin d’inciter les gens à porter un masque pour le déconfinement, et de préférence en tissu. C’était un peu particulier, il fallait être rapide et tourner chez soi. Malheureusement avec le confinement, on ne pouvait pas faire venir une équipe de tournage. J’ai dû faire cela avec un réalisateur, via une webcam et mon père qui filmait au portable. Au final on a fait un truc plutôt cool et qui cartonne sur les réseaux sociaux. J’ai des retours de Paris 2024 et ils sont tous super contents. Je suis ravi de participer à ma manière à ce déconfinement ».

Faire passer un message

Avec cette vidéo, le nageur handisport met sa notorité au service d’une cause. Il explique : « Il faut jouer de ça. Je trouve cela normal. C’est ma manière de remercier ceux qui travaillent pour nous : on parle des médecins, par exemple. J’ai la chance d’avoir une petite communauté qui me suit sur les réseaux sociaux et du coup c’était à moi de faire passer un message pour les masques ».

« Je me suis éclaté à faire ça et je trouve la vidéo top »

Pour Théo, pas d’excuse, valide ou pas, chacun doit savoir mettre un masque pendant le déconfinement. Il souligne : « J’ai trouvé le commentaire super cool. Paris 2024 a eu une super idée en tournant cela avec de l’humour. J’ai trouvé sympa qu’ils me demandent de mettre un masque, car évidemment je ne le mets pas de la même façon qu’une personne lambda. Cela prouve que l’on peut mettre un masque, on n’a aucune excuse, de la bonne manière, même en ayant une différence. Je trouvais le message super cool et tourné avec de l’humour. Je me suis éclaté à faire ça et je trouve la vidéo top. C’est juste génial ».

Pas encore de certitude pour la reprise de l’entraînement

Théo Curin vit toujours le confinement en famille, en Lorraine. Il ne sait pas encore pour l’heure quand il pourra reprendre le chemin de l’entraînement en piscine : « Je vis encore le confinement comme au début mais évidemment j’ai encore plus hâte de retrouver mes proches, de revoir mon coach. Je suis un peu impatient même s’il va falloir reprendre progressivement les choses. Je ne vais pas revoir tout le monde tout de suite, y compris mes grands-parents. Je vais prendre encore pas mal de précautions. La priorité est de voir mes proches et ça va me faire beaucoup de bien, comme tout le monde. Je ne sais pas encore quand je vais retrouver les bassins, ça reste un grand mystère. A Vichy ça reste encore un peu compliqué et incertain. Je suis dans les starting-blocks ». Avec cette vidéo postée pendant le confinement, Théo Curin montre une fois encore son grand sens de l’humour et marche sur les traces de Philippe Croizon, lui aussi amputé des 4 membres, très prolifique sur les réseaux sociaux avec de nombreuses vidéos humoristiques.

Source FR3.

Covid-19 : la Bourgogne Franche-Comté pourrait passer au vert « dans quelques jours »…

La décrue du nombre de personnes hospitalisées et surtout de patients en réanimation rend Pierre Pribile, le directeur général de l’ARS, plutôt optimiste.

Mais il alerte aussi : si les gestes barrières ne sont pas respectés et si la population se relâche, cet espoir sera vite déçu.

Covid-19 : la Bourgogne Franche-Comté pourrait passer au vert « dans quelques jours »

Chacun l’a compris, enfin l’espère-t-on : le succès du déconfinement et la baisse du Covid-19 dépendront pour une grande part du sens civique de chacun, selon que les précautions sanitaires seront respectées ou pas. À ce mantra médico-gouvernemental maintes fois rabâché, Pierre Pribile, directeur général de l’Agence régionale de santé, a ajouté vendredi une illustration concrète et motivante. Si la décrue lente du nombre de patients en réanimation se poursuit (115 aujourd’hui pour près de 300 au plus fort de la crise), la Bourgogne-Franche-Comté pourrait passer au vert « dans quelques jours », a-t-il estimé.

C’est ce critère de la saturation hospitalière qui vaut à la région d’être classée rouge, les autres indicateurs étant bons. L’objectif de disposer d’une capacité de tests de 3 700 à 4 000 par jour est dépassé. La circulation du virus a clairement diminué, comme dans l’ensemble du pays. Sur les cas « suspects » testés, uniquement 4 % sont positifs, a insisté le directeur de l’ARS. Le retour à une organisation plus normale à l’hôpital est proche. « Mais si la baisse des réanimations est significative, ce chiffre de 115 patients reste supérieur à ceux de régions plus peuplées », a-t-il souligné. « Quand on part de plus haut, il faut plus de temps pour redescendre. » Certes.

À la date du 5 mai, 1 011 patients Covid-19 sont hospitalisés et 2 764 sont sortis. Mais 1 535 personnes sont décédées dont 914 à l’hôpital et 621 en Ehpad. 90 % des malades hospitalisés ont 60 ans ou plus et près de 70 % des patients placés en réanimation ont entre 60 et 89 ans. La suite dépend de la rigueur de chacun, notamment des plus vulnérables. « Cela ne peut marcher que si les gens se surveillent, observent leurs débuts de symptômes et contactent leurs médecins au moindre doute », a rappelé Pierre Pribile. « L’hôpital, c’est l’indicateur de la situation dégradée. La priorité, à cette nouvelle étape, c’est l’analyse de la circulation du virus en ville. Les observations des généralistes vont nous être plus précieuses que jamais. »

Source EST REPUBLICAIN.

Si vous avez le coronavirus, voici la marche à suivre après le 11 mai…

De l’émergence des symptômes aux tests de dépistage positifs nécessitant l’isolement, le gouvernement a précisé jeudi le mode d’emploi qui prévaudra à partir du 11 mai pour les malades du Covid-19 et les personnes en contact avec eux.7

Si vous avez le coronavirus, voici la marche à suivre après le 11 mai...

Première étape : les symptômes

« Si vous présentez des symptômes évocateurs d’une infection au Covid-19 (toux, fièvre, gène respiratoire, perte de goût ou de l’odorat), il faut agir, n’attendez pas que cela passe », a insisté jeudi, lors de la présentation du plan de déconfinement, le ministre de la Santé Olivier Véran.

Vous êtes invité alors à contacter immédiatement votre médecin, ou le cas échéant, un médecin de garde, ou le 15, pour être orienté vers un autre médecin si nécessaire.

Deuxième étape : les tests

Si le médecin le juge opportun, « il vous prescrira un test de dépistage en vous orientant vers un hôpital, un laboratoire de ville, un drive, ou chez vous via une équipe mobile », a ajouté le ministre. Un test qui sera pris en charge à 100% par la Sécurité sociale.

Troisième étape : l’isolement

La règle générale sera l’isolement à domicile, même si selon votre situation, le médecin pourra proposer un isolement hors du domicile, par exemple à l’hôtel, avec le soutien de cellules d’appui territoriales.

Si l’isolement est effectué à domicile, il faudra déjà y rester en attendant le résultat du test. Et si le test est positif, le poursuivre jusqu’à deux jours après guérison des symptômes, c’est-à-dire en moyenne pendant huit à dix jours.

Si vous ne vivez pas seul, il sera recommandé de rester dans une pièce spécifique, d’éviter les contacts avec les autres occupants, d’aérer régulièrement, de se laver les mains fréquemment, d’éviter de toucher des objets qui peuvent être touchés par les autres, de désinfecter les surfaces régulièrement touchées comme les poignées de porte ou les téléphones portables.

Si vous êtes en présence de votre conjoint par exemple, votre médecin vous conseillera de porter en permanence un masque. Il sera également déconseillé de recevoir des visites, sauf s’il s’agit aides à domicile par exemple.

Quatrième étape : les cas contacts

Quand un malade sera identifié, l’Assurance maladie le contactera pour faire une enquête et dresser la liste des personnes qu’il aurait pu contaminer : entourage familial, amical, professionnel en contact rapproché avec lui jusqu’à deux jours avant le début des signes de la maladie.

Ces personnes recevront alors un appel pour les informer qu’elles sont des « cas contacts ». Mais le nom de la personne malade à l’origine du contact ne leur sera communiqué qu’en cas d’accord explicite de cette dernière.

« Si le risque est avéré, que vous avez par exemple partagé un déjeuner sans respecter les règles de distanciation, vous serez invité à rester chez vous en isolement, comme pour une personne malade », et à prendre votre température deux fois par jour, a souligné le ministre.

« Si vous pouvez télétravailler, très bien, si vous ne pouvez pas, un arrêt de travail vous sera adressé ».

Sept jours après le dernier contact présumé avec le malade identifié, il faudra être testé. Parce que « sept jours, c’est le bon moment pour débusquer le virus, avant ça peut être trop tôt pour le trouver », a précisé Olivier Véran.

Même si le test est négatif, l’isolement devra encore durer en moyenne sept jours supplémentaires, sauf dans certains cas où le médecin pourra proposer de l’alléger.

Source EST REPUBLICAIN.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux …

Ils reprendront peut-être le chemin du lycée en juin. Comment les lycéens vivent-ils leur confinement et imaginent-ils l’après ?

Témoignages d’un groupe d’élèves franc-comtois en seconde, dans le cadre de notre partenariat avec les rectorats de Besançon et Nancy-Metz.

Le confinement raconté par les lycéens devant leurs bureaux

Un groupe d’élèves de seconde franc-comtois racontent le confinement depuis leur bureau : « De la fenêtre de mon bureau, je vois l’insouciance des enfants qui courent dans les prairies.

De la fenêtre de mon bureau, je vois la nature qui reprend petit à petit ses droits, les oiseaux qui chantent à toute heure.”

De la fenêtre de mon bureau, il pleut des pétales de cerisier.

“De la fenêtre de mon bureau, je vois une rue vide, vide car les gens ont certainement peur pour eux et même leurs proches. Certainement des gens qui comprennent le risque de mettre un pied dehors pour une raison inutile.

De la fenêtre de mon bureau, je vois encore des personnes insouciantes de la gravité du virus qui profitent de se balader sous ce grand soleil.

De la fenêtre de mon bureau, je devine l’enfer de la maladie dans un lieu qui jusqu’à il y a peu n’était que paix.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon quartier sans rires d’enfants jouant dans les rues. C’est comme si le temps s’arrêtait quelques instants jusqu’à ce que je voie des personnes courir et se promener, juste devant chez moi.

De la fenêtre de mon bureau, je vois mon jardin. Je vois une vie qui se ralentit, et des gens qui s’inquiètent. Je vois une crise qui dure, et une fin de confinement qui risque d’être compliquée.

De la fenêtre de mon bureau, je vois des gens qui se confinent, qui limitent la propagation du virus, pour éviter de remplir les hôpitaux qui manquent de matériel. De la fenêtre de mon bureau, je devine la difficulté du personnel soignant à gérer cette crise. De la fenêtre de mon bureau, je rêve de revoir mes amis, de reprendre une vie normale.

De la fenêtre de mon bureau je devine une crise sanitaire, qui aura des conséquences sur l’économie mondiale.

De la fenêtre de mon bureau, je vois les rues vides, à l’exception de quelques voitures qui passent. On aperçoit tout juste quelques coureurs et des passants promenant leurs chiens. Les oiseaux chantonnent et j’aperçois quelques arbres qui fleurissent et d’autres d’un vert éclatant.

De la fenêtre de mon bureau, je vois un monde qui se remet en question et qui, s’il ne change pas après cette épreuve, aura au moins pris conscience qu’il n’est pas infaillible.

De la fenêtre de mon bureau, je vois le soleil perçant qui inonde toute la ville de sa lumière. Sous ce soleil se cachent de bien tristes nouvelles… alors acceptons ce qui est, laissons aller ce qui était et ayons confiance en ce qui sera.

Source EST REPUBLICAIN.

Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?…

Lors de la présentation du plan de déconfinement progressif jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a souligné que la fermeture des frontières restait « la règle ». Mais…

Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?...

Jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a été clair : la fermeture des frontières est la « règle » même après la date de déconfinement du 11 mai.

Mais il a aussi laissé la porte ouverte dans certains cas.

« La règle »

Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, Royaume-Uni) seront « prolongées jusqu’au 15 juin au moins et les frontières avec les pays non-européens resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le ministre. Les frontières sont fermées depuis la mi-mars.

Cependant, avec les pays européens, la libre circulation des travailleurs frontaliers sera préservée.

Quid des mesures de quatorzaine ?

En outre, les mesures de quatorzaine « pour toute personne française ou étrangère entrant en France », permises par le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, « à ce stade, compte tenu de l’évolution de l’épidémie en Europe et au regard de l’alignement des mesures sanitaires entre pays européens », ne seront pas appliquées à l’intérieur de l’espace européen, « sauf Outre-mer et, si nous le décidons, en Corse », a-t-il ajouté.

Certains y voient une « aberration »

La décision française de ne pas imposer de quatorzaine à toute personne venant de pays européens quelle que soit sa nationalité, annoncée par l’Elysée dimanche soir, a suscité des critiques de la droite et de l’extrême droite. Des dirigeants du Rassemblement national, de Debout la France et certains députés LR avaient critiqué comme une « aberration », voire une mise « en danger », la décision de ne pas imposer de quarantaine aux personnes entrant en France depuis un pays de l’UE ou de la zone Schengen.
« Ils préfèrent mettre en danger les Français plutôt que de remettre en cause leur dogme religieux de la libre circulation. C’est désespérant ! », a notamment tweeté la présidente du RN Marine Le Pen.

Quelles sont les dérogations ?

Enfin, pour franchir la frontières avec un pays européen, certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles comme celles concernant la garde, la visite ou la poursuite de la scolarité d’un enfant ou encore un motif économique impérieux, en particulier les travailleurs saisonniers agricoles.

Quelques pays d’Europe où l’épidémie semble maîtrisée ont déjà entamé leur déconfinement et passent même à une phase deux, notamment l’Allemagne, qui a décidé de lever en mai la quasi-totalité des restrictions, avec la réouverture de tous les magasins, écoles, restaurants et hôtels. Mais le pays, moins touché notamment que ses voisins français et italien, a décidé de maintenir ses frontières fermées.

Source EST REPUBLICAIN.

 

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir…

Ils ont mangé des pâtes et n’ont pas mis le nez dehors depuis deux mois : ces Français qui sont restés cloîtrés chez eux durant le confinement redoutent l’arrivée du 11 mai.

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir

Elle a mangé des pâtes pendant deux semaines, pris une douche après chaque sortie pour le courrier… Depuis deux mois, Carole est cloîtrée chez elle et ne compte pas sortir lundi, rongée comme d’autres par la « peur » qui fait craindre aux médecins l’apparition de « troubles psychiatriques ».

« L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille »

Seule avec sa fille de deux ans, cette nourrice de 42 ans n’a pas quitté son appartement de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), sauf pour faire le tour du pâté de maison, car son médecin avait insisté : « J’ai fait ça deux jours, mais voyant qu’il y avait toujours des morts, j’ai arrêté. Je préfère rester chez moi, je suis plus en sécurité », dit-elle.

Faute de créneau de livraison disponible, elle est restée presque deux semaines sans nourriture : « C’était pâtes et pâtes. L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille ».

Le 11 mai, elle ne reprendra pas le travail et restera chez elle en attendant de voir si un éventuel rebond de l’épidémie survient. « J’ai encore plus peur, car il y aura beaucoup plus de monde dans les rues », explique-t-elle. Elle prévoit d’aller consulter un psychologue pour l’aider à combattre cette peur.

L’impact psychologique de huit semaines de confinement

A l’issue de ces huit semaines de confinement, « on peut facilement imaginer, des troubles phobiques majeurs, et certainement des dépressions, comme on l’observe parfois à retardement après avoir surmonté une épreuve, lorsqu’il s’agit de refaire face à une forme de quotidien », explique Antoine Zuber, psychiatre à Paris.

Hausse des dépressions

Une inquiétude partagée par les professionnels de la santé mentale dans l’ensemble des pays touchés par la pandémie, où les études montrent une hausse de l’anxiété et de la dépression.

Pour l’heure, souligne le Docteur Zuber, « les cas échappent de facto à notre observation », les gens touchés par ces troubles restant scrupuleusement confinés. « Nous avons entendu parler de risque de troubles post-traumatiques, mais ils auraient alors une présentation clinique tout à fait inédite », dit le psychiatre.

« On peut aussi imaginer des réactions de peur ou colère irrationnelle, devant ce qui chez l’autre serait considéré comme irresponsable et non civique », notamment dans les transports en commun, ajoute-t-il.

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats »

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats, de manière un peu suspicieuse », prédit Nancy, 28 ans, parisienne. Graphiste freelance et vendeuse dans une boutique de vêtement le week-end, elle est stressée de devoir reprendre les transports en commun, après près de deux mois de strict confinement.

Son compagnon, Yves-Allan, explique n’être sorti que tous les 10 jours pour faire des courses, « pour minimiser les risques, préserver ma santé, et en me disant que si tout le monde le respectait, on s’en sortirait plus vite ». Agent immobilier, lui se rendra au travail serein, notamment car il a « la chance de pouvoir y aller à pied », avec masques et gants fournis par son employeur.

A part pour le travail, le couple n’a prévu aucune sortie, en attendant de voir l’évolution de l’épidémie après le déconfinement. « Si on m’invite quelque part, je dirai non », explique Nancy. « Je sais ce que moi j’ai fait, les précautions prises, mais les autres non ».

« J’évite de regarder les infos… »

Ghania, elle, ne sortira pas après le 11 mai. Cette mère de deux jeunes enfants qui vit en famille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a « peur pour eux ». « Même si on dit qu’ils sont immunisés, ils peuvent quand même l’attraper », craint-elle. Dans sa ville, les écoles ne rouvriront pas.

A l’annonce du confinement, elle dit s’être « pris un coup sur la figure ». « Après nous avoir dit que c’était rien ce virus, on a tout fermé, les écoles… Du coup je ne suis plus sortie du tout, et les enfants non plus », explique-t-elle.

Le décompte macabre des victimes du virus l’a aussi traumatisée : « J’évite de regarder les infos. Ce nombre énorme de morts, tous les jours, je ne supporte pas. Ca me stresse de voir autant de personnes mourir, je pense à leur famille. A la mienne, en Algérie, où les hôpitaux ne sont pas aussi bien qu’ici… »

Avec son mari, ils aimeraient pouvoir acheter une voiture. « On pourrait sortir de la ville », rêve-t-elle. « Emmener les enfants courir dans un champ, ou même dans un terrain vague. Là, ils ne risqueraient rien ».

Source EST REPUBLICAIN.

“On est les grands oubliés” – Familles d’enfants handicapés, enseignants et AESH s’inquiètent du retour à l’école…

Un protocole sanitaire a été transmis aux écoles, en vue du retour progressif des élèves en classe le 12 mai prochain, en pleine crise du coronavirus.

Ce protocole prend-il en compte les élèves en situation de handicap ?

Pour les familles, les enseignants et les accompagnants, la réponse est non.

ILLUSTRATION. Les "grands oubliés" du retour à l'école seraient-ils les enfants en situation de handicap ? Aucune information n'a véritablement été donnée les concernant... Pour les parents qui peinent à les occuper à la maison, pour les enseignant(e)s et les AESH, la colère monte. / © IP3 PRESS/MAXPPP

Deux petits mots seulement, dans un énorme dossier de 54 pages. « Handicap » n’apparaît qu’à deux reprises dans le « Protocole sanitaire » pour la réouverture des écoles maternelles et élémentaires. 54 pages de conditions à remplir, de conseils donnés par le ministère de l’Education nationale pour une rentrée en sécurité.

L’une concernant « l’arrivée et le départ de l’école… conditionnés à une étude préalable des possibilités d’adaptation du transport scolaire y celui compris des élèves en situation de handicap. »
Deux pages plus loin, le protocole précise qu’une « attention particulière doit être apportée aux élèves en situation de handicap pour leur permettre (…) de réaliser les gestes barrières et de distanciation par une pédagogie, des supports, ou le cas échéant un accompagnement adaptés. » C’est en page 9, puis plus aucune information concernant les élèves en situation de handicap.

Des gestes barrières impossibles à respecter

Alors nous avons téléphoné à certains IME (Institu Médico-Educatif), pour savoir comment la reprise s’organiserait. Mais le téléphone a sonné dans le vide. « En attente des consignes de l’ARS » nous a-t-on répondu. Le syndicat départemental de l’Yonne de la FA (Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale) déclare n’avoir à ce jour « aucune information concernant les enfants en situation de handicap et leurs accompagnateurs. » Le retour à l’école se fera progressivement pour tous les élèves. Un retour qui s’effectuera à compter du 12 mai, sous d’infinies conditions : par niveau, selon la carte de déconfinement du ministère de la Santé, si le département est en vert, si les directeurs d’école décident de rouvrir leurs établissements, si les parents sont volontaires…

Si les classes rouvrent, les gestes barrières devront être appliqués : nombre limité d’enfants par classe, distance d’au moins 1 mètre entre chaque élève, lavage des mains plusieurs fois par jour, sans matériel collectif, entre autres. Pour des enfants « lambdas », c’est envisageable. Mais pour des enfants en situation de handicap, c’est impossible.

Elise, une enseignante en classe ULIS (Unités Localisées pour L’Inclusion Scolaire) nous le confirme. « Ils comprennent pourquoi on leur demande de respecter certaines règles. Mais ce sont des enfants qui mettent leurs doigts à la bouche et qui ont surtout besoin du contact avec les autres. » Mais du vrai contact, celui où on se touche, on se sent, on s’enlace et on s’embrasse.

Nathalie est AESH (Accompagnant(e) des élèves en situation de handicap) est en charge d’un petit garçon autiste. Elle rappelle que « ce sont des enfants très particuliers, qui n’ont pas tous la pratique du langage. Leur seule façon de s’exprimer c’est le contact physique. Moi quand il me voit le matin, il me prend dans ses bras, il me sent partout… Comment on tient la distance d’1 mètre 50 entre nous ? » Oui comment fait-on ? Même avec des masques, des gants, comment un(e) AESH peut s’occuper d’un élève, l’aider dans son travail, l’aider à s’habiller, à aller aux toilettes, si une distance doit être installée entre eux ? « Ils touchent à tout aussi. On fait plein d’activités avec ces enfants. Et puisque tout le matériel doit être désinfecté, on va devoir tout désinfecter ? Vous imaginez le temps qu’on va y passer ? » C’est impossible, clairement. Une autre enseignante en classe ULIS, évoque la possibilité d’une boîte individuelle de jouets et de matériel pour chaque élève… Encore faut-il avoir tout le matériel nécessaire.

Ces nouvelles règles risquent de perturber les enfants en situation de handicap. « Quand on leur dit qu’ils vont pouvoir retourner à l’école, ils s’attendent à retrouver l’école d’avant. » Nous avons contacté plusieurs familles d’enfants handicapés qui nous confirment toutes leur fort désir de retrouver « les copains, la maîtresse, la classe ». Mais Elise rappelle que « ces enfants ont parfois du mal à gérer la frustration. S’ils ne peuvent pas se toucher, pas nous prendre dans leur bras, ils vont être encore plus frustrés. »

Les parents d’élèves de la classe ULIS téléphonent tous les jours à Elise, « mais je n’ai pas plus d’information qu’eux. » A part ce protocole… « Qui est le même que pour les autres enfants » déplore Nathalie, l’AESH. « (Jean-Michel) Blanquer et (Sophie) Cluzel disent que la réouverture des écoles doit favoriser l’accueil des enfants en difficulté. Mais rien n’est vraiment fait pour eux. »

A Dijon, Alain est le papa de Léo, 8 ans et porteur de trisomie 21. Lui a suivi l’école à raison de 2 à 3 heures par jour avec son papa, cartable sur le dos, « comme en vrai ». Tout s’est très bien passé et les échanges avec la maîtresse ont été réguliers. Ces échanges ont d’ailleurs conduit à la décision de ne pas remettre Léo à l’école ces prochaines semaines. « Ca dépendra de l’évolution, mais pour l’instant, c’est difficile d’expliquer à Léo qu’il doit garder ses distances, qu’il ne peut pas bouger ou aller voir ses copains. » Alors la maîtresse continuera de fournir le travail à la maison. « C’est une question de confort pour elle… Même si elle n’a que 12 élèves dans sa classe, ça risque d’être ingérable » s’inquiète Alain. « Un accompagnement adapté » disait le protocole c’est ça ?

Les AESH iront bien, eux, à l’école

Rien n’a été vraiment pensé pour les AESH non plus. Ce sont ces personnes qui, quotidiennement, accompagnent les élèves en situation de handicap. Là-aussi nous avons fait une recherche par mot-clé dans le protocole sanitaire du gouvernement. Aucune occurence des mots « AVS » et « AESH ». On y parle seulement d’ « agents ». Nathalie s’inquiète de n’être rappelée que pour nettoyer les espaces… « Nous avons la seule consigne de nous présenter dans les écoles même si nos enfants accompagnés n’y sont pas. » Elle s’indigne de la faible reconnaissance de l’Education nationale pour le travail des AESH. « Pour 750 euros par mois, on se demande si ça vaut vraiment le coup qu’on prenne ces risques… » Mais si ces AESH ne se présentent pas à l’école, qui s’occupera spécifiquement et individuellement des enfants en situation de handicap ? Personne. Alors ces accompagnants retourneront près des enfants, masqués et gantés, si les écoles ont tout le matériel…

Donc à ce jour, aucune information vraiment claire pour ces enfants en situation de handicap ni pour leurs familles. Les municipalités n’ont pas encore toutes décidé de la réouverture de leurs établissements… Alors les conditions de retour des enfants en situation de handicap, ça viendra plus tard. Même chose pour l’ARS qui ne communique pas sur le sujet. « Vous savez ce que ça dit de notre société ? Les -enfants- handicapés sont, comme d’habitude, les grands oubliés. »

Un cauchemar à la maison pour les parents d’enfants handicapés

L’indignation a gagné les foyers. Dans l’hypothèse où le retour à l’école serait encadré, « adapté » pour les élèves handicapés, les familles s’interrogent encore. C’est le dilemme. Prendre « le risque » de les renvoyer en classe ? Ou celui de continuer parfois à vivre « un cauchemar » à la maison ?

Tous les enfants en situation de handicap ne sont pas invivables, bien évidemment. Mais il y a des situations qui restent difficiles à vivre. A Buxy, en Saône-et-Loire, nous avons pris des nouvelles de Milivia, maman d’Esteban, autiste sévère non-verbal. « Ce confinement est une catastrophe pour lui. On fait face à une grande phase de régression ». Esteban fait des crises, n’a aucune patience, toutes ses émotions sont décuplées, tout devient obsessionnel… « On frôle la folie. On ne dort plus que 3 heures par nuit. »
La continuité des soins a été suspendue. Alors même si le SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile) et les éducateurs prennent des nouvelles par téléphone, ça ne change rien. « On n’a pas de répit en fait. C’est d’un soutien physique dont on a besoin. » Alors le retour à l’école, même deux heures par semaine, ne serait-ce pas un moyen de se reposer ? « Non… Ce serait inconscient de ma part d’envoyer un petit garçon autiste à l’école maternelle. Il ne supportera pas les règles sanitaires. »

Et puis ce retour à l’école n’est peut-être pas une bonne idée. Milivia souligne qu’elle ne pourra pas une fois de plus déstabiliser son fils. « Il n’aura plus de repère. On ne peut pas le mettre à l’école, l’en retirer, puis le remettre en lui demandant de respecter des gestes barrières. » Milivia s’angoisse.
Elle ne préfère pas penser à la suite et décide de vivre au jour le jour. « Mais pour moi, le confinement il va durer jusqu’en septembre» Elle ne sait pas comment son fils va être pris en charge par le SESSAD quand les soins seront de nouveau autorisés… « Ils parlent d’allègement. Mais déjà que c’était léger jusqu’à maintenant, je me demande bien comment ils vont faire. » La maman, à bout de souffle, évoque une grande souffrance psychologique. « Je ne sais pas combien de temps je tiendrai et surtout, si je tiendrai. »

2 heures de répit en 50 jours

A quelques kilomètres de là, à Gergy, toujours en Saône-et-Loire, Véronique est confinée avec son fils de 14 ans, aussi autiste sévère. Inscrit en IME, il ne sait toujours pas quand il pourra y retourner. « Ils attendent qu’on fasse une dépression ? » s’interroge Véronique. Elle aussi arrive au bout de ce qu’elle peut faire et supporter. « On aurait dû avoir des moments de répit ». En 50 jours de confinement, Véronique n’a pu avoir que 2 heures pour souffler, pendant lesquelles son fils a été pris en charge à plusieurs dizaines de kilomètres de chez elle. Entre le trajet aller et le retour, la maman a eu seulement le temps d’aller faire ses courses. « Vous appelez ça du répit vous ? » Pas vraiment non.

Véronique qui s’était arrêtée de travailler pour s’occuper de son fils, avait enfin retrouvé un emploi. Elle avait même plusieurs propositions. « Mais vous comprenez, j’ai dû leur dire que comme je n’avais aucune info pour le 11 mai (pour le retour à l’école), je ne pouvais pas retourner travailler. » Elle s’inquiète aussi des conditions de retour. « Pas tant au niveau sanitaire, parce que je sais que l’IME fera tout son possible pour que les gestes barrières soient respectés. » Même si Véronique doute que Lucas réussisse à garder son masque toute la journée… Mais elle fait surtout face à un problème de transport. « Ils ne pourront peut-être pas prendre tous les enfants en charge ».

« On nous laisse avec les enfants » nous souffle Véronique. « On survit » ajoute Milivia. Leurs enfants tournent en rond, sont de plus en plus violents, ne comprennent plus la situation.
Pour elles, le retour à l’école n’est plus la solution pour apaiser la situation… Parce qu’elles n’ont aucune information. Ou en tout cas, elles ne leur parviennent pas.

« On ne peut pas les faire rentrer dans des cases. C’est évident qu’ils ne sont pas comme tous les autres et qu’on ne pourra pas leur faire respecter toutes les règles. Mais ça fait huit semaines qu’on nous oublie. Comme d’habitude » concluent des parents, en colère, épuisés, désarmés.

Source FR3.