Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?…

Lors de la présentation du plan de déconfinement progressif jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a souligné que la fermeture des frontières restait « la règle ». Mais…

Frontières dans l’UE, hors de l’UE : comment peut-on se déplacer ?...

Jeudi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a été clair : la fermeture des frontières est la « règle » même après la date de déconfinement du 11 mai.

Mais il a aussi laissé la porte ouverte dans certains cas.

« La règle »

Les restrictions aux frontières de la France avec les pays de l’espace européen (Union européenne, espace Schengen, Royaume-Uni) seront « prolongées jusqu’au 15 juin au moins et les frontières avec les pays non-européens resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le ministre. Les frontières sont fermées depuis la mi-mars.

Cependant, avec les pays européens, la libre circulation des travailleurs frontaliers sera préservée.

Quid des mesures de quatorzaine ?

En outre, les mesures de quatorzaine « pour toute personne française ou étrangère entrant en France », permises par le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire, « à ce stade, compte tenu de l’évolution de l’épidémie en Europe et au regard de l’alignement des mesures sanitaires entre pays européens », ne seront pas appliquées à l’intérieur de l’espace européen, « sauf Outre-mer et, si nous le décidons, en Corse », a-t-il ajouté.

Certains y voient une « aberration »

La décision française de ne pas imposer de quatorzaine à toute personne venant de pays européens quelle que soit sa nationalité, annoncée par l’Elysée dimanche soir, a suscité des critiques de la droite et de l’extrême droite. Des dirigeants du Rassemblement national, de Debout la France et certains députés LR avaient critiqué comme une « aberration », voire une mise « en danger », la décision de ne pas imposer de quarantaine aux personnes entrant en France depuis un pays de l’UE ou de la zone Schengen.
« Ils préfèrent mettre en danger les Français plutôt que de remettre en cause leur dogme religieux de la libre circulation. C’est désespérant ! », a notamment tweeté la présidente du RN Marine Le Pen.

Quelles sont les dérogations ?

Enfin, pour franchir la frontières avec un pays européen, certaines dérogations supplémentaires seront rendues possibles comme celles concernant la garde, la visite ou la poursuite de la scolarité d’un enfant ou encore un motif économique impérieux, en particulier les travailleurs saisonniers agricoles.

Quelques pays d’Europe où l’épidémie semble maîtrisée ont déjà entamé leur déconfinement et passent même à une phase deux, notamment l’Allemagne, qui a décidé de lever en mai la quasi-totalité des restrictions, avec la réouverture de tous les magasins, écoles, restaurants et hôtels. Mais le pays, moins touché notamment que ses voisins français et italien, a décidé de maintenir ses frontières fermées.

Source EST REPUBLICAIN.

 

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir…

Ils ont mangé des pâtes et n’ont pas mis le nez dehors depuis deux mois : ces Français qui sont restés cloîtrés chez eux durant le confinement redoutent l’arrivée du 11 mai.

11 mai : ceux qui sont restés cloîtrés ont désormais peur de sortir

Elle a mangé des pâtes pendant deux semaines, pris une douche après chaque sortie pour le courrier… Depuis deux mois, Carole est cloîtrée chez elle et ne compte pas sortir lundi, rongée comme d’autres par la « peur » qui fait craindre aux médecins l’apparition de « troubles psychiatriques ».

« L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille »

Seule avec sa fille de deux ans, cette nourrice de 42 ans n’a pas quitté son appartement de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), sauf pour faire le tour du pâté de maison, car son médecin avait insisté : « J’ai fait ça deux jours, mais voyant qu’il y avait toujours des morts, j’ai arrêté. Je préfère rester chez moi, je suis plus en sécurité », dit-elle.

Faute de créneau de livraison disponible, elle est restée presque deux semaines sans nourriture : « C’était pâtes et pâtes. L’essentiel était qu’il y ait du lait pour ma fille ».

Le 11 mai, elle ne reprendra pas le travail et restera chez elle en attendant de voir si un éventuel rebond de l’épidémie survient. « J’ai encore plus peur, car il y aura beaucoup plus de monde dans les rues », explique-t-elle. Elle prévoit d’aller consulter un psychologue pour l’aider à combattre cette peur.

L’impact psychologique de huit semaines de confinement

A l’issue de ces huit semaines de confinement, « on peut facilement imaginer, des troubles phobiques majeurs, et certainement des dépressions, comme on l’observe parfois à retardement après avoir surmonté une épreuve, lorsqu’il s’agit de refaire face à une forme de quotidien », explique Antoine Zuber, psychiatre à Paris.

Hausse des dépressions

Une inquiétude partagée par les professionnels de la santé mentale dans l’ensemble des pays touchés par la pandémie, où les études montrent une hausse de l’anxiété et de la dépression.

Pour l’heure, souligne le Docteur Zuber, « les cas échappent de facto à notre observation », les gens touchés par ces troubles restant scrupuleusement confinés. « Nous avons entendu parler de risque de troubles post-traumatiques, mais ils auraient alors une présentation clinique tout à fait inédite », dit le psychiatre.

« On peut aussi imaginer des réactions de peur ou colère irrationnelle, devant ce qui chez l’autre serait considéré comme irresponsable et non civique », notamment dans les transports en commun, ajoute-t-il.

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats »

« Dans la rue, on va se regarder comme après les attentats, de manière un peu suspicieuse », prédit Nancy, 28 ans, parisienne. Graphiste freelance et vendeuse dans une boutique de vêtement le week-end, elle est stressée de devoir reprendre les transports en commun, après près de deux mois de strict confinement.

Son compagnon, Yves-Allan, explique n’être sorti que tous les 10 jours pour faire des courses, « pour minimiser les risques, préserver ma santé, et en me disant que si tout le monde le respectait, on s’en sortirait plus vite ». Agent immobilier, lui se rendra au travail serein, notamment car il a « la chance de pouvoir y aller à pied », avec masques et gants fournis par son employeur.

A part pour le travail, le couple n’a prévu aucune sortie, en attendant de voir l’évolution de l’épidémie après le déconfinement. « Si on m’invite quelque part, je dirai non », explique Nancy. « Je sais ce que moi j’ai fait, les précautions prises, mais les autres non ».

« J’évite de regarder les infos… »

Ghania, elle, ne sortira pas après le 11 mai. Cette mère de deux jeunes enfants qui vit en famille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a « peur pour eux ». « Même si on dit qu’ils sont immunisés, ils peuvent quand même l’attraper », craint-elle. Dans sa ville, les écoles ne rouvriront pas.

A l’annonce du confinement, elle dit s’être « pris un coup sur la figure ». « Après nous avoir dit que c’était rien ce virus, on a tout fermé, les écoles… Du coup je ne suis plus sortie du tout, et les enfants non plus », explique-t-elle.

Le décompte macabre des victimes du virus l’a aussi traumatisée : « J’évite de regarder les infos. Ce nombre énorme de morts, tous les jours, je ne supporte pas. Ca me stresse de voir autant de personnes mourir, je pense à leur famille. A la mienne, en Algérie, où les hôpitaux ne sont pas aussi bien qu’ici… »

Avec son mari, ils aimeraient pouvoir acheter une voiture. « On pourrait sortir de la ville », rêve-t-elle. « Emmener les enfants courir dans un champ, ou même dans un terrain vague. Là, ils ne risqueraient rien ».

Source EST REPUBLICAIN.

“On est les grands oubliés” – Familles d’enfants handicapés, enseignants et AESH s’inquiètent du retour à l’école…

Un protocole sanitaire a été transmis aux écoles, en vue du retour progressif des élèves en classe le 12 mai prochain, en pleine crise du coronavirus.

Ce protocole prend-il en compte les élèves en situation de handicap ?

Pour les familles, les enseignants et les accompagnants, la réponse est non.

ILLUSTRATION. Les "grands oubliés" du retour à l'école seraient-ils les enfants en situation de handicap ? Aucune information n'a véritablement été donnée les concernant... Pour les parents qui peinent à les occuper à la maison, pour les enseignant(e)s et les AESH, la colère monte. / © IP3 PRESS/MAXPPP

Deux petits mots seulement, dans un énorme dossier de 54 pages. « Handicap » n’apparaît qu’à deux reprises dans le « Protocole sanitaire » pour la réouverture des écoles maternelles et élémentaires. 54 pages de conditions à remplir, de conseils donnés par le ministère de l’Education nationale pour une rentrée en sécurité.

L’une concernant « l’arrivée et le départ de l’école… conditionnés à une étude préalable des possibilités d’adaptation du transport scolaire y celui compris des élèves en situation de handicap. »
Deux pages plus loin, le protocole précise qu’une « attention particulière doit être apportée aux élèves en situation de handicap pour leur permettre (…) de réaliser les gestes barrières et de distanciation par une pédagogie, des supports, ou le cas échéant un accompagnement adaptés. » C’est en page 9, puis plus aucune information concernant les élèves en situation de handicap.

Des gestes barrières impossibles à respecter

Alors nous avons téléphoné à certains IME (Institu Médico-Educatif), pour savoir comment la reprise s’organiserait. Mais le téléphone a sonné dans le vide. « En attente des consignes de l’ARS » nous a-t-on répondu. Le syndicat départemental de l’Yonne de la FA (Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale) déclare n’avoir à ce jour « aucune information concernant les enfants en situation de handicap et leurs accompagnateurs. » Le retour à l’école se fera progressivement pour tous les élèves. Un retour qui s’effectuera à compter du 12 mai, sous d’infinies conditions : par niveau, selon la carte de déconfinement du ministère de la Santé, si le département est en vert, si les directeurs d’école décident de rouvrir leurs établissements, si les parents sont volontaires…

Si les classes rouvrent, les gestes barrières devront être appliqués : nombre limité d’enfants par classe, distance d’au moins 1 mètre entre chaque élève, lavage des mains plusieurs fois par jour, sans matériel collectif, entre autres. Pour des enfants « lambdas », c’est envisageable. Mais pour des enfants en situation de handicap, c’est impossible.

Elise, une enseignante en classe ULIS (Unités Localisées pour L’Inclusion Scolaire) nous le confirme. « Ils comprennent pourquoi on leur demande de respecter certaines règles. Mais ce sont des enfants qui mettent leurs doigts à la bouche et qui ont surtout besoin du contact avec les autres. » Mais du vrai contact, celui où on se touche, on se sent, on s’enlace et on s’embrasse.

Nathalie est AESH (Accompagnant(e) des élèves en situation de handicap) est en charge d’un petit garçon autiste. Elle rappelle que « ce sont des enfants très particuliers, qui n’ont pas tous la pratique du langage. Leur seule façon de s’exprimer c’est le contact physique. Moi quand il me voit le matin, il me prend dans ses bras, il me sent partout… Comment on tient la distance d’1 mètre 50 entre nous ? » Oui comment fait-on ? Même avec des masques, des gants, comment un(e) AESH peut s’occuper d’un élève, l’aider dans son travail, l’aider à s’habiller, à aller aux toilettes, si une distance doit être installée entre eux ? « Ils touchent à tout aussi. On fait plein d’activités avec ces enfants. Et puisque tout le matériel doit être désinfecté, on va devoir tout désinfecter ? Vous imaginez le temps qu’on va y passer ? » C’est impossible, clairement. Une autre enseignante en classe ULIS, évoque la possibilité d’une boîte individuelle de jouets et de matériel pour chaque élève… Encore faut-il avoir tout le matériel nécessaire.

Ces nouvelles règles risquent de perturber les enfants en situation de handicap. « Quand on leur dit qu’ils vont pouvoir retourner à l’école, ils s’attendent à retrouver l’école d’avant. » Nous avons contacté plusieurs familles d’enfants handicapés qui nous confirment toutes leur fort désir de retrouver « les copains, la maîtresse, la classe ». Mais Elise rappelle que « ces enfants ont parfois du mal à gérer la frustration. S’ils ne peuvent pas se toucher, pas nous prendre dans leur bras, ils vont être encore plus frustrés. »

Les parents d’élèves de la classe ULIS téléphonent tous les jours à Elise, « mais je n’ai pas plus d’information qu’eux. » A part ce protocole… « Qui est le même que pour les autres enfants » déplore Nathalie, l’AESH. « (Jean-Michel) Blanquer et (Sophie) Cluzel disent que la réouverture des écoles doit favoriser l’accueil des enfants en difficulté. Mais rien n’est vraiment fait pour eux. »

A Dijon, Alain est le papa de Léo, 8 ans et porteur de trisomie 21. Lui a suivi l’école à raison de 2 à 3 heures par jour avec son papa, cartable sur le dos, « comme en vrai ». Tout s’est très bien passé et les échanges avec la maîtresse ont été réguliers. Ces échanges ont d’ailleurs conduit à la décision de ne pas remettre Léo à l’école ces prochaines semaines. « Ca dépendra de l’évolution, mais pour l’instant, c’est difficile d’expliquer à Léo qu’il doit garder ses distances, qu’il ne peut pas bouger ou aller voir ses copains. » Alors la maîtresse continuera de fournir le travail à la maison. « C’est une question de confort pour elle… Même si elle n’a que 12 élèves dans sa classe, ça risque d’être ingérable » s’inquiète Alain. « Un accompagnement adapté » disait le protocole c’est ça ?

Les AESH iront bien, eux, à l’école

Rien n’a été vraiment pensé pour les AESH non plus. Ce sont ces personnes qui, quotidiennement, accompagnent les élèves en situation de handicap. Là-aussi nous avons fait une recherche par mot-clé dans le protocole sanitaire du gouvernement. Aucune occurence des mots « AVS » et « AESH ». On y parle seulement d’ « agents ». Nathalie s’inquiète de n’être rappelée que pour nettoyer les espaces… « Nous avons la seule consigne de nous présenter dans les écoles même si nos enfants accompagnés n’y sont pas. » Elle s’indigne de la faible reconnaissance de l’Education nationale pour le travail des AESH. « Pour 750 euros par mois, on se demande si ça vaut vraiment le coup qu’on prenne ces risques… » Mais si ces AESH ne se présentent pas à l’école, qui s’occupera spécifiquement et individuellement des enfants en situation de handicap ? Personne. Alors ces accompagnants retourneront près des enfants, masqués et gantés, si les écoles ont tout le matériel…

Donc à ce jour, aucune information vraiment claire pour ces enfants en situation de handicap ni pour leurs familles. Les municipalités n’ont pas encore toutes décidé de la réouverture de leurs établissements… Alors les conditions de retour des enfants en situation de handicap, ça viendra plus tard. Même chose pour l’ARS qui ne communique pas sur le sujet. « Vous savez ce que ça dit de notre société ? Les -enfants- handicapés sont, comme d’habitude, les grands oubliés. »

Un cauchemar à la maison pour les parents d’enfants handicapés

L’indignation a gagné les foyers. Dans l’hypothèse où le retour à l’école serait encadré, « adapté » pour les élèves handicapés, les familles s’interrogent encore. C’est le dilemme. Prendre « le risque » de les renvoyer en classe ? Ou celui de continuer parfois à vivre « un cauchemar » à la maison ?

Tous les enfants en situation de handicap ne sont pas invivables, bien évidemment. Mais il y a des situations qui restent difficiles à vivre. A Buxy, en Saône-et-Loire, nous avons pris des nouvelles de Milivia, maman d’Esteban, autiste sévère non-verbal. « Ce confinement est une catastrophe pour lui. On fait face à une grande phase de régression ». Esteban fait des crises, n’a aucune patience, toutes ses émotions sont décuplées, tout devient obsessionnel… « On frôle la folie. On ne dort plus que 3 heures par nuit. »
La continuité des soins a été suspendue. Alors même si le SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile) et les éducateurs prennent des nouvelles par téléphone, ça ne change rien. « On n’a pas de répit en fait. C’est d’un soutien physique dont on a besoin. » Alors le retour à l’école, même deux heures par semaine, ne serait-ce pas un moyen de se reposer ? « Non… Ce serait inconscient de ma part d’envoyer un petit garçon autiste à l’école maternelle. Il ne supportera pas les règles sanitaires. »

Et puis ce retour à l’école n’est peut-être pas une bonne idée. Milivia souligne qu’elle ne pourra pas une fois de plus déstabiliser son fils. « Il n’aura plus de repère. On ne peut pas le mettre à l’école, l’en retirer, puis le remettre en lui demandant de respecter des gestes barrières. » Milivia s’angoisse.
Elle ne préfère pas penser à la suite et décide de vivre au jour le jour. « Mais pour moi, le confinement il va durer jusqu’en septembre» Elle ne sait pas comment son fils va être pris en charge par le SESSAD quand les soins seront de nouveau autorisés… « Ils parlent d’allègement. Mais déjà que c’était léger jusqu’à maintenant, je me demande bien comment ils vont faire. » La maman, à bout de souffle, évoque une grande souffrance psychologique. « Je ne sais pas combien de temps je tiendrai et surtout, si je tiendrai. »

2 heures de répit en 50 jours

A quelques kilomètres de là, à Gergy, toujours en Saône-et-Loire, Véronique est confinée avec son fils de 14 ans, aussi autiste sévère. Inscrit en IME, il ne sait toujours pas quand il pourra y retourner. « Ils attendent qu’on fasse une dépression ? » s’interroge Véronique. Elle aussi arrive au bout de ce qu’elle peut faire et supporter. « On aurait dû avoir des moments de répit ». En 50 jours de confinement, Véronique n’a pu avoir que 2 heures pour souffler, pendant lesquelles son fils a été pris en charge à plusieurs dizaines de kilomètres de chez elle. Entre le trajet aller et le retour, la maman a eu seulement le temps d’aller faire ses courses. « Vous appelez ça du répit vous ? » Pas vraiment non.

Véronique qui s’était arrêtée de travailler pour s’occuper de son fils, avait enfin retrouvé un emploi. Elle avait même plusieurs propositions. « Mais vous comprenez, j’ai dû leur dire que comme je n’avais aucune info pour le 11 mai (pour le retour à l’école), je ne pouvais pas retourner travailler. » Elle s’inquiète aussi des conditions de retour. « Pas tant au niveau sanitaire, parce que je sais que l’IME fera tout son possible pour que les gestes barrières soient respectés. » Même si Véronique doute que Lucas réussisse à garder son masque toute la journée… Mais elle fait surtout face à un problème de transport. « Ils ne pourront peut-être pas prendre tous les enfants en charge ».

« On nous laisse avec les enfants » nous souffle Véronique. « On survit » ajoute Milivia. Leurs enfants tournent en rond, sont de plus en plus violents, ne comprennent plus la situation.
Pour elles, le retour à l’école n’est plus la solution pour apaiser la situation… Parce qu’elles n’ont aucune information. Ou en tout cas, elles ne leur parviennent pas.

« On ne peut pas les faire rentrer dans des cases. C’est évident qu’ils ne sont pas comme tous les autres et qu’on ne pourra pas leur faire respecter toutes les règles. Mais ça fait huit semaines qu’on nous oublie. Comme d’habitude » concluent des parents, en colère, épuisés, désarmés.

Source FR3.

Impact du confinement : Vortex, société leader du transport de personnes handicapées en Occitanie, en liquidation…

Fin avril, la société Vortex a été mise en liquidation.

Cette entreprise, spécialisée dans le transport de personnes handicapées, employait 300 salariés dans la région et véhiculait des dizaines de personnes chaque jour.

Tous se posent des questions sur leur avenir.

L'entreprise Vortex, installée à Saint-Jean de Védas (Hérault), oeuvre à transporter des élèves handicapés scolarisés dans toute la région Occitanie, de Montpellier à Toulouse ou encore Perpignan. / © FTV/France 3 Occitanie

Le 29 avril dernier, le tribunal de commerce de Montpellier annonce la liquidation de la société Vortex dont le siège social est basé à Saint-Jean-de-Védas (Hérault).

Vortex, c’est le leader français du transport de personnes handicapées, notamment vers les établissements scolaires. Jusqu’à 2 500 salariés répartis un peu partout en France, et notamment à Toulouse, Montpellier et Perpignan.

Mais l’histoire, commencée en 1999 à Evry dans l’Essonne, a peu à peu connu des soubresauts.

Vortex, c’était du dumping social. La grande majorité des salariés gagnaient entre 200 et 500 euros. C’étaient souvent des retraités qui avaient là un complément de salaire. Ils étaient assez malléables.

témoigne William Pascucci, de la CFDT Transports.

En décembre 2016, des salariés avaient manifesté devant le siège social de Saint-Jean-de-Védas : ils contestaient l’amputation selon eux du nombre d’heures de travail effectuées sur leur bulletin de salaire.

En décembre 2016, les salariés de Vortex avaient manifesté devant le siège à Saint-Jean de Védas (Hérault) contre des décomptes horaires de travail faussés selon eux et qui ne comptabilisaient pas toutes leurs heures de travail. / © FTV/France 3 Occitanie

Contentieux aux Prud’hommes et impact du confinement

Mais les temps changent. Confrontée à de nombreux contentieux devant les Prud’hommes et à des ruptures de contrats de la part de donneurs d’ordre comme les conseils départementaux, Vortex voit sa situation financière se détériorer.

Placée en redressement judiciaire en février dernier, la société subit de plein fouet la période de confinement imposée face à l’épidémie de coronavirus. Avec la fermeture des établissements scolaires, les transports d’élèves handicapés s’arrêtent. Les choses s’accélèrent et la liquidation judiciaire est prononcée.

Que vont devenir les personnes handicapées transportées ?

Outre plusieurs centaines de salariés qui se retrouvent au chômage, la disparition de Vortex a d’autres conséquences :

Que vont devenir les centaines de personnes handicapées qui étaient transportées par Vortex ?, s’interroge William Pascucci.
J’ai posé la question à Jean-Luc Gibelin, vice-président aux transports de la Région Occitanie. Il paraît qu’une société est prête à reprendre les activités de Vortex au niveau local mais je n’en sais pas plus.

Contactée par nos soins, la direction de Vortex n’a pas pour l’instant donné suite. Avec le déconfinement qui approche, la question du transport des personnes handicapées pourrait se poser de manière plus insistante.

Source FR3.

Des masques pour tous : n’oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles …

Une partie de la population a besoin de voir le visage pour pouvoir communiquer.

Pour elle, il faut donner accès à des masques transparents et former les soignants.

Des masques pour tous : n'oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles

Le 11 mai, la France débutera son déconfinement progressif, après cinquante-cinq jours au ralenti où les uns œuvrèrent pour maintenir le pays à flot tandis que les autres se consacrèrent chez eux au télétravail, aux études, aux exercices de sport ou à l’art de la coupe de cheveux improvisée.

Mais le 11 mai, nous le savons, ne sera pas un retour immédiat à la normale. Nombre de Français·es auront recours au port d’un masque, pour certains artisanal. Une fois la crise sanitaire derrière nous, il est possible que le port spontané d’un masque en cas de maladie devienne un réflexe plus répandu chez nos concitoyen(ne)s qu’avant l’année 2020. Dès à présent, l’Afnor met à disposition des citoyens un ensemble de recommandations pour la confection de tels masques. Ils sont en passe d’intégrer notre quotidien à plus ou moins long terme.

Avancée majeure

Sauf qu’une partie de la population demeure démunie face à ce bout de papier ou de tissu. Un ensemble hétérogène, composé de personnes sourdes ou malentendantes qui lisent sur les lèvres et de leurs proches, mais aussi d’orthophonistes, de l’entourage de personnes autistes, de seniors ou de très jeunes enfants ainsi que des professionnels exerçant auprès de ces publics, qu’ils soient soignants, rééducateurs ou encore enseignants.

En cette période de crise sanitaire inédite, le président de la République et le gouvernement ont accordé une importance majeure à l’accessibilité de leurs interventions. Appuyés par la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel, ils ont veillé à la présence d’un·e interprète en langue des signes française à leurs côtés et toute la France a découvert la vélotypie permettant de sous-titrer en direct les allocutions d’Emmanuel Macron. Les Français se familiarisent avec la langue des signes et il s’agit d’une avancée majeure, qui a vocation à être rendue durable par la loi audiovisuel à venir. Quatre-vingts pour cent des handicaps sont invisibles. Il nous appartient, citoyens, élus, associations, entreprises, administration publique, d’acquérir un réflexe «handicap» visant à permettre à tous nos concitoyens de comprendre et d’être compris au quotidien.

Communiquer avec ceux qui nous entourent

Si ce réflexe doit être acquis au plus vite dans un domaine particulier, c’est bien dans le domaine de l’urgence sanitaire. A commencer par la capacité des personnes sourdes à comprendre les soignants. Impossible, quand on lit sur des lèvres masquées. Comme le souligne Sophie Cluzel, «la crise est un levier d’accélération de la transformation de l’offre proposée aux personnes en situation de handicap». Alors, tandis que la France se masque peu à peu, des initiatives fleurissent de part et d’autre de notre territoire pour développer des masques transparents permettant à la fois à tou·te·s d’être protégé·e·s et d’être compris·es. Un élan de solidarité qui se traduit sur les réseaux sociaux et par bouche-à-oreille par des prototypes, des partages d’expérience, des tuyaux sur telle ou telle matière transparente. La créativité de ces couturiers et couturières est sans limites. Il faut dire que le choix des matières et des tissus, la durabilité au lavage ou encore la limitation de la buée sur le masque incitent ces volontaires à se creuser les méninges. L’une des facettes de la France unie !

Pendant qu’avance cette recherche et développement, nous considérons que deux voies complémentaires auraient le mérite d’être explorées. Tout d’abord, l’élaboration de normes ou de recommandations propres à la confection de masques transparents répondant à l’ensemble des besoins de ces citoyens. Tous les Français n’ont pas nécessairement vocation à porter un tel masque transparent spécifique ; néanmoins, la possibilité pour les publics cible et leur entourage de s’en procurer ou de s’en confectionner soi-même est essentielle. Ainsi, même masqué·e·s, nous pourrons tou·te·s communiquer avec ceux qui nous entourent, y compris si l’on a besoin de voir le visage de notre interlocuteur en maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou encore à l’hôpital. Nous pourrons tou·te·s communiquer, sans exception. Par ailleurs, pourquoi ne pas envisager un module spécifique dans les facs de médecine et les formations d’infirmiers ? Le but : sensibiliser nos soignants à la communication avec des patients signant en LSF, lisant sur les lèvres ou échangeant en LfPC, à commencer par exemple par les soignants qui se destinent à une carrière d’urgentiste.

Près de 7 % de Français souffrent d’un déficit auditif. Parmi eux, 80 000 personnes pratiquent la langue des signes française, qui s’appuie notamment sur les expressions du visage, et plusieurs dizaines de milliers d’autres citoyens ont recours à la langue française parlée complétée (LfPC) ou encore à la lecture labiale. Enfin, 700 000 Français vivent avec l’autisme, dont beaucoup s’appuient sur les expressions du visage pour comprendre les autres. Nous faisons ici le souhait que, protégés de la maladie comme leurs concitoyens, tous ceux qui en auraient besoin aient à leur disposition une solution respectueuse de leur communication propre. Ensemble, on y arrivera !

Source LIBERATION.

À Tours, un “Truc en Plus” pour soulager les parents d’enfants et ados handicapés, épuisés par le confinement…

Pour les parents d’enfants handicapés, le confinement peut vite tourner au cauchemar.

Si la situation est perturbante pour nombre d’entre nous, elle l’est encore plus pour des enfants déjà en souffrance.

Pour donner un peu de répit aux parents, une structure d’accueil éphémère vient d’ouvrir à Tours.

"Un Truc en Plus" à Tours pour soulager les parents d'enfants et ados handicapés / © Sonia Pareux

À Amboise, Chloé Poirier est aujourd’hui seule avec ses trois enfants âgés de 2, 5 et 8 ans.

L’aîné souffre d’un handicap proche de l’autisme : « Avec ses troubles, Sofiane dort peu la nuit et en journée, ce sont des cris, des pleurs, de l’agressivité. Il avait un emploi du temps très structuré, exactement le même chaque semaine. Aujourd’hui, il a énormément de frustration ».

Un peu de répit pour cette maman très éprouvée, Sofiane va être accueilli deux jours consécutifs à Tours, au sein de la structure éphémère baptisée « Le Truc en Plus ».

Proposer une offre complémentaire

Référente handicap pour l’APAJH 37 (Association pour jeunes et adultes handicapés), Sonia Pareux est à l’origine de cette initiative :

À Tours, un “Truc en Plus” pour soulager les parents d'enfants et ados handicapés, épuisés par le confinement.Sonia Pareux / © Le Truc en Plus

« J’ai appelé les familles que je suis habituellement et j’ai bien entendu leur souffrance. Parmi les IME (instituts médico-éducatifs), par exemple, qui accueillent certains de ces enfants, bien peu sont restés ouverts. Les éducateurs vont à domicile 2 ou 3 heures, cela ne soulage pas complètement les familles. Je me suis dit que je pouvais proposer une offre complémentaire. »

Un bénévole pour chaque enfant accueilli

Un « Truc en Plus », donc. Sonia a décroché le soutien de la Préfète d’Indre-et-Loire, puis a mis en place cette nouvelle structure en quelques jours seulement :

« Avec le festival Autrement Dit (dédié au handicap NDLR) dont je suis la présidente, j’ai lancé un appel à bénévoles et ça a bien répondu. J’ai 5 bénévoles professionnels tous les jours, un par enfant accueilli. Et tous les protocoles sanitaires ont été mis en place ».

La structure éphémère ne pouvait être déclarée en établissement médico-éducatif, elle a donc ouvert sous la forme de centre de loisirs.

Les enfants sont accueillis jusqu’à dimanche soir dans les locaux de l’école Buisson-Molière, place de la Liberté, à Tours.

Un accompagnant et un enfant / © Sonia Pareux

Sonia n’a qu’un regret : le côté trop éphémère, justement, du « Truc en plus ». Car les difficultés des familles ne vont certainement pas s’arrêter avec le déconfinement :

« La scolarité des enfants handicapés est déjà compliquée en temps normal alors, là, qu’est-ce qui les attend ? Ça va être encore plus difficile. Moi j’aimerais bien continuer cette structure ».

Quelques places sont encore disponibles d’ici à dimanche soir, pour une matinée ou un après-midi. Pour en bénéficier, il faut contacter Sonia Pareux au 06.24.21.02.77

Source FR3.

Covid-19 – Les grandes lignes du plan de déconfinement pour les personnes en situation de handicap…

Dans la continuité des mesures annoncées par le Gouvernement, le plan de déconfinement des personnes en situation de handicap est en cours d’élaboration, en concertation avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées et les associations du secteur.

Le secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées en précise aujourd’hui les lignes générales.

Covid-19 – Les grandes lignes du plan de déconfinement pour les personnes en situation de handicap.

Un principe d’action : le refus d’une discrimination du handicap au regard d’une vulnérabilité supposée

Les personnes en situation de handicap sont sujets de droits, avant d’être objets de soins. En cela, il n’est pas envisageable de leur imposer des règles de confinement spécifiques. Pour autant, se pose une exigence d’accompagnement renforcé, tenant compte d’une fragilité intrinsèque pour certaines personnes face au Covid-19 et d’une vulnérabilité contextuelle liée au confinement.

Protéger les personnes handicapées les plus exposées au risque Covid-19 en accompagnant leur choix

Aucune personne en situation de handicap ne se verra imposer de confinement prolongé : il s’agira d’accompagner le choix des personnes et des familles, notamment au travers d’une communication accessible et adaptée, d’outils d’aide à la décision ainsi que de mesures de soutien renforcées.

Le critère de vulnérabilité peut s’apprécier au regard de l’avis rendu par le Haut conseil en santé publique du 20 avril dernier, qui cite comme catégories de personnes les plus à risque : les plus de 65 ans ; les sujets avec antécédents cardiovasculaires ; les diabétiques non équilibrés ou avec complications ; les sujets ayant une pathologie chronique respiratoire ; les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique dialysée ; les malades atteints de cancer évolutif sous traitement ; les personnes obèses (IMC > 30kg/m2) ; les personnes immunodéprimées ; les malades de cirrhose B aggravée ; les femmes enceintes à partir du 3ème mois de grossesse ; les sujets présentant un symptôme drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie.

Il est fortement recommandé que les personnes handicapées à risque portent un masque grand public à domicile en présence de visiteurs et lorsqu’elles sont amenées à sortir de chez elles.

Pour soutenir ces personnes, l’accompagnement à domicile sera renforcé, en particulier en appui de sorties d’hospitalisation mais également pour accompagner les personnes en situation de handicap ayant des difficultés d’appropriation des gestes barrières. Cela se fera en fonction des contraintes du territoire et selon des protocoles précis.

Les proches aidants seront accompagnés avec l’amplification et la diversification des solutions de répit déjà proposées.

Dans un souci de garantir la continuité des soins des personnes restant confinées, le secrétariat d’Etat travaille en lien avec le ministère de la Santé pour favoriser la reprise des soins, et accompagner les besoins spécifiques attachés aux difficultés apparues avec le confinement.

Accompagner le retour à l’école et l’emploi dès le 11 mai

Le Gouvernement, fidèle à son engagement en faveur d’une société inclusive, a souhaité que les enfants et personnes en situation de handicap puissent retourner à l’école et au travail en même temps que tout le monde, tout en bénéficiant des mesures de protection appropriées.

Ainsi les élèves en situation de handicap pourront faire leur rentrée comme les autres écoliers, selon le même calendrier et la même méthode que ceux fixés par le Premier ministre. Ils font partie des publics prioritaires identifiés par l’Education nationale. Les externats seront également progressivement réouverts, quel que soit l’âge des enfants, dans le respect des consignes sanitaires, et selon un projet de reprise travaillé avec les personnes elles-mêmes et leur famille. La protection sanitaire des élèves et des professionnels constitue, dans ce cadre, une priorité, de même que la poursuite de l’accompagnement à domicile en tant que de besoin.

Aussi, pour préparer avec les enfants et les familles au déconfinement (évaluation de leur situation, travail d’appropriation des gestes barrières) ainsi que permettre davantage de répit à ces dernières, les plateaux techniques des externats et accueils de jour pourront être mobilisés, dès avant le 11 mai, à la condition de respecter les mesures de protection sanitaire et d’accueillir un seul enfant / adulte par plateau.

Les travailleurs en situation de handicap dont le confinement avait conduit leur entreprise à arrêter son activité sur site, sans possibilité de télétravail, pourront reprendre le travail au même titre que les autres salariés.

Dans le cadre de la reprise de l’activité économique, les fiches conseils métiers édités par le ministère du Travail, outils des entreprises pour maintenir ou reprendre l’activité en protégeant la santé des salariés, rappelleront la nécessité d’évaluer et mettre en oeuvre les adaptations et aménagements des conditions de travail nécessaires pour les salariés en situation de handicap.

Le télétravail reste la modalité de travail à privilégier lorsqu’elle est possible. Des aides existent auprès de l’Agefiph ou du Fiphfp (pour le secteur public), pour adapter les équipements de télétravail lorsque cela est nécessaire aux besoins des personnes en situation de handicap pour poursuivre leur activité.

Les Etablissements et services d’aide par le travail (ESAT) pourront engager la reprise progressive et adaptée de leur activité dès avant le 11 mai, pour permettre à la fois le renforcement de l’accompagnement des travailleurs qu’ils comptent en leur sein et la relance de leur activité commerciale.

Poursuivre les mesures de simplification administrative

Durant la période de confinement, des mesures visant à protéger les personnes en situation de handicap dans leurs droits ont été prises. Toutes les personnes ayant des droits ou des prestations arrivant à expiration entre le 12 mars et le 31 juillet, ou arrivés à expiration avant le 12 mars mais n’ayant pas été renouvelés, voient ces derniers automatiquement prolongés pour 6 mois sans aucune démarche à accomplir auprès des Maisons départementales des personnes handicapées.

C’est dans ce même esprit que des simplifications complémentaires d’accès aux droits seront mises en oeuvre après le 11 mai, tout particulièrement s’agissant des orientations scolaires. Ces assouplissements permettront d’assurer la préparation de la rentrée scolaire 2020/2021 dans les meilleures conditions pour les enfants en situation de handicap et leurs familles, en prévenant tout risque de rupture d’orientation.

Les MDPH, en cohérence avec les modalités de reprise des autres services publics et notamment les services départementaux, maintiendront durant la période de déconfinement les modalités d’accueil téléphonique renforcé et l’usage des outils de communication à distance pour les rendez-vous, et reprendront progressivement et de manière adaptée aux situations locales leur accueil physique.

La mise en place courant mai d’un numéro de téléphone pour répondre, dans le cadre de la crise, aux situations complexes d’accompagnement

A l’occasion de la Conférence nationale du handicap du 11 février dernier, le Président de la République a annoncé l’ambition forte d’un accompagnement inconditionnel pour les personnes en situation de handicap et leurs proches. Avec en premier relais la mise en place en 2021 d’équipes d’accompagnement de proximité, mobilisées au plus près des personnes et joignables par un N° unique, en tout point du territoire. Ce N° unique est destiné à venir en aide aux personnes handicapées et à leurs proches aidants, en subsidiarité des dispositifs existants, quand aucun des acteurs de l’accompagnement ne peut proposer seul une solution, et pour éviter que ne s’installent des sur-handicaps.

Au regard du contexte et des difficultés qui émergent spécifiquement avec la crise sanitaire, il a été décidé d’anticiper la mise en place de cette organisation territoriale et du N° de téléphone associé, selon des modalités adaptées pour soutenir prioritairement les personnes et les aidants qui seraient en grande difficulté et sans relai en cette période de crise sanitaire et de déconfinement.

Selon un travail collaboratif avec les associations de personnes et les fédérations gestionnaires, les acteurs de l’accompagnement, les acteurs institutionnels, les collectivités territoriales, ce projet sera lancé courant mai. Il s’appuiera et renforcera les innovations mises en place en temps de crise par tous les acteurs.

Qui concerne-t-il ?

  1. Les personnes en situation de handicap, en attente de solution(s) ou privées d’accompagnement ou de soins en raison de la crise.
  2. Les proches aidants, en situation d’épuisement du fait de la crise sanitaire et de la prolongation pour certains du confinement.
  • Les personnes en situation de handicap ou les aidants diagnostiqués positifs au Covid-19 et qui ne trouvent pas de solutions pour organiser leur prise en charge tout en protégeant leurs proches.

L’ensemble de ces axes d’action seront détaillés dans les prochains jours par le Secrétariat d’Etat.

Source Handicap.gouv

Le fils autiste d’une infirmière libérale privé d’accueil périscolaire à Montpellier…

Une solution a été trouvée avec la Ville, mais l’affaire pourrait ne pas en rester là.

L’école André-Boulloche, à la Paillade, où sont inscrits les deux fils de Mme Vitu. P

Infirmière libérale à Montpellier, à Lemasson, Angélique Vitu ne se doutait pas des difficultés qu’elle rencontrerait pour faire garder un de ses jumeaux âgés de 9 ans et demi, dans le cadre de la crise du Covid-19. En tant que personnel soignant, cette femme de 40 ans avait pourtant inscrit ses enfants afin de pouvoir travailler.

Dès le 17 mars, tous deux ont bien été accueillis quatre matinées par semaine, de 8 h 30 à 12 h, sur le site de l’école Boulloche, à la Paillade. Mais seul l’un des deux – légèrement handicapé et accompagné par son auxiliaire de vie scolaire – a été accepté sur les temps périscolaires, c’est-à-dire, avant 8 h 30 et après 12 h. « Dès le 17 mars au soir, j’ai reçu un coup de fil de la Ville pour me dire qu’ils n’acceptaient pas mon autre fils, autiste, en raison de son handicap plus lourd. Mais je n’ai jamais eu de mot écrit ! »

« Je suis seule sur ma tournée qui représente 60 passages par jour »

Cette situation a posé de graves problèmes à cette infirmière qui débute ses tournées dès 8 heures et ne les achève parfois qu’à 13 h 30. « Ils m’ont même suggéré de soigner les gens en gardant mon enfant, s’indigne-telle. C’est évidemment impossible. Je suis seule sur ma tournée qui représente 60 passages par jour en moyenne. Depuis la mi-mars, beaucoup de patients ne voient plus leur famille et certains sont Covid. Il y a encore plus de choses à faire auprès d’eux. En plus, mon mari doit aussi travailler. »

C’est le mercredi que la situation est la plus difficile. Ce jour-là, l’école fait centre de loisirs, mais ses enfants ne peuvent être récupérés qu’à 13 h 45. Au retour des vacances scolaires, où elle a bénéficié de cinq jours de répit grâce au Sessad, qui a gardé ses enfants handicapés à son domicile, un clash est intervenu le mercredi 22 avril à l’entrée de l’école Boulloche.

« J’ai été victime de discrimination »

« La Ville n’a voulu accueillir qu’un seul de mes fils, déplore l’infirmière. J’étais très stressée car mes patients m’appelaient dans le même temps pour savoir quand je viendrais et je devais décaler mes tournées. J’en ai même pleuré. À 11 h, ils ont finalement accepté de prendre mon fils, après intervention de M. Thomas. »

« C’était une situation complexe, reconnaît Christian Fina, directeur général des services de la Ville. Cet enfant demande un accompagnement spécifique et il nous a fallu du temps pour trouver une personne apte à s’en occuper. » « J’ai été victime de discrimination », résume Angélique Vitu, déterminée à aller jusqu’au bout pour obtenir réparation. Elle avait déjà fait intervenir Autisme info service pour faire remonter son dossier jusqu’au bureau du Premier ministre.

« J’ai saisi le Défenseur des droits »

C’est grâce à Laurent Thomas, délégué général de la Fédération nationale “Grandir Ensemble”, placée sous l’égide du Secrétariat d’État aux personnes handicapées, que le fils autiste de Mme Vitu a finalement été accueilli.

« J’ai pris l’initiative de dépêcher deux intervenants sur le site pour venir renforcer votre équipe sur l’accueil de loisirs pour assurer l’accueil de cet enfant », explique-t-il dans un mail adressé à la Ville récapitulant l’affaire, dont copie a été adressée au conseiller de Sophie Cluzel, Secrétaire d’État aux personnes handicapées.

« Il n’est pas acceptable que des personnels soignants, luttant sans relâche contre cette pandémie, qui plus est eux-mêmes parents d’enfants en situation de handicap, soient soumis à de telles incertitudes quant aux solutions d’accueil de leur enfant et soumis à une pression que nous avons le devoir de leur épargner. »

« Compte tenu du caractère potentiellement discriminatoire de cette situation, je vous informe avoir saisi le Défenseur des droits sur cette situation, qui jugera des suites à donner », conclut Laurent Thomas. La Ville, en la personne de Delphine Duplessis, chef de service “Action scolaire et animation”, avait immédiatement appelé Mme Vitu « pour lui confirmer l’accueil de son fils » par un animateur, dès le lendemain, avant et après le temps scolaire. Des « modalités d’intervention » ont aussi été envisagées avec l’association Halte pouce, pour l’accueil du mercredi.

Source MIDI LIBRE.

À Saint-Denis, un parc rouvre uniquement pour les enfants porteurs de handicap… notamment les autistes…

Depuis une semaine, le parc de la Légion d’Honneur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), rouvre ses grilles mais uniquement aux enfants porteurs de handicap, notamment les autistes.

Une vraie bouffée d’oxygène pour ces jeunes et leurs parents qui vivent très mal le confinement.

La petite Eden, accompagnée par ses parents, au parc de la Légion d'Honneur à Saint-Denis

Les associations de Saint-Denis qui travaillent au quotidien avec ces familles, réclamaient la réouverture du parc depuis le début du confinement, soutenues par le maire, Laurent Russier (PCF). L’élu attendait une dérogation du préfet de la Seine-Saint-Denis. Ce dernier l’a accordée il y a une semaine :  le parc de la Légion d’Honneur, peut rouvrir mais uniquement pour les familles d’enfants porteurs de handicap et uniquement trois après-midi par semaine.

Souffler et décompresser

Les enfants concernés peuvent venir avec leurs parents et leur frère et sœur. Des agents vérifient à l’entrée les cartes d’invalidité ou les attestations fournies par la maison départementale du handicap. « C’est une réelle décompression », avoue Sonia, venue profiter du parc avec sa fille qui souffre de dyspraxie et qui vit très mal tout ce qui se passe en ce moment.« Plus ça allait et plus elle avait l’appréhension de remettre le nez dehors, elle était stressée. J’ai vu un vrai changement de comportement chez elle »

« Besoin de se défouler »

Sur l’aire de jeux, près du toboggan, Eddie observe Eden, 7 ans. La petite fille qui souffre d’un retard mental, a retrouvé « ses marques » et ça rassure son papa. « Il y a beaucoup de travail à faire avec elle, si elle perd ses repères, c’est très compliqué de reprendre après« , explique-t-il. Kenza, elle aussi, profite de cette sortie avec son fils, Mohamed qui présente un trouble d’hyperactivité. « Avant il avait des cours de basket, d’équitation, d’équithérapie et puis, plus rien du jour au lendemain, donc c’est compliqué pour lui le confinement, il a besoin de se défouler ».

Aider les parents

Pour ces parents et ces enfants, ce bol d’air était indispensable, explique Daoud Tatou, le fondateur du Relais Île-de-France, association qui prend en charge des jeunes autistes en journée et accompagne leur famille. « Les papas et les mamans ne peuvent pas faire des activités H24 avec leur enfant donc à un moment donné vous avez de la violence physique et psychique qui monte de la part des enfants mais aussi parfois des parents qui sont excédés ».

Cette réouverture du parc est donc la bienvenue même si elle aurait pu être autorisée bien plus tôt, regrette Daoud Tatou. Le président de la République a promis dans une vidéo, publiée le 2 avril, des aménagements au confinement pour les personnes autistes. Mais entre le 17 mars et le 2 avril, certains ont peut-être perdu des acquis, s’inquiète Daoud Tatou : « La reprise, risque d’être très compliquée« .

Source FRANCE BLEU

Confinement : en Creuse, 1500 personnes âgées ont reçu la visite des gendarmes …

Depuis le début de l’épidémie, le quotidien des forces de l’ordre à changé. Ils font moins d’arrestations ou de contrôles routiers.

En revanche, ils se sont donnés pour mission de rendre visite et de protéger les personnes âgées ou isolées.

Les gendarmes de la cob de Felletin rendent visite à une personne âgée.

En Creuse, 1500 personnes âgées ou isolées, ont reçu la visite des gendarmes ces dernières semaines. Les agents ne viennent pas pour enquêter, mais pour veiller sur elles. Ils s’assurent qu’elles vont bien et qu’elles ne manquent de rien. En effet, avec le confinement, les missions des forces de l’ordre évoluent. Il y a moins de contrôles sur les routes et d’enquêtes à mener. En revanche les populations fragiles ont besoin d’accompagnement. Depuis un mois la gendarmerie nationale a donc lancé l’opération tranquillité senior. Les brigades de Creuse sont particulièrement mobilisées. 

Visites de courtoisie et petits services

A 93 ans, Robert Laine, l’ancien maire de Saint-Quentin La Chabanne, est maintenant l’un des doyens de sa commune. En temps normal, il arrive que les gendarmes de Felletin passent lui dire bonjour, mais depuis le début du confinement, ces visites sont devenues plus régulières.

Le nonagénaire apprécie ce contact humain : « ils viennent de temps en temps. On cause de choses et d’autres, de ce qu’il se passe dans la commune. J’aime bien qu’ils viennent me voir« . Robert Laine évoque aussi une présence rassurante.

« Ces visites, ça me fait une sécurité »

Les gendarmes passent voir les personnes âgées ou isolées lorsqu’ils font une tournée à proximité de leur maison. Ils restent un quart d’heure ou un demi-heure, le temps de s’assurer que tout va bien.

Les gendarmes de Felletin, en pleine discussion avec la population.

Il leur arrive même de rendre de petits services, explique le colonel Phillipe Vincent, commandant du groupement de gendarmerie de la Creuse :  » A Gouzon il y a une personne isolée qui n’a pas la possibilité de se déplacer. De temps à autres les gendarmes lui apportent ses courses. Par endroit, ils portent du pain ». 

« Ces missions ne sont pas le cœur de notre métier, mais à situation exceptionnelle, service exceptionnel. »

Pour identifier nos anciens, les gendarmes se servent du fichier canicule qui recense les personnes fragiles. Parfois, ce sont les familles ou les élus locaux qui leur demandent de passer voir quelqu’un. Vous pouvez prendre contact avec eux, en leur écrivant un mail à cette adresse : ggd23+otseniors@gendarmerie.interieur.gouv.fr

L’opération tranquillité senior devrait se poursuivre jusqu’au 11 mai. Elle sera certainement amenée à évoluer quand le déconfinement commencera. 

Des coups de téléphone aux veuves et aux retraités de la gendarmerie

Depuis le début du confinement en Creuse, trois gendarmes ont pour mission d’identifier les personnes fragiles qui nécessitent des visites. Ils doivent garder un œil sur la boite mail créée spécialement pour l’opération tranquillité senior.

Ils ont aussi la tâche de contacter régulièrement les veuves et les retraités de la gendarmerie. « On donne un coup de fil pour savoir si tout va bien et s’ils ont des besoins particuliers« , résume le colonel Philippe Vincent.

Opération « Répondre présent »

Ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une opération nationale plus large, intitulée « Répondre présent ». La gendarmerie se place dans une démarche de solidarité, afin de rassurer et d’apaiser les angoisses nées du confinement.

D’autres actions sont menées : la présence de gendarmes dans des supermarchés pour faciliter les signalements des violences intrafamiliales ou encore la surveillance des commerces, pour éviter les cambriolages, alors que les boutiques sont fermées.

Source FRANCE BLEU.