Lego : Le géant du jouet danois propose des briques en braille pour les enfants malvoyants…

La célèbre marque annonce lancer dans sept pays, dont la France, des briques adaptées aux enfants malvoyants.

Lego : Le géant du jouet danois propose des briques en braille pour les enfants malvoyants

Lego passe au braille : le géant du jouet danois a annoncé jeudi lancer dans sept pays des briques adaptées aux enfants malvoyants.

« Les briques sont moulées de manière à ce que les petits plots d’emboîtage reflètent les lettres et les chiffres individuels de l’alphabet braille tout en restant totalement compatibles avec le système Lego », explique le groupe dans un communiqué.

L’objectif du groupe est d’encourager les enfants malvoyants à explorer de nouvelles voies pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Onze langues et vingt pays d’ici à début 2021

Ces nouvelles briques, qui sont dans la même gamme de couleurs que les briques classiques, afin de pouvoir également être utilisées par les voyants, comportent des lettres, des chiffres et des symboles imprimés sur leur socle.

Brésil, Danemark, France, Allemagne, Norvège, Royaume-Uni et Etats-Unis sont les sept premiers pays concernés par le lancement des nouveaux kits, qui devrait ensuite être étendu à 11 langues et 20 pays d’ici à début 2021.

En 2019, 25 % des bénéfices du groupe, qui rappelle régulièrement que l’inclusion est l’une de ses valeurs fondamentales, ont été alloués à la fondation Lego, qui œuvre notamment en faveur des enfants en difficultés.

Source 20. MINUTES.

Nantes. Malvoyante et en fauteuil, elle est agressée pour son téléphone….

Une femme malvoyante de 33 ans, en fauteuil roulant et accompagnée de son chien guide d’aveugle, a été agressée par un inconnu qui lui a arraché son téléphone, jeudi 16 juillet, dans la soirée, route de Carquefou, à Nantes.

Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue.

Un suspect est en garde à vue pour le vol avec violence d’un téléphone sur une femme non voyante, à Nantes, jeudi soir (photo d’illustration).

Une femme malvoyante âgée de 33 ans, en fauteuil roulant, a été agressée dans la rue, jeudi 16 juillet 2020, route de Carquefou, à Nantes. Elle se trouvait en compagnie de son chien guide d’aveugle lorsqu’un inconnu s’est approché d’elle, vers 21 h. Il s’est mis en travers de sa route pour l’empêcher d’avancer et a appuyé sur la tablette du fauteuil. Il a tenté de lui arracher le téléphone qu’elle portait autour du cou en tirant un grand coup dessus.

Il lui crache plusieurs fois au visage

N’étant pas parvenu à le prendre, l’agresseur a utilisé un briquet pour faire fondre le cordon auquel était attaché le téléphone. Il s’en est emparé, puis s’est enfui après lui avoir craché plusieurs fois au visage. La trentenaire n’a pas été blessée mais a été très choquée psychologiquement. Elle est rentrée chez elle en compagnie de sa mère.

Des témoins de la scène ont composé le 17 aussitôt et ont essayé de retenir sur place l’agresseur. En vain. L’homme était très énervé et légèrement alcoolisé.

Il encourt jusqu’à dix ans de prison

Une patrouille de la brigade anticriminalité s’est lancée à sa recherche. Un suspect a été repéré. Il s’était caché entre deux poubelles. L’homme, âgé de 38 ans, a été interpellé en possession du briquet. Le téléphone de la victime a été retrouvé sous une poubelle à l’endroit où il s’était caché. Les policiers se sont rendus chez la victime pour la rassurer et lui annoncer que l’agresseur avait été interpellé.

Cet homme, connu de la justice, a déjà été condamné pour des faits de violences sur personne vulnérable. En garde à vue, il a contesté avoir agressé la femme malvoyante.

Il doit être présenté à un magistrat du parquet ce vendredi après-midi 17 juillet, et devrait être jugé ce lundi 20 juillet, en comparution immédiate, pour vol facilité par la vulnérabilité de la victime, aggravé par la violence. Il encourt jusqu’à dix ans de prison.

Source OUEST FRANCE.

Handicap : des personnes non-voyantes pilotent des avions à Saintes…

Le dimanche 19 juillet se terminait un stage d’aviation un peu particulier à l’aéroclub de Saintes.

Six élèves-pilotes se formaient depuis jeudi. Ils sont malvoyants ou non-voyants et font partie des « Mirauds volants ».

Accompagnés d’un instructeur, ils pilotent des petits avions de tourisme.

"Les mirauds volants" organisent des stages de formation au pilotage pour les personnes non et mal-voyantes.

Du jeudi 16 juillet, au dimanche 19, un stage d’aviation un peu particulier se déroule à l’aérodrome de Saintes-Thénac en Charente-Maritime. Six élèves pilotes malvoyants ou non-voyants se forment au pilotage. Ils ne sont pas seuls dans l’avion, mais accompagnés d’un instructeur. Les élèves font partie de l’association européenne des pilotes handicapés visuels aussi appelés les « Mirauds volants ». Au programme pour eux, des cours théoriques mais aussi pratiques, en vol. Pour piloter, ils peuvent compter sur un appareil qui les guide : le soundflyer.

Un guidage à la voix

Dans l’avion ce jour-là, c’est Patrice qui tient le manche. Ce Francilien de 72 ans est malvoyant, il apprend à piloter depuis un an grâce à l’association. En plus du casque pour entendre l’instructeur, il a aussi des écouteurs avec un « la » strident. Cette note permet de savoir que l’avion est droit. Quand l’aéronef monte, la tonalité de la note grimpe aussi. Quand il descend, la tonalité baisse.

Pour tourner à gauche ou a droite, le son n’arrive que dans une seule oreille. Ce dispositif est aussi couplé à un pavé numérique. Une voix donne l’altitude, la vitesse ou le cap quand on appuie sur certaines touches. L’appareil permet donc aux malvoyants et voyants de s’envoler.

« C’est grisant. – Patrice, élève-pilote malvoyant »

Quand on demande à Patrice ce qu’il ressent en vol, la réponse fuse : « C’est la liberté. Et puis c’est le fait de pouvoir avoir quelque chose entre les mains. Étant donné qu’on ne peut pas conduire sur route, on a la chance de pouvoir voler. Et voler, c’est une sensation… On est comme un oiseau quoi… Avec un moteur. » Il ajoute : « C’est grisant« .

Des cours adaptés

Les cours théoriques ont aussi été adaptés pour les élèves. Ils utilisent des maquettes pour bien comprendre la conception d’un avion, les fiches ont été traduites en braille. Francis Boissinot est aveugle et fait parti de l’aéro-club de Saintes. Sur une carte, il a planté des punaises pour faire ressortir au toucher les aérodromes de la région. Avec une ficelle, il peut aussi calculer la distance et le temps de vol.

Source FRANCE BLEU.

Nantes : il s’en prend à une femme malvoyante et en fauteuil pour lui voler son téléphone…

FAIT DIVERS

Un homme de 38 ans a été interpellé jeudi soir à Nantes (Loire-Atlantique) et placé en garde à vue pour « vol avec violences sur personne vulnérable ».

Il avait tenté un peu plus tôt de dérober le téléphone portable d’une femme malvoyante et en fauteuil.

Nantes : il s'en prend à une femme malvoyante et en fauteuil pour lui voler son téléphone

 

Pour LCI, c’est classé « Fait Divers ! »… donc scène de la vie ordinaire ! Voilà où on en est ! La Direction Handicap Info.

Elle était avec sa mère et son chien guide quand elle a été agressée. Jeudi soir, vers 21h10, route de Carquefou à Nantes (Loire-Atlantique) une femme âgée de 33 ans malvoyante se trouvait dans son fauteuil roulant quand un homme s’est positionné devant elle pour l’empêcher d’avancer.

L’individu a alors tenté de lui voler son téléphone portable en lui enlevant le cordon qui le tenait à son cou, sans y parvenir. Le trentenaire a ensuite tenté « de le dérober en tirant un grand coup dessus sans succès pour le détacher », précise une source policière. Ne renonçant pas à son idée, il a ensuite pris un briquer pour faire fondre le cordon reliant l’appareil à sa propriétaire.

Interpellé entre deux poubelles

Plusieurs témoins ont immédiatement composé le 17 pour alerter les forces de l’ordre tout en tentant de retenir le mis en cause jusqu’à leur arrivée. Très énervé et agité, ce dernier est finalement parvenu à prendre la fuite à pied. « Muni du signalement, un équipage de la BAC est parvenu à repérer le mis en cause caché entre deux poubelles », ajoute une source policière. Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Le téléphone de la victime a lui été retrouvé, sous l’une des poubelles.

La victime de 33 ans, très choquée et qui avait regagné son domicile en compagnie de sa mère et de son chien guide, a été avisée peu après de l’interpellation de son agresseur présumé sur lequel les policiers ont retrouvé un briquet. Entendu par les policiers, la jeune femme a précisé aux enquêteurs que l’individu lui avait, en plus du vol et des violences, craché dessus à plusieurs reprises lors des faits.

Connu de la justice pour les même faits

Cet homme, est, selon Ouest France, « connu de la justice a déjà été condamné pour des faits de violences sur personne vulnérable ». En garde à vue, il aurait contesté les faits qui lui étaient aujourd’hui reprochés.

Nos confrères ajoutent que le trentenaire doit être présenté à un magistrat du parquet ce vendredi après-midi. Il devrait être jugé ce lundi 20 juillet en comparution immédiate.

Source LCI.

Twitter fait son mea culpa pour ses tweets vocaux non accessibles aux personnes malentendantes….

En l’absence de logiciel retranscrivant les messages audio à l’écrit, les malentendants sont mis à l’écart de la nouvelle fonctionnalité de Twitter.

Les tweets vocaux font polémique depuis leur lancement.

Il y a quelques jours, Twitter a fait sa petite révolution en proposant à certains de ses utilisateurs d’ enregistrer des tweets vocaux. Une fonctionnalité qui n’a pas tardé à recevoir des critiques. Selon certains, il va devenir difficile pour Twitter de modérer des propos oraux. D’autres craignent l’arrivée de « deepfake audio », soit des usurpations de voix. Mais le problème le plus immédiat concerne l’ accessibilité, précise Numerama. En l’absence de logiciel retranscrivant ce qui est dit en mots, ces tweets audio mettent en effet à l’écart les personnes ayant des problèmes de surdité.

Les réactions se sont multipliées sur le réseau social avec le hashtag « #a11y » (pour accessibility en anglais, qui est abrégé en a11y). Twitter a donc été contraint de réagir. « Il est clair que nous avons beaucoup de travail à faire pour rendre Twitter plus inclusif pour les personnes en situation de handicap. Je plaiderai pour qu’ »a11y » fasse partie de notre conception dès le début de tous les projets » a ainsi écrit Dantley Davis, le responsable du design chez Twitter.

Les tweets audio seront mieux identifiés

De nouvelles mises à jour de l’application vont permettre d’améliorer la fonction des tweets vocaux pour tous. Ils seront mieux identifiés dans les messages. Dans le futur, le réseau social compte bien mettre à disposition un outil de transcription automatique qui permettra de lire le message audio à l’écrit. Ainsi, les tweets audio seront transformés en tweets normaux.

Pour l’instant, cette fonction de tweets audio est seulement disponible pour l’application sous iOS et pour une poignée d’utilisateurs. Et le réseau social n’a pas encore indiqué quand les utilisateurs d’ Android ou les internautes sur le web pourront y accéder.

Source 20 MINUTES.

Une employée aveugle de l’hôtel de Région tombe dans le lez en se rendant à son travail à Montpellier…

Une salariée aveugle de la Région Occitanie est tombée de la passerelle qui traverse le Lez ce vendredi matin à Montpellier.

Colère de la Fédération des Aveugles qui interpelle les candidats aux municipales.

Une employée aveugle de l'hôtel de Région tombe dans le lez en se rendant à son travail à Montpellier

Une employée aveugle qui travaille à l’hôtel de région à Montpellier est tombée dans le lez vendredi matin. Ce sont des passants et les services de sécurité de la Région qui l’ont récupérée. Elle n’est pas blessée physiquement mais très choquée.

Cette femme de 50 ans qui a une canne blanche a pourtant l’habitude d’emprunter la passerelle qui traverse le fleuve, qui n’a pas de barrière sur les côtés, mais elle a perdu ses repères.  Elle demande depuis des années comme la Fédération des aveugles que des bandes de guidage soient installées, un équipement de 1000 euros.

1000 euros ce n’est rien, ça aurait pu être le prix de la vie de cette personne.

Cet accident suscite la colère de Thierry Jammes,le président de la Fédération des Aveugles du Languedoc Roussillon qui interpelle les candidats aux municipales à Montpellier « pour qu’ils se saisissent du sujet de l’accessibilité universelle, pour qu’on commence enfin dans cette ville à prendre soin des personnes les plus lourdement handicapées ! »

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : les mesures de précaution bouleversent le quotidien des malvoyants et des aveugles en Franche-Comté…

La lutte contre la propagation du coronavirus se traduit par de nombreuses mesures souvent visuelles.

Pour les personnes malvoyantes voire aveugles, une simple sortie peut alors devenir un véritable parcours du combattant.

Les personnes malvoyantes et non-voyantes font face à de nouvelles difficultés depuis la mise en place des mesures de distanciation sociale due à la crise sanitaire. / © Alexandre Marchi - maxPPP

Distanciation sociale, sens de circulation… Ces restrictions sanitaires sont rarement adaptées pour les malvoyants et non-voyants. « On doit se tenir à l’écart de tout le monde en ce moment alors que le touché est important quand on ne voit pas bien » explique Roger Chaudy, malvoyant profond.

« La signalétique mise en place peut représenter un danger pour les malvoyants » alerte Nadia Butterlin, présidente du comité associatif Valentin Haüy du Doubs. Les plots, cônes ou cordes aident au suivi du sens de circulation, en magasin ou ailleurs. Pourtant, ils sont « comme un piège dans lequel les malvoyants peuvent tomber » ajoute-t-elle.

Une règlementation sanitaire difficile à respecter

Dès le confinement, le quotidien des personnes ayant un handicap visuel a été bouleversé. « Je n’avais plus mes repères quand je sortais dans la rue, et il n’y avait personne pour m’aider » se rappelle Patricia Choulet, qui est aveugle.

Et l’arrivée du déconfinement et des nombreuses mesures de précautions n’ont rien arrangé.  « C’est compliqué de gérer les distances quand on est seul » estime-t-elle.

S’adapter à ces nouvelles conditions sanitaires n’a pas toujours été simple pour les personnes avec une déficience visuelle. « On ne sait pas ce que signifie le marquage au sol » entame Roger Chaudy. « Si les explications sont visuelles, comme souvent, on ne comprendra pas ce que ça veut dire » considère-t-il.

« Ma vie n’est plus comme avant », Patricia Choulet, non-voyante.

« Le peu d’autonomie qu’ils avaient, ils l’ont perdue » s’inquiète Nadia Butterlin. « Ils se mettent en danger dès qu’ils sortent seuls » renchérit-elle.

Et ce n’est pas Patricia Choulet qui en dit le contraire. « Je ne sors plus comme avant » confie-t-elle. Même avec un chien-guide, les sens de circulation sont difficiles à respecter. « Quand on dit de sortir à un chien-guide, il se dirige vers la sortie la plus proche qu’il y ait un circuit en place ou pas » détaille-t-elle.

Roger Chaudy a une très faible vue. Il peut distinguer certains éléments qui l’entourent. Les vitres en plexiglas mises en place dans de nombreux magasins sont pour lui un obstacle important. « Les lumières se reflètent dans ces vitres au point qu’elles deviennent opaques pour moi » indique-t-il.

Des solutions existent pour faciliter le quotidien des personnes ayant un handicap visuel

L’association Valentin Haüy aide au développement de l’autonomie des malvoyants et des non-voyants. Pour le comité départemental du Doubs, présidé par Nadia Butterlin, il faut une « compensation auditive. » Elle conseille, par exemple, l’enregistrement de messages vocaux comme alternative aux affiches et signalétiques.

Roger Chaudy et Patricia Choulet, eux, comptent sur l’entraide entre les voyants et les non-voyants. « La solidarité est la solution » explique Patricia Choulet. Et pour respecter la distanciation physique d’un mètre, il suffit d’aider la personne non-voyante en lui parlant. « On peut nous guider à la voix » explique-t-elle, s’imaginant dans la situation où un sens de circulation est à suivre.

Source FR3.

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes…

Des travailleurs de l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan), ont repris le chemin des ateliers depuis le 11 mai 2020.

Un retour au travail salutaire malgré le poids du protocole sanitaire.

Dans l’atelier conditionnement de l’Esat La Chartreuse, de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan) réaménagé pour respecter les gestes barrières, l’effectif a été divisé par deux.

 

 

 Il était temps !  C’est presque un cri du cœur qu’expriment ces travailleurs dans l’atelier de conditionnement de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) La Chartreuse de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan). Le retour au travail était très attendu.  Certains d’entre eux vivent seuls et cela devenait pesant. On risquait des cas de décompensation psychique , indique Marie-Laure Le Corre, la directrice générale de l’association.

La structure, spécialisée dans l’accueil des handicapés sensoriels (surdité et/ou cécité), accompagne un millier d’adultes et enfants dans 16 établissements et services. À l’Esat, où 46 personnes travaillent habituellement,  on fonctionne en demi-groupe depuis presque un mois et on espère reprendre un fonctionnement normal en septembre », explique Philippe Puill, moniteur de l’atelier conditionnement.

« Leurs mains sont leurs yeux »

Pour le moment, les travailleurs non-voyants ne sont pas encore revenus. La semaine prochaine leur sera réservée pour qu’ils s’approprient les locaux quelque peu adaptés aux gestes barrières.  C’est compliqué pour eux, leurs mains sont leurs yeux, précise Charlotte Delamarre Hoareau, l’animatrice de l’atelier chaiserie. On essaiera de limiter au maximum le toucher des objets, des meubles, et exceptionnellement, pour la reprise, ils auront leur canne pour se déplacer. 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes

L’organisation évolue au jour le jour

L’organisation évolue au jour le jour.  On s’adapte, assure Céline Le Dref, cheffe de service de l’Esat. On s’était projeté mais parfois le fonctionnement est plus compliqué que prévu. » D’autant que la répétition de certains gestes barrières génère parfois des troubles du comportement, réveille des peurs, chez certains travailleurs.  Les professionnels sont là pour désamorcer ce genre de situations avec bienveillance », explique encore Céline Le Dref. On prend le temps de discuter de leur ressenti devant ces nouvelles manières de travailler », ajoute l’animatrice.

« Rien n’a repris »

Même organisation au sein de l’atelier traiteur, visières de protection, masques, etc. Il continue de fonctionner malgré un carnet de commandes vide.  Rien n’a repris »,souffle Céline Le Dref. Un manque à gagner qui sera impossible à rattraper.  C’est la moitié du chiffre d’affaires des ateliers de l’Esat. 

Mais aux fourneaux, tout le monde s’active pour mitonner le repas des autres travailleurs et des personnels de Gabriel-Deshayes. Sylvie Morisset, l’animatrice d’atelier, s’enthousiasme :  C’est tout nouveau pour eux. Avant, c’était assuré par un prestataire. C’est de la vraie cuisine avec de nouveaux plats, différents de ce qu’on prépare habituellement pour les cocktails. » Et pour preuve, derrière elle, d’alléchantes tartes aux fraises en cours de montage.

Source OUEST FRANCE.

Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés…

Une cinquantaine de salariés de l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles (APSA) a manifesté à Poitiers devant le siège de la structure pour dénoncer la mise à disposition de masques périmés.

Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés. © Romain Burot - France Télévisions

Ils sont une cinquantaine à avoir répondu au préavis de grève déposé par le syndicat SUD devant le siège de l’APSA 86 (l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles) à Poitiers. Ces salariés de cette structure qui emploie 450 personnes au sein de 13 établissements pour enfants et adultes fustigent la gestion de la crise sanitaire par leur direction.

Le 25 mai dernier, les employés reçoivent des masques après la détection d’une personne suspectée d’avoir contracté le Covid-19. Parmi les masques, des modèles chirurgicaux périmés depuis janvier 2019 et des masques FFP2 périmés depuis… 2007.

« Ce qui nous mobilise en tant que travailleurs sociaux, c’est la mise à disposition très tardive de masques pour pouvoir faire notre travail d’accompagnement avec les personnes en situation de handicap sensoriel. Nous avons attendu longtemps pour en avoir. Maintenant que nous en possédons, nous nous rendons compte qu’ils sont périmés. Avec un masque FFP2, une employée a même ressenti une gêne et a eu de la toux. La barre de mousse était totalement détériorée » déplore Isabelle Blanchet, déléguée SUD APSA 86.

De son côté, la direction de l’APSA 86 rejette la faute sur l’ARS (Agence Régionale de Santé) : « Nous avons toujours tout mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos résidents et nos salariés durant la crise du Covid-19. Tous les masques chirurgicaux qui ont été distribués ont fait l’objet d’un contrôle de conformité en liaison avec l’ARS qui en a autorisé la distribution. »

Mais l’origine de la colère des manifestants ne vient pas que des masques. Le syndicat SUD dénonce aussi une politique managériale répressive ainsi qu’une répression syndicale. « Le directeur général de l’APSA a mis en procédure de licenciement la directrice du pôle adulte sans raison. Quant au dialogue avec les syndicats, il y a un manque de respect à notre égard, comme la mise à disposition de locaux vétustes » fustige la syndicaliste Isabelle Blanchet. Sur ces dernières accusations, la direction n’a pas souhaité réagir.

Cette manifestation masquée a porté ses fruits : le syndicat a obtenu une audience avec le directeur général et le président de l’association mercredi prochain.

Source FR3.

Le coronavirus, un obstacle supplémentaire pour les personnes en situation de handicap…

Si les gestes-barrières et la distanciation physique complexifient le quotidien, ils constituent une difficulté supplémentaire dans la vie des personnes en situation de handicap, ainsi que pour leurs aidants.

Le coronavirus, un obstacle supplémentaire pour les personnes en situation de handicap © AFP

Pour la première fois depuis deux mois, Alain Duverneuil est sorti de chez lui. Jadis mal-voyant, il a totalement perdu la vue depuis quelques années et a dû apprendre à composer avec l’évolution de son handicap. Aujourd’hui, l’épidémie de Covid-19 complexifie encore son quotidien.

« Lorsqu’on est non-voyant, on a besoin d’être guidé. La recommandation est de tenir la personne qui nous guide par le coude… la distance d’un mètre recommandée n’est évidemment pas applicable. »

Résultat, depuis le début de l’épidémie, nombreuses sont les personnes aveugles qui se voient refuser les sorties avec les auxilliaires de vie. Et quand ils peuvent se rendre en ville, les difficultés sont accentuées en cette période particulière. C’est ce que constate Sophie Gatouillat-Léonnec, l’instructrice en locomotion qui a accompagné Alain lors de sa sortie :

« Le fait qu’il y ait moins de voitures, par exemple. C’est perturbant, car le bruit de la circulation est un repère sonore important. »

S’ajoute à cela l’aspect anxiogène de la compensation tactile : glisser sa main sur les boutons d’ascenceur, sur le clavier d’un distributeur de billet, etc. Autant de contacts qui peuvent s’avérer vecteurs de contamination. Alain Duverneuil comme son accompagnatrice l’assurent tous deux :

« Actuellement, faire de simples courses lorsqu’on est aveugle ou mal-voyant présente des difficultés considérables. »

Tous les handicaps concernés

À Saint-Félix-de-Villadeix, le foyer La Peyrouse accueille une quinzaine de résidents atteints de surdicécité (le cumul de deux handicaps : visuel et auditif). Une situation qui nécessite une communication tactile (une langue des signes par contact, comme l’explique cette page de l’Association nationale pour les personnes sourdaveugles). Le directeur-adjoint du foyer La Peyrouse, Olivier Auberger, reconnaît donc que ce contexte d’épidémie complique les choses :  » Bien évidemment, il faut continuer de communiquer avec ces résidents, et cela passe par le tactile. Le premier des gestes barrières, c’est le lavage des mains. Nous redoublons de vigilance, même si, déjà en temps normal, l’hygiène fait partie de la culture de notre établissement. »

En outre, les surfaces sont désinfectées, les activités sont divisées en petits groupes, les repas pris à distance. Des mesures ont aussi été prises pour qu’il y ait moins de rotations des personnels.

« L’autre problème, pour les personnes sourdes, c’est le masque : la langue des signes est appuyée par les expressions du visage.« 

L’Agence régionale de santé a informé récemment le foyer que des masques avec une « fenêtre » transparente sont en phase de test. Un outil qui pourra faciliter la communication avec les personnes sourdes ou malentendantes. En attendant, des visières en plastique transparent sont utilisées.

La difficulté des personnes avec handicap mental

Le foyer La Peyrouse dépend d’une grande association, l’APEI. Celle-ci accueille et accompagne près de 600 personnes en Dordogne, toutes en situation de handicap. Une quinzaine de résidences sont réparties sur le territoire, dédiées pour beaucoup au handicap mental. Olivier Martin, le directeur général de l’APEI, constate à quel point les mesures sanitaires et de distanciation affectent les personnes accompagnées.

« Leur quotidien est chamboulé : il n’y a pas eu de contact avec l’extérieur pendant deux mois, les soins de rééducation ont été suspendus, le contact avec la famille s’est fait à distance. C’est très difficile. »

Et le déconfinement ne règlera pas le problème du jour au lendemain. Pour le personnel, la pédagogie est de mise.

« Il faut expliquer de façon adaptée, et c’est compliqué. Il faut relativiser, ne pas être anxiogène, donner des perspectives… mais c’est difficile quand nous-mêmes ne savons pas comment la situation va évoluer. »

Heureusement, petit à petit, les sorties peuvent reprendre et les personnes travaillant dans un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) vont pouvoir reprendre leur activité, et retrouver les interactions sociales.

Un plan de déconfinement dédié aux personnes handicapées

Afin que le déconfinement ne ressemble pas (trop) à un parcours du combattant pour les personnes présentant un handicap, le gouvernement travaille sur un plan de déconfinement spécifique. Les grandes lignes sont consultables sur ce site.

Le Secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées a mis en ligne récemment une fiche adaptée en FALC (Facile à comprendre), afin que chacun puisse, malgré le handicap, déterminer dans quelle mesure profiter du déconfinement. Elle est téléchargeable sur cette page.

Source FR3.