Handicap : des personnes non-voyantes pilotent des avions à Saintes…

Le dimanche 19 juillet se terminait un stage d’aviation un peu particulier à l’aéroclub de Saintes.

Six élèves-pilotes se formaient depuis jeudi. Ils sont malvoyants ou non-voyants et font partie des « Mirauds volants ».

Accompagnés d’un instructeur, ils pilotent des petits avions de tourisme.

"Les mirauds volants" organisent des stages de formation au pilotage pour les personnes non et mal-voyantes.

Du jeudi 16 juillet, au dimanche 19, un stage d’aviation un peu particulier se déroule à l’aérodrome de Saintes-Thénac en Charente-Maritime. Six élèves pilotes malvoyants ou non-voyants se forment au pilotage. Ils ne sont pas seuls dans l’avion, mais accompagnés d’un instructeur. Les élèves font partie de l’association européenne des pilotes handicapés visuels aussi appelés les « Mirauds volants ». Au programme pour eux, des cours théoriques mais aussi pratiques, en vol. Pour piloter, ils peuvent compter sur un appareil qui les guide : le soundflyer.

Un guidage à la voix

Dans l’avion ce jour-là, c’est Patrice qui tient le manche. Ce Francilien de 72 ans est malvoyant, il apprend à piloter depuis un an grâce à l’association. En plus du casque pour entendre l’instructeur, il a aussi des écouteurs avec un « la » strident. Cette note permet de savoir que l’avion est droit. Quand l’aéronef monte, la tonalité de la note grimpe aussi. Quand il descend, la tonalité baisse.

Pour tourner à gauche ou a droite, le son n’arrive que dans une seule oreille. Ce dispositif est aussi couplé à un pavé numérique. Une voix donne l’altitude, la vitesse ou le cap quand on appuie sur certaines touches. L’appareil permet donc aux malvoyants et voyants de s’envoler.

« C’est grisant. – Patrice, élève-pilote malvoyant »

Quand on demande à Patrice ce qu’il ressent en vol, la réponse fuse : « C’est la liberté. Et puis c’est le fait de pouvoir avoir quelque chose entre les mains. Étant donné qu’on ne peut pas conduire sur route, on a la chance de pouvoir voler. Et voler, c’est une sensation… On est comme un oiseau quoi… Avec un moteur. » Il ajoute : « C’est grisant« .

Des cours adaptés

Les cours théoriques ont aussi été adaptés pour les élèves. Ils utilisent des maquettes pour bien comprendre la conception d’un avion, les fiches ont été traduites en braille. Francis Boissinot est aveugle et fait parti de l’aéro-club de Saintes. Sur une carte, il a planté des punaises pour faire ressortir au toucher les aérodromes de la région. Avec une ficelle, il peut aussi calculer la distance et le temps de vol.

Source FRANCE BLEU.

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