Handicap : le gouvernement annonce 22 mesures pour 2020…

A quelques mois des 15 ans de la loi Handicap, le comité interministériel du handicap a fait le bilan des actions menées en 2019, avant de se projeter dans 2020.

Handicap : le gouvernement annonce 22 mesures pour 2020

Le 3 décembre se tenait le 3e Comité interministériel du handicap (CIH), à Matignon. L’occasion de faire le bilan des actions menées en 2019 et prévoir 2020, année du 15e anniversaire de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite loi Handicap.

10 premiers pas

Le CIH s’est d’abord félicité que les mesures annoncées lors du précédent comité, en octobre 2018, aient été tenues :

  • Attribution à vie des principaux droits aux personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement : l’allocation adulte handicapé (AAH), la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé, la carte mobilité inclusion (CMI).
  • Droit de vote inaliénable des personnes majeures sous tutelle.
  • Droit de se marier, se pacser ou divorcer, sans recourir à l’autorisation judiciaire, pour les personnes majeures sous tutelle.
  • Garde d’enfants facilitée par un bonus inclusion handicap dans les crèches et la majoration du complément mode de garde pour les assistantes maternelles, mis en place dans la convention d’objectifs et de gestion de la Caisse nationale d’allocations familiales.
  • Attribution de l’allocation d’éducation de l’enfant en situation de handicap jusqu’aux 20 ans de l’enfant ou pour la durée des cycles scolaires, depuis le 1er janvier 2019.
  • Couverture santé améliorée par la création de la « complémentaire santé solidaire » (fusion de la CMU-C et l’aide au paiement d’une complémentaire santé).
  • Obligation d’installation d’un ascenseur dans les immeubles collectifs neufs dès le 3e étage dans la loi Elan.

Mais si le gouvernement liste bien 10 mesures effectives depuis 2019, 3 ne correspondent pas aux mesures annoncées en 2018. Ont disparu :

  • Accès aux soins facilité par la révision de la liste des produits et prestations remboursables et la clarification des modalités de prise en charge des soins en ville et en établissements médico-sociaux.
  • Gratuité ou accès aux tarifs sociaux dans les transports publics pour les accompagnants des personnes handicapés.
  • Soutien renforcé aux nouvelles technologies au service de l’autonomie et de la communication des personnes.

A la place, le gouvernement met en avant la revalorisation de l’AAH, bien passée à 900€ le 1er novembre 2019, mais cette augmentation était prévue depuis 2017.

Les deux dernières mesures mises en avant par le gouvernement concernent la détection et le suivi des jeunes enfants autistes. Des mesures importantes mais qui elles proviennent de la Stratégie autisme 2018-2022.

Prochaines étapes

Pour 2020, 22 nouvelles mesures sont annoncées, parmi lesquelles les trois points « oubliés » : le tarif préférentiel ou la gratuité dans les transports sous la même forme, et les deux autres, plus détaillées.

Les 22 mesures :

  1. Ouverture, au second semestre 2020, d’un droit à vie pour les bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap, dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement.
  2. Pour les personnes ayant droit à la prestation de compensation du handicap avant leurs 60 ans, possibilité de continuer à en bénéficier après 75 ans, alors que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Mesure qui sera effective au premier semestre 2020. Environ 8 000 bénéficiaires.
  3. À compter du 1er janvier 2020, délivrance à vie de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) en cas de handicap irréversible.
  4. Création d’une indemnisation de 3 mois pour le congé proche aidant, dont la mobilisation est par ailleurs simplifiée (suppression de la condition d’ancienneté, plus de souplesse pour le fractionnement). (Mesure votée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale, effective à compter d’octobre 2020).
  5. Défiscalisation, et exonération totale de contributions sociales pour le dédommagement « aidant » attaché à la prestation de compensation du handicap perçu à compter du 1er janvier 2020, et possibilité de cumul avec le revenu de solidarité active (RSA) à compter du 1er avril 2020.
  6. Mise en place d’un numéro unique d’appel pour rompre l’isolement des aidants et déploiement de solutions nouvelles de répit pour les familles.
  7. Développement de solutions nouvelles et de proximité pour éviter la séparation des familles et les départs contraints en Belgique (engagement d’un plan à 3 ans de 90 millions d’euros sur les principaux territoires concernés : Hauts-de-France, Ile-de-France et Grand Est).
  8. Pour la rentrée 2020, une meilleure scolarisation des enfants en situation de polyhandicap grâce à des unités d’enseignement adaptées.
  9. Amélioration des modalités d’accompagnement des élèves en situation de handicap dans l’enseignement agricole.
  10. Mise en œuvre dès 2020 des premiers logements « évolutifs », avec obligation de salles de bain adaptables (zéro ressaut de douche), de façon à pouvoir aménager maisons et appartements en cas de survenance ou d’évolution du handicap.
  11. Mise en place d’un centre de ressources « Vie intime, sexuelle et accompagnement à la parentalité » dans chaque région pour les femmes en situation de handicap, leurs proches et les professionnels.
  12. Déploiement numérique dès le début de l’année 2020 du nouveau « Handiguide » pour identifier l’offre de sport accessible à proximité de chez soi.
  13. Mise en œuvre obligatoire, au plus tard à compter de septembre 2020, de tarifs préférentiels, pouvant aller jusqu’à la gratuité, dans tous les services de transports collectifs terrestres, pour les accompagnateurs des personnes handicapées.
  14. Élargissement, au plus tard à compter de septembre 2020, de l’accès au service de transport adapté : cet accès ne peut plus être restreint, ni par une obligation de résidence sur le territoire concerné, ni par l’obligation d’un passage devant une commission médicale locale, au minimum pour les personnes handicapées avec un taux de 80 % et à mobilité réduite disposant d’une carte mobilité et inclusion.
  15. Amélioration de l’accès aux soins avec notamment : le déploiement en 2020 d’une offre de de consultations dédiées au sein des établissements de santé afin de proposer une réponse plus adaptée et un parcours de soins mieux coordonné aux personnes en situation d’échec de soins ; la mise en place d’une tarification graduée des consultations hospitalières, tenant mieux compte de la situation spécifique des patients handicapés.
  16. Lancement d’un plan massif de formation au bénévolat, intégrant la formation aux premiers secours, dans la perspective d’un engagement de 3000 bénévoles en situation de handicap pour les événements sportifs internationaux, et les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
  17. Mise en place, sur un site pilote par région, d’un accueil unique Pôle emploi / Cap emploi pour une offre d’accompagnement personnalisée, et plus efficace, des personnes handicapées en recherche d’emploi.
  18. Lancement d’une plateforme numérique « emploi / formation » dédiée aux personnes en situation de handicap, avec la mise en ligne de premiers services « d’information accompagnée » en 2020 pour en finir avec la complexité des démarches.
  19. Augmentation forte du nombre de jeunes apprentis en situation de handicap, dans la sphère privée comme dans la sphère publique.
  20. Déploiement d’un service national universel ouvert à tous les jeunes en situation de handicap.
  21. Déploiement des premières équipes mobiles départementales croisant l’expertise de la protection de l’enfance et du médico-social pour mieux accompagner et prendre en compte les besoins particuliers des enfants en situation de handicap confiés à l’aide sociale à l’enfance.
  22. Accessibilité renforcée des biens et services culturels par l’amélioration de l’accès aux livres adaptés et aux catalogues d’éditeurs en format numérique, l’extension des obligations légales d’accessibilité aux services audiovisuels non linéaires et l’augmentation du volume horaire des programmes accessibles. S’assurer de l’amélioration effective de la représentation des personnes handicapées et du handicap dans les médias audiovisuels, conformément aux engagements pris par les signataires de la charte du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

Un tour de France à la rencontre des gamers handicapés…

Trois passionnés s’engagent pour l’inclusion dans les jeux vidéo en partant à la rencontre de gamers en situation de handicap dans toute la France.

Alexandre (à gauche), Christopher Klippel et l’équipe du tour Tous gamers.

  • Christopher Klippel a créé le tour de France Tous gamers en 2018 avec deux amis.
  • Ils ont tourné deux saisons de sept épisodes. Une troisième est en préparation.
  • Leur objectif ? Changer le regard sur les joueurs handicapés.

Deux saisons de sept épisodes et des milliers de kilomètres parcourus. Christopher Klippel, journaliste, et ses deux comparses Nicolas et Lucas ont déjà traversé la France deux fois pour leur initiative Tous gamers. L’idée : partir une semaine à la rencontre de joueurs en situation de handicap, raconter leur histoire et découvrir leur façon de jouer, parfois inédite. Le projet est né en 2018 et les trois amis planchent déjà sur la troisième édition.

« L’idée remonte à mars 2016, lors d’un voyage à Paris avec mon meilleur ami. On réfléchissait à une solution pour parler du handicap et de l’accessibilité dans le jeu vidéo, explique Christopher Klippel. Son frère est devenu tétraplégique à la suite d’un accident, on avait besoin de s’engager sur ce sujet. » Très vite, l’idée de la vidéo est apparue évidente. « Il fallait montrer ces gamers, leur façon de jouer, les rencontrer. On s’est dit : “Et si on faisait un tour de France ?” »

Deux premières éditions fructueuses

Le premier road trip, réalisé bénévolement, a mis du temps à s’organiser, mais a reçu un bel accueil : « On ne s’attendait pas à recevoir autant de demandes de joueurs ! » Parmi les sept gamers rencontrés par l’équipe en 2018, Théo, 23 ans. « J’essaie de montrer que l’on peut atteindre le haut niveau, et battre des joueurs valides, malgré un handicap », explique le jeune homme, tétraplégique depuis ses 8 ans.

« Nous avons pris une énorme gifle lors du premier tour. Toutes ces rencontres nous ont donné une leçon de vie, on a eu envie de faire plus », témoigne le journaliste. Pour la deuxième édition de leur tour de France, les trois amis ont pu compter sur des aides plus conséquentes, notamment grâce à une plateforme de financement participatif. « De plus en plus de gamers et de curieux, handicapés ou non, nous encouragent. »

Le jeu comme vecteur d’entraide

Alexandre, joueur semi-pro de 26 ans, n’a plus l’usage de ses jambes. Il a découvert Christopher en visionnant les épisodes de la première saison : « Très peu de médias se penchent sur l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le jeu vidéo. J’ai été touché par ce projet. » Ces deux premières éditions encourageantes ont donné d’autres idées à Christopher et son équipe. « Pour la prochaine saison, nous voulons ouvrir le sujet aux publics en difficulté sociale. Prouver encore une fois que les jeux vidéo peuvent être des vecteurs d’entraide et d’inclusion ». La partie est donc loin d’être finie.

Plus d’information, cliquez ici.

Source 20 MINUTES.

Vidéo – Lanceurs d’alerte : « On laisse les gens en Ehpad baigner dans leur merde »…!!!!

Aide-soignante à Marseille, Hella Kherief a dénoncé la maltraitance dans les Ehpad, d’abord dans les médias, puis dans un livre.

Aide-soignante à Marseille, Hella Kherief a dénoncé la maltraitance dans les Ehpad, d'abord dans les médias, puis dans un livre

  • Maltraitance en Ehpad, risques sanitaires, dysfonctionnements du système politique… Ces hommes et ces femmes ont permis de dévoiler des scandales jusqu’ici ignorés du grand public.
  • Cette semaine, Hella Kherief, aide-soignante marseillaise, revient pour 20 Minutes sur son combat contre les maltraitances dans les Ehpad, qui la freine encore, des années après, dans la progression de sa carrière.

Héros pour certains, traîtres pour d’autres, les lanceurs d’alerte mettent au jour des dysfonctionnements ou des actes répréhensibles et en payent souvent le prix fort. Seuls face à une entreprise, à des lobbys, à des laboratoires pharmaceutiques et même parfois face à l’État, ils signalent une menace ou un préjudice au nom de l’intérêt général. 20 Minutes leur donne la parole. Cette semaine, l’aide-soignante marseillaise Hella Kherief raconte comment elle a alerté sur la maltraitance dans les maisons de retraite.

« Avant, j’étais une aide-soignante lambda qui travaillait dans une maison de retraite. Personne ne me connaissait. En 2013, après avoir travaillé cinq ans comme auxiliaire de vie, j’ai passé le diplôme d’aide-soignante. J’ai choisi de travailler en maison de retraite. C’était une vocation. Une semaine après avoir été diplômée, j’ai été embauchée en intérim dans un Ehpad du 8e arrondissement de Marseille. On me proposait des vacations, ce qui est courant, car les Ehpad manquent de personnel. Rapidement, on m’a proposé un CDD de deux mois. Je m’y sentais super-bien. C’était une maison de retraite super belle, super classe. Rien à voir avec ce que j’avais connu enfant, quand j’accompagnais ma maman qui travaillait en maison de retraite.

Les semaines passent. J’hallucine, on me propose un CDI. Je suis super contente, je dis oui de suite. Une nouvelle directrice arrive. Au début, j’ai une bonne impression. On sent qu’elle a de l’expérience. Et puis, rapidement, quand il manque du personnel, en arrêt maladie, on se retrouve en sous-effectif. Tu dois prendre la charge de travail des autres en plus de celle de tes collègues.

Avec l’ancien directeur, cela pouvait arriver une fois par mois. Ça va. Mais avec la nouvelle directrice, ça devient récurrent, et les arrêts maladie ne sont pas remplacés. J’accepte de le faire tout en leur faisant comprendre que ça me fait chier. Moi, je viens travailler pour mes résidents. Si j’avais promis à une résidente que, ce jour-là, je lui ferais des tresses, et qu’au final je ne peux pas, par manque de temps, je manque à mes promesses.

A ce moment-là, je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je fais. Et puis, j’ai les félicitations de la directrice. Je me dis donc que je fais du bon travail. Mais au fond de toi, tu sais que quelque chose cloche. Pour pallier le manque d’effectif, je ne lave que les parties intimes des résidents. Et chez moi, je sais bien que quand je me lave, je ne me lave pas que les parties intimes. Je ne me lave pas les cheveux toutes les deux semaines par manque de temps, comme je leur fais.

« Je suis en train de maltraiter ces personnes, mais j’ai du mal à le reconnaître. »

Un dimanche, il manque une aide-soignante dans mon secteur, celui des malades d’Alzheimer. Je me retrouve avec 30 résidents pour moi toute seule. Je sais que certaines familles vont rendre visite à leurs proches ce jour-là. J’installe donc le fils d’une résidente avec sa mère dans le salon et j’y amène d’autres résidents. En cas de problème, je sais que cet homme, qui a toute sa tête, contrairement aux résidents, pourra m’alerter.

Je suis aux toilettes en train de changer une résidente. Et j’entends quelqu’un hurler mon prénom. C’était cet homme, le fils d’une résidente. Je cours et je laisse ma première résidente seule, dans les toilettes. Quand j’arrive au salon, Mme B. est debout sur une chaise et se penche en avant. On est au cinquième étage. Elle veut se suicider.

On arrive à la faire rasseoir sur sa chaise. Et moi, je m’assois par terre et je me mets à pleurer, devant tout le monde. Si elle était morte, je m’en serais voulu toute ma vie. J’aurais été virée, je ne pourrais plus payer à manger à mon fils que j’élève seule à ce moment-là. Je culpabilise.

Je décide d’alerter dans une transmission l’ensemble du groupe, et j’alerte également l’ARS et l’inspection du travail sans que ma direction le sache. Le lendemain matin, alors qu’elle arrive habituellement à 9 heures, ma directrice m’attend dans son bureau à 7 heures du matin. Elle me dit qu’avoir alerté l’ensemble du groupe est inadmissible et me donne son portable pour l’appeler si ça se reproduit.

Mais après ça, rien n’a changé. On en parle entre collègues. On fait des manifestations devant l’Ehpad. On entre en contact avec la CGT. Peu de temps après, une patiente a une infection urinaire. On a un quota de trois couches par personne par jour. Mais en raison de son infection, je l’ai changée plus souvent et j’ai besoin d’une couche supplémentaire. Elle a des selles. Je demande au cadre de santé qui me répond qu’il en est hors de question.

Dans le même temps, une collègue, qui faisait du bénévolat dans une association des quartiers Nord, rencontre dans ce cadre une journaliste de France Culture. Elle lui explique ce qui se passe dans notre maison de retraite. Ma collègue me dit qu’elle lui a laissé mon numéro. Trois semaines après, on rencontre avec des collègues la journaliste. J’accepte de témoigner au côté de mes collègues, sans réfléchir.

A l’époque, je ne sais même pas ce qu’est une lanceuse d’alerte. Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant que j’allais en être une. C’est la colère qui parle à ce moment-là. Je voulais juste que les gens comprennent ce qu’est une maison de retraite en France en 2016. Je voulais qu’on arrête de croire que les vieux ne sont pas des êtres humains.

Deux jours après l’incident de la couche, je suis convoquée en vue d’un licenciement. Et quatre jours après, je suis licenciée pour faute grave. Nous sommes le 6 décembre. L’émission de France Culture est diffusée trois jours après. Mes collègues sont également licenciées.

Au début, je pleure. Je commence à regretter. Je me dis que j’aurais mieux fait de rester tranquille, comme tout le monde, et me taire. Puis je me suis dit qu’il fallait le faire. Si tu ne travailles pas en maison de retraite, tu ne peux pas savoir comment ça se passe, ce qui se fait. Ils ne savent pas qu’on laisse les gens baigner dans leur merde pendant cinq ou six heures sans aucune humanité.

Après l’émission de France Culture, j’ai accepté les sollicitations des autres médias non pas pour être mise sur la place publique, mais pour que les gens comprennent. J’ai écrit un livre il y a quelques mois, et j’avais écrit un courrier à la ministre de la Santé. Je lui demandais un rendez-vous. J’ai eu une réponse : une lettre de son cabinet qui m’indique qu’elle n’a pas le temps. Je m’attendais malheureusement à une réponse comme celle-là. Ces dernières années, j’ai acquis une certaine notoriété. Et la ministre n’est pas bête. Elle sait ce qui se passe dans les Ehpad. Elle m’a envoyé une lettre pour me calmer.

Le gouvernement ne fait rien pour les lanceurs d’alerte, et c’est un problème. J’aimerais qu’une loi soit créée pour les protéger. Mais depuis, j’ai beaucoup de mal à trouver du travail, et si je fais des vacations aujourd’hui, c’est grâce à la CGT. Je suis blacklistée. Cela fait trois ans que je fais des remplacements, que je n’ai pas signé de CDI, alors que ce n’est pas ce qui manque dans mon secteur d’activité. Sans les syndicats, je ne travaillerais pas, car avoir quelqu’un comme moi, qui a pu montrer du doigt, ça fait peur. »

Source 20 MINUTES.

Le Mans. Alzheimer : aidants familiaux, Denise et Didier témoignent de leur épuisement…

La sœur et le frère, résidant au Mans, accompagnent au quotidien leur mère, Gabrielle, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Son état de santé mentale s’est dégradé brutalement les six derniers mois de 2019.

Denise et Didier Montauzou se sentent à présent démunis.

Trouver une place dans une structure spécialisée, adaptée aux moyens financiers de la famille, est difficile.

Maladie d’Alzheimer. Témoignage de Denise et Didier Montauzou, aidants familiaux. Le Mans 6 novembre 2019

Gabrielle somnole par intermittence dans son fauteuil face à la télé dont le son a été coupé pour les besoins de l’entretien avec ses enfants. Elle a auparavant feuilleté une revue. Elle tourne parfois la tête vers nous, le regard absent. Elle vient ensuite s’asseoir à la table du salon avec l’aide de son fils. Elle se met soudainement à pleurer, agitée, proférant des paroles confuses. Denise et Didier la calment avec des mots apaisants.

À bout

L’état de santé de Gabrielle, 88 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, s’est détérioré brusquement durant ces six derniers mois. Et celui de ses enfants, Denise 55 ans et Didier 56 ans, également. Ils se disent « épuisés », « à bout ».

« Le Maine Libre » avait rencontré Gabrielle, Denise et Didier Montauzou fin août 2018 à leur domicile manceau. Les deux enfants avaient témoigné de leur accompagnement au quotidien de leur maman. Comment ils procédaient pour tenter de ralentir la progression de la maladie en stimulant Gabrielle à travers les tâches de tous les jours. Ils expliquaient alors qu’ils avaient refusé de la placer dans un établissement spécialisé car leur mère avait une toute petite retraite et « qu’elle se serait laissée dépérir dans un tel lieu ».

Gabrielle avait été diagnostiquée en 2014. Les premiers symptômes sont apparus il y a 17 ans, à la mort de son mari, d’après les souvenirs de sa fille.

Des chutes à plusieurs reprises

En août 2018, les deux enfants expliquaient qu’ils arrivaient à se préserver un peu de temps pour eux en demandant parfois à des voisines de garder Gabrielle quelques heures. Aujourd’hui, le fragile équilibre semble brisé. Didier est en arrêt maladie depuis quelques jours. Denise, bénéficiaire de l’Allocation adulte handicapé souffrant de polyarthrite et de fibromyalgie, a fait une tentative de suicide en juillet et un malaise cardiaque. « Cela faisait un mois et demi que nous ne dormions plus la nuit : maman dormait le jour et restait éveillée la nuit. Une fois, nous l’avons retrouvée, tombée par terre, au pied de son lit », explique Denise.

« Notre mère est tombée à plusieurs reprises ces derniers mois. Elle a été hospitalisée durant une semaine à la suite d’une chute le 24 octobre 2019. Nous n’avons plus de moments de tranquillité. Elle est parfois très agitée. Quand elle est contrariée, elle peut avoir une réaction violente comme un jeune enfant qui ne maîtrise pas la frustration. Elle peut lancer des objets, par exemple. Elle supporte difficilement les contacts physiques. Il y a des choses simples qu’elle savait faire qu’elle est en train de perdre : mettre ses sous-vêtements, manger avec un couvert… On répète tout continuellement mais elle oublie. C’est très dur physiquement également car il faut la soulever. Parfois, elle peut demander à aller aux toilettes dix fois par heure. »

Isolement

L’été dernier, Denise a écrit au président Macron pour lui rappeler l’isolement et la détresse des aidants de personnes âgées, d’adultes ou enfants handicapés. « J’ai eu une réponse type du chef de cabinet du président de la République m’indiquant que le président s’était engagé en avril dernier à construire de nouveaux droits pour les aidants familiaux. Décevant. »

Depuis le mois d’octobre, Gabrielle va tous les mardis à la maison Myosotis en accueil de jour. Un répit pour Denise et Didier mais insuffisant compte tenu de leur épuisement. Ces derniers réalisent aujourd’hui que cette maladie les a complètement isolés. « Didier travaille de 4 h 30 à midi. S’il n’y avait pas l’auxiliaire de vie à venir le matin durant une heure, je ne parlerais avec personne », confie Denise.

Sur listes d’attente

À présent, les deux enfants souhaitent faire entrer leur mère dans un établissement spécialisé. Les revenus de Gabrielle sont modestes : une retraite de 1 080 €. Elle n’a pas de patrimoine. Elle réside dans un logement social dont elle est locataire avec ses deux enfants.

« Nous avons rempli plusieurs dossiers pour des établissements publics qui donnent droit à des aides sociales mais il n’y a pas de place pour le moment. Elle est inscrite sur une liste d’attente. Quant aux établissements privés, nous n’avons pas les moyens. Ce serait plus simple de trouver une place hors Le Mans mais je ne conduis pas. Or il nous faudra accompagner maman quand elle sera en résidence », explique Denise.

« Nous avons endossé trop de choses. Nous ne nous sommes pas assez protégés par rapport à cette maladie. Ce que nous avons fait, je ne conseille pas de le faire… Nous aurions dû placer notre mère plus tôt. »

Source OUEST FRANCE.

Rennes : Un chez-soi comme premier pas vers l’autonomie pour six jeunes handicapés…

Un projet d’habitat regroupé vient de voir le jour dans le quartier de Villejean.

Emilie et Maxime ont emménagé chacun dans leur appartement il y a quelques jours à Rennes.

  • A Rennes, un projet d’habitat regroupé pour six personnes handicapées vient de voir le jour dans le quartier de Villejean.
  • Les six locataires disposent chacun de leur appartement avec une grande pièce de vie commune.
  • Le projet vise à les faire gagner en autonomie et offre une alternative au domicile familial ou au foyer spécialisé.

Un appartement pour une nouvelle vie. Depuis quelques jours, six jeunes adultes présentant une déficience intellectuelle ou psychique ont emménagé dans leur chez-soi, formant une grande et joyeuse colocation dans un immeuble flambant neuf près de la dalle Kennedy, au nord-ouest de Rennes. Cette remise des clés est venue concrétiser ce projet d’habitat regroupé vieux de près de neuf ans, porté par les familles avec le soutien de l’association Agir.

Il vise à offrir à ces six nouveaux locataires « une alternative au domicile familial ou au foyer spécialisé », souligne Isabelle Clément, chargée des personnes en situation de handicap à Archipel Habitat, le bailleur social qui a permis ce projet. L’accès à un premier logement doit leur permettre de gagner en autonomie, un long processus qui s’apprend pas à pas. « Il faut qu’ils apprennent à faire sans leurs parents qui ne sont plus là pour les lever le matin ou leur faire à manger », souligne Morgane Rouillée.

Un espace commun et des tâches partagées

Coordinatrice du projet, cette éducatrice spécialisée est présente plusieurs heures par semaine pour garantir le bon fonctionnement des lieux. Car à Ty Mozaïk, le partage est une valeur primordiale. C’est valable pour les tâches quotidiennes, comme les courses ou les repas, mais aussi pour les activités de loisirs. « C’est très important qu’ils créent du lien entre eux et s’entraident », indique Morgane Rouillée.

Mais en dehors des moments collectifs, chacun est libre de son emploi du temps. Certains ont d’ailleurs un emploi comme Emilie, 36 ans, qui travaille dans la restauration scolaire en périphérie de Rennes. D’autres comme Maxime, 32 ans, le seul homme de la colocation, sont accueillis dans des structures de jour pour suivre diverses activités.

Mais en fin de journée, tout ce beau monde prend plaisir à retrouver ses colocs pour débriefer sa journée dans la pièce de vie commune, puis dans l’appartement des uns et des autres. Comme une petite famille en somme mais sans les parents pour leur dire quand se coucher. « On essaie quand même de fixer des horaires même si ce n’est pas toujours respecté », sourit Morgane Rouillée.

Source 20 MINUTES.

PORTRAIT- à Reims, Léa est trisomique et autonome : “un trait d’union pour tout le monde »….

Léa habite Reims et vient d’avoir 24 ans. Sa vie est remplie de sourires, de fous-rires.

Avec à ses côtés sa famille, elle grandit, progresse un peu moins vite que la moyenne mais un jour, elle le sait, elle quittera « le cocon familial ».

Léa est porteuse de la trisomie 21.

Léa travaille dans un fast food de la région de Reims. Un trait d'union pour tout le monde, affirme son manager. / © I. Forboteaux / France3 Champagne-Ardenne

Léa parle toujours « de sa situation ». Alors, lorsque je lui demande de me résumer cette fameuse situation elle me répond sans détour « je me vois normale comme vous Isabelle ! ». Faire connaissance avec cette jeune fille, c’est aussi rencontrer une famille extraordinaire. Léa a un frère jumeau, Virgile, étudiant à Paris et une petite sœur comédienne en devenir.

Ses parents, Laurence et Olivier sont à la fois très attentifs envers leur aînée. En même temps, leur confiance permet à Léa de s’accomplir depuis sa plus jeune enfance. Caractériser Léa c’est évoquer « son naturel, sa joie de vivre, mais aussi ses moments de tristesse, explique Laurence. C’est aussi beaucoup de démonstration de reconnaissance et puis cette autonomie de plus en plus. Elle a des amies. Elle est heureuse ». « Dès le début, on s’est dit, on va faire comme les autres, précise Olivier le père de Léa. Chaque année, on s’est fixé des objectifs et elle et nous avions la joie de les atteindre.»

L’école en milieu ordinaire

Léa est entrée en maternelle un peu plus tardivement que son frère jumeau, mais comme les autres enfants dans un milieu dit « ordinaire ». Elle y fera toute sa scolarité, accompagnée par des assistantes de vie indispensables pour soutenir Léa mais aussi les enseignants en charge de leur classe.

« Nous avons eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires, explique Olivier. En maternelle, l’institutrice de Léa l’a préparé à la lecture. Ce fut une année primordiale. Nous le voulions, et en même temps nous trouvions cela ambitieux. » « Effectivement beaucoup d’enseignants ont été à ses côtés pour la faire évoluer », reprend Laurence.

Mais nous avons aussi entendu : votre fille ne sera économiquement jamais rentable pour une société… Ou encore, Léa ne sait pas, donc elle ne saura jamais. Là on prend une claque et on se dit, on va voir.
Laurence, maman de Léa.

Léa a su lire à la sortie du CP, écrire dans la foulée. Un pari ambitieux disait son papa. Un pari remporté. « La principale actrice du succès c’est Léa, précise son papa. Quand elle veut, elle y arrive. »

Collège, lycée, formation professionnelle et CDI

Léa est passée du CE2 en 6e dans une classe Ulis où les professeurs reprenaient les matières un peu plus complexes que les autres. Léa est en difficulté avec les maths, sa bête noire… « Dans ce collège il y avait une formation Segpa avec des formations en horticulture, en cuisine et en maçonnerie, sourit la maman de Léa. Elle a fait des stages dans les trois domaines. La maçonnerie ce fut, non, rapidement, l’horticulture ne lui a pas plu car elle était seule avec ses plantes. Elle s’est donc dirigée vers la cuisine. »

Léa a fait plusieurs stages avec toujours la même envie : être en contact avec les clients. L’orientation vers un CAP en alternance était un bon compromis. La jeune femme rédige son CV, sa lettre de motivation et dépose le tout dans plusieurs sociétés de restauration. « Un jour elle m’appelle en me disant, je suis convoquée à un entretien chez McDo, explique Laurence. J’ai rappelé pour être sûre et nous sommes allées ensemble rencontrer le directeur. C’est elle qui a mené son entretien. Elle avait tout préparé. »
Ce jour, restera gravé dans la mémoire de toute la famille. D’un contrat en alternance, Léa décroche un CDI.

Léa est heureuse mais, comme tout le monde, passe par des hauts et des bas. « Ce n’est pas forcément le regard des autres, c’est de ne pas pouvoir faire comme les autres. » Florence, la maman de Léa résume ainsi les moments de doute par lesquels passe sa grande fille. « Il n’y a pas si longtemps elle m’a dit : pourquoi j’ai ce visage, pourquoi je suis petite ? C’est injuste. Pourquoi je suis trisomique ? Il y a quelques années, elle nous a demandé, comme cadeau de Noël, de ne plus être trisomique. Là ce n’est pas facile », explique encore la maman de Léa. Florence et Olivier ont toujours dit à Léa que son arrivée avait été difficile.

Quand vous l’apprenez, c’est un camion qui vous roule dessus. On a su tout de suite que notre vie venait de changer. C’est instantané. Une fois le premier choc passé, soit on relève le challenge, soit on va plus mal.
– Olivier, papa de Léa

Forte. Léa l’est devenue grâce à son entourage… Elle s’est forgé un caractère de guerrière comme elle dit. La musique, la danse, l’écriture sont ses passe-temps favoris. Dans sa chambre, son jardin secret, où se concentrent toutes ces activités, Léa se pose, se recentre. « La musique ça m’apporte le bonheur. Quand j’entends des chansons qui me touchent particulièrement, je les chante ».
Et puis Léa s’exprime aussi sur ces fameux regards. Sur sa différence.

« Quand je vais dans la rue, je souris et ça change le regard je trouve. » Quand elle se balade, Léa espère que les gens qu’elle croise se disent : « mais cette personne elle est formidable. Elle n’est pas comme nous, mais elle peut faire les choses comme nous, c’est ça qui est le plus important. » 

Lorsque je lui demande ce qu’elle voudrait changer de sa vie, Léa me répond qu’il y a une chose qu’elle voudrait voir évoluer. « J’ai juste envie que les chercheurs trouvent un remède contre la Trisomie. Et ça j’ai envie de le crier haut et fort aux chercheurs et aux familles aussi qui ont des enfants comme moi ». Une lucidité incroyable et l’envie aussi de nous expliquer ce qu’est la trisomie 21. « J’ai un chromosome en plus, j’en ai 21 et les autres non ».

Si les autres ont du mal à accepter leur différence, un petit conseil, qu’ils arrêtent de s’auto-flageller et s’ils ont un rêve, il faut qu’ils le vivent .
– Léa, porteuse de Trisomie 21

Vivre son rêve passe par des étapes d’apprentissage plus longues. Et pour cela, Léa a toujours été accompagnée, à l’école comme à la maison, par des personnes extérieures au cercle familial. Assistante de vie, employés de maison, éducatrice.

Obtenir son indépendance

Laurette fait partie de sa vie depuis 15 ans. Elle a vu évoluer la petite fille et a pris le relais aujourd’hui auprès de l’adulte. Elle la conseille lorsque Léa repasse son linge, ou fait le ménage dans sa chambre. Savoir gérer son quotidien en passe par là. « Là comme vous le voyez, je ne suis pas chez moi, précise Léa. Plus tard, j’habiterai toute seule. Pour une personne comme moi, emménager chez soi c’est important. Pour partir du cocon familial, il faut que je continue à apprendre. C’est très dur aussi de couper le cordon avec mes parents. Je préfère rester avec eux, après plus tard je partirai. Un jour où l’autre il faut partir. »

Même pas peur de cette indépendance qu’elle gagne à la force du poignet. Séphora, son éducatrice, lui apporte aussi cet autre souffle qui lui donne la force et le courage d’aller plus loin encore. Séphora, elle même handicapée, connaît bien les freins que cela génèrent… souvent dans la tête des autres. Aujourd’hui Léa mène sa vie, part travailler seule à pied, en tram, se promène en ville, va à son cours de danse africaine ou à une soirée entre amis.

Mais son plus bel accomplissement c’est ce travail de serveuse en restaurant. En un an, elle a su acquérir toutes les compétences pour travailler au milieu de ses collègues. Chacun d’entre eux lui a réservé un accueil particulier. Cette bienveillance qui a du sens, sans excès, pour l’amener à une rigueur professionnelle indispensable.

« Léa est aujourd’hui un trait d’union pour tout le monde. Elle est l’élément qui a soudé encore plus l’équipe, explique Julien Magne, le directeur du McDonald de Betheny. Elle m’a touché. Lorsque je l’ai reçu en entretien, j’ai versé ma larme. Je me suis senti tout bête… exprime-t-il encore très ému. On a mis les petits plats dans les grands. On a décidé de prendre le temps. Léa a débuté sur des périodes aux affluences moins fortes, pour qu’elle apprenne à nous connaître et à apprendre ses missions. Léa, c’est ma fierté. Je ne boude pas mon plaisir. Léa a la même vie que moi, je suis fier d’elle, fier pour ses parents. »

Léa prouve chaque jour que le handicap n’est pas un frein. Elle souhaite que sa vie soit un exemple, une preuve que les rêves d’indépendance sont réalisables. « J’ai envie de continuer mon chemin déjà pour ma famille car j’ai envie de dire haut et fort qu’ils sont formidables. Pour mes amis car c’est important d’avoir des amis. Et puis j’ai envie de dédier ce reportage à mon frère jumeau. Même si on n’est pas dans le même gène, j’ai envie de lui dire que je l’aime très fort. »

Source FR3.

Catline, harcelée par ses “amies” jusqu’à la tentative de suicide, va dans les classes pour raconter son calvaire…

Selon les chiffres de l’Éducation nationale, environ un enfant sur dix serait victime de violences. Une association thionvilloise intervient dans les classes pour combattre le harcèlement.

Catline, 15 ans, une adolescente de Villers-la-Montagne, a été harcelée pendant 3 ans.

Elle témoigne.

Catline une adolescente de Villers-la-Montagne, raconte le harcèlement dont elle a été victime. / © Benoît-de-Butler, France 3 Lorraine

Devant des élèves de seconde du lycée Hélène Boucher de Thionville (Moselle), mardi 10 décembre 2019, une demi-heure durant, Catline, 15 ans, raconte son calvaire. Pendant trois ans, du CM2 à la 5e, elle a été la souffre-douleur de deux filles qui avaient une totale emprise sur elle – aujourd’hui encore, elle dit « mes amies » pour parler de ses tortionnaires…

« Je recevais des coups de pieds, des coups de poings, on me tirait les cheveux.  »
– Catline

Et puis elle subit les insultes et les moqueries, sur son physique.
« Elles disaient que j’étais grosse, que j’étais moche et que j’avais rien à foutre dans ce monde, clairement ». 

Une torture qui a commencée à l’école, et s’est poursuivie au collège. Elle y a retrouvé les mêmes « amies », auxquelles se sont joints d’autres élèves.
Quand vous entendez les mêmes insultes, les mêmes moqueries tous les jours, ça finit par rentrer dans votre tête, et au final on commence par y croire.
« Je me suis regardé dans une glace et je me suis dit, oui ils ont raison, je suis grosse et suis moche. Je n’ai rien à faire ici dans ce monde ».

En fin de 5e, Catline ira jusqu’à se taillader les veines. Ce n’est qu’à ce moment-là que ses parents découvrent la réalité de sa souffrance. Depuis, elle est scolarisée en Belgique. Les deux « meneuses » ont été exclues du collège mais d’autres ont échappé aux sanctions.

Les élèves de seconde qui l’écoutent ce matin là ont 15 ans, comme elle. Son histoire leur parle.
Certains ont connu la même solitude dans la honte et le silence. Pour un ado harcelé, il est très difficile de se confier à un adulte. Et l’effet de groupe fait que les élèves témoins de harcèlement choisissent, le plus souvent, de regarder ailleurs.

« La première fois que j’en ai parlé on m’a répondu ça va passer, et on n’ose pas en parler par peur que ça dégénère et que ça aggrave la situation », dit Ophélie, élève de seconde.

« Parlez de votre souffrance »

C’est pour briser cette mécanique du silence qu’une association de Thionville a invité Catline à venir témoigner dans les classes.
« Si j’ai un message à faire passer aux victimes de harcèlement c’est vraiment parlez-en, c’est très important et ne vous laissez pas faire. Surtout parlez en, que ce soit à vos proches, ou même à un adulte de l’établissement ».

Pour Catline, ces interventions sont une sorte de revanche. Une manière de se reconstruire aussi. Elle a toujours du mal à s’intégrer dans un établissement scolaire, souffrant d’une véritable phobie. Elle est suivie par un thérapeute.

Un jour Catline ira mieux. Elle pourra enfin commencer une autre histoire. En attendant, témoigner de son calvaire lui semble utile.
A 13 ans, elle a écrit un livre « Dans les yeux d’une harcelée » aux éditions Edilivre.

Pour aller plus loin :

Trois éléments caractérisent le harcèlement :

  • L’intention de nuire, de faire mal ;
  • La répétition dans le temps, parfois pendant plusieurs années ;
  • Le déséquilibre de la relation. C’est une relation d’emprise entre un dominant et un dominé. Déséquilibre amplifié quand les harceleurs se mettent à plusieurs. L’effet de groupe entraîne la « majorité silencieuse » dans une complicité active ou passive.

Des associations interviennent dans les classes pour expliquer aux élèves comment combattre le harcèlement. Apsis-emergence à Thionville propose des actions de prévention, de protection de l’enfance sur le département de la Moselle. L’association dispose d’un point d’accueil et d’écoute pour les jeunes en souffrance, rue de la Vieille-Porte à Thionville.

Un numéro de téléphone à retenir, le 3020, numéro d’écoute et de prise en charge au service des familles et des victimes.
Le site du ministère de l’éducation nationale.

Source FR3.

Réforme des retraites : les infirmières libérales menacées d’une perte conséquente de revenus…

Delphine Opigez est infirmière libérale et, avec environ 60 patients visités quotidiennement, elle ne compte pas ses heures.

Pourtant, la hausse des cotisations prévue par le projet de réforme des retraites menace directement sa profession et, au-delà, la couverture en soins du territoire.

Delphine Opigez, infirmière libérale dont le rythme de travail est déjà très soutenu, redoute une perte de revenus conséquente à cause de la réforme des retraites. / © FTV / R. Idres

Sa journée a commencé à 6 heures du matin, et devrait se terminer aux alentours de 20 heures, après 60 patients visités. Delphine Opigez, infirmière libérale depuis 7 ans dans le secteur Beauvais-Tillé, accepte ce rythme éprouvant par passion de son métier. « Le libéral, c’est passionnant ! On est chez les gens, on fait un peu partie de la famille. » Mais depuis quelques temps, c’est avec le cœur lourd qu’elle vient travailler. La réforme annoncée des retraites l’inquiète. Elle craint non pas une pension trop basse… mais une perte de revenus conséquente.

Hausse des cotisations

Actuellement, les infirmiers libéraux cotisent à une caisse de retraite autonome, Caprimko. Chaque mois, ils versent 14% de leur chiffre d’affaire pour leur retraite. En tout, avec les charges versées à l’URSAFF, l’ensemble des cotisations s’élève à 48% du chiffre d’affaire. La réforme prévoit d’aligner leur taux de cotisation à celui des salariés du régime général, qui est de 28%. Cela reviendrait donc à doubler leurs cotisations retraites… pour une pension plus élevée certes, mais pas doublée.

Qui dit hausse des cotisations, dit baisse de revenus. Une baisse que le syndicat Convergence infirmière estime à plus de 10%. Que faire alors ? Augmenter le prix des prestations ? Impossible : les tarifs des soins sont fixés par la sécurité sociale. « On est coincés, déplore l’infirmière. On va charger encore plus nos tournées pour essayer de sortir un revenu à peu près correct. »

Couverture indispensable pour l’accès au soin

Alors Delphine hésite à continuer. À 48 ans, il lui reste encore de nombreuses années de travail. Au moins 14… mais peut-être plus. « Pour partir avec un revenu correct il faudrait que je parte à 67 ans, mais je me vois pas encore faire 20 ans avec cet investissement. Les fêtes, les week-end, les jours fériés, on est toujours là. Cette volonté qu’on a d’aider les gens, elle s’étiole au fil des jours. Je n’encourage pas les jeunes infirmières à faire ce qu’on fait. »

Elle pourrait alors arrêter d’exercer en libéral, mais le cœur n’y est pas. « Repartir à l’hôpital, ce serait compliqué, souffle-t-elle, la larme à l’oeil. On s’attache à nos patients. » Sans compter que si les jeunes professionnels tournent le dos au libéral, on pourrait voir apparaître dans les années à venir des problèmes d’accès aux soins. « En France, il y a des déserts médicaux, mais pas de déserts infirmiers, explique Judicaël Feigueux, infirmier libéral lui aussi. On couvre l’ensemble du territoire. Si la réforme passe, il n’y aura plus le même accès aux soins. »

Caisse de retraite excédentaire

Côté syndicats, c’est l’incompréhension. Ils estiment que leur système de retraite fonctionnait très bien jusque là. Leur caisse de retraite est d’ailleurs excédentaire : elle est en capacité de financer dix ans de pension d’avance. Édouard Philippe a promis que l’État ne toucherait pas à ces réserves, mais demande à ce qu’elle soit utilisé pour la transition vers le nouveau système.

« Cet argent aurait pu servir à revaloriser les pensions, par exemple« , regrette Judicaël, qui est aussi trésorier adjoint du syndicat Convergence infirmière. Il déplore également que les calculs avancés par le gouvernement n’aient pas été précisés. « C’est totalement opaque. On nous dit qu’on sera exonérés partiellement de la CSG pour compenser la hausse des charges, mais on ne nous donne pas de chiffres précis. » Pour l’instant, il s’agit encore d’une phase préparatoire avant la présentation du projet de loi, qui devrait être votée d’ici l’été 2020.

Pourquoi les infirmiers libéraux payent-ils moins de cotisations qu’un salarié ?

Les infirmiers libéraux, comme les avocats ou les médecins, ont des caisses de retraites autonomes. Cela signifie que la profession gère seule son système de retraite et fixe le montant des cotisations. Pour les infirmiers libéraux, le taux est de 14%. C’est deux fois moins qu’un salarié du régime général ! Logique : pour le salarié, une partie des cotisations est prise en charge par l’employeur. En libéral, il n’y a pas d’employeur, et donc pas de cotisation patronale. Finalement, le professionnel de santé cotise de manière équivalente au salarié.

Source FR3.

Comment va se dérouler l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France ?…

L’expérimentation devrait démarrer en France au cours du premier semestre 2020.

Comment va se dérouler l’expérimentation du cannabis thérapeutique ?

  • Entérinée fin octobre par l’Assemblée nationale, l’expérimentation du cannabis à usage médical débutera début 2020.
  • Elle inclura 3.000 patients souffrant de maladies graves, et dont les symptômes peuvent être soulagés par le cannabis thérapeutique.
  • Reste à savoir comment seront choisis les patients, comment sera encadrée l’expérimentation, et qui fournira la matière première.

Ce n’est plus qu’une question de semaines. Début 2020, quelque 3.000 patients devraient participer à l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Un essai de deux ans auquel l’Assemblée nationale a donné son feu vert fin octobre. L’expérimentation, réservée au seul usage médical, avait déjà reçu l’aval de l’Agence du médicament, et devrait « débuter au cours du premier semestre 2020 », indiquait à l’automne Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Santé.

Comment l’expérimentation sera-t-elle menée ? Qui fournira le cannabis utilisé ? Dans quelles conditions sera-t-il distribué aux patients et comment ces derniers seront-ils recrutés ? 20 Minutes fait le point.

Quels patients pourront participer ?

Environ 3.000 patients doivent être recrutés dans le cadre de cette expérimentation. Des patients souffrant de maladies graves, dont les pathologies sont soignées avec du cannabis dans les pays autorisant son usage médical. Ainsi, l’essai inclura des patients souffrant de certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie ou encore de sclérose en plaques, pour lesquelles les dérivés du cannabis peuvent présenter un apport thérapeutique supplémentaire.

Abdel, patient souffrant d’épilepsie, se réjouit que cet essai voie le jour en France et se verrait bien y participer. « Il était temps que le feu vert soit donné et que la France sorte de son positionnement d’un autre temps, commente le jeune homme. De nombreux patients trouvent un soulagement grâce au cannabis thérapeutique. Et dans le même temps, plusieurs formes d’épilepsies sont pharmaco-résistantes : les traitements ne permettent pas totalement d’éviter les crises. Alors, si le cannabis thérapeutique peut aider, c’est une bonne chose ».

Comment sera encadrée la distribution du cannabis thérapeutique et sera-t-il produit en France ?

Une première prescription devra être délivrée par un médecin spécialiste, neurologue ou encore médecin de la douleur, au sein des centres hospitaliers et centres de référence qui seront choisis pour participer à l’expérimentation. Les patients devront d’abord se fournir en pharmacie hospitalière, puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. « Il n’y aura évidemment pas de distribution de joints dans les pharmacies », a assuré Olivier Véran, député LREM qui a porté la mesure et rapporteur du budget 2020 de la Sécurité sociale. Les produits testés seront fournis « sous forme de tisane, d’huile, de fleurs séchées en vaporisateur », a précisé le parlementaire.

Après le vote de l’Assemblée, InVivo, l’un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l’ANSM pour se positionner sur le marché. Problème : côté logistique et législation, « cela pose la question de la filière d’approvisionnement, la France n’autorisant pas la production de cannabis », soulignait le communiste Pierre Dharréville lors de l’adoption de l’amendement entérinant l’expérimentation française. « A ce jour, la législation française interdit la culture de plants de cannabis sur son sol, confirme à 20 Minutes Me Eveline Van Keymeulen, avocate spécialiste de la question au sein du cabinet Allen & Overy. N’est autorisée que la culture du chanvre – utilisé dans l’industrie vestimentaire ou dans la construction – à condition que les plantes aient une concentration en THC inférieure à 0,2 % ».

Qui fournira le cannabis prescrit dans le cadre de cette expérimentation ?

Pour l’heure, « les critères de l’appel d’offres pour la fourniture du cannabis utilisé pour cette expérimentation ne semblent pas avoir été totalement définis, glisse le cabinet d’avocats Allen & Overy. Mais des critères précis sur les conditions de production, de certification et de distribution seront exigés par l’Agence du médicament ». Car en France, « nous n’avons pas de filière de production, confirme Olivier Véran. Probablement que l’ANSM fera appel aux produits qui existent déjà à l’étranger ».

Et les laboratoires étrangers sont prêts. Précurseurs depuis 2002, les producteurs canadiens – Canopy Growth, Tilray, Aurora, Aphria – figurent parmi les poids lourds du secteur, et certains se positionnent déjà. « Nous disposons des certifications GMP (Good Manufacturing Practices), d’un cahier des charges très strict et d’un site de production de cannabis thérapeutique situé au Portugal prêt à fournir la France pour cette expérimentation », explique à 20 Minutes Sascha Mielcarek, directeur Europe de Tilray, l’un des leaders de ce marché.

De son côté, le collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT), ravi de cette expérimentation, espère à terme une « production française d’un médicament au prix juste, de qualité et certifié bio ».

Quelles sont les propriétés du cannabis médical ?

Autorisé dans dix-sept pays de l’Union européenne, le cannabis médical a, en fonction des symptômes à soulager et selon les produits délivrés, une concentration plus ou moins élevée en THC ou en CBD, deux des plus puissants cannabinoïdes de la plante. Parmi les effets bénéfiques connus, le cannabis médical a des propriétés antiémétiques (il soulage notamment les nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie), analgésiques, anti-inflammatoires ou encore des propriétés antiépileptiques. Il a également des vertus myorelaxantes (il détend les muscles) et stimule l’appétit. D’ailleurs, « l’objectif de l’expérimentation n’est pas d’établir l’efficacité du cannabis sur des pathologies identifiées, il est surtout de tester un système de prescription et de délivrance », estime le collectif ACT, qui rassemble plusieurs associations de patients.

Pour Olivier Véran, cette mesure pourrait à terme concerner « plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes à bout de nerfs, à bout de souffle, à bout de forces… car rongés à petit feu par des maux quotidiens que les traitements actuels ne permettent pas de soulager ». Egalement neurologue, Olivier Véran a décidé d’étudier les effets thérapeutiques du cannabis après que plusieurs de ses patients lui ont confié l’avoir testé avec succès en automédication.

Source 20 MINUTES.

Solitude – Mal de nos sociétés : « Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe »…

Mal de nos sociétés recroquevillées sur elles-mêmes, inattentives, égoïstes et égotistes, la solitude frappe plus de 6 millions de personnes âgées en France.

À la veille des fêtes de Noël, nous vous emmenons du côté de l’ombre, chez les invisibles qui ne réclament rien d’autre que d’exister dans un regard.

Solitude : « Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe »

La solitude est un mal d’autant plus pernicieux qu’il est invisible. Les solitaires sont des ombres pour leurs contemporains. Des silhouettes qui s’évaporent dans un corridor d’indifférence. Durs au mal, ils souffrent en silence de l’absence, enchaînent les jours face au néant, loin des yeux, loin des cœurs. Selon une étude de l’association caritative les Petits frères des pauvres, plus de six millions de personnes âgées subiraient la violence d’un isolement forcé et subi en France. Plus un regard dans lequel exister, parfois un appel lointain pour rompre la monotonie de semaines interminables, les enfants accaparés, les amis disparus, le conjoint évanoui, le quotidien qui se rétracte, s’anéantit et devient un réduit où l’estime de soi se noie jusqu’à se dissoudre. La solitude vous envoie par le fond.

Aspiré

Ce vertige, ce sentiment d’être aspiré par le vide, Céline Cannizzaro l’a éprouvé après s’être séparée de son mari il y a cinq ans. Elle s’est retrouvée seule au seuil de la soixantaine. Ses enfants occupés, sa sœur jumelle au bout du monde, elle a dû s’improviser une nouvelle existence et apprendre à cohabiter avec une notion jusque-là inconnue, la solitude. À 61 ans, elle loge, aujourd’hui, dans un coquet appartement à Metz où se rend régulièrement Candice Hanriot. Depuis trois ans, la jeune femme, greffière au tribunal de Metz, vient faire la causette à Céline, la conduit à des spectacles, l’emmène goûter une pâtisserie, tente de répondre à ses envies.

Céline et Candice

Candice est accompagnatrice bénévole des Petits frères des pauvres dont la vocation est de lutter contre la solitude des gens de +55 ans. 31 ans, dévouée, souriante, chaleureuse, enveloppante, Candice s’est liée d’amitié avec Céline par hasard. « Je venais d’arriver à Metz et je cherchais à sortir de chez moi », dit-elle, simplement. Pour nouer de nouveaux contacts, elle aurait pu s’inscrire au badminton ou dans un cercle de lecture. Bernique. Elle se rapproche des Petits frères pauvres qui la présentent à Céline. Candice s’engage sur la distance. Elle doit se libérer pour son hôte au minimum une heure par mois. Candice fait très vite des heures supp pour Céline qui est la gentillesse incarnée, une « vraie pipelette », et n’a pas eu un passé très heureux.

« La solitude me pèse tout le temps »

Déficiente visuelle, Céline pourrait très difficilement se passer de ces impromptus entre filles. Elle s’est attachée à Candice, s’est habituée à sa présence réconfortante, mais pas que. Céline a une peur viscérale de la solitude. Dès qu’elle franchit le pas de sa porte, elle se sent saisie par une angoisse longue et profonde. À l’évocation de ces moments, l’émotion la submerge. «  Quand je passe la porte, mon cœur s’emballe. La solitude me pèse tout le temps. Je ne pensais en arriver-là, témoigne Céline. C’est très dur. J’avais l’habitude de sortir, d’aller danser… Je faisais plein de choses et, du jour au lendemain, après le divorce, il n’y a plus eu personne. Certains m’ont laissé tomber. Si je n’avais pas les Petits frères, je ne sais pas ce qui arriverait… J’aurais l’impression de mourir à petit feu. »

Juste, normal…

Pourtant, Céline est active. « Je fais du sport trois fois par semaine, mais en dehors, je ne vois personne. » Céline aimerait des rencontres hors du cadre formel des associations. Recevoir chez elle. Être attendue. « Je trouve que le monde est individualiste. C’est chacun pour soi. C’est dommage parce qu’on pourrait passer des bons moments. » Céline ressent ce besoin juste, normal, sans prétention et sans obligation.

Les Petits frères des pauvres sont présents dans la plupart des villes du Grand Est. Pour bénéficier de leur accompagnement, signaler une personne isolée, faire un don ou devenir bénévole : www.petitsfreresdespauvres.fr, fraternité régionale Grand Est.

4,6

4,6 millions, c’est le nombre de Français de plus de 60 ans qui éprouvent un sentiment de solitude selon une étude. Elle a aussi identifié les six régions où le sentiment de solitude est le plus aigu et où le risque d’isolement relationnel est fort. Le Grand Est arrive en 3e  position ex aequo avec la Nouvelle Aquitaine, derrière la Bretagne et le Centre-Val-de-Loire.

Source EST REPUBLICAIN