INQUIETANT – GendNotes : des données « politiques » dans les contrôles routiers ?… et plus grave !…

Les gendarmes disposent d’une nouvelle application. Ils pourront saisir données ethniques, religieuses, sexuelles, la santé ou politiques si elles sont « strictement nécessaires ».

 GendNotes : des données « politiques » dans les contrôles routiers ?

Qu’est-ce qu’une « nécessité absolue » ? Un décret publié le 20 février autorise aux gendarmes l’usage d’une « application mobile de prise de notes » baptisée GendNotes, disponible sur les smartphones et tablettes réservés aux forces de l’ordre. Cet outil, sorte de bloc-notes numérique – pourra être utilisé « à l’occasion d’actions de prévention, d’investigations ou d’interventions ».

Dans une section dite de notes libres, les militaires de gendarmerie pourront saisir des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle », précise le texte.

Ces données personnelles ne peuvent être collectées que si elles sont « strictement nécessaires, adéquates et non excessives au regard des finalités poursuivies », indique le décret pris par le Premier ministre Edouard Philippe. Elles seront conservées 3 mois (et jusqu’à un an).

Interprétations et inquiétudes

Avocats et associations ont fait part de leurs inquiétudes autour d’un « fichage » de la population. Car ce sera donc aux gendarmes de décider – par exemple en bord de route ou lors d’une manifestation – ce que sont ces informations « strictement nécessaires ».

« Certes, le texte limite l’enregistrement aux informations « nécessaires, adéquates et proportionnées », mais comme aucune cible n’est précisée, les gendarmes sont totalement maîtres de la décision et de l’interprétation des critères de nécessité » explique la pénaliste Virginie Gautron à nos confrères de CheckNews, l’organe de vérification de l’information de Libération.

D’autres autorités – gendarmes de la même unité, maire de la commune concernée, préfet – pourront avoir accès aux notes inscrites par les pandores. « Avec l’application mobile, les gendarmes vont être encore plus poussés à écrire des choses, à laisser des détails, parfois dans le feu de l’action avec aucun recul, donc ça augmente le risque d’erreur ou d’interprétation farfelue », commente Arthur Messaud, juriste à l’association La Quadrature du Net, au micro de France 2.

Autre motif d’inquiétude : le traitement des informations collectées. Le ministère de l’intérieur assure que les données sensibles saisies dans les « notes libres » ne seront pas croisées avec d’autres bases, comme le fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ).

Contacté par Libération, la place Beauvau assure que ces données ne seront collectées qu’à bon escient : « Il n’y a aucun fichage de la population, qu’il soit politique, religieux, syndical ou sur les orientations sexuelles. GendNotes est un outil qui permet la prise de notes dématérialisées (elle était jusqu’à présent manuscrite) des gendarmes dans le cadre de leurs interventions. Dans certains cas, la prétendue origine raciale, les croyances religieuses, etc. sont directement liées à l’intervention, les gendarmes doivent être spécifiquement autorisés à collecter ce type de données ».

Dans une délibération du 3 octobre dernier, la Commission nationale de l’informatique et des libertés – dont l’avis est consultatif – s’est dite favorable au dispositif, malgré quelques réserves, notamment autour de la conservation non-cryptée des données. Mais certaines associations devraient prochainement déposer des recours.

Vidéo, cliquez ici.

Source AUTO MOTO.

L’État laisse-t-il passer des milliards d’euros de fraude aux prestations sociales ?…

Selon le magistrat spécialisé Charles Prats, quelque 1,8 million de numéros de Sécurité sociale seraient basés sur des documents frauduleux, alimentant une escroquerie qui pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros chaque année.

L’administration assure au Figaro que le risque est maîtrisé.

Le chiffre de 14 milliards d'euros est avancé par Charles Prats. Le déficit budgétaire de l'État s'établissant à 67,8 milliards d'euros en 2017, la fraude représentait à elle seule 20% du trou budgétaire annuel.

Un «scandale d’État», rien de moins, selon le magistrat Charles Prats. Un non-problème, pour l’administration de la Sécurité sociale. Qui a raison? Le premier, ancien membre de la Délégation nationale de lutte contre la fraude, service rattaché à Bercy, affirme dans plusieurs médias (Europe1, RMC) que des comptes de sécurité sociale frauduleux permettent à des individus de prétendre aux aides sociales des différentes branches (maladie, vieillesse, famille) à une échelle massive. Une estimation de 14 milliards d’euros est avancée, presque le triple du déficit de la Sécurité sociale en 2017. La direction de la Sécurité sociale (DSS) et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) assurent de leur côté que le risque est entièrement maîtrisé, et qu’une fraude à cette échelle est impossible. Pourtant, la sénatrice UDI-UC Nathalie Goulet, qui s’est saisie du dossier au niveau parlementaire, dit se heurter à une fin de non-recevoir des gouvernements et majorités successives depuis plusieurs années sur le sujet, et évoque «un État dans l’État», qui préfère rester muet sur le dossier plutôt que d’avouer sa faute.

«Sésame, paye-moi»

Comment une telle faille serait-elle possible, selon le magistrat et la sénatrice? Pour un bénéficiaire né à l’étranger, la sécurité sociale attribue un numéro manuellement, sur la base de documents d’identité du pays de naissance. Or depuis une circulaire prise sous le gouvernement Jospin, les photocopies sont autorisées pour attester des documents d’identité. Un processus de contôle allégé qui aurait permis de nombreuses inscriptions frauduleuses, donnant ainsi accès à une part importante de l’univers des prestations sociales françaises. Des comptes sécu surnommés «Sésame, paye-moi» par Nathalie Goulet.

Mais combien seraient-ils exactement? Dans le bilan 2011 de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude, des policiers avaient travaillé sur un échantillon de 2056 dossiers sociaux, et identifié 10,4% de faux (selon Charles Prats, 80% des faux documents copiaient des papiers algériens, marocains, congolais et maliens).Par extrapolation, sur les 17,6 millions de comptes de Français nés à l’étranger, le nombre de dossiers frauduleux atteindrait donc 1,8 million. Ce vendredi, Charles Prats indique au Figaro avoir fourni au Sénat et à Nathalie Goulet les preuves que le chiffre a été présenté en cabinet ministériel, à l’époque de l’étude.

De là, et dans l’hypothèse où tous ces comptes servent activement une escroquerie, le magistrat avance une somme de 13 à 14 milliards d’euros, en prenant la moyenne des dépenses annuelles de sécurité sociale par compte (environ 7500 euros). Un chiffre qui donne surtout un ordre de grandeur: il pourrait être largement surestimé, par exemple si les fraudeurs tiraient des montants plus bas pour éviter d’être repérés, ou si les comptes étaient simplement erronés mais sans volonté d’arnaque aux aides sociales. Il pourrait également être sous-estimé: en février 2018, la CAF poursuivait un Algérien de 49 ans qui avait touché indûment plus de 32.000 euros d’allocations en deux ans et demi (soit 12.800 par an) en se prétendant Irakien, rapporte Les Nouvelles d’Alsace. Au passage, l’homme avait été relaxé, le tribunal de Strasbourg estimant qu’il n’avait pas commis de tromperie caractérisée, car «l’administration savait qu’il y avait une incertitude sur son identité».

Plusieurs amendements refusés

En 2011, le gouvernement de François Fillon et la majorité UMP avaient décidé d’avancer sur le sujet, en appuyant le principe d’un arrêt des versements, dès la constatation d’une pièce frauduleuse dans un dossier de sécurité sociale. Toutefois, l’alternance politique de 2012 avait tout annulé, aucun décret d’application n’ayant été pris pour la mesure. Depuis, Nathalie Goulet a échoué plusieurs fois à réintroduire le même type d’amendement, et a demandé la création d’une commission d’enquête en novembre 2017, sans plus de succès. La sénatrice déplore que l’État n’ait «absolument pas la culture de l’évaluation» et indique ne pas comprendre cette volonté d’éluder la question.

L’administration affirme que les comptes ont tous été contrôlés

Mais alors, des milliards partent-ils dans la nature chaque année à cause d’un simple laxisme de l’administration sur des documents d’identité? Contacté par le Figaro, le cabinet d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, nous redirige d’abord vers la Direction de la sécurité sociale (DSS). Pour cette dernière, les chiffres avancés sont «totalement faux», à commencer par le taux de fraude documentaire: «il y a huit ans, il y avait peut-être un sujet concernant la non-traçabilité» des documents servant à établir des comptes. Mais depuis, «différents niveaux de contrôle incluant des outils du ministère de l’Intérieur et des communications avec les consulats ont été mis en place» pour vérifier l’authenticité des documents des Français nés à l’étranger. À propos du stock d’identités frauduleuses, la DSS souligne qu’un audit sur les comptes étrangers a eu lieu et qu’ «environ 500.000 comptes à risque ont été écartés». Malgré des demandes répétées, Le Figaro attend toujours de recevoirles pièces justificatives. En 2016, seuls 2000 contrôles avaient eu lieu, selon la secrétaire d’État Ségolène Neuville, alors interrogée par Nathalie Goulet.

De son côté, la Cnav (la Caisse nationale d’assurance vieillesse) fait état d’échantillons avec des taux d’anomalie plus faibles constatés sur le flux de nouvelles inscriptions (600.000 dossiers par an): 6,3% en 2011, 5,44% en 2013, 4,23% en 2018. Et surtout, elle ne pose pas le problème du stock à risque dans les mêmes termes. Le service ne considère pas comme «fraude» à proprement parler les défauts relevés dans les documents: «une pièce d’identité de qualité moyenne ou non satisfaisante, relevée comme anomalie, ne veut absolument pas dire qu’il y a une volonté d’escroquerie». Renaud Villard, directeur de la Caisse, ajoute de même qu’«un numéro de Sécu n’ouvre pas de droit en soi. À chaque prestation, il y a une barrière à l’entrée avec d’autres justificatifs». Pour lui, si le chiffre d’1,8 million de comptes frauduleux était exact, «on trouverait tout le temps des cas d’abus. Mais il n’y a pas de risque financier sur l’existence d’un NIR (Numéro d’inscription au répertoire, qui est un moyen de dialogue entre services». Le responsable conclut qu’il y a «bien sûr des dossiers de fraude, mais absolument pas à l’échelle décrite».

Dernier détail, les deux administrations ne tiennent pas le même discours sur l’autorisation des photocopies: pour la DSS, celles-ci ne sont plus autorisées pour créer un compte, pour la Cnav, elles le sont lorsque le demandeur est «physiquement présent».

Pas de quoi dissiper les doutes aux yeux de Nathalie Goulet: «soit ils ont fait le ménage et c’est tant mieux, soit non, mais dans tous les cas un contrôle parlementaire est absolument nécessaire». Contactées par le Figaro, des sources parlementaires LaREM ne se prononcent pas sur le dossier. Une d’entre elles souligne que pour la majorité, le «non-recours» aux aides sociales est un problème aussi grave que la fraude, et assure que plusieurs mesures permettront bientôt de mieux lutter contre les détournements, notamment l’échange d’informations entre administrations, ainsi que le versement social unique, qui doit être mis en place l’année prochaine, et qui nécessitera le croisement des fichiers fiscaux et sociaux.

Source LE FIGARO.

 

Le magistrat Charles Prats évoque désormais une fraude sociale potentielle de 30 milliards d’euros…

Interrogé en commission d’enquête parlementaire, le magistrat a évoqué de nouveaux documents et s’est montré plus alarmiste que jamais….

Le magistrat aboutit au chiffre de 2,4 millions d'étrangers actifs en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française.

«L’administration fait-elle la politique de l’autruche ?» C’est la question que se posait à haute voix le député Patrick Hetzel (LR), président de la commission d’enquête parlementaire sur la fraude aux prestations sociales, après l’audition de Charles Prats, mardi dernier. En cause, de nouveaux documents officiels à partir desquels le magistrat, qui a fait de l’estimation de la fraude sociale un cheval de bataille, calcule une perte potentielle de l’ordre de 30 milliards d’euros, bien loin des estimations de la Sécurité sociale, qui chiffre la fraude à quelques centaines de millions d’euros au maximum.

À l’appui de cette nouvelle démonstration, un document publié le 7 novembre dernier : la réponse des pouvoirs publics à une question posée par une précédente commission d’enquête parlementaire. À la rentrée, la députée Carole Grandjean (LREM ) et la sénatrice UDI Nathalie Goulet (UDI) avaient demandé au ministère des Solidarités et de la Santé le nombre de «NIR actifs», c’est-à-dire le nombre de comptes au format spécifique aux personnes nées à l’étranger, et capables de recevoir des prestations sociales (excluant donc les cartes désactivées).

Dans les pages du Journal Officiel de la République Française, l’administration concernée disait recenser 12.392.865 personnes nés à l’étranger «disposant d’un droit ouvert à recevoir au moins une prestation sociale». Et c’est sur la base de ce nouveau groupe d’assurés que Charles Prats relève une première incohérence : selon l’Insee, il existe 8,2 millions de personnes, immigrées ou non, nés à l’étranger en France. Pourquoi un tel écart?

En retranchant les retraités vivant à l’étranger (1,1 million) et les régimes spécifiques à la Polynésie et à la Nouvelle-Calédonie, le magistrat aboutit au chiffre de 2,4 millions de personnes nées à l’étranger actives en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française. C’est en se basant sur une dépense moyenne nationale de 11.800 euros par NIR que le magistrat déclare que la fraude potentielle pourrait atteindre «30 milliards d’euros par an».

42% des bénéficiaires d’allocations familiales «nés à l’étranger»?

Dans le détail, d’autres incohérences surgissent, qui font douter le magistrat : sur les plus de 12 millions d’assurés nés à l’étranger selon le ministère, 86% auraient un droit ouvert aux prestations maladie, 43% seraient en situation de recevoir des prestations familiales et 33% auraient des droits à la retraite. En confrontant ces pourcentages aux statistiques sur les bénéficiaires d’aides sociales en France, cela ferait par exemple 42% des bénéficiaires d’allocations familiales qui seraient nés à l’étranger, ou encore un cinquième des retraités en France qui seraient nés à l’étranger… Des chiffres incohérents, selon le magistrat, sauf à imaginer des compte de sécu surnuméraires, support d’une fraude de grande échelle.

Contactée par Le Figaro, la direction de la Sécurité sociale renvoie à son communiqué du 13 février faisant état de 609.000 cartes Vitale en surnombre, et souligne que «cela ne signifie pas qu’il y a des fraudes ou de la consommation de soins avec ces cartes Vitale». En commission, le magistrat évoquait pourtant ce point : «quand on est dans la branche famille, c’est qu’on touche tous les mois… Même chose pour la branche vieillesse avec le versement d’une retraite». Affaire à suivre.

Charles Prats

⭕️12,4 millions de personnes nées à l’étranger ont des prestations sociales alors qu’elle ne sont que 8,2 millions selon l’INSEE… Finalement l’enjeu de sur les NIR c’est 30 milliards, pas 14‼️Je viens de donner les docs issus du Gvt à la commission d’enquêt.

Source LE FIGARO.

Handicap: ces pays où l’assistance sexuelle est encadrée, voire remboursée…

Pour rouvrir le débat en France, où la pratique est interdite car assimilée à de la prostitution, la secrétaire d’État aux personnes handicapées invoque la Suisse, le Danemark ou les Pays-Bas, pays où la pratique est légale voire remboursée par la sécurité sociale.

L’assistance sexuelle est principalement légale dans les pays où la prostitution l’est également. (Photo d’illustration).

L’assistance sexuelle pour les personnes handicapées s’invite une nouvelle fois dans le débat public. Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du premier ministre chargée des personnes handicapées, a saisi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en ce sens. Un débat clos depuis 2013 lorsque le comité avait rendu un avis négatif, s’appuyant sur le «principe de non-utilisation marchande du corps humain». En effet, en France, la loi interdit l’activité des assistants sexuels puisque ces derniers sont rémunérés à la séance. Une pratique proche de la prostitution. Il ne s’agit pas «d’ouvrir un réseau de prostitution, cette question est totalement ridicule, à côté de la plaque. Ces assistants de vie sexuelle existent déjà en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse. Allons voir comment ont été formées ces personnes», a alors dit Sophie Cluzel sur Europe 1 et CNews.

La problématique a déjà été évoquée dans la convention des nations unies du 13 décembre 2006 relative aux droits des personnes handicapées. L’article 25 de cette convention précise notamment: «Les États Parties reconnaissent que les personnes handicapées ont le droit de jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination. Ils prennent toutes les mesures pour leur assurer l’accès à des services de santé qui prennent en compte les sexospécifités.» Il est également précisé que les pays ayant ratifié cette convention doivent leur fournir «des services de santé gratuits ou d’un coût abordable couvrant la même gamme et de la même qualité que ceux offerts aux autres personnes, y compris des services de santé sexuelle et génésique et des programmes de santé publique communautaires».

Plusieurs pays voisins «ont d’ores et déjà encadré l’assistance sexuelle; cela, de différentes manières. Le statut des professionnels varie également selon la réglementation des États, mais tous insistent particulièrement sur le ‘recrutement’ et la formation des aidants», expliquait déjà François Vialla, directeur du Centre européen d’études et de recherche droit et santé, dans l’avis du CCNE de 2013.

• Pays-Bas

Les Pays-Bas ont été un des premiers pays à avoir proposé l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées, au début des années 1980. À noter que le système prostitutionnel hollandais est très permissif. L’association pour des Relations Alternatives SAR propose des prestations sexuelles depuis 1982. Les tarifs varient entre 85 et 100 euros l’heure. D’après l’association, 95% des demandes sont masculines.

Au Pays-Bas, l’assistance sexuelle est reconnue comme un soin. «Les prestations sont parfois remboursées par les assurances sociales des collectivités locales», expliquait François Vialla. Dans son ouvrage «handicaps et sexualités: le livre blanc» , Marcel Nuss explique aussi: «Dans certaines régions, les personnes handicapées peuvent toucher une allocation de la part des services sociaux pour ce type de prestations».

• Danemark

La prostitution est dépénalisée au Danemark, seules les organisations comme le proxénétisme et les maisons closes sont interdites. D’ailleurs, les travailleurs du sexe doivent s’inscrire en tant que travailleur indépendant et sont même susceptibles de payer des impôts à partir de 50.000 euros de revenus par an. Le versement d’une aide sociale, considérée comme une «indemnité de handicap» a également été mis en place pour permettre aux personnes handicapées d’obtenir les services d’une assistante sexuelle ou d’une prostituée.

• Belgique
Bien que l’on cite souvent en exemple la Belgique, l’assistance sexuelle y est certes pratiquée mais non réglementée. Les questions morales étant identiques à celles posées en France et concernant l’assimilation à la prostitution. La prostitution n’est pas interdite en Belgique et le pays a la même législation que le Danemark: le proxénétisme et les maisons closes sont interdits.

Dans un avis du Comité national d’éthique belge rendu en 2017, les membres estiment que «comme tout adulte majeur, la personne handicapée physique jouit en droit de sa pleine capacité d’exercice et peut dès lors consentir librement à toute pratique sexuelle qu’elle souhaite».

L’assistance sexuelle devrait ainsi «constituer une offre de service reconnue par les pouvoirs publics à travers un cadre réglementaire» mais ne devrait pas «faire l’objet d’un remboursement par les pouvoirs publics (via les mutuelles ou autres)».

• Suisse Romande

En Suisse Romande, les premières formations d’assistance sexuelle ont vu le jour en 2007 à l’initiative de l’association Sexualité et handicaps pluriels. La prostitution est légale et encadrée et «toute personne désirant exercer cette activité est libre de le faire et est considérée comme indépendante», précise Christine Fayet, secrétaire générale de l’association. Le métier d’assistant sexuel est, ainsi, assimilé à une activité prostitutionnelle. L’État ne prend absolument pas en charge les formations. Ces dernières sont données par des associations. Les formations sont ouvertes à tous et les profils sont variés: il s’agit parfois de prostituées, de professionnels de santé ou d’autres types de métiers.

• Allemagne

En Allemagne, la prostitution est légale et régulée. En 1995, un «service de contact corporel», nommé SENSIS, a été créé. En principe, tout le monde peut devenir assistant sexuel et plusieurs associations proposent des formations. L’institut pour l’autodétermination des personnes handicapées (ISBB) est notamment spécialisé. Selon les länder, certains actes sexuels réglementés de façon différente. «La plupart du temps, il s’agit de massages et de caresses et la pénétration est interdite», explique Julia Tabath, présidente de l’association Choose.

• États-Unis

Outre-Atlantique, l’assistance sexuelle est apparue dans les années 1970. Aux États-Unis, aucune loi n’interdit spécifiquement l’accompagnement sexuel bien que la prostitution soit tout de même considéré comme un délit dans la majorité des États.

Dans certains États, notamment en Californie où la prostitution est illégale, les assistants sexuels ont le statut de «sexual surrogates» (partenaire de substitution). L’activité est reconnue et un accompagnant sexuel peut même être proposé à une personne handicapée par son médecin ou son thérapeute.

Source LE FIGARO.


 

Film “De Gaulle“ : la trisomie de Clémence l’éloigne de l’école… Interview…

Âgée de 13 ans, Clémence, qui incarne la fille du général de Gaulle dans le film qui sort en salle le 4 mars, avec Lambert Wilson et Isabelle Carré, est déscolarisée depuis plusieurs mois.

Une situation que rencontrent beaucoup de familles d’enfants porteurs de handicaps, faute de places dans les structures adaptées.

Désemparée, sa mère, Agnès Hittin, a lancé un appel très relayé sur Facebook. Interview.

Comment s’est passé le tournage du film ?

C’était une très belle aventure. Une aventure familiale notamment puisque ses frères et sœurs ont joué les cousins d’Anne de Gaulle. Nous sommes partis tous ensemble sur les routes du tournage. Clémence a dû se dépasser car il n’était pas évident pour elle de faire des choses qu’on lui imposait. J’ai essayé de la rassurer au maximum. Elle a dû par exemple monter sur un poney à cru, le cheval était surexcité, je voyais qu’elle était tétanisée. Mais elle est très volontaire. Et puis il y avait beaucoup de monde, des figurants qui jouaient des soldats blessés, de la fumée, du bruit… Il a fallu qu’elle intègre tout ça. L’équipe du tournage a été très gentille, elle a été vraiment choyée. Les acteurs ont été assez exceptionnels. Ils se sont mis à sa portée. Elle en a retiré de la joie. Je crois que ça l’a amusée de devenir une petite starlette !

Les acteurs ont-ils été touchés par Clémence ?

Il y a eu des très beaux retours d’Isabelle Carré dans différentes interviews où elle parle de Clémence avec beaucoup de vérité. Rencontrer des enfants différents, cela apporte toujours quelque chose. De la spontanéité par exemple. Je pense que la présence de Clémence donne de la profondeur au film.

« Les enfants porteurs de trisomie 21 ont toute leur place au cinéma car ils ont beaucoup à offrir à la société. »

On ne voit pas souvent un enfant porteur de trisomie 21 au cinéma…

« Non. Et pourtant ils ont toute leur place car ils ont beaucoup à offrir à la société. »

Être maman d’une petite fille comme Clémence, cela signifie quoi ?

Je suis une maman comme les autres. Sa trisomie fait partie notre vie mais ça ne fait pas tout d’elle. Je suis presque fière qu’elle porte cette trisomie en elle car elle apporte une vraie richesse. Tout n’est pas si noir. Nous avons aussi des difficultés avec nos autres enfants ! Je n’ai jamais souffert du regard des autres.
J’ai tenu un journal intime pendant plusieurs années après la naissance de Clémence car j’avais envie et besoin de témoigner, de mettre en avant qu’avoir un enfant trisomique pouvait être source de joie et que la différence n’est pas obstacle au bonheur. J’ai donc tenu un blog (« Clémence, le bonheur dans tes yeux », à lire aujourd’hui sur une page Facebook). Une expérience dont j’ai témoigné sur France 2 il y a deux ans. J’ai eu beaucoup de retours de mamans, dont un que je n’oublierai jamais : elle avait le projet d’arrêter sa grossesse et elle a choisi finalement de garder l’enfant après m’avoir écouté. De ma petite expérience, je suis heureuse de pouvoir redonner confiance parce que c’est la peur qui entraine ce genre de démarche et de choix.

Vous êtes catholique. Est-ce que cela vous aide à vivre le handicap de votre fille ?

Forcément. Cela aide particulièrement. Dès le départ, j’ai pu accueillir. Il y a eu des larmes, oui. Mais ça nous a donné un certain souffle, ça nous a porté, ça nous a donné confiance. Et la confiance est la meilleure des armes.

Clémence est totalement déscolarisée depuis le mois de décembre. 

Vous avez lancé un appel le 26 février sur Facebook pour que Clémence puisse être scolarisée. Quelle est la situation de votre fille aujourd’hui ?

Clémence est totalement déscolarisée. Elle est à la maison depuis le mois de décembre. Elle avait auparavant fréquenté pendant sept ans dans l’association Aime la vie à Voisin-le-Bretonneux. C’est une petite école humaine, chrétienne, extraordinaire, créée par deux éducatrices, il y a 30 ans, qui accueille six enfants trisomiques et porteurs d’autres handicaps. Son organisation est très adaptée aux enfants trisomiques : enseignement le matin et des activités l’après-midi. Mais elle s’arrête aux 12 ans de l’enfant.
Lorsque l’on fréquente ce genre de structure, il est difficile de rejoindre ensuite dans une école classique. Les classes Ulis en collège, qui suivent les programmes classiques de l’Éducation nationale, ne sont pas adaptées pour Clémence. Elle n’a jamais fréquenté de grosse structure. Pour elle, ce serait source de souffrance d’être lâchée dans ce type d’établissement.
Nous avons contacté tous les Instituts médico-éducatifs (IME) autour de chez nous, sans succès. Nous avions trouvé une grande école privée hors contrat, mais ça s’est très mal passé. L’établissement nous a demandé de chercher une autre solution.

« Je ne suis pas institutrice, je suis maman ! Je n’ai pas les méthodes. »

Comment va Clémence ? Et vous, dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

Clémence va bien. Elle est très entourée, elle a un cadre familial solide et la chance d’avoir une maman qui ne travaille pas. Ce qui est douloureux pour elle, c’est de ne plus être en relation avec d’autres enfants. Elle a des frères et sœurs mais ce n’est pas pareil, ce ne sont pas des amis.
De mon côté, je ne me laisse pas démonter. J’essaie de ne pas lâcher le scolaire donc je lui donne quelques cours à partir des cahiers de son ancienne école. Mais je ne suis pas institutrice, je suis maman ! Je n’ai pas les méthodes. Je ne me sens pas de faire ça. Je le fais par amour pour ma fille mais ce n’est pas une solution. Néanmoins, je suis dans la confiance ; j’ai toujours fonctionné comme ça. Nous n’avons jamais eu de difficultés particulières avec Clémence, là c’est la première tuile. C’est difficile mais c’est peut-être le chemin qu’on doit suivre. D’autres parents le vivent. C’est fatigant parce qu’on s’inquiète beaucoup en tant que parent.

« Nous ne voulons pas un placement, mais un établissement où elle sera heureuse. »

Qu’est-ce qui est responsable de cette situation selon vous ?

C’est difficile de pointer quelque chose ou quelqu’un. Il manque des structures adaptées, surtout des petites structures. Les listes d’attente sont très longues. Tous les établissements ne conviennent pas aux enfants ou aux modes éducatifs des parents. L’insertion, proposée dans les classes Ulis, c’est génial quand ça marche, mais cela ne fonctionne pas pour tout le monde. On a contacté tous les IME autour de notre lieu de résidence. Nous en avons visité un avant les vacances, qui nous proposait une place, mais nous avons refusé car il n’était pas adapté pour Clémence. C’était tous des grands gaillards de 19 ans… Clémence est encore petite. Nous ne voulons pas un placement, mais un établissement où elle sera heureuse. Comme pour tous les enfants, en fait. Nous n’avons peut-être pas pris les choses assez en amont, mais on ne le sait pas en tant que parents ! Il faut s’y prendre au moins deux ans en avance. Nous continuons à chercher en élargissant notre champ de recherche.

Quelle serait la structure idéale pour Clémence ?

Un IME en petit effectif. Elle est effrayée quand il y a trop de monde. Elle n’aime pas le bruit. Ou bien une classe Ulis mais avec les bons éducateurs. Elle n’est pas très scolaire. Elle aime le sport, la musique, les activités manuelles, la cuisine… Si seulement il existait des établissements avec ce genre d’activités !

Source LA VIE.

 

Reims : le premier restaurant inclusif ouvrira dans quelques mois…

Le premier restaurant inclusif devrait voir le jour dans les prochains mois à Reims. Une association s’est créée, pour mettre en place ce projet. Il fera travailler des personnes en situation de handicap.

Le restaurant inclusif de Reims devrait ouvrir d'ici quelques mois. / © Document remis

« Un restaurant inclusif est un restaurant avec une majorité d’employés en situation de handicap « , précise Gonzague Peugnet, le président de l’association RB22 initiatrice de ce concept. Depuis un an, le président de l’association et plusieurs personnes de l’équipe réfléchissent à la mise en place de ce projet qui leur tient à cœur. Ce concept existe dans plusieurs villes de France, mais pas encore à Reims. Il était donc nécessaire selon Gonzague Peugnet d’y remédier, afin d’intégrer ces personnes qu’il qualifie d’extraordinaires.

« Une personne porteuse d’un handicap mental ou d’une autre déficience intellectuelle a besoin de vivre et d’être comme tout le monde. »
Gonzague Peugnet, président de l’association RB22

Une expérience humaine pour les clients

La restauration est le lieu idéal selon ce dernier, « elle peut s’articuler autour de tâches simples et régulières, c’est une activité très adaptée pour ces personnes ». Ce projet est différent des Esat (établissements d’aide par le travail), une structure médico-sociale où travaillent des personnes en situation de handicap. Gonzague Peugnet précise : « Nous voulons créer un restaurant classique où les employés seront considérés comme n’importe quel salarié. »

« C’est plus qu’un job, mais une possibilité d’acquérir un métier. Les personnes seront formées à la production en cuisine et au service à table. »
-Gonzague Peugnet

L’expérience pour les clients sera très « enrichissante et complète » selon le président de RB22. « Ces personnes en situation de handicap apportent une ambiance humaine au restaurant », s’enthousiasme-t-il.

Un restaurant humain et écologique

Ce projet aura deux piliers : le premier sera un côté profondément humain en employant des personnes handicapées et le second aura un objectif écoresponsable en favorisant une cuisine de qualité, les circuits courts et la réduction des déchets.

L’association RB22 s’est donc constituée afin de mettre en œuvre ce restaurant. Lancée depuis le 12 février, elle compte déjà une vingtaine d’adhérents. L’objectif est d’ouvrir ce lieu en 2020, affirme Gonzague Peugnet. Il reste toutefois prudent : « Nous n’avons pas encore de local définitif, si des travaux sont nécessaires, l’ouverture pourrait être retardée. »

« Nous ne souhaitons pas créer un lieu où les personnes iraient spécifiquement, mais un restaurant tout à fait classique dans le centre-ville, là où il y a du passage », explique le président de RB22. Pour mettre en œuvre ce projet, ils recherchent des bénévoles. « Une campagne participative et des adhésions sont possibles via le site helloasso« , détaille-t-il.

Les personnes intéressées peuvent contacter l’association sur ce mail : rb22reims@gmail.com.

Source FR3.

 

Grenoble : une mère dénonce l’acharnement thérapeutique sur son fils, mort-né il y a 18 ans, avant d’être réanimé…

Le 21 mars 2001, Jack meurt né à Grenoble avant d’être réanimé quelques minutes plus tard. 18 ans plus tard, sa mère a appris pourquoi son fils était lourdement handicapé.

Elle attaque en justice différents le pédiatre et le médecin réanimateur pour acharnement thérapeutique.

Jack a été réanimé par les médecins après être mort le 21 mars 2001 / © France 3

Enfin, elle a su. Carrie Jean Walker a appris récemment ce qui était arrivé à son fils, Jack, le 21 mars 2001. Ce jour-là, Jack est mort-né à 17h28 à la clinique Belledonne de Grenoble avant d’être réanimé par les médecins 17 minutes plus tard. « On m’a dit qu’il y avait un problème, on ne m’a pas donné le bébé, et je n’ai pas entendu de cri. Les médecins ne m’ont rien expliqué. J’ai demandé si c’était grave, ils m’ont dit que oui », explique Carrie Jean Walker, qui a accouché par césarienne.

Il y a quelques mois encore, elle ne savait pas pourquoi son fils, aujourd’hui âgé de 18 ans, était handicapé : retard mental important, surdité et troubles de l’équilibre, qui l’empêchent de se déplacer normalement. Aujourd’hui, le handicap de Jack s’aggrave de plus en plus et devient trop lourd à porter pour sa mère. « J’aime mon fils, il m’apporte beaucoup de joie. Mais son handicap m’apporte beaucoup de souffrance. »

« Ils ont pris une décision libérée »

Elle a attaqué en justice son gynécologue qui n’a rien décélé pendant la grossesse. La responsabilité du médecin est écartée car le handicap est apparu après l’accouchement. « Ils ont pris une décision délibérée d’intervenir après la mort. Et ils savaient très bien qu’en cas de réussite de l’intervention, il serait rudement handicapé. Ca change tout », poursuit Corrie Jean Walker.

Jack, handicapé à vie, est dépendant de sa mère quand il n’est pas dans un institut spécialisé. Pour sortir, il a besoin d’un fauteuil. Et communique avec sa mère par une langue des signes conçue ensemble.

« Le médecine a franchi une limite qu’elle ne devait pas franchir »

Quand elle apprend enfin la nouvelle, elle est furieuse. Elle poursuit le pédiatre et le médecin réanimateur de la clinique. Elle dénonce un acharnement thérapeutique et des manoeuvres de ressucitation.

Un cas inédit qui pourrait redéfinir les conditions d’intervention des médecins. L’avocat de Corrie Jean Walker et de Jack Walker, Hervé Gerbi, s’explique :

« On parle de réanimation lorsque vous êtes en état de mort apparente et qu’il y a ce petit souffle de vie qu’on veut faire croitre. Là, il y a manoeuvre de « ressucitation » car l’enfant est mort probablement depuis longtemps quand il sort du ventre de sa mère. Et je crois que c’est cette différence qu’a voulu mettre en avant l’expert pour dire que la médecine avait franchi une limite qu’elle ne devait pas franchir. »

Pour l’avocat du médecin réanimateur, il était impossible de savoir lors de l’accouchement que Jack était mort-né. Il a également affirmé que l’urgence de la situation justifiait le choix de la réanimation.

Une expertise judiciaire doit désormais déterminer s’il y a eu acharnement thérapeutique sur Jack ce 21 mars 2001.

Vidéo, cliquez ici.

Source FR3.


Un premier pas vers le monde du travail pour des jeunes lavallois souffrant de troubles psychiatriques…

Le centre hospitalier de Laval et la Chambre des Métiers de la Mayenne poursuivent leur partenariat en 2020.

Cinq jeunes atteints de troubles psychiatriques vont pouvoir à nouveau participer à des ateliers de formation, en cuisine et en pâtisserie.

Cinq jeunes de 11 à 16 ans participeront en 2020 à ces ateliers, notamment de cuisine.

Des jeunes de 11 à 16 ans souffrant de troubles psychiatriques comme la dépression, l’anxiété, la bipolarité découvrent le monde du travail. Ils peuvent participer à des ateliers pour apprendre les métiers de cuisinier ou de l’hôtellerie.

C’est possible grâce à un partenariat entre l’hôpital de Laval et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Mayenne qui existe depuis 2011 et qui est renouvelé en 2020. C’est un moyen pour ces jeunes de se tourner vers l’avenir.

Trois ateliers par an

Cinq adolescents participent à ces ateliers et il y a trois ateliers chaque année. Souvent, celui du mois de décembre, c’est un atelier pâtisserie sur le thème des fêtes.

« Ils peuvent préparer une bûche, l’année passée, c’était en forme de traîneau du Père Noël. Chaque jeune part avec sa réalisation, avec sa bûche bien présentée dans une jolie boîte, bien décorée. Ils partent fiers d’avoir réaliser leur oeuvre« , estime Sabine Fosse, pédopsychiatre au centre hospitalier de Laval.

Ils partent aussi avec une meilleure estime d’eux-mêmes, une estime que ces jeunes ont souvent perdu sur les bancs de l’école, selon Sabine Fosse :

L’élève n’a pas une scolarité régulière parce qu’il a des soins importants qui vont être réguliers, et donc il y a souvent un retentissement sur la scolarité. C’est une sorte de cercle vicieux. L’adolescent perd confiance en ses capacités et il a le sentiment qu’il réussit moins bien que les autres élèves de sa classe.

C’est pourquoi ces jeunes ne font pas forcément de projet d’avenir. Ces ateliers sont donc là pour leur redonner envie de trouver un métier et cela fonctionne.

« Je pense à une jeune en particulier que l’on a revue et qui fait désormais un deuxième CAP. C’est toujours une jeune qui a un suivi mais qui a un travail aujourd’hui, et ça, c’est super« , explique Valérie Meignan, infirmière à l’hôpital de jour de Laval.

Un jeune sur trois poursuit une formation

Selon elle, tous les ans dans chaque groupe, c’est un jeune sur trois qui se lance ensuite dans une formation.

Il est difficile de faire plus d’ateliers dans l’année, cela demande beaucoup de temps au personnel hospitalier. Ce n’est pas une question de budget, l’ensemble du projet ne coûte que 1 000 euros.

Source FRANCE BLEU.

Journée contre l’obésité : Comment améliorer la prise en charge médicale ?…

A l’occasion de la Journée contre l’obésité, ce mercredi, zoom sur cette maladie qui touche 8 millions de Français, et dont on commence à vraiment parler.

Journée contre l’obésité : Comment améliorer la prise en charge médicale ?

  • A l’occasion de la Journée contre l’obésité, ce mercredi 4 mars, la France organise des rencontres pour sensibiliser aux préjugés et aux freins dans la prise en charge de cette maladie.
  • Si certaines patientes et associations mettent en lumière la grossophobie et les difficultés pour être soignées, la médecine a encore quelques progrès à faire.
  • Avec le plan obésité, le ministère veut mieux informer le grand public, mieux former les soignants et mieux encadrer la chirurgie bariatrique.

Huit millions de malades en France et une prise en charge déficiente. Il ne s’agit pas du coronavirus, mais de l’obésité. Un problème de santé publique qui va croissant : en 1997, 8 % des Français adultes avaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. En 2016, ils étaient 17 %.

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’obésité ce mercredi, zoom sur cette maladie dont la prise en charge est loin d’être optimale.

Faire changer le regard

Le thème de la grossophobie et la visibilité de l’obésité se sont imposés dans les médias ces derniers mois, avec des livres comme On ne naît pas grosse, Gros n’est pas un gros mot, le documentaire « Ma vie en gros », la une (censurée) de Télérama… Mais selon un sondage Odoxa*, 67 % des Français estiment (encore) que perdre du poids est d’abord une question de volonté. « On représente ce que les gens ne veulent pas être, résume Anne-Sophie Joly, patiente et fondatrice du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO). L’obésité génère 18 pathologies. Ce n’est pas un choix de vie ! »

Voilà pourquoi l’objectif de cette journée est de faire évoluer la vision du public, pour que l’obésité ne soit plus considérée comme une tare, mais une maladie chronique qui exige un suivi particulier. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs reconnu l’obésité comme une maladie… en 1997. Et nombreux sont les soignants et patients à estimer qu’il y a urgence. « L’obésité coûte 22 millions d’euros chaque l’année à l’État, assure Anne-Sophie Joly. Nous, ça nous coûte notre qualité de vie, notre espérance de vie, l’image qu’on transmet et qu’on a de nous-mêmes. »

Des causes multiples et méconnues

Tant que ces préjugés ne seront pas de l’histoire ancienne, la prise en charge risque d’être freinée. « Le premier problème pour diagnostiquer ces patients, c’est que ces personnes ne se sentent pas malades, mais se disent que c’est leur faute si elles grignotent », assure Agnès Maurin, directrice générale de la Ligue contre l’obésité**. Or, la recherche a récemment fait un bond dans le domaine, en dévoilant que les causes de l’obésité étaient aussi complexes que multiples : prédispositions génétiques, métabolisme, dysfonctionnement hormonal, microbiote, perturbateurs endocriniens, pollution, manque de sommeil, traumatismes…

« On s’est rendu compte, par exemple, que certains patients peuvent libérer davantage d’hormones de la faim, la ghréline , ou pas suffisamment d’hormones de satiété, la leptine », explique Agnès Maurin. Trop souvent, encore, ces patients tombent dans les bras de vendeurs de rêves. Et de régimes en échecs, le poids s’envole et l’estime de soi s’effrite. Autre problème, les outils médicaux ne sont pas assez précis ou adaptés aux grandes tailles. Ainsi, les généralistes ont souvent des balances simples au lieu d’un  impédancemètre, qui permet de différencier les kilos dus à la graisse et le poids lié aux os et muscles. Enfin, aujourd’hui, certains soins pour ces obèses chez un diététicien ou un psychologue, par exemple, ne sont pas tous remboursés.

Information, formation et chirurgie bariatrique

Pourtant, il serait faux de dire que rien n’a été fait. « En médecine, pour avoir un début de certitude sur la prise en charge, il faut cinquante ans de recul. En obésité, on ne les a pas, nuance la présidente du CNAO. On est en train d’écrire l’Histoire. La France fait partie des pays les plus actifs. Les réglementations, on les a, maintenant, il faut passer aux actions. » Justement, le 8 octobre 2019, Agnès Buzyn a officialisé la feuille de route du plan Obésité 2019-2022, qui met en avant un accompagnement coordonné entre ville et hôpital, mais également pluridisciplinaire. « Dès 2020, chaque patient devra bénéficier d’une évaluation de son dossier dans le cadre d’une réunion de concertation pluridisciplinaire, afin que lui soit proposé le traitement le plus pertinent », précise le plan. Depuis janvier, le ministère échange avec les associations pour dévoiler des actions plus concrètes, idéalement avant la fin 2020. Avec trois pistes principales : améliorer l’information des patients, la formation des soignants et mieux encadrer la chirurgie bariatrique.

Pour Anne-Sophie Joly, l’angle manquant en France, c’est surtout la prévention. « Jusqu’à présent, on ne prenait en charge les patients qu’à partir d’un IMC supérieur à 35. Là, on veut aiguiller tout le monde dès l’apparition d’un surpoids. » Deuxième priorité, la formation des médecins. Le ministère devrait se pencher sur la formation initiale et continue des médecins comme des paramédicaux. « Dans les études de médecine, l’obésité se résume à 5 heures et au régime hypocalorique », relève Mélanie Delozé, diététicienne et conseillère scientifique de la Ligue contre l’obésité. Une méconnaissance aux conséquences désastreuses : les personnes obèses sont souvent renvoyées à leur poids avant d’être soignées. La Ligue contre l’obésité espère qu’un jour, une spécialité de médecine sera créée pour que des « obésitologues » traitent de façon adéquate et globale cette maladie. Comme pour le cancer.

Enfin, troisième priorité du ministère : évaluer et mieux encadrer l’offre de chirurgie bariatrique. Selon un rapport de l’Igas de 2018, le nombre d’interventions a triplé en dix ans, pour atteindre 60.000 opérations en 2016. Or, ces opérations ne sont pas toujours adéquates et le suivi peu assuré.

Accompagner de façon globale

Ce que les patients réclament, c’est surtout une vision à 360 degrés de la maladie. Depuis 2010, la France compte 37 centres spécialisés obésité (CSO), où l’accompagnement est pluriprofessionnel et les outils médicaux adaptés (IRM, chaises roulantes, brancards…). Insuffisant au vu du nombre de malades ? La Ligue contre l’obésité a prévu d’ouvrir des centres spécialisés pour compléter l’offre. « Ils seraient ouverts à tout type de public, pour faire un recrutement en entonnoir et diagnostiquer un maximum de personnes obèses. On y trouverait des généralistes, des diététiciens, des psychologues, des enseignants en activité physique adaptée, des infirmières, des kinésithérapeutes, des tabacologues et des cours d’éducation thérapeutique », précise Agnès Maurin. Un premier centre devrait ouvrir en septembre 2020 à Montpellier. Deux autres, à Dax et Martigues, sont en préparation.

* Sondage Odoxa réalisé les 5 et 6 février sur Internet sur 1.002 Français selon la méthode des quotas.

** La Ligue contre l’obésité est une association de bénévoles créée en 2014. Elle compte parmi ses fondateurs un chirurgien de l’obésité.

Source 20 MINUTES.

 

franceinfo seniors. Quoi de neuf pour le congé rémunéré proche aidant ?…

Une prime pour les proches aidants devrait être versée à compter d’octobre 2020.

En France, entre 8 et 11 millions de personnes accompagnent au quotidien, un proche en perte d’autonomie.

Le congé des proches aidants sera bientôt indemnisé (illustration).

En France, 8,3 millions à 11 millions de personnes (membre de la famille, ami, conjoint), soutiennent et accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie. Le rôle des aidants est désormais reconnu dans la loi et de nouveaux droits leur ont été octroyés dont « le congé du proche aidant » qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017.

Le congé rémunéré du proche aidant est attendu depuis de nombreuses années

C’est une avancée sociale majeure. Il permet de concilier des temps d’aide et des temps de travail, notamment pour les personnes en situation de handicap et leurs proches aidants.

Le 23 octobre 2019, le gouvernement a révélé sa stratégie pour aider les aidant(e)s de proches malades. 17 mesures doivent se mettre en en place depuis le début de 2020, dont des aides financières. Parmi les 17 mesures clés, le gouvernement explique d’abord se concentrer sur sept en priorité.

Sept mesures prioritaires

– La réduction de l’isolement des aidant(s) avec la création de cellules et de numéros nationaux de soutien dès 2020.

– Ouvrir de nouveaux droits sociaux et faciliter les démarches administratives dont la possibilité de prendre un congé « proche aidant » dès l’arrivée dans l’entreprise, au lieu d’attendre un an comme c’est le cas aujourd’hui, et des congés « proche aidant » qui ne font pas baisser les allocations.

– Permettre de mieux concilier vie professionnelle et personnelle avec l’assouplissement du congé de présence parentale et son allocation journalière, qui pourront être pris de façon fractionnée par demi-journée dès janvier 2020.

– L’aidant(e) devrait recevoir 43 euros par jour s’il/elle est en couple et 52 euros si il/elle vit seule.

– La facilitation de la reprise du travail pour les aidant(e)s ayant dû arrêter leur emploi, est aussi un axe prévu à l’étude.

– Accroître et diversifier les solutions de répit : déblocage d’un budget de 105 millions d’euros pour créer de nouvelles solutions à ce sujet.

– Permettre aux aidant(e)s de mieux prendre soin de leur santé : mieux étudier les risques sur la santé des aidant(e)s et instaurer la communication sur les bons réflexes de la part des professionnels de santé.  Épauler les jeunes aidants : sensibiliser les professeurs au sujet, et mise en place de la possibilité d’aménager des rythmes d’études pour les étudiant(e)s aidant(e)s.

Mieux concilier vie professionnelle et accompagnement du proche

– Possibilité d’un temps partiel et d’un fractionnement. La durée du congé est de trois mois maximum, renouvelable, sans pouvoir excéder un an, sur toute la carrière. Mais désormais, il pourra, avec l’accord de l’employeur, être transformé en période d’activité à temps partiel.  Il pourra aussi être fractionné. Dans ce cas, la durée minimale de chaque période de congé sera d’une journée. Le salarié devra alors avertir son employeur au moins 48 heures avant la date à laquelle il souhaite prendre chaque période de congé.

– Sauf urgence, le salarié devra informer son employeur de son souhait au moins un mois avant la date prévue de début du congé proche aidant ; une éventuelle demande de renouvellement devra être formulée au moins 15 jours à l’avance.

– En cas de dégradation de l’état de santé de la personne aidée (attestée par un médecin) nécessitant une action urgente du proche aidant ou de cessation brutale de l’hébergement en établissement (attestée par cet établissement), le congé pourra débuter ou être renouvelé sans délai.

L’allocation personnalisée d’autonomie

Toute personne âgée d’au moins 60 ans et nécessitant une aide quotidienne peut bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

– Comment monter son dossier ?

– Quel montant d’aide peut-on obtenir ?

– Quel est le reste à charge ?

Source FRANCE TV.