PORTRAIT- à Reims, Léa est trisomique et autonome : “un trait d’union pour tout le monde »….

Léa habite Reims et vient d’avoir 24 ans. Sa vie est remplie de sourires, de fous-rires.

Avec à ses côtés sa famille, elle grandit, progresse un peu moins vite que la moyenne mais un jour, elle le sait, elle quittera « le cocon familial ».

Léa est porteuse de la trisomie 21.

Léa travaille dans un fast food de la région de Reims. Un trait d'union pour tout le monde, affirme son manager. / © I. Forboteaux / France3 Champagne-Ardenne

Léa parle toujours « de sa situation ». Alors, lorsque je lui demande de me résumer cette fameuse situation elle me répond sans détour « je me vois normale comme vous Isabelle ! ». Faire connaissance avec cette jeune fille, c’est aussi rencontrer une famille extraordinaire. Léa a un frère jumeau, Virgile, étudiant à Paris et une petite sœur comédienne en devenir.

Ses parents, Laurence et Olivier sont à la fois très attentifs envers leur aînée. En même temps, leur confiance permet à Léa de s’accomplir depuis sa plus jeune enfance. Caractériser Léa c’est évoquer « son naturel, sa joie de vivre, mais aussi ses moments de tristesse, explique Laurence. C’est aussi beaucoup de démonstration de reconnaissance et puis cette autonomie de plus en plus. Elle a des amies. Elle est heureuse ». « Dès le début, on s’est dit, on va faire comme les autres, précise Olivier le père de Léa. Chaque année, on s’est fixé des objectifs et elle et nous avions la joie de les atteindre.»

L’école en milieu ordinaire

Léa est entrée en maternelle un peu plus tardivement que son frère jumeau, mais comme les autres enfants dans un milieu dit « ordinaire ». Elle y fera toute sa scolarité, accompagnée par des assistantes de vie indispensables pour soutenir Léa mais aussi les enseignants en charge de leur classe.

« Nous avons eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires, explique Olivier. En maternelle, l’institutrice de Léa l’a préparé à la lecture. Ce fut une année primordiale. Nous le voulions, et en même temps nous trouvions cela ambitieux. » « Effectivement beaucoup d’enseignants ont été à ses côtés pour la faire évoluer », reprend Laurence.

Mais nous avons aussi entendu : votre fille ne sera économiquement jamais rentable pour une société… Ou encore, Léa ne sait pas, donc elle ne saura jamais. Là on prend une claque et on se dit, on va voir.
Laurence, maman de Léa.

Léa a su lire à la sortie du CP, écrire dans la foulée. Un pari ambitieux disait son papa. Un pari remporté. « La principale actrice du succès c’est Léa, précise son papa. Quand elle veut, elle y arrive. »

Collège, lycée, formation professionnelle et CDI

Léa est passée du CE2 en 6e dans une classe Ulis où les professeurs reprenaient les matières un peu plus complexes que les autres. Léa est en difficulté avec les maths, sa bête noire… « Dans ce collège il y avait une formation Segpa avec des formations en horticulture, en cuisine et en maçonnerie, sourit la maman de Léa. Elle a fait des stages dans les trois domaines. La maçonnerie ce fut, non, rapidement, l’horticulture ne lui a pas plu car elle était seule avec ses plantes. Elle s’est donc dirigée vers la cuisine. »

Léa a fait plusieurs stages avec toujours la même envie : être en contact avec les clients. L’orientation vers un CAP en alternance était un bon compromis. La jeune femme rédige son CV, sa lettre de motivation et dépose le tout dans plusieurs sociétés de restauration. « Un jour elle m’appelle en me disant, je suis convoquée à un entretien chez McDo, explique Laurence. J’ai rappelé pour être sûre et nous sommes allées ensemble rencontrer le directeur. C’est elle qui a mené son entretien. Elle avait tout préparé. »
Ce jour, restera gravé dans la mémoire de toute la famille. D’un contrat en alternance, Léa décroche un CDI.

Léa est heureuse mais, comme tout le monde, passe par des hauts et des bas. « Ce n’est pas forcément le regard des autres, c’est de ne pas pouvoir faire comme les autres. » Florence, la maman de Léa résume ainsi les moments de doute par lesquels passe sa grande fille. « Il n’y a pas si longtemps elle m’a dit : pourquoi j’ai ce visage, pourquoi je suis petite ? C’est injuste. Pourquoi je suis trisomique ? Il y a quelques années, elle nous a demandé, comme cadeau de Noël, de ne plus être trisomique. Là ce n’est pas facile », explique encore la maman de Léa. Florence et Olivier ont toujours dit à Léa que son arrivée avait été difficile.

Quand vous l’apprenez, c’est un camion qui vous roule dessus. On a su tout de suite que notre vie venait de changer. C’est instantané. Une fois le premier choc passé, soit on relève le challenge, soit on va plus mal.
– Olivier, papa de Léa

Forte. Léa l’est devenue grâce à son entourage… Elle s’est forgé un caractère de guerrière comme elle dit. La musique, la danse, l’écriture sont ses passe-temps favoris. Dans sa chambre, son jardin secret, où se concentrent toutes ces activités, Léa se pose, se recentre. « La musique ça m’apporte le bonheur. Quand j’entends des chansons qui me touchent particulièrement, je les chante ».
Et puis Léa s’exprime aussi sur ces fameux regards. Sur sa différence.

« Quand je vais dans la rue, je souris et ça change le regard je trouve. » Quand elle se balade, Léa espère que les gens qu’elle croise se disent : « mais cette personne elle est formidable. Elle n’est pas comme nous, mais elle peut faire les choses comme nous, c’est ça qui est le plus important. » 

Lorsque je lui demande ce qu’elle voudrait changer de sa vie, Léa me répond qu’il y a une chose qu’elle voudrait voir évoluer. « J’ai juste envie que les chercheurs trouvent un remède contre la Trisomie. Et ça j’ai envie de le crier haut et fort aux chercheurs et aux familles aussi qui ont des enfants comme moi ». Une lucidité incroyable et l’envie aussi de nous expliquer ce qu’est la trisomie 21. « J’ai un chromosome en plus, j’en ai 21 et les autres non ».

Si les autres ont du mal à accepter leur différence, un petit conseil, qu’ils arrêtent de s’auto-flageller et s’ils ont un rêve, il faut qu’ils le vivent .
– Léa, porteuse de Trisomie 21

Vivre son rêve passe par des étapes d’apprentissage plus longues. Et pour cela, Léa a toujours été accompagnée, à l’école comme à la maison, par des personnes extérieures au cercle familial. Assistante de vie, employés de maison, éducatrice.

Obtenir son indépendance

Laurette fait partie de sa vie depuis 15 ans. Elle a vu évoluer la petite fille et a pris le relais aujourd’hui auprès de l’adulte. Elle la conseille lorsque Léa repasse son linge, ou fait le ménage dans sa chambre. Savoir gérer son quotidien en passe par là. « Là comme vous le voyez, je ne suis pas chez moi, précise Léa. Plus tard, j’habiterai toute seule. Pour une personne comme moi, emménager chez soi c’est important. Pour partir du cocon familial, il faut que je continue à apprendre. C’est très dur aussi de couper le cordon avec mes parents. Je préfère rester avec eux, après plus tard je partirai. Un jour où l’autre il faut partir. »

Même pas peur de cette indépendance qu’elle gagne à la force du poignet. Séphora, son éducatrice, lui apporte aussi cet autre souffle qui lui donne la force et le courage d’aller plus loin encore. Séphora, elle même handicapée, connaît bien les freins que cela génèrent… souvent dans la tête des autres. Aujourd’hui Léa mène sa vie, part travailler seule à pied, en tram, se promène en ville, va à son cours de danse africaine ou à une soirée entre amis.

Mais son plus bel accomplissement c’est ce travail de serveuse en restaurant. En un an, elle a su acquérir toutes les compétences pour travailler au milieu de ses collègues. Chacun d’entre eux lui a réservé un accueil particulier. Cette bienveillance qui a du sens, sans excès, pour l’amener à une rigueur professionnelle indispensable.

« Léa est aujourd’hui un trait d’union pour tout le monde. Elle est l’élément qui a soudé encore plus l’équipe, explique Julien Magne, le directeur du McDonald de Betheny. Elle m’a touché. Lorsque je l’ai reçu en entretien, j’ai versé ma larme. Je me suis senti tout bête… exprime-t-il encore très ému. On a mis les petits plats dans les grands. On a décidé de prendre le temps. Léa a débuté sur des périodes aux affluences moins fortes, pour qu’elle apprenne à nous connaître et à apprendre ses missions. Léa, c’est ma fierté. Je ne boude pas mon plaisir. Léa a la même vie que moi, je suis fier d’elle, fier pour ses parents. »

Léa prouve chaque jour que le handicap n’est pas un frein. Elle souhaite que sa vie soit un exemple, une preuve que les rêves d’indépendance sont réalisables. « J’ai envie de continuer mon chemin déjà pour ma famille car j’ai envie de dire haut et fort qu’ils sont formidables. Pour mes amis car c’est important d’avoir des amis. Et puis j’ai envie de dédier ce reportage à mon frère jumeau. Même si on n’est pas dans le même gène, j’ai envie de lui dire que je l’aime très fort. »

Source FR3.

“J’ai le sourire quand je vais au travail” : atteint de trisomie 21, Jimmy est employé dans une cantine de Toulon…

Dans le cadre de la journée nationale de la trisomie 21 qui se déroule aujourd’hui, nous avons recueilli le témoignage de Jimmy.

Il est trisomique, travaille dans une cantine scolaire de Toulon et nous livre un témoignage plein d’espoir.

Jimmy Diplacido en plein travail dans une cantine scolaire de Toulon.

De la volonté, du courage, un enthousiasme jamais démenti, Jimmy Diplacido ne pense qu’à une chose : aller de l’avant dans la vie. Et même s’il s’en défend, il est devenu un exemple pour ceux qui souffrent d’un handicap, d’une différence intellectuelle ou de la trisomie 21. Rencontre avec un jeune homme qui sourit à la vie malgré son handicap pour la journée nationale de la trisomie 21.

Employé dans une cantine scolaire

A 26 ans, Jimmy vit toujours chez sa mère. Mais son envie d’émancipation et de participer à la vie de la société lui ont ouvert la voie d’une réussite professionnelle. Accueilli dans des classes spécifiques, Jimmy a suivi un cursus scolaire traditionnel qui l’a mené jusqu’au lycée.

« On ne va pas se mentir, mes capacités ne m’auraient pas permises d’accéder à un CAP. On m’a donc délivré un livret de compétences services de restauration. »

Ce livret est l’équivalent d’un CAP qui privilégie la pratique à la théorie. Ce sésame lui a permis de faire de nombreux stages dans des restaurants privés, avant de choisir la voie de la restauration scolaire. En septembre 2017, il a été embauché par la mairie de Toulon et vient tout juste d’être titularisé.

Un travail en hommage à son père

« Ce travail m’apporte beaucoup, notamment des responsabilités… j’ai le sourire quand je vais au travail ! »

A ses côtés Denise, sa mère, regarde son fiston avec beaucoup de fierté : « Jimmy a toujours envie d’apprendre. Il a conscience de son handicap mais il l’accepte bien. Il est très sociable, gentil et s’est toujours bien intégré dans tous ses stages. »

Jimmy esquisse un sourire, pose un bisou sur la joue de sa mère et se livre : « Je fais tout ça aussi pour rendre hommage à mon papa qui est décédé il y a 9 ans. C’est important pour moi ! Je veux qu’il soit fier de moi ! »

Jimmy Diplacido dresse les tables dans le réfectoire.

Un poste de travail aménagé

Jimmy travaille 4 jours par semaine au sein d’une équipe de 3 personnes. Mais certaines tâches lui sont toutefois interdites. Non pas du fait de sa trisomie 21 mais de troubles de la vision. Dans le langage médical, il s’agit d’un nystagmus. C’est un défaut du nerf optique qui provoque un mouvement d’oscillation involontaire et saccadé des yeux. Cela rend sa vision « décalée » mais il est né avec et a su s’adapter.

« Pour éviter tout accident, je ne dois pas couper les aliments. C’est la seule restriction car je fais mon travail comme les autres : je sers les enfants, je les aide à manger… » et selon Denise « les enfants l’aiment beaucoup ! »

« D’ailleurs pour rentrer du travail, je dois prendre 2 bus et je le fais seul, sans problème. » poursuit Jimmy.

Le regard des autres

C’est au collège que Jimmy concède avoir connu le plus de difficultés « J’ai subi quelques moqueries de la part de mes camarades » mais selon sa mère, sa force de caractère lui a toujours permis d’avancer.

« Je voudrais que l’on ne nous regarde pas différemment des autres. Et j’encourage ceux qui sont dans mon cas à ne pas baisser les bras »

Depuis quelques temps, Jimmy a une petite amie. Elle s’appelle Célia. Elle a 24 ans et il la voit tous les week-ends. « J’ai le droit de vivre comme tout le monde mais c’est encore un peu tôt ». Sa maman acquiesce et ajoute « ça viendra » .

Source FR3.

Les parents de Louis, un jeune porteur de trisomie 21, se battent pour son insertion professionnelle.

Ce dimanche 17 novembre, c’est la journée nationale de la trisomie 21. Deux habitants de Changé (Sarthe) se battent pour que leur fils Louis qui rêve de devenir serveur puisse s’insérer dans le monde du travail. France Bleu Maine a pu rencontrer la maman.

Louis a effectué son premier stage dans la restauration à la résidence pour seniors Les Girandières au Mans

A l’occasion de la journée nationale de la trisomie 21, France Bleu Maine a rencontré la maman de Louis. Un jeune sarthois de 22 ans, atteint de cette malformation congénitale. Avec son mari et l’aide de toute la famille, Christelle Robert se bat au quotidien pour que son fils ait une vie « comme tout le monde », aller à l’école, avoir des loisirs, un travail.

Une première victoire grâce à la mobilisation des réseaux sociaux

Louis rêve de travailler dans la restauration en tant que serveur. Grâce à un appel de sa famille lancé en octobre dernier sur Facebook par sa petite sœur, le jeune homme a pu trouver un stage de trois semaines dans le restaurant d’une résidence pour seniors. Le cas de Louis a beaucoup touché les internautes, « On a été un peu submergé! On a reçu des messages de soutiens mais aussi une vingtaine d’offres de stages!« ,comme l’explique Christelle Robert. Ce qui demande désormais un gros travail de sélection.

Trouver un stage adapté au handicap

« Maintenant, il s’agit de voir comment on adapte ces stages à la personnalité de Louis, à son handicap. La trisomie 21 est souvent accompagnée d’une certaine lenteur. Il y a des tâches qu’il peut faire mais qu’il doit pouvoir décomposer. Louis apprend beaucoup les choses en les voyant, en les ressentant« , résume sa maman.

L’autre difficulté est de trouver un stage pas trop éloigné de leur domicile de Changé (Sarthe), car se posent rapidement des questions logistiques. Les allers-retours sont quotidiens, les parents et les grands-parents se relaient pour accompagner Louis à sa formation au lycée Sainte-Catherine du Mans ou aux entretiens d’embauche.

« On a vu Louis parler de nouveau »

Les contraintes sont nombreuses, mais les efforts de toute la famille portent déjà leurs fruits. « On a vu Louis reparler de nouveau, refaire des phrases. Aujourd’hui, il est plus dans le lien, la relation. Son premier stage lui a fait beaucoup de bien. Je le sentais vraiment à sa place avec les autres membres de l’équipe« , s’enthousiasme Christelle Robert.

Cette année, Louis compte bien célébrer la journée nationale de la trisomie 21. Il se rendra à l’après-midi dansant organisé par l’association Trisomie 21 Sarthe à la Maison pour tous Jean Moulin au Mans.

Source FRANCE BLEU.

Puy-de-Dôme : des petits déjeuners pour sensibiliser à la trisomie 21…

Dimanche 17 novembre, l’association Trisomie 21 Puy-de-Dôme organise la livraison de petits déjeuners à domicile.

Objectif : communiquer auprès du grand public sur la place des personnes trisomiques.

En 2018, pas moins de 8 500 petits déjeuners avaient été livrés par les bénévoles de l'association Trisomie 21 Puy-de-Dôme. / © Trisomie 21 Puy-de-Dôme

Depuis 12 ans, l’association Trisomie 21 organise une vaste opération de communication à destination du grand public. Elle aura lieu cette année le dimanche 17 novembre. Baptisée « 1 001 petits déjeuners », son principe est simple : l’association livre à domicile des petits déjeuners commandés pour le prix de 5 euros. L’an passé, pas moins de 8 500 commandes avaient été livrées.

Plus de 100 communes livrées

Au total plus de 100 communes du Puy-de-Dôme participent à l’opération. Lydie Benhadid, présidente de l’association Trisomie 21 Puy-de-Dôme, explique : « L’objectif est de communiquer, sensibiliser le grand public sur la place des personnes avec trisomie ou atteintes de handicaps. Les choses avancent. Notre association existe depuis plus de 30 ans, mais il ne faut rien lâcher sur le terrain. Le combat est à mener au quotidien, à l’école, au travail, dans les loisirs ».

Entre 300 et 400 bénévoles

Pour mener à bien cette opération, entre 300 et 400 bénévoles viennent aider l’association pour les livraisons, le temps d’un week-end. Lydie Benhadid conlut : « Grâce à nos partenaires, nous n’avons pas augmenté les prix de nos petits déjeuners. Sur les 5 euros, il nous reste environ 3 euros qui seront réinvestis pour le fonctionnement et la vie de l’association. Grâce aux éditions précédentes, nous avons pu par exemple créer une section handicap à la piscine de Chamalières ». Afin de commander un petit déjeuner le 17 novembre, il est désormais trop tard mais vous pouvez faire un don ou devenir livreur d’un jour en vous inscrivant sur Internet sur la page « bénévoles ».

Source FR3.

Paris: Le resto qui emploie des personnes trisomiques lance son « aventure humaine » dans la capitale…

Après le succès de son ouverture à Nantes en 2016, Le Reflet vient d’ouvrir ses portes dans le Marais, rue de Braque (3e). Un restaurant qui emploie des personnes « extraordinaires ».

Le restaurant Le Reflet dans le Marais, rue de Braque (3e arrondissement)

Inès se souvient bien de ce jour-là. C’était le 21 mars dernier. A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, au siège du groupe Accor, le service du déjeuner est effectué par des personnes trisomiques. A table, Sébastien Bazin, le président du groupe hôtelier, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, et Brigitte Macron. En salle, Inès, 21 ans, s’active, opère des allers-retours, sert les plats. Surtout, elle tombe nez à nez avec Flore Lelièvre, fondatrice du Reflet. Un restaurant « extraordinaire » qui a ouvert à Nantes en 2016. « Je lui ai dit que j’en avais marre de travailler dans l’hôtel où j’étais et que je voulais venir au Reflet », explique Inès. Le Reflet ?

« Une jolie réussite »

Ce restaurant qui sert des plats fait-maison et qui fonctionne au maximum en circuit court, est connu pour son équipe composée de 7 personnes porteuses d’une trisomie 21, qui travaillent en cuisine, en salle, à l’organisation et à la gestion du lieu, avec quatre encadrants. Un espace unique et en plein croissance. Après son ouverture à Nantes il y a trois ans, ce « nouveau lieu d’inclusion » vient en effet d’ouvrir ses portes en plein cœur du Marais, avec 38 couverts et Inès aux manettes, en salle. « Au début, j’étais stressée mais maintenant ça se passe très bien », sourit-elle.

« Cette ouverture parisienne est une jolie réussite », se félicite Flore Lelièvre. « A l’époque, des gens disaient à Flore qu’elle n’y arriverait jamais. Comme quoi il ne faut jamais écouter les gens », souffle-t-on dans ce nouvel établissement de la capitale.

Une aventure « humaine et sociale »

« A la base, cette aventure c’est mon projet de fin d’étude en architecture d’intérieur. Mon grand frère a une trisomie 21. Et quand on grandit avec un frère extraordinaire, on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour leur intégration professionnelle et sociale », explique-t-elle. Flore Lelièvre commence alors à désigner des éléments d’un restaurant adapté aux personnes en situation de handicap pour qu’elles puissent y travailler : Des tables, des assiettes ergonomiques, des moyens innovants pour la prise de commande. Mais le projet dépasse le stade de son diplôme et prend vie.

« J’ai présenté cette idée, qui était utopique pour certains : créer un lieu qui, de par son architecture et son design d’objets pourrait s’adapter à des personnes comme mon frère, pour qu’elles puissent travailler comme tout le monde ». Après des recherches de financements, appels aux dons, levées de fonds, des campagnes participatives et des quêtes de locaux, l’aventure devient « humaine et sociale » et des personnes « extraordinaires » décrochent au Reflet un emploi « ordinaire », en CDI avec un salaire « ordinaire ». Et de Nantes à Paris, la philosophie est la même : faire tomber les barrières, créer la rencontre entre ces personnes que l’on voit peu et le reste de la société, tout en « donnant envie à d’autres entreprises d’intégrer des personnes dites “différentes” », détaille Flore Lelièvre. Un leitmotiv qui a embarqué de nombreuses personnes.

Flore Lelièvre (à droite) et toute l'équipe du Reflet

Un restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens »

« J’ai été touché par le projet car j’ai une petite sœur qui est atteinte du syndrome de Turner », explique Frédéric, directeur du Reflet Paris. Lui qui a eu de multiples expériences dans la restauration parisienne n’a pas hésité une seule seconde à s’engager dans ce restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens ». Dans la cuisine, ouverte sur la salle, même son de cloche.

« Je ne connaissais rien au handicap mais à l’occasion d’un projet avec Flore, je suis tombé amoureux de l’équipe encadrante et des employés trisomiques », sourit Fabrice. « Quand on travaille ici, il faut apprendre à être soi-même, naturel, être calme et à l’écoute », ajoute-t-il. En cuisine, où les plats sont adaptés – pas de cuisson minute par exemple – « on s’encourage beaucoup », conclut Fabrice.

Car au-delà du projet social, Le Reflet est reconnu comme un restaurant de qualité. Le chef Ibrahima Sylla donne le ton du menu : des plats mijotés, gourmands et de saison, sur un fond de cuisine de marché avec des influences du monde. Dans les assiettes on retrouve des noix de Saint-Jacques grillées, une tombée de poireaux et palourdes, du poulet 100 jours rôti au jus, un écrasé de pommes de terre beurre noisette et ail des ours. « A partir du moment où on a envie, qu’on est à l’écoute, qu’on s’adapte, le tout avec un peu de bienveillance, on peut faire plein de choses », sourit Flore Lelièvre.

Source 20 MINUTES.

Lens : un garçon trisomique de 10 ans, oublié dans un bus, passe plusieurs heures au dépôt…

L’accompagnateur qui se trouvait dans le véhicule a manqué de vigilance, concède l’IME qui dit en « tirer toutes les conséquences« .

Lens : un garçon trisomique de 10 ans, oublié dans un bus, passe plusieurs heures au dépôt

Un enfant de 10 ans, trisomique, s’est réveillé au dépôt de bus jeudi 3 octobre alors qu’il devait se rendre en bus à l’Institut Médico-Éducatif où il est suivi, selon une information de La Voix du Nord confirmée auprès de l’établissement.

« Younès a passé une partie de la journée dans le bus« 

« Nous avons manqué de vigilance » reconnaît-on à l’IME Léonce-Malecot. L’institut qui accueille des enfants et adolescents en situation de handicap revient, dans un communiqué, sur les circonstances de cet incident : « Lors du transport en bus du matin, le jeune Younès âgé de 10 ans s’est endormi dans le bus. À son arrivée à l’IME, il dormait encore et n’est pas descendu avec les autres enfants. »

Et d’ajouter : « L’accompagnateur n’a pas vu qu’il était resté sur son siège et n’a pas fait le contrôle habituel. L’enfant ne s’est pas réveillé non plus lors du retour du bus chez notre prestataire. la conductrice a également quitté le bus sans effectuer de contrôle. Younès a passé une partie de la journée dans le bus« .

En constatant l’absence de l’enfant à la sortie du bus, l’IME dit avoir « conclu à une absence qui devait donner lieu à un échange entre l’établissemet et la famille« . Échange qui n’a pas eu lieu et que la direction de l’établissement dit « regrett[er] amèrement« .

« Éviter qu’une telle situation se renouvelle« 

La famille, précise-t-on, a été rapidement prévenue et le jeune Younès a pu retourner dès le vendredi matin à l’IME, après avoir été vu par une équipe médicale et un psychologue. L’Agence régionale de la Santé a également été alertée.

« Le contrôle du bus après la descente des enfants n’a pas été correctement fait » admet l’IME Léonce-Malecot. « Nous reconnaissons sur ce point notre responsabilité, en tirons toutes les conséquences et avons donc immédiatement renforcé et modifié nos procédures pour éviter qu’une telle situation se renouvelle« .

Selon La Voix du Nord, qui a recueilli le témoignage des parents, l’enfant qui ne peut pas s’exprimer, subirait depuis un mal-être. « On doit rester avec lui, lui tenir la main » la nuit, a précisé son père à nos confrères. Une plainte aurait été déposée pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

Source FR3.

L’équithérapie : un remède pour adoucir les maux des personnes autistes ou trisomiques…

L’équithérapie est une thérapie de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique.

Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Rencontre entre les jeunes qui souffrent d'autisme ou de trisomie et l’animal au centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne. / © Benoit Loth - France TV

Faire un bisou, un câlin… à un cheval. Une épreuve et un réconfort pour des personnes souffrant de troubles autistiques ou de trisomie. Car l’animal possède des vertus thérapeutiques. Des vertus connues depuis l’Antiquité que l’on redécouvre aujourd’hui. La Société Française d’Equithérapie poste règulièrement les dernières informations sur son compte Facebook.

« Dans leur bulle »

L’équithérapie, le fait de soigner avec les chevaux, est de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique. Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Médiateur

Le cheval est alors le medium rassurant, un intermédiaire. Il joue un rôle de médiateur entre la personne autiste et le thérapeute. Un médiateur imposant, naturel et instinctif, qui ne juge pas. Leurs interactions sont plus faciles car elles sont non-verbales et répondent à des règles sociales plus simples.

Contact

Rencontre entre les jeunes et l’animal au Centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). Là, au contact des chevaux, de jeunes adultes autistes et trisomiques développent leur capacité à communiquer avec les autres. Reportage d’Olivier Chartier-Delègue et Benoit Loth :

Intervenants : Sandrine Leduc, monitrice éducatrice – Noémie Charles, enseignante Centre équestre de la Stèle

Créer une communication

Une relation privilégiée qui permet parfois d’accomplir de « petits miracles ». C’est ce que confirme Sandrine Leduc, monitrice éducatrice au sujet de Fabien, jeune autiste incapable de communiquer :

Fabien n’était pas du tout dans le contact physique avec l’animal, c’était quelque chose qui était très compliqué. Même nous, dans l’accompagnement pour les animateurs, nous avions des difficultés ne serait-ce que pour lui tendre la main. Le fait de travailler dans l’équitation adaptée a permis de créer une communication  avec lui.

Des barrières, des obstacles qui tombent et une communication qui se renforce au fil des séances en compagnie de l’animal.

Source FR3.

Antonin, comédien trisomique transfiguré par son art…

Julien Lopez, directeur artistique de la compagnie La Gouaille de Quingey, a créé une pièce de théâtre originale intitulée « Les demoiselles de village » dans le cadre du bicentenaire du peintre Gustave Courbet.

Il y emploie un comédien trisomique, Antonin, qui apporte à l’ensemble fraîcheur et naturel.

Julien Lopez, Antonin Lartaud et Zoé Rodriguez attendent le public pour lui offrir une performance scénique poétique et sensible.  Photo ER /Ludovic LAUDE

L’espace dans lequel Zoé Rodriguez et Antonin Lartaud évoluent, à la ferme de Courbet à Flagey, n’est pas encore rempli de spectateurs. Les deux comédiens répètent et écoutent les conseils de Julien Lopez, le directeur artistique de la compagnie La Gouaille, créateur de la pièce « Les demoiselles de village », inspiré du texte « L’homme semence » de Violette Ailhaud, écrit en 1919.

« Tout se déroule en 1852 dans un village rural », précise Julien. « Cette année-là, Napoléon III, alors président de la République, se proclame empereur après un coup d’État. Seuls les paysans s’y opposent à l’époque. Tous les hommes partent et laissent les femmes isolées. Elles n’ont plus leurs compagnons. Les mères perdent leurs fils. Elles ne savent pas cultiver les terres. Elles rêvent du jour où ils reviendront pour à nouveau donner la vie à leur hameau. Je me suis inspiré de cette histoire et en ai retranscrit les émotions. Il me fallait juste trouver un acteur particulier pour symboliser l’homme providentiel. »

« Nous ouvrons nos scènes aux personnes handicapées »

La compagnie La Gouaille intervient surtout auprès d’un public « empêché ». Ses auditeurs séjournent en EHPAD ou en Maison d’accueil spécialisée (MAS). Ils ont très peu l’occasion de s’extérioriser. « Nous ouvrons nos scènes aux personnes handicapées », explique Julien. « Elles s’y transcendent. Elles peuvent exprimer ce qu’elles taisent à d’autres moments. J’ai réfléchi et me suis dit :  »Pourquoi L’homme semence ne serait-il pas handicapé lui-même ? »»

Antonin a des facultés étonnantes, hors du commun, qui le distinguent des autres trisomiques ».

Julien Lopez, le directeur artistique

Julien a un garçon en tête, Antonin. Il le côtoie et travaille régulièrement avec lui au foyer de vie du Val Cuisance à Mont-sous-Vaudrey (39). « Il aime les planches et ça se sent. A 23 ans, il a des facultés étonnantes, hors du commun, qui le distinguent des autres trisomiques. Il est à l’aise pour parler et sait utiliser sa sensibilité. C’est un  »show man ». Il percute et applique tout de suite les notions dramatiques qu’on lui inculque. »

« Mon personnage, c’est Gustave Courbet »

« J’ai découvert le théâtre plus jeune », reprend Antonin. Il vous regarde droit dans les yeux avec un bon sourire. Il sait capter l’attention. « Au foyer, Julien m’a permis de jouer quelques scènes. Je m’entraîne beaucoup pour lui prouver ma valeur. Grâce à lui, je peux aller plus loin dans l’avenir, faire un vrai travail de comédien. C’est l’aventure que j’ai jamais eue. Mon personnage, c’est Gustave Courbet. »

Julien espère le faire entrer en ESAT-Scène afin qu’il puisse réaliser son rêve. Mais la liste d’attente est longue. Le directeur artistique attend surtout le public et les directeurs de scènes bisontines sur les prochaines dates du spectacle. Il veut faire connaître les mérites et la différence d’Antonin, sa fraîcheur et son naturel.

Source EST REPUBLICAIN.

« Plus belle la vie » : un acteur trisomique rejoint le casting de la série de France 3…

Samuel Allain Abitbol incarnera le nouveau barman du Mistral à partir du 21 août.

Samuel Allain-Abitbol incarnera le nouveau barman du Mistral dans "Plus belle la vie" à partir du 21 août 2019. 

C’est une première pour la série de France 3. L’acteur Samuel Allain Abitbol, atteint de trisomie, rejoindra le casting de Plus belle la vie le 21 août, selon BFMTV qui cite une information de Purepeople. La nouvelle a été annoncée le 4 août par le compte Instagram Les Comédiens de PBLV.

Son personnage incarnera Rémy, « le nouveau barman du Mistral » et son « apprentissage risque de mettre les nerfs de Barbara à rude épreuve », indique Purepeople, précisant qu’il « pourra compter sur le soutien de Claire (Annie Grégorio) ».

« Depuis dix-huit mois, on réfléchit à l’introduction d’un personnage trisomique », avait déclaré en mars dernier à L’Obs Sébastien Charbit, le producteur du feuilleton. « C’est assez compliqué car cela suppose que le comédien ait un accompagnant, soit très encadré. Mais, ça y est, on a trouvé l’histoire et on se met en quête du bon comédien auprès de compagnies de théâtre qui travaillent avec des trisomiques », avait-il alors indiqué.

Source FRANCE INFO.

50 bougies pour l’association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach…

L’association Au fil de la Vie souffle ses 50 bougies. Créée par des parents d’enfants handicapés mentaux, elle gère 6 établissements pour personnes handicapées, de la petite enfance à la fin de vie. Depuis 1988, la Maison Emilie est un foyer pour adultes, en résidence permanente ou temporaire.

50 bougies pour l'association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach. Soirée de fête à la Maison Emilie / © S. Pfeiffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, l’association Au fil de la Vie fêtera son demi-siècle d’existence dans la vallée Thur et Doller. Née à l’initiative de parents d’enfants handicapés mentaux, car à l’époque l’Etat ne leur offrait pas de solutions de prise en charge, l’association est aujourd’hui à la tête d’une demi-douzaine d’établissements d’accueil pour personnes handicapées mentales de tous âges : le Camsp à Thann, qui  propose du dépistage précoce. Le Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile), qui offre un accompagnement à domicile sur les quatre cantons des pays de la Thur et de la Doller. L’IME (institut médico-éducatif) de Thann, qui accueille une cinquantaine de jeunes de 6 à 20 ans pour une scolarisation adaptée. L’Esat (établissement d’aide par le travail) du Rangen, à Thann, lieu de travail pour une cinquantaine de travailleurs handicapés. L’établissement Au fil des loisirs, basé à Bitschwiller-lès-Thann, qui propose des activités culturelles et sportives ainsi que des voyages. Et la Maison Emilie de Malmerspach, un foyer de vie pour personnes adultes.

Située au cœur du village de Malmerspach, dans un cadre de verdure, la Maison Emilie héberge quarante personnes handicapées mentales adultes. 29 d’entre elles vivent ici en permanence. Les 11 chambres restantes sont réservées à de l’accueil temporaire, de quelques jours à plusieurs semaines, qui s’adresse à des personnes handicapées mentales vivant en foyer ou dans leur familles, et qui ont besoin de changer d’air. Toutes ces personnes sont accompagnées par une quarantaine de professionnels qui les aident à élaborer un projet de vie. « Tous ont du potentiel. S’ils n’arrivent pas à le développer, c’est que nous ne sommes pas bons », sourit le directeur, Yves Klein. Le regard pétillant, il montre un grand panneau ornant l’un des deux bâtiments principaux, et qui proclame en grandes lettres : « Do it yourself » et, dessous, sa version alsacienne : « Mach’s salwer » (fais-le toi-même). Il commente : « Faire ensemble, c’est notre ADN, ici à Malmerspach. Ce que tu peux faire toi-même, fais-le. Et s’il te faut de l’aide, nous sommes là pour ça. »

Cette volonté d’aider chacun à évoluer, selon ses envies et ses capacités, se traduit entre autres par la présence de quatre nouveaux chalets en bois, un peu en retrait des deux bâtiments principaux. Depuis janvier, ils offrent de véritables logements individuels à trois résidents permanents ainsi qu’à un hôte temporaire. « Le soir, je mange ici, je fais ma vaisselle puis je regarde la télé et je vais au lit, explique avec un grand sourire Walter Marggraf, l’un des occupants des chalets. Je suis tranquille. » Une nouvelle forme d’indépendance dans le cadre sécurisant d’une institution collective. D’autres chalets en projet pourraient aussi offrir un peu d’intimité aux couples qui se sont formés à la Maison Emilie.

Walter, heureux occupant de l'un des nouveaux chalets / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Chaque résident dispose d’un planning hebdomadaire, où sont notées les activités auxquelles il s’est engagé à participer. Très prisé, l’atelier artistique propose chaque jour des moments créatifs : poterie, céramique, peinture… Il éveille de véritables talents, permet de toucher à tout, et surtout « rend heureux, et ajoute un peu de sel à l’existence », estime l’animatrice, Véronique Laferthin. D’autres activités offrent des pauses musicales, des moments de relaxation, et même un atelier théâtre à Mulhouse, ainsi que des activités sportives, piscine, et tennis. Chaque résident participe aussi au fonctionnement de la maison avec des tâches plus prosaïques, mise de table, apprentissage du repassage, du nettoyage, ou cuisine pédagogique. L’atelier esthétique est une véritable pause bien-être, où les aides-soignantes font des brushings, et proposent du maquillage et de petits massages. « L’un des buts de l’activité est de renforcer la confiance et l’estime de soi », explique Corinne Thomas, l’une des aides-soignantes responsables de l’atelier. « C’est un moment important qui favorise les échanges et le bien-être, ajoute sa collègue, Sabine Haensler. Ça en vaut la peine. » Par ailleurs, un groupe de parole se retrouve plusieurs fois par semaine. Chaque lundi, les participants échangent autour d’un sujet d’actualité. A d’autres moments, avec un psychologue, ils évoquent aussi des thèmes plus personnels, comme la vie affective ou sexuelle.

L’an dernier, l’accueil temporaire a concerné une centaine de personnes. Certaines sont restées quelques jours, d’autres plusieurs semaines. Il y a des habitués, et parmi eux, Michèle, 67 ans. Elle a vécu chez ses parents jusqu’à leur décès, voici trente ans. Puis sa sœur Emilienne Binder et son mari l’ont prise chez eux. Une cohabitation pas toujours simple au quotidien. Alors, quand il y a une douzaine d’années, Emilienne a entendu parler de l’accueil temporaire à la Maison Emilie, leur vie à tous trois a été transformée. Michèle, qui n’avait jamais été scolarisée, a soudain découvert les joies d’une vie en groupe. Elle s’est fait des amis et s’est épanouie. Depuis, elle réside ici deux semaines par mois. « Ça se passe très bien, raconte sa sœur Emilienne. Quand je viens la rechercher, elle est heureuse de rentrer. Mais à peine à la maison, elle demande : Quand est-ce que j’y retourne ? » Pour Emilienne et son mari, cette alternance, véritable aide aux aidants, leur permet de souffler. « Ça me fait un peu de repos, des vacances, avoue-t-elle. Et Michèle, elle, vient à Malmerspach pour s’amuser. » Le seul regret d’Emilienne est de ne pas avoir entendu parler de cette possibilité d’accueil temporaire quelques années plus tôt.

Le groupe de parole parle de foot féminin / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, à Thann, l’association Au fil de la Vie fêtera en grandes pompes son 50e anniversaire. De 14h à 17h, une vingtaine d’ateliers et de stands seront présentés au parc Albert 1er. Et en parallèle, un programme plus officiel avec projection de films et présentation des dernières innovations, se déroulera au relais culturel, suivi d’une soirée festive. Une journée destinée à mieux faire connaître la philosophie de l’association, résumée par Régine Kessler, l’assistante de direction : « Une belle vie chez nous. L’objectif est que les personnes handicapées se sentent bien et soient heureuses, et leur famille aussi. »

Source FR3.