Ajaccio : les aidants au cœur des assises sur les maladies neurodégénératives… Vidéos…

En Corse, 3.000 personnes sont atteintes de maladies neurodégénératives.

Ce jeudi 19 septembre, des assises régionales consacrées à ces pathologies sont organisées à Ajaccio par l’agence régionale de santé pour la première fois. Un des points abordés : le quotidien des aidants.

Les assises régionales des maladies neurodégénératives se tiennent ce jeudi 19 septembre à Ajaccio. / © Georges Gobet / AFP

France a 83 ans. Elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis quatre ans. Mise sous tutelle, c’est sa fille, Jeanne-Michelle, qui guide désormais tous ses gestes. Elle se rend quotidiennement au domicile de sa mère dépendante après avoir enchaîné 10 heures de garde à l’hôpital de Castelluccio.

Jeanne-Michelle est une aidante. « Je ne peux plus sortir, je ne peux plus voyager, je ne peux plus rien faire. Je suis ici avec elle. Je vis avec elle. Ma vie c’est maman », témoigne-t-elle.

Témoignage de Jeanne-Michelle, aidante :

Pour Jeanne-Michelle, le placement en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est inenvisageable. « Je suis disponible 24 heures/24. Le personnel d’un Ehpad n’est pas disponible 24 heures/24 », livre-t-elle. Elle explique vivre au rythme de sa mère. « C’est elle qui décide. C’est moi la maman et c’est elle l’enfant », sourit Jeanne-Michelle.

Renforcer les dispositifs existants

Comme France, 3.000 personnes souffrent d’une maladie neurodégénérative en Corse. Pour la première fois, l’agence régionale de santé de Corse organise ce jeudi 19 septembre des assises dédiées aux maladies neurodégénératives.

Un des points centraux de ces rencontres : les aidants. Invité du Corsica Sera, Joseph Magnavacca, directeur de la santé publique et du médico-social à l’agence régionale de santé de Corse, indique que plus de la moitié des personnes confrontées à un proche atteint d’une maladie neurodégénérative ne souhaitent pas le placer dans un Ehpad. « Donc il va falloir développer la prise en charge à domicile. Si beaucoup de choses existent déjà, il va falloir les renforcer », précise-t-il.

Entretien avec Joseph Magnavacca, directeur de la santé publique et du médico-social à l’ARS de Corse :

Parmi ces mesures : la formule globale de répit. Un type de prise en charge qui permet de préserver les aidants en proposant, notamment, l’accueil temporaire du malade en maison de retraite ou en famille d’accueil ; ou encore l’installation d’un professionnel de santé au domicile pendant quelques jours pour remplacer l’aidant. Un dispositif qui existe à Ajaccio (entre 10 et 12 personnes peuvent en béficier), et qui doit être développé en Balagne, à Porto-Vecchio et Bastia.

Source FRANCE BLEU.

Handicap : quand la détresse des aidants peut conduire au suicide…

Après le drame familial qui s’est noué le 9 septembre dans les Bouches-du-Rhône, où un septuagénaire a abattu sa belle-mère, son beau-frère, tous deux invalides, et sa femme, avant de se donner la mort, nous avons souhaité donner la parole à une association d’aidants.

Face au handicap de leurs proches, les aidants se sentent souvent seuls, une situation qui peut conduire à des drames. / © PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

Un homme s’est suicidé lundi après avoir tué sa femme, sa belle-mère et son beau-frère à Maussanne-les-Alpilles et Mouriès, dans les Bouches-du-Rhône. Ce drame illustre la difficulté des aidants, alors que deux des personnes abattues étaient invalides, contraints de rester dans un lit médicalisé.

Un aidant familial, c’est la personne qui aide et accompagne, à titre non professionnel, une personne âgée dépendante ou en situation de handicap dans les actes de la vie quotidienne. C’est souvent un membre de la famille.

« Le risque suicidaire des aidants est une thématique forte dans les structures d’accompagnement des aidants comme les nôtres, nous savons que les aidants s’épuisent », explique Camille Dupré, directrice de l’association A3.

Créée en 2006, cette association d’Aide aux Aidants, a pour objectif de faciliter l’accès des aidants de personnes âgées dépendantes aux dispositifs d’accompagnement des malades et de leurs aidants sur Marseille et plus largement dans les Bouches-du-Rhône.

L’association est née du regroupement de professionnels exerçants dans des domaines médicaux, sociaux, mais aussi de la prévention et de l’accompagnement.

Les aidants s’épuisent

« Souvent ils viennent nous voir un peu tard, explique Camille Dupré, nous souhaitons que les aidants acceptent d’être accompagnés mais pour eux c’est difficile. Sur 11 millions d’aidants seulement 30% acceptent d’être accompagnés. »

Des structures insuffisantes

Pour la directrice de l’association A3, « les structures existent mais elles ne sont pas toujours suffisantes par rapport à l’augmentation de la population vieillissante. Il faut maintenant mieux orienter et mieux informer, beaucoup d’aidants souffrent d’un déficit d’informations. »

Seuls deux dispositifs existent à ce jour pour les personnes en situation d’handicap. La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), prend en charge les personnes en situation de handicap, par le biais de différentes aides. Pour les personnes âgées c’est l’APA, l’Allocation Personnalisée d’Accompagnement qui s’applique.

La grande difficulté de l’aidant, c’est l’isolement

Autre difficulté soulevée par Camille Dupré, l’isolement des aidants, confrontés souvent seuls à l’handicap d’un proche.

« Nous proposons un accompagnement psychologique de l’aidant pour lui faire comprendre que son statut d’aidant a des limites et qu’il se doit de prendre du répit, ne pas s’oublier, car finalement les aidants s’abandonnent à leur rôle et perdent tout contrôle sur leur propre vie », explique la directirce d’association A3.

« Nous faisons des groupes de parole, des analyses de pratique à l’intérieur de leur sphère familiale (…), nous les accompagnons vers des sorties plus récréatives. Les aidants aiment bien être entre eux, ils se sentent mieux compris (…) la grande difficulté de l’aidant, c’est l’isolement. »

Un vrai statut pour les aidants

Un grand plan, demandé par le président de la République, porté par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, doit être dévoilé à l’automne. L’objectif est d’aller vers une meilleure reconnaissance de l’aidant familial.

« La majorité des aidants travaille et notre grande inquiètude concerne les aidants en activité, explique Camille Dupré, conjuguer une double vie, d’aidant, de salarié, de mère de famille, c’est excessivement compliqué. »

Pour Camille Dupré, « il y a beaucoup de choses à faire, en matière de jours de congés ou d’aménagement du télétravail. »

Selon la directrice de l’association A3, « il faut aller vers un vrai statut de proche aidant (…) la notion d’aide, c’est une belle notion, c’est un enjeu sociétal fantastique. »

Source FR3.

Haute-Garonne : Pour rompre l’isolement, une téléassistance gratuite disponible 24h/24 unique en France…

Pour rompre l’isolement, le département de la Haute-Garonne propose une téléassistance gratuite et disponible 7j/7 et 24h/24, un dispositif unique en France.

Haute-Garonne : Pour rompre l’isolement, une téléassistance gratuite disponible 24h/24 unique en France. Illustration d'une plateforme téléphonique, à Toulouse.

Glisser dans sa baignoire, tomber en pleine nuit en se rendant aux toilettes ou en allant se chercher un verre d’eau. Les personnes âgées ou handicapées sont particulièrement exposées à ces accidents domestiques. Pour rompre leur isolement, il existe des dispositifs d’assistance.

Notamment celui mis en place il y a quelques années par le conseil départemental de Haute-Garonne baptisé «Téléassistance 31». Il compte aujourd’hui 25.320 abonnés et sa cinquantaine d’opérateurs a déjà reçu plus 150.000 appels entrants.

La collectivité est la seule en France à proposer un service de téléassistance gratuit, disponibles 7j/7 et 24h/24. Elle a décidé de l’améliorer en proposant notamment un service de soutien psychologique. « En tant que gériatre, je confirme que l’isolement et la solitude engendrent des pathologies », a expliqué George Méric, président du Conseil départemental.

De nouveaux moyens technologiques viennent d’être déployés avec la mise en place d’accessoires, comme ces boîtes à clé sécurisées installées sur les devantures des logements, pour permettre aux secours d’intervenir rapidement à l’intérieur en cas d’urgence.

Téléphone géolocalisé

Un nouveau dispositif qui fait « le choix de s’adapter aux besoins de chaque usager », a souligné pour sa part Alain Monteux, dirigeant de l’entreprise Vitaris. C’est elle qui est chargée de déployer ce service de téléassistance.

Ainsi, les abonnés peuvent désormais être équipés d’un téléphone mobile géolocalisé disposant d’une touche SOS s’ils souscrivent à l’offre payante de 7,20 euros/mois.

Source 20 Minutes.

Vos solutions pour aider les aidants : « On n’a pas besoin d’argent, mais de bras vaillants à un coût adapté »…

A l’occasion de la sortie de l’essai « Aidants, ces invisibles » et avant l’annonce du plan aidants du gouvernement prévu à l’automne, « 20 Minutes » a donné la parole aux aidants pour qu’ils racontent leurs besoins et leurs priorités.

Entre le vieillissement de la population, l'explosion des maladies chroniques et le virage de l'ambulatoire, la société va de plus en plus se reposer sur les aidants.

  • Le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, et notamment la création d’un congé aidant indemnisé.
  • Hélène Rossinot, médecin de santé publique, vient de publier un essai sur les Aidants qui leur donne la parole et qui propose des pistes pour faire face à l’urgence de les soulager.
  • Information, formation, suivi personnalisé et sur le long terme, matériel adapté… Les internautes de 20 Minutes ont été nombreux à proposer certaines solutions pour les aider dans leur quotidien d’aidants.

Trois petites lettres qui font basculer une vie. Pour beaucoup de Français, quand les soignants préviennent que leur proche hospitalisé peut passer à la HAD, pour Hospitalisation A Domicile, cela rime avec une cascade de contraintes : être disponible pour les rendez-vous médicaux, faire la toilette d’une mère alitée, trouver de la place chez soi pour un lit médicalisé… Pour d’autres, c’est un diagnostic de cancer, d’Alzheimer, de Parkinson, un accident de moto, un AVC qui fait trembler un équilibre familial. Environ 11 millions de Français épaulent au quotidien et bénévolement un parent dépendant, un enfant handicapé, un frère paraplégique…

Hélène Rossinot a donné la parole à certains de ces « couples » aidants-aidés aux situations aussi variées que complexes dans Aidants, ces invisibles* qui vient de paraître. L’occasion pour cette médecin et spécialiste de la question des aidants de souffler quelques solutions pour soulager ces citoyens qui perdent leur santé à s’occuper de celle de leur proche. Autant de pistes qui pourraient intéresser le gouvernement, qui doit dévoiler à l’automne un plan pour les aidants20 minutes a demandé à ses internautes concernés au premier chef de confier leurs inquiétudes, mais aussi les mesures qui pourraient les soulager (un peu).

Manque de place et tarifs prohibitifs

L’un des soucis pour les aidants familiaux, c’est que même s’ils le voulaient, ils ne pourraient pas placer leur proche dans un centre pour malades d’Alzheimer ou un Ephad. Par manque de places ou de moyens. « Il faudra absolument multiplier ces structures et en modérer le prix, car c’est une charge onéreuse, qui n’est pas à la portée de tous les retraités, plaide Martine, 64 ans, qui aide son mari malade. Il faudrait aussi un nombre plus important de chambres destinées aux séjours temporaires pour nous permettre de nous reposer plus souvent. »

Karine, 45 ans, s’occupe de sa mère qui souffre de démence vasculaire : « Je n’ai pas choisi ma situation, et je me retrouve malgré moi infirmière, aide-soignante, aide ménagère, comptable… Je ne souhaite pas être rémunérée pour l’aide que j’apporte à ma mère. Ni être professionnalisée. Je voudrais juste pouvoir reprendre le cours de ma vie. Alors non, je ne veux pas de relais. Je voudrais être purement et simplement remplacée. Mais les Ehpad sont très chers. »

Et le prix de ces structures n’est pas le seul frein. Pour Christian, 64 ans, qui s’occupe de sa mère grabataire, « il faudrait déjà que les prix pour l’aide à domicile pèsent moins lourd sur le budget des familles. Et que les soins à domiciles, comme l’aide à la toilette, soient décents et que les aides soignantes et infirmières – ou du moins les organismes qui les emploient – soient tenus d’assurer leurs services. »

Pouvoir passer le relais

S’il y a bien un mot qui revient dans les nombreux témoignages que nous avons reçus, c’est « épuisement ». Et les chiffres viennent confirmer cette mauvaise santé des aidants :  selon l’étude de la ​ Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 48 % des aidants familiaux ont une maladie chronique, 29 % se sentent anxieux et stressés, 25 % ressentent une fatigue physique et morale. Voilà pourquoi nombre de lecteurs suggèrent des solutions simples, adaptées et pas trop coûteuses pour que l’aidant puisse déléguer… et même prendre quelques jours de vacances.

Depuis la loi de 2015, certains aidants bénéficient du « droit au répit », une aide de 500 euros par an pour que l’aidant puisse prendre quelques jours de vacances par exemple. Inadapté, assure Moussa, 30 ans : « le droit au répit selon moi ne peut pas être efficace. Quand un aidant est « H24 » avec la personne dépendante, partir 2/3 jours suppose donc 72 heures d’intervention, donc plusieurs intervenants, pas forcement que des personnes que l’on connaît, ce qui ne facilite pas l’idée de partir « l’esprit léger » »…

Cédric voit son épouse s’éreinter à prendre soin de ses deux parents octogénaires et de son oncle, tous trois malades. « Ce qui aiderait le plus ma compagne, c’est de multiplier les assistances humaines. Ce dont ils ont tous besoin, ce n’est pas d’argent, mais des bras vaillants et courageux (pas comme ceux des trop brèves aides ménagères actuelles) à tarif adapté aux revenus de ses parents. Une équipe solide et fiable, capable de prendre le relais deux ou trois heures par jour (transport chez les médecins, tâches quotidiennes, disponibilité rapide en cas de chute). »

Même son de cloche du côté de Sarah, 43 ans, dont la mère souffre d’Alzheimer. « Ce qui aurait pu nous aider, c’est d’avoir un numéro d’urgence pour qu’une personne puisse passer une heure ou deux en notre absence pour gérer les situations de crise passagère. Pour rassurer la personne en détresse sans forcément appeler les pompiers, lever un malade pour le mettre au lit, que l’aidant puisse aller prendre l’air en cas de saturation… L’idée serait d’avoir une association, avec des intervenants sensibilisés au contexte, une sorte de dépannage ponctuel. »

Information et suivi dans la durée

Pour déléguer, encore faut-il savoir vers qui se tourner et avoir confiance dans la personne à qui on confie son proche malade… Quand le diagnostic d’Alzheimer a été posé sur son père, avant 60 ans, « on a basculé dans la grande famille des aidants familiaux, raconte Bérangère Pénaud. Et découvert la jungle médico-sociale. Le plus compliqué, c’est que la fragilité évolue. On met en place des solutions, et un mois plus tard, c’est obsolète. La solution dont je rêvais, c’était d’avoir quelqu’un de confiance avec qui discuter et qui puisse nous accompagner dans la durée. » Voilà pourquoi Bérangère Pénaud a lancé la semaine dernière un site, Amantine.fr, première plateforme qui propose un accompagnement global et individuel aux aidants. « Un expert médico-social est capable d’accompagner chaque couple aidant-aidé et d’activer des prestataires pour transformer une baignoire en douche, installer une télésurveillance, trouver une aide à domicile… », précise-t-elle.

Matériel et formation

Daniel, 79 ans, épaule sa femme de 82 ans qui souffre de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Pour lui, l’urgence, c’est d’avoir accès à une information pratique et fiable pour se procurer du matériel adapté. « Pour moi, la première des choses, c’est de fournir du matériel qui pourrait même être un exosquelette pour pouvoir manipuler la personne toute seule sans se casser le dos. »

Christine, 52 ans qui aide sa mère malade d’Alzheimer, estime qu’« il faudrait permettre aux aidants d’avoir accès plus facilement à des formations sur Alzheimer pour amener une distance nécessaire et aider à relativiser même l’agressivité de la personne souffrante ».

Un contrat d’aidant ?

En France, 50 % des aidants travaillent… mais 79 % ont des difficultés à concilier emploi et rôle d’aidant familial. Et quand la charge devient trop lourde, beaucoup démissionnent. Ce qui réduit drastiquement les revenus du ménage. Si aucun des internautes qui ont témoigné ne voit comme une priorité la création d’un congé aidant indemnisé, beaucoup estiment qu’il faut réfléchir à rémunérer ce travail invisible des aidants.

Pour Mathilde, dont la mère s’occupe depuis 27 ans 24 heures sur 24 de son grand frère autiste, le gouvernement devrait réfléchir à créer « un contrat de travail, équivalent à un contrat de travail basique mais spécialisé dans l’activité d’aidant familial. Ce qui pourrait assurer un salaire fixe, qui lui permettrait ensuite de trouver un logement. Ce contrat serait la garantie de leur dignité et de leur insertion dans la société. D’autre part, un congé rémunéré ne suffit pas, ce n’est même pas la demande, ni la solution principale je pense. »

Même idée pour Olivier, père d’une jeune fille de 27 ans atteinte d’une maladie rare. « Mettre une personne handicapée dans un centre coûte, au minimum, 800 euros par jour. Je pense que donner, à ceux qui veulent et qui peuvent, une rémunération au titre d’aidant, serait humainement tellement mieux et économiquement beaucoup moins onéreux. » Autre piste, soufflée par Christiane, 69 ans : « peut-être peut-on trouver un système de dédommagement plus important pour les aidants en activité ou pas, sous forme de dégrèvement d’impôts ? ».

Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

Source 20 MINUTES.

« Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société », explique la médecin Hélène Rossinot…

Dans « Aidants, ces invisibles », paru ce jeudi, la médecin de santé publique Hélène Rossinot donne la parole aux proches qui accompagnent au quotidien un parent malade, âgé ou handicapé.

Hélène Rossinot, médecin en santé publique et autrice de Aidants, ces invisibles.

  • Le gouvernement doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, et notamment un congé indemnisé pour 2020.
  • Hélène Rossinot, qui a publié une thèse sur le sujet, livre dans son essai Aidants, ces invisibles, ses analyses et solutions pour faire face à ce défi.
  • Entre l’augmentation des maladies chroniques, le vieillissement et le virage de l’ambulatoire, de plus en plus de personnes seront aidants demain.

Onze millions de Français font économiser 11 milliards d’euros à l’Etat… Voilà des chiffres qu’on lit rarement quand on parle d’aidants. Pourtant, c’est par ce constat fort qu’Hélène Rossinot, médecin de santé publique, commence son ouvrage, Aidants, ces invisibles*, pour rappeler combien leur rôle est important aujourd’hui dans notre société vieillissante.

« Les aidants sont la colonne vertébrale invisible des systèmes de santé, écrit Hélène Rossinot. Mais lorsque l’on force trop sur un os, il casse. » Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants et qu’Agnès Buzyn a déjà promis qu’un congé pour aidants indemnisé, cette médecin livre son diagnostic et ses pistes pour mieux les épauler.

C’est quoi un « aidant » ?

Un aidant prend soin bénévolement et au quotidien d’un proche, d’un conjoint, d’un enfant, d’un grand-père, il peut y avoir derrière la notion de maladie, handicap ou vieillissement. Avec des situations évidemment très différentes. Et une définition extrêmement compliquée : à partir de quand considère-t-on que l’on devient aidant ?

Ce statut d’aidant est paradoxal à plus d’un titre : Ils seraient autour de 11 millions en 2019, mais souvent ils s’ignorent…

Tout à fait. Un des premiers pas pour améliorer leur situation, c’est qu’ils sachent qu’ils sont aidants et qu’ils ont des droits. Voilà pourquoi après avoir écrit une thèse et des publications scientifiques, j’ai préféré la formule du livre, plus grand public. Quand on est dans cette situation, on est tellement concentré sur son proche, qu’on s’oublie soi-même. Ce qui m’a frappé, avant même que le livre sorte, c’est le nombre de témoignages de personnes émues de pouvoir parler librement de ce sujet. Tout a été trop longtemps tu. J’espère que le livre aidera à ce que les aidants se sentent moins seuls. J’ai aussi mis en place un forum sur mon site pour que tout le monde échange ses idées.

Autre problème, ils restent invisibles dans la société…

Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société – de leur rôle et de leur importance par les professionnels de santé notamment – pour qu’ils deviennent des interlocuteurs légitimes et qu’ils soient accompagnés à chaque étape. On parle beaucoup de parcours du patient, mais j’aimerais qu’on s’intéresse aussi à un parcours de l’aidant pour une prise en charge de A à Z et ne pas laisser un aidant perdu dans le labyrinthe social français. Notre système de santé est protecteur, mais compliqué. A l’heure actuelle, il n’y a que deux statuts pour les aidants : ceux qui s’occupent d’une personne âgée et d’un proche handicapé. Pour moi, ça n’a pas de sens de faire une différence entre ces deux cas de figure.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée du handicap doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, qu’en attendez-vous ?

J’espère surtout qu’on ne se concentrera pas uniquement sur les personnes âgées et handicapées, mais qu’on proposera un plan véritablement inclusif, puisque c’est le mot à la mode. En France, on aime les cases. Mais il y a des situations qui sortent des cases, comme les maladies chroniques qui font entrer progressivement dans la dépendance ou les accidents.

Il faudrait une véritable prise en compte des jeunes aidants, les mineurs, souvent oubliés. C’est très difficile pour un enfant d’en parler. On pourrait par exemple proposer une formation des enseignants à l’école, une bourse pour ces jeunes aidants, un travail de déstigmatisation à l’école. Et bien sûr, beaucoup attendent la création du « congé proche aidant »…

Agnès Buzyn a annoncé la création d’un congé proche aidant indemnisé pour 2020, vous écrivez qu’il est « indispensable », mais à quelles conditions ?

Aujourd’hui, en France, on peut s’arrêter de travailler pendant au maximum un an, non rémunéré, pour s’occuper d’un proche. Mais c’est un an dans toute sa carrière et pour une seule personne, ce qui est inadapté. On pourrait s’inspirer du modèle irlandais. En Irlande, on peut s’arrêter de 13 à 104 semaines par proche et surtout, l’indemnisation est sous condition de ressources. Même quand le salarié est arrêté complètement, il a droit à une dizaine d’heures de formation ou de travail en auto-entrepreneur par mois. L’indemnisation est souvent faible, donc il est intéressant de compléter avec un petit salaire ou une formation. C’est aussi une possibilité d’avoir un peu de répit pour l’aidant…

Quelles seraient pour vous les pistes pour améliorer leurs situations hétérogènes ?

Je pense qu’il y a trois priorités. D’abord, une grande étude pour savoir qui sont les aidants aujourd’hui en France. A l’heure actuelle, tous nos chiffres en France se basent sur une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui date de 2008. Toutes les extrapolations se basent sur ces chiffres. On est en 2019 ! Beaucoup d’autres pays font des études régulières. Avant de faire un grand « plan aidants », ce serait bien de savoir combien ils sont.

Deuxième pan important, le droit à la retraite. Les mois où un citoyen s’arrête de travailler pour prendre soin d’un proche doivent être comptabilisés. D’autres pays le font et c’est primordial en particulier pour l’égalité hommes/femmes car ce sont surtout des femmes qui sont aidantes. Elles ont déjà des retraites inférieures, alors si en plus elles sont amputées parce qu’elles se sont arrêtées pour s’occuper d’un père ou d’un enfant malade…

Enfin, il y a une question de prévention, c’est mon côté médecin de santé publique. Ce qui m’exaspère, c’est qu’on attend que les aidants tombent malades pour les prendre en charge. Si un aidant s’effondre, lui et l’aidé sont hospitalisés. Ce qui est souvent dramatique pour ce dernier. Si des psychologues accompagnaient les aidants, si on pouvait les suivre tout au long du parcours, leur dire ce à quoi ils ont droit, les aider à remplir un dossier pour obtenir une aide, cela réduirait un peu leur stress.

« Nous sommes tous des aidants ou aidés en puissance »… Entre le vieillissement de la population, le virage de l’ambulatoire, l’augmentation des maladies chroniques, cette question des aidants devient brûlante, avez-vous l’impression que les politiques ont pris la mesure de l’urgence ?

Je l’espère. Mais la France n’est pas le seul pays face à ce défi. Ce sujet transcende toutes les classes sociales et toutes les frontières. Au niveau législatif, l’Angleterre, l’Australie, l’Irlande sont en avance. Par contre, sur la prise en charge des aidants, c’est Taïwan qui montre la voie. Ils mettent en place des centres de ressource pour aidants, un lieu physique où ces derniers sont accueillis, évalués en termes de santé, d’aide matérielle, où ils sont formés, où ils peuvent avoir un soutien psychologique, ils ont leur propre gestionnaire de cas pour trouver une formule qui soit la moins contraignante possible pour l’aidant. Notamment quelqu’un qui peut gérer les querelles familiales qui peuvent découler de cette prise en charge. Ce qui n’est pas rare… Je travaille actuellement à mettre en place ce genre de structure en France.

Pour aider ces aidants à garder leur emploi sans y perdre la santé, vous proposez également une sensibilisation des entreprises et la mise en place d’un label qualité « aidants au travail », à quoi cela servirait-il ?

La moitié des aidants familiaux sont salariés. Il faut développer des politiques de ressources humaines souples et des formations pour mieux épauler ces employés. En Australie, il y a beaucoup de mesures qui existent pour les aidants, mais elles sont demandées uniquement quand l’aidant se sent libre de les utiliser sans être stigmatisé ou pénalisé. Voilà pourquoi il faut travailler à un vrai changement de regard sur les aidants.

* Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 euros.

Source 20 MINUTES.

L’association 60 millions de consommateurs dénonce le scandale des assurances obsèques…

L’association de consommateurs publie un numéro spécial sur l’héritage et la succession.

Avec un chapitre consacré à ce que le magazine appelle « le business de la mort ».

Parmi les scandales dénoncés par l’association de défense des consommateurs : les assurances obsèques.

On cotise souvent à perte pour un contrat obsèques. L'association 60 millions de consommateurs dénonce le scandale des assurances obsèques.

Le principe de ces assurances obsèques, c’est de verser une cotisation tous les mois pour constituer un capital qui permettra à vos héritiers de régler les frais de vos funérailles. À la fin 2017, quatre millions et demi de citoyens avaient souscrit ce type de contrat et leurs cotisations représentent plus d’un milliard et demi d’euros. L’association 60 millions de consommateurs les met en cause ce jeudi 5 septembre 2019.

Une solution très coûteuse

Le problème, c’est que les primes des assurés sont toujours nettement plus importantes que le capital qui est versé en fin de compte. Dans le pire des cas, le capital versé ne représente qu’à peine plus de la moitié des primes versées par l’assuré. Certes les assureurs affirment qu’ils revalorisent le capital garanti chaque année mais jamais assez pour que cela compense l’inflation.

Autre point faible de ces assurances les frais sont très lourds puisqu’ils peuvent représenter jusqu’à 17 % de la cotisation….

Enfin dernière difficulté, pour verser le capital au moment du décès les assureurs réclament toute une liste de pièces administratives qu’il n’est pas toujours facile de récupérer.

 

Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?…

VOUS TEMOIGNEZAlors que l’essai « Aidants, ces invisibles » sort ce mercredi et que le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, « 20 Minutes » interroge ses lecteurs.

Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?. Illustration d'une personne prenant soin d'une personne âgée.

Ils sont 11 millions à aider chaque jour un père dépendant, une épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, un enfant handicapé… Mais parfois s’ignorent. Ces Français, qui ont souvent arrêté de travailler, de sortir, de partir en vacances ou qui jonglent entre rendez-vous médicaux, soutien et boulot, s’épuisent en prenant soin au quotidien d’un proche. Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants, qui devrait être dévoilé à l’automne, un essai donne une vision très concrète et humaine de ces quotidiens hétérogènes, mais toujours compliqués. Hélène Rossinot, médecin spécialiste de santé publique, publie ce mercredi Aidants, ces invisibles*, où elle liste un certain nombre de défis et de solutions pour soulager ces millions de Français.

Quelles solutions pour aider les aidants ?

Les aidants seront de plus en plus nombreux avec le vieillissement de la population, l’explosion des maladies chroniques et le virage de l’ambulatoire. Cette médecin rappelle donc l’urgence de se pencher sur cette question taboue : aujourd’hui, 1 salarié sur 6 est un aidant… Et d’ici à dix ans, ce sera 1 sur 4. En juillet, le gouvernement a annoncé qu’il allait créer en 2020 un congé indemnisé pour les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé. Sans préciser ni la durée, ni le montant de l’indemnisation.

Si vous êtes aidant, quelle serait, selon vous, la mesure prioritaire à prendre dans ce plan ? Avez-vous été soulagé par une solution, et si oui, laquelle ? Faut-il créer un « congé proche aidant » indemnisé, et à quelle hauteur ? Aujourd’hui, le « droit au répit » permet à des aidants de personnes âgées dépendantes de toucher 500 euros par an pour trouver des solutions de remplacement pendant leur congé. Est-ce suffisant ? Faut-il créer un statut de « relayeur », ces personnes qui remplacent l’aidant pour que ce dernier puisse prendre quelques jours de vacances ?

* Aidants, ces invisibles, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

 Vous voulez témoigner ? cliquez ici.
Source 20 MINUTES.

Dépendance des retraités : vers un nouvel impôt en 2024 ?…

Dans un rapport remis ce jeudi à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, plusieurs pistes sont proposées pour financer la dépendance des personnes âgées.

Parmi elles, la création d’une taxe en partie dédiée à la dépendance à partir de 2024.

Dépendance des retraités : vers un nouvel impôt en 2024 ?

On aura quasiment tout entendu. Création d’une nouvelle journée de solidarité, report de l’âge de départ à la retraite, augmentation des droits sur les successions et les donations, mise en place d’une assurance privée obligatoire… en matière de financement de la dépendance, les idées de manquent pas. Car il est nécessaire de trouver de l’argent. Alors qu’aujourd’hui ces dépenses représentent 1,2% du PIB, leur part dans la richesse nationale devrait atteindre 1,6% en 2030. A ce rythme, les dépenses publiques pour couvrir ce risque atteindraient ainsi 6,2 milliards d’euros par an en 2024 et grimperaient à 9,2 milliards d’euros en 2030.

D’après le rapport rédigé par le président du Haut conseil au financement de la protection sociale, Dominique Libault, un effort financier de la nation en faveur des personnes âgées en perte d’autonomie est nécessaire “à la fois pour faire face aux évolutions démographiques à venir mais également pour financer les mesures nouvelles nécessaires”.

Pourtant, dans ce document, aucune des pistes évoquées ci-dessus n’a été retenue. En ces temps de Gilets jaunes où la création d’une nouvelle cotisation aurait pu être très mal perçue, le rédacteur du rapport propose plutôt de mettre en place un financement par étapes, qui pourra être réajusté en fonction des perspectives économiques. En résumé, il faut s’appuyer sur ce qui existe déjà. Tout d’abord ce qu’il faut retenir est qu’il y aurait un avant et un après 2024. A partir de 2024, date à laquelle la dette de la sécurité sociale devrait s’éteindre, la CRDS – taxe pour rembourser cette dette sociale – devrait logiquement disparaître. Or le rapport suggère de maintenir cette taxe après 2024 et de consacrer la moitié de ces recettes annuelles – 9 milliards d’euros par an – au financement de la dépendance. Une opération pas vraiment indolore pour le portefeuille des ménages puisque ces derniers qui auraient dû récupérer du pouvoir d’achat… continueraient donc, avec ce scénario, à payer cette contribution. Autre limite de cette proposition : le non respect des critères budgétaires demandés par Bruxelles. Cette contribution ne servant plus à rembourser une dette, elle serait désormais considérée comme une nouvelle dépense. Il faudrait alors trouver de nouvelles ressources en face pour équilibrer le budget.

Autre problème : quel levier de financement activer avant cette fameuse date charnière de 2024 ? Si au départ le rapporteur tablait sur les excédents de la Sécurité sociale, les prévisions étant moins bonnes que prévu, il a dû revoir un peu sa copie. Le financement pourrait aussi être une question d’arbitrage. Plutôt que d’orienter certaines recettes vers la santé ou les retraites, le choix pourrait être fait de les utiliser pour la dépendance. “Cette solution affirmerait clairement un arbitrage politique en faveur du grand âge compatible avec les engagements macroéconomiques globaux de la France”, prône le rapport. Il pourrait aussi être envisagé de puiser dans les ressources du fonds de réserve des retraites, organisme public qui sert également à rembourser une partie du trou de la Sécu, et dont le montant des économies s’élevait fin 2017 à 36,4 milliards d’euros.

Reste maintenant à savoir si ces propositions de financement se retrouveront dans la loi grand âge qui devrait arriver au Parlement cet automne. Entre temps, il est toujours possible que certaines autres pistes non inscrites dans le rapport reviennent par la porte du Grand débat national.

Source CAPITAL.

 

États-Unis. Incapable de payer les frais médicaux de sa femme, il la tue avant de se suicider…!

Mercredi dernier, un septuagénaire s’est donné la mort après avoir mis fin aux jours de sa femme malade.

La police a expliqué que le meurtrier avait laissé une note à l’attention du shérif, où il explique ses inquiétudes quant à son incapacité à payer les futurs frais médicaux de son épouse.

États-Unis. Incapable de payer les frais médicaux de sa femme, il la tue avant de se suicider

Le drame se déroule à Ferndale dans l’État de Washington aux États-Unis, ce mercredi 7 août. Un homme de 77 ans se serait suicidé après avoir tué sa femme, selon les premiers éléments de l’enquête communiqués par le shérif Bill Elfo du comté de Whatcom, sur Facebook, et rapporté par People.

Brian S. Jones, le mari, aurait téléphoné aux urgences peu avant son acte aux alentours de 8 h 30 du matin, en disant « Je vais me suicider », arapporté le shérif.

Une note à l’attention du shérif

Malgré des dissuasions de la part de son interlocuteur, le mari explique qu’il a écrit une « note pour le shérif avec des informations et des instructions », avant de préciser qu’ils « seront dans la chambre ».

À l’arrivée de la police, c’est déjà trop tard. Les autorités locales retrouvent les deux corps inanimés, morts par arme à feu. Dans ses explications laissées au shérif, le septuagénaire relate « les graves problèmes médicaux de sa femme », et craint « que le couple n’ait pas assez de ressources pour payer les soins médicaux. »

Interrogé par People, le médecin légiste du comté de Whatcom détaille que le mari a tiré sur sa femme, Patricia Whitney-Jones, âgée de 76 ans, avant de retourner l’arme de poing semi-automatique sur lui-même. En fonction de ces éléments, la police privilégie la piste du meurtre-suicide.

Le shérif a fait part de son émotion sur Facebook en déclarant : « C’est tellement tragique que l’un de nos aînés se trouve dans une situation de désespoir telle qu’il puisse penser que le meurtre et le suicide sont sa seule option. »

Source OUEST FRANCE.