Coronavirus en Lorraine : Décès de neuf résidents en une semaine dans un Ehpad…

EPIDEMIEL’origine de la contamination n’est pas encore connue.

Coronavirus en Lorraine : Décès de neuf résidents en une semaine dans un Ehpad

Un Ehpad de la banlieue de Nancy a enregistré en une semaine les décès de neuf de ses résidents contaminés par le Covid-19, a-t-on appris dimanche auprès du président du conseil d’administration de l’établissement, Daniel Cilla.

L’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est avait fait état le 10 août du décès la veille d’un premier patient, âgé de plus de 90 ans, dans cet établissement du groupe mutualiste Acoris, « Les Sablons », situé à Pulnoy (Meurthe-et-Moselle).

Les aides soignants et une infirmière font valoir leur droit de retrait

« Depuis cette date et jusqu’à aujourd’hui, huit autres personnes sont décédées, la plupart également âgées de plus de 90 ans et présentant des facteurs de comorbidité », a précisé Daniel Cilla, confirmant des informations de L’Est républicain. « Deux d’entre elles étaient en fin de vie », le Covid-19 ayant certainement « accéléré » leur décès, a-t-il poursuivi, précisant que l’état de santé de quatre autres pensionnaires était surveillé « très étroitement ».

« Depuis les premiers symptômes sur une personne, apparus le 3 août et tout de suite testée, et la confirmation qu’elle était positive, nous avons réalisé 360 tests sur l’ensemble des collaborateurs et des résidents », a encore indiqué Daniel Cilla. L’Ehpad « Les Sablons » compte à présent environ 75 pensionnaires et une soixantaine de membres du personnel dont huit, parmi lesquels une infirmière et des aide-soignants, ont fait valoir leur droit de retrait, a-t-il ajouté.

Les visites totalement suspendues

Daniel Cilla entend ainsi lancer ce lundi un appel sur une radio locale pour trouver du personnel en renfort pour les semaines à venir. Depuis, la découverte des premiers cas, les résidents ont été reconfinés dans leurs chambre, l’organisation de l’établissement ayant été scindée en deux équipes, l’une chargée des pensionnaires atteints du Covid et l’autre de ceux qui ne le sont pas.

Les visites sont également « totalement suspendues », toujours selon Daniel Cilla qui déplore que certaines familles se soient montrées « indisciplinées », embrassant leurs vieux parents ou leur rendant visite alors qu’elles avaient eu le Covid-19. « Mais la contamination pourrait aussi venir d’un membre du personnel », a-t-il noté.

Source 20 MINUTES.

Alzheimer : le poids joue un rôle déterminant face à la maladie….

Selon une nouvelle étude publiée dans le « Journal of Alzheimer’s Disease », le poids joue un rôle essentiel dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Il peut notamment augmenter vos risques.

Alzheimer : le poids joue un rôle déterminant face à la maladie

Le poids corporel affecte gravement l’activité cérébrale et la circulation sanguine. C’est du moins ce qu’il ressort d’une nouvelle étude d’imagerie cérébrale publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

Le flux sanguin de votre cerveau pourrait annoncer la venue d’Alzheimer

Pour arriver à ce constat, les scientifiques ont analysé plus de 35 000 scans de neuroimagerie fonctionnelle à l’aide d’un procédé d’imagerie médicale par émission de photons uniques (SPECT). Plus de 17 000 personnes ont été examinées.

Les chercheurs ont mesuré le flux sanguin et l’activité cérébrale des participants, lorsqu’ils étaient au repos ou concentrés sur une tâche.

Or, ils ont découvert qu’un faible débit sanguin cérébral était annonciateur d’Alzheimer. Celui-ci serait également associé à la dépression, au TDAH, au trouble bipolaire, à la schizophrénie, aux lésions cérébrales traumatiques, à la toxicomanie, au suicide et à d’autres maladies.

Des photos de flux sanguin « réduit » ont également été retrouvés dans pratiquement toutes les zones du cerveau des personnes en « insuffisance pondérale », ayant un poids dit « normal » (IMC entre 18,5 et 25, ndlr), en surpoids, obèses ou encore ceux atteints d’obésité morbide.

« Cette étude montre donc que le surpoids (ou l’obésité) a un impact sérieux sur l’activité cérébrale et augmente le risque de maladie d’Alzheimer mais aussi de nombreux autres troubles psychiatriques et cognitifs », explique Daniel G.Amen, MD, auteur principal de l’étude et fondateur d’Amen Clinics.

En voyant cette étude, George Perry, PhD, rédacteur en chef du Journal of Alzheimer’s Disease et de la Chaire universitaire distinguée de la Fondation Semmes en neurobiologie à l’Université du Texas à San Antonio, a déclaré : « Accepter que la maladie d’Alzheimer soit une maladie liée au mode de vie, donc peu différente des autres maladies liées à l’âge, c’est la percée la plus importante de la décennie ».

Comme pour de nombreuses maladies liées à l’âge, la prévention joue un rôle essentiel : 40% des cas de maladie d’Alzheimer pourraient être évités, explique de Professeur Philippe Amouyel, Directeur Général de la Fondation Alzheimer.

Être en surpoids détériore vos fonctions cérébrales

Pour lui, ces preuves sont « convaincantes » et elles indiquent que l’obésité ou le surpoids modifie l’apport sanguin au cerveau. À terme, ce phénomène réduit les capacités cérébrales des personnes et augmente les risques d’avoir Alzheimer.

In fine, « c’est une avancée majeure car elle démontre directement comment le cerveau réagit à notre corps« , ajoute le Dr Perry.

Mais pour améliorer les fonctions cérébrales des malades, il faudra réaliser des campagnes de prévention mettant en avant l’influence du poids – même chez les populations « jeunes ». Le but étant d’éveiller les consciences face à ce nouveau facteur de risque.

« L’une des leçons les plus importantes que nous ayons apprises au cours des 30 ans d’études d’imagerie fonctionnelle est que les aptitudes du cerveau peuvent tout à fait être améliorées lorsque vous les placez dans un environnement favorable, en adoptant des habitudes saines, comme avec un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière », conclut Le Dr Amen, auteur principal de l’étude

Source MEDISITE.

Alzheimer : les aliments à éviter …. Les aliments qui préservent…

Plusieurs études ont démontré que certains aliments pouvaient favoriser le développement de la maladie d’Alzheimer. Explications avec le Dr Béatrice de Reynal, nutritionniste.

Alzheimer - Viande rouge : réduisez les doses

Viande rouge : réduisez les doses

Une étude espagnole en 2013* sur 815 personnes suggère que le fer contenu dans la viande rouge augmente le stress oxydatif** et joue un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer.
Pourquoi : bien qu’essentiel au bon fonctionnement de nos cellules, l’étude montre que le fer est nocif en trop grandes quantités dans l’organisme. Il favorise la formation de radicaux libres et peut endommager les tissus, notamment du cerveau qui y est très sensible.
Le conseil de la nutritionniste : « Le fer reste indispensable. Consommez de la viande ou des œufs riches en fer 5 fois/semaine à raison d’une fois/jour, et mangez du poisson les 2 autres jours. Vos besoins sont ainsi couverts sans stress oxydatif » indique le Dr Béatrice de Reynal.

*Romeu M, Aranda N, Giralt M, Ribot B, Nogues MR, Arija V. Diet, iron biomarkers and oxidative stress in a representative sample of Mediterranean population. Nutr J. 2013.
** le stress oxydatif est une agression de nos cellules par des molécules instables, appelées radicaux libres. C’est un facteur d’inflammation et de mutations cellulaires, en cause dans des maladies comme le cancer notamment.

Eau du robinet : n’en abusez pas !

Alzheimer - Eau du robinet : n'en abusez pas !

En 2000, l’étude PAQUID* a montré que le risque de contracter la maladie d’Alzheimer est 1,99 fois plus élevé dans les régions où l’eau est riche en aluminium (plus de 0,1mg/litre).
Pourquoi : Le sulfate d’aluminium est ajouté lors du traitement de l’eau potable pour la rendre transparente. Mais l’aluminium se fixe sur les tissus cérébraux**, accélérant son vieillissement et détruisant le système nerveux. « C’est un neurotoxique avéré. Il passe dans le sang et se fixe dans le cerveau et y reste. A force d’en absorber, cela entraîne des troubles neurologiques », explique le Dr Souvet, président de l’ASEF.
Quelles préventions : Rendez-vous sur le site du ministère de la santé consacré à l’eau potable qui vous donne la teneur en aluminium de l’eau de votre commune. Vous pouvez boire différentes eaux en la filtrant, en achetant de l’eau de source.

* étude menée par l’Inserm, réalisée dans les départements de la Gironde et de la Dordogne
** On a découvert depuis 1976 que l’aluminium pouvait entraîner une forme de maladie neurologique chez certains insuffisants rénaux effectuant régulièrement des dialyses. Lors de ces traitements, l’aluminium présent dans l’eau du liquide de dialyse passait directement dans le sang, et le cerveau. Les personnes atteintes souffraient de troubles de langage, de troubles moteurs, de convulsions… Depuis, de nombreuses autres études ont montré la nocivité de l’aluminium sur le cerveau.

Eviter les fromages ?

Alzheimer - Eviter les fromages ?

Des chercheurs de l’université de Boston (Etats-Unis) en 2002* ont découvert que des niveaux trop élevés d’homocystéine, un acide aminé, dans l’organisme sont associés à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Les fromages notamment en contiennent de grandes quantités. Pour le Dr Béatrice de Reynal « cette étude n’est pas très sérieuse ».

A noter : Selon une étude publiée en 2012 dans le New scientist magazine, la malbouffe pourrait provoquer la maladie d’Alzheimer. Une mauvaise alimentation empêchant les cellules du cerveau de réagir correctement face à certaines hormones. Pour notre spécialiste « Bien sûr, manger trop gras et sucré a des effets secondaires, mais rien à voir avec Alzheimer. »

*Seshadri S, et al. « Homocystéine plasmatique en tant que facteur de risque de démence et la maladie d’Alzheimer », New England Journal of Medicine, 2002

Alcool : jamais d’excès !

Alzheimer - Alcool : jamais d'excès !

En 2009, lors de la conférence internationale sur la maladie d’Alzheimer, les résultats d’une étude* sur près de 3000 participants américains de 75 ans et plus ont montré que si la consommation modérée d’alcool (1 à 2 verres/jour) réduit le risque de démence chez les personnes âgées, une consommation excessive (au-delà de 3 verres/jour) présente l’effet inverse et peut causer des lésions cérébrales pouvant entraîner Alzheimer.
Et ceci, indépendamment du type de boisson alcoolisée (vin, bière, apéritifs…).
Pourquoi : « L’éthanol, contenu dans l’alcool, a un effet vasodilatateur. Il peut durablement perturber la circulation sanguine dans le cerveau et altérer le système nerveux », explique le Dr de Reynal.

*Regular moderate alcohol intake has cognitive benefits in older adults, 13 juillet 2009.

Autres bons conseils

Alzheimer - Autres bons conseils

Pratiquer une activité physique : l’exercice physique prévient l’apparition des symptômes de la maladie, en jouant sur les capacités de régénération de notre cerveau. La partie de notre cerveau consacré à la production de nos mouvements et à leur coordination est très importante. Le sport favorisant la création de neurones.
Poursuivre des activités cérébrales : les efforts intellectuels sollicitent moins le cerveau que l’activité physique. Cependant, il ne faut pas les négliger. La lecture serait l’une des activités qui solliciterait le plus le cerveau.
Et aussi : « Evitez de fumer, les manipulations de solvants ou de produits toxiques comme le benzène, les diluants » conseille le Dr de Reynal.

Les aliments qui préservent

Alzheimer les aliments qui préservent

Une étude effectuée auprès de 500 000 personnes et parue dans le British médical journal en 2008*, révèle que le régime crétois, riche en fruits et légumes, diminuerait de 13 % le risque de développer une démence, dont Alzheimer. Des nutriments comme les oméga-3** participeraient grandement à ce résultat.
Pourquoi : « Les oméga-3 contenus dans le pourpier en Crête, ou chez nous, dans le colza, contribuent à fluidifier les membranes des cellules nerveuses et à améliorer leur fonctionnement », explique le Dr de Reynal.
Les aliments riches en oméga-3 : les huiles de colza, de soja, de sésame ; les poissons gras comme le saumon, l’anchois, le hareng, le maquereau, les sardines.
Vous ajouterez à cela des fruits et légumes en bonnes quantités. Privilégier également la cuisson à la vapeur, grillé ou en papillote.

*Sofi F. Adherence to Mediterranean diet and health status: meta-analysis. British Medical Journal 2008.
** les oméga-3 sont des nutriments qui ont un rôle dans la prévention de certaines maladies (infarctus du myocarde, AVC…) et du vieillissement.

Source MEDISITE.

 

ALZHEIMER – Avoir des vertiges en se levant augmente les risques de démence…

Les personnes qui ont des vertiges ou étourdissements en se mettant debout ont un risque plus élevés de développer une démence quelques années plus tard.

Voici la mise en garde d’une étude menée par l’université de Californie à San Francisco.

Si vous vous avez la tête qui tourne ou une sensation de vertige quand vous vous levez, prudence ! Selon une nouvelle étude parue dans Neurology, la revue médicale de l’American Academy of Neurology, ce trouble d’apparence anodine indique un risque accru de souffrir d’une démence – comme la maladie d’Alzheimer – en vieillissant.

Démence : les étourdissements en se mettant debout peut prédire les risques

Avoir des vertiges lorsqu’on se lève un peu vite… nous avons tous connu cette sensation au moins une fois. Cette condition, appelée hypotension orthostatique, survient lorsque les personnes subissent une baisse soudaine de la pression artérielle en se levant. Les chercheurs de l’université de Californie à San Francisco ont découvert un lien avec la démence uniquement chez les personnes qui ont une baisse de leur pression artérielle systolique (pression artérielle lors de la contraction du cœur). Aucune corrélation n’a été découverte chez les personnes ayant une baisse de leur pression artérielle diastolique (pression artérielle lors de la relaxation ventriculaire cardiaque) ou de leur tension artérielle globale.

La pression artérielle systolique correspond au premier nombre, ou le plus élevé, lors de la lecture de la tension artérielle et l’hypotension orthostatique systolique a été définie comme une baisse d’au moins 15 mmHg après une position assise.

Démence et hypotension orthostatique : plus de 2000 personnes étudiées

L’étude de l’équipe américaine portait sur 2 131 personnes âgées de 73 ans en moyenne qui n’étaient pas atteintes de démence au moment de leur inscription. Leur tension artérielle a été prise au début de l’étude. 15% des participants souffraient d’hypotension orthostatique, 9% d’hypotension orthostatique systolique et 6% d’hypotension orthostatique diastolique. Les mesures de la pression artérielle ont été reprises l’année suivante ainsi que trois et cinq ans plus tard.

Les participants ont été suivis pendant 12 ans afin de vérifier s’ils développaient une démence (maladie d’Alzheimer ou démence vasculaire). Au total, 462 personnes, soit 22% des patients ont été diagnostiqués avec la maladie.

Les scientifiques ont découvert que les personnes souffrant d’hypotension orthostatique systolique étaient près de 40% plus susceptibles de développer une démence que celles qui n’en souffraient pas. En effet 50 des 192 personnes souffrant d’hypotension orthostatique systolique, soit 26% d’entre eux étaient atteints d’une démence, contre 412 des 1 939 patients sans hypotension orthostatique systolique, soit 21%. Lorsque les chercheurs ont ajusté leurs résultats pour tenir compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le risque de démence, comme le diabète, le tabagisme et la consommation d’alcool, les personnes souffrant d’hypotension orthostatique systolique étaient 37% plus susceptibles de développer une démence.

« La tension artérielle des gens lorsqu’ils passent de la position assise à la position debout doit être surveillée », a estimé l’auteure principale de l’étude le Dr Laure Rouch de l’Université de Californie à San Francisco « il est possible que le contrôle de ces chutes de tension artérielle soit un moyen prometteur d’aider à préserver les capacités de réflexion et de mémoire des gens à mesure qu’ils vieillissent ».

Source PLANET.

Primes COVID-19 : jusqu’à 1.500 euros versés par les départements lorrains aux aides à domicile…

Les aides à domiciles et auxiliaires de vie lorrains se sentent enfin reconnus.

Trois Conseils Départementaux ont décidé de leur octroyer une prime exceptionnelle, à l’instar du personnel soignant en juin, pour avoir évité de nouvelles hospitalisations en pleine crise du coronavirus.

Cette aide à domicile porte masque, sur-blouse et charlotte pour intervenir au domicile d'une personne âgée.

Trois des quatre départements lorrains ont voté l’octroi de primes exceptionnelles pour les aides à domicile et auxiliaires de vie qui ont été en première ligne pendant la crise sanitaire du coronavirus. Des primes qui vont jusqu’à 1.500 euros, versées au prorata des heures travaillées et de la période qui s’étend de mi- mars à mi-mai 2020.

Aurélie Zemour est ravie ! Cette aide à domicile s’est battue pour obtenir la reconnaissance de son travail pendant la pandémie. Le 13 juillet 2020, elle a touché une prime exceptionnelle de 1.200 euros, une somme qui tombe à pic pour des vacances bien méritées. Pendant toute la pandémie, elle a continué d’assurer le lever, la toilette et le ménage chez des personnes âgées ou handicapées, malgré le manque de masques, et de protection.

« C’est la première étape de la reconnaissance de notre profession, la prochaine c’est la revalorisation de nos salaires. »

– Aurélie Zemour, aide à domicile en Meurthe et Moselle.

Cette prime exceptionnelle est très attendue par les personnels des SAAD (Services d’Aide et d’Accompagnement à domicile). Mais il aura fallu se battre pour l’obtenir. Alors que les personnels soignants travaillant dans les hôpitaux et les Ehpad reçoivent dès la mi-juin 2020, l’assurance de toucher une prime de l’Etat de 1.000 à 1.500 euros, les aides à domiciles, eux, ne sont pas concernés. Ils sont pourtant au chevet des personnes âgées et handicapées, dont certains malades du Covid ou de retour de réanimation.

La Meurthe-et-Moselle, premier département à voter la prime

Le 16 juin 2020, toute la profession dénonce alors à haute voix l’injustice dont sont victimes les 300.000 professionnels du secteur. Un coup de gueule qui a fini par payer…mais ce n’est pas l’Etat qui va verser cette prime exceptionnelle, ce sont les départements, en charge de l’autonomie.

La Meurthe-et-Moselle est le premier département à accepter de mettre la main à la poche. Un budget exceptionnel de 2,5 millions d’euros a été débloqué tout spécialement dès la fin du mois de juin 2020, sur fonds propres. Ainsi toutes les aides à domicile ayant travaillé à temps plein de mi-mars à mi-avril, devraient toucher 1.500 euros de prime COVID-19. Elle est calculée au prorata des heures travaillées. La Meurthe-et-Moselle avait déjà été l’un des premiers départements à voler au secours des aides à domicile au début de la pandémie en leur fournissant des protections et des masques.

« C’était tout à fait inconcevable de ne pas récompenser ces salariés qui ont accompagné les personnes les plus fragiles pendant la crise. »

– Marie-Annick Helfer, en charge de l’autonomie au Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle

Les aides à domiciles sont en effet le pilier de la politique d’autonomie des départements. Ils permettent à des milliers de personnes âgées ou handicapées de rester chez elles. C’est le souhait de 87 % des Français !

C’est ce qui a motivé les autres départements à faire de même. La Meuse, qui compte 2400 bénéficiaires de l’APA ( Aide Personnalisée d’Autonomie)  a voté un budget de 400.000 euros, les primes seront versées en août 2020. De son côté le département des Vosges a débloqué 800.000 euros pour les aides à domicile.  La prime sera versée en septembre. Dans les deux cas, elle peut aller jusqu’à 1.500 euros pour un travail à temps plein pendant la période la plus critique de la pandémie.

Petit bémol, les patrons devront verser la prime avant fin août pour pouvoir la défiscaliser, alors que la plupart n’aura pas encore touché l’aide du département. « Une avance sur trésorie pas facile à gérer, même si nous sommes ravis de l’effort financier, nous confie Véronique Scida, gérante de Louvéa à Nancy.

Une prime très inégale

Si la Lorraine est plutôt reconnaissante envers les aides à domiciles et auxiliaires de vie, ce n’est pas le cas pour l’ensemble du territoire. Selon les premières sources, seule une trentaine de départements acceptent de débloquer des fonds.  Certains comme les Hauts-de-Seine ou la Saône et Loire refusent de payer, arguant que c’est le rôle de l’Etat. Certains personnels n’y auront donc pas droit.

Le fait que l’Etat ait passé le relais aux départements pour la prime exceptionnelle COVID-19 est globalement très mal perçu, par les départements, mais aussi par les fédérations d’associations d’aides à domiciles comme la Fédésap.

« Nous aurions souhaité  une prime d’Etat transparente et égale pour tous, or là, c’est très inégalitaire selon les territoires : 30, 200, 500 ou 1.500 euros..ou rien !   »

– Elodie Breton, déléguée départementale Fédésap.

Les associations sont d’autant plus amères qu’elles ont du mal à recruter, car le métier est difficile et très mal payé. La majorité des aides à domiciles touchent à peine plus que le SMIC, soit 1.000 à 1.200 euros par mois.
De plus, elles se préparent à affronter un deuxième vague de coronavirus. Le gouvernement leur a récemment demandé de prévoir dix semaines de stock de masques en réserve.

« Cela va être difficile d’expliquer à des personnels non reconnus qu’il va falloir y retourner. »

– Elodie Breton, déléguée départementale Fédésap

Le secteur a déjà beaucoup de mal à recruter, pourtant ce n’est pas le travail qui manque. 800.000 personnes âgées sont actuellement accompagnées en France, et 350.000 personnes en situation de handicap.

Source FR3.

 

Valdoie -Territoire de Belfort – Ehpad de la Rosemontoise : le contenu « glaçant » du rapport des administrateurs provisoires…

Le conseil départemental du Territoire de Belfort et l’Agence régionale de santé ont prolongé de trois mois l’administration provisoire de l’Ehpad de la Rosemontoise à Valdoie.

Une décision motivée par le rapport établi par les administrateurs provisoires qui ont œuvré ces deux derniers mois.

Ehpad de la Rosemontoise : le contenu « glaçant » du rapport des administrateurs provisoires

Vendredi, Florian Bouquet, président du conseil départemental du Territoire de Belfort (CD90) et Pierre Pribile, directeur de l’Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté (ARS BFC), ont signé un arrêté conjoint prolongeant l’administration provisoire de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) la Rosemontoise de Valdoie.

Trois mois reconductibles

À partir du 7 août, Sylvie Petrella assurera pour trois mois reconductibles cette mission, prenant la suite de Françoise Betoulle et Robert Creel qui ont assuré cette même fonction depuis le 6 juin.

Cette décision a été motivée par le rapport rendu par ces derniers. Un rapport « glaçant » comme le résumait Florian Bouquet vendredi après-midi lors d’une réunion avec les familles, représentants du personnel et des résidents.

« Mise en danger »

« Les dysfonctionnements relevés reflètent des manquements d’une particulière gravité de nature à mettre en danger notamment la sécurité et le bien-être des personnes âgées dépendantes », peut-on lire notamment dans l’arrêté.

Les deux premiers administrateurs nommés pour deux mois le 6 avril avaient déjà dressé un constat dans ce sens. Dans leurs conclusions, ils notaient qu’il y avait « urgence à prendre des mesures permettant de sécuriser non seulement la prise en charge des résidents de l’Ehpad mais également les conditions d’exercice de son personnel ».

Nombreux dysfonctionnements et défaillances

Quant aux seconds administrateurs, leur rapport d’une soixantaine de pages que nous avons pu nous procurer éclaire sur un nombre important de dysfonctionnements et de défaillances que ce soit dans le domaine du management, de la gestion des soins, des ressources humaines ou encore de la réalisation de travaux.

« Risque de maltraitance passive »

Dans leurs conclusions, les deux administrateurs provisoires soulignent que dorénavant «  l’ensemble des précautions est pris pour prévenir un second épisode de la Covid-19 si celui se confirmait ».

Toutefois, « s’agissant de la gestion managériale et de l’organisation des soins, la gravité des constats tenant à la non-sécurisation des soins dans leur organisation ainsi que dans la gestion des ressources humaines », ils sont amenés à « indiquer qu’un risque de maltraitance passive n’est pas à exclure si les conditions de sécurisation pérenne n’étaient pas réunies » à leur départ le 7 août.

Trouver une solution « viable et pérenne »

Si le fait de nommer une administration provisoire d’un Ehpad relève de l’exceptionnel, celui de la prolonger à deux reprises démontre que le mal est profond au sein de la Rosemontoise.

« Ces reconductions se sont imposées d’elles-mêmes », remarquait Florian Bouquet qui souhaite que soit mis en place tout ce qui permettra de donner une réponse « viable et pérenne aux résidents, à leurs familles et aux personnels ».

Source EST REPUBLICAIN.

Écœurées par le versement aléatoire de la prime Covid, les aides à domicile témoignent…

Alors que l’État a décidé de verser une prime pour service rendu pour le personnel soignant et travaillant dans les maisons de retraite, il laisse la charge de son versement aux conseils départementaux pour les aides à domicile.

Une situation qui crée l’incompréhension. Témoignages.

Écœurées par le versement aléatoire de la prime Covid, les aides à domicile témoignent

La colère continue de monter. Les salariés du secteur de l’aide à domicile ne comprennent pas pourquoi ils ne vont pas tous percevoir une prime pour le travail accompli lors de la période de confinement. Depuis maintenant plusieurs mois, les départements et l’État se renvoient la balle sur le paiement de cette prime. Résultat d’un département à l’autre, les aides à domicile sont loin d’être traitées de la même façon. Différents scénarios se profilent. Il y a d’un côté les départements – plus d’une vingtaine – qui ont annoncé qu’ils verseront une prime. Sauf que les montants diffèrent, allant de 200 euros à 1.500 euros et les conditions pour percevoir les primes ne sont pas non plus les mêmes. De l’autre côté, il y a des départements qui ont annoncé qu’ils ne verseront rien, renvoyant la responsabilité à l’État. Et au milieu, ceux qui n’ont pas encore fait connaître leur décision.

Pour les différentes associations et fédérations du secteur, cette situation n’est pas tenable. Dans un courrier envoyé le 21 juillet dernier au Premier ministre, une vingtaine d’entre elles dénoncent cette situation arguant que c’est “incompréhensible pour ces professionnels qui ont exercé tous les jours, sur tous les territoires, pour certains la peur au ventre, souvent sans les équipements nécessaires, un travail indispensable qui aura permis de contenir la propagation du virus et de soulager les professionnels de santé”. Elles demandent l’organisation d’une réunion pour trouver une solution.

Car ce qui inquiète aussi, c’est le risque d’une deuxième vague et la capacité à pouvoir de nouveau faire face. “Sur le terrain, les professionnels ne comprennent pas et sont dans un ressenti négatif, dénonce Hugues Vidor, président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), qui compte notamment parmi ses adhérents des acteurs du secteur de l’aide à domicile. Tout le monde est allé au travail même si les équipements manquaient au départ et au final il n’y a pas de reconnaissance. Les fédérations nous disent que s’il y a une deuxième vague, elles ne savent pas ce qui se passera. Les professionnels sont sous pression, ils n’en peuvent plus”, ajoute-t-il.

Au coeur de toutes ces tergiversations, les aides à domicile ne comprennent pas bien pourquoi la décision est aussi compliquée à prendre. Après un appel à témoignages lancé par Capital, un sentiment d’abandon ressort de façon quasi-systématique. “Pendant le confinement, toutes les auxiliaires de vie ont travaillé sans relâche, aucune prime ne nous a été versée ce qui est vraiment inadmissible, déplore Sonia*, auxiliaire de vie dans les Alpes-Maritimes. Nous n’avons aucune reconnaissance de l’État, malgré l’aide que nous pouvons apporter aux personnes vulnérables et dans le besoin qui attendent souvent notre venue. Nous avons été oubliées.” Naît aussi un sentiment d’injustice par rapport au personnel des Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui se voit verser une prime financée par l’État. “Nous aussi nous avons travaillé pendant la période du confinement avec beaucoup de difficultés et de contraintes, tient à rappeler Martine, aide à domicile dans les Bouches-du-Rhône. Nous avons contribué à faire face à la crise sanitaire, nous avons toujours été en poste pour nous occuper des personnes vulnérables et malgré tout cela, nous sommes les oubliées”.

Dans leurs témoignages, les aides à domicile évoquent aussi leur rôle de rempart. Sans leur action, les hôpitaux auraient pu être encore plus engorgés. “Sans nous, les personnes chez qui nous allons n’auraient pas mangé, n’auraient pas eu de courses, pas de médicaments, pas d’aide aux repas ou aux toilettes”, liste Laurence, gérante d’une Société coopérative et participative (Scop) de services à la personne dans les Pyrénées-Orientales. Et le non versement d’une prime nationale, ne semble pas cohérent avec le discours actuel des autorités publiques qui l’affirment et le réaffirment, elles veulent encourager le maintien à domicile des personnes âgées. “Ce n’est pas logique du tout, estime Alexia, aide à domicile dans le Morbihan. On se bat pour maintenir un maximum de personnes âgées à leur domicile et ce maintien se fait aussi grâce à nous !”

Au-delà de ce sentiment d’oubli, les témoignages relèvent aussi une forte incompréhension. Quel département verse une prime ? Pourquoi une collègue qui travaille à quelques kilomètres va toucher une prime alors que ce ne sera pas le cas d’une autre qui travaille dans un département différent ? “Je ne sais toujours pas si mon département va verser une prime”, s’interroge Lucie travaillant en Corrèze. Il y a eu une réunion début juillet entre le Département et les structures d’aide à domicile, mais on ne sait pas ce qui sera fait. Peut-être une prime définie en novembre et payée en décembre ? De combien ? À qui ? Sur quels critères ?”, se demande-t-elle. Ces professionnels regrettent que leurs questions restent sans réponse. “Cela fait des mois que l’on nous dit avoir droit à la prime par le Département, or nous n’avons toujours rien et nos responsables n’en savent pas plus également”, relève Jean, assistant de vie sociale dans le Doubs. Mahdia, aide à domicile dans le Nord, département qui annoncé verser une prime, finit même par ne plus y croire. “Mon patron affirme qu’il y aura une prime ça doit être versé avant le 31 juillet mais il dit n’avoir toujours rien reçu”.

* Tous les prénoms ont été modifiés

Source CAPITAL.

Coronavirus : selon le Conseil scientifique, 30 millions de personnes seront prioritaires pour un vaccin en France, à commencer par les professionnels de santé…

D’autres professions exposées sont concernées, ainsi que les personnes âgées et vulnérables.

Parmi les populations prioritaires en France pour un vaccin, se trouvent environ 6,8 millions de personnes à risque d'exposition professionnelle.  | FRANKHOERMANN / SVEN SIMON / AFP

Il faut se préparer. La possibilité qu’un vaccin contre le nouveau coronaviruspuisse être disponible et administré à des millions de gens, en priorité les professionnels de santé, doit être anticipée dès maintenant, indiquent les membres du Conseil scientifique, du Comité vaccin Covid-19 et du Comité recherche, analyse et expertise (Care), dans un avis publié vendredi 24 juillet.

De nombreux essais sont en cours et bien que l’utilisation d’un vaccin soit soumise aux « incertitudes et inconnues scientifiques (efficacité, disponibilité à moyen ou long terme, type de vaccins…), il est dès à présent crucial d’élaborer une stratégie vaccinale nationale » pour l’intégrer efficacement dans la lutte contre l’épidémie, dès qu’il sera disponible, selon cet avis.

« Le ciblage des populations prioritaires est crucial »

« Le ciblage des populations prioritaires est crucial », selon ce document. Parmi les populations prioritaires en France (Hexagone et Outremer), se trouvent environ 6,8 millions de personnes à risque d’exposition professionnelle avec une « priorité très élevée » pour environ 1,8 million d’entre elles, essentiellement des professionnels de santé.

Dans ce groupe, figurent autour de 5 millions de personnes à « priorité élevée » exposés par leur emploi au contact de la population (commerçants, aides à domicile, enseignants, chauffeurs de bus) ou travaillant en milieux confinés à risque (abattoirs, taxis/VTC, croisières..) ou ayant un hébergement confiné à risque (travailleurs migrants, site de construction…).

Les personnes à risque du fait de leur âge ou de leur état de santé, soit environ 23 millions de personnes en France et celles en grande précarité (environ 250 000 personnes) constituent l’autre groupe des populations prioritaires en premier lieu.

Le gouvernement français négocie (en partenariat avec ses homologues européens) des contrats de réservation de vaccins dont on ne connaît pas encore les caractéristiques (efficacité contre l’infection, la transmission, nombre d’injections, avec ou sans rappel…).

Le Conseil rejette l’idée « d’une vaccination obligatoire »

« Mais on s’attend à avoir plusieurs dizaines de millions de doses de vaccins (potentiellement correspondant à 2 à 5 produits différents) disponibles entre le dernier trimestre de l’année 2020 et le premier trimestre de 2021, qui pourraient être déployées s’il survient une seconde vague de Covid-19 », écrivent les scientifiques.

Les experts jugent « impératif de se donner le temps nécessaire à une évaluation rigoureuse » de l’efficacité et de la sécurité des candidats vaccins « avant leur utilisation à grande échelle ». Le gouvernement, selon la nature du ou des vaccins disponibles, devra déterminer « qui vacciner et comment », souligne l’avis qui préconise d’associer les citoyens à cette démarche de préparation, afin de ne pas renouveler l’échec de la vaccination anti-grippale de 2009. Le Conseil rejette l’idée d’« une vaccination obligatoire », préconisant une vaccination « organisée ».

Source FRANCE INFO.

Nouvelles pistes de traitement contre Alzheimer : de récentes études scientifiques changent radicalement d’approche dans la recherche des causes de la maladie…!

L’amyloïde, principale cible des développements de traitements de la démence, suscite désormais le scepticisme après les échecs de plusieurs pistes de médicaments.

Une étude publiée dans la revue Scientific American montre que l’amyloïde suscite désormais le scepticisme, après l’échec du développement de plusieurs médicaments. Que nous révèle cette nouvelle étude sur la maladie d’Alzheimer?

Fabrice Gzil : Près de cinquante millions de personnes dans le monde – environ un million de personnes en France – vivent avec les symptômes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.

Jusqu’à présent, la recherche de médicaments s’est soldée, dans ce domaine, par une série d’échecs. Beaucoup de molécules ont paru prometteuses chez la souris ou dans les premières étapes de leur développement, mais se sont finalement avérées inefficaces ou toxiques. Ces dernières années tout particulièrement, les déceptions se sont enchaînées. Des essais majeurs ont été interrompus. Des laboratoires ont jeté l’éponge. Certains chercheurs se sont même demandé s’il ne fallait pas abandonner les hypothèses sur lesquelles ces traitements expérimentaux étaient bâtis. C’est dans ce contexte morose – marqué également en France par le déremboursement des médicaments symptomatiques – qu’intervient ce qu’il faut bien appeler la surprenante histoire de l’aducanumab.

Cet anticorps monoclonal, développé par le laboratoire américain Biogen en association avec le japonais Eisai, est une biothérapie dirigée contre les agrégats de peptide amyloïde, l’une des anomalies cérébrales fréquemment observées dans l’Alzheimer. Bien qu’ils fassent l’objet d’essais cliniques depuis les années 2000, ces thérapies n’ont jamais montré d’efficacité contre cette pathologie, peut-être parce qu’ils avaient été administrés trop tard.

En 2015, Biogen et Eisai ont ainsi lancé deux essais parallèles de phase III (EMERGE et ENGAGE) pour évaluer l’efficacité de l’aducanumab chez des personnes au stade très précoce (maladie d’Alzheimer prodromale et légère). Les patients inclus dans ces essais – conduits dans 300 hôpitaux de 20 pays, dont 16 centres en France – recevaient pendant 18 mois des doses croissantes de produit, par injection mensuelle en intraveineuse, ou un placebo.

Début 2019, premier coup de théâtre. Une étude de futilité a été réalisée par les statisticiens de Biogen. C’est une procédure habituelle dans les essais de grande ampleur, qui consiste à calculer la probabilité qu’une molécule puisse s’avérer efficace, afin d’éviter d’engager des dépenses superflues et de soumettre les malades à des risques inutiles. Ces analyses, menées sur la base des données de 1 748 patients, suggéraient qu’il y avait très peu de chances pour que la molécule démontre une efficacité. En conséquence, en mars 2019, Biogen et Eisai annoncent l’arrêt des deux essais.

En octobre 2019, deuxième coup de théâtre. Dans un communiqué aux investisseurs, les deux laboratoires indiquent qu’après l’interruption des essais, des données plus complètes ont été analysées, qui suggèrent que l’aducanumab n’est peut-être pas inefficace. Chez certains patients, non seulement il aurait fait régresser les anomalies cérébrales, mais il aurait aussi ralenti le déclin cognitif et fonctionnel. Ainsi, dans l’essai EMERGE, chez les patients ayant reçu pendant une longue période la dose maximale d’anticorps (10mg/kg), on observerait une réduction de l’amyloïde cérébrale et une diminution de la protéine tau dans le liquide céphalo-rachidien, ainsi qu’un ralentissement du déclin clinique. Bien que ces résultats n’aient pas pu être reproduits dans l’essai ENGAGE, Biogen annonce alors qu’il déposera « début 2020 » un dossier auprès de la Food and Drug Administration, l’autorité américaine en charge d’autoriser la mise sur le marché des médicaments.

Il y a quelques jours, on a appris que ce dossier ne sera, finalement, déposé à la FDA qu’au troisième trimestre 2020. Mais Biogen a d’ores et déjà entrepris de relancer ces essais qui avaient été interrompus. Proposés aux patients qui avaient été inclus dans EMERGE et ENGAGE, ces essais de stade III de réadministration en ouvert auront pour but d’évaluer l’innocuité et la tolérance de la molécule. Les 2 400 patients éligibles recevront des injections intraveineuses mensuelles d’aducanumab à forte dose (10mg/kg) pendant une durée de deux ans.

La faible efficacité et les doses élevées nécessaires à la réussite du ciblage de la protéine responsable de la maladie d’Alzheimer rendent-ils l’usage de ce traitement commercialisable ?

Vous posez plusieurs questions essentielles.

Premièrement, quelle est l’efficacité clinique de l’aducanumab ? Les avis sur le sujet divergent considérablement. Bien qu’il ait été présenté dans de nombreux médias comme « le premier médicament efficace contre l’Alzheimer », trois raisons invitent à faire preuve d’une grande prudence. D’abord, les critères d’efficacité n’ont été atteints que dans l’une des deux études, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Ensuite, dans le meilleur des cas, on ne constate pas une amélioration des fonctions cognitives et de l’autonomie dans la vie quotidienne, mais tout au plus un déclin cognitif et fonctionnel très légèrement moindre dans le groupe traité, par rapport au groupe contrôle. Les patients ayant reçu la molécule continuent de perdre des capacités, même s’ils semblent les perdre très légèrement moins vite. Enfin, analyser a posteriori des résultats est un exercice très périlleux d’un point de vue méthodologique. C’est pourquoi de nombreux experts refusent de se prononcer avant d’avoir davantage de preuves. Pour savoir si l’aducanumab peut avoir une quelconque efficacité, il va falloir attendre la fin des deux essais qui devaient débuter en mars 2020, et devraient durer au moins jusqu’en 2023. On ignore pour l’instant à quel point l’épidémie de Covid-19 a perturbé le démarrage de l’étude.

Deuxièmement, vous rappelez à juste titre que le traitement ne paraît pouvoir avoir d’efficacité qu’administré à haute dose, en continu, sur une longue période. Cela soulève la question de la toxicité de la molécule. Les anticorps ont un effet inflammatoire. Dans EMERGE et ENGAGE, des œdèmes cérébraux ont été observés, qui peuvent occasionner de violents maux de tête. Il conviendra de mettre en balance ces risques et inconvénients avec les bénéfices potentiels du traitement.

Troisièmement, avant de mettre un médicament sur le marché, les autorités de santé évaluent son rapport coût / bénéfice. Les anticorps monoclonaux sont des traitements coûteux. Celui-ci pourrait revenir à 9 000 euros par an et par patient. Compte tenu de ce coût et du nombre considérable de patients potentiellement concernés, les autorités de santé pourraient exiger que la molécule démontre une efficacité relativement importante. Elles pourraient également demander une stricte adhérence au label. En d’autres termes, il se pourrait que ne soient éligibles au remboursement que les patients au stade prodromal ou léger ayant, comme dans les essais, une charge amyloïde importante dans le cerveau. Les autorités de santé pourraient aussi décider de restreindre le traitement aux patients à haut risque, ayant un profil génétique particulier (qui représentait les deux-tiers des patients inclus dans l’essai). Il est donc très improbable que l’aducanumab puisse, dans les prochains mois, et même dans les toutes prochaines années, être accessible en pharmacie pour tous les malades d’Alzheimer.

Quelles autres pistes de recherche sont actuellement en cours pour lutter contre cette maladie ? Pouvons-nous imaginer guérir un jour de la maladie d’Alzheimer ?

Pour certains experts, l’aducanumab est le premier médicament qui agit à la fois sur les symptômes de la maladie et sur ses lésions. C’est le premier traitement qui, au-delà d’une action purement symptomatique, « bloque le processus pathologique ». Selon ces experts, cela validerait l’hypothèse de la cascade amyloïde, que l’on était – à tort – sur le point d’enterrer. Cela justifierait de viser le peptide amyloïde. Et cela encouragerait les autres anticorps monoclonaux en cours de développement, qui agissent par un mécanisme proche.

D’autres experts ont une analyse différente. Pour eux, l’hypothèse amyloïde explique bien les formes de la maladie d’Alzheimer qui surviennent de manière précoce (avant 65 ans). Les formes qui surviennent plus tardivement, notamment après 80 ans, sont beaucoup plus nombreuses et résulteraient quant à elles de mécanismes multiples. Pour cette raison, les approches thérapeutiques qui ne ciblent que la protéine amyloïde risquent de ne pas fonctionner dans ce cas : c’est une combinaison d’interventions qui constituera la meilleure approche.

Deux autres éléments majeurs doivent être pris en considération. D’abord, la prévention. Les personnes qui ont 85 ans aujourd’hui ont significativement moins de risques de développer une maladie d’Alzheimer que les personnes qui avaient le même âge dans les années 1980 ou 1990. L’explication ? Un mode de vie plus favorable à la santé, des mesures de santé publique et des facteurs sociaux, comme l’augmentation du niveau d’études et de l’activité professionnelle des femmes. Ce fait majeur – que l’on ne souligne et dont on ne se réjouit pas assez – est porteur de grands espoirs. Parallèlement aux efforts pour guérir les maladies cérébrales, essayons de conserver le plus longtemps possible notre cerveau en bonne santé.

Ensuite, la compensation et l’adaptation de l’environnement. On peut continuer d’avoir une bonne vie avec des troubles cognitifs, à condition que l’environnement (matériel, humain, technologique, économique, juridique…) soit adapté. C’est tout l’effort de la recherche psychosociale et de la recherche en sciences humaines et sociales : essayer de réduire au maximum l’impact des troubles sur l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie des personnes malades, et faire en sorte que la société de demain soit plus sensibilisée, plus accueillante, plus « inclusive » vis-à-vis des personnes en situation de handicap cognitif.

En somme, se demander si nous pourrons un jour « guérir de la maladie d’Alzheimer », c’est faire l’hypothèse que ce que nous appelons aujourd’hui « maladie d’Alzheimer » – et que l’on appelait il n’y a pas si longtemps « sénilité » – est une réalité monolithique. Or, tous les travaux menés ces dernières années, que ce soit par les sciences biomédicales ou par la recherche psychosociale, suggèrent au contraire que « le phénomène Alzheimer » est une réalité complexe, contrastée, diversifiée. Les choses sont très différentes selon que l’on a affaire à une maladie d’Alzheimer ou à une maladie dite apparentée, comme la maladie à corps de Lewy ; selon que le syndrome démentiel survient avant 65 ans ou après 85 ans ; selon les soutiens et les ressources, internes mais aussi externes, dont la personne peut bénéficier.

Il faut garder à l’esprit cette complexité et cette diversité quand on conduit des recherches thérapeutiques sur la maladie d’Alzheimer. Bâtir une réponse globale au phénomène Alzheimer, c’est à la fois mener de la recherche thérapeutique, réfléchir à des stratégies de prévention et de compensation, et rendre la société plus habitable pour les personnes qui, lorsqu’elles avancent en âge, développent un handicap cognitif.

Il convient surtout de rendre un très vif hommage aux personnes malades d’Alzheimer et à leurs familles qui acceptent de se prêter à la recherche, que celle-ci soit biomédicale ou psychosociale. Car c’est d’abord grâce à elles, à leur patience, à leur engagement en vue du bien commun, que notre réponse au phénomène Alzheimer pourra, demain, être plus efficace et plus pertinente qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Source ATLANTICO.

Un Diplôme Universitaire pour mieux prévenir les fragilités de l’âge….

Créé à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, il connaît sa première promotion en 2018.

Originalité, il aborde principalement l’aspect social.

Un DU pour mieux prévenir les fragilités de l’âge

Lors de la rentrée 2018, 9 étudiantes étaient en formation continue expérimentant le DU évaluateur social de l’autonomie des personnes âgées à domicile. Un diplôme de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté porté par la fac de droit. L’évolution démographique, les avantages du maintien à domicile en termes de coût et bien-être accentuent le besoin en démarche préventive.

«L’Etat a fléché la prévention comme un des leviers pour mieux vieillir explique Isabelle Moesch, responsable du DU. Ce diplôme doit donner les outils pour repérer les fragilités.

Cela concerne la dépression mais aussi des thèmes plus tabous, comme le suicide ou la sexualité. Il existe beaucoup de DU en expertise gérontologique et médicale mais sur l’aspect social, c’est un peu une première». Le nombre de suicides des plus de 80 ans est par exemple évalué à 3000, mais ce chiffre est certainement très sous-estimé selon elle.
Les évaluatrices en formation sont la plupart en emploi. Pour 3 d’entre elles, le DU représente un complément à leurs études en licence pro encadrement des services à la personne ou en master vieillissement, également proposés à l’UBFC. Toutes sont des femmes, ce qui n’est pas étonnant : les métiers de l’accompagnement du vieillissement sont très majoritairement féminisés.

La formation doit répondre au besoin d’une nouvelle démarche préventive : anticiper et repérer les fragilités des personnes âgées pour les combattre, «car elles sont réversibles».

«Les notions d’estime de soi ou de rapport au monde des personnes âgées sont très peu abordées mais fondamentales». Mis en place en collaboration avec le PGI et la Carsat (1), le DU aborde des modules spécifiques : connaissance de l’environnement, expertise sociologique et psychologique du sujet âgé, démarche évaluatrice, conduite d’action, droit de la personne et de la famille. «Une partie est en lien avec la cybersécurité et l’utilisation des données. On insiste beaucoup sur l’aspect déontologie» assure Isabelle Moesch.

Plus d’information, cliquez ici.

Source TOPO.