Handicap à l’école. L’inclusion « avance à pas lents », selon un rapport parlementaire…

Quatorze ans après la loi du 11 février 2005, qui pose le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier, force est de constater que l’inclusion scolaire et universitaire « avance à pas lents », souligne un rapport parlementaire, dévoilé jeudi 18 juillet.

Il formule une cinquantaine de recommandations pour corriger le tir.

La loi du 11 février 2005 pose le droit pour chaque enfant handicapé d'être scolarisé dans l'école de son quartier (photo d'illustration).

C’est un document de 200 pages, dévoilé ce jeudi 18 juillet et issu des travaux de la commission d’enquête à l’Assemblée sur l’inclusion scolaire des élèves handicapés de la maternelle à l’université. Quatorze ans après la loi du 11 février 2005, qui pose le droit pour chaque enfant handicapé d’être scolarisé dans l’école de son quartier, un rapport parlementaire souligne que l’inclusion scolaire et universitaire « avance à pas lents ». « Les problèmes commencent dès l’inscription en maternelle », relaye dans son introduction le rapport.

Le rapporteur de la commission d’enquête Sébastien Jumel (PCF) a expliqué lors d’une conférence de presse que son groupe avait choisi d’user de son « droit de tirage » en janvier pour créer cette commission en constatant que la rentrée scolaire était « semée d’embûches » pour les élèves concernés.

La commission, qui s’était fixée notamment pour objectif de « proposer un acte II de la loi de 2005 » pour l’égalité des droits et des chances, a mené 150 auditions et formulé 57 recommandations dans son rapport, a-t-il ajouté. Et le rapport a été « voté à l’unanimité » par les membres de la commission issus de tous les groupes politiques.

Des « postures très éloignées des polémiques politiciennes »

Parmi les propositions, il a cité l’idée de centraliser les statistiques sur le sujet en cohérence avec l’objectif de création d’un « grand service public de l’école inclusive » ou encore l’augmentation du nombre d’enseignants référents au « rôle pivot », afin de « viser un objectif de 100 élèves suivis » par chacun.

Parmi les autres pistes, le rapport suggère de « publier largement et régulièrement les chiffres relatifs au nombre d’élèves en attente de prise en charge par un établissement spécialisé », de « mieux accompagner les familles dans leurs démarches » ou encore de « créer une plateforme numérique recensant les bonnes pratiques en matière d’aménagement de la scolarité et des concours ».

La présidente de la commission Jacqueline Dubois (LREM) a salué des travaux avec des « postures très éloignées des polémiques politiciennes », se félicitant d’un rapport « très documenté qui offre un panoramique de la situation des élèves en situation de handicap », avec des propositions « pertinentes », dont certaines ont déjà été ou vont être mises en place par le gouvernement.

Le rapport sera remis aux ministères compétents, Jean-Michel Blanquer à l’Éducation s’étant engagé à étudier pendant l’été les suites qui pourraient être données aux propositions, selon Sébastien Jumel.

Source OUEST FRANCE.

Orthophonie: Les soins pour enfants handicapés pleinement remboursés…

Non-remboursées jusque-là en milieu scolaire, les séances d’orthophonie auprès d’enfants en situation de handicap devaient être réalisées au cabinet de l’orthophoniste ou au domicile du patient pour être pris en charge.

Les séances d'orthophonie réalisées en milieu scolaire auprès d'enfants en situation de handicap sont désormais remboursées par l'Assurance maladie.

Les séances d’orthophonie réalisées en milieu scolaire auprès d’enfants en situation de handicap sont désormais remboursées par l‘Assurance maladie, ont annoncé mardi les secrétaires d’Etat chargés des Personnes handicapées et de la Protection de l’enfance.

Ce remboursement fait suite à un protocole d’accord signé entre les représentants des orthophonistes et l’Assurance maladie, expliquent Sophie Cluzel et Adrien Taquet dans un communiqué commun.

A l’école, mais aussi les lieux d’accueil des enfants et de formation des adultes

Outre le milieu scolaire, ce protocole d’accord concerne également les lieux d’accueil des enfants et de formation des adultes en situation de handicap.

« Non-remboursés jusque-là en milieu scolaire, les soins devaient être réalisés au cabinet de l’orthophoniste ou au domicile du patient pour être pris en charge », explique le communiqué. Les secrétaires d’Etat « saluent cette avancée visant une plus grande intégration des personnes en situation de handicap, notamment les plus jeunes ».

« Cette mesure s’intègre dans un dispositif plus large » concernant l’accès des enfants à l’orthophonie, rappelle le communiqué. Depuis le 1er juillet, le secrétariat d’Etat à la Protection de l’enfance a mis en place une « majoration pour la prise en charge d’enfants de moins de 3 ans » et une « revalorisation des actes de rééducation des retards de parole, des troubles de la communication et du langage oral ».

Source 20 MINUTES.

 

« Qu’on nous dise s’il y a danger pour les enfants ! » : la colère d’une association contre le groupe Lactalis…

« Que fait le groupe Lactalis quand ses produits sont retirés du marché ? »

Quentin Guillemain, le président de l’association pour la santé des enfants, s’interroge après le retrait de bouteilles de lait infantile du groupe mayennais présentant des risques de moisissures autour du goulot.

Lactel est une filiale du groupe mayennais Lactalis.

Laval, France

« Il ne se passe pas six mois sans qu’un produit de Lactalis destiné aux enfants ne soit retiré du marché », souffle Quentin Guillemain, le président de l’association pour la santé des enfants, anciennement association des familles victimes de Lactalis. Le groupe laitier mayennais rappelle des lots de bouteilles de lait infantile pour des risques de moisissures autour du goulot.

Une communication jugée trop floue

« Comment sont conçus ces produits, quelle est la manière dont ils sont mis sur le marché et quelles sont les conséquences pour la santé des enfants ? », se demande bien Quentin Guillemain. Contacté ce vendredi par France Bleu Mayenne, le groupe mayennais Lactalis indique qu’il s’agit d’un « rappel de précaution, sur une quantité résiduelle, dû à la présence éventuelle de moisissures sur l’extérieur de la bouteille« .

Mais le père de famille, engagé depuis le scandale du lait contaminé aux salmonelles, reste perplexe : « Quand il y a un retrait, c’est qu’on a des éléments de certitude que tel ou tel produit a créé ou peut créer des problèmes graves. Si on prend la peine de retirer ces produits, ce n’est pas une précaution d’usage ».

« On ne dit pas les choses de manière très claire : y a-t-il un danger pour les enfants ? » – Quentin Guillemain, président de l’association pour la santé des enfants

Le groupe Lactalis – dont le siège se situe à Laval en Mayenne – fait l’objet d’un nouveau rappel cette fois pour des bouteilles de lait infantile présentant un risque de moisissures autour du goulot. La référence concernée est « Eveil croissance nature de Lactel petit format 250ml » avec date de durabilité minimale (DDM) des produits concernés 11/09/2019, 26/09/2019 et 14/10/2019, conditionnés en bouteille individuelle) ou en pack de 12 bouteilles. Ces produits sortent d’une usine d’Ille-et-Vilaine, à Vitré.

Quentin Guillemain critique une communication jugée trop floue : « On parle beaucoup des retraits mais ce qui interroge, c’est le fait que nous n’avons aucune information sur les circonstances de l’arrivée de problématiques sur ces produits. Que s’est-il passé dans cette usine pour qu’il y ait ce genre de problèmes ? Qu’est-ce qui va être fait dans l’usine pour qu’il n’y ait plus de problème ? »

Source FRANCE BLEU.

Besançon : des ados polyhandicapés exposent leurs créations dans une galerie d’art… Vidéo…

Pendant 4 mois, des jeunes polyhandicapés résidants des « Hauts de Bregille » ont vécu l’aventure d’un grand projet de travail plastique accompagnés par des artistes de l’association Ecarts d’arts.

Les jeunes découvrent leurs créations au sein de la galerie bisontine. / © France 3 Franche-Comté : Jean-Luc Gantner

Pour une dizaine de jeunes gens résidents des Hauts de Bregille, c’était le grand projet de cette année 2019 : réussir le pari d’une grande exposition d’œuvres artistiques dans une galerie d’art à Besançon, habituellement réservée à des artistes professionnels. Un travail de longue haleine qui a mobilisé l’ensemble de l’équipe pédagogique et paramédicale de l’institution pendant plusieurs mois.

Ces jeunes sont pris en charge au sein des Hauts de Bregille » qui dépendent de l’association « Les Salins de Bregille » fondée par le Chanoine Mourot en 1917. L’institution gère principalement des activités sanitaires et sociales, et de rééducation visant à la reprise d’autonomie.

Peindre, dessiner, graver… Pour beaucoup de ces jeunes polyhandicapés, le projet consistait principalement à trouver dans la matière artistique, l’occasion d’éprouver leur place auprès de tous en proposant chacun ou collectivement des œuvres singulières leur ressemblant. Des jeunes habituellement privés de rapports avec l’offre culturelle et qui présentent des très grandes difficultés à communiquer à l’aide d’outils conventionnels, à commencer par la parole dont ils sont quasiment entièrement privés.

Un projet accompagné par l’association « Écarts d’arts »

Un travail effectué grâce à l’expérience d’une association, « Écarts d’arts* », spécialisée dans la conduite d’ateliers d’expérimentation artistique proposés y compris avec des personnes présentant des handicaps très importants et disposant d’une autonomie extrêmement restreinte. Deux artistes ; l’une graphiste et illustratrice, l’autre, plasticienne, Jade, ont assuré l’accompagnement des jeunes dans leur démarche créative laissant libre court à leur imagination. « Ils sont très inventifs, explique Jade, et de ce point de vue, ils ont beaucoup à nous dire ». Un sentiment que partage évidemment les éducateurs et tous les membres de l’équipe des « Hauts de Bregille » au contact des jeunes au quotidien. Eve, une ergothérapeute très impliquée dans ce projet voit dans cette expérimentation de montrer à tous le pouvoir sensible des ces jeunes dont on se détourne plus facilement que l’on cherche à les comprendre. « Ils débordent d’affection, et en passant du temps avec eux  réussissent à nous nous transformer ».

Des œuvres exposées la galerie Bertrand Hassoun à Besançon

Leur sensibilité… se retrouve forcément dans ces dizaines d’œuvres qui ont finalement trouvé leur place pour quelques jours dans une galerie d’art réputée à Besançon. « Mais l’objectif, rappelle l’ergothérapeute, était avant tout de faire travailler les jeunes sur leur conscience de soi et la présence de l’autre. Dans cette idée, la pratique de l’art peut apporter beaucoup à ses enfants ou à ces adolescents le plus souvent touchés par une forme d’autisme difficilement conciliable avec une pratique collective quelle qu’elle soit ».  Des jeunes et leurs œuvres qui ont fait sensation lors d’un vernissage où l’équipe des « Hauts de Bregille » a retrouvé le résultat de cette grande aventure, accroché sur les murs de la galerie aux côtés d’une exposition temporaire de Leonardo Vargas, un artiste colombien travaillant aujourd’hui à Strasbourg.

« Écarts d’arts »
40 rue de Vesoul 25000 Besançon
contact@ecartsdarts.com
+33 (0)9 62 21 44 54
+33 (0)6 85 86 80 56
http://ecartsdarts.com

« Galerie Bertrand Hassoun »
18 Rue de la Bibliothèque, 25000 Besançon

Source FR3.

Angers : une clinique et un médecin condamnés à verser 400 000 euros après la naissance d’un enfant handicapé…

Le tribunal des référés d’Angers a condamné ce jeudi 11 juillet une clinique du Maine-et-Loire et un médecin à verser plus de 400 000 euros aux parents d’un enfant né lourdement handicapé dans l’établissement, en 2008.

Angers : une clinique et un médecin condamnés à verser 400 000 euros après la naissance d'un enfant handicapé. © France Télévisions

L’enfant, un garçon prématuré, était né à la polyclinique du parc de Cholet, avec cinq à six semaines d’avance. Le nouveau né avait été sorti aux forceps.

A sa naissance, le 27 décembre 2008, il souffre une méningite à streptocoque B. Une infection pouvant se révéler dangereuse pour l’enfant au moment de l’accouchement.

Agé de 11 ans, l’enfant est aujourd’hui « handicapé à plus de 90% », selon l’avocat de la famille. Il ne peut ni parler, ni marcher, manger ou se laver.

La clinique et le gynécologue condamnés à verser plus de 400000 euros

Dans sa décision, prononcée à la suite d’une audience le 20 juin, les juges des référés ont reconnu la responsabilité de la clinique et du gynécologue accoucheur et les ont condamnés à verser un total de plus de 400.000 euros à la famille. Les juges n’ont pas reconnu coupable une pédiatre qui était aussi poursuivie.

Les juges ont ordonné de constituer une provision de 311.472 euros à valoir sur les « besoins d’une tierce personne pour le passé ». L’établissement et le médecin devront verser 34.600 euros de rente annuelle pour ses besoins à venir, environ 56.000 euros au titre du « déficit fonctionnel temporaire passé de l’enfant », ainsi qu’une rente annuelle de 5.355 euros jusqu’à consolidation de son état de santé, et 24.500 euros pour les souffrances endurées.

 Les demandes de la famille portaient sur près de deux millions d’euros.

L’avocat des parents, Me François Gaborit, a évoqué « une bonne décision ». « Le plus important, c’était d’avoir une reconnaissance de la responsabilité par les juges. Sur le principe, la faute est reconnue, les parents vont pouvoir faire maintenant face au handicap » et selon leur conseil pouvoir entreprendre des aménagements au domicile pour mieux prendre en charge leur enfant.

D’après l’avocat, le référé a permis d’obtenir la provision, mais la famille va maintenant poursuivre l’établissement, le médecin et la pédiatre « sur le fond », pour faire reconnaître l’erreur.

Source FR3.

Landes : un père de famille se bat pour la prise en charge de l’AVS de son fils handicapé…

Ce père de famille landais est dans le flou.

Son fils handicapé de 4 ans, atteint d’autisme, a besoin d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur les temps périscolaires. Mais l’Éducation nationale et les mairies se rejettent la responsabilité de payer le salaire de cette dernière. 

La question de la prise en charge du salaire de l'AVS se pose concernant les temps périscolaires, comme le moment de la cantine

Sainte-Marie-de-Gosse, France

Un père de famille landais a écrit à Emmanuel Macron. Il veut savoir qui doit payer l’auxiliaire de vie scolaire de son fils : l’État ou sa commune ?  Ce Landais vit à Sainte-Marie-de-Gosse. Il est père d’un enfant handicapé de 4 ans, atteint d’autisme. Son enfant, scolarisé en maternelle, a besoin d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire) sur le temps périscolaire, le midi au moment de la cantine, et sur les temps de garderie. Seulement, il y a un trou dans la loi… Rien ne précise véritablement qui est en charge de payer cette AVS : la commune ou l’État.

« C’est aux communes de s’en charger » – Serge Tauziet, directeur de cabinet de l’inspection académique des Landes

« En fait, c’est l’État qui se charge du salaire des AVS, mais seulement sur le temps scolaire, qui est un temps obligatoire, explique Serge Tauziet, directeur de cabinet de l’inspection académique des Landes. Concernant le salaire de l’AVS sur les temps périscolaires, c’est aux communes de s’en charger. Mais effectivement, il n’y pas de texte précis du Conseil d’État qui le précise. »

Serge Tauziet précise que l’année dernière, la ville de Dax a porté devant le Tribunal administratif de Pau le cas d’une famille. Cette dernière souhaitait que l’État paye le salaire de l’AVS qui s’occupait de leur enfant sur le temps de la cantine. Mais le tribunal de Pau a tranché : c’est à la mairie de payer. « On a aucun texte du Conseil d’État qui précise cela, mais nous on se base sur les décisions des tribunaux. »

Des mairies payent quand même le salaire des AVS

Le père de famille de 39 ans a monté une association avec sa femme il y a quelques mois pour mener le combat. Aujourd’hui, ils veulent une réponse claire de la part de l’État : « Si tout le monde se renvoie la balle, on peut arriver à une situation où un enfant se retrouve sans auxiliaire de vie sur les temps périscolaires, ce qui peut empêcher une bonne scolarité. Un enfant autiste a besoin en permanence d’une aide, c’est primordial pour son développement social et scolaire. »

Dans le cas de ce père, la commune a fait le choix de prendre en charge le coût de l’AVS. La commune de Sainte-Marie-de-Gosse s’est affilié à la CAF (la Caisse d’allocations familiales) pour pouvoir payer le salaire.

Source FRANCE BLEU.

Saint-Etienne : Chloé, autiste Asperger, a eu son bac littéraire mention « très bien »…

Chloé Girardi est autiste Asperger, malgré son handicap, elle a obtenu son bac mention « très bien » ce vendredi.

Prochain objectif pour elle : la fac d’anglais.

Saint-Etienne : Chloé, autiste Asperger, a eu son bac littéraire mention "très bien". Chloé Girardi et sa maman Marie.

Réussir le bac brillamment avec un handicap, c’est possible !  Chloé, jeune Stéphanoise de 18 ans et autiste Asperger a obtenu son bac littéraire avec la mention « très bien » ce vendredi.  

Malgré son handicap, la jeune fille a besoin plusieurs fois par semaine de l’aide d’un AVS (auxiliaire de vie scolaire). Chloé est brillante mais ce résultat reste une surprise pour elle. « C’est un rêve qui se réalise, c’est incroyable,  je n’arrive pas à y croire » s’étonne encore la jeune fille qui a eu 16 de moyenne au bac. 

Tout est possible selon le handicap que l’on a — Chloé Girardi

La jeune fille va maintenant s’inscrire en fac d’anglais pour être « prof d’anglais« . « Je refuse de faire une croix dessus malgré ma situation, je veux prouver que c’est possible à toutes les personnes qui ont moins de chance à cause de leur handicap » ajoute Chloé.

Depuis son enfance ses parents se battent pour qu’elle soit scolarisée alors aujourd’hui ce résultat est une vraie fierté pour Marie sa maman mais elle appréhende surtout le passage à la fac. « C’est un peu la grande inconnue, on était tellement concentré sur le bac. Mais maintenant il n’y aura plus les mêmes encadrements qu’au lycée comme une auxiliaire de vie qu’on a eu jusqu’en terminale » s’inquiète la maman.

Toutes deux vont aller se renseigner au bureau des personnes handicapées à la faculté de Saint-Etienne. La maman envisage également d’accompagner Chloé en cours les premiers jours.

Source FRANCE BLEU.

Jeunes sourds et aveugles : nouvelle mobilisation contre le projet d’« école inclusive »…

Après l’appel des syndicats des instituts des jeunes sourds et aveugles, une soixantaine de parents d’élèves ont manifesté ce mercredi 3 juillet à Paris, contre le projet d’école « inclusive ».

Les manifestants pointent du doigt des mesures « trop rapides », qui visent à faire appel à des accompagnants d’élèves en situation de handicap, insuffisamment formés selon eux.

Jeunes sourds et aveugles : nouvelle mobilisation contre le projet d'« école inclusive ». Un élève en école primaire (Photo d'illustration)

Une soixantaine de parents d’élèves et professeurs des instituts de jeunes sourds et aveugles se sont rassemblés mercredi devant la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) à Paris pour protester contre le projet d’école « inclusive » du gouvernement, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Ne restez pas sourds à nos revendications », était-il écrit sur les pancartes des manifestants. Il s’agit de la troisième mobilisation depuis avril à l’appel des syndicats des instituts des jeunes sourds et aveugles, qui réclament une « vraie concertation ».

« Un enfant sourd ou aveugle doit être constamment accompagné par un professionnel »

La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, prévoit l’intégration d’un plus grand nombre d’élèves handicapés de ces instituts en « milieu ordinaire » pour développer « l’école inclusive », notamment en formant davantage d’AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap).

Des mesures « trop rapides » selon Thierry Klein, professeur de langue des signes française à Metz : « Un enfant sourd ou aveugle doit être constamment accompagné par un professionnel, pas par des AESH ».

Ces derniers sont insuffisamment formés, a souligné Youssef Alami, professeur de mathématiques à l’Institut national de jeunes sourds de Paris. « Nous avons plus de 1 000 heures de formation, alors que les AESH n’en ont qu’une soixantaine », a-t-il fait valoir.

Plus de 1 000 élèves au total sont scolarisés dans les quatre instituts nationaux des jeunes sourds (INJS) et à l’Institut national des jeunes aveugles (INJA), ce qui représente 9,2 % des jeunes sourds et 3,6 % des enfants aveugles.

Source OUEST FRANCE.

Bientôt un congé indemnisé pour les aidants…

La ministre de la Santé a annoncé la création d’un congé rémunéré pour les personnes qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé.

L’objectif est de leur permettre de concilier vie professionnelle et vie d’aidant.

Bientôt un congé indemnisé pour les aidants

Le gouvernement va créer en 2020 un congé indemnisé pour les « aidants » qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, a assuré mercredi 3 juillet la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buyzn. Elle a précisé que cette mesure figurerait dans le prochain budget de la Sécurité Sociale.

« Je peux déjà vous dire que parmi les axes majeurs de ce plan figurera la conciliation de la vie professionnelle et de la vie de proche aidant. Pour la faciliter, nous allons créer un congé de proche aidant, indemnisé, dès la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale« , a déclaré Mme Buzyn lors d’un discours devant des professionnels du secteur médico-social

Un plan prévu pour l’automne

Cette question des aidants, qui « dépasse la question des personnes âgées », fera l’objet d’un « plan » dont les détails seront annoncés à l’automne avec la secrétaire d’Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel, a précisé la ministre .

Lors de sa conférence de presse du 25 avril, le président Emmanuel Macron avait souligné la nécessité de mieux « reconnaître » le rôle des aidants familiaux.

Des droits à la retraite spécifiques ?

Il faudra notamment « leur bâtir une place pendant la réforme des retraites et leur construire des droits », avait dit le chef de l’Etat, évoquant « celles et ceux, souvent les femmes, qui ont mis entre parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue dépendante ».

En avril, Mme Buzyn avait également évoqué la possibilité d’instaurer des « droits contributifs à la retraite » pour les aidants.

Un congé pour l’instant non rémunéré et limité à 3 mois

Dans l’état actuel de la législation, les aidants ont le droit de prendre un congé pour s’occuper de leur proche, pendant trois mois maximum (sauf éventuelle disposition plus favorable dans la convention collective). Mais ce congé n’est pas rémunéré, et seul un très petit nombre de personnes demande donc à en bénéficier.

Source FRANCE INFO.

50 bougies pour l’association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach…

L’association Au fil de la Vie souffle ses 50 bougies. Créée par des parents d’enfants handicapés mentaux, elle gère 6 établissements pour personnes handicapées, de la petite enfance à la fin de vie. Depuis 1988, la Maison Emilie est un foyer pour adultes, en résidence permanente ou temporaire.

50 bougies pour l'association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach. Soirée de fête à la Maison Emilie / © S. Pfeiffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, l’association Au fil de la Vie fêtera son demi-siècle d’existence dans la vallée Thur et Doller. Née à l’initiative de parents d’enfants handicapés mentaux, car à l’époque l’Etat ne leur offrait pas de solutions de prise en charge, l’association est aujourd’hui à la tête d’une demi-douzaine d’établissements d’accueil pour personnes handicapées mentales de tous âges : le Camsp à Thann, qui  propose du dépistage précoce. Le Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile), qui offre un accompagnement à domicile sur les quatre cantons des pays de la Thur et de la Doller. L’IME (institut médico-éducatif) de Thann, qui accueille une cinquantaine de jeunes de 6 à 20 ans pour une scolarisation adaptée. L’Esat (établissement d’aide par le travail) du Rangen, à Thann, lieu de travail pour une cinquantaine de travailleurs handicapés. L’établissement Au fil des loisirs, basé à Bitschwiller-lès-Thann, qui propose des activités culturelles et sportives ainsi que des voyages. Et la Maison Emilie de Malmerspach, un foyer de vie pour personnes adultes.

Située au cœur du village de Malmerspach, dans un cadre de verdure, la Maison Emilie héberge quarante personnes handicapées mentales adultes. 29 d’entre elles vivent ici en permanence. Les 11 chambres restantes sont réservées à de l’accueil temporaire, de quelques jours à plusieurs semaines, qui s’adresse à des personnes handicapées mentales vivant en foyer ou dans leur familles, et qui ont besoin de changer d’air. Toutes ces personnes sont accompagnées par une quarantaine de professionnels qui les aident à élaborer un projet de vie. « Tous ont du potentiel. S’ils n’arrivent pas à le développer, c’est que nous ne sommes pas bons », sourit le directeur, Yves Klein. Le regard pétillant, il montre un grand panneau ornant l’un des deux bâtiments principaux, et qui proclame en grandes lettres : « Do it yourself » et, dessous, sa version alsacienne : « Mach’s salwer » (fais-le toi-même). Il commente : « Faire ensemble, c’est notre ADN, ici à Malmerspach. Ce que tu peux faire toi-même, fais-le. Et s’il te faut de l’aide, nous sommes là pour ça. »

Cette volonté d’aider chacun à évoluer, selon ses envies et ses capacités, se traduit entre autres par la présence de quatre nouveaux chalets en bois, un peu en retrait des deux bâtiments principaux. Depuis janvier, ils offrent de véritables logements individuels à trois résidents permanents ainsi qu’à un hôte temporaire. « Le soir, je mange ici, je fais ma vaisselle puis je regarde la télé et je vais au lit, explique avec un grand sourire Walter Marggraf, l’un des occupants des chalets. Je suis tranquille. » Une nouvelle forme d’indépendance dans le cadre sécurisant d’une institution collective. D’autres chalets en projet pourraient aussi offrir un peu d’intimité aux couples qui se sont formés à la Maison Emilie.

Walter, heureux occupant de l'un des nouveaux chalets / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Chaque résident dispose d’un planning hebdomadaire, où sont notées les activités auxquelles il s’est engagé à participer. Très prisé, l’atelier artistique propose chaque jour des moments créatifs : poterie, céramique, peinture… Il éveille de véritables talents, permet de toucher à tout, et surtout « rend heureux, et ajoute un peu de sel à l’existence », estime l’animatrice, Véronique Laferthin. D’autres activités offrent des pauses musicales, des moments de relaxation, et même un atelier théâtre à Mulhouse, ainsi que des activités sportives, piscine, et tennis. Chaque résident participe aussi au fonctionnement de la maison avec des tâches plus prosaïques, mise de table, apprentissage du repassage, du nettoyage, ou cuisine pédagogique. L’atelier esthétique est une véritable pause bien-être, où les aides-soignantes font des brushings, et proposent du maquillage et de petits massages. « L’un des buts de l’activité est de renforcer la confiance et l’estime de soi », explique Corinne Thomas, l’une des aides-soignantes responsables de l’atelier. « C’est un moment important qui favorise les échanges et le bien-être, ajoute sa collègue, Sabine Haensler. Ça en vaut la peine. » Par ailleurs, un groupe de parole se retrouve plusieurs fois par semaine. Chaque lundi, les participants échangent autour d’un sujet d’actualité. A d’autres moments, avec un psychologue, ils évoquent aussi des thèmes plus personnels, comme la vie affective ou sexuelle.

L’an dernier, l’accueil temporaire a concerné une centaine de personnes. Certaines sont restées quelques jours, d’autres plusieurs semaines. Il y a des habitués, et parmi eux, Michèle, 67 ans. Elle a vécu chez ses parents jusqu’à leur décès, voici trente ans. Puis sa sœur Emilienne Binder et son mari l’ont prise chez eux. Une cohabitation pas toujours simple au quotidien. Alors, quand il y a une douzaine d’années, Emilienne a entendu parler de l’accueil temporaire à la Maison Emilie, leur vie à tous trois a été transformée. Michèle, qui n’avait jamais été scolarisée, a soudain découvert les joies d’une vie en groupe. Elle s’est fait des amis et s’est épanouie. Depuis, elle réside ici deux semaines par mois. « Ça se passe très bien, raconte sa sœur Emilienne. Quand je viens la rechercher, elle est heureuse de rentrer. Mais à peine à la maison, elle demande : Quand est-ce que j’y retourne ? » Pour Emilienne et son mari, cette alternance, véritable aide aux aidants, leur permet de souffler. « Ça me fait un peu de repos, des vacances, avoue-t-elle. Et Michèle, elle, vient à Malmerspach pour s’amuser. » Le seul regret d’Emilienne est de ne pas avoir entendu parler de cette possibilité d’accueil temporaire quelques années plus tôt.

Le groupe de parole parle de foot féminin / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, à Thann, l’association Au fil de la Vie fêtera en grandes pompes son 50e anniversaire. De 14h à 17h, une vingtaine d’ateliers et de stands seront présentés au parc Albert 1er. Et en parallèle, un programme plus officiel avec projection de films et présentation des dernières innovations, se déroulera au relais culturel, suivi d’une soirée festive. Une journée destinée à mieux faire connaître la philosophie de l’association, résumée par Régine Kessler, l’assistante de direction : « Une belle vie chez nous. L’objectif est que les personnes handicapées se sentent bien et soient heureuses, et leur famille aussi. »

Source FR3.