Drôme : le blues des AESH, les accompagnants d’élèves handicapés…

Les Accompagnants d’élèves en situation de handicap de la Drôme s’inquiètent pour leur avenir. ce mercredi à Valence, ils ont remis à la direction d’académie une pétition pour réclamer un vrai statut.

Les AESH sont payés en moyenne entre 600 et 700 euros.

Elles sont encore dans l’attente les AESH drômoises. Elles ne savent pas encore si elles travailleront en septembre. Les affectations seront distribuées durant l’été : « On ne le vit pas très bien. On ne sait jamais si on sera renouvelée«  explique cette accompagnatrice qui travaille dans le bassin valentinois. Elle ne veut pas donner son prénom. Elle enchaîne les CDD depuis plus de cinq ans : « On ne peut pas tenir sur le long terme. Je vois des collègues qui s’essoufflent, certaines sont démoralisées. J’ai pu passer par des moments difficiles. »

Les AESH sont payés en moyenne entre 600 et 700 euros. Et parce que cela ne suffit pas pour vivre, deux accompagnatrices que nous avons rencontrées ont un autre travail à côté, pour compléter. Elles travaillent seulement une vingtaine d’heure par semaine, comme Cécile, à Cléon d’Andran. Elle suit quatre élèves au collège : « On reformule, on relit. Parfois on peut réécrire. »

Cécile n’a jamais suivi de formation. « C’est ce qui me manque » dit-elle. Elle poursuit : « On nous demande d’être spécialisé avec ces enfants, alors que l’on ne l’est pas. On doit se débrouiller avec des enfants qui ont des difficultés différentes. »

Des professeurs s’indigent de ces conditions de travail

Pourtant, quand on discute avec ces accompagnants d’élèves handicapés, certains d’entre parlent de leur métier avec passion comme Noémie*, elle est AESH depuis quatre ans vers Crest. Elle est désabusée par le manque de reconnaissance : « C’est très frustrant, de ne pas arriver jusqu’au bout, au terme de l’exercice, c’est l’heure et on doit rejoindre un autre élève. On ne fait pas du très bon travail. »

« On finit par se demander si on ne va pas faire autre chose. » Noémie, AESH vers Crest depuis 4 ans.

Alixe Poncelin s’est rendue à la direction d’académie ce mercredi pour déposer la pétition. Elle est militante chez Sud Education. Cette institutrice drômoise est épaulée quelques heures par semaine par une AESH. Elle regrette surtout le manque de concertation : « La relation est limitée. On n’a pas tellement de temps pour échanger. Les AESH ne restent pas tous manger. Ce n’est pas inscrit dans leur temps de travail. »

Pour tenter d’aider le plus d’élèves en difficulté, la direction d’académie de la Drôme annonce des contrats d’AESH supplémentaires en septembre. Il y en avait 420 à la rentrée 2018.

Le gouvernement, de son côté, s’engage à lutter contre la précarité de ces accompagnants d’élèves handicapés. Selon le ministère de l’Éducation nationale : « L’objectif est d’arriver à 30% de temps plein à la rentrée« .

Le ministère qui assure également des recrutements en CDD de trois ans, renouvelable un fois, avec la clef, la promesse d’un CDI.

*Noémie, le prénom a été changé.

Source FRANCE BLEU.

Écoles : des dizaines d’accompagnants d’élèves en situation de handicap remerciés…

Le Snuipp-FSU 31, syndicat majoritaire des enseignants du premier degré (écoles), appelle à un rassemblement devant le rectorat de Toulouse afin de protester contre le non-renouvellement du contrat de «dizaines d’accompagnants d’élèves en situation de handicap» (AESH) en Haute-Garonne.

Le syndicat invite ses camarades du Snes-FSU, SE-Unsa, CGT éduc’action et Sud à soutenir «des gens qui sont anéantis».

Lors d'une manifestation des AESH à Toulouse./ Photo DDM archive Thierry Bordas

Plus de 80 personnes

«Au Snuipp-FSU 31, nous avons reçu une vingtaine de dossiers et lorsqu’on pose la question au rectorat, on nous répond que c’est un problème à la marge qui concerne 8 % des AESH, explique Xavier Mouchard. Sauf que 8 % de près de 3 000 AESH, ce n’est pas marginal.» La cause de ces non-renouvellements de contrats n’est pas précisée dans les lettres recommandées, affirme le Snuipp-FSU. Le rectorat de Toulouse, pour sa part, assume totalement ces ruptures de contrats «pour 87 personnes, soit 3 % des 2 800 AESH en poste en Haute-Garonne». «Ce sont en effet des contrats (CDD) arrivés à terme et qui n’ont pas été renouvelés à l’initiative de l’employeur, indique le rectorat. Ce sont des contrats qui tiennent compte de l’aptitude professionnelle et de la manière de servir. On a un problème de quantité – il nous manque encore des AESH dans l’académie –, mais aussi de qualité. Certains AESH n’ont pas donné satisfaction.» C’est pourtant un euphémisme que de dire qu’il manque en Haute-Garonne des AESH. «Ce sont près de 600 enfants qui sont sans AESH chaque rentrée», dénonce Xavier Mouchard. Le rectorat, conscient de la difficulté d’embaucher des accompagnants suffisamment formés et qui organise régulièrement des jobs dating, prévoit d’appliquer les nouveaux dispositifs qui entrent en vigueur à la rentrée 2019. Le gouvernement a annoncé la création dès 2020 de «80 000 emplois pérennes, avec un CDD de trois ans renouvelable une fois, puis possibilité d’un CDI», et l’assurance d’un temps plein (35 heures par semaine). «Aujourd’hui, ajoute le Snuipp-FSU, les AESH travaillent 24 heures par semaine pour un salaire de misère de 730 euros par mois. Et puis on les licencie…».

Source LA DEPÊCHE.

Rennes. L’inclusion au cœur d’un projet scolaire…

Des élèves des Cloteaux et de l’unité d’enseignement pour autistes ont coécrit un livre pour une maison d’éditions.

Pendant six mois, les enfants ont contribué avec leur singularité et leurs talents spécifiques à une création collective

« Je pense que les élèves qui ont participé à ce projet vont garder en mémoire ces moments partagés pendant longtemps », confie Anne Rousseau, enseignante.

« Ce parcours nous a marqués aussi, renchérit son collègue, Bruno Commarmond. Faire travailler ensemble enfants valides et en situation de handicap était un pari. Finalement, l’entraide et l’acceptation des différences ont fonctionné, et chacun y a trouvé son compte. »

À l’origine, l’idée était de créer un album jeunesse. C’était le défi de l’Amisep, Association bretonne qui agit pour l’insertion sociale et professionnelle. Elle a donc confié aux Ateliers Art Terre la conception et la mise en œuvre de ce projet.

Pendant six mois, les enfants ont contribué avec leur singularité et leurs talents spécifiques à une création collective à leur image.

« Chacun a été mis à contribution »

« Cela nous a énormément mobilisés », racontent les enseignants qui ont été assistés par des éducatrices. « Il a fallu créer des personnages, des univers, écrire un scénario. » Tout a été complété par des sorties sur le terrain pour collecter des matériaux et créer un labyrinthe, un volcan, une jungle, une île…

« Chacun a été mis à contribution pour avancer des propositions, faire des choix… »

L’excitation est montée d’un cran lorsque Paskal Martin, photographe aux Ateliers Art Terre, est venu faire des photos pour l’illustrer l’album. Puis, tout ce petit monde a pris la direction de l’imprimerie.

Au final, cela donne un album d’une grande humanité. L’histoire du petit renard Akiro qui vient en aide à des habitants en traversant des contrées inconnues, peuplées de monstres et aussi de bons génies est à la fois touchante et poétique. « En quelque sorte, une belle histoire sur la confiance en soi et le courage qui font grandir », selon les porteurs du projet.

Akiro, édition atelier Art Terre, 10 €

Source OUEST FRANCE.

Au Mans, les enfants en fauteuil roulant pourront bientôt faire du trampoline au parc…

Une aire de jeu va être installée dans quelques mois au jardin de Tessé, en centre-ville du Mans.

Inclusive, elle permettra aux enfants porteurs de handicap d’en profiter, avec notamment un trampoline accessible en fauteuil roulant.

Voilà à quoi va ressembler le trampoline accessible aux fauteuils roulants qui sera installé au jardin de Tessé, au Mans (photo transmise par le groupe des élus communistes)

C’était une demande de longue date des usagers du jardin de Tessé, en centre-ville : une aire de jeux pour les enfants. Elle va bientôt voir le jour, avec aussi le souci d’accueillir ensemble tous les enfants, valides et handicapés. Un trampoline accessible en fauteuil roulant y sera notamment installé, ainsi que d’autres équipements sécurisés, comme une balançoire conçue pour être utilisée par des enfants qui ne peuvent pas tenir assis sans aide.

Début des travaux fin 2019

« C’est un trampoline de plain pied », explique Sophie Moisy, conseillère municipale déléguée au handicap, « qui peut donc être utilisé par tout le monde. Nous y travaillons depuis longtemps et toutes les aires de jeu nouvelles ou rénovées seront désormais équipées de ce type de matériel. Par exemple, un tourniquet dans lequel on peut inclure un fauteuil roulant ». Plusieurs villes françaises ont déjà installé des aires de jeu inclusives.

Source FRANCE BLEU.

Des lames de joie au Meeting Stanislas Grand Nancy…

Des enfants amputés au départ de la dernière course de la compétition : un 100 m qu’ils n’oublieront jamais.

Grâce au travail d’Entraide, une association Touloise, ils sont équipés de lames.

Les clubs Rotary de Nancy leur donnent un coup de pouce depuis deux ans.

Des lames de joie au Meeting Stanislas Grand Nancy

Bilal Michelet est à 2 secondes seulement d’Usain Bolt. Mais avec une jambe en moins ! Ce jeune athlète au départ du dernier 100 m du Meeting Stanislas samedi dernier, aux côtés de Maud, Thomas et d’autres gamins, qui comme lui, ont surmonté leur handicap pour vivre leur enfance pleinement.

Lui et Charly, 10 ans, ont reçu une « lame de piste » toute neuve. Après quelques réglages, ils se sont élancés sur la piste du stade Raymond-Petit, celle que foulera l’élite de l’athlétisme ce samedi. Les progrès sont tels qu’ils peuvent éprouver les mêmes sensations que n’importe quel athlète. Mais le miracle technologique coûte une petite fortune. Entre 8 000 et 20 000 € la pièce !

Fabricants et prothésistes

« Un enfant en pleine croissance doit les changer tous les ans. Quand on est amputé des deux membres, ça revient à 200 000 euros », explique Jean-Luc Clémençon, orthoprothésiste en poste à l’IRR (Institut régional de réadaptation). C’est lui qui s’est mis à courir dans tous les sens et à frapper à toutes les portes, il y a six ans, pour rendre ces lames abordables. Si ces enfants et ces ados peuvent aujourd’hui courir à grandes enjambées, c’est parce qu’une chaîne de solidarité s’est constituée grâce à son entêtement. Il y a d’abord eu les fabricants qui ont accepté de céder le matériel avec une ristourne de 40 % ! Les prothésistes ont pris le relais en le montant gratuitement. Depuis deux ans, les dix clubs Rotary de Nancy et Rotoract sont entrés dans la course en organisant des ventes au marché Saint-Nicolas de Nancy qui ont rapporté 7 000 € cette année, et permis l’achat d’une lame de piste et d’un « genou » que Bilal et Maud utiliseront le temps qu’il faudra. Avant de les rendre quand ils auront grandi pour qu’un autre enfant en profite. Pascal Thiébaut, l’ancien champion et président du Meeting Stanislas, n’a pas hésité à inscrire la course au programme de la compétition. 12 secondes et quelques de pur bonheur.

Source EST REPUBLICAIN.

Les lignes à haute tension représentent un risque «possible» de leucémie chez les enfants…

Selon l’agence sanitaire Anses, les champs magnétiques à basses fréquences pourraient représenter un risque pour la santé des enfants vivant à proximité.

L'Anse considère que les enfants habitant à proximité de lignes à haute tension auraient le risque possible de contracter une leucémie

L’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui avait déjà alerté sur le phénomène en 2010 réitère ses conclusions. En s’appuyant sur plusieurs études parues depuis cette date, elle assure que les lignes à haute tension, représentent un risque « possible » de leucémie chez les enfants qui habitent à proximité.

C’est plus précisément « l’exposition aux champs électromagnétiques basse fréquences », qui pourrait entraîner « le risque à long terme de leucémie infantile ». Ces champs magnétiques sont tous ceux dont la fréquence est inférieure à environ 8,3 kilohertz. Ils sont émis par les réseaux de transport d’électricité et les transformateurs électriques, mais aussi par les transports, les aimants, les appareils électroménagers ou encore l’ensemble des câbles électriques dans lequel un courant circule.

Des milliers de kilomètres de lignes

La France compte près de 105.000 km de lignes à haute et très haute tensions gérées par le réseau RTE. Il est possible de voir où passent celles-ci sur la carte interactive du réseau de transport d’électricité. Les lignes à haute tension (63 000 et 90 000 volts) y sont représentées en jaune et rose.

Même si aucun lien de cause à effet n’est pour le moment démontré, Anses recommande « par précaution » de « ne pas implanter de nouvelles écoles à proximité des lignes à très haute tension ».

Source 20 Minutes.

TEMOIGNAGE – Ilena, atteinte d’amyotrophie spinale: “je suis heureuse d’avoir pu danser avec mes copines”…

Le samedi 15 juin 2019, à Nogent en Haute-Marne, le gala de danse annuel d’Anaëlle Michaut changeait des années précédentes.

Sur scène avec ses petites camarades, Ilena Caye dansait en fauteuil roulant.

Anaëlle Michaut a pensé la chorégraphie en fonction d'Ilena. / © Jonathan Caye

« Je ne marche pas, je roule ! », c’est le slogan de la petite Ilena, 8 ans, porteuse d’une maladie génétique: l’amyotrophie spinale de type II. Une maladie qui provoque une faiblesse et une atrophie de la masse musculaire. En fauteuil roulant depuis toujours, Ilena fait de sa différence une force. « Ilena est née avec ce syndrome, elle a donc toujours été différente des autres, je préfère ce terme à : « handicapée », je le trouve plus juste. Mais même si elle est différente mon épouse et moi avons toujours voulu qu’elle fasse les mêmes choses que les autres », explique son père Jonathan Caye.

Ilena Caye a pu danser et effectuer certains mouvements avec les bras grâce à un traitement qu'elle suit depuis maintenant deux ans. / © Jonathan Caye

Balade à vélo avec son père, dualski, piscine et maintenant la danse, la petite fille veut tout essayer. « Ça prend forcément plus de temps et d’énergie d’organiser ses activités pour Ilena, mais ça ne nous pose pas de problème avec mon épouse de nous organiser pour notre fille, pour lui donner l’opportunité de tout essayer et de faire passer des messages, et puis elle a toujours voulu danser donc il fallait qu’elle danse », rajoute son père. Et un message est justement passé le 15 juin dernier lors d’un gala de danse organisé par Anaëlle Michaut, à Nogent en Haute-Marne. Sur scène, Ilena a fièrement dansé au milieu de ses petites camarades.

« Nous étions très émus de voir notre fille danser. À la fois car même si elle est de toute façon toujours souriante, elle irradiait ce soir-là sur scène, tellement elle était heureuse de pouvoir danser. Et aussi à cause du regard des gens que l’on a pu voir changer. Il s’est passé quelque chose de fort à ce gala. Et c’est ce que nous voulions. Grâce à Anaëlle Michaut, la chorégraphe, nous avons pu montrer que l’inclusion peut se faire dans la fluidité, l’insouciance et beaucoup de joie.  »
-Jonathan Caye, père d’Ilena

L’inclusion, c’est ce que promeuvent la petite fille et sa famille. Sur ses pages Facebook et Instagram, elle partage ses aventures et son quotidien. Depuis deux ans, la petite fille suit un traitement qui lui permet de gagner en force musculaire. Tous les quatre mois, elle reçoit une injection dans la colonne vertébrale. Et c’est ce traitement qui lui permet de pouvoir continuer ses activités. « Lever les bras, comme elle l’a fait sur scène, ça aurait été compliqué sans le traitement », précise son père.

Et sur scène justement, tout s’est très bien déroulé. La petite fille était très bien entourée : « Ce qui était beau, c’était de voir les autres enfants, danser avec elle sans faire de différence. » Un constat que les parents d’Ilena font aussi lorsqu’elle va à l’école : « Ses petits camarades ne la regardent pas de façon négative. Ils ont appris à comprendre sa maladie et font même preuve de protection parfois. Ils l’aident quand elle en a besoin. Et c’est ça que nous souhaitons toujours promouvoir. L’inclusion n’est pas compliquée quand on prend le temps d’expliquer les choses. »

« J’étais très contente, de pouvoir danser comme tout le monde et de réaliser l’un de mes rêves. Je suis heureuse d’avoir pu participer au gala et de danser avec mes copines », s’enthousiasme la petite fille. Nommée ambassadrice de la Haute-Marne par le conseil départemental, Ilena est sur tous les fronts, et ne compte pas s’arrêter là.

Source FRANCE 3.

Trisomie 21: 6 questions pour mieux connaître ce handicap…

A quoi est due la trisomie 21?

Quels sont les facteurs de risque ?

Comment cet handicap peut-il être détecté très tôt ?

Trisomie 21: 6 questions pour mieux connaître ce handicap

La trisomie 21 est un handicap causé par la présence d’un chromosome 21 supplémentaire dans les cellules du corps. En temps normal, nous naissons avec 23 paires de chromosomes, les structures qui contiennent notre ADN (dont deux chromosomes 21). «La trisomie 21 n’est pas une maladie, tout simplement parce qu’elle n’évolue pas comme une maladie. C’est un état, comme le fait d’être grand ou petit», explique le Dr Renaud Touraine, médecin généticien au CHU de Saint-Etienne. Chaque année en France, plus de 500 enfants atteints de trisomie 21 voient le jour.

Outre la morphologie particulière qu’il confère, ce handicap s’accompagne généralement d’une déficience intellectuelle. Toutefois, une minorité de personnes atteintes de trisomie 21 peut présenter un coefficient intellectuel normal. «Même si deux personnes atteintes de trisomie 21 présentent la même anomalie chromosomique, leur handicap peut se manifester de manière très différente, ajoute le médecin. Cela va dépendre de l’ensemble de l’ADN de la personne ainsi que de son environnement: tout comme un enfant ordinaire, un enfant atteint de trisomie 21 sera plus éveillé s’il est davantage stimulé.»

1. Pourquoi ce chromosome supplémentaire?

Cette anomalie génétique est due à une mauvaise distribution des chromosomes. Une fois que l’ovule et le spermatozoïde ont fusionné, cela aboutit à une cellule qui va rapidement donner de nouvelles cellules. Pour cela, le matériel génétique, c’est-à-dire les chromosomes, est d’abord dupliqué, afin d’être distribué équitablement dans les deux nouvelles cellules. «Certaines fois, il arrive que la répartition se fasse mal et qu’un chromosome en plus soit intégré dans une de ces cellules, lui donnant 3 chromosomes 21 au lieu de 2.» Cette erreur de distribution peut arriver dans les cellules sexuelles des parents avant la fécondation ou dans les cellules de l’embryon.

2. Y a-t-il des facteurs qui prédisposent à ce handicap?

Le facteur de risque le plus reconnu et identifié pour la trisomie 21 est l’âge de la mère. «Une femme de 30 ans a un risque sur 1000 d’avoir un enfant atteint de trisomie 21, indique le Dr Touraine. Dix ans plus tard, ce risque passe à 1 sur 100.»

Dans environ 2,5% des cas, il arrive qu’un facteur génétique entre en jeu. Cela survient lorsque l’un des parents a un chromosome 21 fusionné à un autre chromosome. «Cette anomalie n’entraîne aucun symptôme chez le parent, elle est donc difficilement identifiable», précise le médecin.

3. Comment détecte-t-on la trisomie 21?

À partir des informations venant des échographies et des tests sanguins de la mère ainsi que son âge, les médecins peuvent estimer le risque d’avoir un enfant atteint de trisomie 21. Si le risque est intermédiaire (entre 1/1000 et 1/50), ils proposent un dépistage prénatal aux parents. Ce dépistage, appelé DPNI (dépistage prénatal non invasif), est remboursé par la sécurité sociale depuis janvier 2019. «Ce test génétique analyse des fragments d’ADN dans le sang de la mère pour évaluer le nombre de chromosomes du foetus», explique le Dr Touraine, qui ajoute que ce test est fiable à 99%.

Si ce test s’avère positif, il doit être confirmé par une amniocentèse qui permet d’étudier directement le matériel génétique du fœtus. Cette examen, qui consiste à retirer un peu du liquide amniotique qui entoure le fœtus pour l’analyser, est plus précis mais peut, dans de très rares cas (0,5%), entraîner une fausse couche. Si le risque d’avoir un enfant avec trisomie 21 est très élevé (plus de 1 risque sur 50), une amniocentèse est proposée d’emblée.

«Grâce à ces dépistages, nous détectons environ 92% des fœtus atteints de trisomie 21. Le reste correspond à des grossesses avec un risque faible pour lesquelles ces tests ne sont pas proposés.» Actuellement en France, dans 95% des cas détectés, les parents décident d’interrompre la grossesse. «Il est important que les couples aient le choix et que la politique de santé soit équilibrée, apportant autant d’attention au dépistage prénatal qu’à la prise en charge après la naissance», rappelle le docteur.

4. Quelle prise en charge pour les enfants atteints de trisomie 21?

Ces enfants nécessitent une prise en charge particulière afin de prévenir un sur-handicap. «Ils doivent avoir un suivi médical régulier car ils se plaignent moins et ont plus de difficultés à identifier et exprimer une douleur ou un problème physique, explique le médecin. Ils ont un plus grand risque de développer certaines maladies, comme des otites, une myopie ou un dysfonctionnement de la glande thyroïde». À cela s’ajoutent des séances d’orthophonie, de psychomotricité ou de kinésithérapie, qui permettent de compenser des éventuels retards d’acquisition de la parole ou de manque de tonicité musculaire. Pour être efficaces, ces séances doivent commencer dès la première année de vie.

5. Les enfants atteints de trisomie 21 peuvent-ils aller à l’école?

Ils peuvent aller dans des écoles ordinaires lorsque celles-ci ont des classes ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire). Ce sont des petites classes de 5 à 10 enfants présentant des retards cognitifs. Ils peuvent aussi être inclus dans des classes ordinaires pour les matières pour lesquelles ils n’ont pas de difficultés. «La majorité des enfants avec trisomie 21 ont des capacités cognitives suffisantes et si on les aide bien, la plupart d’entre eux peuvent être en milieu ordinaire», souligne le Dr Touraine. Si le handicap est plus prononcé, ils peuvent être intégrés dans des structures médicalisées, les IME (Instituts médico-éducatifs).

« Une bonne part des patients pourrait être autonome, cela dépend des efforts faits pendant l’enfance pour développer cette autonomie. »

Dr Renaud Touraine

À l’âge adulte, un certain nombre des personnes atteintes de trisomie 21 parvient à acquérir une certaine autonomie, mais cette proportion pourrait encore être plus importante. «Une bonne part des patients pourrait être autonome, cela dépend des efforts faits pendant l’enfance pour développer cette autonomie, insiste le Dr Touraine. Plus de la moitié des personnes atteintes pourraient être en capacité de travailler et de vivre seules. Il est important de changer notre approche des personnes ayant une déficience intellectuelle en de développer l’autodétermination et le pouvoir d’agir de ces personnes dès leur enfance.»

6. Peuvent-ils avoir des enfants?

Selon le spécialiste, même si certaines personnes avec trisomie 21 ont une fertilité amoindrie, la plupart d’entre eux pourraient avoir des enfants, qui ne seront pas forcément atteints du handicap. «Pour le moment c’est très rare qu’ils aient des enfants car il y a une pression sociale qui l’empêche», souligne le médecin. «Mais notre regard sur le handicap est en train de changer et de plus en plus de parents d’enfants atteints de trisomie 21 se disent prêts à les soutenir dans cette démarche.»

Source LE FIGARO.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap…

A Roubaix, une équipe de 4 adolescents de cinquième et de quatrième ont imaginé une application mobile destinée aux enfants en situation de handicap.

A l’aide de QR codes dispersés sur les murs des établissements scolaires, Gipsi facilite l’orientation des élèves au sein de l’école.

A quinze ans, ils créent une appli pour les personnes en situation de handicap...

Ils sont quatre, Omar, Marie, Akin et Shayneze. Quatre jeunes adolescents, tous atteints de troubles cognitifs et scolarisés au collège Rosa Parks de Roubaix. En quelques mois, ils ont réussi à mettre au point une application qu’ils ont nommée Gipsi. Une sorte de GPS qui facilite la mobilité des personnes en situation de handicap à l’intérieur de leur établissement scolaire. Le projet a été présenté à Science Factor, un concours scientifique qui prime des inventions scientifiques et citoyennes imaginées par des collégiens et lycéens. Les quatre adolescents sont désormais en lice pour le prix Handinumérique, qui récompense une initiative en lien avec le handicap.

Pour trouver leur idée, la petite équipe n’a pas eu à aller au-delà des couloirs de l’école. « Moussa, un de nos camarades, se perdait toujours dans le collège parce qu’il souffre de dyspraxie, c’est-à-dire qu’il a du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Il a dû quitter le collège. Pour ne pas qu’une telle situation se reproduise, nous avons voulu créer un outil destiné aux autres enfants qui ont ce genre de problèmes« , explique à Sciences et Avenir Shayneze Hutin, quinze ans, et cheffe d’équipe du projet.

Gispi fonctionne grâce à des QR codes affichés sur les murs de l’établissement. L’élève désorienté n’a qu’à scanner le QR code à côté de lui. L’application s’ouvre alors puis lui indique quel est son prochain cours et comment y aller. Un plan et des flèches s’affichent à l’écran tandis qu’une voix énonce à l’oral le chemin à faire.

« Pas si difficile » de coder

Pour arriver à ce résultat, l’équipe s’est mise à travailler sur le projet tous les mardis après-midi à partir du mois de novembre 2018, entourée par plusieurs enseignants. Le professeur de technologie a mis la main à la pâte en mettant au point les QR codes nécessaires. « Et notre prof de mathématiques nous a montré comment coder sur un logiciel simple, Scratch, sur lequel il fallait entrer du script« , raconte Shayneze, qui n’a pas trouvé ça « si difficile. » L’équipe a aussi dû apprendre à présenter leur action en préparant des vidéos explicatives. « Tout le monde autour d’eux a joué le jeu« , se félicite Faustine Hanotteau, la tutrice de Shayneze.

Pour être retenus dans la sélection finale, l’équipe s’est rendue à Paris afin de présenter leur appli devant le jury de Science Factor à Paris. « Il y avait dix minutes de présentation à l’oral puis le jury nous a posé des questions. C’était vraiment stressant« , confie Shayneze, qui a visiblement fait très bonne impression. « Shayneze est très calme, très timide. Et pourtant j’ai été bluffée par sa présentation devant le jury« , se souvient sa tutrice.

Akin, Marie, Omar, Shayneze et leurs tuteurs lors de la présentation à Paris. Crédit photo: SCIENCE FACTOR

Une appli pour plusieurs handicaps

A la clé pour l’équipe gagnante, un accompagnement par la société Sopra Steria, spécialisée dans les services numériques. Elle pourra mettre au point une application développée à partir du prototype imaginé par Shayneze et ses camarades. « Cela pourrait servir à d’autres enfants de l’école bien sûr, mais aussi à des enfants d’autres établissements, ou même à des universités ou des maisons de retraite. Quiconque qui rencontre des difficultés d’orientation dans le temps ou dans l’espace pourrait s’en servir« , explique Faustine Hanotteau.

Si l’application va servir aux autres, elle a déjà beaucoup apporté à Shayneze. Depuis le début du projet, son quotidien a peu à peu changé. Dans le collège, elle apparaît régulièrement sur les écrans qui diffusent les actualités de l’établissement. « Depuis qu’on me voit sur les télés, je me fais plein de nouveaux copains. Il y a des camarades qui passent, qui nous proposent leur aide. » En plus d’apprendre les bases du code, la jeune fille a aussi développé de nouvelles compétences humaines. « J’ai découvert que je pouvais parler devant des gens que je ne connais pas. » Un projet qui a fait d’elle une véritable cheffe d’équipe. Même si pour l’instant, elle préfère s’amuser sur les applications Snapchat et Tik Tok, comme tous les autres adolescents de son âge.

Source SCIENCE ET AVENIR.

 

Essonne : trois enfants handicapés pourraient être privés de cantine à la rentrée…!

Marylou, Louane et Liaam sont scolarisés à l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine de Morigny-Champigny.

En septembre, faute d’auxiliaire de vie scolaire, ils ne pourront peut-être plus déjeuner avec les autres enfants.

Une responsabilité qui serait, selon la mairie, du ressort de l’Education nationale.

« On nous dit que l’école c’est l’inclusion et on refuse d’accueillir nos enfants à la cantine. » Stéphanie Paul Le Garff ne décolère pas. Cette mère de famille se bat déjà depuis plus d’un an pour que Marylou, sa fille de 5 ans, porteuse de trisomie 21, puisse déjeuner à la cantine de l’école maternelle Jean-de-la-Fontaine, à Morigny-Champigny.

« Au départ, c’est son auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui la prenait en charge sur le temps du repas, rappelle cette infirmière. Mais en mai 2018, l’Education nationale a décrété que l’AVS ne pouvait intervenir que sur le temps scolaire. » Depuis, c’est un agent municipal, détaché par la mairie, qui accompagne la fillette lors de la pause méridienne. « Mais ils nous ont dit qu’ils ne pourraient pas continuer à la rentrée », se désole Stéphanie Paul Le Garff.

« L’Education nationale doit prendre ses responsabilités »

Motif ? Cet accompagnement ne serait pas du ressort de la commune mais de l’Etat. « On a trouvé cette solution provisoire pour Marylou car c’est arrivé en cours d’année scolaire, mais aussi parce que c’est humain, détaille le maire (SE) de cette petite ville du Sud Essonne, Bernard Dionnet. Mais l’Education nationale doit prendre ses responsabilités. La loi est très claire à ce sujet. » L’élu s’appuie notamment sur l’arrêté de la cour d’appel administrative de Nantes du 25 juin 2018 qui stipule que l’accompagnement des élèves en situation de handicap pendant les activités périscolaires incombe à l’Education nationale. Contactée, la direction académique n’a pu être jointe.

« On ne peut pas sans cesse demander aux collectivités locales d’assurer des missions qui ne relèvent pas de leurs compétences, peste Bernard Dionnet. D’autant plus qu’il faut des gens compétents pour assurer cet accompagnement. »

« Parcours du combattant »

Pourtant, le temps presse pour la famille de Marylou mais aussi pour celles de Liaam et de Louane. Car, si rien ne bouge, ces deux autres enfants en situation de handicap ne pourront, eux non plus, pas déjeuner à la cantine à la rentrée prochaine. « C’est le parcours du combattant », s’insurge Maureen Merlet, la mère de Liaam, 4 ans et demi. Quand au mois de novembre, cette animatrice en crèche a demandé que son fils, qui souffre de retards psychomoteurs, puisse déjeuner à la cantine 2 jours par semaine. La mairie lui a opposé une fin de non-recevoir. « Je n’ai pas compris pourquoi c’était accepté pour une enfant et pas pour mon fils, s’offusque-t-elle. La mairie nous dit que c’est à l’Education nationale de payer pour cet accompagnement. Et l’Education nationale nous dit l’inverse… »

En attendant, Liaam déjeune à la crèche, située à quelques mètres de l’école. « Ils ont accepté de nous aider », poursuit Maureen Merlet. Mais là encore, la solution est provisoire. Et la mère de famille ne sait pas encore comment elle pourra s’organiser à la rentrée, si son fils ne peut pas être accueilli lors de la pause méridienne. Une situation qui inquiète également Céline Doublet, la mère de Louane, une fillette handicapée moteur de 4 ans et demi. « À la rentrée, Louane devait commencer à déjeuner à la cantine avec les autres enfants, explique cette conseillère principale d’éducation. Mais je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué », se désespère-t-elle.

Depuis un an, Stéphanie Paul Le Garff assure, elle, avoir écrit « à tout le monde ». « Même au président de la République ! » Elle n’a pour le moment reçu aucune réponse…

Source LE PARISIEN.