Mulhouse : « Je préfère être soignée à domicile, c’est mieux pour mon moral », témoigne Annick…

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Elles peuvent rester chez elles et disposer de prestations de santé.

Toutefois dans le Haut-Rhin , les demandes sont fortes et le réseau APA manque de personnel.

Il lance un appel à candidatures la semaine prochaine. 

Annick reçoit régulièrement la visite d'aides soignantes et d'infirmières chez elle à Mulhouse

 

Le maintien à domicile est plébiscité à 90% par les personnes âgées. Cela aux personnes qui ne sont pas dans la grande dépendance de rester chez elles. Elles sont accompagnées par des infirmières, mais aussi des aides soignantes , pour faire la toilette, du ménage, des courses. Il y a aussi le portage des repas à domicile.

Mieux pour le moral

Dans le Haut-Rhin, le réseau APA permet à près de 10.000 personnes de rester à domicile. C’est le cas à Mulhouse pour Annick. Elle a de gros problèmes pulmonaires et est paralysée d’une jambe. Elle reçoit régulièrement la visite des infirmières et des aides-soignantes. « C’est pour la toilette, vider la poche à urine, mais aussi le lever que j’interviens. Nous prenons aussi un café et on discute un peu » précise Sarah, son aide-soignante.

Rester à domicile, c’est précieux pour Annick :  » J’étais avant à l’EHPAD, mais c’était long, j’attendais que ça se passe. Mais l’ambiance était bonne. Je préfère rester chez moi. Je suis rassurée, je sais aussi où les objets se trouvent. C’est bon pour le moral. En plus je suis reliée avec les pompiers en cas de chute. » 

Recrutement de personnel dans le Haut-Rhin

Rester à domicile, cela est aussi moins coûteux :  » Les solutions en EHPAD restent indispensables pour des personnes en fin de vie ou très dépendantes. Aujourd’hui en moyenne dans le Haut-Rhin, un EHPAD, nous sommes autour de 2.000 euros par mois de coût. Sur du soutien et de l’accompagnement à domicile, c’est presque moitié moins, » explique Matthieu Domas, le directeur général du réseau APA.

Les demandes sont fortes en maintien à domicile. Le réseau APA va lancer dès la semaine prochaine une campagne de recrutement pour des postes d’aides soignants, infirmières. Il faudrait une cinquantaine de personnes en plus dans le Haut-Rhin. 

Où ? A Altkirch (Quartier Plessier – Avenue 8ème Régiment de Hussards), Colmar (197 Avenue d’Alsace), Mulhouse (75 allées Gluck), Munster (11 Rue Saint-Grégoire), Ribeauville (1 avenue du Général de Gaulle), Saint-Louis (80 Rue de Mulhouse), Soultz (Rouffach & Guebwiller, 20 rue du Mal de Lattre de Tassigny), Vieux-Thann (30 Rue du Général de Gaulle) et Wittenheim (7 Rue d’Ensisheim).

Source FRANCE BLEU.

 

Handicap : une reconversion professionnelle réussie…

Contraint de renoncer à son emploi dans les espaces verts, Christophe Bobeau vient d’être recruté en CDI par Quadripack à Saint-Benoît sur un poste adapté.

Chez Quadripack à Saint-Benoît, Christophe Bobeau bénéficie d’un poste adapté à sa situation.

 

Christophe Bobeau ne tourne pas autour du pot : « Je suis hyper bien ici et peut-être que j’y finirai ma carrière… » Ici, c’est l’usine Quadripack à Saint-Benoît, où sont fabriqués les produits d’entretien et d’hygiène écologiques de la marque L’arbre vert. Il vient d’y être embauché en contrat en durée indéterminée pour répondre à une nouvelle orientation. À 48 ans, le Poitevin, reconnu travailleur handicapé, envisage désormais son avenir professionnel plus sereinement.

Une aubaine après une opération à un œil lourde de conséquences l’été dernier. « En raison des contraintes médicales, il ne lui était plus possible de travailler dans les espaces verts, un secteur où Christophe était chef d’équipe chez nous », souligne Virginie Pereira, directrice de STS (Société travail services), entreprise adaptée basée à Poitiers.

« On me donne déjà des responsabilités » C’est à ce titre que Christophe Bobeau avait déjà eu l’occasion d’intervenir pour Quadripack. « On fait régulièrement appel à STS pour certains travaux et Christophe, c’est quelqu’un que j’apprécie, avec une motivation sans faille, indique Sébastien Doucet, directeur général de Quadripack. Quand j’ai eu connaissance de sa situation, j’ai pris contact avec Virginie Pereira. Il se trouve que j’avais un poste fait pour lui en fabrication où on formule les produits qui vont dans l’ensemble des flacons. Je le lui ai proposé et Christophe, en moins de deux semaines de test, a démontré son aptitude en terme de rigueur, de surveillance et d’organisation. » « Il ne faut pas se tromper dans la recette, reprend Christophe, muni d’un scanner à main devant d’immenses cuves. Ça me rappelle mon métier d’origine de boulanger-pâtissier et on me donne déjà des responsabilités. »

Accident à l’âge de 3 ans Il estime se sentir « bien intégré » dans cet environnement qu’il apprivoise. « Je m’entends bien avec mes nouveaux collègues, l’ambiance est bonne et les horaires, du matin ou du soir, me permettent d’entreprendre des choses par ailleurs », apprécie celui qui est trésorier du centre socioculturel Cap Sud à Poitiers. En réalité, ses problèmes oculaires ont démarré à l’âge de 3 ans. « Un accident de bretelles qui m’a valu cinq opérations », se souvient Christophe. Qui, après avoir été charcutier traiteur ou réceptionniste, avait lancé sa société de paysagiste et de pose de panneaux publicitaires.

« On est en train de le former pour progresser » Une greffe de l’œil a tout remis en cause il y a quelques années. « Je ne pouvais plus travailler seul et je suis rentré chez STS. Ce n’est pas évident de dire qu’on a des problèmes de santé. Le handicap n’est pas toujours bien accepté. » Lui n’aime pas rester à ne rien faire. Virginie Pereira : « Il a été arrêté en septembre et octobre après son opération et souhaitait reprendre. Regarder les autres travailler, ça n’allait pas. » Le parcours de Christophe Bobeau prend une autre tournure avec la main tendue de Quadripack.

Après coup, Sébastien Doucet observe : « Christophe est humble et on est en train de le former pour progresser. C’est une reconversion réussie, son inclusion prend tout son sens. » Virginie Pereira abonde : « C’est une réussite totale. » Sur sa cinquantaine de salariés, Quadripack recense quatre personnes en situation de handicap.

Source NOUVELLE REPUBLIQUE.

Ces chiffres qui montrent les discriminations dont sont victimes les femmes seniors au travail…

Femme et senior, c’est parfois la double peine sur le marché du travail.

Les chiffres sont nombreux et ils prouvent que les femmes de plus de 45 ans, en deuxième partie de carrière, sont l’objet de sérieuses discriminations.

Ces chiffres qui montrent les discriminations dont sont victimes les femmes seniors au travail...

 

Le taux d’emploi tout d’abord, chez les 55-64 ans : il est de 56% chez les hommes contre 51% seulement chez les femmes.

Il y a aussi la place des femmes dans les hautes sphères de l’entreprise : 23% des cadres et professions intellectuels sont des hommes de plus de 50 ans. Chez les femmes, le chiffre tombe à 14%. Le temps partiel : 10% des hommes seniors travaillent à temps partiel contre près de 33% des femmes. Enfin, l’écart de rémunération : chez les cadres, l’Apec, l’association pour l’emploi des cadre a calculé que la différence n’était que de 4% en début de carrière à profil équivalent mais qu’elle s’élève à 12% chez les cadres de plus de 55 ans.

Les femmes peuvent basculer dans l’inactivité

Les différences s’accentuent avec l’âge à cause bien sûr de parcours plus accidentés, marqué par les congés maternité et le temps partiel. Résultat, moins d’accès aux formations et aux postes de management. Dans un rapport, le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes notait que, quand il y a perte d’emploi, les femmes finissent par retrouver et, ou bien accepter un petit boulot, plus souvent que les hommes, ou bien basculent vers l’inactivité.

Des associations viennent en aide aux femmes seniors. L’une d’elle, Force Femmes, dispose d’un réseau dans toute la France. Un maillage de dix antennes et 950 bénévoles qui ont accompagné, depuis sa création en 2005, plus de 30 000 femmes de plus de 45 ans. Force Femmes propose, outre son accompagnement personnalisé, deux programmes en ligne gratuits. Le petit dernier s’appelle « Vers l’emploi ». Des vidéos explicatives, des fiches méthodologiques, des quiz et des formulaires pour travailler sa confiance, se préparer à un entretien, s’entraîner à prendre la parole ou bien gérer son temps.

Un autre programme baptisé « Ma boîte » est dédié aux futures entrepreneuses, celles qui pense que pour retrouver un emploi, mieux vaut créer le sien.

Source FRANCE INFO.

Présidentielle 2022 : « T’es un vieux croûton, tu ne sers plus à rien… » Derrière la réforme des retraites, le chantier de l’emploi des seniors…

REPORTAGE – Si plusieurs candidats – dont Emmanuel Macron – proposent de retarder l’âge légal de départ à la retraite, la France compte l’un des taux d’emploi des 55-64 ans les plus faibles d’Europe.

Présidentielle 2022 : « T’es un vieux croûton, tu ne sers plus à rien… » Derrière la réforme des retraites, le chantier de l’emploi des seniors...

 

  • S’il est réélu, Emmanuel Macron remettra sur la table sa réforme des retraites, reportée lors du dernier quinquennat à cause du Covid.
  • Le président-candidat entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans – comme Valérie Pécresse pour LR.
  • Si elle est mise en œuvre, cette réforme devra s’accompagner d’un vrai plan pour dynamiser l’emploi des seniors, un secteur où la France connaît des difficultés.

Derrière son calme apparent, Catherine oscille entre colère et défaitisme. A 59 ans, cette cadre a été remerciée le 31 décembre dernier, après vingt années de bons et loyaux services dans son entreprise. « Etre licenciée en étant senior, c’est un peu la double peine, raconte-t-elle. On se sent bien, on a l’impression d’avoir la capacité de travailler encore et d’être utile, mais on a cet effet boomerang négatif de la société, qui vous dit : « Bah non, t’es un vieux croûton, tu ne sers plus à rien. » C’est dur. » Comme si voir les bougies s’empiler sur le gâteau d’anniversaire ne suffisait pas.

Un retard français

En ce lundi matin, Catherine participe à un atelier organisé par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) intitulé « Valoriser les atouts de son expérience senior ». Ils sont cinq, dans cette salle du premier étage de la Tour Ariane, à  La Défense, à s’être inscrits. Tous ont occupé des postes de premier ordre, parfois à l’international, ont su s’adapter à de nouvelles fonctions en cours de route, ont concrètement aidé leur boîte à grandir. Ils se retrouvent pourtant aujourd’hui en difficulté sur le  marché du travail. « Lors d’un de mes derniers entretiens, le recruteur m’a dit que j’étais très bien, que j’avais toutes les compétences, mais qu’on lui avait fixé un âge maximal à 53 ans, illustre Gilles, 59 ans,, ancien directeur général d’une PME dans le secteur industriel. C’est un peu désespérant. »

La France se montre particulièrement impitoyable avec ses travailleurs seniors. Elle figure parmi les mauvais élèves de l’UE, avec un taux d’emploi de 55,2 % pour les 55-64 ans, quand l’Allemagne et les pays scandinaves culminent à plus de 70 %, selon les  données d’Eurostat en 2020. C’est pire si l’on réduit la classe d’âge aux 60-64 ans, avec un taux d’emploi de 33,1 %, quand la moyenne européenne s’établit à 45,3 %. Les chiffres interpellent, alors que le  débat sur les retraites s’est fait une petite place dans ce qui reste de la  campagne présidentielle. S’il est réélu,  Emmanuel Macron entend bien entériner la  réforme laissée de côté lors de son premier quinquennat à cause du  Covid-19. Et repousser, comme c’est également  le projet de Valérie Pécresse pour LR, l’âge légal de départ  de 62 à 65 ans.

Le président-candidat, qui sait aussi bien lire un tableau de stats que nous – et même sûrement mieux –, est bien conscient qu’il y a « un sujet autour du chômage des seniors », comme il l’a reconnu lors de l’émission La France face à la guerre sur TF1 en début de semaine passée. Mais il tient son argument choc : « A chaque fois qu’un pays a décalé l’âge légal, ça a amélioré le taux emploi des seniors », a-t-il assuré lors de sa  grande conférence de presse à Aubervilliers. Sauf que la France souffre d’un retard colossal dans la prise en considération de ce que peuvent apporter ces fameux seniors aux entreprises.

Ce n’est pas nous qui le disons, mais un rapport sur « le maintien en emploi des seniors » remis début 2020 au Premier ministre. Les auteurs rappellent notamment qu’un accord-cadre avait été signé au niveau européen en 2017 pour encourager le « vieillissement actif et l’approche intergénérationnelle » dans les entreprises. « Force est de constater que la France est l’un des pays européens dans lequel cette approche et les divers instruments qui la portent ont eu le moins d’échos et de traductions opérationnelles », est-il écrit. En résumé, que ce soit du côté des employeurs ou des pouvoirs publics, personne ne s’est donné la peine de réfléchir à ce que l’on pourrait mettre en place pour offrir une dernière partie de vie active à la fois épanouissante pour les salariés et utile pour l’économie.

« Crime social »

Le résultat de décennies passées à inciter les gens à partir plus tôt, pour qu’ils profitent davantage de leur retraite et, surtout, pour laisser la place aux jeunes. « On voit bien, dans d’autres pays, que les seniors ont leur place, ils sont parfaitement intégrés. En France, la question ne se posait pas. Avec l’avancée progressive de l’âge de départ, on a mis la question de l’emploi senior sous le tapis, estime Martine Erhard, la consultante de l’Apec chargéée de l’atelier. Il va falloir réfléchir globalement, créer un marché. Sinon, on ne va engendrer que de la précarité supplémentaire. C’est un énorme chantier, qui va questionner beaucoup de choses, notamment la culture RH. »

C’est à ce niveau que la France va devoir faire sa révolution, pour en finir avec ce « crime social » des entreprises qui « licencient à tour de bras des seniors à partir de 55, 56 ans », observe froidement Catherine. Pour Emeric Lebreton, président d’Orientaction, cabinet spécialisé dans les bilans de compétences, et chercheur en sciences sociales, il y a « un verrou psychologique à faire sauter » des deux côtés :

 « Celui de l’employeur, parce qu’on a changé d’époque. Aujourd’hui, les personnes de 60 ans font de la trottinette, sont connectées, elles possèdent un dynamisme et un éveil mental qui ne sont pas ceux des anciennes générations, mais c’est comme si ça n’avait pas été intégré par le milieu du travail. Celui de l’employé, aussi, car il faut se préparer à finir à 67-68 ans plutôt qu’à 57-58, et donc revoir la manière d’envisager la deuxième partie de sa carrière. »

Dans le rapport remis à Matignon, une quarantaine de propositions concrètes sont formulées, autour de cinq axes clés : la prévention de l’usure professionnelle, la facilitation des mobilités et évolutions professionnelles, l’assouplissement des frontières entre emploi et retraite, le renforcement de l’investissement en formation à partir de la mi-carrière et la remise en cause de nos représentations liées à l’âge.

Soft skills et équilibre social

« Les seniors doivent faire face à des stéréotypes qui ont la vie dure chez les employeurs, explique Jean-Charles De Fouchier, président du cabinet de recrutement Perfhomme. Ces derniers les voient comme des personnes qui vont avoir du mal à s’acclimater à la culture d’entreprise, être moins dynamiques, avec qui ils ne pourront pas construire une relation dans la durée, etc. » Des clichés parfois ancrés chez les seniors eux-mêmes et qu’il tente de déconstruire dans le cadre de l’opération « Coup de pouce » lancée par Syntec Conseil, le syndicat qui réunit l’ensemble des métiers du conseil.

Celle-ci se décline sous plusieurs formes – ateliers thématiques, séances de « speed coaching », rencontres avec des acteurs de l’emploi… « On insiste sur la manière de contrecarrer les lieux communs négatifs, reprend Jean-Charles De Fouchier. La meilleure solution, c’est les prendre un par un et de poser, en face, des faits qui vont les démonter. Qu’est-ce qui, dans mes activités, ma manière de travailler, mon expérience professionnelle, fait que je suis dynamique, compétitif, stable ? » Ou comment faire comprendre aux seniors qu’ils ont de nombreuses qualités à faire valoir, par exemple la gestion de situations complexes, l’intelligence émotionnelle, la capacité d’analyse – bref tous ces soft skills précieux pour l’équilibre d’une entreprise.

« Aller chercher le marché caché »

Dans ce domaine, certaines sociétés, quand même, ont montré la voie ces dernières années. Un article du magazine Notre Temps publié en février 2021 recensait quelques initiatives : Orange a mobilisé des tuteurs seniors pour encadrer alternants et stagiaires, EDF a constitué des binômes senior-nouvel entrant pour faciliter le transfert des savoir-faire, Danone a lancé le programme « Octave » pour sensibiliser ses salariés aux vertus de la diversité générationnelle. Pour toutes, une idée centrale : « la valorisation et le partage des savoirs ».

Source 20 MINUTES.

 

Le nombre d’agents de la fonction publique en situation de handicap a légèrement reculé en 2021…

INCLUSION Une réforme de la méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap et de nombreux départs à la retraite sont à l’origine de cette baisse.

Le nombre d’agents de la fonction publique en situation de handicap a légèrement reculé en 2021

 

En 2021, sur l’ensemble des secteurs de la fonction publique, on comptait 255.859 agents en situation de handicap bénéficiaires de l’obligation d’emploi (5,44 % de l’effectif total), contre 261.318 l’année précédente (5,58 %). Si le taux d’emploi de ces agents est resté quasiment stable dans le versant territorial, il a plongé dans la fonction publique d’Etat, passant de 4,67 % à 4,4 %, a indiqué jeudi le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées (FIPHFP) dans la fonction publique.

Au sein de l’Education nationale, « il y a eu près de 1.900 départs en retraite de personnes en obligation d’emploi », a souligné jeudi lors d’une conférence de presse Marc Desjardins, le directeur du FIPHFP. Un « facteur technique » a également joué dans cette baisse de la proportion d’agents de l’Etat en situation de handicap, a-t-il ajouté.

La méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap a changé

Sur un an, le ministère de l’Intérieur a ainsi perdu près de 5.000 bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE), une régression notamment due à une réforme de la méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap. Dans la fonction publique hospitalière, le nombre de BOE a progressé en 2021, mais moins rapidement que l’effectif total du versant. En conséquence, la proportion d’agents handicapés est passée de 5,54 % en 2020 à 5,48 % un an plus tard.

Tous versants confondus, les femmes représentent les deux tiers des agents en situation de handicap (66 %). « Ça a beaucoup évolué dans le temps, en 2008 on était plus ou moins à 50/50 » entre les hommes et les femmes, a relevé Marc Desjardins. « Aujourd’hui, environ un tiers des BOE ont 56 ans et plus. On va probablement assister à des départs à la retraite massifs dans les prochaines années et ce phénomène se traduira potentiellement par un recul du taux d’emploi », a-t-il encore averti.

La loi fixe aux employeurs publics qui salarient au moins 20 agents une obligation d’emploi de 6 % de personnes handicapées. Ceux qui échouent à atteindre ce seuil doivent verser une contribution au Fonds pour l’insertion.

Source 20 MINUTES.

Un nouvel outil pour aider les personnes handicapées dans leurs recherches d’emploi…

Le baromètre Emploi et handicap vient de voir le jour. L’objectif est de permettre aux personnes en situation de handicap d’identifier plus facilement les entreprises les plus inclusives.

Ces dernières peuvent s’y faire référencer si elles le souhaitent. 

Un homme aveugle patient avant un entretien d'embauche.

 

Il existait déjà l’index d’égalité salariale pour évaluer le niveau d’égalité entre les hommes et les femmes. Il y a quelques jours, le 10 mars 2022, le baromètre Emploi et handicap a été lancé pour savoir où en sont les entreprises dans leur démarche d’accueil des travailleurs en situation de handicap.

Il existe de grandes différences entre ces deux outils. Le baromètre Emploi et handicap est rempli de façon strictement volontaire par les entreprises et il ne donne pas lieu à une note sur 100. Il s’agit de permettre aux personnes porteuses d’un handicap de cibler plus facilement les entreprises prêtes à les embaucher.

Le baromètre Emploi et handicap prend en compte six critères. En premier lieu, le taux d’emploi de personnes en situation de handicap. Il devrait s’élever à 6%, mais tourne plutôt autour de 3,5% dans le secteur privé. Ce baromètre prend également en compte l’existence d’une politique handicap dans l’entreprise, avec l’existence d’un référent handicap notamment. Il donne aussi des indications sur le maintien en emploi des collaborateurs handicapés.

Mais les fiches ne sont pas très lisibles

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du progrès à faire. Beaucoup d’informations ne sont pas complètes et il est très difficile de comparer les entreprises entre elles. Mais certaines indiquent, dans la case « commentaire », un contact direct pour les chercheurs d’emploi en situation de handicap. Ces fiches ont le mérite d’identifier certaines entreprises plus avancées que d’autres ou qui ont une démarche volontariste.

A l’inverse, certaines entreprises ont du mal à recruter autant de personnes en situation de handicap qu’elles voudraient. Elles se plaignent du manque de candidats. Certains préfèrent taire leur situation de handicap alors qu’elle pourrait leur faciliter l’accès à l’emploi. Ce baromètre pourrait contribuer à fluidifier ce marché du travail.

Source FRANCE INFO.

 

Handicap: controverse autour des établissements d’aide par le travail…

Leurs « agents de production » perçoivent moins que le Smic: le statut des Esat, ces établissements proposant une activité professionnelle aux adultes handicapés, donne lieu à des « abus », dénonce un livre-enquête, quand le gouvernement met en avant les « nouveaux droits » accordés à ces travailleurs.

Handicap: controverse autour des établissements d'aide par le travail

Une femme assemble un Bleuet de France, symbole de mémoire et de solidarité aux anciens combattants, victimes de guerre, veuves et orphelins dans un Esat à Creuzier-le-Neuf dans l’Allier, le 10 octobre 2014,

Quelque 120.000 personnes handicapées en France travaillent en « milieu protégé » dans 1.500 établissements et services d’aide par le travail (Esat). Elles y assemblent par exemple des composants ou emballent des produits, tout en bénéficiant d’un « soutien médico-social et éducatif en vue de favoriser leur épanouissement », selon les textes officiels.

Cependant pour le journaliste indépendant Thibault Petit, qui a enquêté sur ce secteur, ces établissements « créent structurellement de l’abus »: dans son livre « Handicap à vendre », paru en février aux éditions Les Arènes, il décrit comment certains Esat, pour répondre au mieux aux commandes de leurs clients, imposent des cadences « parfois difficiles à tenir » à leurs agents, qui travaillent 35 heures par semaine pour environ 60% du Smic – dont la majeure partie payée par l’Etat.

Certes, les travailleurs perçoivent en complément l’allocation pour adulte handicapé (AAH), mais celle-ci est ajustée à leur revenu du travail, si bien que les directeurs ne voient pas d’intérêt à augmenter leur rémunération, résume l’auteur. Or, pour le calcul de la retraite ou pour souscrire un emprunt à la banque, seule la rémunération versée par l’Esat est prise en compte, souligne-t-il.

Au final, « on est handicapé (…) quand ça les arrange, mais quand il faut bosser, on ne l’est plus. Faut savoir », s’agace Jérôme, travailleur en Esat dans le Gard, cité dans le livre.

Pour augmenter la productivité, accuse par ailleurs M. Petit, certains gestionnaires sélectionnent leurs travailleurs, au point d’évincer ceux dont le handicap serait trop lourd. « C’est faux: nous ne pouvons pas choisir les personnes qui viennent travailler chez nous », répond à l’AFP Serge Widawski, le directeur général de APF France Handicap, qui gère 53 Esat et « entreprises adaptées » en France.

– « Rapprocher les droits » –

L’ouvrage a suscité la colère de l’Association nationale des directeurs et cadres d’Esat, qui y a vu un « brûlot sans nuance » à la « bile culpabilisatrice ».

Un employé d'un ESAT prépare des sacs d'accueil en matière recyclée pour la conférence sur le climat COP21, le 11 novembre 2015 à Charlieu dans la Loire (AFP/Archives - JEFF PACHOUD)

Un employé d’un ESAT prépare des sacs d’accueil en matière recyclée pour la conférence sur le climat COP21, le 11 novembre 2015 à Charlieu dans la Loire (AFP/Archives – JEFF PACHOUD)

De son côté la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a relevé que l’auteur n’avait visité qu’un « faible nombre » d’établissements. Sur le fond, souligne Mme Cluzel auprès de l’AFP, le gouvernement vient justement de présenter un « plan de transformation » des ESAT, dont l’élaboration a commencé il y a plus d’un an – soit bien avant la parution du livre.

Il s’agit de « rapprocher les droits » des travailleurs en Esat de ceux des salariés ordinaires, tout en « sécurisant leur parcours », développe-t-elle. L’enjeu est aussi de faire en sorte que ces établissements spécialisés deviennent « de vrais tremplins » pour les personnes handicapées qui souhaiteraient basculer vers le monde du travail classique, une mobilité actuellement très rare.

Pour ce faire, les personnes concernées pourront désormais cumuler temps partiel en Esat et en entreprise ordinaire. Et celles qui quittent leur Esat pour un emploi salarié pourront, si cette nouvelle expérience se passe mal, retrouver automatiquement leur place en établissement.

Sans les intégrer formellement au Code du travail, la réforme confère aux travailleurs en Esat certains droits dont ils étaient privés jusqu’à présent: ils pourront toucher la « prime inflation » du gouvernement, éliront des délégués du personnel, verront leurs congés exceptionnels alignés sur le droit commun, et l’établissement devra leur payer une mutuelle.

« C’est un premier pas bienvenu, mais il en faudrait d’autres », commente Caroline Jouret Jemmali, du syndicat UNTHI, qui défend les travailleurs « handicapés et invalides ». « Certains Esat font très bien leur travail. Mais d’autres ne pensent qu’à la production et oublient la formation, l’accompagnement adapté », selon la syndicaliste.

Pour l’UNTHI, le statut actuel des travailleurs en Esat devrait être limité dans le temps, car l’établissement « est censé accompagner les personnes vers l’emploi, et pas les cloîtrer pendant 20 ans en les empêchant de faire des projets ». Au bout de cinq ans, si la personne « ne veut pas ou ne se sent pas prête à travailler en entreprise ordinaire, il faudrait augmenter son indemnité, et l’embaucher dans l’Esat avec un vrai CDI », propose Mme Jouret Jemmali.

Source CHALLENGES.

 

ESAT : « Derrière le discours aseptisé, un management sans état d’âme » selon Thibault Petit…

Thibault Petit, journaliste indépendant, auteur de « Handicap à vendre » aux éditions Les Arènes invité de France Bleu Gard Lozère.

ESAT : "Derrière le discours aseptisé, un management sans état d'âme" selon Thibault Petit. illustration

 

Après les Ehpad privés, le scandale des ESAT (établissement et service d’aide par le travail) ? C’est la thèse de Thibault Petit qui publie (à compter de ce jeudi dans toutes les bonnes librairies) un livre au titre évocateur : « Handicap à vendre ». Il est l’invité de France Bleu Gard Lozère à 7h45.

Une enquête de six ans dans divers ESAT dont un en Cévennes, l’ESAT Les Gardons à Salindres. Il y a recueilli le témoignage de Sébastien qui y a été accueilli et vit à Saint-Ambroix dans le Gard. Selon l’auteur, les ex-CAT communiquent beaucoup, « mais derrière le discours aseptisé, un management sans état d’âme« , même si certains, reconnait Thibault Petit, « bricoleurs de l’humain, tentent d’améliorer la situation« .

Source FRANCE BLEU.

Paris : Le Café Joyeux emploie des personnes en situation de handicap. Vidéo….

Sur les Champs-Elysées, le Café Joyeux emploie des personnes en situation de handicap mental et cognitif.

Le Café Joyeux, pour donner du sens à votre déjeuner

 

« Comment donner du travail aux personnes en situation de handicap ? » C’est à partir de ce questionnement que le fondateur du Café Joyeux a créé son concept. Pour aider son ami, atteint de trisomie, à trouver du travail, il a créé un café-restaurant qui emploie des personnes en situation de handicap mental et cognitif. Depuis le lancement août 2020, il l’a développé partout en France avec huit nouveaux établissements. Près de l’Opéra de Paris comme sur les Champs-Elysées, des « équipiers joyeux » habillés en noir et jaune se tiennent prêts à vous accueillir.

20 Minutes vous emmène au café des Champs-Elysées pour les rencontrer, ainsi que leur équipe encadrante, et comprendre leur organisation. Entre dialogues, mise en place de codes couleur et adoption de dispositifs adaptés, les membres du Café Joyeux s’adaptent en continu à leurs équipiers. Augustin Kauffer, responsable de l’établissement parisien, nous montre leur quotidien au travail.

Source 20 MINUTES.

 

Saint-Maximin : des opérations recrutement dédiées aux personnes en situation de handicap. « Plus de 80 % des handicaps ne sont pas visibles »…

Ce type de processus de recrutement reste encore très rare pour les travailleurs en situation de handicap qui sont, au niveau national, deux fois plus touché par le chômage que des travailleurs valides.

Les personnes en situation de handicap sont plus touchées par le chômage que les personnes valides. En France, 27% d'entre elles sont inscrites depuis au moins trois ans sur les fichiers de demandeurs d'emplois. LP/Simon Gourru

 

« Bien sûr que ça bloque les recruteurs, ils se disent qu’on est bon à rien. » Reconnu comme travailleur en situation de handicap, pour des problèmes au dos et à la jambe, Laurent n’a plus travaillé depuis 2016. Alors, à 58 ans, il s’est rendu ce vendredi matin à l’agence Pôle emploi de Saint-Maximin pour une session de recrutement spéciale.

Vingt postes d’agents et deux de chefs d’équipes sont à pourvoir sur le site d’Amazon à Senlis. Particularité, ils sont réservés aux travailleurs handicapés. Des opérations spéciales de recrutement encore inédites il y a un an qui permettent de mieux cibler les besoins spécifiques de ces demandeurs d’emploi deux fois plus touchés par le chômage que le public valide. Environ 350 personnes sont concernées sur l’agence de Saint-Maximin, ils étaient un peu plus de 1600 dans l’Oise en 2020.

« Plus de 80 % des handicaps ne sont pas visibles »

Et qui dit handicap ne dit pas forcément fauteuil roulant. « Plus de 80 % des handicaps ne sont pas visibles », précise Bachir Kordjani, directeur d’APF Entreprises, le réseau d’entreprises adaptés de l’Association des Paralysés de France, à l’origine du partenariat avec Amazon.

Les responsables le martèlent, le handicap n’a le plus souvent aucun effet sur la qualité de travail. « Cela demande des aménagements mais ces personnes sont encore plus motivées car elles savent les freins qu’elles ont eus avant de pouvoir décrocher un job », détaille Vincent Coutourides, directeur de l’agence Pôle emploi de Saint-Maximin.

« Je me suis senti écouté »

Un sentiment appuyé par Bachir Kordjani. « Ici comme ailleurs, nous avons convenu avec Amazon qu’il n’y ait pas de cadences imposées à ces travailleurs. Mais comme les postes sont suivis, on se rend compte que leurs performances sont supérieures. À l’APF, cela ne nous surprend pas. Ce sont des gens qui relèvent la tête après des situations critiques, Certains masquaient même leur handicap de peur d’être discriminés. »

Yassine n’est pas de ceux-là. Ce trentenaire souffre de troubles d’apprentissage qui font qu’il n’arrive pas à lire. « J’ai fait plein de remises à niveau mais il y a un vrai blocage que je n’arrive pas à dépasser », soupire-t-il. Amazon, ce ne sera pas pour lui, trop difficile compte tenu de son handicap. « Mais au moins, par rapport à un entretien classique, je me suis senti écouté et pas jugé », apprécie-t-il.

À Saint-Maximin, deux conseillers sont spécialisés dans l’accompagnement de ces demandeurs d’emploi. « Certains sont presque dans le déni, ils veulent travailler comme des personnes 100 % valides, détaille l’un d’eux, Éric Lefèvre. Il faut les rassurer comme, en face, il faut rassurer les employeurs qui pensent qu’il y a trop de contraintes. »

Source LE PARISIEN.