Handicap : une reconversion professionnelle réussie…

Contraint de renoncer à son emploi dans les espaces verts, Christophe Bobeau vient d’être recruté en CDI par Quadripack à Saint-Benoît sur un poste adapté.

Chez Quadripack à Saint-Benoît, Christophe Bobeau bénéficie d’un poste adapté à sa situation.

 

Christophe Bobeau ne tourne pas autour du pot : « Je suis hyper bien ici et peut-être que j’y finirai ma carrière… » Ici, c’est l’usine Quadripack à Saint-Benoît, où sont fabriqués les produits d’entretien et d’hygiène écologiques de la marque L’arbre vert. Il vient d’y être embauché en contrat en durée indéterminée pour répondre à une nouvelle orientation. À 48 ans, le Poitevin, reconnu travailleur handicapé, envisage désormais son avenir professionnel plus sereinement.

Une aubaine après une opération à un œil lourde de conséquences l’été dernier. « En raison des contraintes médicales, il ne lui était plus possible de travailler dans les espaces verts, un secteur où Christophe était chef d’équipe chez nous », souligne Virginie Pereira, directrice de STS (Société travail services), entreprise adaptée basée à Poitiers.

« On me donne déjà des responsabilités » C’est à ce titre que Christophe Bobeau avait déjà eu l’occasion d’intervenir pour Quadripack. « On fait régulièrement appel à STS pour certains travaux et Christophe, c’est quelqu’un que j’apprécie, avec une motivation sans faille, indique Sébastien Doucet, directeur général de Quadripack. Quand j’ai eu connaissance de sa situation, j’ai pris contact avec Virginie Pereira. Il se trouve que j’avais un poste fait pour lui en fabrication où on formule les produits qui vont dans l’ensemble des flacons. Je le lui ai proposé et Christophe, en moins de deux semaines de test, a démontré son aptitude en terme de rigueur, de surveillance et d’organisation. » « Il ne faut pas se tromper dans la recette, reprend Christophe, muni d’un scanner à main devant d’immenses cuves. Ça me rappelle mon métier d’origine de boulanger-pâtissier et on me donne déjà des responsabilités. »

Accident à l’âge de 3 ans Il estime se sentir « bien intégré » dans cet environnement qu’il apprivoise. « Je m’entends bien avec mes nouveaux collègues, l’ambiance est bonne et les horaires, du matin ou du soir, me permettent d’entreprendre des choses par ailleurs », apprécie celui qui est trésorier du centre socioculturel Cap Sud à Poitiers. En réalité, ses problèmes oculaires ont démarré à l’âge de 3 ans. « Un accident de bretelles qui m’a valu cinq opérations », se souvient Christophe. Qui, après avoir été charcutier traiteur ou réceptionniste, avait lancé sa société de paysagiste et de pose de panneaux publicitaires.

« On est en train de le former pour progresser » Une greffe de l’œil a tout remis en cause il y a quelques années. « Je ne pouvais plus travailler seul et je suis rentré chez STS. Ce n’est pas évident de dire qu’on a des problèmes de santé. Le handicap n’est pas toujours bien accepté. » Lui n’aime pas rester à ne rien faire. Virginie Pereira : « Il a été arrêté en septembre et octobre après son opération et souhaitait reprendre. Regarder les autres travailler, ça n’allait pas. » Le parcours de Christophe Bobeau prend une autre tournure avec la main tendue de Quadripack.

Après coup, Sébastien Doucet observe : « Christophe est humble et on est en train de le former pour progresser. C’est une reconversion réussie, son inclusion prend tout son sens. » Virginie Pereira abonde : « C’est une réussite totale. » Sur sa cinquantaine de salariés, Quadripack recense quatre personnes en situation de handicap.

Source NOUVELLE REPUBLIQUE.

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