Austisme : les moments calmes dans les supermarchés se développent en régions…

Depuis quelques mois, des supermarchés modifient leur environnement sonore et visuel pour permettre aux personnes souffrant d’autisme de faire leurs courses sereinement.

Une initiative testée dans plusieurs régions qui a donné lieu à une proposition de loi.

A Wittenheim, dans le Haut-Rhin, les clients peuvent faire leurs courses sans musique et sans lumière agressive, une fois par semaine. / © France 3 Alsace/ B. Stemmer

Un supermarché sans néons et sans musique. Un rêve pour certains clients. Une réalité pour d’autres. Depuis un an, un supermarché de Vierzon, dans le Cher, instaure dans ses rayons une heure hebdomadaire de silence, avec lumière tamisée. Même le bip des caisses est réduit au minimum. Cette idée a vu le jour grâce à l’association Espoir pour mon futur de Vignoux-sur-Barangeon (Cher). Sa présidente, Christelle Berger, est maman d’une jeune fille autiste. Elle a pris contact avec la direction du supermarché, qui a tout de suite adhéré à sa proposition.

« Pouvoir donner à Christelle ce moment pour faire ses courses avec son enfant, dans un environnement serein pour elle, c’était tout à fait normal. »

Du calme pour tous

Les personnes qui souffrent d’autisme sont particulièrement sensibles aux bruits. D’où cette initiative qui profite également aux employés et autres clients ravis de faire leurs achats dans le calme.

Ce succès a incité l’enseigne Super U à étendre ce moment privilégié à deux heures hebdomadaires et à d’autres magasins. A Wittenheim dans le Haut-Rhin ou encore à Thourotte dans l’Oise, comme le montre ce reportage.

https://www.facebook.com/france3/videos/622212471602120/

A l’étranger aussi

Ce concept de supermarché silencieux, qui commence à se développer dans l’hexagone, est aussi testé depuis quelques mois à l’étranger. Au Pays-Bas ou encore en Nouvelle-Zélande.

Bientôt une loi ?

Toutes ces initiatives françaises ou étrangères ont interpellé Nadia Essayan. Cette députée du Cher, où le premier supermarché silencieux a été lancé, a déposé, en septembre dernier, une proposition de loi pour instaurer une heure silencieuse dans les supermarchés.

Nadia Essayan

« Et voilà, la proposition de loi est déposée ! L’idée est d’offrir un environnement plus adapté pour faire ses courses aux personnes qui souffrent du bruit et de la lumière.
Merci à Maud Lelou, alors stagiaire, qui y a contribué, à Isabelle Ouzet qui a mis en place cette expérimentation au sein de l’hypermarché dans lequel elle est responsable des ressources humaines, à Christelle Berger et son association Espoir Pour Mon Futur qui nous sensibilise aux difficultés au quotidien des personnes atteintes de troubles autistiques. »

Source FR3.

Bastia : les autistes, nouveaux talents de la boulangerie …

Face à la difficulté rencontrée par son fils, autiste, pour trouver du travail après son CAP cuisine, Jean-Christophe Pietri a décidé d’ouvrir à Bastia une boulangerie pour personnes en situation de handicap et au chômage de longue durée.

Une belle initiative qui pourrait servir d’exemple pour d’autres commerces.

Jean-Christophe Pietri dans sa boulangerie qui emploi des personnes handicapées.

Jean-Christophe Pietri, militant actif de l’association Espoir autisme Corse, est parti d’un constat : « beaucoup de dispositions sont mises en place pour les enfants autistes mais une fois l’âge adulte atteint, ils sont laissés à l’abandon. Aujourd’hui on ne se demande pas assez ce qu’ils deviennent après avoir quitté le système éducatif ».
Et il sait de quoi il parle Jean-Christophe qui a pu mesurer l’importance de ce phénomène avec son fils Florian 19 ans, lui même handicapé lourd.
Après son CAP cuisine, Florian a débuté une formation de pâtissier au CFA de Furiani Tout de suite après avoir obtenu son diplôme son père s’est posé la question de son employabilité.C’est à ce moment là qu’il a eu l’idée de reprendre la boulangerie délices et gourmandises située 5 boulevard Giraud.
Un lieu de toutes les chances, c’est ainsi que Jean-Christophe le qualifie.
 « Les propriétaires cherchaient un repreneur, je ne voulais pas qu’un commerce du centre-ville meurt. J’y ai vu une occasion de commencer cette expérience avec trois objectifs en tête : favoriser l’emploi de personnes handicapées, celles au chômage depuis une longue période mais aussi pour lutter contre la désertification du centre-ville et la promotion de jeunes talents. » 
En effet, la boulangerie accueille notamment  les créations du pâtissier Pierre-Olivier Gianotti et de Rémi Massoni, deux jeunes bastiais talentueux qui travaillent aux côtés de Florian, dans son apprentissage de la confection de gâteaux.

Des solutions pour intégrer les personnes autistes 
En Corse aucune entreprise privée n’emploie de personnes autistes pourtant elles sont pas moins de 3 500 sur l’île. Jean-Christophe Pietri déplore ce constat. Selon lui « Les personnes atteintes de troubles autistiques sont souvent plus rigoureuses et minutieuses. Elles ont des capacités importantes que les employeurs peuvent exploiter. » 

Cependant, les personnes atteintes de troubles autistiques doivent être accompagnées par un encadrant AMP (Aide médico-psychologique) ou un éducateur spécialisé c’est le « Jobcoaching ». Ces personnes viennent en aide pour prévenir les crises et encadrer les personnes en situation de handicap pour aménager le travail et rester avec elles  le temps qu’elles s’adaptent à leur nouvel environnement professionnel.

Cette initiative est soutenue par le SAMSAH (Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés) . Cependant, Jean-Christophe refuse toutes aides de l’Etat « Je veux montrer que l’on peut être viables en embauchant des personnes handicapées sans avoir besoins de subventions pour tenir la distance. »

Pour l’instant la boulangerie compte quatre employés, à terme Jean-Christophe souhaite que la moitié de son personnel soit autiste.
Une belle initiative qui pourrait – pourquoi pas ? –  servir de modèle à d’autres entreprises corses…

Bastia : les autistes, nouveaux talents de la boulangerie
Source CORSE NET INFO.

Témoignage – Une mère proche aidante de son fils autiste privée de la moitié de son allocation…!

Stéphanie Blandin a mis entre parenthèses sa vie professionnelle pour s’occuper de son fils autiste de 6 ans et demi.

Elle vient d’apprendre qu’elle va perdre la moitié de son allocation de proche aidant.

Stéphanie Blandin et son fils Raphaël, atteint d'autisme / © Olivier Flavien - France 3 Normandie

Raphaël, 6 ans, est atteint d’autisme et ne sait pas parler. Pour l’accompagner au quotidien, sa mère, Stéphanie Blandin, a mis entre parenthèses sa vie professionnelle.

« Je ne pouvais pas mettre mon fils en centre de loisirs ou à l’école puisqu’il n’était scolarisé que 12 heures. « – Stéphanie Blandin, mère de Raphaël

Cette année, Raphaël a intégré une structure spécialisée. Il y est accueilli quatre jours par semaine et bénéficie de soins sur place. Par conséquent, le département de l’Eure revoit les allocations de sa mère à la baisse. Le département considère que Stéphanie peut retourner travailler et qu’elle aura moins de frais à engager.
Les allocations de la mère de famille ont été divisées par deux. Alors qu’elle touchait l’équivalent de 1000€ par mois, Stéphanie Blandin ne perçoit désormais que 400€. Jusqu’en décembre prochain, elle est bloquée par son « congé proche aidant« , c’est-à-dire sans rémunération.

« On n’a pas voulu ce handicap. On veut le meilleur pour notre enfant. Mon fils me voyait pleurer tous les jours parce qu’il se demandait comment j’allais vivre. « – Stéphanie Blandin

Quand le handicap s’invite dans une famille, c’est loin d’être facile. Alors en plus de ça, nous n’avons pas besoin que les institutions vous ‘remettent le nez dans la merde, pardonnez-moi l’expression’. Madame Blandin est en pleine reconstruction et il y a cette décision de diviser vos allocations qui vous tombe dessus. On cherche encore à l’enfoncer ? – Georgio Loiseau, directeur de l’école « Le nid bleu » et président de l’association « L’oiseau bleu »

La mère de famille a déposé un recours qui sera examiné le 18 novembre prochain.

VIDÉO : Réaction de la députée de Seine-Maritime, LREM Annie Vidal, membre de la Commission des Affaires sociales

Source FR3.

 

 

Un enfant autiste de six ans meurt asphyxié dans un ascenseur à Antibes…

Un drame s’est produit dimanche après-midi dans une résidence du boulevard Wilson à Antibes.

Un enfant autiste, porteur d’un sac à dos relié à une corde, s’est retrouvé coincé par les portes d’un ascenseur.

Il a été retrouvé inanimé, et est certainement mort asphyxié.

Un enfant autiste de 6 ans meurt dans un tragique accident dans un ascenseur

Un dramatique accident s’est produit dimanche après-midi, dans une résidence d’Antibes. Un père de famille rentrait d’une promenade avec son fils de 6 ans. L’enfant autiste était équipé d’un sac à dos relié à une corde. Un dispositif non-homologué, selon nos informations, qu’aurait confectionné la famille, le petit garçon ayant tendance à prendre la fuite fréquemment. Des familles équipent leurs enfants de ce genre de dispositifs.

Le papa était en train d’ouvrir la porte de l’appartement quand son fils aurait échappé en quelques secondes à sa vigilance. L’enfant aurait couru seul vers l’ascenseur qu’ils venaient de quitter. Les portes se sont alors refermées sur la corde et l’ascenseur a commencé à se mettre en mouvement. La corde coincée par les portes aurait alors tiré, l’enfant se serait étranglé, un mécanisme d’asphyxie.

Le petit garçon serait resté bloqué plusieurs minutes avant qu’un voisin réussisse à débloquer les portes. L’enfant est alors découvert inanimé, en arrêt cardiorespiratoire à l’arrivée des pompiers. Il été transportée par le SMUR au centre hospitalier pour enfants de Lenval à Nice. L’enfant est décédé dans la nuit de dimanche à lundi.

Une enquête a été ouverte par le commissariat d’Antibes, sous l’autorité du parquet de Grasse, pour recherche des causes de la mort. La brigade de protection des mineurs de la sûreté départementale participera aussi aux investigations. La question est aussi d’évaluer le degré ou non de responsabilité des tiers.

Source FRANCE BLEU.

Dépendance, handicap, maladie : ce que contient le plan du gouvernement pour les proches aidants …

Le gouvernement a dévoilé ce mercredi son plan pour les aidants, ces 10 millions de Français qui soutiennent au quotidien un proche malade, âgé ou handicapé.

Doté d’un budget de 400 millions d’euros, il prévoit notamment la mise en place d’un numéro téléphonique de soutien dédié.

Dépendance, handicap, maladie : ce que contient le plan du gouvernement pour les proches aidants

« C’est un engagement épuisant, jour et nuit », a témoigné Christelle, mère d’un enfant atteint de leucodystrophie, aujourd’hui décédé, devant Édouard Philippe, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées Sophie Cluzel, et la ministre de la Santé Agnès Buzyn, lors d’une rencontre dans l’Essonne près de Paris.

Un numéro téléphonique de soutien dédié

Le plan du gouvernement prévoit notamment la mise en place d’un numéro téléphonique national de soutien et de lieux « labellisés » pour recevoir et orienter les aidants vers un accompagnement dès l’an prochain. Une plateforme numérique « Je réponds aux aidants » doit aussi voir le jour en 2022.

Création d’une « plateforme de répit »

Invitée de France Inter mercredi matin, Sophie Cluzel a annoncé la création en 2020 d’une « plateforme de répit » proposant des « solutions », par exemple des places dans des maisons de répit, et des initiatives de « relayage », où un professionnel passe plusieurs jours consécutifs au domicile de la personne aidée, ce qui permet à son proche de prendre du repos.

D’ici 2022, quelque 200.000 « solutions » de répit supplémentaires, soit le double de ce qui existe actuellement, seront ainsi créées, a déclaré la secrétaire d’État, avançant le chiffre de 105 millions d’euros pour y parvenir.

Adapter le rythme d’études pour les jeunes aidants

Pour les jeunes aidants, estimé à 500.000, le gouvernement prévoit une sensibilisation des personnels de l’Éducation nationale et un aménagement des rythmes d’étude.

« Encore invisible jusqu’à récemment, la reconnaissance de cette problématique est une avancée majeure », a réagi dans un communiqué l’Association Jeunes AiDants Ensemble (Jade). Néanmoins, ces jeunes « ne pourront être accompagnés que si les moyens nécessaires sont engagés », a estimé sa présidente Françoise Ellien auprès de l’AFP, se disant « vigilante à la mise en oeuvre de la stratégie ».

Trois fois plus d’aidants en 2050 ?

Le gouvernement avait déjà annoncé que le congé « proche aidant » de trois mois, fractionnable, sera indemnisé à partir d’octobre 2020. Ceux qui prendront des jours pourront être indemnisés par la Sécurité sociale à hauteur de 43,52 euros par jour pour une personne en couple, 52 euros pour une personne isolée. Environ 200.000 personnes pourraient y prétendre.

En outre, dès le mois prochain, des périodes de congé proche aidant ne compteront plus dans le calcul des droits au chômage pour éviter une baisse des allocations promet le gouvernement.

90% des aidants soutiennent un membre de leur famille, dont 52% un de leurs parents. Plus de la moitié (57%) de ces personnes qui prennent soin de leurs proches sont des femmes. Un nombre qui pourrait exploser d’ici 2050 : aujourd’hui 1,5 million de personnes sont âgées de 85 ans et plus, elles seront trois fois plus nombreuses dans 30 ans.

Source FRANCE BLEU.

Comment le film « Hors normes » espère faire changer le regard du grand public sur l’autisme…?

« Hors normes », le nouveau long-métrage d’Eric Toledano et Olivier Nakache, qui sort mercredi, s’inspire de deux associations existantes qui épaulent des jeunes souffrant d’autisme sévère.

Dans le film Hors Normes d'Eric Toledano et Olivier Nakache, Vincent Cassel joue le rôle de Stéphane Benhamou, fondateur de l'association le Silence des justes et Reda Kateb celui de Daoud Tatou, du relais Ile-de-France. Deux associations qui épaulent les jeunes autistes qui ont inspiré fortement le film.

  • Intouchables avait réussi le pari de faire évoluer le regard de la société française sur le handicap. Le nouveau film du duo Toledano-Nakache arrivera-t-il à changer celui sur l’autisme ? C’est en tout cas une ambition claire des réalisateurs.
  • Parrains du Silence des Justes et auteurs d’un documentaire au titre prémonitoire, On devrait en faire un film, ils portent à l’écran l’histoire d’hommes et de femmes qui se battent pour accompagner les jeunes souffrant d’autisme sévère, que beaucoup d’institutions n’arrivent pas à accueillir et à aider.
  • Un film réaliste et émouvant qui dévoile une face complexe de l’autisme, loin de Rain Man.

On devrait en faire un film, documentaire au titre visionnaire réalisé en 2015 par  Eric Toledano et Olivier Nakache, a désormais sa déclinaison en fiction. Hors normes, nouveau film des parents d’Intouchables, qui sortira mercredi en salles, met en lumière deux associations qui prennent en charge des enfants et adultes avec un autisme sévère. En soulevant l’espoir de certains parents, associatifs et politiques de voir évoluer le regard sur ce spectre méconnu et parfois caricaturé.

« Faire un film utile »

Les deux réalisateurs connaissent depuis les années 1990 Stéphane Benhamou, le fondateur du Silence des Justes. Cette association, qui épaule depuis vingt-deux ans environ 300 enfants et adolescents avec un autisme sévère, les a directement inspirés. Avec un accompagnement sur mesure, où un professionnel prend par la main un jeune autiste, elle permet à des enfants souvent enfermés dans des hôpitaux de retrouver le grand air, de s’adonner à l’équithérapie, de tester le patin à glace… « L’ambition d’Eric Toledano et d’Olivier Nakache était clairement de faire un film utile, très utile même, assure Hervé Tuel, producteur exécutif chez Quad. On espère que ce film changera le regard sur l’autisme sévère. »

Le spectre de l’autisme – comme le souligne ce nom – s’avère très vaste. « Certains sont mutiques, d’autres parlent, certains présentent des déficiences intellectuelles et d’autres des capacités exceptionnelles, certains sont violents, d’autres non, liste Cécile Pivot, 53 ans, mère d’un jeune homme autiste. S’en faire une représentation claire, c’est compliqué. » Elle avoue son agacement face au coup de projecteur systématique sur les autistes Asperger. « Un jeune homme qui parle huit langues, mais qui n’arrive pas à traverser la route, c’est fascinant, reconnaît-elle. Pour une fois, ce film ne parle pas des Asperger, et c’est important. »

« Pour la première fois, un film grand public rend visible des situations qu’on voit et qu’on connaît très peu, renchérit Claire Compagnon, déléguée interministérielle chargée de l’autisme. La vision de la population reste très marquée par l’autisme de haut niveau, qui tient beaucoup au film Rain Man. » Si la prestation de Dustin Hoffman en adulte atteint du syndrome d’Asperger était certes impressionnante, la détresse des familles et des enfants touchés par ces troubles n’ont souvent rien à voir avec le génial Raymond…

La question de la prise en charge des « cas complexes »

Le pari est d’ailleurs ici de coller au plus près du quotidien de familles démunies face à ce qu’on appelle des « cas complexes », souvent rejetés de toutes les structures censées les accueillir. Notamment à cause d’une certaine « sélection » à l’entrée des hôpitaux, qui se déchargent sur les aidants quand l’enfant se montre trop violent. La déléguée interministérielle, qui pilote la Stratégie nationale Autisme 2018-2022, le reconnaît : ce film dénonce des dérives passées, mais aussi actuelles. « On est conscient des dysfonctionnements montrés dans le film. Il ne s’agit pas d’ignorer ces années de mesures insuffisantes, pour les jeunes adultes autistes en particulier. »

Si le Silence des Justes accompagne tous ces « cas complexes » au quotidien et toute l’année, elle puise ses forces vives dans le Relais d’Ile-de-France, une structure complémentaire. Fondée et dirigée par Daoud Tatou (campé par Reda Kateb), elle recrute et forme des jeunes de banlieue pour accompagner ces personnes. Et c’est cette solidarité entre Daoud et Stéphane ou Malik et Bruno, visible à l’écran, qui fait tenir l’édifice. « Plus ces associations sont solidaires, plus elles coopèrent, plus c’est bénéfique pour ces enfants », assure Cécile Pivot.

Le film rend clairement hommage au travail de ces associations souvent hors normes, puisque le Silence des justes s’est développé sans autorisation officielle et teste des méthodes sans protocole. « Il montre que ces éducateurs arrivent, même avec ces situations très graves, à faire progresser ces enfants, qui s’apaisent et retrouvent des relations », salue Claire Compagnon. Un accompagnement qui est néanmoins cher. Le film ne passe en effet pas sous silence les difficultés financières, toujours actuelles au vu du dernier rapport de l’Igas sur le Silence des Justes. « Le film pose la question du coût social de cette prise en charge. Car dans cette association, c’est un professionnel qui encadre un enfant autiste, voire plus », tranche Claire Compagnon.

Faire jouer des acteurs autistes

« Le regard de Nakache et Toledano n’est pas empreint de pitié ou de condescendance, deux sentiments que nous, parents, ne voulons pas, insiste Cécile Pivot. Ils ont compris que c’est un spectre vaste et qu’il y a une richesse à en tirer. Que nos enfants peuvent être drôles et touchants. » La preuve, les deux compères ont « casté » de jeunes autistes, notamment de l’association le Papotin*, qui depuis trente ans permet à ces citoyens de s’ouvrir à la culture et d’interviewer des stars. Benjamin Lesieur, un acteur autiste, prend donc les traits de Joseph, le premier jeune épaulé par Stéphane Benhamou, lui-même interprété par Vincent Cassel à l’écran.

Benjamin Lesieur, est un jeune acteur autiste, qui joue le rôle de Joseph, le premier jeune homme que le personnage de Vincent Cassel accueille et aide.

« C’est très important que des autistes apparaissent dans des films de fiction et pas seulement dans des documentaires, reprend Cécile Pivot, dont le fils participe au Papotin et a passé le casting. Ça donne une véracité au film qu’il n’y aurait pas eu autrement. »

Un écho politique ?

Visiblement, il n’y a pas que les associations qui attendent avec impatience ce film. Pour preuve : une projection a été organisée par Claire Compagnon à l’Assemblée nationale. « On a l’impression que la ministre et la déléguée interministérielle ont besoin de ce film pour expliquer ce que sont les cas complexes à des politiques qui connaissent peu la question, confirme Hervé Tuel. Il y a souvent un décalage entre le temps du cinéma et le temps politique… » Au vu de l’écho sociétal qu’a rencontré Intouchables, certains prédisent un avenir radieux à ce nouveau bébé du duo Toledano-Nakache. De là à imaginer qu’il puisse modifier en profondeur les représentations de l’autisme ? « L’autisme, c’est plus compliqué à comprendre que le handicap, nuance Hervé Tuel. D’autant qu’il existe des chapelles assez haineuses entre les comportementalistes et les psychodynamiques. Toute l’idée du film, c’était justement de ne pas rentrer dans ce débat, mais de parler des gens qui prennent en charge ces enfants et de leurs difficultés. »

« Intouchables évoquait le handicap moteur. Or le handicap mental fait peur et continuera de faire peur, avertit de son côté Cécile Pivot. Mais le regard, doucement, évolue. Quand mon fils avait 4 ans, personne ne savait ce qu’était l’autisme. C’est de moins en moins vrai. La France a beaucoup de retard, mais le gouvernement fait des efforts. » Beaucoup attendent donc l’accueil public avant de prédire un quelconque bouleversement. Fait notable, un documentaire est prévu pour suivre l’écho du film dans les mois à venir. C’est dire si cette aventure hors norme pourrait ne faire que commencer.

* Un livre vient de paraître sur cette association, Le Papotin, co-écrit par Cécile Pivot et Driss El Kesri, septembre 2019, 16 euros. 

Source 20 Minutes

Tom annonce qu’il est autiste : il perd son apprentissage, sa formation devient incertaine…

« Ai-je été viré pour ça ? », c’est la question que se pose Tom Hannane. Ayant décroché un contrat en alternance dans une radio privée, son employeur a mis fin à sa période d’essai alors qu’il venait de l’informer qu’il était atteint du syndrome d’Asperger.

Aujourd’hui, il cherche un autre contrat.

Tom annonce qu’il est autiste : il perd son apprentissage, sa formation devient incertaine. © capture écran YoutTube - TH3N

 

Son employeur a-t-il mis fin à sa période d’essai en raison de son trouble autistique ? Tom Hannane en est persuadé. Ce jeune homme, originaire de Limoges, l’explique dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Un message, une confession sur son syndrome et une incompréhension sur son éviction professionnelle. Au-delà de cette mauvaise expérience, Tom se retrouve aujourd’hui sans contrat et sans école.

Son aventure débute le 4 septembre 2019. Le jeune homme de 21 ans  rêve depuis longtemps de devenir journaliste. Il choisit alors l’alternance. Inscrit dans une école de journalisme dans le sud de la France, il trouve un contrat d’apprentissage dans une radio privée. Ses missions : aller sur le terrain, écrire des papiers radio et des papiers sur internet. Problème : il a du mal à tenir ses angles, la durée de ses reportages et parle parfois un peu trop vite. Défauts courants quand on débute dans la profession !

Mon langage n’était pas assez simple. Trop complexe et trop riche selon la rédaction qui me demandait de simplifier mon phrasé. J’ai fait beaucoup d’efforts pour m’y conformer

Au bout de trois semaines de stage, son employeur souhaite faire le point avec lui car « il ne le sentait pas assez épanoui« . Tom dit alors  que tout va bien mais explique qu’effectivement il doit travailler en « séquences », qu’il peut atteindre ses objectifs, mais pas forcément du premier coup. Il ne peut réaliser les choses que les unes après les autres. La direction lui demande pourquoi. Tom annonce alors qu’il est atteint d’un trouble autistique : le syndrome d’Asperger.

Ce TSA se manifeste par un manque notable d’intuition, j’analyse beaucoup, voire trop et je n’ai quasiment pas d’instinct. Il m’est également impossible de traiter plusieurs informations simultanément.

La direction prend acte : les choses sont claires et tout semble aller pour le mieux. Il lui aurait été demandé d’être opérationnel pour le mois de décembre.Trois jours plus tard, Tom est à nouveau convoqué. On l’informe alors que la collaboration s’arrête là. Qu’il n’ira pas au bout de sa période d’essai.

Une décision légale

Dans le cadre d’un d’apprentissage, lors des deux premiers mois, l’employeur, tout comme l’apprenti, peuvent mettre fin au contrat, sans motif. C’est donc la décision qu’a prise la direction de la radio.
Tom le reconnaît : on ne lui reproche aucune faute grave mais des blocages relatifs à son expression, sa façon d’être. « Oui, je suis quelqu’un de singulier, nous confie-t-il, c’est comme si j’étais né dans une autre époque. »

Ce qu’il regrette, c’est qu’il n’ait pas eu le temps de faire ses preuves, ni de se justifier, ni de se défendre.

Nous avons contacté l’ex-employeur de Tom qui ne souhaite pas faire de déclaration particulière. A ce jour, ni Tom, ni la radio n’ont pris de décision quant à la suite à donner à cette affaire sur le plan juridique

Diagnostiqué il y a un an

Ça me coûte vraiment de vous livrer cette partie de moi

Tom nous raconte qu’à l’école, puis au collège, il rencontre des difficultés. Il se rend compte qu’il est quelqu’un de particulier. Au lycée et en classe préparatoire, tout semble s’arranger mais reste une question : « Pourquoi ai-je des difficultés dans mes relations sociales alors que j’ai eu une enfance stable et heureuse ? « . Il dépose un dossier en vue d’un diagnostic en janvier 2018 et quelques mois plus tard il a enfin l’explication : le syndrome d’Asperger.

C’est un suicide social !

Avant de réaliser cette ‘ »confession-vidéo », Tom dit  avoir pris conseil auprès de ses proches qui lui ont déconseillé cette démarche. Josef Schovanec, l’écrivain et militant autiste lui aurait déclaré : « C’est un suicide social de l’annoncer publiquement ainsi« . Mais Tom a fait fi de ces recommandations.

Quelle insertion professionnelle ?

Et au-delà de ce qui pourrait être ou devenir une polémique, se pose, une nouvelle fois, la question de l’insertion des personnes atteintes d’un TSA dans le monde éducatif et/ou professionnel.

« Nous ne sommes pas malades, nous n’avons pas de superpouvoirs, nous ne sommes pas des attardés et pas tous des savants […] 1 % de la population est touchée par un trouble du spectre de l’autisme […] et cette partie de la population éprouve beaucoup de difficultés pour trouver un emploi. Je viens d’en faire l’amère expérience. » Tom Hannane

Dans un rapport présenté en 2017 à la Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion sur le devenir professionnel des personnes autistes,  Josef Schovanec écrit : « Indéniablement, la situation actuelle de l’emploi des personnes autistes en France n’est pas bonne. D’aucuns feraient, légitimement sans doute, appel à des termes plus forts encore. Le malaise à traiter du sujet est d’autant plus grand que la méthodologie d’ordinaire de rigueur, à savoir l’impératif de s’appuyer sur des faits et des chiffres pour décrire un phénomène social, ne peut tout simplement pas être suivie ici : les données statistiques, fragmentaires en matière d’emploi des personnes handicapées en général ainsi que ne manquent pas de le relever répétitivement les organismes dédiés, deviennent pour ainsi dire inexistantes pour ce qui est du seul autisme.« 

Josef Schovanec poursuit : « La question de l’accessibilité trouve pourtant ses premières limites face au refus fréquent bien qu’inexplicable de nombre d’entreprises d’adapter, même légèrement, certaines habitudes telles que les horaires de travail ou la prise des repas. »

« Jamais un autiste n’atteindra un niveau de virtuosité des gens non autistes »

Source FR3.

Étudier malgré son handicap…

Le nombre d’étudiants en situation de handicap a quintuplé en quinze ans.

L’enseignement supérieur s’ouvre aux déficiences motrices ou sensorielles, troubles du langage, voire à certaines formes d’autisme.

Étudier malgré son handicap

Le chemin est long, trop long sans doute aux yeux des nombreuses familles qui livrent bataille chaque jour pour permettre à leur progéniture d’apprendre le plus normalement possible. Il n’empêche, la scolarisation des élèves en situation de handicap progresse. Le nombre d’enfants et d’adolescents accueillis en milieu ordinaire a doublé depuis 2006. Et si les efforts se sont beaucoup concentrés sur le primaire, ils commencent aussi à porter leurs fruits à l’autre bout du système éducatif, dans le supérieur.

« En 2011, nous accompagnions une dizaine d’étudiants en situation de handicap. L’an dernier, ils étaient 112 sur les 3 000 jeunes accueillis dans nos trois campus de Beauvais, Rouen et Rennes », se réjouit Xavier Quernin, chargé de mission handicap à UniLaSalle, grande école lasallienne. « On trouve, par exemple, pas mal d’étudiants dyslexiques dans notre filière géologie et sciences de la Terre, car le constant aller et retour entre théorie et pratique au cœur de cette formation correspond bien à leur mode d’apprentissage », ­constate-t‑il.

De réels efforts sur l’accessibilité

S’ouvrir à un nombre croissant d’étudiants handicapés suppose aussi de réels efforts sur l’accessibilité. Celle des locaux et logements étudiants proposés par l’école mais aussi celle des enseignements. « Des interprètes en langue des signes accompagnent par exemple deux étudiantes atteintes de surdité. Et nous sommes sur le point de lancer pour un troisième étudiant sourd l’expérimentation d’un dispositif de transcription à distance : le professeur parle dans un micro relié par Bluetooth au téléphone portable de l’étudiant, avec une application qui se charge de retranscrire ses propos en direct. Puis un télétranscripteur relit l’ensemble du cours, avant de l’adresser par courriel à l’étudiant. »

Les progrès reposent sur l’engagement de tous, à commencer par celui des étudiants. « Dans le cadre des vingt heures annuelles de “solidarité” inscrites dans le cursus, certains s’engagent à transmettre à ceux qui en ont besoin leurs notes de cours », illustre le chargé de mission handicap d’UniLaSalle.

« Au sein de notre association étudiante, une camarade est chargée spécifiquement de rendre accessibles les événements du campus », approuve de son côté Barnabé, en 4e année d’agronomie, lui qui souffre d’une maladie invalidante, un défaut de coagulation qui, à chaque saignement interne, laisse des séquelles au niveau des articulations. Des saignements qui nécessitent une réaction médicale rapide. « Je sais que dans ce cas-là, je peux compter sur l’école. Cela me permet de me consacrer plus sereinement à mes études », confie Barnabé.

« J’ai appris à rire de mon handicap pour briser la glace »

Chaque situation appelle une réponse personnalisée. Après une prépa, Margaux, atteinte de myopathie, vient de rejoindre UniLaSalle. L’étudiante se déplace en fauteuil, avec à ses côtés Hélios, son fidèle chien d’accompagnement. « Je sens bien que les autres étudiants sont souvent mal à l’aise avec mon handicap. Mais grâce à mon chien, le contact se noue plus facilement… Et puis, toute petite, j’ai appris à rire de mon handicap afin de briser la glace, raconte Margaux, qui affirme n’avoir pour l’heure rencontré aucun problème d’accessibilité. Plus j’avance dans mes études, moins mon handicap semble constituer un obstacle. »

Les grandes écoles plus en retard

Charte handicap, guide d’accueil destiné aux établissements, bourses spécifiques… La Conférence des grandes écoles (CGE) met en avant les efforts entrepris, qui permettent à son réseau de compter 3 000 étudiants handicapés, soit 1 % des effectifs. « Il reste encore beaucoup à faire, notamment pour rendre plus inclusives toutes les situations (sport, culture, vie étudiante) », observe Anne-Lucie Wack, la présidente de la CGE. Son ambition : « Préparer à exercer des responsabilités dans l’entreprise de demain, à la fois des jeunes en situation de handicap et d’autres jeunes habitués à les côtoyer. »

En la matière, les grandes écoles accusent néanmoins du retard par rapport aux universités. « Alors que nous totalisons 60 % de la population étudiante, nous accueillons 90 % des étudiants en situation de handicap », rappelle Christine ­Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la Conférence des présidents d’université (CPU).

« Des aides à la personne existent, parfois directement proposées par l’université. Des tiers-temps supplémentaires sont accordés lors des examens. Des liens sont noués avec des entreprises pour favoriser l’insertion professionnelle », énumère-t-elle. Tout un éventail de dispositions qui permet d’accueillir « une plus grande diversité de handicaps, avec notamment la présence croissante de jeunes présentant des troubles du langage ».

L’enjeu de la mobilité internationale

De même, en 2018 a vu le jour, en lien avec une vingtaine de facultés, un projet national d’inclusion d’étudiants autistes sans déficience intellectuelle. « Il s’agit de jeunes qui présentent souvent des difficultés de communication et d’interaction sociale, ainsi qu’une hypersensibilité », décrypte son coordinateur, Bertrand Monthubert.

« Des jeunes qui ont des centres d’intérêt restreints et qui sont capables de s’y investir pleinement, en portant leur connaissance très loin. Bref, qui peuvent s’épanouir dans la recherche, à condition que l’on adapte la pédagogie », plaide l’ex-fondateur de Sauvons la recherche, lui-même père d’un enfant présentant ce type d’intelligence.

Le chemin reste long… Il passe entre autres par un meilleur accompagnement de la mobilité internationale, les cursus incluant de plus en plus souvent un séjour à l’étranger. « Pour valider mon diplôme, je dois effectuer au moins un semestre hors de France. Ce que j’ai fait pendant cinq mois en Suède », se réjouit Tristan, élève en école d’ingénieurs à Brest et atteint de myopathie.

Le soutien financier d’Erasmus­+ a été capital. L’agence européenne a déboursé 47 000 € pour lui permettre de se faire accompagner par son auxiliaire français et de recourir sur place à d’autres professionnels. « Cela m’a permis de m’ouvrir à d’autres réalités et de me prouver que j’étais capable de vivre seul loin de ma famille. »

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Repères

Une progression continue du nombre d’étudiants handicapés

L’enseignement supérieur accueille en 2019 un peu plus de 34 000 étudiants en situation de handicap, ce qui représente 1,6 % de ses effectifs.

Depuis la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, loi qui a posé pour principe général la scolarisation en milieu ordinaire, le nombre d’étudiants porteur d’un handicap n’a cessé de progresser, avec une croissance moyenne de 12,5 % par an. Depuis lors, il a ainsi été multiplié par 4,6.

80 % des étudiants handicapés bénéficient d’un plan d’accompagnement personnalisé pour le suivi des études et 82 % d’aménagements des modalités de passation des examens.

Le ministère de l’enseignement supérieur alloue chaque année 7,5 millions d’euros pour la mise en place d’aides spécifiques qui leur sont destinées.

(Source : ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche)

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Pistes

Un collectif

Droit au savoir rassemble notamment de nombreuses associations spécialisées (APF-France handicap, Autisme France, Fédération française des dys, Union nationale des amis et familles de malades psychiques, etc.) et milite pour un meilleur accès des jeunes en situation de handicap à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle. Son site propose des ressources pour permettre aux intéressés de s’orienter et de connaître leurs droits et pour aider les enseignants et formateurs à mieux comprendre les types de handicap.

www.droitausavoir.asso.fr

De nouvelles dispositions dans Parcoursup

Lors du choix des vœux sur la plateforme d’orientation vers le supérieur, il est possible de prendre contact avec le référent handicap, le dispositif d’accompagnement des étudiants en situation de handicap ou le service de santé de l’établissement. Durant la procédure, le jeune peut demander un réexamen de sa candidature.

Un accompagnement à la mobilité internationale

En plus de la bourse mensuelle commune à tous les étudiants en mobilité, le programme Erasmus + finance un ensemble de frais liés aux besoins spécifiques des étudiants en situation de handicap sur la base des frais réels : rémunération d’un auxiliaire de vie, séjour aller et retour d’un parent ou accompagnateur en début et fin de séjour, suivi médical, coûts supplémentaires liés à un hébergement spécifique, transport adapté, matériel didactique, etc. www.generation-erasmus.fr/erasmus-handicap/

Source LA CROIX.

 

Côtes-d’Armor. Josef Schovanec donne deux conférences sur l’accès à l’emploi des autistes…

Jeudi 10 et vendredi 11 octobre 2019, le philosophe et écrivain, lui-même autiste, donnera deux conférences sur l’emploi des personnes autistes, à Dinan et à Plérin (Côtes-d’Armor).

Côtes-d’Armor. Josef Schovanec donne deux conférences sur l’accès à l’emploi des autistes . Josef Schovanec.

« L’emploi des personnes autistes, un atout pour votre entreprise ? » Le thème de la conférence qui sera donnée lors de deux soirées, à Plérin et à Dinan, par Josef Schovanec, écrivain, docteur en philosophie, et lui-même autiste, pourrait paraître provocateur.

Les associations de familles de jeunes autistes dénoncent plutôt les difficultés d’intégration sociale et professionnelle de leurs proches. À l’image de l’association dinannaise Ouvrons la Bulle !, partenaire de ces soirées. Elle donne en exemple Dominique, « un jeune autiste costarmoricain d’une trentaine d’années, désormais autonome, qui a dû quitter une entreprise où, durant dix ans, il a travaillé quasiment sans congé. Tout en étant le souffre-douleur de ses collègues. »

L’apport des personnes handicapées

A contrario, Josef Schovanec, met en avant l’apport des personnes handicapées pour la vie de l’entreprise. Il est l’auteur d’un rapport visant à favoriser l’emploi des personnes autistes, qui propose « de combattre les représentations négatives de l’autisme, et de leur faciliter l’accès à la scolarisation, jusqu’aux études supérieures. »

Ce jeudi, à 18 h 30, à Plérin, à l’espace Roger-Ollivier. Vendredi, à 19 h, à Dinan, au centre de rencontres René-Benoit. Entrée libre.

Source OUEST FRANCE.

Organisation, nombre d’enfants, accompagnant d’élève… L’école inclusive, comment ça marche ?…

Au total, 400 000 enfants sont scolarisés en situation de handicap, de la maternelle au lycée.

Comment s’organise leur scolarisation en milieu ordinaire ?

Et quelles nouveautés depuis la rentrée ? Tour d’horizon.

Sur les 12,4 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, environ 400 000 sont en situation de handicap (Photo d'illustration)

Comment fonctionne l’école inclusive ? Comment sont scolarisés les enfants en situation de handicap ? Et qu’est-ce que le gouvernement a mis en place depuis le début de l’année ?

Combien d’élèves concernés ?

Sur les 12,4 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, environ 400 000 sont en situation de handicap. Ce nombre ne cesse d’augmenter depuis la loi de 2005, qui pose comme principe le droit à la scolarité pour tout jeune en situation de handicap.

Ces élèves sont scolarisés soit en « milieu ordinaire » (établissement classique), soit dans une Unité d’inclusion scolaire (Ulis), soit dans un établissement hospitalier ou médico-social (IME, Itep…).

En milieu ordinaire, leur nombre a triplé entre 2006 et 2019. Depuis 2018, 23 500 élèves supplémentaires ont une prescription pour disposer d’un accompagnant.

Les effectifs d'élèves en situation de handicap scolarisés de la maternelle au lycée.

Comment s’organise la scolarisation en milieu ordinaire ?

Les parents constituent un dossier pour que leur enfant soit aidé, dans la classe, par un AESH, un Accompagnant d’élève en situation de handicap (anciennement AVS).

La Maison départementale du handicap (MDPH) étudie le dossier (dans un délai de trois à six mois) avant d’attribuer ou non une notification d’accompagnement, qui précise souvent le nombre d’heures nécessaires à l’enfant (de 6 à 24 heures).

La notification est transmise à la direction académique de l’Éducation nationale qui recrute l’AESH.

Quoi de neuf depuis la rentrée ?

Selon le gouvernement, 4 500 AESH supplémentaires ont été créés en cette rentrée en équivalent temps plein. Ils ne sont plus recrutés en contrats aidés, mais en CDD de trois ans, renouvelables une fois, avant un CDI. Des cellules d’écoute départementales ont été mises en place pour répondre aux familles en 24 heures.

Des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pials) ont été créés pour « faciliter » l’affectation des AESH. « On ne dira plus à l’élève, tu iras à l’école quand tu auras un AESH. On lui dira : va à l’école, un AESH t’attend », avait promis le ministre Jean-Michel Blanquer, éveillant d’énormes espoirs chez les parents. Dans les faits, cette nouvelle organisation trouve ses limites.

Source OUEST FRANCE.