Un tee-shirt « je suis autiste » pour sensibiliser à sa différence…

Pour provoquer des échanges avec les personnes peu au fait des comportements que peut avoir son fils porteur de troubles du spectre de l’autisme, Estelle Galisson a fait fabriquer pour Dei’mon un tee-shirt avec l’inscription « ni mal élevé, ni capricieux, je suis autiste ».

Estelle Galisson a fait fabriquer un tee-shirt « éducatif » à son fils Dei’mon quand il était en CE2. Photo ER /Tony ROBIN

Pour Estelle Galisson, impossible d’oublier ce premier rendez-vous chez la psychologue pour enfants, alors que son fils Dei’mon est en CP. « La psy lui avait demandé ce qu’il ferait quand il serait grand, mon fils avait répondu qu’il voulait se jeter d’une falaise. »

Un premier choc, « même si on avait toujours senti qu’il était différent de nos autres enfants. Il faisait des crises à répétition sans raison apparente, s’auto-mutilait, mais d’un autre côté, avait un langage soutenu très tôt, des facilités pour beaucoup de choses ».

Le deuxième choc intervient au CMP (centre-médico psychologique). « Le médecin-psychiatre Edelson a été notre héros en posant enfin un diagnostic, celui de l’autisme, et en mettant en place un protocole. » Ce sera des séances chaque semaine au CMP, afin de travailler notamment « l’habileté sociale ».

« Prendre le taureau par les cornes »

« Au tout début, l’annonce de l’autisme est alarmante, atroce, parfois on craque, mais ce n’est pas la fin du monde », détaille la Touloise. « Élever un enfant autiste est un travail à plein temps. Mais il faut prendre le taureau par les cornes. »

C’est ce comportement qu’adopte Estelle Galisson quand son fils, alors en CE2, subit, « un trop plein de critiques, à l’école comme en extérieur ».

La maman fait alors fabriquer deux tee-shirts bleus, couleur symbole de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (2 avril). Pour Dei’mon, elle fait inscrire : « Ni mal élevé, ni capricieux, je suis juste autiste », et sur le sien, « Ni mal élevé, ni capricieux, mon fils est juste autiste ».

« Quand on va sur une aire de jeux, le tee-shirt évite les jugements hâtifs et permet d’ouvrir un dialogue ».

Estelle Galisson

La Touloise explique : « Au départ, ç’a été pour pousser un coup de gueule. Mais ensuite, le tee-shirt a pris une dimension éducative. » Aujourd’hui en CM2 à l’école Moselly, chapeauté par une AVS (auxiliaire de vie scolaire), Dei’mon continue de porter le tee-shirt régulièrement.

« Quand on va sur une aire de jeux, cela évite les jugements hâtifs et permet d’ouvrir un dialogue. À l’école, c’est une piqûre de rappel aux adultes qui auraient oublié de faire preuve de bienveillance. Et pour lui-même, c’est rassurant de porter ce tee-shirt dans les mauvais jours. »

Des progrès importants

Ce samedi 5 octobre, Dei’mon fêtera ses 10 ans. Après quatre ans de prise en charge, le petit homme au regard bleu-vert ne présente presque plus de comportements stéréotypés, l’un des troubles typiques d’un enfant autiste.

En CP, il passait des heures à s’isoler, caché sous la table. « Maintenant j’ai six copains, et une amoureuse », confie-t-il. « Plus tard, je veux me marier avec Laly. » Plus qu’une falaise, le petit Dei’mon et sa famille sont en train de gravir des montagnes.

L’association Asperger Lorraine fête ses 10 ans, les 4 et 5 octobre à Toul. Animations au centre Michel-Dinet, et conférence de Josef Schovanec, philosophe, écrivain, et « personne avec autisme », le 4 à 20 h 30 à l’Arsenal.

Source EST REPUBLICAIN.

Un post illustré dénonce avec humour la situation désastreuse de certaines personnes autistes !…

Ce dessinateur (engagé pour l’inclusion des personnes handicapées ) illustre parfaitement le problème en France.

Cette petite fable fait réfléchir.

Sujet dénoncé par les associations et très peu entendu par le gouvernement.

Vaste débat donc …

Source FRANCE TV.

Trégor-Goëlo. Une vie sociale malgré le handicap….

Le service d’accompagnement de la fondation Bon-Sauveur vient de fêter ses 10 ans. Il est présent à Bégard, Paimpol et Lannion (Côtes-d’Armor).

Une partie de l’équipe de la fondation Bon-Sauveur intervenant dans les services d’accompagnement à la vie sociale, en compagnie du maire Paul Le Bihan.

Le besoin d’un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) pour adultes souffrant de handicap psychique a été détecté il y a dix ans au centre hospitalier de la fondation Bon-Sauveur, à Bégard. « Autour de 200 personnes faisaient des allers-retours entre le centre et le milieu ordinaire », se souvient Pierre Faidherbe. C’est donc dans cette ville qu’est créé un premier SAVS, en avril 2009.

En 2012 puis en 2015, suivent les sites de Paimpol et Lannion, complétés par un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah). Depuis un an, les cinq professionnelles du site lannionnais sont installées au Forlac’h, tout près des cinq pavillons hébergeant des locataires en logement inclusif.

En dix ans, près de 300 personnes ont bénéficié de cet accompagnement : pour la recherche de logement, les démarches administratives, apprendre à faire ses courses, préparer un repas, rechercher un emploi en milieu protégé ou ordinaire…

Aujourd’hui, dix-sept professionnels (moniteur éducateur, assistant social, conseiller en économie sociale et familiale, infirmier…) reçoivent les personnes suivies, se déplacent à domicile, les accompagnent pour un rendez-vous, leur offrent un café… « Le suivi est personnalisé, il vise à rendre le bénéficiaire le plus autonome possible », précise Lucile Jestin, responsable des trois sites.

Les autistes aussi concernés

Depuis août 2018, des places ont aussi été ouvertes à Lannion pour des adultes avec troubles du spectre de l’autisme. Ces jeunes, plutôt touchés par le syndrome Asperger, vivent pour la plupart chez leurs parents mais souffrent de difficultés à s’intégrer dans la vie sociale. « C’est un service embryonnaire pour les Côtes-d’Armor. Toute l’équipe se forme actuellement. »

Source OUEST FRANCE.

L’équithérapie : un remède pour adoucir les maux des personnes autistes ou trisomiques…

L’équithérapie est une thérapie de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique.

Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Rencontre entre les jeunes qui souffrent d'autisme ou de trisomie et l’animal au centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne. / © Benoit Loth - France TV

Faire un bisou, un câlin… à un cheval. Une épreuve et un réconfort pour des personnes souffrant de troubles autistiques ou de trisomie. Car l’animal possède des vertus thérapeutiques. Des vertus connues depuis l’Antiquité que l’on redécouvre aujourd’hui. La Société Française d’Equithérapie poste règulièrement les dernières informations sur son compte Facebook.

« Dans leur bulle »

L’équithérapie, le fait de soigner avec les chevaux, est de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique. Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Médiateur

Le cheval est alors le medium rassurant, un intermédiaire. Il joue un rôle de médiateur entre la personne autiste et le thérapeute. Un médiateur imposant, naturel et instinctif, qui ne juge pas. Leurs interactions sont plus faciles car elles sont non-verbales et répondent à des règles sociales plus simples.

Contact

Rencontre entre les jeunes et l’animal au Centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). Là, au contact des chevaux, de jeunes adultes autistes et trisomiques développent leur capacité à communiquer avec les autres. Reportage d’Olivier Chartier-Delègue et Benoit Loth :

Intervenants : Sandrine Leduc, monitrice éducatrice – Noémie Charles, enseignante Centre équestre de la Stèle

Créer une communication

Une relation privilégiée qui permet parfois d’accomplir de « petits miracles ». C’est ce que confirme Sandrine Leduc, monitrice éducatrice au sujet de Fabien, jeune autiste incapable de communiquer :

Fabien n’était pas du tout dans le contact physique avec l’animal, c’était quelque chose qui était très compliqué. Même nous, dans l’accompagnement pour les animateurs, nous avions des difficultés ne serait-ce que pour lui tendre la main. Le fait de travailler dans l’équitation adaptée a permis de créer une communication  avec lui.

Des barrières, des obstacles qui tombent et une communication qui se renforce au fil des séances en compagnie de l’animal.

Source FR3.

Sarthe. Elsa publie un ouvrage sur l’autisme…

Dans son livre intitulé « Pour un autre regard », la Mancelle Elsa Corbeau donne des clés pour mieux comprendre ce trouble neuro-« développemental ».

Sarthe. Elsa publie un ouvrage sur l’autisme... Elsa Corbeau

En 2015, Elsa Corbeau se lançait dans l’écriture du manuscrit de Pour un autre regard, un ouvrage consacré à l’autisme. « Le fait d’avoir travaillé avec des enfants porteurs de handicap m’a donné envie d’en savoir plus sur cette maladie neurologique encore taboue en France », confie la Mancelle de 23 ans, auxiliaire de puériculture de formation.

En septembre 2017, elle est partie quelques mois en Écosse pour observer d’autres approches sur l’autisme. « J’ai pu échanger avec des personnes de tous horizons sur ce trouble et la différence. Les Anglo-Saxons sont plus au fait sur ces sujets. »

Pour un autre regard s’adresse aux parents, au personnel soignant et agents d’accueil en Petite enfance. « J’ai effectué beaucoup de recherches, j’ai recueilli des témoignages de familles pour pouvoir exposer des faits, poursuit-elle. Dans une partie plus romancée, je donne ma vision sur l’autisme et la différence de manière générale. Nous devons nous remettre en question dans notre façon de regarder l’autre en étant plus humains et moins dans le jugement. »

La recherche d’un éditeur s’est transformée en véritable parcours du combattant pour la jeune auteure. Elle a multiplié les démarches. En vain. « Sur 200 mails envoyés, je n’ai reçu que cinq réponses négatives. J’ai eu le sentiment de ne pas être prise au sérieux, mais j’étais déterminé à publier ce recueil. » Elsa a finalement opté pour l’autoédition, via Amazon pour raisons pratiques et budgétaires. « C’était la formule la plus simple et la moins coûteuse. Mon livre est référencé et disponible sur le site. »

Pour un autre regard, d’Elsa Corbeau (150 pages). Disponible sur amazon.fr

Source OUEST FRANCE.

 

 

Handicap : quand la détresse des aidants peut conduire au suicide…

Après le drame familial qui s’est noué le 9 septembre dans les Bouches-du-Rhône, où un septuagénaire a abattu sa belle-mère, son beau-frère, tous deux invalides, et sa femme, avant de se donner la mort, nous avons souhaité donner la parole à une association d’aidants.

Face au handicap de leurs proches, les aidants se sentent souvent seuls, une situation qui peut conduire à des drames. / © PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP

Un homme s’est suicidé lundi après avoir tué sa femme, sa belle-mère et son beau-frère à Maussanne-les-Alpilles et Mouriès, dans les Bouches-du-Rhône. Ce drame illustre la difficulté des aidants, alors que deux des personnes abattues étaient invalides, contraints de rester dans un lit médicalisé.

Un aidant familial, c’est la personne qui aide et accompagne, à titre non professionnel, une personne âgée dépendante ou en situation de handicap dans les actes de la vie quotidienne. C’est souvent un membre de la famille.

« Le risque suicidaire des aidants est une thématique forte dans les structures d’accompagnement des aidants comme les nôtres, nous savons que les aidants s’épuisent », explique Camille Dupré, directrice de l’association A3.

Créée en 2006, cette association d’Aide aux Aidants, a pour objectif de faciliter l’accès des aidants de personnes âgées dépendantes aux dispositifs d’accompagnement des malades et de leurs aidants sur Marseille et plus largement dans les Bouches-du-Rhône.

L’association est née du regroupement de professionnels exerçants dans des domaines médicaux, sociaux, mais aussi de la prévention et de l’accompagnement.

Les aidants s’épuisent

« Souvent ils viennent nous voir un peu tard, explique Camille Dupré, nous souhaitons que les aidants acceptent d’être accompagnés mais pour eux c’est difficile. Sur 11 millions d’aidants seulement 30% acceptent d’être accompagnés. »

Des structures insuffisantes

Pour la directrice de l’association A3, « les structures existent mais elles ne sont pas toujours suffisantes par rapport à l’augmentation de la population vieillissante. Il faut maintenant mieux orienter et mieux informer, beaucoup d’aidants souffrent d’un déficit d’informations. »

Seuls deux dispositifs existent à ce jour pour les personnes en situation d’handicap. La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), prend en charge les personnes en situation de handicap, par le biais de différentes aides. Pour les personnes âgées c’est l’APA, l’Allocation Personnalisée d’Accompagnement qui s’applique.

La grande difficulté de l’aidant, c’est l’isolement

Autre difficulté soulevée par Camille Dupré, l’isolement des aidants, confrontés souvent seuls à l’handicap d’un proche.

« Nous proposons un accompagnement psychologique de l’aidant pour lui faire comprendre que son statut d’aidant a des limites et qu’il se doit de prendre du répit, ne pas s’oublier, car finalement les aidants s’abandonnent à leur rôle et perdent tout contrôle sur leur propre vie », explique la directirce d’association A3.

« Nous faisons des groupes de parole, des analyses de pratique à l’intérieur de leur sphère familiale (…), nous les accompagnons vers des sorties plus récréatives. Les aidants aiment bien être entre eux, ils se sentent mieux compris (…) la grande difficulté de l’aidant, c’est l’isolement. »

Un vrai statut pour les aidants

Un grand plan, demandé par le président de la République, porté par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, doit être dévoilé à l’automne. L’objectif est d’aller vers une meilleure reconnaissance de l’aidant familial.

« La majorité des aidants travaille et notre grande inquiètude concerne les aidants en activité, explique Camille Dupré, conjuguer une double vie, d’aidant, de salarié, de mère de famille, c’est excessivement compliqué. »

Pour Camille Dupré, « il y a beaucoup de choses à faire, en matière de jours de congés ou d’aménagement du télétravail. »

Selon la directrice de l’association A3, « il faut aller vers un vrai statut de proche aidant (…) la notion d’aide, c’est une belle notion, c’est un enjeu sociétal fantastique. »

Source FR3.

Le parcours du combattant des parents d’enfants autistes dans les Alpes-Maritimes…

Le congrès international de l’autisme se tenait pour la première fois à Nice du 13 au 15 septembre.

Il a permis de dénoncer une nouvelle fois les difficultés que connaissent les personnes atteintes de troubles autistiques dans le département des Alpes-Maritimes comme dans le reste de la France.

En France, 700 000 personnes ont un trouble autistique, dont 100 000 enfants

Être parent d’un enfant autiste relève d’un véritable parcours du combattant. C’est notamment ce qui ressort du Congrès international de l’autisme qui a eu lieu à Nice du 13 au 15 septembre. Les difficultés commencent dès les premiers signes de ce trouble.

« Quand je me suis rendue compte que quelque chose n’allait pas chez mon fils, je suis allée voir ma pédiatre. Elle a tout de suite repéré un trouble autistique, mais j’ai dû attendre six mois pour avoir un rendez-vous dans un centre de ressource de l’autisme« , explique Maria, la mère d’un petit garçon de huit ans. Elle a pu obtenir un rendez-vous grâce à l’aide de son médecins, mais certaines familles attendent entre un et deux ans.

Un manque de structures

Ces délais d’attente s’expliquent par le manque de structures et de personnel dans les centres de ressource de l’autisme. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, il n’y en a qu’un seul, à l’hôpital Lenval à Nice.  Or, le diagnostique réalisé par ces centres est essentiel pour que les enfants autistes puissent aller à l’école ou pour que leurs frais médicaux soient remboursés.

Un trouble encore mal reconnu

À tout cela s’ajoute souvent la solitude des parents face au corps médical. « Certains médecins m’ont dit que mon fils était juste feignant, qu’il allait très bien, mais qu’il ne fallait pas le mettre à l’école parce qu’il était à côté de la plaque », s’indigne Maria, avant d’ajouter que dans la rue ou les transports en commun, certaines personnes sont très agressives et n’acceptent pas le handicap de son fils.

Les associations comme Autisme France, qui organisait le congrès à Nice, dénoncent ce retard dans les mentalités au sein de la population, et plus précisément au sein des corps médicaux, éducatifs et étatiques. En France, seuls 30% des enfants présentant des troubles autistiques sont scolarisés en maternelle, selon les centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP).

Source FRANCE BLEU.

Le congé pour les proches aidants bientôt indemnisé 40 euros net par jour…

Le congé des proches aidants sera bientôt indemnisé à hauteur d’environ 40 euros net par jour, c’est une information exclusive de nos confrères de Franceinfo.

Le congé pour les proches aidants bientôt indemnisé 40 euros net par jour

Le congé alloué aux proches aidants sera bientôt indemnisé à hauteur d’environ 40 euros net par jour, selon une information de franceinfo ce vendredi. Cette mesure, prévue dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, sera annoncée à la fin du mois par le gouvernement. Agnès Buzyn avait déjà précisé il y a quelques semaines la volonté du gouvernement d’indemniser le congé, on connaît aujourd’hui le montant.

Quatre millions d’actifs concernés

Ce congé spécifique de trois mois existe déjà pour les proches aidants qui ont un emploi. Il s’impose à l’employeur. Le gouvernement estime à 4 millions le nombre d’actifs potentiellement concernés, mais depuis sa création en 2017, très peu de Français en ont fait la demande, car le salarié n’est donc actuellement pas indemnisé pendant ce congé.

Le congé proche aidant peut être fractionné. Il sera donc possible d’être détaché et indemnisé un jour par semaine par exemple pour aider son proche, dans une limite cumulée de trois mois. La personne pourra ensuite le renouveler.

Le ministère de la Santé et l’Assurance maladie travaillent encore sur les modalités, et notamment sur les justificatifs à fournir à la Sécurité sociale et à l’employeur. Enfin, le gouvernement avait déjà fait part de son souhait que ce congé compte dans le calcul de la retraite des aidants. Il devrait intégrer cette disposition dans la future réforme des retraites. On estime à 8 millions le nombre de personnes en France qui s’occupent régulièrement ou au quotidien d’un parent malade, d’un enfant handicapé.

Source FRANCE BLEU.

Vos solutions pour aider les aidants : « On n’a pas besoin d’argent, mais de bras vaillants à un coût adapté »…

A l’occasion de la sortie de l’essai « Aidants, ces invisibles » et avant l’annonce du plan aidants du gouvernement prévu à l’automne, « 20 Minutes » a donné la parole aux aidants pour qu’ils racontent leurs besoins et leurs priorités.

Entre le vieillissement de la population, l'explosion des maladies chroniques et le virage de l'ambulatoire, la société va de plus en plus se reposer sur les aidants.

  • Le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, et notamment la création d’un congé aidant indemnisé.
  • Hélène Rossinot, médecin de santé publique, vient de publier un essai sur les Aidants qui leur donne la parole et qui propose des pistes pour faire face à l’urgence de les soulager.
  • Information, formation, suivi personnalisé et sur le long terme, matériel adapté… Les internautes de 20 Minutes ont été nombreux à proposer certaines solutions pour les aider dans leur quotidien d’aidants.

Trois petites lettres qui font basculer une vie. Pour beaucoup de Français, quand les soignants préviennent que leur proche hospitalisé peut passer à la HAD, pour Hospitalisation A Domicile, cela rime avec une cascade de contraintes : être disponible pour les rendez-vous médicaux, faire la toilette d’une mère alitée, trouver de la place chez soi pour un lit médicalisé… Pour d’autres, c’est un diagnostic de cancer, d’Alzheimer, de Parkinson, un accident de moto, un AVC qui fait trembler un équilibre familial. Environ 11 millions de Français épaulent au quotidien et bénévolement un parent dépendant, un enfant handicapé, un frère paraplégique…

Hélène Rossinot a donné la parole à certains de ces « couples » aidants-aidés aux situations aussi variées que complexes dans Aidants, ces invisibles* qui vient de paraître. L’occasion pour cette médecin et spécialiste de la question des aidants de souffler quelques solutions pour soulager ces citoyens qui perdent leur santé à s’occuper de celle de leur proche. Autant de pistes qui pourraient intéresser le gouvernement, qui doit dévoiler à l’automne un plan pour les aidants20 minutes a demandé à ses internautes concernés au premier chef de confier leurs inquiétudes, mais aussi les mesures qui pourraient les soulager (un peu).

Manque de place et tarifs prohibitifs

L’un des soucis pour les aidants familiaux, c’est que même s’ils le voulaient, ils ne pourraient pas placer leur proche dans un centre pour malades d’Alzheimer ou un Ephad. Par manque de places ou de moyens. « Il faudra absolument multiplier ces structures et en modérer le prix, car c’est une charge onéreuse, qui n’est pas à la portée de tous les retraités, plaide Martine, 64 ans, qui aide son mari malade. Il faudrait aussi un nombre plus important de chambres destinées aux séjours temporaires pour nous permettre de nous reposer plus souvent. »

Karine, 45 ans, s’occupe de sa mère qui souffre de démence vasculaire : « Je n’ai pas choisi ma situation, et je me retrouve malgré moi infirmière, aide-soignante, aide ménagère, comptable… Je ne souhaite pas être rémunérée pour l’aide que j’apporte à ma mère. Ni être professionnalisée. Je voudrais juste pouvoir reprendre le cours de ma vie. Alors non, je ne veux pas de relais. Je voudrais être purement et simplement remplacée. Mais les Ehpad sont très chers. »

Et le prix de ces structures n’est pas le seul frein. Pour Christian, 64 ans, qui s’occupe de sa mère grabataire, « il faudrait déjà que les prix pour l’aide à domicile pèsent moins lourd sur le budget des familles. Et que les soins à domiciles, comme l’aide à la toilette, soient décents et que les aides soignantes et infirmières – ou du moins les organismes qui les emploient – soient tenus d’assurer leurs services. »

Pouvoir passer le relais

S’il y a bien un mot qui revient dans les nombreux témoignages que nous avons reçus, c’est « épuisement ». Et les chiffres viennent confirmer cette mauvaise santé des aidants :  selon l’étude de la ​ Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 48 % des aidants familiaux ont une maladie chronique, 29 % se sentent anxieux et stressés, 25 % ressentent une fatigue physique et morale. Voilà pourquoi nombre de lecteurs suggèrent des solutions simples, adaptées et pas trop coûteuses pour que l’aidant puisse déléguer… et même prendre quelques jours de vacances.

Depuis la loi de 2015, certains aidants bénéficient du « droit au répit », une aide de 500 euros par an pour que l’aidant puisse prendre quelques jours de vacances par exemple. Inadapté, assure Moussa, 30 ans : « le droit au répit selon moi ne peut pas être efficace. Quand un aidant est « H24 » avec la personne dépendante, partir 2/3 jours suppose donc 72 heures d’intervention, donc plusieurs intervenants, pas forcement que des personnes que l’on connaît, ce qui ne facilite pas l’idée de partir « l’esprit léger » »…

Cédric voit son épouse s’éreinter à prendre soin de ses deux parents octogénaires et de son oncle, tous trois malades. « Ce qui aiderait le plus ma compagne, c’est de multiplier les assistances humaines. Ce dont ils ont tous besoin, ce n’est pas d’argent, mais des bras vaillants et courageux (pas comme ceux des trop brèves aides ménagères actuelles) à tarif adapté aux revenus de ses parents. Une équipe solide et fiable, capable de prendre le relais deux ou trois heures par jour (transport chez les médecins, tâches quotidiennes, disponibilité rapide en cas de chute). »

Même son de cloche du côté de Sarah, 43 ans, dont la mère souffre d’Alzheimer. « Ce qui aurait pu nous aider, c’est d’avoir un numéro d’urgence pour qu’une personne puisse passer une heure ou deux en notre absence pour gérer les situations de crise passagère. Pour rassurer la personne en détresse sans forcément appeler les pompiers, lever un malade pour le mettre au lit, que l’aidant puisse aller prendre l’air en cas de saturation… L’idée serait d’avoir une association, avec des intervenants sensibilisés au contexte, une sorte de dépannage ponctuel. »

Information et suivi dans la durée

Pour déléguer, encore faut-il savoir vers qui se tourner et avoir confiance dans la personne à qui on confie son proche malade… Quand le diagnostic d’Alzheimer a été posé sur son père, avant 60 ans, « on a basculé dans la grande famille des aidants familiaux, raconte Bérangère Pénaud. Et découvert la jungle médico-sociale. Le plus compliqué, c’est que la fragilité évolue. On met en place des solutions, et un mois plus tard, c’est obsolète. La solution dont je rêvais, c’était d’avoir quelqu’un de confiance avec qui discuter et qui puisse nous accompagner dans la durée. » Voilà pourquoi Bérangère Pénaud a lancé la semaine dernière un site, Amantine.fr, première plateforme qui propose un accompagnement global et individuel aux aidants. « Un expert médico-social est capable d’accompagner chaque couple aidant-aidé et d’activer des prestataires pour transformer une baignoire en douche, installer une télésurveillance, trouver une aide à domicile… », précise-t-elle.

Matériel et formation

Daniel, 79 ans, épaule sa femme de 82 ans qui souffre de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Pour lui, l’urgence, c’est d’avoir accès à une information pratique et fiable pour se procurer du matériel adapté. « Pour moi, la première des choses, c’est de fournir du matériel qui pourrait même être un exosquelette pour pouvoir manipuler la personne toute seule sans se casser le dos. »

Christine, 52 ans qui aide sa mère malade d’Alzheimer, estime qu’« il faudrait permettre aux aidants d’avoir accès plus facilement à des formations sur Alzheimer pour amener une distance nécessaire et aider à relativiser même l’agressivité de la personne souffrante ».

Un contrat d’aidant ?

En France, 50 % des aidants travaillent… mais 79 % ont des difficultés à concilier emploi et rôle d’aidant familial. Et quand la charge devient trop lourde, beaucoup démissionnent. Ce qui réduit drastiquement les revenus du ménage. Si aucun des internautes qui ont témoigné ne voit comme une priorité la création d’un congé aidant indemnisé, beaucoup estiment qu’il faut réfléchir à rémunérer ce travail invisible des aidants.

Pour Mathilde, dont la mère s’occupe depuis 27 ans 24 heures sur 24 de son grand frère autiste, le gouvernement devrait réfléchir à créer « un contrat de travail, équivalent à un contrat de travail basique mais spécialisé dans l’activité d’aidant familial. Ce qui pourrait assurer un salaire fixe, qui lui permettrait ensuite de trouver un logement. Ce contrat serait la garantie de leur dignité et de leur insertion dans la société. D’autre part, un congé rémunéré ne suffit pas, ce n’est même pas la demande, ni la solution principale je pense. »

Même idée pour Olivier, père d’une jeune fille de 27 ans atteinte d’une maladie rare. « Mettre une personne handicapée dans un centre coûte, au minimum, 800 euros par jour. Je pense que donner, à ceux qui veulent et qui peuvent, une rémunération au titre d’aidant, serait humainement tellement mieux et économiquement beaucoup moins onéreux. » Autre piste, soufflée par Christiane, 69 ans : « peut-être peut-on trouver un système de dédommagement plus important pour les aidants en activité ou pas, sous forme de dégrèvement d’impôts ? ».

Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

Source 20 MINUTES.

Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?…

VOUS TEMOIGNEZAlors que l’essai « Aidants, ces invisibles » sort ce mercredi et que le gouvernement doit annoncer un plan pour les aidants à l’automne, « 20 Minutes » interroge ses lecteurs.

Vous êtes aidant : Quelle serait selon vous la solution prioritaire pour vous soulager au quotidien ?. Illustration d'une personne prenant soin d'une personne âgée.

Ils sont 11 millions à aider chaque jour un père dépendant, une épouse atteinte de la maladie d’Alzheimer, un enfant handicapé… Mais parfois s’ignorent. Ces Français, qui ont souvent arrêté de travailler, de sortir, de partir en vacances ou qui jonglent entre rendez-vous médicaux, soutien et boulot, s’épuisent en prenant soin au quotidien d’un proche. Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants, qui devrait être dévoilé à l’automne, un essai donne une vision très concrète et humaine de ces quotidiens hétérogènes, mais toujours compliqués. Hélène Rossinot, médecin spécialiste de santé publique, publie ce mercredi Aidants, ces invisibles*, où elle liste un certain nombre de défis et de solutions pour soulager ces millions de Français.

Quelles solutions pour aider les aidants ?

Les aidants seront de plus en plus nombreux avec le vieillissement de la population, l’explosion des maladies chroniques et le virage de l’ambulatoire. Cette médecin rappelle donc l’urgence de se pencher sur cette question taboue : aujourd’hui, 1 salarié sur 6 est un aidant… Et d’ici à dix ans, ce sera 1 sur 4. En juillet, le gouvernement a annoncé qu’il allait créer en 2020 un congé indemnisé pour les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé. Sans préciser ni la durée, ni le montant de l’indemnisation.

Si vous êtes aidant, quelle serait, selon vous, la mesure prioritaire à prendre dans ce plan ? Avez-vous été soulagé par une solution, et si oui, laquelle ? Faut-il créer un « congé proche aidant » indemnisé, et à quelle hauteur ? Aujourd’hui, le « droit au répit » permet à des aidants de personnes âgées dépendantes de toucher 500 euros par an pour trouver des solutions de remplacement pendant leur congé. Est-ce suffisant ? Faut-il créer un statut de « relayeur », ces personnes qui remplacent l’aidant pour que ce dernier puisse prendre quelques jours de vacances ?

* Aidants, ces invisibles, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 €.

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Source 20 MINUTES.