A Toulouse, des parents remportent leur bataille pour que leur fils autiste entre au collège…

Dans le Nord de Toulouse, Jérôme Craipeau a remué ciel et terre, cet été, pour inscrire son fils atteint d’autisme dans une classe dédiée au collège.

Il est heureux d’y être parvenu mais amer d’avoir dû tant se battre, au moment où le gouvernement affiche sa volonté d’une école inclusive.

Jérôme Craipeau a remporté son combat pour son fils. - Radio France

Ilhan vient de faire sa rentrée en 6ème. Il souffre d’autisme et bénéficie d’un accompagnement dédié (avec plus ou moins de régularité) depuis que le diagnostic a été posé à l’école maternelle. Mais, avant l’été et faute d’avoir obtenu rapidement la notification nécessaire de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), il s’est vu refuser une place en classe de 6ème ULIS dans son collège de secteur avant de craindre de n’avoir de place dans aucun des établissements toulousains.

Ses parents ont pris les choses en main, diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, saisi le Ministère et même poursuivi le rectorat en justice. A l’arrivée, Ilhan vient de faire sa rentrée à Aucamville mais son père Jérôme Craipeau est amer d’avoir dû se battre ainsi pour ce qu’il estime être un droit.

« On est en colère parce qu’on se bat au quotidien avec le handicap de notre enfant. On n’a pas besoin qu’on nous rajoute des bâtons dans les roues. Peut-être que dans cinq, dix ans, tout sera bien mais aujourd’hui, on n’y est pas encore et nous, on est dedans et on essaie de s’en sortir « – Jérôme Craipeau, qui s’est battu pour la scolarisation de son fils autiste en 6ème.

En 12 ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés a quasiment triplé

L’inclusion à l’école des enfants en situation de handicap est sur toutes les lèvres en cette rentrée 2019.  Le gouvernement met en avant une série de mesures pour rendre la scolarité accessible aux enfants handicapés.  Dans chacun des départements de l’académie de Toulouse, s’ouvre une cellule d’accueil, d’écoute et de conseils destinée aux parents.

En 12 ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés a quasiment triplé. Ils sont plus de 18.000 aujourd’hui dans l’académie de Toulouse, soit 3% des effectifs. Avec toujours des AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) qui manquent pour satisfaire les besoins de l’ensemble d’entre eux. Plus de la moitié des élèves scolarisés dans le premier degré en ont besoin. Quatre de ces élèves sur 10 scolarisés en second degré.

Le gouvernement mise aussi sur les pôles inclusifs d’accompagnement localisés, les PIAL comme pilier majeur de l’école inclusive. Il y en a 202 sur toute l’académie, dont plus de la moitié rien que pour la Haute-Garonne. Ces PIAL doivent favoriser la coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap. Les parents craignent déjà que cette mutualisation des moyens nuise à l’individualisation des besoins.

Toujours un manque de moyens

Et les associations déplorent toujours un manque de moyens. Manque de moyens qui se retrouvent aussi dans les préoccupations des enseignants. Ceux du collège Saint-Exupéry de Condom dans le Gers sont appelés à la grève, ce mardi, pour dénoncer la suppression d’une classe de 5ème qui va faire grimper les effectifs à 30 élèves par classe. « Ça nous paraît énorme pour pouvoir faire réussir tous les élèves« , déplore Philippe Goirand, professeur d’EPS.

Source FRANCE BLEU.

La photo d’un enfant qui réconforte son nouvel ami autiste devient virale…

Une photo de deux garçons du primaire se tenant la main lors de la première journée d’école est devenue virale pour les bonnes raisons, à Wichita, dans l’État du Kansas.

La rentrée scolaire peut être source de stress pour un enfant. Ce peut l’être encore plus pour un enfant autiste. Pour le petit Connor, c’en était trop. Le garçon de huit ans s’est retrouvé isolé dans un coin, les larmes aux yeux, visiblement submergé par toute l’action autour de lui dans la cour d’école.

Le petit Christian n’est pas resté insensible à la situation et s’est rendu auprès de Connor. En lui tenant la main, il est parvenu à calmer son nouvel ami et à le convaincre d’entrer dans l’école.

Les mères des deux enfants ont été attendries par le geste de profonde bonté. Elles ne sont pas les seules puisque la photo des deux jeunes se tenant la main est devenue virale sur les réseaux sociaux.

«Tous les jours, je crains que quelqu’un rie de Connor parce qu’il ne parle pas correctement, qu’il ne reste pas en place, qu’il saute dans tous les sens ou qu’il se frappe dans les mains», admet sa mère April Crites.

Christian n’a jamais tenu compte des différences de Connor. Tout ce qu’il a aperçu, c’est un garçon qui avait besoin de soutien.

«Il a été gentil avec moi. C’était ma première journée à l’école et je me suis mis à pleurer. Il m’a alors aidé et j’étais heureux», explique Connor.

Pour les mères, la leçon est simple : «peu importe la couleur, le genre ou le handicap, soyez simplement gentils, ouvrez votre cœur. C’est ce dont notre monde a besoin», souligne Mme Crites.

«Un seul geste de bonté peut changer la vie de quelqu’un, peut changer le monde, enchaîne Courtney Moore, la mère de Christian. C’est vraiment tout ce que ça prend.»

Source TVA NOUVELLES.

Autisme : un potentiel lien avec des niveaux élevés d’œstrogènes chez la femme enceinte…

« Cette nouvelle découverte appuie l’idée que l’augmentation des hormones stéroïdes sexuelles prénatales est l’une des causes possibles de l’autisme ».

"Cette nouvelle découverte appuie l'idée que l'augmentation des hormones stéroïdes sexuelles prénatales est l'une des causes possibles de l'autisme".

Un taux élevé d’hormones pendant la grossesse pourrait être lié à la naissance d’enfants autistes, suggère une étude anglo-danoise. Ces résultats s’avèrent similaires à une précédente recherche réalisée en 2015 sur le lien entre autisme et hormones sexuelles mâles.

En France, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent environ 700.000 personnes, dont 100.000 âgées de moins de 20 ans, estime l‘Inserm. Bien que ces troubles neuro-développementaux soient en grande partie génétiques, les scientifiques continuent d’explorer des pistes afin de déterminer les autres causes éventuelles de TSA.

C’est précisément l’objectif d’une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge (Angleterre) et du Statens Serum Institut (Copenhague, Danemark), qui publie une nouvelle étude dans le journal Molecular Psychiatry.

En 2015, ces mêmes chercheurs avaient réalisé des travaux montrant que les androgènes, hormones stéroïdiennes qui favorisent le développement sexuel des mâles, étaient plus élevés au stade foetal chez les enfants qui ont développé de l’autisme à la naissance.

Pour cette nouvelle étude, les scientifiques ont réitéré leur expérience, mais en étudiant cette fois la présence d’oestrogènes, hormones naturellement sécrétées par les ovaires.

L’origine de ces taux élevés d’hormones reste à déterminer

Leurs recherches ont porté sur l’analyse du liquide amniotique de 98 femmes enceintes dont l’enfant à naître était autiste, tout en les comparant à 177 autres grossesses qui ont donné naissance à des enfants non autistes. L’objectif était d’évaluer les niveaux de quatre types d’oestrogènes (oestriol prénatal, œstradiol, œstrone et sulfate d’œstrone).

Au fil des recherches, les auteurs de l’étude ont constaté que le lien entre taux élevés d’œstrogènes avant la naissance et probabilité d’autisme était encore plus important que celui des taux élevés d’androgènes observés dans l’étude réalisée en 2015.

« Cette nouvelle donnée appuie l’idée que l’augmentation des hormones stéroïdes sexuelles prénatales est l’une des causes possibles de l’autisme. La génétique en est une autre et ces hormones interagissent probablement avec des facteurs génétiques qui affectent le développement du cerveau fœtal », explique le professeur Simon Baron-Cohen, directeur du Centre de recherche sur l’autisme de l’Université de Cambridge et auteur principal de l’étude.

Les recherches n’ont toutefois pas pu déterminer si ces taux élevés d’hormones provenaient de la femme enceinte, du foetus ou encore du placenta. « La prochaine étape devrait consister à étudier toutes ces sources éventuelles et la manière dont elles interagissent pendant la grossesse », précise Alex Tsompanidis, doctorant à l’université de Cambridge qui a participé à l’étude.

Source LA DEPÊCHE.

Des séances d’initiation au sauvetage sportif pour les jeunes en situation de handicap…

L’association de sauvetage et d’éducation à la sécurité du Cotentin (Ases) vient d’être agréée pour initier des jeunes non-valides au sauvetage sportif.

Il est encore rare de voir des clubs sportifs proposer des activités mixtes entre valides et personnes en situation de handicap.

Des séances d'initiation au sauvetage sportif pour les jeunes en situation de handicap. Né en Australie, le sauvetage sportif s'inspire des missions de sauvetage de manière ludique.

Tourlaville, Cherbourg-en-Cotentin, France

Cela faisait un certain temps que le club de sauvetage du Cotentin cherchait à rendre ses activités plus inclusives, quand les membres sont tombés sur une initiative australienne. « Starfish Nipper » permet à des jeunes en situation de handicap de découvrir le sauvetage sportif : une manière ludique de s’initier au sauvetage. Pour le trésorier de l’association, David Pichon, il s’agissait de faire connaître son sport mais aussi le milieu marin « à des jeunes qui n’ont pas forcément l’habitude d’y évoluer. » L’Ases Cotentin vient d’obtenir l’agrément, c’est le premier club en France à proposer cette mixité.

A l’occasion de la première séance vendredi à Collignon, la météo en a rebuté plus d’un. Mais une douzaine de jeunes membres ont bravé le vent et les nuages pour participer aux activités. Richard, 24 ans, est autiste. surtout grand amateur d’activités sportives. « On a surfé, on a nagé, on a appris à sauver quelqu’un en retournant la planche… C’est cette sensation sportive qui me plaît », confie-t-il en sortant de l’eau, avant d’ajouter : « mélanger neurotypiques [les personnes qui ne sont pas autistes, ndlr] et personnes handicapées, ça permet aussi de créer plus de lien et de solidarité« .

Pour continuer sur sa lancée et attirer du monde, le club compte organiser très vite de nouvelles séances.

Source FRANCE BLEU.

Une vaste étude dément une nouvelle fois le lien entre vaccin et autisme…

Une étude publiée en 1998 dans une grande revue scientifique avait semé le doute.

Elle a été retirée depuis.

C’est peut-être le point final de l’une des manipulations scientifiques ayant eu le plus de retentissement sur la santé publique ces dernières années. En 1998, une étude menée sur 12 enfants, publiée dans la prestigieuse revue The Lancet, suggérait l’existence d’un lien entre le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et l’autisme. Depuis, une dizaine d’études bien plus solides ont été réalisées. Aucune n’a confirmé cette hypothèse. En 2010, sous la pression de la communauté scientifique, The Lancet a d’ailleurs fini par retirer l’article. Pourtant, il est encore régulièrement brandi par les anti-vaccins.

Une étude de grande ampleur publiée cette semaine dans la revue Annals of Internal Medicine lui tord une nouvelle fois le cou et confirme que le ROR ne déclenche pas l’autisme. Les auteurs, quatre universitaires danois, ont passé en revue les dossiers médicaux de 650.000 enfants nés au Danemark entre 1999 et 2010. Au cours de cette période, 6500 enfants ont développé des troubles du spectre autistique. Les chercheurs ont alors comparé le nombre d’enfants autistes parmi les vaccinés et les non-vaccinés (au Danemark, la vaccination n’est pas obligatoire) et n’ont trouvé aucune différence.

«Un désaveu total»

Comment expliquer qu’une petite étude britannique publiée il y a vingt ans ait encore une telle répercussion aujourd’hui? «Ses auteurs ont été très habiles, la publication a été faite dans les règles de l’art, estime Françoise Salvadori, maître de conférences en immunologie à Dijon et coauteure de Antivax, la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours  (Éd. Vendémiaire). Ce qu’il faut savoir, c’est que cette étude n’avait absolument pas pour objet de faire le lien entre le vaccin ROR et l’autisme. Ils ont décrit un nouveau syndrome, l’entérocolite autistique, et ce n’est qu’en conclusion qu’ils ont suggéré cette hypothèse.»

Les auteurs, dont le chef de file était Andrew Wakefield, un chirurgien digestif, ne se sont toutefois pas embarrassés de telles précautions une fois l’étude publiée. «Wakefield s’est empressé d’organiser des conférences de presse où il annonçait clairement l’existence de ce lien», raconte Françoise Salvadori. Mais le médecin n’était pas tout blanc dans l’affaire. En 2011, une enquête réalisée par Brian Deer, un journaliste britannique au Sunday Times, a révélé que des données avaient été trafiquées et que le scientifique avait un intérêt personnel dans l’affaire. «Non seulement il a été rémunéré par un cabinet d’avocats mandaté par des familles d’enfants autistes pour faire un recours contre le fabricant du vaccin, mais il avait aussi constitué une société dans le but de commercialiser des tests diagnostic», rapporte Françoise Salvadori.

Le soutien de Donald Trump

L’année précédant ces révélations, The Lancet avait décidé de retirer l’étude, douze ans après sa publication. «C’est un acte très rare, un désaveu total de la part de la communauté scientifique», commente l’immunologiste. Mais alors que l’étude avait bénéficié d’une forte couverture médiatique au moment de sa publication – le plus souvent favorable à la thèse de Wakefield -, l’annonce de la rétraction n’a été que faiblement relayée par les médias. Par la suite, Andrew Wakefield, répudié par ses pairs, privé de l’exercice de la médecine au Royaume-Uni, a émigré aux États-Unis où il a obtenu le soutien de Donald Trump en personne!

Malgré cette marche arrière, le mal était fait. «Au Royaume-Uni, l’affaire a eu un retentissement immédiat», souligne Françoise Salvadori. Dans les années qui ont suivi la publication, la couverture vaccinale a considérablement chuté en Angleterre, jusqu’à 50 % dans certains quartiers de Londres, avant de remonter dix ans plus tard.

En France, ce n’est que récemment que cette affaire a fait parler d’elle. «L’information a été diffusée de façon souterraine dans les milieux opposés à la vaccination, notamment sur les blogs et les réseaux sociaux, explique Jocelyn Raude, chercheur en psychologie sociale à l’École des hautes études en santé publique. Cette controverse a pénétré les représentations collectives sur les vaccins, mais pas autant que celle sur la présence d’aluminium qui est, elle, franco-française.»

De son côté, Andrew Wakefield continue de défendre sa théorie. En 2016, il a réalisé un film (Vaxxed) que l’eurodéputée Michèle Rivasi a tenté de faire diffuser au Parlement européen en 2017. «Malgré le poids des preuves scientifiques, il y aura toujours des gens qui estiment qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Cette fraude a encore de beaux jours devant elle», déplore Françoise Salvadori.

Source LE FIGARO.

A Limoges, une spécialiste mondiale était l’invitée d’un colloque sur les rapports amoureux chez les personnes autistes…

Isabelle Hénault, psychologue-sexologue québécoise, est venue expliquer à des familles et des professionnels comment aider les personnes atteintes de TSA (troubles du spectre de l’autisme) à éviter les maladresses ou les malentendus dans les relations amoureuses.

Un sujet rarement abordé en France.

A Limoges, une spécialiste mondiale était l'invitée d'un colloque sur les rapports amoureux chez les personnes autistes

Limoges – France

Comment déclarer sa flamme ou savoir si l’autre est consentant, lorsqu’on est « handicapé de la relation sociale » ? Depuis lundi, conférences et ateliers s’enchaînent à Limoges, autour des relations intimes et de la sexualité chez les personnes atteintes d’autisme, et notamment du syndrome d’Asperger. Invitée de ce colloque, Isabelle Hénault, directrice de la clinique Autisme et Asperger de Montréal, a répondu  aux questions d’Alain Ginestet sur France Bleu Limousin.

Vous êtes psychologue ET sexologue, car l’autisme ou le syndrôme d’Asperger pénalise aussi beaucoup ceux qui en souffre dans leur vie sexuelle et sentimentale…

Tout à fait. L’information sur la sexualité est une des premières demandes des adolescents et des adultes que je rencontre. Ils sont curieux comme tout le monde, mais comme ils ont un écart par rapport aux relations sociales, ils ont moins d’amis et donc moins de chances de discuter avec les copains-copines de la sexualité, des changements à la puberté, des étapes de la relation, du romantisme…

Et ces difficultés dans les interactions sociales, on les retrouve aussi dans la relation amoureuse ?

Oui, ils peuvent avoir le désir d’entrer en relation, mais ils ont une maladresse sociale et donc ils ont du mal à avoir un amoureux ou une amoureuse. Donc, le but de mon intervention comme sexologue-psychologue, c’est de leur donner des outils pour les guider et un cadre de référence. Il n’y a pas de recette magique ! Mais au fil des années, on a trouvé des pistes intéressantes. On utilise des vidéos, des mises en situation pour leur proposer des modèles positifs. Par exemple comment vérifier le consentement chez l’autre, comment donner son consentement, comment décoder le non-verbal : on a une foule d’activités, qui ont été toutes validées scientifiquement.

Lors de ce colloque, Rémy Rouquette, qui a écrit un livre sur sa vie avec le syndrome d’Asperger (De l’ombre à la lumière, éditions Baudelaire), raconte les problèmes qu’il a connus, car il prend trop « les choses au premier degré » dit-il, il dit qu’il a des difficultés avec les nuances…

Quand on parle des nuances, il y a le verbal et le non-verbal. Et les personnes avec autisme prennent les choses au 1er degré, de manière littérale. Ce qui engendre parfois des malentendus, des maladresses. Et s’il y a un domaine où il faut que les choses soient les plus claires possibles, c’est bien l’intimité et la sexualité !

Est-ce que ça peut s’arranger dans le temps ?

Oui tout à fait, on peut travailler au niveau des comportements. Si on a des gens qui ont des maladresses, on leur propose des modèles, des histoires sociales, des scénarios. On explique de façon très détaillée et visuelle quels sont les comportements adaptés. Et avec les autistes qui sont de haut-niveau de fonctionnement, type Asperger, on peut aller plus dans les subtilités et favoriser des relations plus enrichissantes. Le fait de rencontrer un amoureux, mais aussi de divulguer son diagnostic : à quel moment on en parle, à qui, est-ce une bonne chose ou pas.

C’est un sujet tabou ? Peut-être moins au Quebec qu’en France ?

Ils ont un département de sexologie au Quebec depuis 20 à 30 ans, et on en parle beaucoup. En France, je pense que c’est lié à une méconnaissance générale de l’autisme. Et du coup, ça n’est pas le premier sujet qui est traité. Mais je vois qu’on en parle de plus en plus.

Source FRANCE BLEU.

«Beaucoup d’aidants sont proches du burn-out» alerte un médecin…

Le Dr Géraldine Pouly prend en charge les aidants des personnes handicapées ou malades à la maison de répit, inaugurée en juin près de Lyon.

 «Beaucoup d’aidants sont proches du burn-out» alerte un médecin. Ouverte depuis neuf mois, la maison de répit de Tassin-la-Demi-Lune (Rhône) croule sous les demandes.

C’est à elle que les aidants se confient, à bout de souffle. Géraldine Pouly est médecin coordinatrice à la maison de répit, à Tassin-la-Demi-Lune (Rhône), près de Lyon. Une structure innovante qui prend en charge ces héros du quotidien, souvent épuisés à force de s’occuper d’un proche, handicapé ou malade.

Peut-on s’attendre à une explosion du nombre d’aidants ?

GÉRALDINE POULY. Oui, fatalement. Nous sommes déjà dans une situation d’urgence. Aujourd’hui, les séjours à l’hôpital sont de plus en plus courts alors que le nombre de patients vivant avec une maladie chronique ou un cancer ne cesse d’augmenter. Les aidants s’épuisent plus vite, plus longtemps, plus gravement. Certains sont même double aidants avec un époux malade et un enfant handicapé. Leur charge mentale est alors multipliée par deux.

Quelles sont les conséquences sur leur santé ?

Beaucoup sont proches du burn-out. Ils passent parfois 50 heures par semaine auprès de leur parent malade, âgé ou handicapé. La majorité a déjà réduit son temps de travail, d’autres ont dû quitter leur emploi. Les aidants sont concentrés sur l’autre, son alimentation, sa douleur, ses rendez-vous médicaux. Et ils finissent par s’oublier . Certains sont dans un état de fatigue tellement avancé qu’ils n’ont plus la force de se lever le matin. Ils vont jusqu’à faire hospitaliser leur proche qui n’en a pas besoin, juste pour se reposer. Forcément, on leur demande de courir un marathon sans fin au rythme d’un sprint. À un moment, le corps craque et s’écroule.

Comment les prenez-vous en charge ?

Avant leur séjour en maison de répit, une équipe mobile se rend d’abord à leur domicile pour voir leur quotidien d’aidant. Première chose, on leur demande de s’asseoir. Cela n’a l’air de rien mais leur rythme est tellement effréné qu’ils ne prennent jamais le temps de s’arrêter. Puis, on les questionne. Peu à peu, ils nous confient dormir quatre heures par nuit parce que leur fils handicapé se réveille sans cesse. Certains n’ont pas vu de médecin depuis des années, ont renoncé au sport et aux loisirs. Ils sont tellement envahis par leur tâche qu’ils oublient leurs propres besoins. On les aide à prendre conscience de leur situation, à trouver des solutions, à alléger leur vie.

Quelles décisions faut-il prendre au niveau national ?

Mon souhait le plus cher, c’est qu’une consultation dédiée aux aidants voit le jour. Il faudrait aussi créer une maison de répit par département. Des endroits où ils peuvent souffler. Je me souviens d’une femme âgée qui avait des troubles de l’équilibre et des malaises. Elle n’avait pas eu d’autre choix que d’aller aux urgences avec son fils handicapé car personne ne pouvait s’en occuper. La prévention est aussi primordiale. Plus les aidants touchent le fond, plus il est difficile de remonter la pente. Si on ne fait rien, on se retrouvera avec deux personnes malades au lieu d’une.

Source LE PARISIEN.

 

Pays de Montbéliard – Elle veut une scolarisation classique pour son fils autiste…

Sophie (1) est la maman de Julien (1), à qui des troubles autistiques ont été diagnostiqués.

Elle souhaite le maintenir en scolarité classique avec une auxiliaire de vie scolaire, alors que la MDPH plaide pour une classe Ulis. Pour l’heure, Julien ne bénéficie ni de l’une, ni de l’autre.

Désemparée, la maman a le sentiment de ne pas avoir été entendue.

La maman estime que la Maison départementale des personnes handicapées a pris sa décision avant même de l’écouter.  Photo  d’illustration PQR/OUEST FRANCE/Jérôme FOUQUET

Sophie est la maman d’un petit garçon de 10 ans à qui on a diagnostiqué un retard de langage, des troubles de l’apprentissage et du comportement avec traits autistiques. Depuis trois ans, elle demande que son fils Julien (1), scolarisé en classe de CM1 dans une école du Pays de Montbéliard, soit accompagné au quotidien par une auxiliaire de vie scolaire (AVS), ce dont il bénéficiait à l’école maternelle. C’est une classe Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) qui a été préconisée. « D’autres enfants autistes en bénéficient à l’école », clame la mère, qui en est persuadée : dans une classe ordinaire, « il progresse, je le vois ».

« Comparer un autisme à un autre n’a pas de fondement », répond Julie Masselot, directrice déléguée de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du Doubs. Concernant l’autisme : « Le diagnostic n’est pas celui-là », précise-t-elle, bien que les « traits autistiques » des troubles de comportements de l’enfant soient bel et bien diagnostiqués sur un certificat médical récent.

« Ce qui est important, ce n’est pas tant le handicap que l’évolution des besoins de l’enfant », ajoute Julie Masselot. Au-delà de cette divergence, c’est la méthode, et le sentiment de ne pas avoir été écoutée, qui ont choqué la maman, laquelle s’était déplacée jusqu’à Besançon, en commission, pour décrire le quotidien de son fils : « On m’a répondu,’’la décision est prise’’. A quoi ça sert de faire de déplacement ? », demande Sophie. « J’ai aussi entendu dire ‘’de toute façon, elle ne comprend rien’’. « Ce ne sont pas les propos qui ont été tenus », répond de son côté la directrice. « Il a été dit que la communication était compliquée. Aussi, elle a pu s’exprimer pendant une vingtaine de minutes devant la commission. Ce fonctionnement est un peu technocratique, on le regrette. Mais depuis quelque temps, nous avons eu souvent cette maman au téléphone ».

Aujourd’hui, ni classe Ulis, ni AVS

Cette commission a tout de même reconnu le handicap de Julien : une allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) a été accordée. Mais en dessous du seuil de handicap de 80 %, réclamé par la maman qui, depuis environ 7 ans, a dû arrêter son travail pour accompagner son fils. « Je n’ai pas d’autres ressources que celles de mon conjoint ».

Autre argument avancé, les changements de contextes, et d’habitudes, synonymes de troubles supplémentaires pour l’enfant. « On ne peut pas maintenir un enfant dans un programme qui ne répond pas à ses besoins simplement pour le non-changement », répond la directrice. Et de conclure : « Entre les attentes et les préconisations, on n’est pas sur un grand écart. La classe Ulis est dans un milieu scolaire standard, les enfants mangent à la cantine comme les autres, sont encadrés par une AVS et, selon les cas, sont inclus régulièrement dans des classes ordinaires pour suivre certains cours ».

Pour l’heure, et depuis plusieurs années, Julien n’a ni parcours adapté en Ulis, ni AVS de soutien au quotidien. Simplement, un emploi du temps adapté, pour, entre autres, suivre des soins au Centre médico-psycho-pédagogique de la Petite-Hollande.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Charente-Maritime : un centre spécialisé accueille les adultes autistes à Gémozac… Vidéo…

En Charente-Maritime, à Gémozac, un centre spécialisé accueille des adultes autistes en logement définitif.

C’est une initiative de l’association Emmanuelle qui oeuvre pour la prise en charge et la réinsertion des personnes atteintes de troubles autistiques.

Le centre pour adultes autistes de Gémozac a été conçu comme un village avec une place centrale propice aux rencontres. / © France Télévisions

La France compte environ 600 000 personnes touchées par l’autisme mais les centres pour accueillir les adultes souffrant de ce handicap ne sont pas assez nombreux et de très nombreux malades doivent être placés en hôpital psychiatrique ou des dans structures qui ne leur sont pas adaptées.

Le nombre de structures adaptées nettement insuffisant

Le nombre des établissements spécialisés pour les adultes est nettement insuffisant et moins important que ceux destinés aux enfants.
En février 2018, la HAS (Haute Autorité de Santé) constatait dans une recommandation que « l’offre d’accompagnement des adultes autistes est moins développée et structurée que pour l’enfant. »

« Pourtant, arrivée à l’âge adulte, une personne autiste doit pouvoir bénéficier d’un accompagnement favorisant son autonomie, son inclusion dans la vie de la cité et la mise en œuvre de ses droits au quotidien. » ajoutait la HAS.

La Haute Autorité de Santé recommandait alors de développer à la fois les services pouvant maintenir les adultes autistes à domicile et de renforcer l’offre en établissements médico-sociaux spécialisés. Pour certains adultes autistes, il s’agit parfois de la seule solution adaptée.

« On note là aussi que l’offre est insuffisante : moins de 7 000 places en 2014 et plus de 1 000 adultes vivant encore dans des établissements pour adolescents faute de place. » constate l’HAS.

« Redonner l’espoir de vivre »

La  Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) de Haute Saintonge que l‘association Emmanuelle a ouvert à Gémozac est le second de ce type en Charente-Maritime après la maison de Châtelaillon-Plage. Il propose 28 logements individuels.

Les repas sont pris en commun mais ils sont adaptés à chacun. Les résidents trouvent ici un accueil mais aussi un véritable apprentissage de la vie avec différents ateliers dont ceux tournés vers l’agriculture.

« Ces ateliers les apaisent pour certains et leur permet de prendre conscience qu’il existe d’autres choses en dehors d’eux, d’autres êtres vivants qu’eux » explique Valérie Vincent, la directrice de la MAS de Haute Saintonge.

Les effets de cette pédagogie et de l’accueil spécialisé proposé à chaque résident se font déjà sentir et ont permis dans certains cas de diminuer le traitement médicamenteux. Une étape importante pour l’Association Emmanuelle qui affiche ses ambitions : « permettre aux autistes adultes de retrouver leur dignité et de retrouver un espoir de vivre et un avenir ».

Le reportage réalisé à la MAS de Haute saintonge par Alain Darrigrand, Julia Vandal et Jennifer Russeil :

Source FR3.

Un job coach pour aider les jeunes autistes à trouver du travail… Vidéo…

Depuis 2012, l’association Handisup basée à Rouen, propose aux jeunes autistes qui le souhaitent d’être accompagné par des job coachs.

Un job coach pour aider les jeunes autistes à trouver du travail

Ils les aident à décrocher des stages ou des emplois dans des entreprises. Les job coachs réalisent en amont un travail avec les jeunes autistes mais ils se déplacent également dans les entreprises pour sensibiliser le personnel à l’autisme. Exemple chez Thales à Ymare où Sébastien, jeune bachelier, va travailler cet été.

L’autisme touche aujourd’hui 1 enfant sur 1000 en France, des chiffres qui ne cessent de progresser. Pour aider les jeunes autistes dans leurs démarches pour trouver des stages ou des emplois, depuis 2012 l’association a mis en place des job coachs. Ils permettent de préparer le jeune et l’entreprise qui l’accueille pour que tout se passe bien.

A Rouen, cette année, l’association Handisup accompagne ainsi 135 lycéens ou étudiants autistes. Parmi eux Sébastien, qui vient toujours d’avoir le baccalauréat. Il effectuera cet été son premier job d’été chez Thales à Ymare.
Cet été 6 jeunes suivis par l’association Handisup seront embauchés en emploi d’été ici chez Thales.

Des CDD d’été, qui ont été préparés en amont par la job coach d’Handisup en plusieurs étapes. Une préparation du jeune pour qu’il soit prêt à découvrir le monde de l’entreprise sans stress.

Quelques semaines avant l’été, Handisup organise une visite d’entreprise afin que les jeunes découvrent leur environnement de travail. La plupart veulent également savoir quel sera leur fonction exacte.

Au sein de l’entreprise, chaque jeune un parrain, un référent en cas de besoin. Après un premier temps consacré à la visite, la deuxième partie de l’après midi est une sensibilisation qui s’adresse aux futures collègues des jeunes autistes.

Un Nouveau métier et un guide

La sensibilisation est menée par Marion qui est job coach , un métier crée en 2012 dans l’association pour répondre à l’augmentation du nombre de jeunes étudiants autistes. La job coach explique aux salariés les spécificités de l’autisme et leur donne quelques conseils sur l’attitude à adopter.
Elle leur distribue également un guide, appelé SIMON, qui donne quelques exemples concrets. C’est le seul guide de ce type aujourd’hui, il est téléchargeable en ligne.

Médiatrice entre le jeune et l’entreprise, la job coach sera ainsi joignable en cas de problème au moment du stage et du CDD.

Cet accompagnement n’est pas systématique, il a lieu uniquement pour les jeunes qui en expriment le besoin.

Une méthode efficace

« Dans quelques semaines, Louis, 18 ans occupera ici son premier emploi d’été. Grâce à la visite et au travail de Marion en amont, il est aujourd’hui plus serein. »
Le site Thales d’Ymare travaille depuis 10 ans avec l’association Handisup, un partenariat qui a permis plusieurs embauches en CDI.
A Ymare le taux d ’emploi de personnes en situation de handicap est de 6.71%, au dessus des obligations légales, un élément de diversité devenu culture d’entreprise.

Cet été 9 jeunes autistes ont été embauchés grâce au travail des jobs coachs.

Source FRANCE 3.