A Toulouse, des parents remportent leur bataille pour que leur fils autiste entre au collège…

Dans le Nord de Toulouse, Jérôme Craipeau a remué ciel et terre, cet été, pour inscrire son fils atteint d’autisme dans une classe dédiée au collège.

Il est heureux d’y être parvenu mais amer d’avoir dû tant se battre, au moment où le gouvernement affiche sa volonté d’une école inclusive.

Jérôme Craipeau a remporté son combat pour son fils. - Radio France

Ilhan vient de faire sa rentrée en 6ème. Il souffre d’autisme et bénéficie d’un accompagnement dédié (avec plus ou moins de régularité) depuis que le diagnostic a été posé à l’école maternelle. Mais, avant l’été et faute d’avoir obtenu rapidement la notification nécessaire de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), il s’est vu refuser une place en classe de 6ème ULIS dans son collège de secteur avant de craindre de n’avoir de place dans aucun des établissements toulousains.

Ses parents ont pris les choses en main, diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux, saisi le Ministère et même poursuivi le rectorat en justice. A l’arrivée, Ilhan vient de faire sa rentrée à Aucamville mais son père Jérôme Craipeau est amer d’avoir dû se battre ainsi pour ce qu’il estime être un droit.

« On est en colère parce qu’on se bat au quotidien avec le handicap de notre enfant. On n’a pas besoin qu’on nous rajoute des bâtons dans les roues. Peut-être que dans cinq, dix ans, tout sera bien mais aujourd’hui, on n’y est pas encore et nous, on est dedans et on essaie de s’en sortir « – Jérôme Craipeau, qui s’est battu pour la scolarisation de son fils autiste en 6ème.

En 12 ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés a quasiment triplé

L’inclusion à l’école des enfants en situation de handicap est sur toutes les lèvres en cette rentrée 2019.  Le gouvernement met en avant une série de mesures pour rendre la scolarité accessible aux enfants handicapés.  Dans chacun des départements de l’académie de Toulouse, s’ouvre une cellule d’accueil, d’écoute et de conseils destinée aux parents.

En 12 ans, le nombre d’enfants handicapés scolarisés a quasiment triplé. Ils sont plus de 18.000 aujourd’hui dans l’académie de Toulouse, soit 3% des effectifs. Avec toujours des AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) qui manquent pour satisfaire les besoins de l’ensemble d’entre eux. Plus de la moitié des élèves scolarisés dans le premier degré en ont besoin. Quatre de ces élèves sur 10 scolarisés en second degré.

Le gouvernement mise aussi sur les pôles inclusifs d’accompagnement localisés, les PIAL comme pilier majeur de l’école inclusive. Il y en a 202 sur toute l’académie, dont plus de la moitié rien que pour la Haute-Garonne. Ces PIAL doivent favoriser la coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap. Les parents craignent déjà que cette mutualisation des moyens nuise à l’individualisation des besoins.

Toujours un manque de moyens

Et les associations déplorent toujours un manque de moyens. Manque de moyens qui se retrouvent aussi dans les préoccupations des enseignants. Ceux du collège Saint-Exupéry de Condom dans le Gers sont appelés à la grève, ce mardi, pour dénoncer la suppression d’une classe de 5ème qui va faire grimper les effectifs à 30 élèves par classe. « Ça nous paraît énorme pour pouvoir faire réussir tous les élèves« , déplore Philippe Goirand, professeur d’EPS.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.