À Pau, les agents de la mairie dans la peau de personnes en situation de handicap …

Pour sensibiliser ses agents aux difficultés de déplacement pour les personnes en situation de handicap, la mairie de Pau a demandé à plusieurs associations de confronter ses agents aux réalités du terrain.

À Pau, les agents de la mairie dans la peau de personnes en situation de handicap

Guillaume Dalmau, un bandeau noir sur les yeux et une canne pour malvoyant à la main, se déplace lentement accompagné d’une bénévole d’association pour déficients visuels. Concentré, il manque plusieurs fois de trébucher. « C’est une autre appréhension de l’espace public, on imagine cela plus facile que ça ne l’est vraiment » constate Guillaume Dalmau, agent en charge de la voirie à la mairie de Pau.

Toute l’année, plusieurs associations telles que l’Union nationale des aveugles et déficients visuels, l’Association des paralysés de France ou encore l’association Valentin Haüy font des demi-journées de sensibilisations aux handicaps. Les salariés de la mairie de Pau sont amenés à se déplacer en fauteuil roulant ou à se mettre dans la peau d’une personne déficiente visuelle. Ce mardi, les agents de la voirie se sont prêtés à l’exercice dans le centre-ville de Pau. Ce jeudi, c’était au tour des agents de la médiathèque André Labarrère d’être sensibilisé aux conditions d’accueil.

On se rend compte à quel point c’est difficile de se déplacer dans l’espace public. »
— Guillaume Dalmau, agent de la mairie de Pau

C’est une initiative de la mairie de Pau. Depuis quatre ans, plusieurs actions sont menées pour sensibiliser ses agents aux difficultés que rencontrent les personnes en situation de handicap, mais c’est la première fois que les agents participent à une simulation dans les conditions réelles. « L’un des premiers axes à développer si on veut permettre aux personnes en situation de handicap de se déplacer comme tout le monde, c’est l’accueil. Pour proposer des dispositifs il faut bien les connaître » explique Sylvia Gonzalez, en charge de la mission handicap. La participation des employés se fait sur la base du volontariat, les associations mènent ces actions de façon bénévole. Pour le moment, une quarantaine d’agents y ont participé.

Source FRANCE BLEU.

Vidéo – Transport des personnes en fauteuil : encore du chemin à parcourir…

Les valides ne s’en rendent généralement pas compte, mais les personnes à mobilité réduite rencontrent encore de sérieuses difficultés pour utiliser les transports publics.

L’association APF France handicap organise ce mercredi 26 septembre une journée dédiée à cette cause.

Avant de prendre le bus, les difficultés de Jean-Luc et Abdallah débutent parfois sur le quai, au pied d’arbres non équipés de grilles au sol.
Des contraintes invisibles pour les personnes valides, et pourtant, elles représentent un véritable danger.

Ensuite, les personnes à mobilité réduite peuvent monter dans le bus grâce à des « palettes » électriques.
Dans l’agglomération de Limoges, plus de 90% des véhicules sont adaptés.
Des préoccupations demeurent cependant : par exemple, la validation du titre de transport nécessite un déplacement dans le bus qui peut s’avérer difficile.

Mais la plus grosse crainte, ce sont les arrêts qui n’ont pas encore été adaptés.
Malgré la bienveillance des chauffeurs, la descente peut alors être compliquée.

Beaucoup d’efforts de l’agglomération

Tout n’est pas négatif, loin de là : près de la moitié des arrêts de l’agglomération sont aujourd’hui adaptés.
51 ont été aménagés en 2017.
Cela représente un coût financier important, mais la volonté politique est nette et les discussions entre élus et associations sont régulières.

Pour l’association APF France handicap, qui suit de près ces évolutions, le problème est plus global : des difficultés d’accessibilité subsistent aussi dans d’autres réseaux de transports, le train, ou même à l’hôpital. Elles rendent le quotidien encore plus difficile.

Le sujet est pourtant majeur. Le risque, c’est l’isolement, et l’exclusion.

Le regard de la société a déjà beaucoup évolué ces dernières années, mais du travail reste à faire pour rendre la ville accessible à tous.

Source FR3.

Les sourds manifestent pour que leur langue soit enseignée…

Journée mondiale des sourds, samedi 21 septembre.

A cette occasion, un rassemblement a été organisé à Paris place de la république, pour réclamer que la langue des signes soit davantage enseignée aux enfants sourds.

Les sourds manifestent pour que leur langue soit enseignée

« Étudiants sourds debout ! Revendiquons notre droit à léducation », figuraient sur les pancartes brandies par sourds et entendants de tous âges, au milieu de ballons et drapeaux bleu turquoise.

« Aujourdhui, cest notre marche de la fierté, la fierté dêtre sourds, a lancé depuis une tribune, en signant, Vincent Cottineau, le président de la Fédération nationale des sourds de France (FNSF). Chaque enfant sourd, avec sa famille, doit avoir accès à la langue des signes le plus précocement possible », a-t-il déclaré.

20 000 enfants scolarisés

La langue des signes françaises (LSF) suscite un engouement croissant auprès du public entendant : les cours et initiations se multiplient, y compris en milieu scolaire auprès d’enfants ou adolescents. Pourtant, de nombreux enfants sourds peinent à y avoir accès et à être éduqués dans cette langue.

« Des établissements médico-sociaux utilisent la LSF à contrecoeur et en dernier recours, quand lenfant présente des signes inquiétants déchec linguistique, psycho-affectif et scolaire », se désole le président de la FNSF. Au final, « il y a plus de locuteurs entendants qui maîtrisent la LSF que de locuteurs eux-mêmes sourds ! »

Sur les 17 000 à 21 000 enfants sourds scolarisés en France, seuls 4 à 5 % le sont en langue des signes, selon la Fédération, qui recense « moins dune vingtaine de classes où « lenseignement des matières est donné en LSF ».

La grande majorité des enfants sourds, sont d’abord « oralisés », c’est-à-dire qu’ils apprennent à parler et à lire sur les lèvres, avec plus ou moins de difficultés. La plupart acquièrent la langue des signes plus tard, à l’adolescence.

Source OUEST FRANCE.

Meaux : des personnes handicapées condamnées à verser 116 235 euros de dommages et intérêts à Disneyland Paris…

Six personnes âgées de 31 à 65 ans ont été jugées coupables mercredi d’abus de confiance et de complicité d’abus de confiance par le tribunal correctionnel de Meaux.

Elles ont revendu à de très nombreuses reprises des billets accompagnateurs délivrés gratuitement par le parc d’attraction.

Meaux : des personnes handicapées condamnées à verser 116 235 euros de dommages et intérêts à Disneyland Paris. Photo d'illustration

Ces deux couples de personnes handicapées et deux de leurs proches ont transformé leur abonnement à Disneyland Paris en « entreprise de fabrication d’argent liquide », pour reprendre l’expression du procureur de la République. Six personnes originaires de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) et âgées de 31 à 65 ans ont été condamnées mercredi pour abus de confiance et complicité d’abus de confiance par le tribunal correctionnel de Meaux.

Le manège bien rôdé a duré entre 2016 et 2017. Les quatre personnes handicapées adorent Mickey au point d’avoir chacune un « Pass annuel Infinity ». Ce sésame leur permet d’entrer chaque jour dans le célèbre parc d’attraction. Mais, en plus, comme elles sont à mobilité réduite, elles bénéficient gratuitement d’une entrée supplémentaire pour un accompagnateur.

« Ils se sont servis de leur handicap »

C’est ce ticket qui est revendu entre 35 et 50 euros, soit moitié moins environ qu’une entrée plein tarif, plusieurs fois par jours à des acheteurs contactés sur Facebook ou Le Bon Coin. Un premier faux-accompagnateur entre dans le parc avec les couples, puis, après une transaction dans les toilettes, les personnes handicapées récupèrent le billet d’entrée, ressortent, le revendent et répètent l’opération. L’opération est répétée jusqu’à cinq fois par jour, quatre fois par semaine.

Chaque couple a gagné comme ça jusqu’à 1 500 euros par mois. Les comptes sont précis, explique la présidente du tribunal car ils sont tenus dans des carnets retrouvés à leur domicile. L’organisation était « millimétrée », ajoute le procureur qui lance que « le plus attristant est qu’ils se sont servis de leur handicap ». Il demande un an et demi de prison avec sursi à l’encontre des deux couples.

« Profiter du système n’est pas illégal »

Les prévenus, présents à l’audience, ne répondent pas aux questions du tribunal. Ils exercent leur droit au silence mais écoutent attentivement la partie civile qui estime à 130 000 euros le préjudice pour Disney. La défense répond qu’il ne peut y avoir de manque à gagner sur un billet gratuit. L’avocat reconnaît, quand même, le manque de moral mais « profiter du système n’est pas illégal », estime-t-il en plaidant la relaxe. Il n’aura pas convaincu le tribunal qui a jugé les six personnes coupables d’abus de confiance et de complicité d’abus de confiance.

Les deux couples sont condamnés à dix mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende. Ils devront également verser 116 235 € de dommages et intérêts à Disneyland Paris. Les deux complices, eux, s’en tirent avec 2 000 euros d’amende. Tous les six devraient faire appel.

Source FRANCE BLEU.

Nantes : elle interpelle le Président Macron en chanson pour son fils Malone, autiste et épileptique sévère…

Malone, 6 ans et demi, souffre d’autisme et d’épilepsie sévères.

Pour cette nouvelle rentrée scolaire, il est toujours sans solution d’accueil. Sa mère, Lucie Michel, alias l’Originale K, dénonce cette situation en interpellant Emmanuel Macron dans un clip.

Nantes : elle interpelle le Président Macron

Elle avait sorti un premier album intitulé MC Mamans courage, aujourd’hui Lucie Michel sort un clip où elle dénonce « le manque de places, de formations, d’établissements, de classes d’inclusion, de moyens » qui « brise des vies ».

Son fils Malone a 6 ans et demi. Cette rentrée scolaire ne sera encore pas pour lui, le petit garçon n’a aucune structure pour l’accueillir.
« On l’a prié de rester chez lui, le handicap, c’est pas frenchie », dénonce dans son clip Lucie Michel, L’Originale K de son nom d’artiste.

Malone est allé à l’école deux années en maternelle. « La première année, il y est allé une heure par semaine avec interdiction d’aller dans la cour de récréation, 1h45 la deuxième année et il y allait sur les heures où les autres enfants faisaient la sieste donc il arrivait dans une classe vide qui était dans le noir », déplore Lucie. 

C’est ce qu’on appelle l’inclusion scolaire des handicapés… » poursuit avec ironie la jeune maman, « pour moi c’est de la maltraitance.

« C’est vrai que c’est un autiste sévère et un épileptique sévère et que ce n’est pas évident, mais comme on n’a pas de solution et que c’est la loi », insiste Lucie, « ça aurait été bien d’adapter les choses au mieux pour lui mais maintenant c’est fichu.. »

Depuis mai 2013, Lucie ne travaille plus afin de se consacrer à l’éducation de Malone, une « activité plus qu’à plein temps ».

Nos journées sont rythmées par l’épilepsie. S’il fait une crise, il tombe par terre, soit il se blesse et on finit à l’hôpital, soit il s’endort et on annule ce qui était prévu.

Chaque semaine, Malone a « 45 minutes d’orthophoniste, 45 minutes d’ergothérapeute, mais clairement ça ne sert à rien » précise Lucie, « tous les médecins disent qu’il lui faut du temps complet, 30 heures minimum de prise en charge par semaine. Mais les structures adaptées sont très rares en France pour un enfant autiste et épileptique. »

« Malgré les certificats médicaux, malgré la reconnaissance du handicap à plus de 80%, l’Etat ne finance pas une prise en charge adaptée ». Lucie Michel a d’ailleurs lancé une procédure contre l’Etat pour défaut de prise en charge adaptée, « j’ai tous les papiers qui prouvent que Malone a des droits, il a droit à des soins qu’il n’a pas ».

« Je l’attends Macron »

C’est toute cette situation que Lucie Michel dénonce dans son clip, sous son nom d’artiste L’Originale K, interpellant Emmanuel Macron.

« Si j’ai fait cette chanson-là c’est pour qu’elle aille jusqu’à ses oreilles, qu’il vienne nous voir les Mamans courage » l’association créée par Lucie pour toutes celles qui sont confrontées au handicap de leur enfant, « qu’on lui explique que la situation est grave. Juste pour la Loire-Atlantique, il faut un million d’euros par an pour aider les gens actuellement sans solution ».

Source FRANCE TV.

Isère. Un handicapé de 18 ans violé et torturé par 5 jeunes de son âge à Corbelin…

Un handicapé de 18 ans, aurait subi viols et violences de la part du jeune chez qui il logeait à Corbelin et de ses amis. Son calvaire aurait duré un mois.

Isère. Un handicapé de 18 ans violé et torturé par 5 jeunes de son âge à Corbelin

Cinq jeunes, âgés de 17 à 19 ans, sont accusés d’avoir torturé et violé un garçon de leur âge handicapé.

Les faits se seraient produit au domicile de l’un des accusés qui logeait la victime à Corbelin, en Isère.

Ils auraient duré un mois, selon le Dauphiné Libéré qui ont révélé l’affaire.

Les 5 accusés ont été présentés au pôle criminel de Grenoble ce jeudi. Tous reconnaissent les faits tout en les minimisant et en se rejetant les responsabilités selon France Bleu.

Ils sont mis en examen pour viol en réunion et violences habituelles en réunion sur personne vulnérable.

Source FR3.

VIDEO. « Un animal, on en prend plus soin » : l’enquête d' »Envoyé spécial » sur la maltraitance dans certains Ehpad privés…

Nos parents et grands-parents seraient-ils maltraités et mal soignés dans certains Ehpad de grands groupes privés, ces maisons de retraite médicalisées, souvent cotées en Bourse ?

« Envoyé spécial » a enquêté et recueilli des témoignages édifiants de soignants et de familles. Le reportage du 20 septembre 2018 s’ouvre avec le témoignage de Dominique.

VIDEO. "Un animal, on en prend plus soin" : l’enquête d'"Envoyé spécial" sur la maltraitance dans certains Ehpad privés

Patients dénutris, malades errant dans les couloirs sans surveillance, rationnement  (de nourriture, mais aussi de couches ou de matériel de soin)… nous avons tous en tête des images et des témoignages révoltants recueillis dans certains établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Débordé et en colère, le personnel s’était massivement mis en grève en janvier 2018. Derrière les murs de ces maisons de retraite privées, nos parents et grands-parents sont-ils un peu mieux traités ?

« Moi, j’appelle ça de la maltraitance »

« Quand on laisse une personne dans des draps souillés, quand on laisse des couches souillées dans la salle de bain, quand on laisse une nappe où maman a rendu son repas roulée en boule sous la table où elle mangeait… moi, j’appelle ça de la maltraitance, parce que la dignité de la personne est atteinte. » C’est pour rendre sa dignité à sa mère que Dominique témoigne dans ce reportage diffusé par « Envoyé spécial » le 20 septembre 2018. En souvenir de Marguerite, qui y a passé ses derniers mois avant son décès, à 92 ans. De l’extérieur, l’établissement « présentait bien », mais au quotidien, selon Dominique, la réalité s’est révélée tout autre.

Images glaçantes filmées au téléphone portable

Pourtant, beaucoup de ces maisons de retraite privées (elles seraient près de 2 000 en France) affichent des profits records. Elles appartiennent à de grands groupes : DomusVi, les Opalines, Korian, Orpéa… Les deux derniers, des géants du secteur, ont refusé les demandes de tournage d' »Envoyé spécial ». Alors le magazine a enquêté, aidé par des employés mais aussi des familles de patients. Certaines situations sont inquiétantes : les cris d’une malade gisant à terre sans que personne ne lui vienne en aide, des conditions de travail très difficiles, des familles qui affirment ne pas avoir été prévenues du décès de leur proche… Des manquements dénoncés par des familles qui paient souvent plus de 3 000 euros par mois de frais d’hébergement.

« Irrespect », manque « d’écoute »

C’était le cas de Marguerite, la mère de Dominique. « Trois mille euros, mais qu’est-ce qui justifie ça ? s’indigne sa fille dans cet extrait. Il y a deux aides-soignantes par étage. Quand on les appelle, elles mettent une heure à venir. Le médecin ? fantôme… Quand on voit ces sommes-là et le quotidien, on se dit qu’il y a un bug, un grand vide sidéral… » Un grand vide, un « irrespect » qui se ressentirait aussi au niveau de « l’écoute » et de la « sensibilité », déplore-t-elle. Les conditions dans lesquelles, selon elle, sa mère est décédée ont achevé de la révolter. Un week-end de Premier mai, seule à l’hôpital. Sans que sa fille soit prévenue. « Maman est restée deux jours, entrant en agonie certainement, confie-t-elle, et personne n’a été attentif à ça. Personne ne l’a accompagnée. Personne ne m’a prévenue. On ne la laisse pas comme ça sur un lit d’hôpital, comme un animal ! Un animal, on en prend plus soin… »

« Une sous-médicalisation catastrophique »

Quant aux soins, ils semblent parfois dévolus… aux urgentistes. Certains affirment devoir intervenir de plus en plus dans les Ehpad (+ 63% en cinq ans en Seine-Saint-Denis, par exemple) et y faire des découvertes effarantes : personnes âgées déshydratées, fièvres mal soignées (comme ce choc septique suite à une infection urinaire non traitée), dossiers médicaux de trois lignes… « Aujourd’hui, on a des personnes qui décèdent par défaut de soin ou par retard à la prise en charge », dénonce Christophe Prudhomme, médecin urgentiste. Et pour faire des économies, selon lui, les Ehpad « utilisent le service public de manière substitutive pour ne pas payer d’infirmiers et de médecins »… Sa vision des Ehpad privés ? « [Leur] particularité, c’est une absence de stabilité du personnel, une sous-médicalisation catastrophique, dans un environnement parfois clinquant. »

Découvrez la Vidéo, cliquez ici.

Extrait de « Maisons de retraite : derrière la façade ». Retrouvez en intégtalité l’enquête diffusée dans « Envoyé spécial » le 20 septembre 2018.

Source FRANCE INFO.

Scandale ! Envoyé spécial” sur les EHPAD : le groupe Orpéa a tenté en vain d’interdire la diffusion de l’enquête…

Jusqu’au bout, le groupe Orpéa aura tenté de bloquer la diffusion d’un reportage d’“Envoyé spécial” consacré aux EHPAD, “Maison de retraite : derrière la façade”.

En vain, le tribunal a jugé jeudi dernier qu’il n’y avait pas matière à une telle interdiction. Réaction à chaud de la journaliste Julie Pichot, qui signe une enquête aussi dure et édifiante que nécessaire.

“Envoyé spécial” sur les EHPAD : le groupe Orpéa a tenté en vain d’interdire la diffusion de l’enquête

La journaliste Julie Pichot signe, ce 20 septembre au soir dans Envoyé spécial, une enquête édifiante, “Maison de retraite : derrière la façade”, tournée dans des EHPAD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées) du secteur privé. Craignant sans doute que le film ne porte atteinte à son image, un des deux plus grands groupes de propriétaires et gestionnaires de maisons de retraite, Orpéa, a tenté de bloquer la diffusion du film quelques heures avant qu’il ne soit mis à l’antenne. En vain, le tribunal de grand instance de Nanterre a jugé ce jeudi à 14h00 qu’il n’y avait pas lieu à référé. L’enquête d’Envoyé spécial sera bien diffusée. Réactions à chaud de Julie Pichot.

Vous attendiez-vous à une telle offensive d’Orpéa ? 
Honnêtement, je suis étonnée qu’on en soit arrivé à un référé qui demande l’interdiction du film. Nous recevons de temps en temps des référés, mais en général, les entreprises demandent à diffuser un communiqué avant ou après le film, ou à visionner une séquence pour tenter d’en obtenir le floutage ou de la faire enlever, ou encore d’en modérer les propos. Mais, demander l’interdiction intégrale de la diffusion, c’est assez extrême.

“Cela prouve que la liberté de la presse et d’informer reste un droit fondamental en France”

Etes-vous satisfaite de la décision du tribunal ? 
A la fois satisfaite et très rassurée. On a mené une enquête solide, malgré les pressions. Cela prouve que la liberté de la presse et d’informer reste un droit fondamental en France.

Vous avez débuté votre enquête il y a quatre mois, comment s’est-elle déroulée ?
Les portes se sont assez vite fermées. Nous avions demandé aux groupes Orpéa et Korian des autorisations de tournage dans leurs établissements. Nous étions très ouverts puisque nous avons proposé à Orpéa de tourner dans n’importe lequel de leurs trois cent cinquante-sept structures.
Leur réponse a été négative comme celle d’ailleurs du groupe Korian alors même que nous étions prêts à tourner dans un établissement de leur choix, y compris dans ceux considérés comme « modèles ». J’ai trouvé leur position très regrettable.
Nous nous sommes par ailleurs invités aux assemblées générales des actionnaires des deux groupes [la société de production a acquis des actions de ces sociétés cotées en bourse, ndlr]. Comme le montre le film, nous en avons profité pour interpeller les dirigeants à la fois en tant qu’actionnaires mais aussi bien sûr comme journalistes.

“Un côté lavage de cerveau…”

Vous avez contourné cette interdiction de filmer, en confiant des téléphones à du personnel et à des familles pour tourner en caméra discrète. On sent chez tous la crainte de s’exprimer ouvertement… 
Tous les aides-soignants, médecins et infirmiers que j’ai pu rencontrer avaient effectivement très peur de témoigner. Il en allait déjà de même lors de mon enquête sur l’hôpital public [diffusé en septembre 2017 dans Envoyé spécial, ndlr]. On met une pression monstre sur le personnel des EHPAD. L’encadrement leur répète que « nous sommes là pour montrer le mauvais coté des choses, qu’il ne faut pas écouter ce que dit la presse ». Une aide-soignante a évoqué, je cite ses mots, « un côté lavage de cerveau » pour dissuader le personnel de s’exprimer.
Je pense, pour ma part, le contraire : il y a un intérêt public à réaliser ce sujet. On a essayé d’être justes et équilibrés dans ce qu’on montrait. Il y a certes des séquences et des images dures, mais c’est important de rappeler que cela ne se passe pas ainsi partout, comme on le voit à la fin du film, dans un EHPAD privé associatif de Nancy : un autre modèle organisationnel est possible ; plus de bienveillance à l’égard des résidents aussi.

Et du côté des familles ?  
Leurs réactions m’ont vraiment étonnée. Elles sont tétanisées à l’idée de parler quand leurs proches sont encore dans les EHPAD. Elles craignent des répercussions, voire des représailles sur eux. J’ai cherché des groupes de familles qui se révoltaient un peu et, là encore, je n’en ai pas trouvé beaucoup. En fait, les familles ne sont réellement prêtes à parler que lorsque leur parent est décédé. C’est plus facile pour eux.

Source TELERAMA.

Lille: Elles escaladent une grue pour alerter sur le handicap à l’école…

SOCIETE Deux mamans d’enfants handicapés dénoncent le manque d’assistants de vie scolaire en se perchant sur une grue de 60m…

A Lille, deux femmes sont montées en haut d'une grue pour réclamer une meilleure prise en charge de leurs enfants handicapés dans le milieu scolaire.

  • Deux mères d’enfants handicapés sont montées en haut d’une grue.
  • Elles dénoncent la mauvaise prise en charge de leurs enfants à l’école.
  • Le ministère de l’Education annonce des recrutements d’AVS en hausse.

« C’est notre seule moyen de pression ». Mercredi matin, deux femmes d’une trentaine d’années se sont installées dans la cabine d’une grue sur le chantier du futur siège de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Une action coup de poing visant à alerter sur les conditions de prise en charge des enfants handicapés à l’école.

« Cela fait trois mois que cette opération est prévue. Nous avons prévenu mais rien n’a bougé. Alors aujourd’hui, elles ne descendront pas de cette grue avant une prise d’engagement ferme de Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée du Handicap », assure Jean-Luc Duval, président du collectif Citoyen handicap et mari de l’une des deux mamans perchées. « Nous voulons le recrutement en urgence de personnel, des éducateurs spécialisés pour s’occuper des quelque 10.000 enfants handicapés qui attendent un accompagnateur pour être scolarisés », poursuit-il, lui-même papa de jumeaux autistes.

Sa femme n’en est pas à son coup d’essai. En février 2017, elle avait déjà escaladé une grue à Lille. « Depuis, une solution a été trouvée pour nos enfants. C’est notre seul moyen de pression. Aujourd’hui, nous faisons cela pour toutes les autres familles en souffrance », déplore Jean-Luc Duval.

Un emploi « mal payé » et peu « attractif »

Selon le collectif, ce sont plus de mille enfants qui sont concernés dans les Hauts-de-France, pour lesquels il faudrait recruter environ 500 auxiliaires de vie scolaire (AVS). « Mais des AVS ayant bénéficié d’une véritable formation, martèle Anna-Cristina, membre du collectif. Aujourd’hui, la formation de 60h pour devenir AVS n’est pas adaptée, très loin de celle à bac + 3 pour devenir éducateur spécialisé », dénonce-t-elle.

Une formation lacunaire montrée du doigt par le collectif AESH 59/62 : « cette formation aborde timidement les différents handicaps et surtout elle arrive bien souvent plusieurs mois après leurs prises de fonctions », affirme le collectif. « Traditionnellement, il manque des AVS chaque année. Et le fait qu’ils sont mal payés ne rend pas ce métier attractif », renchérit Didier Costenoble, du syndicat enseignant FSU.

« On compte 110.000 accompagnants pour 175.000 enfants pouvant bénéficier d’un accompagnement avec une augmentation de 3.584 équivalents temps plein, se défend-on au ministère de l’Education. Nous espérons trouver une solution pour tout le monde d’ici les vacances de Pâques ».

Source 20 Minutes.

La langue des signes ne la met pas en sourdine…

Rendre l’art et la culture accessible au plus grand nombre. Même aux sourds et malentendants. C’est l’objectif des visites au Fond régional d’art contemporain (Frac) organisées avec un traducteur en langue des signes (LSF).

La langue des signes ne la met pas en sourdine

Découvrir et s’approprier les œuvres, même en situation de handicap auditif, n’est pas un problème au Frac de Franche-Comté. À chaque exposition, le site organise une visite, dans les jours et horaires habituels, avec un traducteur en langue des signes (LSF). Ainsi, dimanche 9 septembre, il était possible de découvrir les deux expositions, « L’envers du Paysage » de l’artiste Loïs Weinberger et « Minimo » d’Olivier Vadrot.

À 15 h passées, c’est le départ dans les pas de Caroline Checcacci, médiatrice culturelle. Elle s’occupe des ateliers proposés au Frac et des autres visites guidées. Elle prévient : « La visite sera également transcrite en langue des signes française, particulièrement adaptée aux sourds et malentendants ». Peut-être pour éviter les questions à venir sur les gestes expressifs de son comparse du jour, Julien Verniers-Grange, interprète et diplômé en LSF.

Une langue bannie de l’éducation à la fin du XIXe  siècle, victime d’un véritable déni. Mais « considérée aujourd’hui comme une langue à part entière, ayant le même degré de complexité qu’une langue orale et capable des mêmes performances », se réjouit l’ancien comédien qui a travaillé des années aux côtés du mime Marcel Marceau.

Un travail en amont

Dans la foulée, il explique aussi vouloir « traduire du sens », d’où un nécessaire travail préalable quand il s’agit de traduire des termes qui touchent la culture en particulier. « J’ai besoin d’informations sur le sujet. Je dois faire des recherches documentaires pour approfondir l’aspect linguistique et ses connaissances. D’où une pré-visite, en amont, avec la guide avec laquelle je vais travailler en collaboration lors de l’interprétation. »

« Garantir l’accès à la culture pour tous, est un impératif pour nous », soutient la médiatrice qui rappelle au passage le label tourisme et handicap obtenu par le Frac de Franche-Comté, pour les quatre familles de handicap : auditif, mental, moteur et visuel.

À l’accueil, plusieurs dispositifs sont donc mis gratuitement à la disposition de la personne en situation de handicap et de son accompagnateur.

À savoir, des fiches en braille, des loupes, des guides « facile à lire » ou « en gros caractères », des tabourets pliables ou encore des dispositifs de réception liés aux boucles magnétiques – pour les gens appareillés ou non, symbolisés sur un guide imprimé par une oreille barrée, blanche sur fond bleu.

Une visite en LSF est prévue au musée Courbet d’Ornans, le samedi 22 septembre à 15 h 30, sur l’exposition Léon Frédéric. Le site en organise une fois pour chaque exposition temporaire et régulièrement pour la permanente.

Source EST REPUBLICAIN.