La langue des signes ne la met pas en sourdine…

Rendre l’art et la culture accessible au plus grand nombre. Même aux sourds et malentendants. C’est l’objectif des visites au Fond régional d’art contemporain (Frac) organisées avec un traducteur en langue des signes (LSF).

La langue des signes ne la met pas en sourdine

Découvrir et s’approprier les œuvres, même en situation de handicap auditif, n’est pas un problème au Frac de Franche-Comté. À chaque exposition, le site organise une visite, dans les jours et horaires habituels, avec un traducteur en langue des signes (LSF). Ainsi, dimanche 9 septembre, il était possible de découvrir les deux expositions, « L’envers du Paysage » de l’artiste Loïs Weinberger et « Minimo » d’Olivier Vadrot.

À 15 h passées, c’est le départ dans les pas de Caroline Checcacci, médiatrice culturelle. Elle s’occupe des ateliers proposés au Frac et des autres visites guidées. Elle prévient : « La visite sera également transcrite en langue des signes française, particulièrement adaptée aux sourds et malentendants ». Peut-être pour éviter les questions à venir sur les gestes expressifs de son comparse du jour, Julien Verniers-Grange, interprète et diplômé en LSF.

Une langue bannie de l’éducation à la fin du XIXe  siècle, victime d’un véritable déni. Mais « considérée aujourd’hui comme une langue à part entière, ayant le même degré de complexité qu’une langue orale et capable des mêmes performances », se réjouit l’ancien comédien qui a travaillé des années aux côtés du mime Marcel Marceau.

Un travail en amont

Dans la foulée, il explique aussi vouloir « traduire du sens », d’où un nécessaire travail préalable quand il s’agit de traduire des termes qui touchent la culture en particulier. « J’ai besoin d’informations sur le sujet. Je dois faire des recherches documentaires pour approfondir l’aspect linguistique et ses connaissances. D’où une pré-visite, en amont, avec la guide avec laquelle je vais travailler en collaboration lors de l’interprétation. »

« Garantir l’accès à la culture pour tous, est un impératif pour nous », soutient la médiatrice qui rappelle au passage le label tourisme et handicap obtenu par le Frac de Franche-Comté, pour les quatre familles de handicap : auditif, mental, moteur et visuel.

À l’accueil, plusieurs dispositifs sont donc mis gratuitement à la disposition de la personne en situation de handicap et de son accompagnateur.

À savoir, des fiches en braille, des loupes, des guides « facile à lire » ou « en gros caractères », des tabourets pliables ou encore des dispositifs de réception liés aux boucles magnétiques – pour les gens appareillés ou non, symbolisés sur un guide imprimé par une oreille barrée, blanche sur fond bleu.

Une visite en LSF est prévue au musée Courbet d’Ornans, le samedi 22 septembre à 15 h 30, sur l’exposition Léon Frédéric. Le site en organise une fois pour chaque exposition temporaire et régulièrement pour la permanente.

Source EST REPUBLICAIN.

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