EN IMAGES. Au sommet du mont Blanc, l’odyssée estivale de deux Italiens amputés….

Andrea et Max, deux alpinistes italiens en situation de handicap, se sont fixé un défi : gravir cinq des plus hauts sommets d’Italie.

Ils racontent comment ils sont arrivés au sommet du mont Blanc, samedi 1er août.

Les deux Italiens se sont fixés le défi de gravir les cinq sommets les plus hauts d'Italie.

A deux pas du bonheur. L’image est belle, mais elle ne dit pas grand-chose de l’aventure extraordinaire qui sépare encore Andrea et Max de l’accomplissement de leur rêve estival : monter sur cinq des plus hauts sommets d’Italie. Après avoir escaladé celui de la Marmolada (3 343 mètres d’altitude) dans les Dolomites à la mi-juillet, puis celui du Grand Paradis (4 061 mètres), les deux hommes, portés par une jambe valide et trois autres en titane et carbone, ont rejoint le 1er août le sommet du mont Blanc (4 810 mètres). En attendant le mont Viso et le Cervin d’ici la fin septembre.

« Retrouver la montagne, le plaisir de s’y fatiguer, de se retrouver à nouveau au sommet pour admirer le panorama : c’était vraiment ce qu’il pouvait m’arriver de mieux après ce que j’ai vécu. Après un drame, il faut réagir, retrouver son énergie et ce n’est qu’alors que l’on peut aussi retrouver le sourire ! ». Et il sait de quoi il parle, Massimo Coda. « Aujourd’hui, vous pourrez titrer dans votre journal : deux hommes et une seule jambe sur le mont Blanc ! », blague volontiers celui que nos confrères transalpins se plaisent à appeler : Max !

Mais son visage rayonnant de joie, Massimo ne le doit qu’à lui. Pour l’alpiniste piémontais, engagé aux côtés de son ami toscan, l’athlète paralympique d’athlétisme Andrea Lanfri, cette odyssée de l’été est un pari. En même temps qu’un message d’espoir lancé à tous les handicapés. « Je crois que notre cordée, en son genre, est vraiment unique au monde, précise de son côté Andrea. Avoir réussi à arriver jusque sur le toit de l’Europe a une saveur particulière pour nous. J’espère que le symbole qu’il représente contribuera à faire disparaître un certain nombre d’idées toutes faites sur le handicap ».

Au sommet par l’une des voies les plus difficiles

« Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on a choisi d’accéder au sommet du mont Blanc par la voie Ratti », poursuit l’athlète toscan. Il est vrai que de toutes les voies italiennes, la via Ratti passe pour être parmi les plus difficiles au départ de Courmayeur. Direction le refuge Gonella, puis la cabane Vallot sur la voie normale vers le sommet. Bien des alpinistes auraient hésité à s’y risquer. Mais pas Massimo et Andrea, compagnons d’aventures alpines depuis des années, pas le moins du monde effrayés à l’idée de traverser les glaciers du Miage et des Dômes. Mais vigilants… toujours.

« Dans cette voie vraiment pas habituelle, il n’a pas fallu relâcher notre concentration une seule seconde. Dans cet environnement sévère et souvent hostile, on n’avait pas le droit à l’erreur. Les glaciers, les crevasses, les possibles chutes de séracs, les crêtes très effilées qu’il nous fallait emprunter, tout cela a fait de ces deux journées vers le mont Blanc une expérience inoubliable », conclut Andrea Lanfri.

Deux alpinistes Italiens amputés ont gravi le mont Blanc par l'une des voies les plus difficiles.

La force de l’amitié et du handicap

« Pendant cette ascension, il y a eu des moments où l’on a cru que l’on était arrivé au bout de nos forces, que l’on ne pourrait pas même faire un pas de plus… Et puis, d’un seul coup, on sentait l’énergie qui revenait, et on continuait », pondère tout de même Massimo, le Piémontais. D’ailleurs, quand on leur pose la question de ce qui les fait courir, de ce qui leur permet d’« encaisser » des 9 à 10 heures de marche par jour comme dans leur périlleuse ascension vers le toit de l’Europe, des conditions de bivouacs souvent dantesques, sous tente, en parois, les compères parlent de la puissance de leur amitié, bien sûr. Mais d’une mystérieuse force aussi, qui prend parfois des allures de revanche.

Pour Andrea, il s’agit de régler ses comptes avec la violente méningite qui l’a frappé en 2015 et l’a contraint à subir l’amputation de ses deux jambes et de sept doigts. On aurait pu croire que les nombreuses médailles d’or, (neuf fois champion d’Italie), d’argent (une fois vice-champion du monde et une fois d’Europe, 4 fois 100 mètres) et de bronze (aux championnats d’Europe sur 4 fois 100 et 200 mètres plat) auraient eu raison de son insatiable soif de victoire.

Une revanche

Mais rien de tous ces titres ne semble devoir lui suffire. Au moins, tant qu’il n’aura pas décroché ce qu’il considère être son Graal. « Cet été, sans l’urgence du Covid, avec Max, nous avions prévu de partir escalader les deux plus hauts sommets africains : le mont Kenya (5 199 mètres) et le Kilimandjaro (5 895 mètres). On a dû reporter notre projet à l’année prochaine. Mais si, moi, j’enchaîne toutes ces escalades, c’est dans le seul but de me préparer à mon grand rêve : être le premier homme handicapé des membres supérieurs et inférieurs à monter sur l’Everest ! »

Son rendez-vous avec le destin, Massimo, quant à lui, ne le voit pas si loin. Ni sur le continent africain, ni même sur le toit du monde. Des cinq sommets qu’il escaladera avec Andrea cet été, c’est le dernier qu’il attend avec le plus d’impatience, de gravité, peut-être aussi. « Quand j’ai eu l’accident qui m’a coûté ma jambe en 2009, j’étais en plein entraînement en vue d’escalader le Cervin justement. Cette montagne exerce un charme mystérieux sur tous les alpinistes. On ne peut qu’admirer sa forme parfaite de pyramide. Ca a toujours été un rêve pour moi de l’escalader. Et aujourd’hui je suis si près de le réaliser, que j’en suis ému d’avance ! ».

5 sommets sur 5, più che mai (plus que jamais)

Andrea et Massimo sont donc, plus que jamais, dans les temps pour réaliser leur odyssée de l’été 2020 : leur « five peaks » comme ils l’ont baptisé à l’anglaise. Un 5/5 qui jusqu’à leur dernier pas, peut être remis en question. Par une erreur, une malchance… un problème de réservation en refuge ? En cette période de Covid, les structures d’accueil en altitude ne peuvent accueillir qu’un nombre limité de personnes. Premiers arrivés, premiers servis…  « Et nous, avec nos prothèses, nous sommes forcément un peu plus lents que les autres à arriver ». Mais c’est bien la seule faiblesse à leurs cuirasses de « durs à la montagne » que concèdent les deux aventuriers. Ne comptez pas sur Max et Andrea pour se plaindre davantage. Les deux hommes ne sont pas faits de cette « roche » là !

Source FR3.

Besançon : un baptême de l’air organisé pour des personnes en situation de handicap….

Plusieurs personnes en situation de handicap ont pu, ce samedi 8 août, effectuer leur baptême de l’air, grâce à l’engagement d’une association bisontine, Paradéclic.

Trois personnes en situation de handicap ont pu effectuer leur baptême de l'air, ce samedi 8 août.

« Ca s’est bien passé. Cétait impressionnant, on voyait tout en petit, on est monté très haut », confie David. Le casque toujours vissé sur la tête, ce trentenaire en situation de handicap vient d’atterrir. Ce samedi 8 août, il a effectué son baptême de l’air sur un paramoteur.

Une belle histoire à mettre, notamment, au profit de Paradéclic. Cette association bisontine offre, depuis plusieurs années, l’opportunité à des personnes handicapées de s’évader. En l’air. L’objectif est de permettre « un déclic chez ces personnes pour montrer que l’on peut tous faire des choses incroyables ».

« On voit bien dans les yeux des gens, souvent à l’atterrissage qu’ils sont émerveillés. Quelques heures encore après leur vol, ils sont toujours là-haut », témoigne Gilles Fauvet, pilote de l’association.

David, une personne en situation de handicap, dans le ciel franc-comtois.

Une dizaine de vols tous les ans

Au delà d’une association, Paradéclic est un club de parapente, affilié à la fédération Française de vol libre (FFVL). Le matériel et les instituteurs sont tous à disposition de l’association. Tous les membres sont des bénévoles.

Ce samedi, un petit groupe, dont quelques Dijonnais comme David, ont pu survoler la citadelle de Besançon ou encore le Mont Faucon, au départ de l’aéroport de Thise, en périphérie de la cité bisontine.

L’opération est réitérée une dizaine de fois par an et est adaptée à toutes les pathologies.

Source FR3.

Louise, 5 ans, refusée au club du camping à cause de son handicap…!

Ses parents confient ce sentiment d’injustice dans « une société qui n’a pas envie de faire d’effort ».

Louise 5 ans a été refusée au mini-club du camping, où elle passe les vacances avec ses parents.

« Ça démarrait bien, pourtant », commencent les parents de la petite Louise sur Facebook. « Je m’étais dit qu’il n’y aurait pas de problème ». Le camping compte un mini-club pour les 3-11 ans, « les activités, c’est jouer avec des ballons », a confié Rémy à BFMTV. Bref ils sont partis confiants.

Sauf que non. La petite fille a été refusée du mini-club. Le motif avancé a été celui de la propreté pour la refuser.

De quoi mettre à nouveau ses parents sur le flanc. « À vrai dire, c’est très souvent «pas possible». Toujours pour de très bonnes raisons, qui ne sont jamais le handicap (…) : la propreté, l’absence de mots, le manque de formation des encadrants, l’effectif trop important d’enfants, le manque de moyens. », écrivent ses parents sur Facebook.

Depuis la naissance de leur fille, Rémy et Caroline, ses parents ont pris l’habitude de livrer des tranches de vie sur les réseaux sociaux. Leur petite Louise a même un site internet à son nom et Rémy et Caroline ont créé une association, pour « changer le regard de la société sur les porteuses de handicap physique ou intellectuel. » Sa maman a même écrit un livre.

Cet épisode au camping laisse un nouveau goût amer.

« On dit «okay c’est pas grave», on encaisse la gentillesse désolée de la dame – pire peut-être à affronter que le rejet froid- et sa façon de compenser en offrant un cadeau à Louise – le lot de consolation pour ne pas être comme les autres, on remballe ce énième pincement au cœur, on se dit qu’on s’amusera en famille, entre soi et tant pis, on essaie d’enfouir profond le désir de faire un gros bras d’honneur à une société qui n’a pas envie de faire l’effort, on essaie encore plus fort de se dire que ça vaut le coup d’essayer de la changer, cette société, afin que Louise n’ait plus à subir cela quand elle sera grande. » Mais c’est difficile ne cachent pas ses parents, qui en vacances, auraient juste apprécié d’avoir un peu de répit. « Décidément, ça pique, la vie, quand on est hors cadre . »

Sur les réseaux, leur message leur a valu des centaines de témoignages compatissants et leur billet a été partagé plus de 2500 fois.

Source L’AISNE.

Handicap : des personnes non-voyantes pilotent des avions à Saintes…

Le dimanche 19 juillet se terminait un stage d’aviation un peu particulier à l’aéroclub de Saintes.

Six élèves-pilotes se formaient depuis jeudi. Ils sont malvoyants ou non-voyants et font partie des « Mirauds volants ».

Accompagnés d’un instructeur, ils pilotent des petits avions de tourisme.

"Les mirauds volants" organisent des stages de formation au pilotage pour les personnes non et mal-voyantes.

Du jeudi 16 juillet, au dimanche 19, un stage d’aviation un peu particulier se déroule à l’aérodrome de Saintes-Thénac en Charente-Maritime. Six élèves pilotes malvoyants ou non-voyants se forment au pilotage. Ils ne sont pas seuls dans l’avion, mais accompagnés d’un instructeur. Les élèves font partie de l’association européenne des pilotes handicapés visuels aussi appelés les « Mirauds volants ». Au programme pour eux, des cours théoriques mais aussi pratiques, en vol. Pour piloter, ils peuvent compter sur un appareil qui les guide : le soundflyer.

Un guidage à la voix

Dans l’avion ce jour-là, c’est Patrice qui tient le manche. Ce Francilien de 72 ans est malvoyant, il apprend à piloter depuis un an grâce à l’association. En plus du casque pour entendre l’instructeur, il a aussi des écouteurs avec un « la » strident. Cette note permet de savoir que l’avion est droit. Quand l’aéronef monte, la tonalité de la note grimpe aussi. Quand il descend, la tonalité baisse.

Pour tourner à gauche ou a droite, le son n’arrive que dans une seule oreille. Ce dispositif est aussi couplé à un pavé numérique. Une voix donne l’altitude, la vitesse ou le cap quand on appuie sur certaines touches. L’appareil permet donc aux malvoyants et voyants de s’envoler.

« C’est grisant. – Patrice, élève-pilote malvoyant »

Quand on demande à Patrice ce qu’il ressent en vol, la réponse fuse : « C’est la liberté. Et puis c’est le fait de pouvoir avoir quelque chose entre les mains. Étant donné qu’on ne peut pas conduire sur route, on a la chance de pouvoir voler. Et voler, c’est une sensation… On est comme un oiseau quoi… Avec un moteur. » Il ajoute : « C’est grisant« .

Des cours adaptés

Les cours théoriques ont aussi été adaptés pour les élèves. Ils utilisent des maquettes pour bien comprendre la conception d’un avion, les fiches ont été traduites en braille. Francis Boissinot est aveugle et fait parti de l’aéro-club de Saintes. Sur une carte, il a planté des punaises pour faire ressortir au toucher les aérodromes de la région. Avec une ficelle, il peut aussi calculer la distance et le temps de vol.

Source FRANCE BLEU.

Tennis : Pauline Déroulède raconte son accident et sa détermination à participer aux Jeux paralympiques….

« Je vais faire les Jeux paralympiques. »

Tennis : Pauline Déroulède raconte son accident et sa détermination à participer aux Jeux paralympiques

Il y a bientôt deux ans, en salle de réveil après avoir été fauchée par un automobiliste de 92 ans, Pauline Déroulède se fixe un cap pour se reconstruire et « tenir le coup » après l’accident qui a nécessité l’amputation de sa jambe gauche. « Je ne savais pas encore dans quel sport, mais ça a vite été un objectif », raconte aujourd’hui la jeune femme, aujourd’hui âgée de 29 ans. Elle s’est tournée vers le tennis en fauteuil roulant pour espérer se qualifier pour  Paris 2024.

Interrogée par notre partenaire Brut, Pauline Déroulède revient sur son parcours et les difficultés à accepter son handicap. « Même par rapport à ma compagne, je me disais : « Comment elle peut me trouver encore belle, m’aimer comme ça ? » » Surtout, elle revient sur son combat pour instaurer des contrôles d’aptitude conditionnant le renouvellement du permis de conduire des personnes âgées.

Découvrez la Vidéo. Cliquez ci-après. https://www.brut.media/fr/news/pauline-deroulede-raconte-son-accident-et-sa-reconstruction-d671c230-88c2-480b-9a03-23ac833fc76b

Source 20 MINUTES.

 

 

 

Handicapé après un accident de voiture le Franc-comtois Romain Claudet grimpe un glacier dans le massif du Mont-Blanc…

Romain Claudet, gravement handicapé suite à un accident de voiture en 2013, a réalisé une prouesse samedi 27 juin en escaladant la Mer de glace dans le massif du Mont-Blanc.

Romain Claudet au centre (en vert) entouré de ses amis lors de son ascension dans le massif du Mont-Blanc.

Romain Claudet, 24 ans, est habitué à lutter avec un immense courage face aux éléments contraires. Alors quand il a affronté le vent, le froid et la fatigue liée à l’effort physique et à l’altitude dans le massif du Mont-Blanc samedi 27 juin, il était écrit qu’il ne baisserait pas les bras.

Ce Comtois, victime d’un terrible accident de la route à l’âge de 18 ans qui a failli le laisser à vie dans un état végétatif, aime se lancer des défis. En 2019, il était devenu PDG de sa propre entreprise « Tout le Monde en Bois » à Frasne (Doubs) où il emploie des personnes en situation de handicap. Il a aussi publié un livre « Mon handicap, une chance à saisir » dans lequel il raconte son parcours de vie.

« Je suis vraiment sorti de ma zone de confort »

Ce samedi 27 juin, c’est un tout autre objectif que Romain Claudet avait en tête : grimper l’immense glacier de la Mer de glace en partant depuis Courmayeur en Italie. Accompagné d’un guide et de plusieurs amis, le jeune homme a réussi son pari. Mais il a surtout pris énormément de plaisir. « Je suis vraiment sorti de ma zone de confort. Quand vous marchez sur une neige seulement gelée en surface et molle en dessous et qu’il faut faire attention à chaque pas pour ne pas s’enfoncer, c’est vraiment fatiguant. Ce que j’ai le plus aimé, c’est le passage d’escalade. Le guide m’a même trouvé bon », sourit-il.

Au téléphone, Romain Claudet a la voix cassée. « Avec le soleil et le froid, j’ai vraiment perdu ma voix. J’ai quelques douleurs musculaires, mais j’ai un album souvenir dans la tête », dit-il. Il espère que ce genre de projet montrera à d’autres jeunes handicapés qu’il est possible de continuer à réaliser ses rêves. « Je l’ai fait pour montrer que malgré ma différence, il est possible de faire des choses comme ça », conclut-il. Un petit film sur cette aventure sera disponible d’ici une semaine sur YouTube.

Source 20 MINUTES.

Trisomie 21 : Le documentaire « J’irai décrocher la lune » dresse le portrait de six adultes en quête d’autonomie…

A l’occasion de la sortie en salles le mercredi 24 juin du documentaire « J’irai décrocher la lune », « 20 Minutes » a rencontré le réalisateur et l’un des protagonistes, Robin, un trentenaire atteint de trisomie 21 qui rêve de devenir chanteur.

 

Trisomie 21 : Le documentaire « J’irai décrocher la lune » dresse le portrait de six adultes en quête d’autonomie

Ils travaillent, boivent des coups en terrasse et partagent leurs rêves. Eléonore Laloux, Robin Sevette, Stéphanie Gabé, Mario Huchette, Gilles-Emmanuel Mouveaux et Elise Wickart sont les protagonistes du documentaire J’irai décrocher la lune, qui sort ce mercredi en salles. Un film qui donne la parole à ces trentenaires atteints de trisomie 21 et dévoile leur quotidien. Et qui espère faire évoluer le regard du grand public sur ce handicap.

Direction Arras et l’association Down Up, fondée par des parents de personnes atteintes de trisomie 21 il y a une quarantaine d’années, qui se bat pour leur inclusion en crèche, à l’école, en entreprise, en formation, et pour leur accès au logement… Et propose des ateliers pour aider les adultes atteints de trisomie 21 à compter, à exprimer leurs joies et leurs peines. L’occasion aussi, pour eux, de se rencontrer et de nouer des amitiés. Ainsi, Robin apprend à Elise à se servir du lave-linge, et Eléonore aide Stéphanie à lire. On suit ces trentenaires qui tentent de vivre seuls dans leur appartement, de travailler, d’apprendre à faire la cuisine ou leurs comptes. Et parlent – non sans émotion – de leur adoption pour certains, de leur passion pour la musique pour d’autres, de leur travail qui les épanouit…

« On ne fait pas à leur place, mais avec eux »

« On a reconnu dans ce film notre enfant, son humour, sa sensibilité, se réjouit Martine, mère de Robin et membre de cette association. On a été bluffé par la véracité du documentaire. Qui donne une image positive de ces adultes, sans cacher les difficultés des situations. Ce n’est pas le monde de Oui-Oui ! » La philosophie de Down Up, c’est d’intégrer les personnes en situation de handicap dans le milieu qu’on appelle ordinaire. Et surtout, « on ne fait pas à leur place, mais avec eux », résume Martine. L’association a d’ailleurs reçu la visite ce mois-ci du sénateur Denis Piveteau, qui planche sur une mission sur l’habitat inclusif. « On croise les doigts pour que ça donne un cahier des charges ambitieux », souffle-t-elle.

Le documentariste Laurent Boileau a épousé cette attitude respectueuse et encourageante de l’association, laissant à ces adultes le temps et la place d’exprimer leurs souhaits, leurs doutes, leurs peines. Elise aime faire de la peinture avec les enfants de l’école dans laquelle elle s’épanouit en tant qu’auxiliaire. Gilles-Emmanuel, lui, accepte de rejoindre, en tant que salarié payé, l’association Down Up. Et Robin travaille à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), à Arras, mais hésite à signer un nouveau contrat. Car son rêve, à lui, ce serait de chanter. « Finalement, tu fais les deux, ce n’est pas forcément l’un ou l’autre », le console le réalisateur lors de notre entretien commun.

Robin Sevette, l'un des protagonistes de J'rai décrocher la lune, ici dans les transports.

Le droit à la différence

A la fin du documentaire, Robin confie face caméra à Laurent Boileau, qu’il hébergeait pendant le tournage : « Tu vois le vrai Robin, pas la personne atteinte de trisomie 21. » Un hommage qui colle parfaitement à l’envie du réalisateur. « C’est le plus beau cadeau que tu puisses me faire de me dire cela, insiste le documentariste auprès de Robin, lors de notre rencontre. J’ai plus appris sur ces personnes que sur la trisomie 21, assure-t-il. Car le handicap est différent chez chaque personne. Or, on a tendance à globaliser. On voit par exemple certains des protagonistes qui parlent très bien, d’autres qui passent par l’écriture ou la musique pour s’exprimer. J’ai dû m’adapter pour trouver le dispositif adapté. Car c’était souvent quand on éteignait la caméra qu’il se passait quelque chose… »

Si le réalisateur sort des clichés, met en valeur des adultes assez autonomes, il ne gomme pas les difficultés et ne cherche pas faire un film militant. « Aujourd’hui, le militantisme sur cette question se cristallise autour de la question de l’avortement, des pro-life. Ici, ce n’est pas le débat, tranche-t-il. Ce film m’a changé. Je pense que si j’apprenais aujourd’hui que j’attends un enfant atteint de trisomie 21, je le garderai, alors que quand j’ai eu mes enfants, je ne sais pas ce que j’aurais fait. »

« Cette aventure valorisante, cela fait du bien »

« Lors des projections, certains parents de tout jeunes enfants atteints de trisomie nous disent que cela leur donne de l’énergie, de l’espoir, l’envie de continuer à se battre », témoigne Martine, la mère de Robin. Pour ce dernier, la première projection a été intense. « J’ai été choqué et ému, avoue-t-il. C’était la première fois que je me voyais en plein écran. » Et le réalisateur de lui rappeler qu’il avait également été vexé quand le public riait. « Cela m’a blessé le cœur, j’avais l’impression que les gens se moquaient de moi », reprend Robin. Pourtant, le jeune homme sait manier l’humour et faire l’acteur dans certaines scènes.

« Pour certains protagonistes, il y a un avant et un après ce documentaire. Car après trente années durant lesquelles on porte globalement un regard négatif sur vous, cette aventure valorisante, cela fait du bien », assure Laurent Boileau. « J’espère que le film va passer à la télé, que je pourrais raconter mon histoire partout », insiste Robin. Même s’il se montre pessimiste à l’idée que la société change de perception. « Peut-être que toi aussi, il faudrait que tu changes ton regard par rapport aux autres. Quand nous marchions dans les rues d’Arras, je ne remarquais pas de regards malveillants », nuance le documentariste. « Je vais essayer », promet Robin.

Source 20 MINUTES.

Documentaire. “Ferplay” : quand le handisport offre une nouvelle vie à des victimes d’accidents de la vie…

« Ferplay », un film documentaire de Lucie Mizzi et Marion Dupuis qui évoque trois histoires extraordinaires.

Des jeunes fauchés dans leur vide de valide et qui ont du repartir de zéro.

L’occasion d’évoquer le handicap et le sport sous un angle positif.

Ferplay, un documentaire de Lucie Mizzi et Marion Dupuis / © Tandem Image

ls s’appellent Raphaël, Tojo et Geoffrey. Trois personnes fauchées en pleine ascension vers l’objectif de vie qu’ils s’étaient fixé et qui ont su repartir de zéro. Trois personnes qui se sont découvertes sportifs. Ensemble, nous parlons sans tabou de ce que signifie aujourd’hui « être handicapé » avec tolérance, sans méfiance et pour appréhender le handicap par le biais du handisport.

Ce documentaire veut permettre de mieux appréhender le handisport et, plus globalement, le handicap, en suivant le quotidien de trois personnes, toutes nées valides mais aujourd’hui en situation de handicap. Avec humour, sans gêne ni tabou, ces sportifs ont accepté d’ouvrir les portes de leur intimité. Ils ont raconté leur reconstruction, leurs parcours, leurs envies, mais aussi leurs amours et leurs nouveaux projets de vie. Dans le Loir-et-Cher, à Cour-Cheverny, rencontre avec Raphaël Beaugillet, 28 ans, double champion de France 2017 du kilomètre sur piste et poursuite, en cyclisme en tandem. A Orléans, découvrons l’étoile montante du tennis fauteuil, Geoffrey Jasiak, 24 ans, ainsi qu’avec le club de basket fauteuil d’Orléans, qui mélange personnes en fauteuil et valides, dans lequel Tojo Rajohnson est le capitaine de l’équipe.

Le tandem avec Raphaël Beaugillet en Loir-et-Cher

Raphaël avait tout prévu avant de perdre la vue, il y a huit ans. À 20 ans, il jouait au foot et travaillait dans la maçonnerie. Il venait de passer son CAP puis un Brevet professionnel et bientôt il construirait sa maison de ses propres mains. Une vie toute tracée, tranquille, rythmée entre potes et famille près de sa ville d’origine, Cour-Cheverny.

Durant l’hiver 2009, alors qu’il est en classe un matin, il s’alarme quand il remarque qu’il ne voit quasiment plus d’un oeil, et bien qu’il mette cela sur le compte de la fatigue, il décide de consulter un ophtalmologiste. « Il s’est rendu compte que je ne voyais plus qu’à un 1/10e à l’oeil droit. Et puis le 14 juillet de la même année, j’étais au volant et je me suis rendu compte que je n’y voyais plus rien des deux yeux. » Le diagnostic des médecins est sans appel : il est atteint de la maladie de Leber, une maladie génétique. Pour Raphaël, c’est tout son monde qui s’écroule. Il est obligé d’abandonner sa vie professionnelle et les matchs de foot. Son moral flanche et il perd pied. Il se lance alors à fond dans le cyclisme pour évacuer sa colère accumulée. « J’avais besoin d’extérioriser. J’étais en colère contre tout, les autres et moi-même. Je me demandais « pourquoi moi ? ». Ce qui m’a beaucoup aidé pour le cyclisme, c’est le métier que je faisais avant. Comme ce n’était pas un métier facile, ça forge. Les hivers où il fait très froids, les étés où il fait très chaud… Bon, je dois admettre que c’est aussi dû à mon caractère. »

S’il n’y avait pas le sport, je ne sais pas ce que je ferai, dans le sens où je ne sais pas comment j’occuperai mes journées.

Un an seulement après, il débute avec succès la compétition sous les couleurs de l’ASH de Blois : en juin 2011, il devient champion de France 2e catégorie de cyclisme en tandem. En 2012, il arrache le titre de champion du monde. Depuis, il a décroché cinq fois consécutives le titre national et vise, en 2018, les championnats du monde car il fait partie du Top 10 des coureurs
internationaux.

À aujourd’hui 28 ans, le jeune homme explique voir comme s’il est « constamment dans le brouillard ». Raphaël peut compter sur le soutien indéfectible de sa mère, Martine, et ses amis. « J’habite juste derrière chez elle, mais c’est une coïncidence. Je vois beaucoup mes amis aussi qui m’accompagnent dès que j’en ai besoin. » Car pour aller faire ses courses, tant au supermarché qu’en entraînement, Raphaël doit toujours être conduit.

Pour pratiquer le cyclisme en tandem, Raphaël s’est entouré de deux pilotes, l’un pour la route, l’autre pour la piste, indispensables car comme il le dit lui-même, « les titres se gagnent à deux ». Si l’on félicite les handisportifs, on oublie souvent les personnes qui les accompagnent, avant, pendant et après la course. « Le tandem, c’est comme un couple ! Il faut qu’on soit homogènes, qu’on est le même coup de pédale, la même technique et le tout avec des pilotes non-professionnels, c’est la règle en cyclisme handisport. » Et c’est en effet ce qui complique parfois son parcours sportif. Difficile de trouver des pilotes volontaires, de motiver des amateurs à courir sous la pluie en plein hiver ou à sillonner les routes de France et d’Europe pour décrocher des titres qui ne rapportent pas d’argent.

Car pratiquer le tandem coûte entre 20 000 et 30 000 euros par an selon le nombre de compétitions effectuées. « Rien que le vélo, c’est 7 000 euros à peu près », souligne le cycliste. 13

Tête brûlée, Raphaël ne veut pas résumer sa vie au handicap. « Je suis un peu casse-cou. Je prends ma canne seulement quand je vais sur Paris ou dans les grandes villes pour être vu parce que mon handicap ne se voit pas forcément, si je puis dire ! Même quand je suis dans un endroit inconnu, je vais faire plus attention mais je ne vais pas tâtonner des pieds ou prendre quelqu’un au bras. Quand je la prends, les gens me remarquent et viennent à moi me proposer leur aide. »

Longtemps son futur a été un réel point d’interrogation. « J’ai mal été accompagné et conseillé. On me proposait surtout un travail d’accueil qu’avec une synthèse vocale. Mais être assis sur une chaise toute la journée, pour moi, ce n’est pas possible. » Après un parcours du combattant, il vient d’ouvrir son petit cabinet de masseur bien-être en auto-entrepreneur et aborde la vie plus sereinement.

Le tennis-fauteuil avec Geoffrey Jasiak à Orléans

Avec son bac en poche, Geoffrey décide d’intégrer la fac de Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) de La Rochelle. En août 2014, alors qu’il est employé saisonnier comme livreur du côté d’Angoulême, Geoffrey est victime d’un accident de la route. Un portique trop bas vient s’écraser sur la cabine de son petit fourgon, le laissant pour tétraplégique. « J’avais
les vertèbres en morceau, on m’a mis des broches pour me stabiliser, et on les a retirées l’an dernier. » Sur le moment, Geoffrey ne se rend pas compte que son pronostic vital est engagé et qu’il ne pourra surement plus jamais remarcher s’il s’en sort. « Deux mois et demi après mon accident, j’ai réussi à faire quelques mouvements encourageants. Ce n’était rien du tout mais déjà bon signe. Six mois après, j’ai enfin pu m’asseoir dans un fauteuil roulant, et retrouver une forme de mobilité ». Contre toute attente, il passe de la catégorie « tétra » à « para », avec un paralysie incomplète qui handicapera surtout sa jambe droite. « Un peu comme Grand Corps Malade si vous voulez », plaisante-il.

Sur les conseils de son kiné, Geoffrey veut se remettre au sport et fait des essais en basket et tennis fauteuil. « Avant, je faisais du tennis, du foot, de l’athlétisme, et tous les sports que l’on pratiquait en Staps. Alors me retrouver sans rien c’était très difficile pour moi et je voulais faire autre chose que du fauteuil de ville ». Poussé par son kiné, sur l’île de Ré, il rencontre Yann Maître, qui n’est autre que l’ancien entraîneur de l’équipe de France de paratennis.

Il m’a dit que j’avais du potentiel. C’était le premier, et celui qui m’a redonné de l’espoir. Enfin, je voyais que j’avais des possibilités d’évolution, une première depuis l’accident.

Geoffrey doit attendre un an avant de vraiment se lancer corps et âme dans le tennis fauteuil. « Stéphane Goudou, le vice-président de l’Académie de paratennis me proposait quatre entraînements par semaine, avec Fabien Goueffon, et Romain Simmonet à Orléans. » Du beau monde puisqu’il s’agit de l’actuel entraîneur de l’équipe de France de paratennis, mais aussi de tennis tout court à Orléans, ainsi que de son poulain. « J’ai accepté à une condition : que ma petite copine Solène puisse intégrer son master 2 en Staps à Orléans et vienne avec moi. » Depuis, le couple a adopté la ville de Jeanne-d’Arc.

Après l’accident, Solène et Geoffrey ont longuement discuté du nouveau handicap de ce dernier. A l’époque, il ne savait pas s’il pourrait se relever un jour. Aujourd’hui, il marche, « lentement quand même », avec une ou deux cannes, et se sert de son fauteuil pour les jours difficiles. « Je lui avais dit de partir, de continuer sans moi, mais elle a refusé de m’abandonner. Sans elle, c’est sûr que je ne serai pas là aujourd’hui », confesse le jeune tennisman.

Pour se mettre au niveau, Geoffrey enchaîne les heures d’entraînement. « Je ne m’attendais pas à une telle progression, aussi rapide, même si je dois encore améliorer mes déplacements en fauteuil pour gagner en rapidité et couverture du terrain, car je ne vis pas dedans tous les jours contrairement à d’autres sportifs. » En un an, Geoffrey est tout de même devenu 113e mondial en simple et 111e en double sur environ 650 joueurs classés (car tous ne le sont pas). Il a réussi à se hisser en deuxième série, atteignant presque les meilleures places françaises.

A 24 ans, Geoffrey peut aujourd’hui se déplacer seul, à pied ou à bord sa voiture adaptée munie de commandes au volant. Mais son combat quotidien reste la planification. « La gestion du temps, c’est le plus difficile. Pour en gagner, je dois prévoir mes journées, savoir si je serais longtemps hors de chez moi ou non, si j’ai besoin de mon fauteuil ou pas, etc. Prévoir et anticiper me permettent de me ménager. »

Après sa licence de Staps, qu’il a réussi à valider dans l’année qui a suivi l’accident, Geoffrey a passé un diplôme universitaire de préparateur physique. « Je ne suis pas entraîneur mais j’accompagne les sportifs en développant leurs qualités physiques, leur endurance, leur force ». Fraîchement lancé dans le monde du travail, il cherche aujourd’hui un contrat à mi-temps pour lui permettre de poursuivre ses entraînements intensifs.

Le basket-fauteuil avec Tojo Rajohnson à Orléans

Pour Tojo, raconter son accident, c’est presque raconter une vieille histoire qu’on aurait oublié depuis quelques années. Cela fait 17 ans que le doyen de nos protagonistes, âgé de 37 ans, vit avec sa paraplégie et a su l’apprivoiser. « On met au moins quatre ans à vivre pleinement son nouvel handicap. Même si aujourd’hui je n’y pense presque plus en réalité », déclare-t-il. Alors jeune étudiant en droit à Orléans tout droit débarqué de Madagascar, Tojo subit un accident de la route qui lui brise les vertèbres D11 et D12. « J’ai été rapatrié à la Réunion parce qu’à Madagascar, tu ne peux pas te faire soigner. » Contrairement à d’autres paraplégiques qui mettent presque un an à sortir de rééducation, Tojo a vite été « remis sur pieds », comme il le dit.

Pour rebondir, Tojo s’est directement retourné vers le sport qu’il pratique depuis son plus jeune âge : le basket. « Une des premières choses qui m’a inquiété à l’hôpital était de savoir comment (et pas si) je pourrais rejouer au basket. Déjà à l’hôpital, je rejouais ! » Il faut dire que le basket est la grande passion de Tojo qui avait un niveau plus qu’honorable étant jeune. « J’étais en sélection nationale quand je jouais en cadet et junior », lance-t-il fièrement.

Après trois mois de convalescence, Tojo rentre en France pour terminer sa rééducation et  retrouver Gaëlle, sa copine de l’époque. Loin de sa famille, c’est elle qui l’aide à rattraper son retard en cours et à s’adapter à sa nouvelle vie. « Je lui dois beaucoup, d’ailleurs c’est aussi pour ça que je l’ai épousée ! »

Après sa licence de droit en poche, Tojo n’arrive pas réellement à trouver sa vocation. « J’ai fait divers boulots, mais j’ai finalement trouvé celui que je voulais exercer. Depuis quatre ans, je suis donc instituteur et travaille à l’école publique de Châteauneuf-sur-Loire (à une trentaine de minutes d’Orléans), avec une classe de CE2-CM1. » Il l’avoue, ses débuts n’ont pas été simples. « Alors moi je les cumule : je suis étranger, handicapé, et en plus j’étais sans expérience ! Au départ, l’éducation nationale, le directeur et les parents d’élèves avaient quelques réticences. Ils se demandaient si j’allais avoir besoin d’un aménagement, s’il faudrait faire des changements… Si je n’allais pas les emmerder en somme. Mais depuis, tout se passe très bien ».

Chaque année, à la rentrée scolaire, il prend le temps de répondre aux questions des enfants, d’ordre bien plus pratique, telles que savoir comment il se déplace de son fauteuil à sa voiture ou à son lit. Avec les années, il s’est rendu compte que les enfants s’adaptent beaucoup plus vite que les adultes, et passent rapidement à autre chose sans l’appréhension des grandes personnes. « Ce
qui est super avec ce métier, c’est que je leur inculque une vision de la différence car ils prennent exemple sur leur professeur, ils se nourrissent de toi et donc tu deviens en quelque sorte leur modèle d’éducation ».

Depuis plusieurs années, Tojo pratique le basket avec l’équipe de Basket handi d’Orléans dont il est le capitaine. Ils étaient même montés en Nationale 1, mais sont redescendus en N2 la saison dernière. Ce club de basket fauteuil a la particularité de compter des valides au sein de l’équipe. Sur la dizaine de joueurs, trois le sont. Tous ensemble, ils s’entraînent une à deux fois par
semaine et partent en compétition du sud de la région Centre jusqu’à la frontière belge. « Le fauteuil n’est qu’une petite partie du handicap. Les gens se demandent comment on va aux toilettes, au lit, mais pour les paraplégiques, qui ont une santé plus fragile que les valides, le moindre petit pépin de santé nous ramène vite à réfléchir. »

Et le sport permet de s’entretenir, mais de tenir aussi.

Ce qui a renforcé le moral d’acier de Tojo, toujours jovial, c’est la naissance de son fils Mahéry, aujourd’hui âgé de quatre ans. « Chez les para, même si les nerfs sont touchés assez haut, par exemple au niveau du tronc, on se rend compte que les fonctions érectiles sont souvent préservées. Et donc, oui, nous pouvons faire l’amour et avoir des enfants », aborde-t-il sans tabou. A la venue de cette toute petite chose, Tojo s’est posé des questions. « Je me demandais comment j’allais pouvoir promener mon fils en poussette alors que je suis en fauteuil, comment j’allais faire pour le prendre dans mes bras ou le changer. Mais on ne renonce à rien, on s’adapte simplement sur tous les gestes quotidiens. Par exemple, j’ai trouvé une meilleur astuce pour l’attacher contre moi et qu’il ne bascule pas ». De sa paternité presque « normale », Tojo garde quelques frustrations concernant l’eau. « Il y a très peu de piscines adaptées pour les personnes en fauteuil et quand je vais me baigner avec lui, je ne peux pas le tenir et donc je risque de le couler. A la mer, c’est le même problème puisque le fauteuil ne peut pas aller jusque dans le sable. »

► « Ferplay », un documentaire de 52 minutes réalisé par Lucie Mizzi et Marion Dupuis, produit par Tandem Image et TV Tours. Première diffusion en 2019.

Source FR3.

À 20 ans, il rêve d’être le premier athlète atteint de trisomie à terminer un Ironman…

Atteint de trisomie 21, le jeune Américain Chris Nikic a pour objectif de terminer un Ironman.

Il serait alors le premier athlète avec ce handicap à venir à bout d’une épreuve de ce genre.
Un but qu’il compte bien atteindre, en refusant d’utiliser sa différence comme excuse.

Parfois, les rêves que l’on pense inaccessibles sont à portée de main. Quand on a une motivation profonde, ni le regard des autres ni les obstacles ne sauraient vous empêcher d’atteindre votre but.

Le jeune Américain Chris Nikic a un rêve, qui pourrait se concrétiser très bientôt. En novembre 2020, quand aux États-Unis, tous les yeux seront tournés vers les résultats de l’élection présidentielle, lui aura son esprit tourné vers Panama City Beach. Son objectif ? Un Ironman. Une course composée de 3,8 km de natation, 180,2 km de vélo et d’un marathon.

Chris Nikic a 20 ans et vit en Floride. Son objectif semble a priori banal. Mais ce jeune homme est atteint du syndrome de Down, plus connu en France sous le nom de trisomie 21. S’il atteint son objectif, Chris serait donc le premier athlète porteur de cette anomalie chromosomique à boucler une telle épreuve.

Son expérience de la vie lui sera utile pour atteindre son but, explique-t-il à USA Today : « Avoir le syndrome de Down signifie que je dois travailler plus dur que tout le monde, […] cela m’a aidé à être prêt pour un Ironman. »

Accomplir des objectifs avant ses 21 ans

Et pour cela, Chris Nikic s’inflige de lourdes charges de travail. Il s’entraîne quatre heures par jour, à raison de six jours par semaine. Et ce n’est pas la pandémie de coronavirus qui frappe le monde entier qui entame sa motivation. Même si les piscines et autres complexes sportifs ont dû fermer leurs portes.

Son premier objectif, le half-Ironman (la moitié d’un Ironman) de Panama City Beach, prévu en mai, a été reporté. Mais il ne s’est pas résigné pour autant. Le jeune homme a réalisé sa propre épreuve dans son État, l’Orlando Covid 70.3, qu’il a terminée. Un espoir qu’il souhaite transmettre : « Si vous connaissez une famille où quelqu’un a le syndrome de Down, s’il vous plaît, partagez ceci pour leur faire voir que tout est possible pour leurs enfants », a-t-il écrit sur son compte Instagram.

Lui sait où il veut aller. Il a d’ailleurs formulé plusieurs objectifs qu’il souhaite réaliser avant ses 21 ans. En plus des épreuves à Panama City Beach, il veut publier un livre, intitulé 1 % Better, comprenez « 1 % meilleur ». Un objectif « en cours », selon son site internet. Ce titre reflète sa philosophie, celle qu’il expose devant le public lors de conférences : comment être, chaque jour, 1 % meilleur que la veille pour atteindre ses objectifs. Une source de motivation qui l’aide lui-même, mais aussi d’autres personnes.

Quant au sport, il le pratique depuis de nombreuses années. Opéré du cœur à l’âge de 5 mois, Chris Nikic a intégré à l’âge de 9 ans le programme Special Olympics. Des compétitions faites pour les personnes ayant des déficiences mentales. Il a commencé par le golf, avant de se lancer également dans la natation, la course, le basket-ball, puis le triathlon.

« J’aime tous les événements sportifs, expliquait-il sur le site du programme. Plus que les événements en tant que tels, j’aime les interactions sociales qu’ils procurent : être avec des amis et aller danser quand c’est terminé. » Une proximité avec les gens qu’il confirme sur le site de l’équipe USA Triathlon qu’il a intégrée : « J’aime être auprès des gens et les encourager. »

« Je ne doute plus de mes rêves »

Véritable modèle pour certains, il dégage une énergie et une bonne humeur contagieuses. « Il apporte le soleil dans une pièce », résume Nik Nikic, son père, sur le site d’USA Triathlon.

Un père qui a mis du temps avant de voir ce dont son fils était capable, alors que sa fille avait, elle aussi, des prédispositions. « Ma fille était une athlète douée et je l’ai considérée comme telle alors que je traitais Chris comme quelqu’un de différent , confie-t-il à USA Today. Je ne lui ai pas donné la même chance qu’à sa sœur parce que je voulais le protéger. Mais, il y a deux ans, j’ai commencé à le traiter comme quelqu’un de doué. »

Pour le plus grand bien de son fils, qui ne veut pas se cacher derrière son handicap pour se trouver des excuses. « Je n’utilise pas ma condition comme excuse, martèle-t-il à USA Today. Au lieu de ça, je travaille plus dur. Mon père m’a dit : « Ne doute jamais de tes rêves, Chris. » […] Je n’en doute plus, maintenant. »

Déconfinement : pour les personnes en situation de handicap, reprendre le sport reste complexe…

La Fédération française handisport indique dans un plan de déconfinement détaillé que le besoin d’être assisté par un guide ou un pilote pour pratiquer une activité sportive ne permet pas de reprendre dans de bonnes conditions sanitaires.

En tandem, la distanciation physique est impossible à respecter.

Alors que les activités sportives commencent à reprendre, en extérieur, en petit groupe, à distance les un des autres, un public se trouve particulièrement en difficulté : les sportifs handicapés. En effet, si pour les personnes les plus autonomes et aux pathologies les moins sévères, il suffit de reprendre dans les mêmes conditions que tout le monde, certains ont besoin d’accompagnateurs ou d’assistance. Dans ces cas-là, la Fédération française handisport recommande d’appliquer le principe de précaution.

« On a une question récurrente ; des déficients visuels veulent savoir s’ils peuvent faire du sport du tandem, par exemple, avec leur binôme. Pour l’instant, la réponse est non. Quand on fait du tandem, forcément il y a de la transpiration, des gouttelettes qui peuvent s’échapper et même masqués on n’est pas sûrs », explique Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française handisport.

Pratique « sans contact »

Dans un guide d’une vingtaine de pages, la FFH recense toutes ces préconisations en fonction des différents sports, des différents handicaps. Un guide amené à évoluer, mais valable pour le moment jusqu’au 2 juin. « La circulation du virus étant encore active sur le territoire, la Fédération Française Handisport fait le choix, en attendant les nouvelles décisions gouvernementales, de ne pas exposer ses membres les plus vulnérables ou dépendants aux aides humaines dans le cadre de leur activité sportive, pour limiter les risques encourus et conserver une forte maîtrise sanitaire », écrit la fédération.

À partir du 11 mai 2020, la Fédération redonne donc la possibilité « d’une reprise conditionnée des activités physiques et sportives par les associations affiliées, les comités départementaux et régionaux. (…) Cette réouverture de la pratique fédérale devra systématiquement mettre en avant la pratique ‘sans contact’, en extérieur et dans une logique individuelle et autonome », insiste-t-elle.

« Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant ? »

Le protocole précise que la présence d’encadrants sportifs est autorisée, « en respectant les gestes barrières, les règles sanitaires et de distanciation physique (1m minimum et espace par individu de 4m2, en situation statique) » mais que celle d’un guide ou d’un pilote ne l’est pas car elle « ne permet pas de respecter les mesures de prévention et de sécurité face à la transmission du Covid-19 (distanciation de 10 mètres minimum entre 2 personnes dans la pratique de la course à pied, du vélo, du ski, ou de 5  pour la marche ou la randonnée) ».

Une préconisation très difficile à recevoir, admet Candide Codjo, président de l’ASLAA, l’un des principaux clubs de tandem handisport en France : « Elle est violente parce que nous, on se sent totalement discriminés. Il faut partir du principe que beaucoup de personnes aveugles ne peuvent, en règle générale, pas sortir. » « Faut-il faire fabriquer en urgence un tandem ou le pilote est cinq mètres devant et le copilote à cinq mètres derrière…? », ironise-t-il.

Source FRANCE INTER.