Vannes : une aire de jeux inclusive pour tous les enfants valides ou handicapés, la première en Bretagne…

C’est la première aire de jeux inclusive de Bretagne et une des plus grandes de ce type en France.

L’aire de jeux, située dans le quartier de Tohannic, à Vannes, propose une trentaine de jeux destinés aux enfants valides et aux enfants en fauteuil, déficients visuels ou auditifs.

Vannes : une aire de jeux inclusive pour tous les enfants valides ou handicapés, la première en Bretagne. 30 jeux sont proposés aux enfants, valides ou non valides

Le projet a mûri pendant deux ans. Mais l’aire de jeux connaît un franc succès depuis son ouverture le 21 décembre 2019. Le parking ne désemplit pas et on vient de loin. Ce jour là, un mercredi, on pouvait voir des enfants de Vannes, bien sûr, mais aussi de Locminé ou de Saint Guyomard. Les parents ou les éducateurs n’hésitent pas à faire 20 ou 30 kilomètres. L’aire de jeux de Tohannic fait 750 mètres carrés. Elle propose une trentaine de jeux : toboggan, tape-cul, balançoire, trampoline. Les couleurs sont vives. Tout est réuni pour stimuler les sens.

On est moins isolé et cette aire de jeux renforce le vivre ensemble, dit Amélie, maman d’un garçon de 12 ans en fauteuil

« Et puis, ajoute t-elle, les aires de jeux traditionnelles peuvent créer de la frustration puisque mon fils ne peut pas participer aux activités. Alors que là, pas besoin de le sortir de son fauteuil. Il n y a qu’à le regarder rire quand il est sur le trampoline ».

Les jeux sont accessibles à tous les enfants et favorisent l'échange - Radio France

C’est la société Proludic, basée en Indre et Loire, qui a travaillé avec la mairie de Vannes. Le choix des couleurs s’est révélé primordial. Le choix des cheminements, qu’ils soient sensoriels et pratiques, sans terre ni cailloux, a été longuement réfléchi. Les jeux ont été conçus, bien sûr, pour leur accessibilité.

Il fallait faire de cette aire de jeux un espace pratique et convivial - Radio France

« Cette aire de jeux, raconte Lionel, éducateur à l’Institut thérapeutique de Locminé, c’est aussi l’ouverture vers les autres. « 

Et il ajoute, « les enfants avec un handicap, découvrent avec une grande joie des activités qui jusque là leur étaient interdites et miracle, ils sont rejoints par des enfants valides qui  jouent avec eux sans retenue ».

Source FRANCE BLEU.

EN IMAGES – PRISME, le premier espace multisports totalement inclusif d’Europe, verra le jour à Bobigny…

PRISME, espace de sports dédié à tous les sportifs, handicapés ou valides, professionnels ou amateurs, ouvrira ses portes à Bobigny (Seine-Saint-Denis) en 2023.

Un projet unique en Europe, porté par le département de la Seine-Saint-Denis et soutenu par Paris 2024.

PRISME, le futur pôle de référence inclusif sportif métropolitain, verra le jour en 2023 à Bobigny en Seine-Saint-Denis

C’est un projet unique en Europe : PRISME*, le premier espace multisports totalement inclusif de France,  sera livré en 2023 à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Il sera adapté aux sportifs, professionnels ou amateurs, porteurs de handicap et valides.

Six années de réflexion

Si le projet était en réflexion depuis six ans au département, c’est bien l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris qui a joué un rôle d »accélérateur pour concrétiser PRISME, présenté dorénavant comme l’un des héritages qui sera laissé à la Seine-Saint-Denis après les Jeux dans quatre ans. Jean Castex, délégué interministériel aux JO, l’a d’ailleurs confirmé le 29 janvier, lors de la présentation du projet à la presse : « Paris 2024 va demander à la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) de contribuer au projet y compris financièrement ». 

 PRISME, le futur pôle de référence inclusif sportif métropolitain, verra le jour en 2023 à Bobigny en Seine-Saint-Denis - Aucun(e)

Il faut dire que le coût des travaux est estimé à 44 millions d’euros « pour le moment, financés par le département », précise le président du conseil départemental, Stéphane Troussel qui espère décrocher d’autres financements.

13 000 mètres carrés entièrement adaptés

PRISME devra répondre à trois objectifs : développer la pratique sportive pour tout le monde, proposer un pôle de recherche et de formation et enfin, être en capacité d’accueillir des compétitions nationales et internationales, notamment dans les disciplines handisport.

Construit sur 13 000 mètres carrés au niveau de l’actuel stade de la Motte à Bobigny, PRISME proposera une salle de musculation, un mur d’escalade, une salle multisports, un dojo avec quatre aires de combat et une salle d’armes de six pistes. Autant d’espaces qui seront à chaque fois adaptés et modulables en fonction du public accueilli. La luminosité, l’acoustique pourra être réglée en fonction du handicap des sportifs. « Les vestiaires, les gradins, l’accès aux salles… tout a été pensé pour que le plus grand nombre puisse y accéder, on à travailler à partir de tous les scénarios possibles », explique Joris Delivré-Melhorn, chef de projet.

 PRISME, le futur pôle de référence inclusif sportif métropolitain, verra le jour en 2023 à Bobigny en Seine-Saint-Denis - Aucun(e)

Des« alcôves de décharge cognitive » seront aussi proposées. Ce sont des salles dédiées, par exemple, aux sportifs qui souffrent de troubles autistiques. « C’est une salle qui leur sera dédiée en cas de crise de stress, ils pourront s’isoler ». Il y aura également un plateau de kinésithérapie, un bureau dédié aux chercheurs, un espace de balnothérapie.

 PRISME, le futur pôle de référence inclusif sportif métropolitain, verra le jour en 2023 à Bobigny en Seine-Saint-Denis - Aucun(e)

Pour une pratique du sport plus inclusive

Pour Rakif Arabat, champion de France d’haltérophilie, médaillé européen, ce projet est primordial est indispensable.Il souffre d’une malformation congénitale et se déplace en fauteuil roulant.« Aujourd’hui, on souffre du manque d’accompagnement et de structures accessibles », déplore celui qui se prépare pour les qualifications aux JO de Tokyo, cet été.  » Avant, je m’entraînais dans une salle où il fallait que descende de mon fauteuil, ou il fallait que je monte une marche, des petits obstacles, qui pour moi sont majeurs ». 

Même analysé pour Aladji Ba, médaillé au JO d’Athènes et de Sydney sur le 400 mètres et non-voyant : « À l’époque, j’habitais à l’est de Paris mais je devais aller m’entraîner à Antony et traverser tout Paris, car les clubs autour de mon ne savaient pas forcément comment m’accueillir », raconte celui qui est devenu vice-président du comité handisport de Seine-Saint-Denis. « J’ai pu m’entraîner parce que je suis tombé sur les bonnes personnes mais beaucoup d’athlètes ont arrêté, faute d’accompagnement et de structure« , affirme-t-il.

 PRISME, le futur pôle de référence inclusif sportif métropolitain, verra le jour en 2023 à Bobigny en Seine-Saint-Denis - Aucun(e)

*PRISME : Pôle de référence inclusif sportif métropolitain

Source FRANCE BLEU.

PORTRAIT. Enduropale Quaduro 2020 : Stéphane Paulus est le premier paraplégique à participer à la course…

17 ans après son accident de moto, le pilote vit son rêve.

PORTRAIT. Enduropale Quaduro 2020 : Stéphane Paulus est le premier paraplégique à participer à la course © FTV

« C’est un challenge physique, mécanique et humain. » Dans quelques jours, Stéphane Paulus sera le premier pilote paraplégique à participer à l’Enduropale, dans la course quaduro prévue samedi.

« Il y a une prise de risque qui est minime, parce qu’on est déjà en fauteuil roulant et on n’a pas envie de se faire plus mal, mais voilà, on est là pour faire du bon résultat, pour donner du spectacle et se faire plaisir« , glisse le pilote de 38 ans, qui a une activité de commercial.

Son quad est adapté à son handicap : les commandes sont sur le guidon, et son pilote est attaché à des harnais.  Pourtant, Stéphane revient de loin. « À l’âge de 21 ans, j’ai eu un accident de moto sur la route, dûe à une erreur de ma faute. Je me retrouve paraplégique. »

« J’ai retrouvé ma passion depuis 10 ans »

« Il m’a fallu deux ou trois années pour me reconstruire, personnellement, professionnellement. Aujourd’hui, j’ai un job que j’adore, une femme, mon fils, mes amis… et j’ai retrouvé ma passion depuis 10 ans, qui est la moto. » Et le quad, dans le cas de la course qui s’annonce.

Son épouse, en revanche, n’est pas rassurée… « Pour moi, ça me fait peur cette moto. Là, en l’occurrence, c’est un quad, donc j’espère que tout ira bien, et je le soutiendrai parce que pour lui c’est un rêve qu’il vit aujourd’hui. »

17 ans après l’accident, « je suis très fier d’être là »

Un rêve qui a notamment pris la forme d’une association, que Stéphane a créé pour aider les motards handicapés à reprendre la route. Parallèlement, il brille sur les championnats handisport à plus de 300 km/h.

« On m’aurait prédit tout ça le jour de mon accident, j’y aurais jamais cru ! » s’amuse-t-il. « Dix-sept ans après, je suis très fier d’être là. »

Source FR3

Elles ont presque 70 ans et s’affrontent sur le terrain : l’incroyable histoire des « Mamies Foot »…

Elles avaient joué contre l’équipe senior d’Afrique du Sud cet été.

Les mamies foot françaises sont toujours très actives.

Deux d’entre elles habitent à Pont-Aven et ont créé une association pour promouvoir le football féminin et à tout âge.

Marie-France et Edith. Elles ont presque 70 ans et s'affrontent sur le terrain : l'incroyable histoire des "Mamies Foot"

Leur incroyable histoire avait fait le tour du web. En juin dernier, avait lieu en France la Coupe du monde féminine de football. A cette occasion, les célèbres mamies footeuses d’Afrique du Sud avaient demandé à jouer contre une équipe de leur âge dans le pays organisateur. A cette occasion, le groupe Les Senioriales, qui gère 86 résidences seniors en France, décide de sonder ses résidentes pour constituer une équipe de football. Douze femmes répondent à l’appel, elles ont entre 56 et 84 ans. Elles viennent de partout en France, de Montélimar à Saint-Gilles en passant par Lucé.

L'équipe des "Mamies Foot" française

« Un moment inoubliable »

Deux d’entres elles sont originaires de Pont-Aven : Marie-France et Edith, 57 et 69 ans. Elles l’avouent elles-même : « On n’avait jamais tapé dans un ballon de football« . Elles ont un mois et demi pour se refaire une santé et une certaine forme physique. « Pas facile quand on sait qu’au début, je ne pouvais même pas courir 50 mètres« , avoue Marie-France. Les deux femmes ne se découragent pas et s’entraînent du mieux qu’elles peuvent.

Quand vient le moment du match, à Saint-Etienne, les « Mamies Foot » françaises perdent 10-0 mais qu’importe le résultat, les deux bretonnes préfèrent se souvenir de leurs inoubliables collègues sud-africaines. « Les rencontrer, ce fut une vraie leçon de vie. Elles ont vécu l’apartheid, les années SIDA et élèvent elles-même leurs petits-enfants« , racontent les deux femmes, « elles dansent, chantent et ont une pêche d’enfer, c’était tellement inspirant« .

« Un moment inoubliable »

Deux d’entres elles sont originaires de Pont-Aven : Marie-France et Edith, 57 et 69 ans. Elles l’avouent elles-même : « On n’avait jamais tapé dans un ballon de football« . Elles ont un mois et demi pour se refaire une santé et une certaine forme physique. « Pas facile quand on sait qu’au début, je ne pouvais même pas courir 50 mètres« , avoue Marie-France. Les deux femmes ne se découragent pas et s’entraînent du mieux qu’elles peuvent.

Les "Mamies Foot" contre l'équipe de mamies d'Afrique du Sud

Quand vient le moment du match, à Saint-Etienne, les « Mamies Foot » françaises perdent 10-0 mais qu’importe le résultat, les deux bretonnes préfèrent se souvenir de leurs inoubliables collègues sud-africaines. « Les rencontrer, ce fut une vraie leçon de vie. Elles ont vécu l’apartheid, les années SIDA et élèvent elles-même leurs petits-enfants« , racontent les deux femmes, « elles dansent, chantent et ont une pêche d’enfer, c’était tellement inspirant« .

Aujourd’hui, elle aimerait promouvoir son association pour montrer ce qu’une pratique sportive à plus de 50 ans peut apporter, « beaucoup de bien-être et de bonheur« . Avec « Footeuses à tout âge », elle a fondé une équipe dont l’agenda sportif est déjà bien rempli. Le 22 février prochain, Marie-France devrait revenir à Saint-Etienne. Elle et ses collègues auront l’opportunité d‘animer la mi-temps du match Saint-Etienne – Stade de Reims en Ligue 1. Viendront ensuite des rencontres sportives à Cannes, en Espagne, en Italie. En 2021, les « Mamies Foot » des débuts pourraient s’envoler en Afrique du Sud pour disputer la Coupe du monde de foot des mamies, organisées par leurs premières adversaires.

Source FRANCE BLEU.

 

Narbonne. Des drones pour survoler les handicaps…

Concept évasion, est une coopérative audoise, proposant des visites touristiques par drone.

Depuis plus de deux ans, Audrey Jubillar et Aurélien Leroy s’engagent pour rendre le secteur touristique accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à la réalité virtuelle.

Frédéric, Audrey et Aurélien présentent leur concept qu’ils développent au sein d’Innoveum à Narbonne.

Pour Audrey et Aurélien l’objectif est simple : l’équité. Permette aux personnes à mobilité réduite de profiter d’une visite touristique comme tout le monde. « On est deux randonneurs, et ça nous fendait le cœur de voir qu’il y avait des enfants qui ne pouvaient pas faire comme nous. On s’est rendu compte qu’il y avait un problème. On a voulu apporter un système d’équité, la solution numérique apporte un équilibre de force qui permet à tout le monde de faire la même activité«  assure Aurélien. En Occitanie, 85 % du territoire se situe en zone de handicap naturel. Face à ce constat, l’idée de faire visiter des sites touristiques à travers un casque de réalité virtuelle, permettait à toutes les personnes en situation de handicap de profiter du paysage. « On avait envie de rendre accessible les sites touristiques pour les personnes empêchés, qui représentent 40 % de la population«  affirme Audrey. Ces animations permettent donc aux bénéficiaires de visiter un lieu, en autonomie, en prenant le contrôle d’un drone professionnel, par simple mouvement de la tête. Les visiteurs peuvent donc découvrir le patrimoine occitan, sans se contraindre à des limites physiques.

En mai prochain, Concept évasion devrait commercialiser un voyage interactif à 360°, projetés dans des visiocasques. Une solution permettant de vivre une expérience sans limites, comme si on y était réellement. « On fait des animations sur place avec les drones, seulement on ne peut pas y être tout le temps. Les gens étaient frustrés de ne pas pouvoir revivre l’expérience. On a donc décidé de créer une application permettant au site touristique d’avoir un casque sur place et toute l’année«  explique Aurélien. « C’est un produit construit avec le site touristique, donc totalement personnalisable et autonome«  ajoute Audrey. Ramener le tourisme dans les terres, apporter une accessibilité tout en dynamisant le marché, mettre l’accent sur l’équité, les objectifs de Concept Evasion sont clairs.

Source LA DEPÊCHE.

Plongée et handicap : une mise à l’eau facilitée grâce à un accompagnateur diplômé…

Ils ne sont que six, en France dont deux à Guingamp, à détenir cette qualification, celle d’accompagnateur fédéral pour la plongée subaquatique.

Grâce à eux, des personnes en situation de handicap bénéficient de leur aide et peuvent se jeter à l’eau.

Sport handicap - Michel, tétraplégique, lors d'une plongée en Égypte / © DR

« Il faut apprendre à accepter cette aide et dans le même temps, ces accompagnateurs doivent appréhender mes besoins. » Laurent, 42 ans, pratique la plongée avec bouteille depuis septembre 2019, dans la piscine de Guingamp. Atteint d’une sclérose en plaques, il se déplace en fauteuil électrique à l’extérieur et avec une canne à l’intérieur. Ses mouvements sont limités par la maladie. « Je peux juste soulever mon épaule droite. Je suis capable de tenir debout mais la flexion est difficile », explique-t-il.

Laurent s’est lancé, après deux baptêmes d’initiation et avec un petit rêve en tête, celui d’aller voir des baleines.

Lorsqu’il plonge, il a besoin d’aide, pour se déshabiller, enfiler la combinaison. Une fois dans l’eau, il faut aussi l’assister pour lui mettre la bouteille sur le dos, l’aider à trouver son équilibre. C’est là qu’intervient Bernadette, accompagnatrice fédérale pour la plongée subaquatique, une qualification qu’elle a obtenue il y a deux ans.

« Sans accompagnateur, je suis incapable de réaliser certains gestes. Cette aide est indispensable. Cela m’apporte aussi de la sécurité » (Laurent)

Elle-même pratique la plongée. Elle se souvient qu’elle a découvert le cours pour les personnes handicapées et qu’elle a très vite filé un coup de main. « C’est venu naturellement. Je ne regarde pas le handicap. » Lorsqu’elle a appris qu’il existait une formation diplômante, elle n’a pas hésité.

Son rôle se joue uniquement hors du bassin et il est essentiel. Bernadette résume : « On travaille main dans la main avec le moniteur, chacun a sa tâche à faire. » « Je prépare les bouteilles, les palmes, les fauteuils. Elle souligne : « On ne doit pas non plus tout leur faire. Au début, j’avais tendance à en faire trop. »

Un dispositif peu connu

La qualification « d’accompagnateur  fédéral » reste encore très méconnue. Elle ne concerne pour l’instant que six personnes en France. Le dispositif a été initié par les fédérations de plongée et handisport, regroupés désormais sous l’appellation Handisub.

Dominique Mignot, coordinateur de l’activité handi-plongée sur toute la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et également moniteur explique : « Il n’y a pas de condition physique requise. Si la personne veut obtenir la qualification, on lui fera passer un test d’aisance dans l’eau. Elle sera aussi formée sur le handicap moteur ou sensoriel, pendant deux jours. Pour les handicaps intellectuels, la formation est de cinq jours. » Pour Bernadette, la formation lui aura permis d’appréhender le handicap et de bénéficier d’une certaine reconnaissance.

Source FR3.

Dakar 2020: Paraplégique et pilote de buggy, Axel Alletru ou l’exemple de la résilience…

Privé de l’usage de ses jambes depuis dix ans, Axel Alletru a réussi le pari de s’aligner sur le Dakar avec les pilotes valides.

Axel Alletru aux commandes de son buggy

  • Le Nordiste Axel Alletru s’alignera pour la première fois de sa carrière sur le Dakar 2020.
  • Un véritable exploit pour ce jeune homme de 29 ans devenu paraplégique après une chute de motocross en 2010.
  • Il raconte son incroyable résilience.

C’est le genre de type qui force le respect. Le genre de mec auquel on pense quand on veut relativiser ses problèmes. Car le destin n’a pas épargné Axel Alletru. Le Nordiste sera l’une des attractions du Dakar 2020 qui démarre ce dimanche 5 janvier en Arabie Saoudite. S’il ne fait pas partie des favoris, le pilote de buggy de 29 ans a une résilience incroyable qui peut lui faire déplacer des montagnes. Promis à une grande carrière de motocross, celui qui était vice-champion du monde junior de la discipline a vu son destin basculer le 27 juin 2010, le jour où il est devenu paraplégique.

« J’ai fait une chute lors du Grand Prix de Lettonie qui m’a fait perdre l’usage de mes jambes. Les médecins m’ont alors prédit que j’aurais un fauteuil roulant à vie. Mais j’ai fait deux ans de rééducation à Lille et j’ai réussi à récupérer mes quadriceps et mes psoas ce qui me permet aujourd’hui de me mettre debout avec des béquilles et des attelles. Je peux marcher 1,2 voire 3 kilomètres. Ma grande victoire a été de pouvoir remarcher non pas par miracle, mais parce que j’ai récupéré une petite partie de mes jambes que j’ai pu exploiter à son maximum », raconte Axel.

Il rate les Jeux Paralympiques de Rio sur un nouveau coup du sort

Avoir fait mentir les médecins n’est pas le seul fait d’armes du champion. Obligé de changer de vie, le jeune homme s’est relancé dans le sport pour se reconstruire. Fini le motocross, place à la natation handisport où l’athlète va collectionner les médailles. « Il a fallu accepter de recommencer de zéro, de réapprendre à nager qu’avec la force des bras. De là, j’ai construit une équipe et on est devenu douze fois champion de France et vainqueur des European Master Games », détaille le champion handisport.

Mais à deux mois d’atteindre son rêve de participer aux Jeux Paralympiques de Rio 2016, le destin lui joue encore un mauvais coup. Au dernier moment, Axel Alletru est basculé dans une catégorie de handicap moins élevée. « Il y a un quiproquo car on me voit debout. Mais dans l’eau, je n’ai aucune propulsion. Sauf qu’il y a tellement eu d’abus dans le passé qu’on m’a changé de catégorie et je me suis retrouvé avec des gens aux handicaps beaucoup plus légers. » Du coup, pas de qualif, pas de Jeux et plus de moral.

Des pédales adaptées pour conduire sur le Dakar

Mais avec ce nouveau coup d’arrêt, Axel Alletru dit stop au handisport. Son prochain défi, il ira le chercher dans un sport valide. C’est comme ça que son projet de participer au Dakar 2020 est né. « Plus que d’être champion paralympique, je me suis dit que le plus important était d’inspirer d’autres gens et de redonner de l’espoir ».

Après s’être testé sur le rallye du Maroc, Alletru s’est convaincu qu’il pouvait rouler pendant deux semaines et 8.000 kilomètres sur le sable saoudien. Accompagné par une équipe de Nordistes expérimentés et François Béguin son copilote belge, il bénéficiera d’une assistance médicale sur le parcours mais ce sera bien lui qui pilotera le buggy au moyen de pédales adaptées.

C'est ce buggy qu'Axel Alletru pilotera pendant le Dakar

« J’accélère du pied droit et je freine du pied gauche. J’ai une pédale clipsée sur l’accélérateur et une pédale de frein beaucoup plus large. Ça me permet d’avoir un poste presque valide sans avoir les commandes au volant. Même si je n’ai pas de sensibilité dans les jambes, je préfère avoir cette conduite au pied », détaille Axel Alletru

Transmettre un message d’espoir

Ce projet de 300.000 euros porte aussi un message sur les réseaux sociaux. Via le hashtag #Jepeux2020, le Nordiste veut pousser les gens à se dépasser. Une philosophie qu’Axel transmet depuis plusieurs années en tant que conférencier pour des entreprises ou des institutions.

A travers son exemple, il cherche à montrer à tous ceux qui ont des coups de moins bien qu’on peut toujours s’en sortir. « Je reçois énormément de messages de gens qui me remercient de leur apporter de l’énergie. Ça peut être un malade du cancer, une femme battue, un divorcé voire un enfant qui a eu un 9/20 à l’école ».

Des gens en difficulté qui risquent d’être encore bluffés par la volonté du Nordiste qui ne visera pas la victoire au général mais rêve de tirer son épingle du jeu lors de certaines étapes. Même si être au départ de ce Dakar est déjà un immense succès.

Source 20 Minutes.

 

PORTRAIT. Un Isarien souhaite réaliser son rêve malgré son handicap, un documentaire sur le tir à l’arc avec la bouche…

Jean-René est hémiplégique, un handicap qui ne l’empêche pas de pratiquer du tir à l’arc depuis des années.

Afin de montrer au plus grand nombre, que le handicap n’est pas forcément une entrave au dépassement de soi, son rêve serait d’être filmé dans le cadre d’un documentaire sur sa discipline.

Un Isarien souhaite réaliser son rêve malgré son handicap, un documentaire sur le tir à l'arc avec la bouche. © Handi-sport 1er Compagnie d'arc de Béthisy-Saint-Pierre

Jean-René Luc âge 33 ans habite à Raray dans l’Oise. Il est atteint d’une hémiplégie gauche à cause d’un accident de vélo à l’âge de 9 Ans. Depuis sa vie a basculée, il a du vivre avec son handicap et trouver son épanouissement avec un sport. Après avoir pratiqué la sabarcane pendant 10 ans, il est passé au tir à l’arc.

« Une chute de vélo a entraîné une paralysie côté gauche bras et jambe. Héliporté au centre hospitalier Amiens nord dans le coma pendant deux mois et demi ensuite, j’ai dû faire de la rééducation pour réapprendre à marcher au centre hospitalier de berck sur mer à hélio marin ensuite je suis allé dans un centre à Lamorlaye où là j’ai du réapprendre à écrire de la main droite, car avant, j’écrivais de la main gauche et en même temps poursuivre ma rééducation ».

le Tir à l’arc à la bouche

Le tir à l’arc est une discipline de maîtrise et de précision qui nécessite un bon équilibre entre le corps et l’esprit. Sport de visée et d’adresse, cette discipline est pratiquée pour ses vertus thérapeutiques dans les centres de rééducation. L’archer hémiplégique ou amputé d’un membre supérieur mord une palette de cuir fixée sur la corde, qu’il libère pour obtenir un départ de flèche.

Après sa rééducation, Jean-René a appris un métier en région parisienne à Gonesse. Aujourd’hui , il est ouvrier de fabrication commerciale en E.S.A.T. à Verneuil-en-Halatte, avec pour passion le tir à l’arc. Depuis 5 ans il est archer au sein de la Compagnie d’arc de Béthisy-Saint-Pierre et de Béthisy-Saint-Martin dans l’Oise. Jean-René tire à la bouche avec un arc à poulies. En mars dernier, il s’est classé 5è lors des championnats de France de tir à l’arc en salle à Calais.

Un documentaire sur sa discipline

Mon plus beau rêve serait de collaborer avec un producteur afin de réaliser un film sur comment une personne handicapée pratique le tir à l’arc avec la bouche

L’appel est lancé, en attendant de réaliser son rêve, Jean-René se prépare pour ses prochaines compétitions. Le 12 janvier 2020 il sera à Betz dans l’Oise, et le 19 janvier à Compiègne.

Outre le rêve de passer à la télévision « pour devenir une star » comme il dit , Jean-René aimerait bien réaliser un autre souhait, fan de l’Olympique de Marseille et en particulier de Dimitry Payet, il rêve d’aller au stade Vélodrome pour rencontrer son idole.

Source FR3.

Handicap: quand la culture se fait « relax » pour les spectateurs « atypiques » …

L’association Ciné-ma différence a présenté Relax, un projet lancé en 2018 visant à améliorer l’accès aux spectacles pour les personnes handicapées.

En présence de Franck Riester, ministre de la Culture, l’association a annoncé sa volonté de déployer ce dispositif à d’autres salles.

Relax, un dispositif pour faciliter l’accès à la culture des personnes handicapées

Le dispositif « relax » tente de changer la donne et, après le cinéma, pousse les portes des théâtres.

Elles rient parfois « bizarrement« , applaudissent à contretemps, et peuvent subir regards et remarques désapprobateurs : les personnes atteintes d’un handicap mental ne se sentent pas toujours les bienvenues au théâtre ou au cinéma. Sauf pendant les séances « relax« , que leurs promoteurs rêvent de généraliser.

La boule au ventre

Aller au spectacle avec Mathilde Hyvernat, une Parisienne handicapée de 19 ans, « c’est une aventure familiale« , témoigne avec humour sa mère Laurence. « Elle est très sensible aux lieux nouveaux, au bruit, à l’intensité lumineuse, et ça l’amène parfois à manifester son angoisse en criant ou en se balançant », raconte-t-elle. « Quand je rentre dans une salle de spectacle avec elle, j’ai une boule au ventre qui ne me quitte pas jusqu’à la sortie, à l’idée qu’il y ait un couac« , poursuit Mme Hyvernat. Pour que tout se passe bien, elle « sourit aux voisins de fauteuils, pour espérer gagner leur compréhension ou les détendre un peu, si Mathilde vient leur crier dans les oreilles ou leur faire un gros câlin« .

Un public au comportement atypique

D’où l’idée de ces séances « relax« , d’abord organisées dans une soixantaine de salles obscures par l’association « Ciné-ma différence« , puis dans quelques salles de spectacle, dont l’Opéra Comique, à Paris. Ces séances ouvertes à tous, handicapés ou non, se distinguent par le fait que tous les participants -spectateurs, employés, artistes et techniciens- sont informés de la présence d’un public au « comportement atypique« . Les équipes de billetterie et d’accueil sont également formées, pour que chacun « se sente le bienvenu » et puisse « exprimer ses émotions sans jugement, crainte ni contrainte« . Sans un tel dispositif, trop souvent, les « regards désapprobateurs, les ‘chut !’ ou les réflexions désagréables forcent la famille à sortir de la salle« , déplore Catherine Morhange, la déléguée générale de l’association « Ciné-ma différence« . Et l' »expérience de plaisir partagé » se transforme en une « expérience douloureuse et humiliante, et c’en est souvent fini de toute tentative de sortie en famille« .

Bouffée d’oxygène

Or, souligne Mme Morhange, priver d’accès à la culture les personnes atteintes d’un handicap mental ou psychique, d’une forme d’autisme ou de la maladie d’Alzheimer, est d’autant plus inacceptable que ces spectateurs accèdent bel et bien aux oeuvres, fût-ce d’une autre manière. « Il n’existe pas que l’accès intellectuel, mais aussi une appréhension sensible et esthétique. Et dans ce domaine, le public en situation de handicap n’est pas forcément le plus handicapé« , explique-t-elle. Victoria Miet, 20 ans et atteinte d’un polyhandicap, fréquente fréquemment les séances « relax« . « Son plaisir dans la vie, c’est le cinéma et la musique« , raconte son père Philippe. « Mais le cinéma, avec elle, c’était compliqué ; quand elle est heureuse, elle bouge les bras, elle crie, alors on était très
gênés« . Ces séances bienveillantes ont donc été « une bouffée d’oxygène : on est allés au cinéma et on était comme chez nous!« , résume-t-il.

Au programme…

A l’Opéra Comique, qui a proposé en novembre 2019 une représentation « relax » d' »Hercule amoureux » de Francesco Cavalli, les spectateurs se sont vu distribuer un livret explicatif « facile à lire et à comprendre« . On leur y expliquait, par exemple, que « les personnages se disputent souvent, mais ce ne sont pas de vraies disputes« … Sur la saison 2019-2020, dix spectacles « relax » tous âges sont programmés en Île-de-France. Et les promoteurs du système espèrent le déployer dans un plus grand nombre de salles, partout en France, via une charte qui serait proposée aux structures. « Il faut absolument qu’on soutienne ce dispositif. C’est comme ça qu’on va améliorer l’acceptation de la différence dans la société« , souligne la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel, venue soutenir l’initiative le 18 décembre 2019 à l’Opéra Comique en compagnie du ministre de la Culture Franck Riester. « Ce que les familles nous disent, c’est ‘on veut vivre ensemble !’ Donc elles doivent avoir accès à ce moment tellement important, la culture« , qui permet aux personnes handicapées de « se construire par le rire et l’émotion« , ajoute-t-elle.

Source LA CROIX/ ORANGE.