La revue Prescrire actualise sa liste noire des médicaments… Découvrez la liste des médicaments dangereux !

La revue médicale indépendante Prescrire vient d’ajouter à sa « liste noire » six traitements, jugés « plus dangereux qu’utiles » à cause de leurs effets indésirables.

La revue Prescrire actualise sa liste noire des médicaments

En 2019, la liste des traitements à éviter s’allonge encore. Le 31 janvier, la revue indépendante Prescrire a publié une nouvelle liste de médicaments « plus dangereux qu’utiles« , faisant parfois courir des risques sanitaires « disproportionnés« . Celle-ci, qui comporte déjà près d’une centaine de références, a été actualisée : s’y ajoutent l’Esmya, le Décontractyl, le Rectogesic, le Toplexil, l’Ocaliva et le Cimétidine Mylan. Le Ketek, l’Uptravi et l’anticancéreux olaparib/Lynparza ont pour leur part été enlevés de la liste, car retirés du marché ou en cours d’analyse.

« Quelques médicaments, qui figuraient dans de précédents bilans des médicaments que Prescrire conseille d’écarter, ont été retirés, car de nouvelles données ont montré que leur balance bénéfices-risques n’est pas nettement défavorable, ou que ces médicaments sont des options dans de rares situations« , ajoute Prescrire. Sont concernés le Lynparza, le Xolair, le Vectibix et le Champix.

Les six ajouts de 2019

  • Le Décontractyl, en comprimés ou en baume :

Ce médicament est utilisé pour soulager les douleurs des contractures musculaires. Il a pour effets indésirables des somnolences, des nausées, des vomissements, des réactions allergiques graves et peut entraîner des dépendances à cause de ses effets psychotropes. La pommade expose en outre à des atteintes cutanées graves. Ces effets indésirables sont dus au principe actif du médicament, la méphénésine.

  • Le Toplexil et ses génériques (dont Humex) :

Ce traitement contre la toux a des propriétés neuroleptiques et expose à des « effets indésirables disproportionnés« , cela à cause de son principe actif, l’oxomémazine.

  • Le Rectogesic :

Cette pommade pour fissures anales n’est pas plus efficace qu’un placebo, et elle peut entraîner des maux de têtes fréquents.

  • La Cimétidine Mylan :

Cet antihistaminique est autorisé pour les brûlures d’estomac et les renvois acides. Il expose à des interactions indésirables avec beaucoup d’autres traitements.

  • L’Ocaliva :

Ce traitement est prescrit pour une maladie rare, les cholangites biliaires primitives. Il n’améliore pas l’état de santé des patients, aggrave fréquemment les symptômes de la maladie et « semble exposer à des effets indésirables hépatiques graves, parfois mortels« . Son principe actif est l’acideobéticholique.

Ce médicament, dont le principe actif est l’ulipristal, est utilisé pour traiter les fibromes utérins. Il expose à des atteintes hépatiques graves, qui peuvent entraîner des transplantations hépatiques.

Prescrire rappelle en outre que les vasoconstricteurs décongestionnant par voies orale ou nasale comme l’éphédrine ou la naphazoline entraînent un risque de troubles cardiovasculaires graves, voire mortels. Interrogé par l’AFP, le directeur éditorial de la revue Bruno Toussaint indique que fin 2017, les autorités sanitaires en ont interdit la publicité grand public. « C’est un petit pas qui montre que les autorités reconnaissent que ces produits posent problème, mais sans les retirer du marché« , estime-t-il.

Source FRANCE TV.

Sommaire du Bilan 2019 de la Revue Prescrire.

 

Adapei de la Meuse à Vassincourt : des soins bucco-dentaires pour les résidents…

Le « pôle habitat » de l’Adapei de la Meuse travaille depuis quatre ans sur le projet d’accompagnement à la santé individualisé.

Les résidents bénéficient ainsi d’un suivi et de soins bucco-dentaires.

Un examen dentaire est pratiqué par le dentiste après la formation en présence de l'infirmière de l'établissement

Dans le cadre global de l’amélioration des politiques de santé, le « pôle habitat » de l’Adapei de la Meuse travaille depuis quatre ans à la réalisation du Projet d’accompagnement à la santé individualisé (PASI). Pour ce faire, une convention de partenariat a été signée avec l’association Dépen-Dent, créée par André Goengrich, chirurgien-dentiste, et Denis Craus, médecin gérontologue et coordinateur de maisons de retraite.

Cette convention rassemble plusieurs chirurgiens-dentistes dont l’objectif est d’améliorer la santé des personnes fragiles, malades, vieillissantes ou handicapées, et dont les dents ne sont pas les priorités.

Ainsi, par le biais d’une approche adaptée, ces praticiens cherchent à réduire chez le patient la peur du dentiste et à améliorer leur santé bucco-dentaire dans leur parcours de soins. En effet, l’accès aux soins des personnes en situation de handicap est reconnu comme une véritable perte de chance supplémentaire et accentue les risques liés à la santé globale.

Une démarche méthodique pour compenser ces risques a été mise en place avec des pratiques harmonisées et coordonnées de l’ensemble des acteurs qui participent au parcours de soins de la personne en collaboration avec sa famille.

Le « pôle habitat » a déposé un projet retenu par l’Agence régionale de santé (ARS) et le partenariat avec l’association Depen-Dent permet un programme d’actions de prévention d’hygiène bucco-dentaire. Les personnes handicapées représentent une population dont les risques de pathologies bucco-dentaires sont élevés, voire aggravés avec l’âge.

Le programme prévoit ainsi une action de formation à destination du personnel encadrant et des familles afin d’acquérir les fondamentaux théoriques de l’hygiène bucco-dentaire, de l’anatomie dentaire et de son vieillissement. De même qu’un module d’information à destination des résidents avec un vocabulaire et des supports adaptés.

À noter qu’un examen dentaire est réalisé par un chirurgien-dentiste à l’issue de la formation

Différentes actions

En novembre 2018, la résidence des 4 Saisons est la première à avoir bénéficié du travail des chirurgiens-dentistes, ce qui a permis de détecter quelques pathologies, soignées rapidement.  En janvier 2019, la résidence du Verger, à Revigny, est la deuxième structure bénéficiaire avec un personnel qui travaille en ESAT. Les actions continueront à se décliner dans le temps à l’ensemble des autres établissements du « pôle habitat ».

Source EST REPUBLICAIN.

Deux Français sur trois mal informés sur la téléconsultation médicale…

Depuis le 15 septembre, la téléconsultation peut être remboursée par la sécurité sociale sous certaines conditions.

Un sondage indique une méconnaissance des Français.

Deux Français sur trois mal informés sur la téléconsultation médicale

À première vue, c’est un succès, 86% des Français ont entendu parler de la téléconsultation médicale. En réalité, deux Français sur trois ne savent pas très bien de quoi il s’agit! C’est ce que révèle un sondage Harris interactive pour Livi (réalisé en ligne du 8 au 10 janvier 2019 auprès d’un échantillon de 1018 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus) que «Le Figaro» révèle aujourd’hui en exclusivité. En Suède, 6% des consultations médicales se font déjà par téléconsultation. Le Centre de santé digital de Kry Livi (Livi en France) en réalise 4%.

Selon la définition de la sécurité sociale, sur son site ameli.fr, il s’agit d’une «consultation réalisée à distance d’un patient par un médecin (généraliste ou de toute autre spécialité médicale), le patient pouvant être assisté ou non, à cette occasion, par un autre professionnel de santé (ex: médecin, infirmier, pharmacien…)». Trois Français sur quatre (73%) savent que la téléconsultation est remboursée par la sécurité sociale. Cependant le remboursement n’est pas automatique. Il faut en effet remplir un certain nombre de conditions pour bénéficier d’une prise en charge.

Conditions de remboursement

Premièrement, il doit s’agir d’un médecin qui vous connaît, c’est-à-dire que vous avez déjà rencontré physiquement au cours des douze derniers mois. Deuxièmement, cela doit s’intégrer dans le parcours de soins, «ce qui suppose que vous ayez été orienté initialement par votre médecin traitant vers le médecin téléconsultant (si celui-ci n’est pas le médecin téléconsultant)», explique l’assurance maladie.

C’est à ces conditions très strictes que la sécurité sociale rembourse les téléconsultations depuis le 15 septembre 2018. Il existe cependant des exceptions à ces règles (voir sur le site ameli.fr ). De plus, la téléconsultation est facturée au même tarif qu’une consultation en face-à-face, qui dépend de la spécialité et du secteur d’exercice du médecin. Ce qu’ignorent 40% des Français interrogés. Les remboursements se font selon les mêmes modalités que les autres consultations médicales en face-à-face secteur 1, secteur 2). Sept Français sur dix savent tout de même qu’une ordonnance peut ainsi leur être délivrée et envoyée, par voie postale ou messagerie sécurisée.

Les Français se divisent en deux camps pratiquement égaux lorsqu’on leur demande s’ils seraient prêts à consulter un médecin généraliste par téléconsultation: 52% pour et 47% contre. Toutefois, les Français y sont est nettement plus favorables dans certaines situations: pour demander un conseil médical (72%), renouveler une ordonnance (71%), en déplacement ou voyage (67%), en cas d’absence ou d’indisponibilité de son médecin traitant (66%), pour un problème de santé qui semble peu grave tel qu’un rhume ou un mal de gorge (66%), demander un certificat médical (63%), obtenir une consultation en urgence (60%).

Des freins à la consultation

Les situations qui pourraient dissuader un malade de consulter à distance sont moins fréquemment évoquées: l’impossibilité de se faire ausculter directement par le médecin (50%), le besoin d’avoir un contact direct (36% et jusqu’à 41% pour les 65 ans et plus), le sentiment d’être moins bien pris en charge (29%) ou encore le fait de ne pas choisir le médecin que l’on téléconsulte (22%).

De quoi rassurer Dr Maxime Cauterman, directeur médical de Livi. «Cette enquête montre que les Français valident le principe de téléconsultation pour désengorger les urgences dans la prise en charge des soins non programmés et comme solution dans les déserts médicaux ou les zones sous-dotées», explique-t-il au Figaro. Est-ce à dire que la télémédecine va enfin décoller en France? Le Dr Cauterman en est persuadé: «Les textes actuels sont bien équilibrés et la télémédecine va trouver sa place dans le système de santé en complémentarité et pas en substitution. Elle ne remplacera jamais les soins physiques».

De quoi rassurer aussi les médecins qui s’inquiètent de l’arrivée de ces nouveaux acteurs dans le paysage médical. Lorsqu’on leur demande qui ils préféreraient consulter si leur médecin traitant n’était pas disponible, 72% des Français répondent encore «un autre médecin généraliste en me rendant à son cabinet médical», plutôt que d’opter pour une téléconsultation.

Source LE FIGARO.

Tabac: les fumeurs sous-estiment encore les risques…

Les fumeurs pensent qu’il faut en moyenne 12 cigarettes par jour et 16 années et demie de tabagisme pour risquer de développer un cancer.

Tabac: les fumeurs sous-estiment encore les risques

En 2019, personne ne peut plus ignorer que le tabac, avec ses quelque 7000 substances chimiques (dont 70 cancérigènes avérées), est un facteur de risque important de maladies. Une enquête récemment publiée par Santé publique France le confirme: parmi 4000 personnes interrogées, la quasi totalité sait que fumer favorise le cancer, et les trois quarts des fumeurs craignent d’avoir un cancer dû au tabac.

L’enquête révèle en revanche que ces derniers sous-estiment largement les seuils de dangerosité. Ceux interrogés ont par exemple indiqué qu’il faut fumer au moins 12 cigarettes par jour pour risquer d’avoir un cancer, et seuls 23% pensent qu’il existe un risque dès une cigarette quotidienne. Plus d’un quart des fumeurs iplace même la barre à 20 cigarettes par jour. Ainsi, les «petits» fumeurs (moins de dix cigarettes par jour) considèrent (à tort) que leur consommation est trop faible pour risquer de développer un cancer dû au tabac.

Des seuils de risque sous-estimés

À la question: «Au bout de combien d’années une personne qui fume ce nombre de cigarettes par jour a‑t‑elle un risque élevé d’avoir un cancer?», les fumeurs ont répondu en moyenne «16 ans et demi». Or il est bien démontré que le risque de développer un cancer est très lié à la durée du tabagisme, même si l’on fume peu. Fumer une cigarette par jour pendant 10 ans fait ainsi courir plus de risques que de fumer un paquet par jour pendant un an, selon l’Institut national du cancer.

Les trois quart des personnes interrogées pensent également que respirer l’air des villes est aussi mauvais pour la santé que de fumer, et que faire du sport permet de nettoyer ses poumons. Le sport constitue en effet une protection contre de nombreuses maladies, mais il ne permet pas de supprimer l’effet nocif du tabagisme sur les poumons. Quant à la pollution, elle est certes à l’origine de cancers, mais bien moins que le tabac: en 2015 en France, la pollution était responsable de moins de 1% des cancers, tandis que le tabac était à l’origine de 29% des cancers chez les hommes et 9% chez les femmes, rappelle Santé Publique France. «Les inquiétudes de la population vis‑à‑vis des risques environnementaux grandissent», analyse l’agence sanitaire, «et la propagation de ce sentiment entre 2010 et 2015 peut traduire une relativisation des risques comportementaux face à ces nouveaux risques peu maîtrisables à l’échelle individuelle».

Des inégalités sociales en matière de perception des risques.

Malgré l’ancrage de ces idées reçues, neuf personnes interrogées sur dix ont déclaré être bien ou très bien informées sur les effets du tabac sur la santé. Mais les moins diplômées et ceux ayant les revenus les plus bas ont la plus mauvaise perception des risques et le sentiment d’être moins bien informés. Cette inégalité se répercute sur les niveaux de consommation: le tabagisme est plus répandu chez les plus modestes.

Une différence qui pourrait s’expliquer par «une plus grande méfiance à l’égard des messages de prévention, une différence de perception des politiques publiques, une stratégie marketing ciblée de l’industrie du tabac, et par un déni du risque plus présent parmi les populations défavorisées».

Or bien connaître les risques est primordial: «La perception des risques fait partie des leviers pour amener des fumeurs à arrêter de fumer», rappelle Santé Publique France. Une étude française conduite en 2016 a en effet montré que plus le tabagisme est perçu comme étant nocif pour la santé, plus les tentatives d’arrêt du tabac se soldent par un succès. «L’amélioration des connaissances des risques doit être un des objectifs de la lutte antitabac», conclut Santé Publique France, qui insiste sur la nécessité de «pallier la stratégie de l’industrie du tabac», promotrice de «fausse science», ainsi que la «médiatisation approximative des différents risques sanitaires».

Source LE FIGARO.

 

L’autisme, un trouble précoce du développement cérébral mieux compris…

Réunis en congrès à Paris, des psychiatres ont détaillé l’apport des théories de l’apprentissage dans l’autisme.

L'autisme, un trouble précoce du développement cérébral mieux compris

Il y a une trentaine d’années, c’est sous les huées que le Pr Catherine Barthélémy, pédopsychiatre, présentait les découvertes d’anomalies neurobiologiques dans l’autisme. Jeudi dernier, ce sont des applaudissements nourris qui l’ont accompagnée à sa descente de la tribune du 17e congrès annuel de la psychiatrie française (L’Encéphale) à Paris. Elle participait à une session consacrée aux nouvelles prises en charge de l’autisme, qui s’appuient sur l’approche neurologique qu’elle défend depuis longtemps.

Il est vrai qu’à l’origine de la découverte de l’autisme, dans les années 1940, avec la première description par le pédopsychiatre Léo Kanner, les cliniciens ont été troublés, tant les symptômes et leur intensité peuvent être variés. Déterminer ce qui relevait ou non de l’autisme n’était pas simple. Élargir la focale aux «troubles du spectre autistique (TSA)», selon la dénomination désormais adoptée, permet de mieux en refléter la diversité.

En France, un enfant sur 100 présente un TSA, ce qui représente aujourd’hui 700.000 personnes vivant en France avec un tel handicap. Car le spectre est large et va de la personne avec autisme sévère (1% des TSA) qui n’a pas pu acquérir le langage (non-verbal) à l’autisme de haut niveau (dit Asperger) souvent capable de tenir une conversation, avec néanmoins une interprétation très littérale du langage.

Le 6 avril 2018, le premier ministre Édouard Philippe, en présentant le quatrième plan national autisme (2018-2022), annonçait un réel effort de 103 millions d’euros dédiés à la scolarisation stricto sensu, avec l’objectif ambitieux de permettre d’ici à 2021 l’insertion scolaire de tous les enfants atteints de TSA.

Le plan insiste aussi sur l’importance d’une intervention précoce. «Le trouble du développement est extrêmement précoce, c’est pourquoi il doit être repéré dès la période périnatale pour permettre des interventions les plus précoces possible», explique le Pr Barthélémy.

Forfait d’intervention précoce

Dans l’actualisation de leurs recommandations de bonnes pratiques professionnelles relatives à l’autisme, mi-février 2018, la Haute autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesme) recommandaient «d’accélérer les étapes jusqu’au diagnostic et d’agir sans attendre sa confirmation». En commençant par les professionnels de santé et de la petite enfance, invités «à ne jamais minimiser les inquiétudes des parents».

Pourtant, le Pr Barthélémy ne cache pas ses inquiétudes. «Comment sera financé le parcours précoce alors que le diagnostic ne pourra pas être posé avant 12-18 mois? La question de l’ouverture des droits (en l’absence de diagnostic, NDLR) n’est pas anodine, il faut casser les verrous administratifs.» C’est tout l’enjeu du forfait d’intervention précoce en discussion. Espérons qu’il ne manque pas sa cible par excès de rigorisme médico-administratif.

Contrairement à une idée reçue, ces enfants ne sont pas «dans leur bulle», sauf si on les y enferme par des approches inappropriées

Pour la Pr Bernadette Rogé, professeur de psychologie à l’université Toulouse-Jean Jaurès, «l’objectif de l’intervention dans le domaine de l’autisme est d’apporter un soutien au développement. Au-delà des techniques employées, toutes les approches comportementales reposent sur les théories de l’apprentissage».

Mais là où les enfants neurotypiques (non autistes) apprennent spontanément, ce n’est pas le cas des enfants atteints de TSA. «Il va falloir leur apprendre à imiter, communiquer, jouer!» détaille le Pr Rogé. En tenant compte de l’originalité du fonctionnement de leur cerveau. Contrairement à une idée reçue, ces enfants ne sont pas «dans leur bulle», sauf si on les y enferme par des approches inappropriées, mais au contraire très perceptifs, sans être capable de hiérarchiser les informations reçues. Là ou un neurotypique oubliera le bruit de la climatisation, l’enfant avec un TSA n’y parviendra peut-être pas.

Même difficulté avec l’écoulement du temps, si naturel aux neurotypiques, que l’on doit découper en séquences dans les TSA. «Tous les enfants ne tirent pas le même bénéfice de ces interventions», concède le Pr Rogé, «mais beaucoup d’enfants se sont améliorés grâce à elles.»


À Montpellier, PAPA aide les parents

«On a appelé notre programme d’aide aux aidants PAPA, parce qu’être parent d’un enfant atteint d’un trouble du spectre autistique (TSA), ça ne concerne pas que les mamans», explique en souriant la Pr Amaria Baghdadli, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, bien consciente que les mères sont souvent en première ligne. «Le PAPA, acronyme de Programme d’aide pour les parents d’enfants autistes, est un volet incontournable de la prise en charge d’un enfant», explique-t-elle.

Proposé aux parents dès l’annonce diagnostique, il s’agit d’un programme individualisé en fonction du niveauet de l’âge de l’enfant, des attentes et des ressources des parents. On en retrouve les éléments dans un livre dont la Pr Baghdadli est coauteur, Éducation thérapeutique des parents d’enfant avec TSA (éditions Elsevier Masson). «Nous les informons de la nature des troubles, leur évolution, les démarches administratives, les aides et les traitements et nous leur enseignons des techniques facilitant la communication avec leur enfant et la gestion des troubles du comportement», ajoute le médecin.

Source LE FIGARO.

Atteint de mucoviscidose, Alexandre va prendre la mer avec quatre potes pour sensibiliser sur sa maladie…

Alexandre est atteint de mucoviscidose. Thibaud, Romain et Jérémy, ses copains, vont l’emmener pour un tour de l’océan Atlantique ponctué d’étapes pour sensibiliser sur cette maladie.

Atteint de mucoviscidose, Alexandre va prendre la mer avec quatre potes pour sensibiliser sur sa maladie. Au premier plan : Romain et Alexandre. Au second plan : Thibaud et Jérémy.

Ils sont chouettes à voir ces quatre garçons. Dans une période agitée socialement où la sinistrose pourrait facilement l’emporter, ils respirent l’enthousiasme.

Alexandre Allain, 23 ans, sarthois d’origine, étudiant dans une école de commerce à Bordeaux est, à lui tout seul, une belle leçon de vie. « Quand j’avais deux ans, mes parents ont découvert que j’étais atteint de la mucoviscidose. » Cette maladie génétique incurable a rongé ses poumons. Soins, kiné… il se bat au quotidien. Et n’entend pas passer à côté de la vie.

En 2014, avec son copain Romain Lévrier, 25 ans, ingénieur en électronique, ils ont parcouru 11 000 km en voiture dans toute l’Europe. Un défi pour Alexandre, un pied de nez à la maladie. Mais la muco est sournoise et ne se fait jamais oublier. « En 2017, je n’avais plus que 10 % de mes capacités respiratoires » Dernière solution : une greffe des poumons. « Elle est intervenue le 17 juillet 2017 au CHU de Nantes. » Depuis, Alexandre revit.

Prendre le large

De ce nouveau souffle est né un autre projet. Et s’ils prenaient le large ? Jérémy Boucaud, 31 ans, conseiller en assurances et Thibaud Lévrier, 32 ans, grand frère de Romain, ingénieur chez Orange, ont rejoint l’équipe. Ensemble, ils vont embarquer l’été prochain sur un Océanis 411, un voilier Beneteau de 12,70 m.

« Nous allons parcourir 11 000 miles de septembre 2019 à mai 2020, explique Thibaud, le capitaine du bateau. Une longue virée ponctuée d’étapes. « Médicalement, il faudra que je fasse des pauses, explique Alexandre. Et puis, nous avons l’intention de mettre à profit ce voyage pour aller parler dans différents pays de la mucoviscidose et de l’importance des greffes. »

Pour sécuriser la traversée, Orange va fournir gratuitement un téléphone satellitaire.

« Croire en ses rêves »

Baptisé Ahoy, du nom de ce salut propre aux gens de mer, leur projet est sacrément bien organisé. « Nous sommes déjà aidés par des partenaires (Beneteau, Plastimo, Orange, Imago…) et nous en cherchons d’autres, poursuit Jérémy qui s’occupe de la partie financière. Nous aimerions récolter des fonds pour aider ceux qui luttent contre la maladie. »

Tous vont faire une pause dans leur vie professionnelle ou étudiante mais ils donnent un sens à cette coupure : « La vie est pleine d’espoir et la maladie ne doit pas empêcher de mener à bien des projets et de croire en ses rêves ».

Pour les suivre et les soutenir. sailing-ahoy.fr

Source OUEST FRANCE.

Handicap : bientôt un plan d’action contre les maltraitances…

Le gouvernement a annoncé que le plan serait dévoilé dans les prochains mois, pour une mise en œuvre dans l’année.

Handicap : bientôt un plan d’action contre les maltraitances

« Nous devons avoir le courage de dénoncer l’inacceptable« , a déclaré Agnès Buzyn à l’occasion de la remise d’un rapport sur les maltraitances envers les personnes dépendantes, âgées ou handicapées. Le document, rédigé par le Haut conseil de la famille et de l’âge (HCFEA) et le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), fait état de « violences cachées » dans les maisons de retraite, les établissements médicosociaux ou lors des soins à domicile. D’après la ministre de la Santé et des Solidarités, qui s’exprimait sur le sujet le 24 janvier, un « plan d’action » sera dévoilé « dans les prochains mois » et mis en oeuvre « dès cette année« .

Les victimes ont plus de risques d’ignorer leurs droits

La secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a de son côté dénoncé la « persistance d’une forme de loi du silence« , et une « très nette sous-déclaration des situations de maltraitance, encore plus marquée concernant les personnes en situation de handicap« . En cause notamment, selon les auteurs du rapport, une mésestime de la maltraitance par les victimes elles-mêmes. Une victime « fragile » a par ailleurs « plus de risques d’ignorer ses droits, ou d’hésiter à les faire valoir« , expliquent les auteurs.

« Il est rare qu’il n’existe qu’une seule cause lorsque la relation d’aide se dégrade, se salit [pour se transformer] en abus, vol, brutalité, emprise ou humiliation« , précise Denis Piveteau, l’un des auteurs. « Les dérapages ont souvent une longue histoire. C’est toute la souffrance, toutes les tensions d’un cercle familial ou professionnel qui se déversent sur les personnes les plus vulnérables« , a-t-il ajouté.

Des excès de productivité imposés aux salariés

Le rapport donne plusieurs cas particuliers, notamment ceux d’une malade d’Alzheimer qui se fait cracher au visage par une aide-soignante et d’un petit garçon autiste obligé de participer à des sessions de natation malgré ses cris de révolte. Mais c’est également la « maltraitance institutionnelle » qui est dénoncée. Selon les auteurs, à cause de « défauts d’organisation«  ou « d’excès de productivité » imposés aux salariés, les personnels des établissements peuvent y multiplier des gestes « brusques, mécaniques ou sans bienveillance« .

Le rapport émet plusieurs solutions à cette maltraitance. Parmi elles : améliorer la formation initiale et continue des professionnels, créer des instances territoriales spécifiques afin de coordonner les « informations préoccupantes » et permettre de suspendre temporairement un professionnel qui aurait commis une maltraitance. Il est par ailleurs prévu que le site Internet qui permet de signaler des « événements indésirables graves liés aux soins » soit étendu aux actes de maltraitance.

Source FRANCE INFO.

Pontarlier : suspicions d’euthanasies à l’Ehpad…

Y a-t-il eu des euthanasies à l’Ehpad du Larmont ?

Saisi par l’Agence Régionale de Santé, qui a inspecté l’établissement, le procureur de la République de Besançon confirme l’existence de faits « préoccupants ». Une enquête préliminaire a été ouverte.

Ehpad du Larmont

Quelqu’un à l’Ephad du Larmont, aux portes de Pontarlier (Doubs), a-t-il accéléré les fins de vie de résidents, et si oui, selon quels procédés ? Ces questions sont posées de manière officielle. La famille d’une patiente décédée dans de troublantes circonstances, au printemps 2018, a déposé un signalement à l’Agence Régionale de Santé (ARS). Cette dernière a ouvert une enquête administrative.

Début décembre, une inspection étalée sur deux jours a été menée au sein de cet Ehpad. Les premiers éléments recueillis ont été jugés suffisamment inquiétants pour qu’à son tour, l’ARS saisisse le parquet de Besançon.

Des premiers constats « préoccupants », selon le parquet

« Les premiers constats qui m’ont été apportés sont préoccupants », confirme à L’Est Républicain le procureur de la République, Étienne Manteaux, « c’est pourquoi j’ai décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour homicide involontaire. »

Deux éléments retiennent d’ores et déjà l’attention de la justice, explique le procureur : « Une surmortalité des résidents de cet établissement comparée à la moyenne nationale d’une part, et l’utilisation de molécules jamais ou rarement utilisées dans la majorité des Ehpad d’autre part ».

 De nouvelles expertises judiciaires à venir

Dans les jours à venir, l’ARS délivrera un rapport définitif, qui précisera le résultat de ses investigations. Dans l’attente, un médecin de l’Ehpad a été mis à pied à titre conservatoire.

Outre le cas initial ayant déclenché la procédure, plusieurs autres morts suspectes retiendraient l’attention des inspecteurs. « Le nombre de cas est inconnu pour le moment, je suis dans l’attente de ce rapport définitif », indique Étienne Manteaux. Le moment venu, de nouvelles expertises judiciaires d’ordre médical seront sans doute diligentées par le parquet de Besançon, ajoute le procureur. Ces investigations devraient durer de longs mois.

Arrêt thérapeutique : ce que dit la loi

Si le débat d’une légalisation agite la société, la loi est claire : l’euthanasie reste interdite en France, à l’inverse du « droit au laisser mourir », ou « arrêt thérapeutique ».

Cet arrêt thérapeutique doit être motivé par des conditions bien particulières concernant l’état de santé de la personne, tout en respectant un protocole collégial strict, qui inclut les proches et les soignants. Le cadre de cette pratique a été reprécisé par la loi Claeys-Leonetti de 2016. C’est l’éventuel non-respect de ce cadre légal qui, à Pontarlier, alimenterait les soupçons.

Source EST REPUBLICAIN.

Avancée inouïe pour la médecine : l’origine de la maladie d’Alzheimer a peut-être été identifiée…

La maladie d’Alzheimer est l’un des plus grands mystères de la médecine. Cependant, des chercheurs ont peut-être enfin découvert ce qui cause la maladie.

Il s’agirait tout simplement d’une bactérie clé des maladies chroniques des gencives. Mais surtout, les chercheurs pensent pouvoir arrêter la maladie. En effet, un médicament qui va entrer en essais cliniques majeurs cette année bloquerait les principales toxines de la bactérie. Il pourrait même y avoir un vaccin !

Avancée inouïe pour la médecine : l’origine de la maladie d’Alzheimer a peut-être été identifiée

UNE BACTÉRIE CAUSERAIT LA MALADIE D’ALZHEIMER

Avec le vieillissement de la population, la démence est devenue la cinquième cause de décès dans le monde, dont la maladie d’Alzheimer constitue environ 70 % des cas. Cependant, la cause de cette maladie mystérieuse vient peut-être d’être découverte ! En effet, plusieurs chercheurs ont publié une étude dans Science Advances dans laquelle ils pointent la bactérie Porphyromonas gingivalis, responsable de maladies chroniques des gencives. Celle-ci migrerait dans le cerveau et y provoquerait des inflammations cérébrales et des lésions neuronales, et enfin un déclin cognitif.

Jusqu’alors, la principale hypothèse était que la maladie résultait d’une accumulation mal contrôlée de protéines dans le cerveau, les amyloïdes et Tau. Néanmoins, plusieurs tests ont dévoilé que des personnes pouvaient avoir des plaques amyloïdes sans pour autant être atteints de démence. Puis, différentes études ont finalement démontré que la fonction des protéines amyloïdes serait de protéger le cerveau des bactéries. C’est pourquoi les chercheurs se sont penchés sur le rôle des bactéries dans le développement de la maladie d’Alzheimer, et notamment celles qui causent des maladies des gencives, connues pour en aggraver les symptômes.

LIEN ENTRE MALADIE DES GENCIVES ET ALZHEIMER

La société pharmaceutique Cortexyme, basée à San Francisco, en Californie, a rapporté avoir trouvé les enzymes toxiques, les gingipaines, que la bactérie Porphyromonas gingivalis utilise pour se nourrir des tissus humains dans 96 % des 54 échantillons de cerveaux atteints par la maladie d’Alzheimer qu’ils ont examinés. De plus, ils ont trouvé les bactéries elles-mêmes dans les trois cerveaux d’Alzheimer dont ils ont examiné l’ADN. Selon Sim Singhrao de l’Université Central Lancashire au Royaume-Uni, « il s’agit du premier rapport montrant l’ADN de P. gingivalis dans le cerveau humain, et les gingipaines associées, en co-localisation avec des plaques ».

Son équipe a découvert que la bactérie envahit activement le cerveau de souris atteintes d’une infection des gencives, et l’étude publiée démontre que les gingipaines découpent la protéine Tau d’une manière qui pourrait lui permettre de tuer les neurones, causant ainsi la démence. De plus, les chercheurs ont trouvé la bactérie dans le liquide céphalo-rachidien de personnes vivantes atteintes de la maladie d’Alzheimer, ce qui pourrait enfin fournir une méthode de diagnostic efficace de la maladie !

UN NOUVEL ESPOIR POUR LES MALADES

La société pharmaceutique Cortexyme a déjà développé des molécules qui bloquent les gingipaines, les enzymes toxiques de la bactérie, et les a administrées a des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les résultats ont été impressionnants puisque cela a réduit l’infection et l’inflammation cérébrales, arrêté la production d’amyloïdes et même sauvé des neurones endommagés ! Pour Sim Singhrao, « cela donne l’espoir de traiter ou de prévenir un jour la maladie d’Alzheimer ». Cortexyme rapporte que leur bloqueur de la gingipaïne a passé les premiers tests de sécurité chez l’Homme, et les participants atteints de la maladie d’Alzheimer ont vu leur état s’améliorer.

Néanmoins, s’il s’agit d’une découverte exceptionnelle, celle-ci n’est encore basée que sur des échantillons réduits. Les chercheurs doivent donc poursuivre encore leurs recherches. C’est pourquoi Cortexyme va lancer en 2019 un essai plus vaste de son médicament, en parallèle de la recherche de la bactérie dans le liquide rachidien, dans l’espoir d’améliorations cognitives pour les patients. De son côté, une équipe de Melbourne, en Australie, a développé un vaccin contre la bactérie, en test depuis 2018. Celui-ci serait évidemment efficace contre les maladies des gencives, mais surtout, il pourrait stopper le développement de la maladie d’Alzheimer !

Source daily geek show.

Enfants,… – Cyber-harcèlement : Insomnies, angoisses, suicide… Quels sont les risques pour la santé des victimes?…

PRIS POUR CIBLE Le cyber-harcèlement est un problème de santé publique…

Les risques du cyber-harcèlement sont réels. Illustration

  • Le harcèlement en ligne comporte de graves risques pour la santé de la victime pouvant aller jusqu’au suicide.
  • Pour prévenir les symptômes, il faut se libérer du traumatisme en parlant à ses proches ou à des professionnels.

« Au début j’encaissais, mais au bout de trois jours, j’ai craqué. J’ai pensé à en finir », expliquait au mois de décembre  Nathalie, victime d’un raid numérique sur Twitter après avoir tenu des propos féministes sur le réseau social. « J’ai fini par faire une tentative de suicide avec des médicaments », a confié, de son côté, Caroline, qui a été victime de fausses rumeurs sur Facebook lorsqu’elle était au collège.

Si toutes les victimes ne passent pas à l’acte, de nombreux cyber-harcelés interrogés dans le cadre de notre série Pris pour cible ont décrit des symptômes similaires : stress, insomnies, déprime, angoisses, pensées suicidaires. A l’occasion de la publication des résultats de notre enquête sur le cyber-harcèlement chez les jeunes de 18 à 30 ans lundi, 20 Minutes se penche sur les risques que représentent les violences en ligne pour la santé mentale des victimes. Comment se protéger et, surtout, comment s’en sortir ?

Il n’y a plus d’espace protégé

La plupart des études sur le sujet portent sur les adolescents, mais « il n’y a pas de raison de penser que les effets observés sur les jeunes soient différents de ceux observés chez l’adulte », confirme le spécialiste de la question, Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l’Université Grenoble Alpes. « Dans la définition du harcèlement scolaire classique, on parle d’une répétition, d’une réitération des faits, d’une asymétrie de force ou de capacité entre le ou les harceleurs, souvent plus forts, plus rusés ou plus nombreux, que le harcelé », énumère-t-il. A l’inverse, pour le cyber-harcèlement, la répétition n’est pas une donnée cruciale. « Dans la mesure où il y a une permanence de l’information et une permanence des messages qui peuvent être redistribués, cela suffira pour parler de harcèlement », explique-t-il.

L’anonymat renforce le sentiment de menace chez la victime qui ne connaît pas toujours l’identité de son persécuteur. « Ça a été très difficile moralement de ne pas savoir pourquoi la personne s’en prenait à moi », confiait Pierre, victime d’une personne qui a usurpé son identité en ligne. Avec le cyber-bullying, la menace fait sauter les barrières de sécurité, la victime n’a plus d’espace protégé, la violence la suit jusqu’à son domicile. « Etre en état d’alerte et d’angoisse diffuse, c’est épuisant », explique Nayla Chidiac, docteure en psychopathologie et fondatrice des ateliers d’écriture thérapeutique au Centre hospitalier Sainte-Anne. Elle décrit trois degrés de symptômes chez les victimes de harcèlement en ligne.

Un comportement suicidaire

« Graduellement, on observe une souffrance psychique qui se manifeste par des troubles de l’humeur, des troubles relationnels, une chute de la confiance en soi qui atteint l’estime de soi, des troubles comportementaux (agressivité) », précise-t-elle. Le deuxième degré est plus sévère. La victime montre des signes de détresse psychologique, de souffrance, des difficultés d’apprentissage et des troubles anxio-dépressifs. « Malheureusement, il y a un comportement dramatique qui peut arriver au degré trois, c’est un comportement suicidaire », détaille Nayla Chidiac. « Il y a, dans certains cas, chez les adolescents comme chez les adultes, une élévation de l’accessibilité d’idées liées à la suppression de soi, étaye de son côté Laurent Bègue. On voit d’ailleurs chaque année des cas de suicides liés au harcèlement ».

Les persécutions en lignes n’ont pas les mêmes répercussions sur tout le monde. Il existe des contextes familiaux et sociaux à risques qui vont accentuer les effets de ces violences. « Pour des personnes plus personnellement marquées, il pourra être utile d’en parler en milieu scolaire, à une infirmière ou à un psychologue. Pour les adultes, il existe différents services pour se libérer du traumatisme », signale le chercheur Grenoblois. Nayla Chidiac ne le contredit pas. « Si la victime a une solidité psychique, si elle est bien entourée et qu’elle a des gens avec qui en parler, il n’y aura pas les séquelles du deuxième et troisième degrés, mais tous les cyber-harcelés connaîtront la surprise, le choc et le stress. Il faut pouvoir en parler et ne pas s’isoler ».

Derrière un agresseur, un harcelé ?

Pour la psychologue clinicienne, le cyber-harcèlement est un problème de santé publique qui comporte des risques bien réels. « On a vu des personnes qui ont eu des troubles psycho-somatiques importants, des diabètes qui se sont perturbés, des dérèglements somatiques et psychologiques », égrène Nayla Chidiac. C’est pourquoi l’une des premières recommandations, c’est la libéralisation de la parole. Et ce n’est pas toujours évident, surtout chez les jeunes.

Les adolescents qui gardent le silence craignent souvent de se voir interdire l’accès aux outils numériques. « C’est une source de gratification importante, note Laurent Bègue qui recommande aux parents de préférer un encadrement à une privation. Dans le monde numérique, les cartes peuvent être rebattues. Les rôles sont parfois interchangeables. Avec l’anonymat et l’impunité « fantasmatique », il n’est pas rare de trouver, derrière le masque de l’agresseur, un ancien harcelé.

Source 20 MINUTES.